Aela est douce, Aela et mignonne. Elle est le type de fille que l'on pense studieuse, car souvent le nez dans ses bouquins. Elle se donne les moyens, elle ne veut pas décevoir et aspire à un avenir bien meilleur que celui auquel elle est destinée. On ne la remarque pas forcément, elle fait en sorte de passer incognito, ne s'exprime pas plus que ça et ne donne pas son opinons. C'est le genre adaptable qui ne contrarie pas son monde, bien qu'au fond d'elle-même cette jeune femme à la peau dorée voudrait hurler et se faire entendre. Mais elle ne peut pas, pas maintenant, pas comme ça.  Elle a le sourire qui ravage, mais les yeux voilés de colère, de colère pour un homme, pour les hommes dans une généralité. Elle ne se laisse pas approcher, elle craint le contacte physique, le contacte tout court, elle ne supporte pas. Quelque part, Aela fulmine, elle attend juste le bon moment pour se lâcher et dévoiler sa véritable personnalité.

Sous ses airs détendus à qui on donnerai le bon dieu sans confession se cache un caractère bien trempé, elle fait en sorte de ne pas le montrer, mais parfois ça éclate. Elle est colérique et ne supporte pas l'autorité. Elle prend sur elle mais souvent c'est trop fort alors elle se permet de crier, juste un instant et de serrer les poings pour du vent. Quand sa langue se délie, qu'elle ose parler enfin, elle provoque et pousse dans les retranchements, elle énerve de temps en temps parce que finalement cette métisse adore avoir le dernier mot, mais on fini par la pardonner parce qu'elle-même fini par s'excuser d'avoir dérapé. Ce n'est pas l'heure encore, mais le compte à rebours est lancé.

Si seulement elle avait eu confiance en elle, les choses se seraient passées autrement. La nuit, lorsqu'elle est seule dans son lit elle pleure discrètement, sans bruit pour ne pas se faire prendre sur le fait. Et lorsque ses larmes se sèchent, ses dents se serrent et elle se jure qu'un jour ou l'autre, elle se pardonnera, qu'un jour ou l'autre elle deviendra forte, qu'un jour ou l'autre son passé cessera d'exercer sur elle une pression bien trop forte et destructrice. Alors elle s'autorisera enfin à vivre, pour l'instant c'est bien trop tôt, elle n'assume pas alors elle refoule et se terre dans une existence ou retenue et remords l'engouffrent chaque jour un peu plus.

Elle frôle les murs, la tête baissée mais le sourire éclairé. Elle à la mine triste, mais son regard est ravageur. Elle intrigue autant qu'elle inquiète. C'est une bombe et tôt ou tard elle explosera, éradiquant tout sur son passage et à ce moment là, son sourire se fanera parce qu'il est factice, parce qu'il cache bien des choses, oh oui.