1, 2, 3, 4 we all feel lost sometimes — Jae
조금 늦었지만 그래도 괜찮아
Il est vrai que la réponse de Jae la blesse. Syu ne s’attendait pas à une telle brutalité dans ses mots. Il n’a jamais été fort à ce jeu mais elle ne s’attendait pas à ça non plus. Elle détourne le regard, les sourcils légèrement froncé, tandis qu’elle prend le temps de digérer l’information. Comment peut-il savoir si le voir ne l’aurait pas aidée ? Dans le fond, il n’a peut-être pas tort, car elle aurait eu encore plus mal de le voir entre les barreaux. Néanmoins, quand en plus il l’accuse de quelque chose qu’il ne peut pas vérifier, Syu se tâte à lui jeter un regard furieux. Non. Ce n’est même plus la peine. Un long soupire lui échappe tandis qu’elle croise les bras sur le bord de la fenêtre pour poser sa tête sur ses mains. L’air froid la fait frissonner alors qu’elle joue avec la cigarette entre ses lèvres. Tu ne veux pas que je me compare à elle, mais tu me compares à ta mère ? Sympa le compliment. Evidemment, elle n’arrive même pas à s’empêcher de sourire en coin. Ni lui, ni elle, n’a vraiment apprécié cette femme. Syu se forçait de faire bonne figure pour Jae, mais n’en pensait pas moins.
Evidemment, il avait fallu que cette femme vienne la trouver, pour savoir ce qui n’allait pas avec son fils. Comme si elle le blâmait pour ce qu’il était devenu. Elle se souvient encore de sa réponse. Il est devenu ce que vous l’avez conditionné à être, madame. Ne vous en prenez pas à lui pour les erreurs d’éducation que vous avez commises. C’était plus fort qu’elle à ce moment-là. Même si elle savait que Jae avait tous les torts, elle n’avait pas supporté de la laisser parler comme ça, alors qu’auparavant, l’avenir de son fils ne lui semblait pas si important. La gifle qu’elle avait reçu de cette femme, elle s’en souvient encore aujourd’hui, mais ça en valait la peine.
Tu ne peux pas savoir ce que j’aurais dit. Moi non plus. J’avais juste besoin de te voir. Elle n’en rajoute pas plus. Il n’y a rien de plus à dire. Elle tire sur sa cigarette et fait tomber les cendres dans le cendrier qu’elle laisse toujours sur le bord extérieur de la fenêtre. Regarder les lumières de la ville l’apaise mais ne la satisfait pas. Elle se tourne vers Jae et laisse la cigarette tomber sur la pierre froide tandis que ses bras s’enroulent spontanément autour de sa taille. Elle garde toujours cet air fermé, les sourcils froncés, mais pose sa tête doucement contre son épaule. Pardon, Jae... Pardon pour tout ce que je t'ai fait. On peut pas changer le passé, mais le futur est pas encore décidé. Est-ce que tu me laisserais me rattraper ?
Comment elle va ta copine ? Ses yeux balaye le nuage de fumée qui s'échappe de sa bouche tandis que tu fixes le plafond, avachi contre le mur. Tu ne réponds pas, laissant la musique tambouriner tes tympans. Jae ? Tu l'entends se redresser, mais tu n'as pas le courage de bouger pour pouvoir le fixer. Comme il remarque ton manque de motivation, c'est lui-même qui se lève pour venir s’asseoir contre le même mur que toi. Il tire sa taffe, pose ses poignets sur ses genoux et marque un silence assez pesant le temps de recracher sa fumée toxique. Un boulet. Tu as peine à articuler ces deux mots. Il ne scille pas pour autant, ni même te questionne. Il attend, tu soupires. Je pense que je devrais arrêter de la voir. A son tour d'inspirer en soupirant. Sa tête retombe contre ton épaule, un des rare geste d'affection qu'il s'autorisait en ta présence. Et pourquoi t'arrêtes pas de me voir moi ? Le problème serait réglé, tu crois pas ? Tu as l'impression qu'il t'arrache une jambe, mais ce n'est que tes doigts qui emprisonnent ta cuisse suite à ta réflexion. Elle t'a demandé de choisir ? Tu le nies. Jamais elle n'aurait osé, connaissant parfaitement cette relation fusionnelle. Alors pourquoi tu dis que c'est un boulet ? tu décales ton bassin, glissant alors un peu plus contre le mur pour finir complètement allongé avec lui reposant sur ton torse. Sa cigarette a brûlé ton pantalon lors de la chute. Non. C'est moi son boulet. Mec, je suis son fardeau. Quoique tu dises, elle trouvera le moyen d'avoir le dernière fois. La fatigue te frustre. Ton cœur se serre. Cette étreinte t'étouffe. Te voilà piégé sous une culpabilité que tu n'avais jamais ressenti auparavant. Les justifications... Tout... Est déroutant. Elle s'excuse, encore, comme elle a toujours fait. De quoi ? D'avoir aimé un monstre ? D'avoir espéré ? Tu ne peux pas dire qu'elle t'ai attendue, car elle s'est mariée et a eu Shin Bom. Qu'est-ce qu'elle t'a fait au final, à part vivre sa vie ?
Tu n'es qu'une montagne russe d'émotions instable. Cette étreinte a beau être légèrement réconfortante, elle te met également en colère. Tu inspires une bouffée d'air, avant de reprendre cette cigarette entre tes lèvres. Ces paroles ne prennent même pas racine dans ton esprit. Ce n'est que du vent. Tes paumes froides saisissent son visage pour l'écarter de ta poitrine. Dans un sens, la laisser aussi proche de ce tambour pourrait trahir bien des choses, alors tu préfères l'éloigner dans un premier temps. Lorsqu'elle lève enfin ses yeux globuleux vers toi, tes paroles sont presque aussi froides que le bout de tes doigts contre ses tempes. Pourquoi tu t'excuses ? *encore* penses tu sans pour autant l'ajouter. Tes yeux pourtant en disent long, comme si tu n'en pouvais plus d'entendre ces paroles. Tu l'interprètes comme une sorte de pitié. Désolé de ne pas avoir réussi à te changer ? De longues secondes passent tandis que tes yeux se plongent dans les siens, tentant de tuer cette incertitude du cœur de Syu.
Arrête. De. Toujours. Faire. Ça. Arrête de toujours me faire me sentir minable en voulant être compatissante. Arrête et oublie.
Tu pinces les lèvres, puis l'une de tes mains glisse pour saisir la cigarette afin de jeter la cendre par la fenêtre. Ton autre bras retombe, ton instinct te pousse à faire un mouvement de recul, comme une bête sauvage refusant d'être domptée, mais plutôt que de trahir ce sentiment par des actes, tu trouves le prétexte de t'adosser à la fenêtre. Encore une fois, tu as fui. Difficile à faire selon toi. Tu as d'autres questions ? La pression retombe. Peut-être n'était-ce que la proximité de Syu ?
Echoué : reprend sa clope et ne fait rien
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Au moment même où les doigts de Jae se posent sur ses tempes, Syu s’écarte d’elle-même, sans qu’il ait vraiment à la repousser, même si ça lui fait un peu de mal. Il fallait toujours que de stupides mots sortent de sa bouche. Comme si elle ne pouvait pas se taire et laisser faire les choses, se dit-elle alors qu’elle baisse les yeux, incapable de soutenir son regard plus de quelques secondes. C’est la première fois qu’il la repousse ainsi. Il n’a jamais refusé ses étreintes. Pas une fois. Pourtant, elle aurait du se douter que rien ne serait plus pareil. Mais elle ne peut pas lui en vouloir. Elle ne sait jamais dire ce qu’il faut pour apaiser la situation. C’est comme ça. Quand quelque chose sonne bien dans sa tête, une fois franchi ses lèvres, elle aimerait pouvoir le reprendre et le ravaler. Elle se doute aussi que c’est ce que Jae préfèrerait. Qu’elle se taise. C’est ce que son regard disait. Arrête et tais-toi. Elle aussi fait un pas en arrière et se détourne pour à nouveau s’accouder à la fenêtre. Pas un mot ne sort de sa bouche alors qu’elle observe amèrement la cigarette qui termine de se consumer sur le rebord sale de sa fenêtre. Elle la récupère quand même et l’écrase dans le cendrier à cet effet avant de lâcher un soupire d’énervement.
Elle se tourne vers sa table de nuit mais le paquet de cigarettes ne s’y trouve pas. Alors, dans un geste qu’elle aura tout le temps de regretter plus tard, elle se retourne vers Jae et plonge la main dans la poche où est rangé son paquet de cigarettes pour le lui prendre et lui voler une autre cigarette qu’elle allume avant de tirer longuement dessus, laissant la fumée envahir ses poumons puis son cerveau. Sa tête la lance et tourne mais elle ferme simplement les yeux et laisse la sensation l’envelopper entièrement jusqu’à ce qu’elle soit forcée d’expirer toute la fumée et de continuer à respirer. Malheureusement, ce geste n’a pas aussi bien calmer ses nerfs qu’elle l’espérait. Non, plus de question, répond-t-elle d’une voix plus mécanique qu’auparavant. Elle lui rend son paquet de cigarettes sans le regarder. Si elle le regarde, elle sait que les larmes vont déborder de ses yeux et qu’elle va se remettre à pleurer. Mais il n’aime pas ça et c’est la raison pour laquelle elle s’en empêche. Alors qu’elle laisse à nouveau rouler la fumée de sa cigarette sur sa langue en expirant, un râle soudain lui échappe sans que même elle puisse le sentir venir.
Toute sa poitrine s’est d’un coup retrouvée enserrée dans un étau qui ne la laisse plus respirer à sa guise. Lâchant à nouveau la cigarette — même si elle tombe cette fois dans le cendrier, c’est le dernier de ses soucis —, elle se laisse lentement glisser au sol, dos au mur. Sa vision est floue et dans sa lente chute, elle a tenté de se raccrocher à ce qui était le plus près d’elle, à savoir la fenêtre pendant quelques secondes puis la jambe de Jae, de l’autre côté. Elle a beau tenté de prendre de grandes inspirations, c’est comme si l’air ne trouvait plus le chemin de ses poumons et se perdait sur la route pour la laisser étouffer. D’ordinaire, les crises ne sont pas aussi violentes, c’est pour cela qu’elle a un moment de flottement pendant lequel elle ne sait plus quoi faire. D’habitude, il lui suffit juste de respirer de l’air frais et de s’allonger pour aller mieux. Mais là, l’air glacé qui s’engouffre par la fenêtre et son dos collé au mur froid ne l’aident en rien. Chaque inspiration est forcée, bruyante et douloureuse, comme une vieille locomotive qu’on use jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus avancer. Parmi ses halètements paniqués et déchirants, elle arrive malgré tout à articuler un mot. Sac… Elle n’est pas idiote, elle sait qu’elle a réagi trop lentement et que de toute façon, elle n’a pas de sac en papier ici. Elle n’en a jamais trouvé le besoin car ses crises n’ont jamais été aussi violente. Jusqu'à ce jour.
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Tout n'était qu'une illusion pour toi. Demain, après avoir ouvert les yeux au réveil, tout sera comme avant. Ton train-train quotidien reprendra tout comme tes sales habitudes. Tu grimaceras en voyant ton visage dans le miroir en te préparant et ce n'est que lorsque ta cigarette sera allumée que tu seras satisfait. Tout est planifié. Ta vie, monotone et monocorde. Tout. Même ce bonheur illusoire dans lequel tu penses t'épanouir depuis des années. Ce petit cocon que tu t'es construit au fil du temps, tu n'oses pas le quitter. Tu as peur de t'attacher, peur d'être déçu. Tu n'as pas peur de décevoir, car tu considère ne pouvoir faire pire... C'est pour ça que tu es comme ça aujourd'hui, si stoïque lors des moments comme ceux-la. Tu écrases ta cigarette dans le cendrier avant d'avoir ce réflexe de jeter le mégot par la fenêtre et tu portes une attention particulières aux lumières. Ce silence est loin d'être apaisant, il est lourd, pesant voir même étouffant. Ce n'est pas la fumée que tu recrache à l'instant qui te donne cette impression mais bien l'ambiance qui presse ton cœur dans ta poitrine. Ce petit jeu de question réponse n'était-il pas censé vous réconcilier ? tu es là à la fuir et l'éloigner de toi, mais quand tu t'imagines la voir s'éloigner à nouveau, malgré tes mots ta poitrine te dicte l'inverse. Cela fait tellement longtemps qu'il te manque une partie de toi que tu n'avais pas vraiment cherché à la retrouvé : tu t'étais fait à l'absence que tu lui avait toi-même imposé. Tu t'étais forcé à t'isolé, pour ne pas la voir pleurer à nouveau. Cela te soulageait de croire qu'elle te haïssait pour cet acte, non pas que tu culpabilisais... Elle avait raison de t'en vouloir... Et pourtant, encore ce soir, tout semble si... Faux. elle s'excuse de tes erreurs, comme si elle portait ton fardeau, elle continue de croire que tu es un type bien alors que toi-même tu as cessé de t'en persuadé le jour même ou tu as franchi la limite.
Toute cette utopie pourrait te faire vomir, te chagriner, tu pourrais la tuer pour sa sottise, la chahuter, essayer de lui faire comprendre que te fréquenter ne lui apportera rien de tout ça.
Et puis tu es là. Silencieux. Appréciant, discrètement, sa simple présence à ses côtés.
Mais tandis que toi, égoïste habituel, tu te délecte de ce calme, tu es incapable de voir à quel point cette ambiance étouffe Syu. Lorsqu'elle glisse au sol, tu ne réagis pas immédiatement, supposant qu'elle ramassait quelque chose, probablement sa cigarette qu'elle a maladroitement fait tomber. Mais elle est là, à s'accrocher à ta jambe pour une raison que tu ignores totalement. Tu pourrais lui dire de dégager comme tu serais capable de le dire à une mendiante, mais au contraire, tu tes yeux écarquillent et pour la première fois de la soirée c'est de l'inquiétude qui se lit sur ton visage. Ce n'est pas une situation habituelle, loin de là. Cette respiration t'inspire de nombreux souvenirs et pas des plus agréables. Ils ne sont pas avec Syu. Ils ne sont pas bons. Ils sont néfaste à ton bien-être. Le frisson qui parcours ta colonne vertébrale est sans appel, alors, tu te baisse pour rester à ses côtés. Sac... ? Tu la fixe, incrédule, ne comprenant pas vraiment la situation. Syu doit avoir l'habitude, mais toi tu es perdu de la voir dans un état comme celui-ci. Arrête ce bruit insupportable. Arrête. N'est-ce là que la sensation que ta présence apporte à ces filles ? un profond dégoût au point de... Paniquer ?
La peur s'empare de ton esprit, si bien que, plutôt que de lui apporter son sac, tes mains glaciales se fixent sur ses joues brûlantes pour lui apporter un peu de fraîcheur. Malgré cette chute vertigineuse dans ton esprit, tu gardes artificiellement ton calme.Regarde moi. Pas de violence, ni même de force l'obligeant à te regarder. Tu souhaites qu'elle te regarde de son propre gré, tes yeux lui intimes alors que tu es là pour elle, pourla soutenir. Ce n'est lorsque vos visage sont face à face que tu sais qu'il n'est pas trop tard.
Vous pourrez probablement rattraper le temps perdu.
Si seulement elle t'y autorise.
Si seulement... Elle n'était plus comme avant... Tu aurais pu l'éloigner de toi. tu aurais pu la protéger... de toi... Mais c'est trop tard. C'est elle. C'est Syu. C'est celle qui a toujours cru en toi, malgré tes faux pas. C'est celle avec qui tu auras toujours le rôle de l'aimant, à revenir malgré elle. C'est celle que tu fixes, maintenant, de tes pupilles couleur nuit. C'est celle vers qui, malgré la situation, tu reviendras toujours. C'est ce visage que tu tiens entre tes mains... Ce visage vers lequel tu t'approches pour, inconsciemment, déposer un baiser sur ces lèvres qui n'ont jamais cessées de t'appeler... Ces lèvres avec lesquels tu avais scellé de nombreuses promesses.
조금 늦었지만 그래도 괜찮아
Syu fait le bruit d’une théière cassée. Elle n’a même pas le réflexe de regarder Jae pour lui demander de l’aide. Elle est assise par terre, dos au mur, à fixer la porte de la chambre en espérant ne pas voir la lumière du couloir s’allumer et filtrer sous la petite fente de la porte, signe que Shin Bom se serait réveillé et aurait besoin d’une aide qu’elle ne pourrait pas lui apporter. Quant à Jae, il n’a même pas l’air d’avoir réalisé jusqu’à ce que son champ de vision soit obstrué par son beau visage. Les larmes au bord des yeux, elle arrive encore à se dire qu’il est encore plus beau de près. Si elle n’était pas en train de s’étouffer, elle rirait de son esprit si étrange. Dans un tel moment, elle arrive encore à se dire qu’il est magnifique et que la sensation de leurs lèvres s’étreignant lui manquait horriblement. Pourtant, elle n’arrive pas à soutenir son regard et baisse immédiatement les yeux. Avec cette crise de panique, c’est comme si toute la force et l’envie de faire bonne figure venait de la quitter. N’ayant plus rien à quoi se raccrocher, ses mains retombent sur le sol.
Regarde-moi.
Pourquoi veut-il qu’elle le regarde ? Elle se sent déjà tellement pitoyable devant lui, qui se tient toujours droit. Froid. Impassible. Parfois méchant, mais au moins, il se préserve. Elle aimerait être comme ça aussi, ou du moins essayer. Alors certes, il la blesse souvent en agissant comme ça mais finalement, ce n’est peut-être pas si mal. Au moins, lui, il ne se fait plus de mal. Sans qu’elle puisse – ou pense vraiment – à les arrêter, les larmes se sont mises à dégringoler de ses yeux, dévalant les collines de ses joues et se perdant aux coins de ses lèvres tremblantes. Cependant, sans hésitation et sans attendre une seconde, elle lève les yeux vers lui et mentalement s’effondre en croisant son regard. Les mains de Jae sont glacées et la forcent à prendre une longue inspiration, comme si le froid de ses mains avait soufflé tout l’air de son corps.
Elle tente de son concentré sur la sensation de l’air qui envahi à nouveau ses poumons mais ne le quitte pas des yeux. Un grand soulagement la submerge quand elle sent l’étau qui enserrait sa poitrine se relâchant légèrement. Elle arrive à soulever une de ses mains pour saisir la sienne et la serrer le plus fort possible bien qu’en réalité, elle n’ait pas plus de force qu’un petit koala.
Syu ne s’attendait pas à ce qu’il règle le problème par un baiser. Elle regarde les émotions traverser son regard. Il tente d’inspirer le calme mais il ne se rend pas compte que son regard trahi sa panique. Elle a encore du mal à vraiment apaiser son cœur mais la froideur de ses mains aide. Lentement, comme si elle s’y attendait au final, ses mains glissent le long des bras de l’homme que son cœur a toujours attendu. Sans un mot, elle passe les mains sur son visage, redécouvrant des traits qui lui ont tant manqué. Il a minci, sa mâchoire est plus prononcée, ses yeux qu’elle aime tant légèrement creusés par la vie. Comme si tout allait au ralenti, elle le voit se pencher vers elle mais c’est elle qui comble l’espace qui les séparait. C’est un baiser innocent qui les lie. Comme un baiser de retrouvailles.
Tout n’est pas fini. On peut réparer les pots cassés. On peut encore se sauver.
Cette fois, pour ne pas tout gâcher, elle ne prononce pas un mot quand ils se séparent. Non seulement car elle ne veut pas briser ce précieux moment mais également car sa respiration est toujours sifflante bien que moins qu’avant leur baiser. Mais elle ne lâche mais la main de Jae, même si elle a tout juste la force de la tenir. Lentement mais sûrement, le regard brouillé par la panique et les larmes, elle se laisse glisser sur le côté, pour finir allongée en chien de fusil, toujours dos au mur.
Merci…
Tu pourrais rester ici des heures, mais ce n'est pas reasonable. Si le temps semble s'être arrêté, c'est loin d'être le cas de ton esprit qui a probablement fait deux fois le tour de la planète. Tout est si rapide et si lent à la fois. Peut-être que ce baiser était une erreur, peut-être était-ce légitime. Comment l'interpréter, toi même tu restes incertain. Peut-être n'est ce que temporaire, le temps de passer cette crise, de passer dans une douce mélancolie. Tandis que la jeune femme récupère ses esprits et sa respiration, tu sers légèrement cette menotte au creux de ta paume. Les doutes n'ont jamais quitté ton esprit. Est-ce que c'est la vie que tu veux ? Tu ne sais pas. Tu réfléchiras demain, si tu y arrives. Sans la quitter des yeux, tu gardes le silence. Tes lèvres sont scellé, dans un mutisme presque absolu. Si elle te remercie, tu restes toi indécis. Elle s'excuses, te cris dessus, te remercie en un éclair.
Au final, à ton tour tu t'adosses au mur, fixant le plafond de la chambre. Les secondes passent tandis que Syu te berce avec sa respiration. Tu ferais mieux d'aller te coucher. Dis-tu sans réellement le penser. Finalement, étrangement incapable de tenir en place, tu te redresses. Une fois sur tes deux jambes, tu t'avances vers la porte de la chambre. Je vais te chercher de l'eau. Change toi en attendant. Sans un mot supplémentaire, tu repousse la porte derrière toi pour lui laisser une once d'intimité.
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