❥ Elle est à deux doigts de lui mordre les doigts mais il la relâche grâce au regard des gens qui le dévisage dans le magasin. Elle jubile et chantonne doucement sous son nez en se dandinant fièrement comme si elle était intouchable et que, même si elle n’a rien à se reprocher, s’il y avait quoi que ce soit à retenir contre elle, elle était en possession d’une immunité de traitement. Bientôt elle ne sait plus où est Rae Won, elle l’a vu disparaître dans un rayon et de son côté, Na Young se renseigne sur les cannes à pêche. Le vendeur est sympa mais elle comprend pas un traitre mot de ce qu’il lui raconte, alors elle se contente d’essayer toutes les cannes, jusqu’à ce que l’une d’entre elle se prenne dans sa capuche. Et à force de tirer pour s’en dégager, elle ne réussit qu’à aggraver la situation en rabattant la capuche sur sa tête, dans le noir complet et tournant désespérément à la recherche d’une aide. « OPPAAAAA, » elle étouffe là-dedans et à s’exciter comme ça, elle va finir par s’assommer toute seule. « Yaah ! Yaaah Rae Won-ah ! Sors-moi de là tout de suite ! » Pas sûr que ça marche comme ça. Elle prend une voix beaucoup plus chouinarde et suppliante. « S’il te plaaaaait ! T’es pas un pervers, t’es… t’es… » elle cherche un compliment à lui faire mais non seulement elle est pas douée pour ça, mais en plus elle est en surchauffe, « t’es pas un pervers, oppaaaaa, aide-moi ! » Oui, bah, c’est Na Young, faut pas non plus s’attendre à de la prose. « ET ARRETE DE PRENDRE DES PHOTOS ! » Cette fois-ci c’est sûr, tout le magasin est au courant de leur passage ici. Et quand Rae Won la libère enfin, l’hameçon dégagé d’un seul coup de main parce que c’était même pas un hameçon, juste un petit crochet qui s’était pris dans l’anneau pour accrocher sa capuche, elle retire sa capuche avec les cheveux en pétard, dressés sur sa tête comme si une guerre venait de s’y passer, et avec de l’électricité statique partout, par-dessus le marché. Elle regarde une dernière fois l’objectif de son meilleur ami avec un regard ultra blasé mais elle fait quand même un petit signe de « V » avec ses doigts parce que ça à l’air de beaucoup l’amuser. Mais vu qu’il arrête pas de la mitrailler, et de se moquer, elle fait rapidement la tête et lui attrape son téléphone des mains. « Mais, arrête, arrête, t’es vraiment… » Elle lui envoie de petits coups partout, dans les côtes, l’estomac, les épaules, rien de très grave, juste assez pour le faire encore plus rire, se décoiffer encore plus et le pousser vers la sortie du magasin.