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Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡
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Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Jeu 18 Jan - 17:48 Citer EditerSupprimer
« Is something stimulating what I really want?
Don’t stop on instinct,
An improvised line is for the best, so
come on, shout it out! »
Night under control... or not
Free yourself cutie
Free yourself cutie
Perfect HaRa
« Is something stimulating what I really want?
Don’t stop on instinct,
An improvised line is for the best, so
come on, shout it out! »
Revendiquant son indépendance, clamant sa liberté, pourquoi donc l’emprisonnais-tu de ces chaînes qui répondaient au nom inquiétude sans une once d’empathie ? Plus encore que la raison à vrai dire, c’était la façon dont tu y parvenais qui me troublait. Comment dans ce cœur qui ne saurait accepter d’être dompté d’aucune façon étais-tu parvenue à te faire place ? Toi comme moi, nous le savons : je n’avais de raison de le faire. Je n’avais de raison de t’attendre à l’entrée du dortoir. Je n’avais à m’inquiéter pour toi qui n’étais ni amie, ni famille, ni proche quelconque. Si un statut je devais t’accorder, assurément, tu aurais celui de Présidente et d’employeur uniquement. Mais à cet instant, cette affirmation je remettais en doute. N’étais-tu d’avantage ? De tes larmes, tu parvenais à le faire trembler et de tes sourires, tu l’allégerais. La mélodie de tes rires il mémorisait. Tes attaques il parait et tes défenses il se plaisait à ébranler. De tes peurs, il souhaitait te protéger et tes plaies il souhaitait panser.
Un sentiment si familier et si inconnu. Prêt à me faire fuir autant qu’il me poussait vers toi. De nom je ne souhaitais lui donner par pur égoïsme bien qu’en soi, je le savais : j’étais incapable de le faire. Comment qualifier un sentiment d’amour qui n’en était un ? Un sentiment d’amitié qui, de toute évidence, ne serait que mensonge ? Nous n’étions ami car à aucun moment nous ne partagions quelques intérêts en commun, c’était à peine si nous pouvions passer un moment ensemble sans nous chercher l’un l’autre. A cette idée, aux souvenirs que je gardais des moments passés ensemble, devrais-je induire l’hypothèse d’un intérêt particulier pour ta personne ? Loin d’être de l’amour car tel n’était ce qui faisait battre mon cœur à ton évocation, mais d’avantage comme une relique. Précieuse et rare. Obsédante et attrayante. Tant que je n’aurais pu te posséder rien qu’un instant, continuerais-tu de me hanter ? A nouveau, ce rêve venait traverser mon esprit. Du temps il était passé depuis, d’aventure j’avais vécu et pourtant… le voilà qui refusait de se volatiliser, comme si celui-ci avait décidé de fermement s’ancrer dans mon esprit pour mieux me torturer.
Ma tête je baissais vers le sol, un soupir je laissais passer de part delà mes lèvres. De temps je ne pouvais accorder à cette réflexion inutile, n’avais-je pas une mission à accomplir en cette nuit qui promettait d’être longue ? De mon portable je me munissais en main pour, une nouvelle fois, regardé l’heure. Combien de temps avais-tu besoin pour me rejoindre exactement ? Une moue se dessinait immanquablement sur mon visage alors qu’une fraction de seconde, j’osais à t’imaginer te préparer pour notre sortie. Tu ne le faisais pas vrai ? Après quelques instants supplémentaires à patienter, enfin, à mes oreilles le bruit de tes pas me parvenait. Vers ces derniers mes yeux s’orientaient et qu’elle ne fut pas ma surprise : tu l’avais réellement fait. D’un sourire je t’accueillais alors qu’évidemment mes yeux s’aventuraient sur cette robe qui ne pouvait que te mettre en valeur. Le motif de notre sortie était-elle toujours la même ? Un instant, j’osais en douter avant que mentalement une gifle je ne m’assenais. Si de charme je n’étais dénué, si je savais posséder un visage attrayant ; je savais également que jamais nous ne pourrions prétendre l’un à l’autre. Nos mondes ne pouvaient cohabiter, n’étaient fait pour se mélanger, je ne le savais que trop bien et pourtant… Aujourd’hui encore, ce loup que j’étais n’hurlait-il pas après l’astre lunaire une fois encore ?
Sous ses rayons argentés je te guidais à notre destination que tu ne semblais dans un premier temps refuser. A vrai dire, ce n’était-elle le problème n’est-ce pas ? Mais bien la personne avec qui tu t’y rendais ? Naturellement, je le savais : de confiance je n’avais l’air. Bien trop enfantin, bien trop surexcité par moment, trop tête en l’air même si tu le souhaitais ; je ne savais que trop bien combien je pouvais renvoyer une image irresponsable. Mais toi comme moi, n’avions-nous notre part de mystère envers l’autre ? D’ailleurs, l’un d’entre eux fut de savoir pourquoi tu ne m’avais laissé heurter ce réverbère lorsque je tentais de te divertir sur le chemin. Avais-tu peur que je sois si faiblement constitué ? Si faible ? Ou avais-tu souhaité prendre soin de moi, rien qu’un peu ? « Comme si… » fut ma seule réponse alors qu’à toi, je n’étais pas prêt de m’aventurer sur le sujet de ma témérité. L’une des rares fois dans ma vie où je m’étais évanoui avait été par manque de sang dans mon organisme et non à cause d’un choc si minime. Mais tu n’avais à le savoir et je n’avais à te le dire. De toute évidence, ne serais-tu pas sceptique de l’apprendre et n’irais-tu pas imaginer que je faisais mon coq face à une demoiselle telle que toi ? Je pourrais le faire, mais je n’étais assez imbu de moi-même pour cela. Alors je gardais le silence quant à cette partie de ma vie pour ne t’offrir que la plus simple, la plus légère. Celle que tu avais besoin cette nuit et que je te partagerais sans retenue si cela pouvait soulager ce cœur qu’était le tien. Du moins, si mes attentions tu acceptais. A croire la façon dont tu accueillais mon idée une fois devant celle-ci, un doute j’eus. Voulais-tu repartir ? Devrais-je trouver autre chose ? A moins que... tu n’aies retrouvé cet aspect de ta personnalité qui consistait à affirmer que rien n’était assez bien si ça ne venait de toi bien qu’au fond, tu l’acceptais ? D’ailleurs tu pénétrais dans l’établissement alors que ces questions je me posais, preuve que, sans doute, la dernière hypothèse était la bonne.
Un sourire aux lèvres, naturellement, je te suivais en son sein. Désireux de ne te perdre -bien qu’au vu de ta grâce et ta beauté, tu n’étais de celle que je pouvais perdre aisément-, sur ton épaule opposée ma main je posais pour t’orienter presque naturellement vers une table. Presque seulement. Je n’étais souvent venu ici alors les lieux ne m’étaient bien familiers encore, juste assez pour ne pas avoir l’air totalement perdu en ta présence. Comme tu l’étais il y a un instant d’ailleurs, ce qui, en y repensant, m’amusait. Tu n’étais habituée à ce genre d’endroit n’est-ce pas ? Mon regard s’orientait vers toi à cette pensée, à la fois amusé et protecteur. N’allais-je avoir à te chaperonner cette nuit ? J’osais espérer que, totalement bourrée, tu n’étais de celle qui allait me frapper ou me hurler dessus dès que je te préviendrais que, pour ta santé et ton image, il valait mieux rentrer au dortoir. Arrivé à la table, je te lâchais pour prendre place et jeter un œil aux boissons qu’ils proposaient tandis que, en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, tu annonçais ton choix. Mes iris je relevais vers toi, m’interrogeant sur ton choix et, surtout, la vitesse à laquelle il t’était venu en tête. Comme si… tu ne connaissais que cela et t’y raccrochais de toutes tes forces. Pourtant, tu te ravisais rapidement pour me laisser le choix. « Pardon ? » Etais-tu sérieuse ? Les yeux ronds, je te fixais un instant avant de réfléchir à ce qu’une femme telle que toi pouvait aimer.
Mon coude je posais sur la table, deux doigts je portais à ma tempe alors que mes yeux restaient rivés sur la carte des boissons. Plutôt fruité ou plutôt sucré ? Alcool fort ou doux ? Vu ta résistance il aurait mieux valu doux, mais n’étais-tu là pour oublier et t’amuser ? Dans ce cas plutôt fort… Mais aimerais-tu les alcools forts ? Si dans un dessin animé nous étions, pour sûr, les créateurs auraient ajouté un effet de fumée à mes oreilles. Ne pouvais-tu te rendre compte combien de cocktail différents il existait dans le monde ? Comprendre que, ignorant totalement tes goûts, ce choix s’avérait aussi hasardeux que les tirages d’une loterie ? Alors ta question j’entendais d’une oreille, distraitement j’y répondais, plus concentré sur le choix à faire pour te satisfaire que ma réponse qui s’avérait des plus sincères. « Je sortais dans des bars principalement avant l’université pour m’amuser avec mon groupe d’ami. » Venais-je d’avouer qu’avant même d’être majeur, je m’enivrais déjà à l’alcool et restait éveiller la nuit ? A ce constat soudain, mon visage je relevais vers toi pour me défendre et surtout, t’offrir une explication. « Enfin… Le frère de mon ami trainait souvent avec nous et il avait un ami qui travaillait dans un bar. Alors il… Il nous aidait à rentrer » Illégalement et en mentant totalement à ses collègues et son patron sur notre âge. « Pour qu’on s’amuse aussi. Tant qu’on faisait rien de mal dans le bar et qu’on rentrait en un seul morceau chez nous… » Chose qui n’était pas forcément toujours le cas… D’ailleurs, bizarrement, à cet instant, mon piercing semblait quelque peu me démanger, comme si son existence relevait d’une soirée de ce type… Mais sans tout cela, j’étais parfaitement honnête comme homme. Sans doute le plus honnête des hommes d’ailleurs.
Une nouvelle fois, mon regard se baissait sur la carte, notant mentalement quelques cocktails susceptibles de te plaire selon mon opinion bien que… Je restais perdu et incertain. Si le mojito tu aimais, alors ne devrais-je choisir quelque chose dans ces goûts-là ? A moins que je devrais tenter quelque chose de totalement différent pour marquer le coup ? Vers toi mon regard se levait, quémandeur d’aide silencieusement mais tu semblais bien distraite par ce qui nous entourait. Devais-je avouer qu’un instant, dans ma contemplation je me perdais ? De ton cou gracieusement offert à ma vue, qu’immanquablement je désirais découvrir de mes lèvres, contre lequel je désirais nicher mon visage alors qu’une nouvelle fois, entre mes bras tu te trouverais ; à ce regard que tu laissais vagabonder dans la pièce, ces iris aux teintes chocolat que je désirais captiver plus que notre entourage, peut- être même plus que tout autre chose en cette nuit que nous passerons ensemble. La dernière parcelle de ton visage sur laquelle mes yeux jetaient leur dévolu fut bien entendu tes lèvres. Ces pulpes rosée qui me hantaient depuis ce songe… A moins que tout n’avais commencé à Halloween, lorsque d’un baiser tu m’avais gratifié ? Quand avais-tu commencé à m’obséder de la sorte ? De ma contemplation j’étais bien incapable de sortir de moi-même, pour cela, il fallut que tes yeux tu reportes vers ma personne. Et même là, à cet instant, je trouvais le moyen de ne te fuir. Mon regard je plantais dans le tien, à la fois curieux et intense. Pourquoi soudainement avais-tu tourné la tête en ma direction ? Telle était la question que je me posais alors qu’à nos côtés, une voix masculine s’élevait, comme si le destin tentait de me détourner de ta personne encore une fois. Pourtant, c’était immobile que je lui répondais, incapable de rompre cet échange de moi-même. « Deux green dinosaure, un French Love et un Artist’s special. » annonçais-je machinalement avant de me souvenir d’un détail.
De ta personne, mes yeux se détournaient enfin pour se poser sur le serveur à nos côtés. « Ah attendez. Est-ce que vous avez moyen de changer la purée de framboise au miel du French love par autre chose ? Ou utiliser du sirop de maïs à la place du miel par exemple ? Ou autre chose qui ne soit pas d’origine animale ? » Un brin surpris, le serveur me fixait silencieux pendant quelques secondes avant de m’assurer que cela devait être possible. D’ailleurs il le notait sur son carnet, voulant être sûr de ne pas oublier une fois de retour au comptoir avant de s’assurer qu’il n’y avait besoin de rien d’autre ou rien d’autre à changer. « Je l’ai pas vu sur la carte, mais vous avez de quoi faire un Hendrick’s lover ? » Si j’étais exigeant ? Un brin. Mais je jugerais cette boisson comme étant indispensable à ma table à défaut d’apparaitre sur toutes les cartes de bar, celle-ci étant ma préférée. Alors comment passé à côté ? Mon regard je gardais vers le serveur qui semblait ne pas connaitre, alors la recette je lui énumérais ainsi que les changements à faire s’il venait à accepter d’en servir. A savoir le lait qu’il devrait changer en lait végétal et le miel, encore une fois, en un autre substituant. Toujours aussi conciliant, l’homme annonçait qu’il ferait son maximum pour nous satisfaire avant de s’éclipser une fois la commande finie et qu’un remerciement passait mes lèvres.
Sur la table mes coudes je reposais alors que mes yeux, de nouveau, s’orientaient vers ta personne. Toute mon attention je t’offrais sans peine, te couvrant malgré moi de tendresse dans ce regard. Etais-tu curieuse de ce que je venais de commander ? Un vague sourire aux lèvres, je prenais appui sur le meuble pour t’expliquer ce qui se tramait dans mon esprit concernant cette commande. « Le green dinosaure est un shooter, en commençant par celui-là tu auras la sensation que le reste sera plus doux. Du moins… je trouve. Le Artist’s Special, un ami m’a dit qu’il était plutôt bon et il était difficile en alcool. Le French love… » Un blanc je marquais à l’évocation de cette boisson que j’aurais, finalement, préféré ne pas voir sur la liste. Peut-être le sentirais-tu ? Le verrais-tu au sentiment d’embarras qui habillait mon visage soudainement ? « C’est le seul cocktail avec du champagne que je connaisse pour le moment, il a un goût plutôt fruité. Je le trouve assez léger à boire personnellement. » Bien que je n’étais celui qui fut le plus adepte de ce cocktail dans mon groupe d’ami. Alors j’osais espérer qu’il ne deviendrait ton préféré à toi aussi… « Et le Hendrick’s Lover. Je t’avoue l’avoir goûté la première fois à cause du mélange de couleur blanc et rose qu’il avait. J’ai trouvé ça trop cool et depuis je devenu accroc au goût… » Ainsi, sans doute, comprendrais-tu pourquoi j’avais tant tenu à le voir figurer sur notre commande. A moins que tu te fichais totalement de savoir tout cela tandis que je tentais de t’informer au mieux pour que ton choix tu fasses plus facilement ? A travers ces différents choix, j’osais espérer ne pas avoir fait de faux pas. Qu’au moins, l’un d’entre eux tu aimerais sachant que deux parmi les trois me serait difficile à boire par leur aspect pétillant. Mais pour toi, je ferais l’effort de les boire s’ils ne te convenaient. N’étais-tu pas celle à satisfaire cette nuit après tout ? « Et… A part les mojito, qu’est-ce que tu aimes boire ? Je t’avoue avoir eu le sentiment que tu me jetais dans une fosse au lion quand tu m’as demandé de choisir ta boisson… Parce qu’à part l’eau et l’oasis que tu m’as renversé dessus le mois dernier, je n’ai aucune idée de ce que tu aimes. » Si nous n’étions fait pour nous rencontrer régulièrement, je n’en demeurais pas moins curieux de ta personne. Qu’aimais-tu boire ? Qu’aimais-tu manger ? Car indéniablement, selon la quantité d’alcool que nous allions boire il faudrait panser ton estomac par quelques matières solides. Qu’aimais-tu faire ? Mon intérêt ne savait se taire maintenant que nous étions seuls et loin de tout ce qui rapportait à la fraternité ou au travail.
Un sentiment si familier et si inconnu. Prêt à me faire fuir autant qu’il me poussait vers toi. De nom je ne souhaitais lui donner par pur égoïsme bien qu’en soi, je le savais : j’étais incapable de le faire. Comment qualifier un sentiment d’amour qui n’en était un ? Un sentiment d’amitié qui, de toute évidence, ne serait que mensonge ? Nous n’étions ami car à aucun moment nous ne partagions quelques intérêts en commun, c’était à peine si nous pouvions passer un moment ensemble sans nous chercher l’un l’autre. A cette idée, aux souvenirs que je gardais des moments passés ensemble, devrais-je induire l’hypothèse d’un intérêt particulier pour ta personne ? Loin d’être de l’amour car tel n’était ce qui faisait battre mon cœur à ton évocation, mais d’avantage comme une relique. Précieuse et rare. Obsédante et attrayante. Tant que je n’aurais pu te posséder rien qu’un instant, continuerais-tu de me hanter ? A nouveau, ce rêve venait traverser mon esprit. Du temps il était passé depuis, d’aventure j’avais vécu et pourtant… le voilà qui refusait de se volatiliser, comme si celui-ci avait décidé de fermement s’ancrer dans mon esprit pour mieux me torturer.
Ma tête je baissais vers le sol, un soupir je laissais passer de part delà mes lèvres. De temps je ne pouvais accorder à cette réflexion inutile, n’avais-je pas une mission à accomplir en cette nuit qui promettait d’être longue ? De mon portable je me munissais en main pour, une nouvelle fois, regardé l’heure. Combien de temps avais-tu besoin pour me rejoindre exactement ? Une moue se dessinait immanquablement sur mon visage alors qu’une fraction de seconde, j’osais à t’imaginer te préparer pour notre sortie. Tu ne le faisais pas vrai ? Après quelques instants supplémentaires à patienter, enfin, à mes oreilles le bruit de tes pas me parvenait. Vers ces derniers mes yeux s’orientaient et qu’elle ne fut pas ma surprise : tu l’avais réellement fait. D’un sourire je t’accueillais alors qu’évidemment mes yeux s’aventuraient sur cette robe qui ne pouvait que te mettre en valeur. Le motif de notre sortie était-elle toujours la même ? Un instant, j’osais en douter avant que mentalement une gifle je ne m’assenais. Si de charme je n’étais dénué, si je savais posséder un visage attrayant ; je savais également que jamais nous ne pourrions prétendre l’un à l’autre. Nos mondes ne pouvaient cohabiter, n’étaient fait pour se mélanger, je ne le savais que trop bien et pourtant… Aujourd’hui encore, ce loup que j’étais n’hurlait-il pas après l’astre lunaire une fois encore ?
Sous ses rayons argentés je te guidais à notre destination que tu ne semblais dans un premier temps refuser. A vrai dire, ce n’était-elle le problème n’est-ce pas ? Mais bien la personne avec qui tu t’y rendais ? Naturellement, je le savais : de confiance je n’avais l’air. Bien trop enfantin, bien trop surexcité par moment, trop tête en l’air même si tu le souhaitais ; je ne savais que trop bien combien je pouvais renvoyer une image irresponsable. Mais toi comme moi, n’avions-nous notre part de mystère envers l’autre ? D’ailleurs, l’un d’entre eux fut de savoir pourquoi tu ne m’avais laissé heurter ce réverbère lorsque je tentais de te divertir sur le chemin. Avais-tu peur que je sois si faiblement constitué ? Si faible ? Ou avais-tu souhaité prendre soin de moi, rien qu’un peu ? « Comme si… » fut ma seule réponse alors qu’à toi, je n’étais pas prêt de m’aventurer sur le sujet de ma témérité. L’une des rares fois dans ma vie où je m’étais évanoui avait été par manque de sang dans mon organisme et non à cause d’un choc si minime. Mais tu n’avais à le savoir et je n’avais à te le dire. De toute évidence, ne serais-tu pas sceptique de l’apprendre et n’irais-tu pas imaginer que je faisais mon coq face à une demoiselle telle que toi ? Je pourrais le faire, mais je n’étais assez imbu de moi-même pour cela. Alors je gardais le silence quant à cette partie de ma vie pour ne t’offrir que la plus simple, la plus légère. Celle que tu avais besoin cette nuit et que je te partagerais sans retenue si cela pouvait soulager ce cœur qu’était le tien. Du moins, si mes attentions tu acceptais. A croire la façon dont tu accueillais mon idée une fois devant celle-ci, un doute j’eus. Voulais-tu repartir ? Devrais-je trouver autre chose ? A moins que... tu n’aies retrouvé cet aspect de ta personnalité qui consistait à affirmer que rien n’était assez bien si ça ne venait de toi bien qu’au fond, tu l’acceptais ? D’ailleurs tu pénétrais dans l’établissement alors que ces questions je me posais, preuve que, sans doute, la dernière hypothèse était la bonne.
Un sourire aux lèvres, naturellement, je te suivais en son sein. Désireux de ne te perdre -bien qu’au vu de ta grâce et ta beauté, tu n’étais de celle que je pouvais perdre aisément-, sur ton épaule opposée ma main je posais pour t’orienter presque naturellement vers une table. Presque seulement. Je n’étais souvent venu ici alors les lieux ne m’étaient bien familiers encore, juste assez pour ne pas avoir l’air totalement perdu en ta présence. Comme tu l’étais il y a un instant d’ailleurs, ce qui, en y repensant, m’amusait. Tu n’étais habituée à ce genre d’endroit n’est-ce pas ? Mon regard s’orientait vers toi à cette pensée, à la fois amusé et protecteur. N’allais-je avoir à te chaperonner cette nuit ? J’osais espérer que, totalement bourrée, tu n’étais de celle qui allait me frapper ou me hurler dessus dès que je te préviendrais que, pour ta santé et ton image, il valait mieux rentrer au dortoir. Arrivé à la table, je te lâchais pour prendre place et jeter un œil aux boissons qu’ils proposaient tandis que, en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, tu annonçais ton choix. Mes iris je relevais vers toi, m’interrogeant sur ton choix et, surtout, la vitesse à laquelle il t’était venu en tête. Comme si… tu ne connaissais que cela et t’y raccrochais de toutes tes forces. Pourtant, tu te ravisais rapidement pour me laisser le choix. « Pardon ? » Etais-tu sérieuse ? Les yeux ronds, je te fixais un instant avant de réfléchir à ce qu’une femme telle que toi pouvait aimer.
Mon coude je posais sur la table, deux doigts je portais à ma tempe alors que mes yeux restaient rivés sur la carte des boissons. Plutôt fruité ou plutôt sucré ? Alcool fort ou doux ? Vu ta résistance il aurait mieux valu doux, mais n’étais-tu là pour oublier et t’amuser ? Dans ce cas plutôt fort… Mais aimerais-tu les alcools forts ? Si dans un dessin animé nous étions, pour sûr, les créateurs auraient ajouté un effet de fumée à mes oreilles. Ne pouvais-tu te rendre compte combien de cocktail différents il existait dans le monde ? Comprendre que, ignorant totalement tes goûts, ce choix s’avérait aussi hasardeux que les tirages d’une loterie ? Alors ta question j’entendais d’une oreille, distraitement j’y répondais, plus concentré sur le choix à faire pour te satisfaire que ma réponse qui s’avérait des plus sincères. « Je sortais dans des bars principalement avant l’université pour m’amuser avec mon groupe d’ami. » Venais-je d’avouer qu’avant même d’être majeur, je m’enivrais déjà à l’alcool et restait éveiller la nuit ? A ce constat soudain, mon visage je relevais vers toi pour me défendre et surtout, t’offrir une explication. « Enfin… Le frère de mon ami trainait souvent avec nous et il avait un ami qui travaillait dans un bar. Alors il… Il nous aidait à rentrer » Illégalement et en mentant totalement à ses collègues et son patron sur notre âge. « Pour qu’on s’amuse aussi. Tant qu’on faisait rien de mal dans le bar et qu’on rentrait en un seul morceau chez nous… » Chose qui n’était pas forcément toujours le cas… D’ailleurs, bizarrement, à cet instant, mon piercing semblait quelque peu me démanger, comme si son existence relevait d’une soirée de ce type… Mais sans tout cela, j’étais parfaitement honnête comme homme. Sans doute le plus honnête des hommes d’ailleurs.
Une nouvelle fois, mon regard se baissait sur la carte, notant mentalement quelques cocktails susceptibles de te plaire selon mon opinion bien que… Je restais perdu et incertain. Si le mojito tu aimais, alors ne devrais-je choisir quelque chose dans ces goûts-là ? A moins que je devrais tenter quelque chose de totalement différent pour marquer le coup ? Vers toi mon regard se levait, quémandeur d’aide silencieusement mais tu semblais bien distraite par ce qui nous entourait. Devais-je avouer qu’un instant, dans ma contemplation je me perdais ? De ton cou gracieusement offert à ma vue, qu’immanquablement je désirais découvrir de mes lèvres, contre lequel je désirais nicher mon visage alors qu’une nouvelle fois, entre mes bras tu te trouverais ; à ce regard que tu laissais vagabonder dans la pièce, ces iris aux teintes chocolat que je désirais captiver plus que notre entourage, peut- être même plus que tout autre chose en cette nuit que nous passerons ensemble. La dernière parcelle de ton visage sur laquelle mes yeux jetaient leur dévolu fut bien entendu tes lèvres. Ces pulpes rosée qui me hantaient depuis ce songe… A moins que tout n’avais commencé à Halloween, lorsque d’un baiser tu m’avais gratifié ? Quand avais-tu commencé à m’obséder de la sorte ? De ma contemplation j’étais bien incapable de sortir de moi-même, pour cela, il fallut que tes yeux tu reportes vers ma personne. Et même là, à cet instant, je trouvais le moyen de ne te fuir. Mon regard je plantais dans le tien, à la fois curieux et intense. Pourquoi soudainement avais-tu tourné la tête en ma direction ? Telle était la question que je me posais alors qu’à nos côtés, une voix masculine s’élevait, comme si le destin tentait de me détourner de ta personne encore une fois. Pourtant, c’était immobile que je lui répondais, incapable de rompre cet échange de moi-même. « Deux green dinosaure, un French Love et un Artist’s special. » annonçais-je machinalement avant de me souvenir d’un détail.
De ta personne, mes yeux se détournaient enfin pour se poser sur le serveur à nos côtés. « Ah attendez. Est-ce que vous avez moyen de changer la purée de framboise au miel du French love par autre chose ? Ou utiliser du sirop de maïs à la place du miel par exemple ? Ou autre chose qui ne soit pas d’origine animale ? » Un brin surpris, le serveur me fixait silencieux pendant quelques secondes avant de m’assurer que cela devait être possible. D’ailleurs il le notait sur son carnet, voulant être sûr de ne pas oublier une fois de retour au comptoir avant de s’assurer qu’il n’y avait besoin de rien d’autre ou rien d’autre à changer. « Je l’ai pas vu sur la carte, mais vous avez de quoi faire un Hendrick’s lover ? » Si j’étais exigeant ? Un brin. Mais je jugerais cette boisson comme étant indispensable à ma table à défaut d’apparaitre sur toutes les cartes de bar, celle-ci étant ma préférée. Alors comment passé à côté ? Mon regard je gardais vers le serveur qui semblait ne pas connaitre, alors la recette je lui énumérais ainsi que les changements à faire s’il venait à accepter d’en servir. A savoir le lait qu’il devrait changer en lait végétal et le miel, encore une fois, en un autre substituant. Toujours aussi conciliant, l’homme annonçait qu’il ferait son maximum pour nous satisfaire avant de s’éclipser une fois la commande finie et qu’un remerciement passait mes lèvres.
Sur la table mes coudes je reposais alors que mes yeux, de nouveau, s’orientaient vers ta personne. Toute mon attention je t’offrais sans peine, te couvrant malgré moi de tendresse dans ce regard. Etais-tu curieuse de ce que je venais de commander ? Un vague sourire aux lèvres, je prenais appui sur le meuble pour t’expliquer ce qui se tramait dans mon esprit concernant cette commande. « Le green dinosaure est un shooter, en commençant par celui-là tu auras la sensation que le reste sera plus doux. Du moins… je trouve. Le Artist’s Special, un ami m’a dit qu’il était plutôt bon et il était difficile en alcool. Le French love… » Un blanc je marquais à l’évocation de cette boisson que j’aurais, finalement, préféré ne pas voir sur la liste. Peut-être le sentirais-tu ? Le verrais-tu au sentiment d’embarras qui habillait mon visage soudainement ? « C’est le seul cocktail avec du champagne que je connaisse pour le moment, il a un goût plutôt fruité. Je le trouve assez léger à boire personnellement. » Bien que je n’étais celui qui fut le plus adepte de ce cocktail dans mon groupe d’ami. Alors j’osais espérer qu’il ne deviendrait ton préféré à toi aussi… « Et le Hendrick’s Lover. Je t’avoue l’avoir goûté la première fois à cause du mélange de couleur blanc et rose qu’il avait. J’ai trouvé ça trop cool et depuis je devenu accroc au goût… » Ainsi, sans doute, comprendrais-tu pourquoi j’avais tant tenu à le voir figurer sur notre commande. A moins que tu te fichais totalement de savoir tout cela tandis que je tentais de t’informer au mieux pour que ton choix tu fasses plus facilement ? A travers ces différents choix, j’osais espérer ne pas avoir fait de faux pas. Qu’au moins, l’un d’entre eux tu aimerais sachant que deux parmi les trois me serait difficile à boire par leur aspect pétillant. Mais pour toi, je ferais l’effort de les boire s’ils ne te convenaient. N’étais-tu pas celle à satisfaire cette nuit après tout ? « Et… A part les mojito, qu’est-ce que tu aimes boire ? Je t’avoue avoir eu le sentiment que tu me jetais dans une fosse au lion quand tu m’as demandé de choisir ta boisson… Parce qu’à part l’eau et l’oasis que tu m’as renversé dessus le mois dernier, je n’ai aucune idée de ce que tu aimes. » Si nous n’étions fait pour nous rencontrer régulièrement, je n’en demeurais pas moins curieux de ta personne. Qu’aimais-tu boire ? Qu’aimais-tu manger ? Car indéniablement, selon la quantité d’alcool que nous allions boire il faudrait panser ton estomac par quelques matières solides. Qu’aimais-tu faire ? Mon intérêt ne savait se taire maintenant que nous étions seuls et loin de tout ce qui rapportait à la fraternité ou au travail.
(c) DΛNDELION
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Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Dim 21 Jan - 22:00 Citer EditerSupprimer
Night under control... or not
Worst Mistake
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« I’m running out of breath so I stood still
But the wind beckons me and rushes me to you »
But the wind beckons me and rushes me to you »
D’un pas franc et déterminé, le seuil j’avais franchi en premier. Ouvrir la marche, mener la danse, il me semblait temps de regagner en contenance. Raviver ma prestance, évincé ce moment précédent dans la cuisine de la fraternité. Cependant, par précaution face à l’inconnu, je t’attendis. L’espace de quelques instants de plus, tu serais guide, toi qui m’avais amené jusqu’ici. Toi qui déposas cette main sur mon épaule. Instinctivement, je me raidis. Ne gagnais-tu pas un peu trop en assurance ? Ne te montrais-tu pas excessivement familier ? De quel droit te le permets-tu ? Fut-ce à cause de… cette étreinte ? À son souvenir, un frisson me parcourut. Ne pouvions-nous pas effacer ces quelques instants ? Feindre qu’ils n’aient jamais existé, et ainsi peut-être que tu reprennes cette main qu’il me taraudait de chasser. J’hésitais néanmoins. Mon instinct appelait à te l’ôter vivement, sèchement, sans le moindre ménagement. Mais une part de ma raison s’interrogeait. Ne te devais-je pas un minimum de tolérance ? Ou plutôt, le mot adéquat, ne serait-il de la reconnaissance ? Excès de fierté pour savoir l’exprimer, je préférais dévier. Feindre de n’avoir remarquer ce geste pour lequel j’aurais dû te dissuader. Pourrais-je compter sur ton bon sens pour ne recommencer sans avoir besoin de tempêter ? Ce soir, je n’avais guère envie de m’énerver. J’aspirais certes à me lâcher, me défouler mais dans un sentiment plus apaisant. Ce soir, je voudrais la liesse pour amante. Et que la colère reste enfermée derrière les barreaux en compagnie de la mélancolie.
Ainsi, je concédais à m’adonner à l’une de mes plus inexorable faiblesse : l’ivresse ! D’ordinaire, je m’y refusais. Chaque fois que je fus victime de son emprise, j’avais auparavant été bernée de traitrise. Je savais la consommation d’un seul verre alcoolisé déraisonnable pour mon organisme, mais n’était-ce pas justement ce que je cherchais ce soir ? Envoyer paitre la raison et profiter ! Pour parvenir à m’amuser sans embarras en ta compagnie, je devrais m’enlever quelques inhibitions. Non pas que tu m’intimidais ! Certainement pas ! Mais tu avais néanmoins ce don pour… me dérouter. M’exposer à ta vue en différentes situations que j’aurais préféré garder cacher. À tes yeux, ce fut déjà autant ma chair et mes faiblesses qui n’avaient que trop été exhibé. Alors, pourquoi étais-je en train de sortir m’amuser avec toi ? Peut-être qu’au fond, je savais que je n’avais plus grand chose à te cacher. Tu semblais déjà en savoir plus que quiconque. Si je ne voulais en ressentir un malaise permanent, ne devrais-je pas apprendre à faire avec ? Avec toi. Alors, j’essayais. Tentant de découvrir le naturel d’une sortie pareille, je te questionnais. Ou plutôt tentais-je de te faire remarquer comme la situation me paraissait bien mal avisé. Franchement, que faisions-nous tous les deux dans un bar ? Avions-nous un seul sujet de conversation à aborder ? L’envie de parler entre nous ? Et pourtant, à la réflexion, je ne pourrais qu’avouer que bien que particulièrement disposé chaque fois à nous chamailler, le silence n’eut jamais eu le temps de régner que de brefs moments dès lors que nous nous devrions dans le sillage l’un de l’autre.
Et mon sous-entendu tu ne semblas relever. À moins qu’au contraire, tu l’eus parfaitement compris et tentas de me prouver le contraire en répondant sérieusement, bien que maladroitement. À l’évocation de l’alcool et des bars de ton pays, mon regard instinctivement s’obscurcit. Oh, tu n’avais à te justifier. J’étais assez renseignée sur l’irrespect de la légalité et la négligence de la loi là-bas. La flamme de mon mépris pour ce pays s’attisait peu à peu au fil de tes mots. Parce que sein de ma famille, il représentait une profonde blessure. Parce que mon frère y avait passé une partie de sa vie dans une misère sans fin où un gamin à la voix exceptionnelle chantait dans les bars tard le soir pour gagner son pain. Mais sans doute, de ton propre pays n’avais-tu connu ce monde là. Cet envers du décors là. Finalement, un tel comportement que tu me narrais ne m’étonnait pas de toi. Plutôt que de rétorquer, je préférais alors me détourner pour observer la salle. Analyser, sentir ma curiosité pointer, jusqu’au point d’en revenir à toi, prête à d’interroger. Mais à nos regards croisés, la question s’était envolée. Décontenancée, je crois que je ne m’attendais à me retrouver face à ton visage. À rencontrer tes yeux qui ne se détournaient en rien des miens. Était-ce cette même franchise presque insolente que me déstabilisait chaque fois face à toi ?
Puis, prestement, le trouble se dissipa au son de la voix d’un serveur. Mes yeux se levèrent vers lui. Il me sourit. Je n’eus envie d’en faire autant et jugeais plus intéressant de t’écouter bien que sur le coup, j’ignorais totalement de quoi tu parlais. Des noms de cocktails qui m’étaient inconnus. Aussi fallait-il dire qu’hormis les grands classiques dont tout individu avait déjà entendu au moins une fois le nom, ma culture en matière d’alcool et cocktail s’arrêtait là. J’avais néanmoins tressailli au son de l’un : French Love. Une telle nomination n’était-elle pas quelque peu ambiguë ? Un instant, je doutais. Pour qu’elle véritable raison m’avais-tu amené ici ? Excepté le prétexte de… Non, j’étais celle qui t’avais demandé ce service. J’avais émis un appel de détresse auquel tu n’avais répondu. Impossible que tu puisses avoir une quelconque autre pensée. C’était à peine si nous pouvions nous supporter. Et puis, n’avais-tu pas dit que je n’étais pas mignonne à moins de me fâcher – ce qui certes se produisait couramment lorsque tu étais dans les parages – et que ma beauté était comparable à l’esthétisme d’un jeu 8bits ? À ce souvenir, je commençais à m’énerver. Mon poing sous la table reposant sur ma cuisse se serra. La tension montait alors que tu continuais à me fixer. Pourquoi me regarder avec temps d’insistance si mon apparence était aussi ingrate à tes yeux ? Attendais-tu que je fulmine ? Puis, soudainement, ton regard que je soutenais se détourna. Vague impression infime de vertige, je me rattrapais à la surprise en entendant ta requête. Mes yeux j’écarquillais quelque peu. Sur toi je les posais, avant de les levers sur le serveur pour revenir ensuite vers toi. Ta demande… Prenais-tu cette précaution pour moi ? Comment savais-tu pour mon régime alimentaire ? Bien qu’en vérité, tu te méprenais un peu. J’étais certes végétarienne et tout aliment d’origine animale je limitais au mieux, mais je n’étais pas encore au stade aussi exigeante et stricte. Néanmoins, je ne te contrariais. Et au contraire, à ton insu je souriais. Amusée par ta prévenance et aussi la rigueur avec laquelle tu passais commande. Étais-tu si fin expert ? Te donnais-tu des airs ? Ou t’avérais-tu presque aussi compliqué que moi ? J’eus presque l’envie de plaindre le pauvre serveur regrettant certainement de s’être présenté pour nous servir. Presque car j’aimais aussi compliquer la tâche aux gens.
Le malheureux reparti, tandis que jusqu’à lors je te regardais avec un fin sourire aux lèvres, quand je vis ton attention revenir sur moi, je déviais la mienne. Je ne te ferais le plaisir de savoir que tu m’eus fait sourire. Que ton attention m’amusait autant qu’elle me touchait. Mais n’aurais-je pas dû soupçonner depuis un certain temps cet aspect prévenant de ton tempérament ? Celui-là même que tu attestais encore alors que sans que je te le demande tu me détaillais et expliquais ta commande. Brièvement, je déglutis discrètement. Je prenais alors seulement conscience de la quantité de verre que tu avais commandé. Tu n’avais pas fait semblant. Voulais-tu tester mes limites ? En matière d’alcool, il n’y avait pas besoin d’autant. J’avais l’impression de découvrir que boire pouvait presque être tout un art. N’avais-je pas fait une erreur en acceptant de t’accompagner ? Non, je ne saurais reculé ! Je t’avais demandé de partager l’un de tes secrets pour t’évader. Pour danser avec l’insouciance dont je manquais, ce n’était pour finalement renoncer. Au fil de tes explications, je notais néanmoins ta légère hésitation suite à la prononciation du même nom qui m’avait tiqué précédemment. Serait-ce pour la même raison ? J’esquissais cependant une moue septique à l’évocation de sa composition. Spontanément, mes yeux se reportèrent à nouveau sur notre environnement. Par instinct, je tendrais à éviter de commander du champagne dans un bar de Corée aussi standard. Je me méfiais de la qualité et de l’authenticité de ce champagne dont il existait vin mousseux de remplacement bien moins coûteux. Je comprenais ensuite que le dernier cocktail pour lequel tu avais spécifié une commande hors carte n’était donc pour moi mais seulement pour toi. Ma fierté de princesse en fut quelque peu piquée. Qu’espérais-je ? Non, je serais de bien mauvaise foi si pour ce détail, j’oublias tes intentions précédentes. Je me devais ce soir de faire preuve de tolérance. Réfuter, toute forme de ressentiments.
Ce ne fut qu’après avoir pris commande que tu me demandais ce que j’aimais. La tentation de te le faire remarquer me titilla mais finalement, je me sentis l’âme te plaisanter sur un autre point. T’aurais-je jeter dans la fosse aux lions ? « Je n’oserais pas voyons ! » Mais mon sourire et l’étincelle dans mon regard témoignèrent du contraire. « Je trouve les fosses aux serpents plus amusantes. » Petit clin d’oeil et air espiègle, je me parais ensuite à nouveau de sérieux en te corrigeant : « C’était de l’ice tea, pas de l’oasis et puis, c’était ta faute au… » J’interrompis ma phrase, le souvenir de cette soirée se rappelant à ma mémoire alors que présentement, je préférais l’éviter. « Bref, à quoi bon aimer ce qui n’est permis de consommer ? » Je goutais oui, car j’étais dû parti qu’il fallait faire ses propres expériences, mais à quoi bon questionner trop mes papilles pour des sodas ou autres boissons que la rigueur de mon régime et la raison ne sauraient me permettre d’ingérer à nouveau ? « J’aime éventuellement le thé froid ou chaud du moment qu’ils ne sont pas sucrés. Dans mon pays, nous consommons beaucoup de jus de fruits frais aussi. C’est une des meilleures façons de se désaltérer avec l’eau. » La cité état s’avérait autant temple de la consommation que de la mode healthy. La nourriture n’échappait pas à la règle et les boissons non plus où les thés et même les boissons à partir de lait de soja étaient tendances. « Question alcool car sans doute est-ce le véritable fond de ta question, n’est-ce pas ? Je ne suis pas une grande adepte. Je déteste le whisky. » Pour raison culturelle et personnelle. Personnelle car j’en avais fait la mauvaise expérience lors de ma toute première soirée en boite de nuit qui fut aussi mon baptême de l’ivresse. Et culturelle car associée au prolétariat anglais dans les moeurs de mon pays. « Je dirais que le soju coréen se laisse boire. Je sais apprécier le goût d’une flûte de champagne. » À condition qu’il soit un bon champagne évidemment, mais ça, dans mon milieu la question ne se posait guère. D’ailleurs, la nouvelle lubie de ma mère était que mon père rachète un vignoble français. Encore une façon d’impressionner les autres femmes de milliardaires singapouriens, ses rivales autant que ses « amies ». Néanmoins en conclusion de cette réponse détachée et raisonnée, un soupçon hautaine peut-être, je concédais d’avouer un péché. « J’ai goûté une fois, un cocktail qui me plut véritablement. Avec la complicité de mes ainées à défaut d’avoir l’âge autorisé. » Dans ma générosité, je ne nous mettais sur un pied d’égalité. Relatif certes car ma déviance se limitait à la seule consommation d’un verre lors d’un court séjour de mes soeurs à Singapour alors que je n’étais encore scolarisée qu’à l’équivalent du lycée. « Le Singapour Sling, mais si tu souhaites goûter le meilleur qu’il se fait, il te faudrait le commander au bar du Riffles. » Autrement dit, tu ne pourras jamais. Si je ne connaissais guère ta situation sociale et financière, tu promenais mon chien. Ce poste en disait assez long sur tes ressources alors déjà que j’ignorais si tu pouvais t’offrir le luxe de commander de l’alcool à Singapour, ce ne serait certainement pas au sein de l’hôtel le plus emblématique et en conséquence onéreux de la Cité du Lion.
La politesse, les règles de la communication stipulaient que je devrais te retourner les questions. Cependant, m’y plierais-je ? Étais-je curieuse à ton égard ? Ces interrogations demeureraient sans réponse car derrière un groupe de quelques jeunes hommes marchant dans notre direction, s’asseyant à la table voisine, le serveur réapparut avec son plateau chargé par les verres que tu avais commandé. En les déposant sur la table, il les nomma tour à tour, se contenant du milieu de la table ne sachant que trop qui consommerait quoi du fait du nombre de consommations excédants le nombre de consommateurs. Une fois fait, il repartait. Grâce à la musique d’ambiance, les commentaires de nos nouveaux voisins ne parvenaient à mes oreilles qu’estomper. Enfin, au moins eux, ils savaient vraisemblablement apprécier ma beauté. Des verres de shooter je m’emparais, en présentant l’un devant toi et conservant le second. « N’as-tu pas conseillé de commencer par ceux-ci ? » me rappelais-je tes recommandations. Cependant avant que tu ne le portes à tes lèvres, je t’interrompais. « Attends ! » Sur ton bras, je déposais mes doigts. De quelques centimètres, je glissais mes fesses sur la banquette afin de me rapprocher. Autour du tien, je croisais mon bras à la main munie du shooter. « Quitte à jouer les zoneuses de bar, autant le faire à fond ! » Comprenais-tu mon attention ? J’avais vu cela dans les séries à la télévision, et il serait mentir qu’en conséquence, aujourd’hui, je n’avais pas envie d’en profiter pour essayer. Cependant, pour parvenir à ingérer nos verres, il nous faudrait encore un peu plus de proximité. Je m’exécutais. Nos jambes se touchèrent, presque s’entrecroisèrent mais je n’y prêtais guère attention. Concentrée sur ma consommation. De plus, je crois que je n’étais plus à cela prêt avec toi. Ce soir, nous nous soucierons de rien !
Le contenu du petit verre ingéré, je sentis ma gorgée brûlée. Un haut le coeur me prit sur l’instant, portant ma main à ma bouche. Je déglutis et lorsque je sentis la vague nausée passée, je déverrouillais mes lèvres : « C’est infect ! » me plaignis-je de ton idée. Je grimaçais. Mes joues chauffaient. Je n’appréciais pas du tout la sensation. Cet alcool qui coulait le long de ma trachée. « Un pas vers la fausse aux serpents… » t’annonçais-je alors que je peinais encore à me défaire de ce gout. « Et les autres sont censé me paraitre meilleur après ça ? » J’étais septique, mais pressée de soulager mon gosier alors ma main se reportait vers… j’hésitais. Puis, je goutais première le cocktail conseillé par ton ami. Mais peut-être aurais-je dû demander de qui il s’agissait auparavant, me doutant que tes fréquentations n’étaient peut-être pas les plus fiables. Juste une gorgée de la paille entre mes lèvres pincées. Verdict ? « Pas mauvais. » Non, je n’allais pas m’épandre en commentaire d’autant que j’étais sincèrement mitigée. Initiation lancée, je m’emparais ensuite du second, le French Lover. Pas de paille cette fois-ci, sur les bords du verre mes lèvres se posèrent, s’entrouvrirent pour laisser passer une fine gorgée. J’avalais, reposais le verre et : « Et un pas de plus vers la fausse… » Le champagne était mauvais. Les agréments du cocktail ne suffisait pour en masquer le gout et berner mon palais. Celui-ci il me faudrait avoir les sens plus désinhibé qu’un shooter tout juste ingérer suffise à mon convaincre de le boire. Il ne restait plus que… ton verre. Légère moue au coin des lèvres, très brièvement je t’observais. L’instant d’après, l’air de rien, je le saisissais. N’était-ce pas légitime que de penser qu’il était tout autant à ma disposition que les autres ? D’autant plus que je t’avais bien entendu préciser au serveur d’y mettre du lait végétal, à moins d’un changement soudain dans tes propres habitudes alimentaires mister-hot-chocolate. Le verre dans une main, de l’autre, je pinçais légèrement la paille entre mes doigts pour la porter à mes lèvres entre lesquelles elle se glissa. Une première gorgée j’aspirais, avalais et m’exclamais : « Oh ! » Réaction spontanée témoignant de ma surprise et mon engouement inattendu, le visage éclairé, je te regardais. D’abord les yeux grands ouverts avant qu’un sourire malicieux ne dessinent sur mes traits : « Tu échapperas aux serpents, finalement ! » Ayant trouvé breuvage à mon gout d’une seconde gorgée je me délectais.
Je ne tardais néanmoins à reposer le verre sur la table, devant moi, ne sachant que trop bien les risques de la tentation d’ingestion machinale lorsque l’objet restait entre nos mains. Mon attention s’en alla s’égarer sur notre environnement derechef, jusqu’au moment où le cheminement de mes rétines les amenèrent à croiser celles de certains de nos voisins. Feignant de les ignorer hautainement, je m’empressais de m’adresser à toi. « Pourquoi es-tu venu à la Yonsei ? » Question soudaine qui semblait m’avoir échappé sans prévenir. Il était vrai que j’ignorais autant avoir une telle curiosité à ton égard que je souhaitais en connaitre la réponse. « Pourquoi avoir quitté la Chine ? » Je ne comprenais la logique de ton parcours et d’une certaine façon, cela me taraudait. Pourquoi ? Simple soucis de compréhension j’imaginais. « Tu ne parles pas bien le coréen, je déduis que tu n’as pas grand lien ou attachement à tes origines. » Quand bien même j’avais grandi loin de la péninsule de mes origines sud-coréennes, ma mère m’avait transmis bon nombre d’éléments de son héritage culturel. En parler la langue était une évidence depuis mon enfance. « Et il peut courant de débarquer ainsi en cours de semestre sans bien savoir où l’on met les pieds… » Ma voix s’éteignit alors que ma gorge s’étranglait légèrement. Je ne voulais pas faire de références directes au jour de ton arrivée à la Yonsei, et donc à la fraternité, mais ne venais-je pas de frôler de trop près le danger ? Celui de te rappeler l’incident que j’aimerais tant pouvoir effacer… Je soupirais.
Ainsi, je concédais à m’adonner à l’une de mes plus inexorable faiblesse : l’ivresse ! D’ordinaire, je m’y refusais. Chaque fois que je fus victime de son emprise, j’avais auparavant été bernée de traitrise. Je savais la consommation d’un seul verre alcoolisé déraisonnable pour mon organisme, mais n’était-ce pas justement ce que je cherchais ce soir ? Envoyer paitre la raison et profiter ! Pour parvenir à m’amuser sans embarras en ta compagnie, je devrais m’enlever quelques inhibitions. Non pas que tu m’intimidais ! Certainement pas ! Mais tu avais néanmoins ce don pour… me dérouter. M’exposer à ta vue en différentes situations que j’aurais préféré garder cacher. À tes yeux, ce fut déjà autant ma chair et mes faiblesses qui n’avaient que trop été exhibé. Alors, pourquoi étais-je en train de sortir m’amuser avec toi ? Peut-être qu’au fond, je savais que je n’avais plus grand chose à te cacher. Tu semblais déjà en savoir plus que quiconque. Si je ne voulais en ressentir un malaise permanent, ne devrais-je pas apprendre à faire avec ? Avec toi. Alors, j’essayais. Tentant de découvrir le naturel d’une sortie pareille, je te questionnais. Ou plutôt tentais-je de te faire remarquer comme la situation me paraissait bien mal avisé. Franchement, que faisions-nous tous les deux dans un bar ? Avions-nous un seul sujet de conversation à aborder ? L’envie de parler entre nous ? Et pourtant, à la réflexion, je ne pourrais qu’avouer que bien que particulièrement disposé chaque fois à nous chamailler, le silence n’eut jamais eu le temps de régner que de brefs moments dès lors que nous nous devrions dans le sillage l’un de l’autre.
Et mon sous-entendu tu ne semblas relever. À moins qu’au contraire, tu l’eus parfaitement compris et tentas de me prouver le contraire en répondant sérieusement, bien que maladroitement. À l’évocation de l’alcool et des bars de ton pays, mon regard instinctivement s’obscurcit. Oh, tu n’avais à te justifier. J’étais assez renseignée sur l’irrespect de la légalité et la négligence de la loi là-bas. La flamme de mon mépris pour ce pays s’attisait peu à peu au fil de tes mots. Parce que sein de ma famille, il représentait une profonde blessure. Parce que mon frère y avait passé une partie de sa vie dans une misère sans fin où un gamin à la voix exceptionnelle chantait dans les bars tard le soir pour gagner son pain. Mais sans doute, de ton propre pays n’avais-tu connu ce monde là. Cet envers du décors là. Finalement, un tel comportement que tu me narrais ne m’étonnait pas de toi. Plutôt que de rétorquer, je préférais alors me détourner pour observer la salle. Analyser, sentir ma curiosité pointer, jusqu’au point d’en revenir à toi, prête à d’interroger. Mais à nos regards croisés, la question s’était envolée. Décontenancée, je crois que je ne m’attendais à me retrouver face à ton visage. À rencontrer tes yeux qui ne se détournaient en rien des miens. Était-ce cette même franchise presque insolente que me déstabilisait chaque fois face à toi ?
Puis, prestement, le trouble se dissipa au son de la voix d’un serveur. Mes yeux se levèrent vers lui. Il me sourit. Je n’eus envie d’en faire autant et jugeais plus intéressant de t’écouter bien que sur le coup, j’ignorais totalement de quoi tu parlais. Des noms de cocktails qui m’étaient inconnus. Aussi fallait-il dire qu’hormis les grands classiques dont tout individu avait déjà entendu au moins une fois le nom, ma culture en matière d’alcool et cocktail s’arrêtait là. J’avais néanmoins tressailli au son de l’un : French Love. Une telle nomination n’était-elle pas quelque peu ambiguë ? Un instant, je doutais. Pour qu’elle véritable raison m’avais-tu amené ici ? Excepté le prétexte de… Non, j’étais celle qui t’avais demandé ce service. J’avais émis un appel de détresse auquel tu n’avais répondu. Impossible que tu puisses avoir une quelconque autre pensée. C’était à peine si nous pouvions nous supporter. Et puis, n’avais-tu pas dit que je n’étais pas mignonne à moins de me fâcher – ce qui certes se produisait couramment lorsque tu étais dans les parages – et que ma beauté était comparable à l’esthétisme d’un jeu 8bits ? À ce souvenir, je commençais à m’énerver. Mon poing sous la table reposant sur ma cuisse se serra. La tension montait alors que tu continuais à me fixer. Pourquoi me regarder avec temps d’insistance si mon apparence était aussi ingrate à tes yeux ? Attendais-tu que je fulmine ? Puis, soudainement, ton regard que je soutenais se détourna. Vague impression infime de vertige, je me rattrapais à la surprise en entendant ta requête. Mes yeux j’écarquillais quelque peu. Sur toi je les posais, avant de les levers sur le serveur pour revenir ensuite vers toi. Ta demande… Prenais-tu cette précaution pour moi ? Comment savais-tu pour mon régime alimentaire ? Bien qu’en vérité, tu te méprenais un peu. J’étais certes végétarienne et tout aliment d’origine animale je limitais au mieux, mais je n’étais pas encore au stade aussi exigeante et stricte. Néanmoins, je ne te contrariais. Et au contraire, à ton insu je souriais. Amusée par ta prévenance et aussi la rigueur avec laquelle tu passais commande. Étais-tu si fin expert ? Te donnais-tu des airs ? Ou t’avérais-tu presque aussi compliqué que moi ? J’eus presque l’envie de plaindre le pauvre serveur regrettant certainement de s’être présenté pour nous servir. Presque car j’aimais aussi compliquer la tâche aux gens.
Le malheureux reparti, tandis que jusqu’à lors je te regardais avec un fin sourire aux lèvres, quand je vis ton attention revenir sur moi, je déviais la mienne. Je ne te ferais le plaisir de savoir que tu m’eus fait sourire. Que ton attention m’amusait autant qu’elle me touchait. Mais n’aurais-je pas dû soupçonner depuis un certain temps cet aspect prévenant de ton tempérament ? Celui-là même que tu attestais encore alors que sans que je te le demande tu me détaillais et expliquais ta commande. Brièvement, je déglutis discrètement. Je prenais alors seulement conscience de la quantité de verre que tu avais commandé. Tu n’avais pas fait semblant. Voulais-tu tester mes limites ? En matière d’alcool, il n’y avait pas besoin d’autant. J’avais l’impression de découvrir que boire pouvait presque être tout un art. N’avais-je pas fait une erreur en acceptant de t’accompagner ? Non, je ne saurais reculé ! Je t’avais demandé de partager l’un de tes secrets pour t’évader. Pour danser avec l’insouciance dont je manquais, ce n’était pour finalement renoncer. Au fil de tes explications, je notais néanmoins ta légère hésitation suite à la prononciation du même nom qui m’avait tiqué précédemment. Serait-ce pour la même raison ? J’esquissais cependant une moue septique à l’évocation de sa composition. Spontanément, mes yeux se reportèrent à nouveau sur notre environnement. Par instinct, je tendrais à éviter de commander du champagne dans un bar de Corée aussi standard. Je me méfiais de la qualité et de l’authenticité de ce champagne dont il existait vin mousseux de remplacement bien moins coûteux. Je comprenais ensuite que le dernier cocktail pour lequel tu avais spécifié une commande hors carte n’était donc pour moi mais seulement pour toi. Ma fierté de princesse en fut quelque peu piquée. Qu’espérais-je ? Non, je serais de bien mauvaise foi si pour ce détail, j’oublias tes intentions précédentes. Je me devais ce soir de faire preuve de tolérance. Réfuter, toute forme de ressentiments.
Ce ne fut qu’après avoir pris commande que tu me demandais ce que j’aimais. La tentation de te le faire remarquer me titilla mais finalement, je me sentis l’âme te plaisanter sur un autre point. T’aurais-je jeter dans la fosse aux lions ? « Je n’oserais pas voyons ! » Mais mon sourire et l’étincelle dans mon regard témoignèrent du contraire. « Je trouve les fosses aux serpents plus amusantes. » Petit clin d’oeil et air espiègle, je me parais ensuite à nouveau de sérieux en te corrigeant : « C’était de l’ice tea, pas de l’oasis et puis, c’était ta faute au… » J’interrompis ma phrase, le souvenir de cette soirée se rappelant à ma mémoire alors que présentement, je préférais l’éviter. « Bref, à quoi bon aimer ce qui n’est permis de consommer ? » Je goutais oui, car j’étais dû parti qu’il fallait faire ses propres expériences, mais à quoi bon questionner trop mes papilles pour des sodas ou autres boissons que la rigueur de mon régime et la raison ne sauraient me permettre d’ingérer à nouveau ? « J’aime éventuellement le thé froid ou chaud du moment qu’ils ne sont pas sucrés. Dans mon pays, nous consommons beaucoup de jus de fruits frais aussi. C’est une des meilleures façons de se désaltérer avec l’eau. » La cité état s’avérait autant temple de la consommation que de la mode healthy. La nourriture n’échappait pas à la règle et les boissons non plus où les thés et même les boissons à partir de lait de soja étaient tendances. « Question alcool car sans doute est-ce le véritable fond de ta question, n’est-ce pas ? Je ne suis pas une grande adepte. Je déteste le whisky. » Pour raison culturelle et personnelle. Personnelle car j’en avais fait la mauvaise expérience lors de ma toute première soirée en boite de nuit qui fut aussi mon baptême de l’ivresse. Et culturelle car associée au prolétariat anglais dans les moeurs de mon pays. « Je dirais que le soju coréen se laisse boire. Je sais apprécier le goût d’une flûte de champagne. » À condition qu’il soit un bon champagne évidemment, mais ça, dans mon milieu la question ne se posait guère. D’ailleurs, la nouvelle lubie de ma mère était que mon père rachète un vignoble français. Encore une façon d’impressionner les autres femmes de milliardaires singapouriens, ses rivales autant que ses « amies ». Néanmoins en conclusion de cette réponse détachée et raisonnée, un soupçon hautaine peut-être, je concédais d’avouer un péché. « J’ai goûté une fois, un cocktail qui me plut véritablement. Avec la complicité de mes ainées à défaut d’avoir l’âge autorisé. » Dans ma générosité, je ne nous mettais sur un pied d’égalité. Relatif certes car ma déviance se limitait à la seule consommation d’un verre lors d’un court séjour de mes soeurs à Singapour alors que je n’étais encore scolarisée qu’à l’équivalent du lycée. « Le Singapour Sling, mais si tu souhaites goûter le meilleur qu’il se fait, il te faudrait le commander au bar du Riffles. » Autrement dit, tu ne pourras jamais. Si je ne connaissais guère ta situation sociale et financière, tu promenais mon chien. Ce poste en disait assez long sur tes ressources alors déjà que j’ignorais si tu pouvais t’offrir le luxe de commander de l’alcool à Singapour, ce ne serait certainement pas au sein de l’hôtel le plus emblématique et en conséquence onéreux de la Cité du Lion.
La politesse, les règles de la communication stipulaient que je devrais te retourner les questions. Cependant, m’y plierais-je ? Étais-je curieuse à ton égard ? Ces interrogations demeureraient sans réponse car derrière un groupe de quelques jeunes hommes marchant dans notre direction, s’asseyant à la table voisine, le serveur réapparut avec son plateau chargé par les verres que tu avais commandé. En les déposant sur la table, il les nomma tour à tour, se contenant du milieu de la table ne sachant que trop qui consommerait quoi du fait du nombre de consommations excédants le nombre de consommateurs. Une fois fait, il repartait. Grâce à la musique d’ambiance, les commentaires de nos nouveaux voisins ne parvenaient à mes oreilles qu’estomper. Enfin, au moins eux, ils savaient vraisemblablement apprécier ma beauté. Des verres de shooter je m’emparais, en présentant l’un devant toi et conservant le second. « N’as-tu pas conseillé de commencer par ceux-ci ? » me rappelais-je tes recommandations. Cependant avant que tu ne le portes à tes lèvres, je t’interrompais. « Attends ! » Sur ton bras, je déposais mes doigts. De quelques centimètres, je glissais mes fesses sur la banquette afin de me rapprocher. Autour du tien, je croisais mon bras à la main munie du shooter. « Quitte à jouer les zoneuses de bar, autant le faire à fond ! » Comprenais-tu mon attention ? J’avais vu cela dans les séries à la télévision, et il serait mentir qu’en conséquence, aujourd’hui, je n’avais pas envie d’en profiter pour essayer. Cependant, pour parvenir à ingérer nos verres, il nous faudrait encore un peu plus de proximité. Je m’exécutais. Nos jambes se touchèrent, presque s’entrecroisèrent mais je n’y prêtais guère attention. Concentrée sur ma consommation. De plus, je crois que je n’étais plus à cela prêt avec toi. Ce soir, nous nous soucierons de rien !
Le contenu du petit verre ingéré, je sentis ma gorgée brûlée. Un haut le coeur me prit sur l’instant, portant ma main à ma bouche. Je déglutis et lorsque je sentis la vague nausée passée, je déverrouillais mes lèvres : « C’est infect ! » me plaignis-je de ton idée. Je grimaçais. Mes joues chauffaient. Je n’appréciais pas du tout la sensation. Cet alcool qui coulait le long de ma trachée. « Un pas vers la fausse aux serpents… » t’annonçais-je alors que je peinais encore à me défaire de ce gout. « Et les autres sont censé me paraitre meilleur après ça ? » J’étais septique, mais pressée de soulager mon gosier alors ma main se reportait vers… j’hésitais. Puis, je goutais première le cocktail conseillé par ton ami. Mais peut-être aurais-je dû demander de qui il s’agissait auparavant, me doutant que tes fréquentations n’étaient peut-être pas les plus fiables. Juste une gorgée de la paille entre mes lèvres pincées. Verdict ? « Pas mauvais. » Non, je n’allais pas m’épandre en commentaire d’autant que j’étais sincèrement mitigée. Initiation lancée, je m’emparais ensuite du second, le French Lover. Pas de paille cette fois-ci, sur les bords du verre mes lèvres se posèrent, s’entrouvrirent pour laisser passer une fine gorgée. J’avalais, reposais le verre et : « Et un pas de plus vers la fausse… » Le champagne était mauvais. Les agréments du cocktail ne suffisait pour en masquer le gout et berner mon palais. Celui-ci il me faudrait avoir les sens plus désinhibé qu’un shooter tout juste ingérer suffise à mon convaincre de le boire. Il ne restait plus que… ton verre. Légère moue au coin des lèvres, très brièvement je t’observais. L’instant d’après, l’air de rien, je le saisissais. N’était-ce pas légitime que de penser qu’il était tout autant à ma disposition que les autres ? D’autant plus que je t’avais bien entendu préciser au serveur d’y mettre du lait végétal, à moins d’un changement soudain dans tes propres habitudes alimentaires mister-hot-chocolate. Le verre dans une main, de l’autre, je pinçais légèrement la paille entre mes doigts pour la porter à mes lèvres entre lesquelles elle se glissa. Une première gorgée j’aspirais, avalais et m’exclamais : « Oh ! » Réaction spontanée témoignant de ma surprise et mon engouement inattendu, le visage éclairé, je te regardais. D’abord les yeux grands ouverts avant qu’un sourire malicieux ne dessinent sur mes traits : « Tu échapperas aux serpents, finalement ! » Ayant trouvé breuvage à mon gout d’une seconde gorgée je me délectais.
Je ne tardais néanmoins à reposer le verre sur la table, devant moi, ne sachant que trop bien les risques de la tentation d’ingestion machinale lorsque l’objet restait entre nos mains. Mon attention s’en alla s’égarer sur notre environnement derechef, jusqu’au moment où le cheminement de mes rétines les amenèrent à croiser celles de certains de nos voisins. Feignant de les ignorer hautainement, je m’empressais de m’adresser à toi. « Pourquoi es-tu venu à la Yonsei ? » Question soudaine qui semblait m’avoir échappé sans prévenir. Il était vrai que j’ignorais autant avoir une telle curiosité à ton égard que je souhaitais en connaitre la réponse. « Pourquoi avoir quitté la Chine ? » Je ne comprenais la logique de ton parcours et d’une certaine façon, cela me taraudait. Pourquoi ? Simple soucis de compréhension j’imaginais. « Tu ne parles pas bien le coréen, je déduis que tu n’as pas grand lien ou attachement à tes origines. » Quand bien même j’avais grandi loin de la péninsule de mes origines sud-coréennes, ma mère m’avait transmis bon nombre d’éléments de son héritage culturel. En parler la langue était une évidence depuis mon enfance. « Et il peut courant de débarquer ainsi en cours de semestre sans bien savoir où l’on met les pieds… » Ma voix s’éteignit alors que ma gorge s’étranglait légèrement. Je ne voulais pas faire de références directes au jour de ton arrivée à la Yonsei, et donc à la fraternité, mais ne venais-je pas de frôler de trop près le danger ? Celui de te rappeler l’incident que j’aimerais tant pouvoir effacer… Je soupirais.
(c) DΛNDELION
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Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Ven 26 Jan - 6:29 Citer EditerSupprimer
« Is something stimulating what I really want?
Don’t stop on instinct,
An improvised line is for the best, so
come on, shout it out! »
Night under control... or not
Free yourself cutie
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Perfect HaRa
« Is something stimulating what I really want?
Don’t stop on instinct,
An improvised line is for the best, so
come on, shout it out! »
Un prétexte. Avais-je besoin d’en avoir un pour me questionner sur tes goûts et tes préférences ? Je ne te demandais ton goût en matière d’homme, je ne te demandais tes préférences en matière de relations, simplement tes goûts pour ce sujet dénommé « boisson » qui était bien loin d’être le sujet le plus tendancieux qui soit. Alors pourquoi avais-je besoin d’une explication pour soulager ce cœur soudainement voilé d’inquiétude ? Pourquoi cette curiosité se trouvait freinée soudainement pour être remplacé par l’incompréhension ? Cette nuit, j’étais ton gardien, ton jouet, celui qui satisferait tes désirs les plus fous, alors n’était-ce normal de te connaitre un peu mieux ? Je n’étais intéressé ! Nullement ! Jamais ! Alors je n’avais à trouver d’excuses autres que celle initialement cause de notre sortie : te changer les idées. Quoi de mieux pour le faire que d’en apprendre plus sur toi donc ? Plusieurs secondes de conviction et de réflexion, gagnant une assurance fragile, instable qu’il ne te faudrait pas longtemps pour détruire.
Plus exactement : une seconde.
Un geste.
Un sourire de ta part, un clin d’œil et voilà que de nouveau je me trouvais au pied du mur. Un mur tremblant, vibrant, irrégulier mais bien solide et sans voie d’entrée. Ou tout du moins, j’osais l’espérer et m’en convaincre une fois encore du mieux que je le pouvais. De ta personne je ne savais détourner le regard, attentif à tes mots, au choix de ceux-ci et leur contenu. A cette fosse au serpent je ne réagissais, comment avais-je pu oublier que dans ton enfance tu eus comme présent et compagnon un reptile ? Ce n’était pourtant une chose à oublier, surtout venant d’une femme aussi délicate que toi. Ton image n’aurait-elle été plus adaptée avec un caniche ou tout autre petit chien que tu pouvais promener dans ton sac à main de luxe ? Pourtant, c’était pour un serpent que ton cœur battait. L’instant suivant, ce fut le mien que tu agitais pour ta personne. Un sourcil arqué, inclinant la tête légèrement sur le côté, peut être remarquerais-tu ma surprise et mon questionnement soudain. Cette rectification sur la boisson… Cette soirée t’avait-elle marqué au point que tu te souviennes du moindre détail qui la composait ? Ma mémoire quant à elle n’avait enregistré que peu de chose en apparence première : toi, ton envie d’ôter ma chemise, notre bataille de chatouilles et ton exceptionnelle mémoire qui m’avait tant surpris. Sans oublier le rose de ton soutien-gorge qui me revenait en mémoire dans un « pop » mental silencieux mais bien trop violent pour être ignoré. Finalement… Ce n’était si étonnant venant de toi bien que je devais l’avouer : j’étais touché que tu t’en souviennes si parfaitement. Peut-être d’ailleurs le remarquerais-tu à la courbe de mes lèvres qui ne savait s’empêcher de bouger pour afficher un fin sourire sur celles-ci, sincère et heureux. Néanmoins, tu m’empêchais d’y revenir en changeant rapidement de sujet, comme si le précédent tu souhaitais éviter. Te souvenais-tu de tout car les événements t’avaient déplus, voire pire ? Ou t’en souvenais-tu car celle-ci tu avais apprécié ? Le doute subsistait et persisterait immanquablement puisque la question je ne te poserais. Ma curiosité n’était à combler cette nuit, bien que dans un sens… tu l’apaisais en parlant autant.
D’ailleurs, jamais jusqu’alors je n’avais fait attention au mouvement de tes lèvres lorsque certaines syllabes tu prononçais. Petits détails invisibles mais qui semblaient si fascinant soudainement, comme les commissures de tes lèvres qui, par moment, semblaient se redresser de façon si adorable ou encore la pulpe de ta lèvre supérieur qui s’affinait par moment. Peut-être aurait-il été préférable que je ne le remarque ? Pourtant mes iris les fixaient l’espace de quelques secondes et le temps semblait ralentir sans pouvoir se stopper. A mes oreilles le timbre de ta voix me parvenait toujours, douce mélodie qui berçait mon cœur, l’enivrait avant même que l’alcool ne nous fut servis. Qu’étais-tu exactement ? A tes iris les miennes remontaient après cette admiration temporaire, t’écoutant confesser ce pécher que tu avais commis fut il quelques années auparavant. « Je suis sûr que le mien serait meilleur. » Déclaration que je ne saurais confirmer et que je ne comptais te prouver ni ce soir, ni jamais. Tu refuserais certainement de me voir gâcher un tel souvenir n’est-ce pas ? Mais te taquiner semblait plus fort que moi, surtout en voyant comme tu avais retrouvé cette prestance majestueuse qui me poussait naturellement à le faire.
De réplique tu ne semblais avoir le temps de faire à croire le bruit des verres qui parvenait à mes oreilles. Enfin, celui qui devait nous enivrer était arrivé et, face à moi, tu me tendais le shooter en me rappelant mes mots précédents. Quelle bonne élève tu étais quand tu voulais. « En effet. » annonçais-je en m’en emparant, prêt à le boire avant d’observer ton rapprochement, ta façon de croiser nos bras. A quoi jouais-tu au juste ? Pourtant je n’arrivais à t’arrêter ou plutôt, je ne voulais t’arrêter. Pas un seul instant, je n’avais eu ce genre de pensées envers toi, pas en ta présence, pourtant, alors que cet alcool je glissais entre mes lèvres, alors que mon regard se posait sur la paroi face à moi, un doute naissait. Qu’attendais-tu de moi ? Je ne désirais te divertir de cette façon, pas après t’avoir fait boire, sans que tu ne le veuilles, sans que tu ne t’en rappelles –car de toute évidence tu risquais d’oublier encore une fois-. Alors pourquoi t’étais-tu tant rapprocher de ma personne ? Pourquoi lançais-tu un jeu entre nous qui ne pouvais se finir cette nuit ? Peut-être ne devrais-je trop boire ? Ou au contraire : m’enivrer à outrance pour être hors d’état de nuire. Quel était le mieux ? Je souhaitais t’offrir des ailes, t’emmener loin de tout cela, pourtant tu semblais couper les miennes dès qu’un geste en ma direction tu effectuais. N’était-ce injuste ?
La boisson ingérée, nos bras se séparaient et, de nouveau vers toi, mon regard je reportais. A mes lèvres, le dos de ma main tenant le verre à présent vide je levais, non par dégoût de la boisson, loin de là ! Pour me retenir de rire. Enfant que tu étais et qui ne supportais le goût du shooter, savais-tu combien te voir ainsi et t’entendre proférer ce genre de mots pouvait être charmant ? Ce charme innocent, je voulais le tâcher, te voir te dévergonder en ma présence, t’apprendre des choses que tu ne pourrais oublier, t’offrir des souvenirs que nul autre ne pouvait en cette nuit qui nous appartenait. Rien que nous deux alors qu’encore une fois : tes secrets je garderais précieusement sous scellé. « Si celui-ci te parait immonde, alors tu ne peux pas boire pire. » N’était-ce une bonne raison de commencer par le pire ? Pour que le reste te paraisse meilleur quoi qu’il arrive. Pendant que tu semblais d’ailleurs disposer à gouter les différents cocktails que j’avais commandé, le verre vide je reposais plus loin. Rapidement, je faisais de même avec le tien avant d’attendre que tu aies fait ton choix, si celui-ci tu arrivais à faire dans cette sélection dont je n’étais certain. Evidemment, une grimace j’effectuais à te voir repousser cette boisson. J’étais heureux que tu ne l’aime, incontestablement heureux, mais cela signifiait que j’étais celui qui devrait le boire… Et cette pensée me ravissait étrangement beaucoup moins. Lèvres pincées, je te voyais attraper ma boisson préféré puis… Mon regard se voilât de surprise. Oh ? Oh quoi ? Avais-tu les mêmes goûts que moi ? Naturellement, de haut en bas je t’observais alors que tu semblais décider à garder ce qui, initialement, était ma boisson entre tes doigts. « Cette fille aime me piquer ce que je bois… » Soupirais-je alors, rempli de désespoir. Allais-je devoir boire ces deux cocktails ? Plus qu’un jouet, n’étais-je pas plutôt une poubelle à alcool ?
Du bout des doigts, ce premier verre je faisais trainer de mon côté. Je n’avais envie de le boire, je ne voulais me souvenir d’un goût que je n’avais que trop souvent savouré sur la pulpe de ses lèvres. Je ne voulais me souvenir de ces sorties, ces instants de « bonheur » que j’avais ressenti, d’insouciance, d’idioties. Pourtant dans ma mémoire, rien ne semblait s’être effacé, ni ses sourires si innocents, si sincères à cette époque ; ni son regard brillant qui se posait sur ma personne lorsqu’elle s’éloignait un instant, lorsqu’elle m’appelait à venir à elle ; cette aura de bonheur qui la couvrait, l’entourait, la faisant tant briller face à moi au point de m’aveugler. Elle semblait être mon monde à cette époque, une bulle d’oxygène qui me faisait vivre, les ailes qui m’aidaient à atteindre cette notion abstraite de bonheur… Avant de me laisser tomber sans état d’âme du haut de ce perchoir qu’elle avait créé de toute pièce. Rancune ou tristesse ? Quel était le sentiment qui m’emplissait face à ces souvenirs cette nuit ? Et combien de temps était passé à y repenser ? Celui-ci avait semblé si long, si lourd, pourtant, dès lors que ta voix caressait mes tympans, tout semblait s’envoler. Les questions, les réponses, les souvenirs. De ce verre je détournais les pupilles, sur ton visage je les posais le temps d’un instant. « hm ? » fut ma réponse et le signe que je reprenais vie, que tu m’en insufflais le pouvoir sans t’en rendre compte. A moins que tu n’avais vu ce moment de perdition où je semblais fixer un contenant au liquide rosé et que tu avais décidé de m’en tirer de gré ou de force ?
Ta question j’écoutais et, naturellement, à la réponse je réfléchissais. T’offrir celle-ci sur un plateau d’argent n’était divertissant. Alors, devrais-je jouer à un jeu avec toi ? Comme tu semblais vouloir le faire ? Pendant que sur celui-ci je me questionnais, tes interrogations et ta curiosité tu m’exposais un peu plus encore. Depuis quand avais-tu tant de curiosité à mon propos ? Si tout cela était étrange, déroutant même, je n’en étais pourtant insensible. Une douce fierté venait même à voir le jour : tu ne l’avouais, mais je t’intéressais finalement ! Rien qu’un peu, un tout petit peu, même en amitié cela suffisait. Je ne demandais plus de toute façon et c’était déjà bien trop à mes yeux. Non parce que toi, bien qu’il y avait une part de vraie aussi dans cette raison, mais parce que je ne le désirais tout simplement en règle générale. Trouvé.
Alors le contenu du verre je vidais entre mes lèvres, d’une traite, pour t’offrir le privilège de voir une grimace de dégoût passer mes traits. « Je déteste vraiment celui-là… » Soufflais-je avant de poser mon coude sur le dossier de la banquette où nous nous trouvions, tourné entièrement vers toi. De ma main libre, celle reposant sur le cuir servant à tenir ma tête, je levais trois doigts vers le ciel. « Il y a trois raisons pour lesquelles je pourrais être venu en Corée. » Mon index seul je levais à présent dans les airs, un vague sourire aux lèvres alors que je comptais te les exposer une à une. « La première : j’ai été viré de chez moi. Ma famille restante habite en Corée mais n’ayant les moyens de me loger et me nourrir dans leur petit appartement, ils ont préférés me dire d’aller à l’internat. » Mon majeur je levais à peine ma phrase finie pour rejoindre le premier doigt dressé devant tes yeux et, ainsi, te présenter la seconde hypothèse. « La deuxième : Je m’ennuyais tellement dans mon université que j’ai atterris à la Yonsei pour avoir un meilleur niveau d’étude et me permettre de ne plus dormir en cours tellement c’était barbant. » Enfin, le troisième doigt, l’annulaire, je levais pour rejoindre les deux autres et énoncer la dernière possibilité. « Et la dernière : Je sortais avec une fille que j’ai mise enceinte par mégarde, son père, que j’ignorais être le directeur de mon école, l’a appris et m’a expédié ici pour que plus jamais je ne touche à sa fille chérie et qu’elle m’oublie. » N’avais-tu jamais entendu cette rumeur dans l’université ? Pas aussi douce que celle que je t’avais contée il fallait l’avouer, pour notre petit jeu j’avais rendu ça plus beau, moins animal. Si je te disais que je l’avais sauté sur le bureau du directeur en levrette, peut-être que cela aurait été plus choquant pour toi. Ou que tu aurais pris peur si cette option tu choisissais…
Sans te quitter des yeux, de la boisson restante, celle de mon ami, je m’emparais pour glisser la paille entre mes lèvres et en boire une petite gorgée. « Laquelle est la bonne selon toi ? » Le plastique je venais à mordre délicatement de mes incisives, curieux et amusé. De toute évidence, si tu réfléchissais à cette question tu ne penserais à ce qui te tourmentait ; alors n’était-ce d’une pierre deux coups ? A y réfléchir, tu ne penserais à tes soucis et à ta réponse, j’aurais une meilleure idée de l’opinion que tu avais de ma personne. Alors rebelle, studieux ou playboy. Quelle solution allais-tu choisir ?
Plus exactement : une seconde.
Un geste.
Un sourire de ta part, un clin d’œil et voilà que de nouveau je me trouvais au pied du mur. Un mur tremblant, vibrant, irrégulier mais bien solide et sans voie d’entrée. Ou tout du moins, j’osais l’espérer et m’en convaincre une fois encore du mieux que je le pouvais. De ta personne je ne savais détourner le regard, attentif à tes mots, au choix de ceux-ci et leur contenu. A cette fosse au serpent je ne réagissais, comment avais-je pu oublier que dans ton enfance tu eus comme présent et compagnon un reptile ? Ce n’était pourtant une chose à oublier, surtout venant d’une femme aussi délicate que toi. Ton image n’aurait-elle été plus adaptée avec un caniche ou tout autre petit chien que tu pouvais promener dans ton sac à main de luxe ? Pourtant, c’était pour un serpent que ton cœur battait. L’instant suivant, ce fut le mien que tu agitais pour ta personne. Un sourcil arqué, inclinant la tête légèrement sur le côté, peut être remarquerais-tu ma surprise et mon questionnement soudain. Cette rectification sur la boisson… Cette soirée t’avait-elle marqué au point que tu te souviennes du moindre détail qui la composait ? Ma mémoire quant à elle n’avait enregistré que peu de chose en apparence première : toi, ton envie d’ôter ma chemise, notre bataille de chatouilles et ton exceptionnelle mémoire qui m’avait tant surpris. Sans oublier le rose de ton soutien-gorge qui me revenait en mémoire dans un « pop » mental silencieux mais bien trop violent pour être ignoré. Finalement… Ce n’était si étonnant venant de toi bien que je devais l’avouer : j’étais touché que tu t’en souviennes si parfaitement. Peut-être d’ailleurs le remarquerais-tu à la courbe de mes lèvres qui ne savait s’empêcher de bouger pour afficher un fin sourire sur celles-ci, sincère et heureux. Néanmoins, tu m’empêchais d’y revenir en changeant rapidement de sujet, comme si le précédent tu souhaitais éviter. Te souvenais-tu de tout car les événements t’avaient déplus, voire pire ? Ou t’en souvenais-tu car celle-ci tu avais apprécié ? Le doute subsistait et persisterait immanquablement puisque la question je ne te poserais. Ma curiosité n’était à combler cette nuit, bien que dans un sens… tu l’apaisais en parlant autant.
D’ailleurs, jamais jusqu’alors je n’avais fait attention au mouvement de tes lèvres lorsque certaines syllabes tu prononçais. Petits détails invisibles mais qui semblaient si fascinant soudainement, comme les commissures de tes lèvres qui, par moment, semblaient se redresser de façon si adorable ou encore la pulpe de ta lèvre supérieur qui s’affinait par moment. Peut-être aurait-il été préférable que je ne le remarque ? Pourtant mes iris les fixaient l’espace de quelques secondes et le temps semblait ralentir sans pouvoir se stopper. A mes oreilles le timbre de ta voix me parvenait toujours, douce mélodie qui berçait mon cœur, l’enivrait avant même que l’alcool ne nous fut servis. Qu’étais-tu exactement ? A tes iris les miennes remontaient après cette admiration temporaire, t’écoutant confesser ce pécher que tu avais commis fut il quelques années auparavant. « Je suis sûr que le mien serait meilleur. » Déclaration que je ne saurais confirmer et que je ne comptais te prouver ni ce soir, ni jamais. Tu refuserais certainement de me voir gâcher un tel souvenir n’est-ce pas ? Mais te taquiner semblait plus fort que moi, surtout en voyant comme tu avais retrouvé cette prestance majestueuse qui me poussait naturellement à le faire.
De réplique tu ne semblais avoir le temps de faire à croire le bruit des verres qui parvenait à mes oreilles. Enfin, celui qui devait nous enivrer était arrivé et, face à moi, tu me tendais le shooter en me rappelant mes mots précédents. Quelle bonne élève tu étais quand tu voulais. « En effet. » annonçais-je en m’en emparant, prêt à le boire avant d’observer ton rapprochement, ta façon de croiser nos bras. A quoi jouais-tu au juste ? Pourtant je n’arrivais à t’arrêter ou plutôt, je ne voulais t’arrêter. Pas un seul instant, je n’avais eu ce genre de pensées envers toi, pas en ta présence, pourtant, alors que cet alcool je glissais entre mes lèvres, alors que mon regard se posait sur la paroi face à moi, un doute naissait. Qu’attendais-tu de moi ? Je ne désirais te divertir de cette façon, pas après t’avoir fait boire, sans que tu ne le veuilles, sans que tu ne t’en rappelles –car de toute évidence tu risquais d’oublier encore une fois-. Alors pourquoi t’étais-tu tant rapprocher de ma personne ? Pourquoi lançais-tu un jeu entre nous qui ne pouvais se finir cette nuit ? Peut-être ne devrais-je trop boire ? Ou au contraire : m’enivrer à outrance pour être hors d’état de nuire. Quel était le mieux ? Je souhaitais t’offrir des ailes, t’emmener loin de tout cela, pourtant tu semblais couper les miennes dès qu’un geste en ma direction tu effectuais. N’était-ce injuste ?
La boisson ingérée, nos bras se séparaient et, de nouveau vers toi, mon regard je reportais. A mes lèvres, le dos de ma main tenant le verre à présent vide je levais, non par dégoût de la boisson, loin de là ! Pour me retenir de rire. Enfant que tu étais et qui ne supportais le goût du shooter, savais-tu combien te voir ainsi et t’entendre proférer ce genre de mots pouvait être charmant ? Ce charme innocent, je voulais le tâcher, te voir te dévergonder en ma présence, t’apprendre des choses que tu ne pourrais oublier, t’offrir des souvenirs que nul autre ne pouvait en cette nuit qui nous appartenait. Rien que nous deux alors qu’encore une fois : tes secrets je garderais précieusement sous scellé. « Si celui-ci te parait immonde, alors tu ne peux pas boire pire. » N’était-ce une bonne raison de commencer par le pire ? Pour que le reste te paraisse meilleur quoi qu’il arrive. Pendant que tu semblais d’ailleurs disposer à gouter les différents cocktails que j’avais commandé, le verre vide je reposais plus loin. Rapidement, je faisais de même avec le tien avant d’attendre que tu aies fait ton choix, si celui-ci tu arrivais à faire dans cette sélection dont je n’étais certain. Evidemment, une grimace j’effectuais à te voir repousser cette boisson. J’étais heureux que tu ne l’aime, incontestablement heureux, mais cela signifiait que j’étais celui qui devrait le boire… Et cette pensée me ravissait étrangement beaucoup moins. Lèvres pincées, je te voyais attraper ma boisson préféré puis… Mon regard se voilât de surprise. Oh ? Oh quoi ? Avais-tu les mêmes goûts que moi ? Naturellement, de haut en bas je t’observais alors que tu semblais décider à garder ce qui, initialement, était ma boisson entre tes doigts. « Cette fille aime me piquer ce que je bois… » Soupirais-je alors, rempli de désespoir. Allais-je devoir boire ces deux cocktails ? Plus qu’un jouet, n’étais-je pas plutôt une poubelle à alcool ?
Du bout des doigts, ce premier verre je faisais trainer de mon côté. Je n’avais envie de le boire, je ne voulais me souvenir d’un goût que je n’avais que trop souvent savouré sur la pulpe de ses lèvres. Je ne voulais me souvenir de ces sorties, ces instants de « bonheur » que j’avais ressenti, d’insouciance, d’idioties. Pourtant dans ma mémoire, rien ne semblait s’être effacé, ni ses sourires si innocents, si sincères à cette époque ; ni son regard brillant qui se posait sur ma personne lorsqu’elle s’éloignait un instant, lorsqu’elle m’appelait à venir à elle ; cette aura de bonheur qui la couvrait, l’entourait, la faisant tant briller face à moi au point de m’aveugler. Elle semblait être mon monde à cette époque, une bulle d’oxygène qui me faisait vivre, les ailes qui m’aidaient à atteindre cette notion abstraite de bonheur… Avant de me laisser tomber sans état d’âme du haut de ce perchoir qu’elle avait créé de toute pièce. Rancune ou tristesse ? Quel était le sentiment qui m’emplissait face à ces souvenirs cette nuit ? Et combien de temps était passé à y repenser ? Celui-ci avait semblé si long, si lourd, pourtant, dès lors que ta voix caressait mes tympans, tout semblait s’envoler. Les questions, les réponses, les souvenirs. De ce verre je détournais les pupilles, sur ton visage je les posais le temps d’un instant. « hm ? » fut ma réponse et le signe que je reprenais vie, que tu m’en insufflais le pouvoir sans t’en rendre compte. A moins que tu n’avais vu ce moment de perdition où je semblais fixer un contenant au liquide rosé et que tu avais décidé de m’en tirer de gré ou de force ?
Ta question j’écoutais et, naturellement, à la réponse je réfléchissais. T’offrir celle-ci sur un plateau d’argent n’était divertissant. Alors, devrais-je jouer à un jeu avec toi ? Comme tu semblais vouloir le faire ? Pendant que sur celui-ci je me questionnais, tes interrogations et ta curiosité tu m’exposais un peu plus encore. Depuis quand avais-tu tant de curiosité à mon propos ? Si tout cela était étrange, déroutant même, je n’en étais pourtant insensible. Une douce fierté venait même à voir le jour : tu ne l’avouais, mais je t’intéressais finalement ! Rien qu’un peu, un tout petit peu, même en amitié cela suffisait. Je ne demandais plus de toute façon et c’était déjà bien trop à mes yeux. Non parce que toi, bien qu’il y avait une part de vraie aussi dans cette raison, mais parce que je ne le désirais tout simplement en règle générale. Trouvé.
Alors le contenu du verre je vidais entre mes lèvres, d’une traite, pour t’offrir le privilège de voir une grimace de dégoût passer mes traits. « Je déteste vraiment celui-là… » Soufflais-je avant de poser mon coude sur le dossier de la banquette où nous nous trouvions, tourné entièrement vers toi. De ma main libre, celle reposant sur le cuir servant à tenir ma tête, je levais trois doigts vers le ciel. « Il y a trois raisons pour lesquelles je pourrais être venu en Corée. » Mon index seul je levais à présent dans les airs, un vague sourire aux lèvres alors que je comptais te les exposer une à une. « La première : j’ai été viré de chez moi. Ma famille restante habite en Corée mais n’ayant les moyens de me loger et me nourrir dans leur petit appartement, ils ont préférés me dire d’aller à l’internat. » Mon majeur je levais à peine ma phrase finie pour rejoindre le premier doigt dressé devant tes yeux et, ainsi, te présenter la seconde hypothèse. « La deuxième : Je m’ennuyais tellement dans mon université que j’ai atterris à la Yonsei pour avoir un meilleur niveau d’étude et me permettre de ne plus dormir en cours tellement c’était barbant. » Enfin, le troisième doigt, l’annulaire, je levais pour rejoindre les deux autres et énoncer la dernière possibilité. « Et la dernière : Je sortais avec une fille que j’ai mise enceinte par mégarde, son père, que j’ignorais être le directeur de mon école, l’a appris et m’a expédié ici pour que plus jamais je ne touche à sa fille chérie et qu’elle m’oublie. » N’avais-tu jamais entendu cette rumeur dans l’université ? Pas aussi douce que celle que je t’avais contée il fallait l’avouer, pour notre petit jeu j’avais rendu ça plus beau, moins animal. Si je te disais que je l’avais sauté sur le bureau du directeur en levrette, peut-être que cela aurait été plus choquant pour toi. Ou que tu aurais pris peur si cette option tu choisissais…
Sans te quitter des yeux, de la boisson restante, celle de mon ami, je m’emparais pour glisser la paille entre mes lèvres et en boire une petite gorgée. « Laquelle est la bonne selon toi ? » Le plastique je venais à mordre délicatement de mes incisives, curieux et amusé. De toute évidence, si tu réfléchissais à cette question tu ne penserais à ce qui te tourmentait ; alors n’était-ce d’une pierre deux coups ? A y réfléchir, tu ne penserais à tes soucis et à ta réponse, j’aurais une meilleure idée de l’opinion que tu avais de ma personne. Alors rebelle, studieux ou playboy. Quelle solution allais-tu choisir ?
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Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Ven 26 Jan - 17:13 Citer EditerSupprimer
Night under control... or not
Worst Mistake
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Perfect HaRa
« I’m running out of breath so I stood still
But the wind beckons me and rushes me to you »
But the wind beckons me and rushes me to you »
Dévolu jeté sur le cocktail que tu comptais certainement bien garder, je me retins de relever ta réplique. Piquée au vif, j’en aspirais qu’une gorgée d’autant plus vite. Tu n’avais terriblement pas tort. Dans ma mémoire défilait autant l’échange de nos boissons – dont tu avais consciemment profité pour me duper ! – lors de la soirée d’Halloween, que la scène de ton fameux Ice Tea qui encore une fois fut renversé sur toi uniquement par ta faute ! Néanmoins, nous y revenions à nouveau alors que je venais déjà d’évincer le sujet de cet incident quelques instants auparavant. Avec le recul, je n’assumais pas forcément les provocations que mon tempérament me dictait sur le moment. Ce qui s’était passé dans ta chambre ce soir-là en était un parfait exemple. Aussitôt après, tu parus te perdre dans tes pensées. Où t’emmenaient-elles ? Ressasserais-tu ces moments que je m’évertuais à gommer depuis que nous nous étions rencontrés ? Ceux qui refusaient de disparaitre, comme bien trop encré sur le papier où ils avaient été dessinés. Un malaise menaçait. Une solution, je cherchais quand finalement plus que mes yeux ou mes méninges, se fut bien ma langue qui aimait tant se délier qui se lança en quête d’une nouvelle voie à suivre pour dissiper l’étrange atmosphère, même certes, elle s’emporta peut-être un peu maladroitement sur la fin.
Et ton silence persistant sur le moment n’arrangea rien à mon inconfort. Pourquoi ta seule réaction première fut de boire ? De boire ton cocktail tout entier sous mes yeux qui ne purent que s’en écarquiller. Je demeurais stupéfiée par ce spectacle que je caractériserais volontiers de fort triste. Etais-tu homme à boire à ce point ? Ton récit quant à ton expérience des bars n’était donc qu’un euphémisme ? Qui étais-tu exactement ? J’avais l’impression que chaque fois que tu faisais un pas en avant dans mon estime, qu’une bonne image de ta personne tu me donnais, par la suite violemment tu reculais. La réalité s’imposait. Sur toi, je me trompais et je n’en tirais étrangement qu’un sentiment de dépit. « Tu as une bien étrange façon de détester les choses… » fis-je remarqué aussi perplexe qu’incrédule. Sur mon verre, mes yeux se posèrent. Avais-je l’air ridicule de boire avec tant de parcimonie, gorgée par gorgée du bout de ma paille entre les lèvres pincées ? Soucieuse d’apprendre comment me comporter, mon regard déviait sur la salle derechef. La balayant ainsi, je tentais d’observer les modes de consommation des clients. Le regard d’un de nos voisins je croisais, encore. Brièvement. Car l’instant suivant, ta voix me ramenait à toi. Enfin, tu me répondais. Ou pas tout à fait. A quoi jouais-tu ? Indéniablement, c’était un jeu que tu initiais. Plus que mon intérêt, c’était mon penchant pour tous les relever, quels qu’ils furent, que tu attisais. Alors, soit, ta vérité, je devinerais. T’écoutant attentivement, à ta première énonciation, mes sourcils se fronçaient. A la seconde, je soupirais. J’oubliais comme tu pouvais être présomptueux parfois. Puis, à la troisième, je… me décontenançais. Cette image que tu me renvoyais, tu me rappelais ô combien tu étais porté sur la sexualité et ses dérivés. Cela aussi, je l’avais presque oublié. Le cœur déçu, inconsciemment, de plusieurs centimètres, je me décalais. Je me reculais. Tu me dégoutais, mais ce n’était plus de la fureur que je ressentais, plutôt, une profonde déception…
Mes yeux se baissèrent. Je devais souffler sur cette peine qui n’avait ni sens ni fondement. Pourquoi me sentir affectée parce que tu étais ? Cela ne m’importait. Tu n’étais que le promeneur-soigneur de mon chien. Que tu en fusses un ne me concernait point. Je trouvais juste cela… dommage. Comme si au fond de moi, j’éprouvais l’envie de t’apprécier. A moins que ce ne fut déjà le cas en vérité. Cependant, ma pensée fut brusquement interrompue par un contact sur mon épaule qui me fit sursauter. Aussitôt je me retournais vers l’homme qui l’ôtait dans le même temps. Un de nos voisins qui m’interpelait. Au début, je ne comprenais ce qu’il voulait puis, je vis la ligne de shooter étalée sur leur table. Paraissait-il qu’ils en avaient un de trop et me le proposaient donc. Durant quelques secondes, je demeurais inerte. Je peinais à réorganiser mes pensées et finalement, acceptait, sans réfléchir. Prestement, le verre j’ingurgitais. Aussi écœurée que par celui que nous avions partagé, je me hâtais de leur tourner le dos, de nouveau face à toi et surtout, face à mon verre dont je m’emparais et m’abreuvais animée par l’espoir qu’il me permette de passer ce goût infame et brûlant sévissant dans ma gorge.
Après ce bref interlude, je revins à toi. Le son des voix de nos voisins j’entendais vaguement dans un bourdonnement. Les oreilles et l’esprit bien trop désintéressés pour me donner la peine de les écouter, quand bien même certainement tergiversèrent à mon sujet. Raison de plus pour ne pas m’embarrasser. D’autant que j’avais un défi à relever. Bien que tu fus agaçant de ne pas répondre simplement alors que j’avais manifesté la bonté de témoigner un peu de curiosité à ton égard, je comptais bien déjouer ce piège que certainement tu me tendais. A moins que tu ne tirais seulement de la fierté à te vanter d’être un misérable connard obsédé. Le cheminement de ma réflexion me dira si oui ou non. Ta main qui s’était emparée de ton cocktail je libérais et la replaçait comme lorsque tu énumérais tes possibilités à sélectionner, redressant tes trois doigts. « Alors pour commencer, je vais éliminer… » Te tenant par le poignet d’une main, sans exercer de pression, de l’autre, de mon index, j’hésitais, puis finalement saisissait doucement ton annulaire entre mon pouce et son partenaire voisin : « La troisième possibilité ! Si véritablement, ce directeur, père de la fille avec que tu t’en… » D’une pointe d’amertume, ma voix s’était agrémentée. Avant de persifler quant à tes ébats vulgaires et irresponsables, je me corrigeais : « Avec qui tu sortais t’avait expédié, il n’aurait pas choisi l’une des trois meilleures universités de Corée du Sud. En tout cas, pas pour que sa fille l’oublie mais pour que tu prennes tes responsabilités de futur père est menant de laborieuses études afin d’avoir un emploi décent à la clé. » Malgré l’assurance de ma déduction, je ne t’en jugeais pas moins. Perplexe quant à savoir si effectivement, il n’y avait pas une part de vérité là-dessous. Si dans l’argumentation de ma réfutation, je n’avais pas pointé là la véritable version que ta volonté de mâle inconscient et indépendant préférait détournée. Mythe de la distinction attrayante du mauvais garçon. « Ensuite, hum… » Ton annulaire replié, je sélectionnais le suivant qui fut le premier avoir été précédemment levé. « La première : je doute que tu avais été viré de ton foyer, sans le moindre soutien financier, même avec une bourse d’étude, tu sois parvenu à payer les frais d’inscriptions à la Yonsei. Surtout en cours de semestre… » J’abaissais donc à son tour ton index sur ce verdict. Que ton choix d’intégrer le dortoir d’une fraternité soit la conséquence de ressources financières limitées, je pouvais le concevoir d’autant que tu gagnais en partie ton pain en promenant mon chien. Néanmoins, je me rappelais bien de ce matériel qui composait ta chambre. « D’autant plus que je doute fort qu’un gars ayant à ses frais ses études puissent se permettre le luxe de posséder un tel ordinateur et tous les composants annexes qui se trouvent sur ton bureau. » Si je n’étais guère calée en informatique, je n’ignorais pas que tout ceci pouvait vite représenter un montant de wons importants. Et si de chez toi tu avais été expulsé, il y avait fort à douter que tu aies été autorisé à les emporter. « Ce qui nous amène à la deuxième. » Mes doigts finirent donc par se reporter sur ton majeur, contre la dernière phalange duquel, je déposais la pointe de mon index : « Bien que je sois septique, d’une part, je ne serais étonné de te savoir irrespectueux au point de dormir dans un cours que tu ne jugerais suffisamment intéressant pour ton intellect. » Après tout, j’avais déjà pu constater à quelques reprises ton absence de modestie. Du narcissisme quant à ton physique tu savais faire preuve, alors pourquoi pas au sujet de ton intelligence. « D’autre part, cela expliquerait que la Yonsei ait pu accepter ton dossier en cours d’année s’il s’avérait particulièrement bon. » Mes yeux se relevèrent jusqu’aux tiens. Ma tête je penchais légèrement, un sourcil arqué en gage de mon assurance et l’attente de ta confirmation. Avais-je vu juste ?
Dans l’attente de ta réponse, une fois de plus, le serveur se dirigea dans notre direction. Un verre sur son plateau, ce fut bien à notre table qu’il le déposa, plus précisément devant moi. Sous mon regard interrogateur, il m’informa de l’intention d’un homme installé au comptoir. Ce dernier m’adressa un signe que j’ignorais tandis que son verre je gardais, sans remarquer, la carte avec son numéro qu’au milieu des décorations il avait glissé. Je retenais les leçons enseignées par ma meilleure amie désormais repartie dans sa ville natale, adepte des bars et soirées bien plus expérimentée que je ne le serais probablement jamais. Néanmoins, avant que le serveur ne reparte, je lui fis signe de se pencher afin qu’à son oreille quelques mots je puisse lui glisser. D’un hochement de tête, il acquiesçait et repartait. Vers toi, je me retournais ensuite derechef. J’entendais toujours de savoir si mes déductions logiques avaient abouti à la bonne réponse.
Quelques minutes plus tard le serveur revenait. Tandis que certainement, tu t’étonnais, sur mes lèvres, un sourire fier s’étendait. Que je commande une rangée de shooter devait te surprendre, cependant c’était bien ton petit jeu de devinettes qui avait donné naissance à pareille idée dans mon esprit. Un verre je prenais et te le tendais : « A mon tour maintenant, te soumettre à un choix multiple ! » Certes, tu n’avais rien demandé. De questions, tu ne m’avais posé. Mais plus que d’intérêt pour toi, j’avais toujours eu pour ma propre personne. Et si ce soir, j’avais envie de m’enivrer et de parler, ton engagement n’était-il pas de le supporter ? « D’après toi, qu’est-ce qu’une singapourienne est venue faire à la Yonsei ? » La question ne t’avait-elle jamais effleuré l’esprit ? Il y avait pourtant bien matière à s’interroger car moi-même au début, je me demandais ce que j’avais fait pour mériter cela. Même si en vérité, je le savais parfaitement. T’imitant précédemment, une main je dressais entre nous et levais mon index pour commencer. « Première possibilité : mon père est ruiné, je suis partie en Corée du Sud rejoindre la branche maternelle de ma famille. Je vis particulièrement bien depuis que je suis égérie car j’ai eu liaison avec le Président Lee du groupe Samsung auquel mes grands-parents m’ont présentée. » Une vile rumeur je reprenais, par le même biais, je testais quant à savoir si jusqu’à tes oreilles, pareilles balivernes étaient parvenues. De mon autre main, je portais mon cocktail à ma bouche dont les lèvres se saisirent de la paille, me délectant ainsi d’une nouvelle gorgée. « Deuxième possibilité : mes résultats n’ont pas été suffisants pour être accepté dans la meilleure université d’Asie, à savoir l’Université Nationale de Singapour, j’ai donc dû me rabattre sur une université de seconde zone en Corée du Sud où j’ai également des racines. » Une version qui serait presque probable comme en témoignait l’irrépressible véhémence de ma voix. Oui, si précédemment, je te parlais de la Yonsei comme un établissement prestigieux dans la péninsule, mes critères de références personnels étaient tous autres. Si j’étais parvenue à aimer de plus en plus la vie que je menais ici, jamais n’arriverais-je à me consoler de n’être diplômée de la Yonsei. Un arrière-goût si amer que mes yeux légèrement brillants d’une vague envie soudaine de pleurer cette déchéance, je balayais le tout en avalant plusieurs gorgées d’un coup, puis reprenais : « Troisième possibilité : j’ai été invité à quitter l’université de Cambridge à la fin de ma première année et envoyée ici par mon père en punition pour mon mauvais comportement. » Je raccourcissais au plus simple l’exactitude des circonstances. De toute façon, ne rayeras-tu pas instantanément cette option là pour les seuls termes de mauvais comportement et l’évocation d’un renvoi cordial de ma précédente université ? Mon annulaire levé, à ta différence, l’auriculaire suivi également : « Quatrième possibilité : je suis venue étudiée en Corée pour me rapprocher de mes racines maternelles, de la culture d’un pays où je n’ai jamais vraiment vécu afin de faire plaisir à ma mère et à ses parents, tout simplement » Mes suggestions étaient posées, à toi d’en déterminer le vrai du faux. « Attention, tu peux argumenter chaque option évincée, mais tu n’as le droit d’en choisir qu’une seule qui soit la bonne ! » Tout sourire, je tachais de retenir pour que surtout, tu ne soupçonnes la fourberie dont j’étais capable de jouir. Mes joues rougies par l’alcool déjà ingéré, doucement, je repoussais mon verre à cocktail et d’un shooter je m’emparais de cette main désormais libre. « Si tu te trompes, tu bois. Si tu as juste, je bois. » N’était-ce pas à cela que ressemblaient les jeux d’alcool habituellement pratiqués entre étudiants ? De surcroit, je trouvais celui aussi amusant qu’intéressant. Essayer de se piéger tout en révélant des vérités. A la seule condition que l’autre soit capable de les déceler. Et je misais assez largement sur ton erreur de jugement dans le cas présent.
Et ton silence persistant sur le moment n’arrangea rien à mon inconfort. Pourquoi ta seule réaction première fut de boire ? De boire ton cocktail tout entier sous mes yeux qui ne purent que s’en écarquiller. Je demeurais stupéfiée par ce spectacle que je caractériserais volontiers de fort triste. Etais-tu homme à boire à ce point ? Ton récit quant à ton expérience des bars n’était donc qu’un euphémisme ? Qui étais-tu exactement ? J’avais l’impression que chaque fois que tu faisais un pas en avant dans mon estime, qu’une bonne image de ta personne tu me donnais, par la suite violemment tu reculais. La réalité s’imposait. Sur toi, je me trompais et je n’en tirais étrangement qu’un sentiment de dépit. « Tu as une bien étrange façon de détester les choses… » fis-je remarqué aussi perplexe qu’incrédule. Sur mon verre, mes yeux se posèrent. Avais-je l’air ridicule de boire avec tant de parcimonie, gorgée par gorgée du bout de ma paille entre les lèvres pincées ? Soucieuse d’apprendre comment me comporter, mon regard déviait sur la salle derechef. La balayant ainsi, je tentais d’observer les modes de consommation des clients. Le regard d’un de nos voisins je croisais, encore. Brièvement. Car l’instant suivant, ta voix me ramenait à toi. Enfin, tu me répondais. Ou pas tout à fait. A quoi jouais-tu ? Indéniablement, c’était un jeu que tu initiais. Plus que mon intérêt, c’était mon penchant pour tous les relever, quels qu’ils furent, que tu attisais. Alors, soit, ta vérité, je devinerais. T’écoutant attentivement, à ta première énonciation, mes sourcils se fronçaient. A la seconde, je soupirais. J’oubliais comme tu pouvais être présomptueux parfois. Puis, à la troisième, je… me décontenançais. Cette image que tu me renvoyais, tu me rappelais ô combien tu étais porté sur la sexualité et ses dérivés. Cela aussi, je l’avais presque oublié. Le cœur déçu, inconsciemment, de plusieurs centimètres, je me décalais. Je me reculais. Tu me dégoutais, mais ce n’était plus de la fureur que je ressentais, plutôt, une profonde déception…
Mes yeux se baissèrent. Je devais souffler sur cette peine qui n’avait ni sens ni fondement. Pourquoi me sentir affectée parce que tu étais ? Cela ne m’importait. Tu n’étais que le promeneur-soigneur de mon chien. Que tu en fusses un ne me concernait point. Je trouvais juste cela… dommage. Comme si au fond de moi, j’éprouvais l’envie de t’apprécier. A moins que ce ne fut déjà le cas en vérité. Cependant, ma pensée fut brusquement interrompue par un contact sur mon épaule qui me fit sursauter. Aussitôt je me retournais vers l’homme qui l’ôtait dans le même temps. Un de nos voisins qui m’interpelait. Au début, je ne comprenais ce qu’il voulait puis, je vis la ligne de shooter étalée sur leur table. Paraissait-il qu’ils en avaient un de trop et me le proposaient donc. Durant quelques secondes, je demeurais inerte. Je peinais à réorganiser mes pensées et finalement, acceptait, sans réfléchir. Prestement, le verre j’ingurgitais. Aussi écœurée que par celui que nous avions partagé, je me hâtais de leur tourner le dos, de nouveau face à toi et surtout, face à mon verre dont je m’emparais et m’abreuvais animée par l’espoir qu’il me permette de passer ce goût infame et brûlant sévissant dans ma gorge.
Après ce bref interlude, je revins à toi. Le son des voix de nos voisins j’entendais vaguement dans un bourdonnement. Les oreilles et l’esprit bien trop désintéressés pour me donner la peine de les écouter, quand bien même certainement tergiversèrent à mon sujet. Raison de plus pour ne pas m’embarrasser. D’autant que j’avais un défi à relever. Bien que tu fus agaçant de ne pas répondre simplement alors que j’avais manifesté la bonté de témoigner un peu de curiosité à ton égard, je comptais bien déjouer ce piège que certainement tu me tendais. A moins que tu ne tirais seulement de la fierté à te vanter d’être un misérable connard obsédé. Le cheminement de ma réflexion me dira si oui ou non. Ta main qui s’était emparée de ton cocktail je libérais et la replaçait comme lorsque tu énumérais tes possibilités à sélectionner, redressant tes trois doigts. « Alors pour commencer, je vais éliminer… » Te tenant par le poignet d’une main, sans exercer de pression, de l’autre, de mon index, j’hésitais, puis finalement saisissait doucement ton annulaire entre mon pouce et son partenaire voisin : « La troisième possibilité ! Si véritablement, ce directeur, père de la fille avec que tu t’en… » D’une pointe d’amertume, ma voix s’était agrémentée. Avant de persifler quant à tes ébats vulgaires et irresponsables, je me corrigeais : « Avec qui tu sortais t’avait expédié, il n’aurait pas choisi l’une des trois meilleures universités de Corée du Sud. En tout cas, pas pour que sa fille l’oublie mais pour que tu prennes tes responsabilités de futur père est menant de laborieuses études afin d’avoir un emploi décent à la clé. » Malgré l’assurance de ma déduction, je ne t’en jugeais pas moins. Perplexe quant à savoir si effectivement, il n’y avait pas une part de vérité là-dessous. Si dans l’argumentation de ma réfutation, je n’avais pas pointé là la véritable version que ta volonté de mâle inconscient et indépendant préférait détournée. Mythe de la distinction attrayante du mauvais garçon. « Ensuite, hum… » Ton annulaire replié, je sélectionnais le suivant qui fut le premier avoir été précédemment levé. « La première : je doute que tu avais été viré de ton foyer, sans le moindre soutien financier, même avec une bourse d’étude, tu sois parvenu à payer les frais d’inscriptions à la Yonsei. Surtout en cours de semestre… » J’abaissais donc à son tour ton index sur ce verdict. Que ton choix d’intégrer le dortoir d’une fraternité soit la conséquence de ressources financières limitées, je pouvais le concevoir d’autant que tu gagnais en partie ton pain en promenant mon chien. Néanmoins, je me rappelais bien de ce matériel qui composait ta chambre. « D’autant plus que je doute fort qu’un gars ayant à ses frais ses études puissent se permettre le luxe de posséder un tel ordinateur et tous les composants annexes qui se trouvent sur ton bureau. » Si je n’étais guère calée en informatique, je n’ignorais pas que tout ceci pouvait vite représenter un montant de wons importants. Et si de chez toi tu avais été expulsé, il y avait fort à douter que tu aies été autorisé à les emporter. « Ce qui nous amène à la deuxième. » Mes doigts finirent donc par se reporter sur ton majeur, contre la dernière phalange duquel, je déposais la pointe de mon index : « Bien que je sois septique, d’une part, je ne serais étonné de te savoir irrespectueux au point de dormir dans un cours que tu ne jugerais suffisamment intéressant pour ton intellect. » Après tout, j’avais déjà pu constater à quelques reprises ton absence de modestie. Du narcissisme quant à ton physique tu savais faire preuve, alors pourquoi pas au sujet de ton intelligence. « D’autre part, cela expliquerait que la Yonsei ait pu accepter ton dossier en cours d’année s’il s’avérait particulièrement bon. » Mes yeux se relevèrent jusqu’aux tiens. Ma tête je penchais légèrement, un sourcil arqué en gage de mon assurance et l’attente de ta confirmation. Avais-je vu juste ?
Dans l’attente de ta réponse, une fois de plus, le serveur se dirigea dans notre direction. Un verre sur son plateau, ce fut bien à notre table qu’il le déposa, plus précisément devant moi. Sous mon regard interrogateur, il m’informa de l’intention d’un homme installé au comptoir. Ce dernier m’adressa un signe que j’ignorais tandis que son verre je gardais, sans remarquer, la carte avec son numéro qu’au milieu des décorations il avait glissé. Je retenais les leçons enseignées par ma meilleure amie désormais repartie dans sa ville natale, adepte des bars et soirées bien plus expérimentée que je ne le serais probablement jamais. Néanmoins, avant que le serveur ne reparte, je lui fis signe de se pencher afin qu’à son oreille quelques mots je puisse lui glisser. D’un hochement de tête, il acquiesçait et repartait. Vers toi, je me retournais ensuite derechef. J’entendais toujours de savoir si mes déductions logiques avaient abouti à la bonne réponse.
Quelques minutes plus tard le serveur revenait. Tandis que certainement, tu t’étonnais, sur mes lèvres, un sourire fier s’étendait. Que je commande une rangée de shooter devait te surprendre, cependant c’était bien ton petit jeu de devinettes qui avait donné naissance à pareille idée dans mon esprit. Un verre je prenais et te le tendais : « A mon tour maintenant, te soumettre à un choix multiple ! » Certes, tu n’avais rien demandé. De questions, tu ne m’avais posé. Mais plus que d’intérêt pour toi, j’avais toujours eu pour ma propre personne. Et si ce soir, j’avais envie de m’enivrer et de parler, ton engagement n’était-il pas de le supporter ? « D’après toi, qu’est-ce qu’une singapourienne est venue faire à la Yonsei ? » La question ne t’avait-elle jamais effleuré l’esprit ? Il y avait pourtant bien matière à s’interroger car moi-même au début, je me demandais ce que j’avais fait pour mériter cela. Même si en vérité, je le savais parfaitement. T’imitant précédemment, une main je dressais entre nous et levais mon index pour commencer. « Première possibilité : mon père est ruiné, je suis partie en Corée du Sud rejoindre la branche maternelle de ma famille. Je vis particulièrement bien depuis que je suis égérie car j’ai eu liaison avec le Président Lee du groupe Samsung auquel mes grands-parents m’ont présentée. » Une vile rumeur je reprenais, par le même biais, je testais quant à savoir si jusqu’à tes oreilles, pareilles balivernes étaient parvenues. De mon autre main, je portais mon cocktail à ma bouche dont les lèvres se saisirent de la paille, me délectant ainsi d’une nouvelle gorgée. « Deuxième possibilité : mes résultats n’ont pas été suffisants pour être accepté dans la meilleure université d’Asie, à savoir l’Université Nationale de Singapour, j’ai donc dû me rabattre sur une université de seconde zone en Corée du Sud où j’ai également des racines. » Une version qui serait presque probable comme en témoignait l’irrépressible véhémence de ma voix. Oui, si précédemment, je te parlais de la Yonsei comme un établissement prestigieux dans la péninsule, mes critères de références personnels étaient tous autres. Si j’étais parvenue à aimer de plus en plus la vie que je menais ici, jamais n’arriverais-je à me consoler de n’être diplômée de la Yonsei. Un arrière-goût si amer que mes yeux légèrement brillants d’une vague envie soudaine de pleurer cette déchéance, je balayais le tout en avalant plusieurs gorgées d’un coup, puis reprenais : « Troisième possibilité : j’ai été invité à quitter l’université de Cambridge à la fin de ma première année et envoyée ici par mon père en punition pour mon mauvais comportement. » Je raccourcissais au plus simple l’exactitude des circonstances. De toute façon, ne rayeras-tu pas instantanément cette option là pour les seuls termes de mauvais comportement et l’évocation d’un renvoi cordial de ma précédente université ? Mon annulaire levé, à ta différence, l’auriculaire suivi également : « Quatrième possibilité : je suis venue étudiée en Corée pour me rapprocher de mes racines maternelles, de la culture d’un pays où je n’ai jamais vraiment vécu afin de faire plaisir à ma mère et à ses parents, tout simplement » Mes suggestions étaient posées, à toi d’en déterminer le vrai du faux. « Attention, tu peux argumenter chaque option évincée, mais tu n’as le droit d’en choisir qu’une seule qui soit la bonne ! » Tout sourire, je tachais de retenir pour que surtout, tu ne soupçonnes la fourberie dont j’étais capable de jouir. Mes joues rougies par l’alcool déjà ingéré, doucement, je repoussais mon verre à cocktail et d’un shooter je m’emparais de cette main désormais libre. « Si tu te trompes, tu bois. Si tu as juste, je bois. » N’était-ce pas à cela que ressemblaient les jeux d’alcool habituellement pratiqués entre étudiants ? De surcroit, je trouvais celui aussi amusant qu’intéressant. Essayer de se piéger tout en révélant des vérités. A la seule condition que l’autre soit capable de les déceler. Et je misais assez largement sur ton erreur de jugement dans le cas présent.
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Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Mer 31 Jan - 9:58 Citer EditerSupprimer
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Night under control... or not
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An improvised line is for the best, so
come on, shout it out! »
L’intérêt se dissipait, tel un brouillard qui m’avait une nouvelle fois aveuglé sans que je ne m’en rende compte. Le doute s’immisçait indéniablement dans un esprit qui pourtant semblait plutôt confiant jusqu’à maintenant. Mais le plus difficile à supporter n’était-il pas la déception ? Ce sentiment lourd et pesant dans ma poitrine, cette sensation que tu aurais pu me voir autrement, que j’aurais voulu que tu me voies autrement... Pourtant de ton recul, je ne comprenais rien d’autre. Ta réponse, je n’avais pas besoin d’entendre : ne venais-tu pas de la crier de ton corps tout entier ? Un rejet de ma personne, d’un homme qui ne faisait que s’amuser, librement, inconsciemment, sans vouloir en prendre la moindre responsabilité. Naturellement, tu étais le genre de femme à ne vouloir y être associée. Pourtant, je connaissais une espèce d’homme pire que la mienne : ceux qui feraient tout pour avoir ce qu’ils désiraient. Quitte à blesser, quitte à mentir ou léser une personne tierce et en abusé. N’était-il pas un de ceux-ci ? Cet homme qui te distrayait quelques instants, qui te proposait un verre que tu acceptais sans plus de vague. Finalement, le choix était fait : je ne boirais à outrance cette nuit. Echo d’une douce époque où j’étais bien plus insouciant encore, j’avais le sentiment de retourner quelques années en arrière dans un état d’esprit pourtant bien différent. Je ne connaissais véritablement ton comportement quand tu avais bu, je ne savais comment tu fonctionnais ni ce que tu désirais vraiment. Si je devais te sortir des griffes d’un de ses types, y arriverais-je seulement ? Allais-tu m’aider dans des mensonges plus qu’évident pour nous ? Jouerais-tu le jeu jusqu’au bout s’il fallait en arriver à cet extrême ou devrais-je me battre pour te protéger sans que souvenir tu n’en garde aucun ?
Les pupilles voilées d’inquiétude, les oreilles distraites par leurs propos à ton égard, je sentais tes doigts sur mon poignet, s’enrouler autour, le maintenir délicatement en place. Ma boisson tu retirais d’entre mes doigts, ceux-ci tu replaçais comme précédemment alors que l’incompréhension me gagnait. N’avais-tu conscience d’avoir déjà répondu ? Avais-tu besoin de le faire avec des mots pour bien te faire comprendre ? Alors que mes lèvres s’entrouvraient, prêtes à t’arrêter, mes mots, eux, semblaient coincés dans ma gorge. Syllabes incapable d’être prononcées, je me contentais de t’observer. Concentrée, sérieuse mais surtout hésitante. Ton mouvement… Est-ce que je l’avais sur-interprété ? Plutôt que de me rejeter, ne t’installais-tu pas plus confortablement ? Qui plus est, la troisième option tu éliminais bien plus rapidement que je ne le pensais. Non pas parce que tu croyais en moi visiblement mais que ma formulation ne collait avec ton idée de la figure paternelle attentive à sa fille. Peut-être que je m’en satisferais malgré tout… Peut-être que tes explications ne m’intéressaient pas plus que cela, mais bien la formulation de cette-ci. Alors mon attention tu gagnais, un peu plus encore, ma curiosité, une nouvelle fois, tu piquais: la détestais-tu pour être aussi amer dans l’évocation de sa place supposée dans ma vie ? J’étais pourtant sûr que tu ne me portais dans ton coeur, alors la solution logique serait de te demander ce qu’elle faisait avec un type comme moi, comment elle pouvait m’aimer à ce point… A la pensée que tu puisses être jalouse, un vague sourire naissait sur mes lèvres, niais et amusé bien que timide. C’était stupide, puéril, pourtant j’aimais ce sentiment. Ne pouvais-tu pas détester toutes les femmes qui m’approchaient ? Que ce soit dans le but de partager une nuit avec moi ou d’essayer de rentrer dans ma vie plus longuement. Je me fichais de pourquoi tu pourrais être jalouse d’une femme qui n’existait même pas et je me fichais de pourquoi cette idée allégeait mon esprit plus qu’elle ne le contrariait. Pour le moment, je l’accepterais, me satisferait avec ça car l’idée même que tu puisses seulement désapprouver ce genre de femme ne me venait à l’esprit, pas pour le moment en tout cas.
Toujours en silence, j’écoutais ton argumentation suivante avec tout autant d’intérêt que la première. Peut-être même avec plus ? Tu semblais te donner du mal pour dénicher la vérité et, rapidement malgré l’alcool, tu avais trouvé les failles de mes énonciations sans aucune peine. Encore une fois, venais-tu de m’envouter de tes charmes ? Avant que je ne m’en rende compte ton choix tu avais fait et celui-ci tu m’avais expliqué intelligemment, sans hésitation. Tu n’étais une femme avec qui jouer, bien que cette partie fût quelque peu intéressante pour ma part de par ta dévotion innocente pour être correcte. De ma main gauche j’étais prêt à t’offrir une tendre caresse sur la tête, j’allais te dire que tu avais bien travaillé pour trouver la réponse, que tu avais juste… Mais une voix stoppait mon mouvement à mi-chemin et m’amenait à abandonner l’idée, reposant alors mes phalanges contre ma pommette, en appui une nouvelle fois. Vers le serveur mes yeux se tournaient puis vers cet homme qui te faisait signe sans aucune gêne. Ne serions-nous donc pas tranquille ce soir ? Un soupir, mon regard sombre je reposais sur toi… et tout s’expliquait soudainement. A te dévorer des yeux inconsciemment, j’en oubliais que je n’étais le seul à pouvoir voir ta beauté en ce lieu, que chaque homme ici pouvait devenir un prédateur pour obtenir cette proie précieuse que tu représentais. Quel idiot j’étais de t’emmener dans un bar… Néanmoins, je remarquais sans faute ton désintérêt pour cette carte sur la table, pire encore : pour cet homme qui, pourtant, semblait bien plus délicat que moi. Ton regard se tournait vers ma personne à peine tu avais fini de t’entretenir avec l’employé et voilà qu’enfin, arrivait le moment où celui-ci me gênait. L’échange je ne soutenais cette fois plus qu’un fragment de seconde, et la table semblait soudainement si intéressante, si passionnante. « J’avais cru que tu choisirais la troisième solution… » Maladroit je l’étais, mais faute était cet embarras que tu avais fait naître en moi ! Imprévu et difficile à gérer. Entre mes doigts j’attrapais la carte de cet homme, la pliant distraitement pour faire passer le malaise qui m’habitait tant bien que mal. « Mais je dormais pas en cours. Je jouais… Même si ça revient… un peu au même… ? » Mes yeux étaient accaparés par cette lignée de shooter sur notre table, cherchant l’origine de celle-ci alors que je notais ensuite ce sourire ornant tes lèvres. Qu’avais-tu en tête au juste ? Encore une fois ! Ne pouvais-tu arrêter de me surprendre, de me distraire et de totalement chambouler mon cœur dans des émotions que je n’arrivais à comprendre ? Quand bien même l’alcool allait indéniablement les déformer, les alléger et les rendre plus acceptable, je le savais au fond de moi, je ne devais ressentir tout ça. Je ne le voulais pas ! … Tout en le voulant à la fois. Parce que tu m’attirais à toi d’une façon qui m’était encore trop inconnue pour que je prenne peur.
Les mots me manquant sur le moment, je m’emparais néanmoins du verre que tu me tendais en écoutant ta proposition. Ainsi, tu comptais prolonger ce jeu ? De plusieurs rounds ? Le perdant buvait, le gagnant était immunisé… Telle était les règles n’est-ce pas ? Ma volonté de ne pas boire trop cette nuit se voyait compromise de façon soudaine et imprévue. Pourtant, je ne reculais devant le défi. J’arriverais à te faire boire également, quoi qu’il m’en goute ! Alors ta question j’écoutais avec sérieux, interrogation qui, je devais l’avouer, ne m’avais jamais traversé l’esprit. Ainsi, il y avait une raison bien particulière ? Ta première idée j’écoutais, les pupilles visées sur ton index pour ne pas me perdre dans ton regard une fois de plus. Naturellement, mes sourcils se fronçaient à l’idée que tu puisses avoir une liaison, ma tête, légèrement, se penchait sur le côté. Je n’étais partisan de cette idée. Absolument pas. Alors j’écoutais la deuxième avec tout autant d’attention pour rapidement la rayer de la liste aussi, j’avais entendu dire que tu étais plutôt bonne élève, alors je peinais à y croire. Mais face au silence plus long, je m’attardais sur tes traits, tes gestes et le nombre de gorgées que tu buvais. Les lèvres pincées, je me demandais alors si celle-ci n’était la véritable raison tandis que tu continuais à évoquer de nouvelles propositions. Un mauvais comportement ? Toi ? Cela m’étonnerait énormément… Mais finalement : toutes les propositions me rendaient confus. Aucune d’elle ne collait à l’image que je me faisais de ta personne, pas même la dernière. Ainsi, comme un élève de collège lambda fasse à un problème de mathématique, mon visage ne relevait que de l’incompréhension. J’étais perdu. Y avait-il vraiment une raison qui était justes dans toutes celles que tu m’avais présentées ?! Comme une menace, tu me parlais à présent des règles. Si je me trompais je buvais… Et je n’avais donc que trois chances. Enfin… Disons que j’en avais deux. Si je venais à me tromper deux fois, n’allais-tu vouloir me tuer ? Telle une femme dont l’homme oubliait le jour d’anniversaire pour ensuite oublier le jour de leur rencontre ou leur premier baiser. Je sentais la sensation d’une lame de fer froide et coupante sur ma gorge de façon désagréable, menaçante. Ma vie se jouait-elle à une question ? Le shooter je posais et ma boisson j’attrapais pour en boire plusieurs gorgées, peut-être que l’alcool allait m’aider ? Ou peut-être pas. Sans doute pas.
Un souffle et me voilà à lever un index face à tes doigts tendus entre nous. Ceux-ci je passais en revue avant de désigner délicatement l’index en premier. « La première. Je te vois mal vivre au crochet d’un homme que ce soit pour ta vie personnelle ou professionnelle… » Alors celui-ci je baissais pendant que ton regard je cherchais du mien pour le capter. « Et tu ne supportes pas d’être sous le corps d’un bel homme comme moi, alors un vieux ? J’en serais énormément blessé. » Sérieux malgré mes mots, je me rappelais bien la panique tu avais ressenti lorsque nous étions tombés dans mon lit cette nuit-là. Je n’y voyais aucun mal, simplement un accident que nous avions vécu et qui n’avais eu aucune conséquence. Alors l’évoquer ne poserais de problème pas vrai ? La première hypothèse rejetée, je passais alors aux trois autres, plus difficiles à discerner. Malgré tout, mon dévolu je jetais pour la troisième option. « La troisième, je pense pas que tu puisse avoir un mauvais comportement au point de te faire muter dans une autre université. » Je m’apprêtais à baisser ton doigt totalement donc avant de me stopper à mi-chemin, hésitant. Les yeux plissés, je le relevais finalement avec hésitation. « Mais il faut avouer que tu passes beaucoup de nuits avec un homme dont tu ignores beaucoup de choses. En plus de boire avec lui sans aucune inquiétude quant à ce qui se trame dans sa tête… ça pourrait être mal vu par un parent. A leur place je deviendrais chauve en l’apprenant. » Et je tenais bien trop à mes cheveux pour penser à un jour me reproduire pour faire perdurer l’espèce humaine. C’était mon droit mais comme celui de voter en Corée du Sud : il n’était pas obligatoire alors je passais mon tour bien volontiers. Vers la deuxième option je me rabattais… puis vers la quatrième. « Woa… J’en ai aucune idée. » Soupirais-je de désespoir avant de prendre ma boisson à nouveau pour boire une grande gorgée. Jamais jusqu’à présent mes neurones n’étaient rentrés en action de façon si puissante pour quelqu’un et, après quelques instants d’hésitation silencieuse, je me lançais. Entre nous, la main je levais, le chiffre choisit celle-ci affichait.
« La deuxième ! » L’annonce était assurée, confiante… le temps de quelques secondes puisque juste après le doute prenait possession de mes traits. « Ou pas. » Un chouinement passait mes lèvres, enfantin, nasal et mignon, bien loin de mon comportement habituel. Mais n’était-ce pas le cas depuis le début avec toi ? Mon ressenti, mon comportement, mes pensées et mes dires, tout était différents. Alors autant être naturel quitte à ce que ça me perde. Sur ma place je sautillais de frustration avant que je ne m’effondre contre ton épaule, la joue sur celle-ci. Je voulais me blottir contre toi, que tu rigole de ma frustration, qu’elle t’attendrisse, toi, princesse au cœur de glace. Je voulais que tu comprennes combien je voulais trouver, combien je ne voulais te décevoir, mais cette question n’était-elle pas trop dure ? Aimais-tu me voir désespérer ? « Tu me rends dingue Hera. » Une phrase soufflée et me voilà à nouveau redresser, prêt à en découdre avec cette devinette qui marquerait, à mon avis, mon arrêt de mort si j’avais faux. « Si la réponse était aussi simple que la quatrième alors tu m’aurais certainement pas posé la question. Mais je ne connais pas le système éducatif de Singapour pour juger si, oui ou non, c’est plus dur là-bas qu’ici. Et je doute de la troisième en sachant combien t’as été sage avec moi… A moins que tu me détestes vraiment en fait… Mais si tu me détestes t’aurais pas accepté de passer du temps avec moi… » Un instant, je me taisais à nouveau, me penchant sur cette question qui n’avait lieu d’atterrir dans la conversation, avant de secouer la tête doucement, négativement. « C’est pas la question. Deux, trois ou quatre… Dans tous les cas je sens que je vais boire alors autant y aller dans l’ordre que ça vient au lieu de torturer le cerveau. » Une grande inspiration je prenais, sur la table mon coude je posais, le shooter en main et le regard fixé vers ton visage. « La deuxième… ? » Parmi tout ce que tu avais évoqué, celle-ci me semblait la plus probable. Suivi de près par la quatrième et la troisième respectivement. Autant dire que si la première proposition était la bonne, la déception serait aussi violente que le choc qui en résulterait.
Les pupilles voilées d’inquiétude, les oreilles distraites par leurs propos à ton égard, je sentais tes doigts sur mon poignet, s’enrouler autour, le maintenir délicatement en place. Ma boisson tu retirais d’entre mes doigts, ceux-ci tu replaçais comme précédemment alors que l’incompréhension me gagnait. N’avais-tu conscience d’avoir déjà répondu ? Avais-tu besoin de le faire avec des mots pour bien te faire comprendre ? Alors que mes lèvres s’entrouvraient, prêtes à t’arrêter, mes mots, eux, semblaient coincés dans ma gorge. Syllabes incapable d’être prononcées, je me contentais de t’observer. Concentrée, sérieuse mais surtout hésitante. Ton mouvement… Est-ce que je l’avais sur-interprété ? Plutôt que de me rejeter, ne t’installais-tu pas plus confortablement ? Qui plus est, la troisième option tu éliminais bien plus rapidement que je ne le pensais. Non pas parce que tu croyais en moi visiblement mais que ma formulation ne collait avec ton idée de la figure paternelle attentive à sa fille. Peut-être que je m’en satisferais malgré tout… Peut-être que tes explications ne m’intéressaient pas plus que cela, mais bien la formulation de cette-ci. Alors mon attention tu gagnais, un peu plus encore, ma curiosité, une nouvelle fois, tu piquais: la détestais-tu pour être aussi amer dans l’évocation de sa place supposée dans ma vie ? J’étais pourtant sûr que tu ne me portais dans ton coeur, alors la solution logique serait de te demander ce qu’elle faisait avec un type comme moi, comment elle pouvait m’aimer à ce point… A la pensée que tu puisses être jalouse, un vague sourire naissait sur mes lèvres, niais et amusé bien que timide. C’était stupide, puéril, pourtant j’aimais ce sentiment. Ne pouvais-tu pas détester toutes les femmes qui m’approchaient ? Que ce soit dans le but de partager une nuit avec moi ou d’essayer de rentrer dans ma vie plus longuement. Je me fichais de pourquoi tu pourrais être jalouse d’une femme qui n’existait même pas et je me fichais de pourquoi cette idée allégeait mon esprit plus qu’elle ne le contrariait. Pour le moment, je l’accepterais, me satisferait avec ça car l’idée même que tu puisses seulement désapprouver ce genre de femme ne me venait à l’esprit, pas pour le moment en tout cas.
Toujours en silence, j’écoutais ton argumentation suivante avec tout autant d’intérêt que la première. Peut-être même avec plus ? Tu semblais te donner du mal pour dénicher la vérité et, rapidement malgré l’alcool, tu avais trouvé les failles de mes énonciations sans aucune peine. Encore une fois, venais-tu de m’envouter de tes charmes ? Avant que je ne m’en rende compte ton choix tu avais fait et celui-ci tu m’avais expliqué intelligemment, sans hésitation. Tu n’étais une femme avec qui jouer, bien que cette partie fût quelque peu intéressante pour ma part de par ta dévotion innocente pour être correcte. De ma main gauche j’étais prêt à t’offrir une tendre caresse sur la tête, j’allais te dire que tu avais bien travaillé pour trouver la réponse, que tu avais juste… Mais une voix stoppait mon mouvement à mi-chemin et m’amenait à abandonner l’idée, reposant alors mes phalanges contre ma pommette, en appui une nouvelle fois. Vers le serveur mes yeux se tournaient puis vers cet homme qui te faisait signe sans aucune gêne. Ne serions-nous donc pas tranquille ce soir ? Un soupir, mon regard sombre je reposais sur toi… et tout s’expliquait soudainement. A te dévorer des yeux inconsciemment, j’en oubliais que je n’étais le seul à pouvoir voir ta beauté en ce lieu, que chaque homme ici pouvait devenir un prédateur pour obtenir cette proie précieuse que tu représentais. Quel idiot j’étais de t’emmener dans un bar… Néanmoins, je remarquais sans faute ton désintérêt pour cette carte sur la table, pire encore : pour cet homme qui, pourtant, semblait bien plus délicat que moi. Ton regard se tournait vers ma personne à peine tu avais fini de t’entretenir avec l’employé et voilà qu’enfin, arrivait le moment où celui-ci me gênait. L’échange je ne soutenais cette fois plus qu’un fragment de seconde, et la table semblait soudainement si intéressante, si passionnante. « J’avais cru que tu choisirais la troisième solution… » Maladroit je l’étais, mais faute était cet embarras que tu avais fait naître en moi ! Imprévu et difficile à gérer. Entre mes doigts j’attrapais la carte de cet homme, la pliant distraitement pour faire passer le malaise qui m’habitait tant bien que mal. « Mais je dormais pas en cours. Je jouais… Même si ça revient… un peu au même… ? » Mes yeux étaient accaparés par cette lignée de shooter sur notre table, cherchant l’origine de celle-ci alors que je notais ensuite ce sourire ornant tes lèvres. Qu’avais-tu en tête au juste ? Encore une fois ! Ne pouvais-tu arrêter de me surprendre, de me distraire et de totalement chambouler mon cœur dans des émotions que je n’arrivais à comprendre ? Quand bien même l’alcool allait indéniablement les déformer, les alléger et les rendre plus acceptable, je le savais au fond de moi, je ne devais ressentir tout ça. Je ne le voulais pas ! … Tout en le voulant à la fois. Parce que tu m’attirais à toi d’une façon qui m’était encore trop inconnue pour que je prenne peur.
Les mots me manquant sur le moment, je m’emparais néanmoins du verre que tu me tendais en écoutant ta proposition. Ainsi, tu comptais prolonger ce jeu ? De plusieurs rounds ? Le perdant buvait, le gagnant était immunisé… Telle était les règles n’est-ce pas ? Ma volonté de ne pas boire trop cette nuit se voyait compromise de façon soudaine et imprévue. Pourtant, je ne reculais devant le défi. J’arriverais à te faire boire également, quoi qu’il m’en goute ! Alors ta question j’écoutais avec sérieux, interrogation qui, je devais l’avouer, ne m’avais jamais traversé l’esprit. Ainsi, il y avait une raison bien particulière ? Ta première idée j’écoutais, les pupilles visées sur ton index pour ne pas me perdre dans ton regard une fois de plus. Naturellement, mes sourcils se fronçaient à l’idée que tu puisses avoir une liaison, ma tête, légèrement, se penchait sur le côté. Je n’étais partisan de cette idée. Absolument pas. Alors j’écoutais la deuxième avec tout autant d’attention pour rapidement la rayer de la liste aussi, j’avais entendu dire que tu étais plutôt bonne élève, alors je peinais à y croire. Mais face au silence plus long, je m’attardais sur tes traits, tes gestes et le nombre de gorgées que tu buvais. Les lèvres pincées, je me demandais alors si celle-ci n’était la véritable raison tandis que tu continuais à évoquer de nouvelles propositions. Un mauvais comportement ? Toi ? Cela m’étonnerait énormément… Mais finalement : toutes les propositions me rendaient confus. Aucune d’elle ne collait à l’image que je me faisais de ta personne, pas même la dernière. Ainsi, comme un élève de collège lambda fasse à un problème de mathématique, mon visage ne relevait que de l’incompréhension. J’étais perdu. Y avait-il vraiment une raison qui était justes dans toutes celles que tu m’avais présentées ?! Comme une menace, tu me parlais à présent des règles. Si je me trompais je buvais… Et je n’avais donc que trois chances. Enfin… Disons que j’en avais deux. Si je venais à me tromper deux fois, n’allais-tu vouloir me tuer ? Telle une femme dont l’homme oubliait le jour d’anniversaire pour ensuite oublier le jour de leur rencontre ou leur premier baiser. Je sentais la sensation d’une lame de fer froide et coupante sur ma gorge de façon désagréable, menaçante. Ma vie se jouait-elle à une question ? Le shooter je posais et ma boisson j’attrapais pour en boire plusieurs gorgées, peut-être que l’alcool allait m’aider ? Ou peut-être pas. Sans doute pas.
Un souffle et me voilà à lever un index face à tes doigts tendus entre nous. Ceux-ci je passais en revue avant de désigner délicatement l’index en premier. « La première. Je te vois mal vivre au crochet d’un homme que ce soit pour ta vie personnelle ou professionnelle… » Alors celui-ci je baissais pendant que ton regard je cherchais du mien pour le capter. « Et tu ne supportes pas d’être sous le corps d’un bel homme comme moi, alors un vieux ? J’en serais énormément blessé. » Sérieux malgré mes mots, je me rappelais bien la panique tu avais ressenti lorsque nous étions tombés dans mon lit cette nuit-là. Je n’y voyais aucun mal, simplement un accident que nous avions vécu et qui n’avais eu aucune conséquence. Alors l’évoquer ne poserais de problème pas vrai ? La première hypothèse rejetée, je passais alors aux trois autres, plus difficiles à discerner. Malgré tout, mon dévolu je jetais pour la troisième option. « La troisième, je pense pas que tu puisse avoir un mauvais comportement au point de te faire muter dans une autre université. » Je m’apprêtais à baisser ton doigt totalement donc avant de me stopper à mi-chemin, hésitant. Les yeux plissés, je le relevais finalement avec hésitation. « Mais il faut avouer que tu passes beaucoup de nuits avec un homme dont tu ignores beaucoup de choses. En plus de boire avec lui sans aucune inquiétude quant à ce qui se trame dans sa tête… ça pourrait être mal vu par un parent. A leur place je deviendrais chauve en l’apprenant. » Et je tenais bien trop à mes cheveux pour penser à un jour me reproduire pour faire perdurer l’espèce humaine. C’était mon droit mais comme celui de voter en Corée du Sud : il n’était pas obligatoire alors je passais mon tour bien volontiers. Vers la deuxième option je me rabattais… puis vers la quatrième. « Woa… J’en ai aucune idée. » Soupirais-je de désespoir avant de prendre ma boisson à nouveau pour boire une grande gorgée. Jamais jusqu’à présent mes neurones n’étaient rentrés en action de façon si puissante pour quelqu’un et, après quelques instants d’hésitation silencieuse, je me lançais. Entre nous, la main je levais, le chiffre choisit celle-ci affichait.
« La deuxième ! » L’annonce était assurée, confiante… le temps de quelques secondes puisque juste après le doute prenait possession de mes traits. « Ou pas. » Un chouinement passait mes lèvres, enfantin, nasal et mignon, bien loin de mon comportement habituel. Mais n’était-ce pas le cas depuis le début avec toi ? Mon ressenti, mon comportement, mes pensées et mes dires, tout était différents. Alors autant être naturel quitte à ce que ça me perde. Sur ma place je sautillais de frustration avant que je ne m’effondre contre ton épaule, la joue sur celle-ci. Je voulais me blottir contre toi, que tu rigole de ma frustration, qu’elle t’attendrisse, toi, princesse au cœur de glace. Je voulais que tu comprennes combien je voulais trouver, combien je ne voulais te décevoir, mais cette question n’était-elle pas trop dure ? Aimais-tu me voir désespérer ? « Tu me rends dingue Hera. » Une phrase soufflée et me voilà à nouveau redresser, prêt à en découdre avec cette devinette qui marquerait, à mon avis, mon arrêt de mort si j’avais faux. « Si la réponse était aussi simple que la quatrième alors tu m’aurais certainement pas posé la question. Mais je ne connais pas le système éducatif de Singapour pour juger si, oui ou non, c’est plus dur là-bas qu’ici. Et je doute de la troisième en sachant combien t’as été sage avec moi… A moins que tu me détestes vraiment en fait… Mais si tu me détestes t’aurais pas accepté de passer du temps avec moi… » Un instant, je me taisais à nouveau, me penchant sur cette question qui n’avait lieu d’atterrir dans la conversation, avant de secouer la tête doucement, négativement. « C’est pas la question. Deux, trois ou quatre… Dans tous les cas je sens que je vais boire alors autant y aller dans l’ordre que ça vient au lieu de torturer le cerveau. » Une grande inspiration je prenais, sur la table mon coude je posais, le shooter en main et le regard fixé vers ton visage. « La deuxième… ? » Parmi tout ce que tu avais évoqué, celle-ci me semblait la plus probable. Suivi de près par la quatrième et la troisième respectivement. Autant dire que si la première proposition était la bonne, la déception serait aussi violente que le choc qui en résulterait.
(c) DΛNDELION
Invité
Invité
Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Jeu 1 Fév - 20:52 Citer EditerSupprimer
Night under control... or not
Worst Mistake
Worst Mistake
Perfect HaRa
« I’m running out of breath so I stood still
But the wind beckons me and rushes me to you »
But the wind beckons me and rushes me to you »
Du fait de ma déduction que me semblait infaillible, je ne doutais guère que ma conclusion fut la bonne réponse. À croire que visiblement, de nous deux, tu étais celui le plus dans le brouillard. Tes mots me dérobèrent d’un bref et discret rictus amer. Étais-tu dessus que je ne te prenne pour un tombeur ? Cependant, si j’avais évincé cette option telle que tu l’avais énuméré, je n’en réfutais pas pour autant son contenu entier. Voudrais-tu m’entendre flatter tes capacités de séducteurs ? Aurais-tu voulu que je fonde pour l’animal irresponsable que tu te vantais d’être ? Si tel était le cas, tu te trompais lourdement. Cette part de ta personnalité, je n’arrivais ni à me faire, ni à l’accepter. Sans doute était-ce pour cette raison que je tendais si souvent à l’oublier. L’effacer pour répondre à ce… cet… cette sympathie ? que j’éprouvais de plus en plus pour toi ? Cependant, chaque fois que je m’égarais à te gratifier d’un visage pour charmant, tu me rappelais comme je m’illusionnais d’un masque. Que tu étais un de ces hommes chiens qui me révulsaient. Alors, navrée de te décevoir de n’avoir cru à ton scénario de futur père qui ne verrait jamais son enfant, mais je préférais de loin te voir comme un étudiant suffisant qui dénigrait ses enseignements. Quand bien même ta plaidoirie empirait ton cas : jouer ou dormir ? Je peinais à trancher entre le pire des deux.
Je soupirais mais rapidement sur mon visage un éclat renaissait. L’apport des shooters te rendait perplexe, et tu ne serais au bout de tes peines. Il semblerait temps que tu apprennes qu’à tous jeux j’étais reine. Si tu me défiais, me testais, il fallait en subir le retour, décupler. Malgré ce que certainement tu pensais, je ne connaissais guère de limites. Seule ma pudeur et ma fidélité je gardais pour frein, gage de respect.
Les règles du jeu je t’expliquais. Les questions je t’avais posé, à ton tour à présent de déjouer les pièges que j’avais caché. Saurais-tu démêler le faux du vrai ? Je me le demandais. D’une certaine curiosité, je me sentais vibrer. Autant je souhaitais te voir perdre, autant j’éprouvais une vague impatience à t’entendre argumenter tes choix. Quelle image avais-tu de moi ? Pour grande partie, je m’en doutais. Dans le détail, tu me le révèlerais. Je trouvais ce nouveau jeu vraiment distrayant. Un jeu que tu n’aurais assurément pas dû lancer, car à présent, tu te trouvais confronter à mes quatre doigts dressés devant toi. Durant ces quelques instants où tu semblais hésiter, j’en profiter pour me délecter de quelques nouvelles gorgées de ce cocktail que tu avais décidément bien fait de commander. Et déjà, j’oubliais de me méfier du goût trompeur d’une boisson masquant sa teneur en alcool… Puis, tu te décidas enfin. Pour éliminer une option tout du moins : la première. Au contact de ton index sur le mien, je ne saurais expliquer ce léger frisson chaud qui me parcourut. À défaut d’ôter spontanément ma main, je résistais. Discrètement, mes lèvres je pinçais, et mon regard posé sur nos doigts je remontais jusqu’à ton visage, où il ne tarda à rencontrer le tien. J’approuvais que tu ne daigne me cataloguer comme une femme vénale à ce point. Comme peut-être un soupçon méritante de la place que je tenais. Si ce n’était celle d’égérie, au moins celle de présidente qui en aucune façon ne m’avait jamais été accordée grâce à un appui quelconque. À moins que ta véritable pensée fut que je sois trop coincée, bien que tu n’argumentais en ce sens… jusqu’à la suite de tes dires. Ceux que tu prononçais en soutenant me regard. D’instinct, si ma main ne bougeait, le haut de mon égard manifestait un léger recul. Pourquoi rappelais-tu un moment aussi gênant ? Plus que l’alcool, je sentis le feu de l’embarras s’emparer de mes joues. Je ne voulais pas… me remémorer mentalement… cette scène… Légèrement, j’en tremblais. Car je voulais tempêter mais ce terrain était bien celui sur lequel je perdais mes moyens.
Fort heureusement, mon trouble se dissipa lorsque tu continuas. Comme si de rien n’était. Pour toi, tout cela ne représente rien. Combien de filles as-tu allongées ainsi sur ton lit ? Par « accident » ? N’était-ce pas au contraire un procédé bien élaboré pour tenter d’exploiter toute situation où une femme se trouverait dans ta chambre ? Je détestais être une parmi toutes les autres. Je détestais cette façon dont tu me considérais. Et un nouveau doute, tu ne tardais pas à attiser dans mon esprit. Si brièvement, je me satisfaisais au constat que comme attendu, tu tombais dans le piège tendu, que je pus remercier finalement cette pointe de colère d’empêcher un fin sourire victorieux de s’étirer sur mes lèvres, ce que tu ajoutas encore une fois me crispa. Presque m’angoissa. En effet, je passais que trop de toi avec toi, car assurément, tu ne pouvais parler que de ta personne. Avec nul autre homme avais-je passé la nuit, avais-je suivi dans un bar… À l’exception peut-être de l’un de mes colocataires mais si nous partagions notre chambre cela n’était de notre choix. Bien que je me serais volontiers passée de celle partagée dans la tienne ! Ce qui me troubla, ce que mon regard refléta ce fut bien la vague appréhension tandis que tu évoquais que peut-être certaines pensées pourraient se tramer dans ta tête. Je me contrefichais bien, présentement de ce que mes grands-parents pourraient en penser, quant à mon père s’il m’avait envoyé ici ce fut bien pour que je me forge ma propre expérience en toutes circonstances. Un gage, en vérité, de toute sa confiance qu’en sa fille il avait placé. Non ce qui me préoccupa ce fut tes pensées à toi. Me lançais-tu un avertissement ? Lançais-tu un appât afin de tester si j’étais prête à mordre à l’hameçon ? Quelle avait été ta véritable intention en m’amenant ici ? Après l’évocation de notre chute dans ton lit, essayais-tu de me faire comprendre tes attentes ? Des attentes qu’assurément, je ne pourrais ni ne comptais satisfaire !
De plus en plus ardemment, je luttais. Je résistais pour ne pas te retirer ma main. Ou plutôt l’élancer afin d’asséner ta joue d’une gifle. Mon coeur se serrait. Une légère entaille s’y formait, c’était avec confiance que je t’avais suivi jusqu’ici, me serais-je trompée ? Encore une fois ? Pourquoi la plaçais-je chaque fois en toi en risque de me couper ? Pourquoi devais-je passer chaque fois par tous les émois lorsque j’étais avec toi ? Ma respiration s’accélérait. Si tu l’observais, tu remarquerais le changement de rythme soulevant ma poitrine de manière un peu plus prononcée. J’aurais pu t’annoncer momentanément ta défaite, mais je m’obstinais. Les cartes je brouillais car suite à ton erreur, ne te donnerais la clé de cette énigme. Attendre ton choix final me permettrait juste d’en savoir un peu plus sur les images toutes faites que tu avais de ma personne. C’était, sans doute à ton insu, en cet instant face à un mur de glace emprisonnant le feu que tu te tenais. Cependant, tu parvins soudainement à faire fondre la glace derechef, par ton attitude et par tes gestes. Tout à coup, tu gémissais. Sous mes yeux incrédules, tu t’agitais tel un enfant bougon mais insistant. Quel genre de comportement était-ce ? Jouais-tu véritablement à l’enfant ? Etais-tu déjà ivre alors que tu te vantais précédemment de ta résistance aux effets de l’alcool ? N’avais-tu donc fait que pavaner ? Alors, des paupières je clignais. Face à cette scène je ne savais comment réagir. Devais-je soupir ? M’agacer ? Rire ? Rien de spontané ne me venait. Seul un sursaut s’empara de moi lorsque ta joue tu déposas sur mon épaule. Mes yeux s’entrouvrirent de plus bel. Je me figeais. Mon coeur s’arrêtait. Mon esprit aussi semblerait-il. Je ne comprenais et perdais toute maitrise de mes réactions. Perdue face à ton attitude désemparante. Et tes mots, comment devais-je les interpréter ? Dingue ? Dans quel sens ? Néanmoins, si ta tête tu n’avais en cet instant retiré, ce fut mon épaule en support qui s’y serait dérobée. Certes, mon intention d’embrouiller ton esprit n’était innocente. Je me plaisais à te tourmenter avec un choix de solution que tu n’aurais résoudre, bien que tu manifestais probablement encore plus de difficultés que je n’aurais cru. Même si comme attendu, tu ne croyais qu’en deux des éventualités. Les deux plus sages forcément. En conséquence, mon égo tu froissais quelque peu. Arasée de cette représentation erronée de ma personnalité. Aurais-je aimé que tu me surprennes et ne décèle la vérité ? Aurais-je pu trouver un gout agréable à une telle défaite ? Sur le principe, j’obtenais satisfaction alors pourquoi ne m’en délectais-je pas autant que d’accoutumé ? Fut-ce l’alcool qui maintenait mon esprit dans un voile brumeux ?
Sage, de ta propre bouche tu prononçais le mot. Par ce biais, tu revenais et rayais ta précédente allusion quant à mon mauvais comportement, insouciant, en te fréquentant. Au coin de mes lèvres, un sourire germait… Coupé dans son élan lorsque tu formulais mes ressentiments potentiels à ton égard. Une nouvelle fois, encore, comme un cycle inévitable, mon esprit trébuchait. Il tombait. Mon coeur souffrait. Sans me l’expliquer j’étais peinée que tu puisses le penser. Que tu restes encore fixé sur ce rejet que j’avais parfois éprouvé. Je te t’avais témoigné aussi bien verbalement que physiquement. Ma bouche s’entrouvrit comme si j’avais eu l’intention de te rassurer à ce sujet, mais je n’en fus capable. De ton propre chef, tu balayas cette réflexion et étrangement, je ne trouvais le courage d’y revenir. Non, je te suivais plutôt dans la reprise de notre jeu de question qui se rapprochait de ta conclusion. Ainsi, tu choisissais la deuxième option comme étant la bonne. Néanmoins, je remarquais que tu te préparais d’ores et déjà à devoir ingérer le shooter du perdant. Pressentais-tu ton erreur de jugement ? Pensais-tu vraiment que la quatrième serait la bonne mais ne la tentait car trop évidente ? Franchement, je ne savais laquelle était la plus vexante. Que tu sous-estimes mes capacités intellectuelles ou que tu me prennes tant pour la gentille petite-fille si docile. N’avais-tu pourtant pas été témoin du fol amour sévissant entre ma grand-mère et moi ? À croire que je paraissais si soumise… Mes sourcils froncés, je laissais quelques instants en suspend. Progressivement ma main je tendis en direction de la ligne de shooter. Allais-je me saisir d’un et l’ingérer car tu aurais gagné ? Finalement, mes traits se détendirent et je t’offrais un sourire dont tes yeux ne pourraient que se ravir. « Perdu. » De mes lèvres étirées avec charme, la sentence émana. Froide comme le glas. Et ma main montait à la tienne, tenant ton shooter que je t’incitais alors à porter à tes lèvres. Malgré tout, en te regardant l’avaler, je parvenais à savourer une once du plaisir de ma victoire. Ta défaite était si prévisible. Et j’avais bien veiller à ne pas laisser transparaitre d’indices. Je m’étais retenue de rétorquer parfois, pour ne pas interrompre ta réflexion et par le même biais d’indiquer quelques pistes à suivre.
Pendant que tu avalais ton shooter, je me saisissais de mon cocktail, en absorbant encore quelques gorgées. Celui-ci ne ferait pas bien long feu. Puis, la paille j’ôtais d’entre mes lèvres afin, non pas de te donner la bonne réponse car jamais tu ne le saurais, mais au moins corriger ton erreur puisque tu savais qu’au moins celle que tu avais choisi était fausse : « Sache néanmoins, que le niveau scolaire de Singapour est encore plus ardu qu’en Corée du Sud. Nous cultivons le mérite et l’excellence. Et si je n’avais été accepté là-bas, cette toute une promotion de lycéens qui auraient été refusé. » Le port droite et fière, un soupçon hautaine, ma voix ne cachait comme ton choix pouvait être vexant. Autant que ton ignorance au sujet de mon pays. Par sa petitesse, la cité-état semblait que trop souvent négligé, surtout face au géant chinois, mais n’était-ce pas aussi une réaction de jalousie face à sa réussite ? Mon regard te témoignait à quel point je désapprouvais ton erreur de jugement. Après t’être vanter sur tes propres résultats, oserais-tu te considérer plus intelligent que je ne l’étais ? Afin d’apaiser cette légère animosité qui m’habitait, je me délectais d’une nouvelle gorgée avant de reprendre, toujours un peu froidement ou du moins sérieusement : « Quant à mon imprudence de passer la nuit et trainer les bars avec toi… » Je tendis le bras jusqu’à la table où je reposais mon verre. Puis, le regard légèrement baissé, vers toi, je me tournais. Mes mains je joignais au dessus de mes cuisses, mes index se rencontrant timidement, et lentement, mes yeux je relevais. Brillants, innocents, accompagnés d’une voix à la douceur empreinte de sincérité qui te confessa : « Je te fais confiance, voyons. » Évidemment, je ne le pensais. Ou peut-être que si, mais jamais je ne te l’avouerais. Exceptionnellement, je te mentais, te manipulais sans te détester pour autant ? Mais était-ce véritablement un mensonge ?
Seule certitude que je conservais, actuellement : je jouais ! Timidement, tendrement, mes bras venaient entourer tes épaules. Je me rapprochais. Je t’enlaçais avec une proximité limitée par la timidité feinte. Même si mon coeur battait bruyamment, incapable de véritable étreindre ma proie comme un serpent de sang froid. D’une main, le bout de mes doigts je déposais sur ta nuque. À ton oreille je me penchais et murmurais : « Ou je mise sur ton bon sens. Bien naïf celui qui croit pouvoir profiter de moi sans en subir les conséquences. » Mon souffle demeurait néanmoins le sifflement glacé du serpent t’intimant cet avertissement. Sur ce, je me reculais lentement. Et lorsque nos regards purent à nouveau se croiser, tu pus voir le mien se mettre à briller. Sur mes traits, plus qu’un sourire, un air malicieux presqu’enfantin se dessinait. Tandis que je gardais une main sur ton épaule, de l’autre, je vins déposer mon index sur le bout de ton nez : « J’ai confiance en toi ! » répétais-je d’une voix cette fois-ci enjouée avant de rompre ton contact et de me rabattre derechef sur ce cocktail qui appelait à être consommé jusqu’à la dernière goutte. Revirement de comportement qui certainement te laisserait pantois. Moi-même, je n’étais certaine de pouvoir l’expliquer. D’étonnant mélange des effets de l’alcool sur moi et une irrépressible envie de jouer que tu avais attisé. À l’instar de tes précédentes simagrées, je me sentais à présent l’âme presque enfantine.
Les règles du jeu je t’expliquais. Les questions je t’avais posé, à ton tour à présent de déjouer les pièges que j’avais caché. Saurais-tu démêler le faux du vrai ? Je me le demandais. D’une certaine curiosité, je me sentais vibrer. Autant je souhaitais te voir perdre, autant j’éprouvais une vague impatience à t’entendre argumenter tes choix. Quelle image avais-tu de moi ? Pour grande partie, je m’en doutais. Dans le détail, tu me le révèlerais. Je trouvais ce nouveau jeu vraiment distrayant. Un jeu que tu n’aurais assurément pas dû lancer, car à présent, tu te trouvais confronter à mes quatre doigts dressés devant toi. Durant ces quelques instants où tu semblais hésiter, j’en profiter pour me délecter de quelques nouvelles gorgées de ce cocktail que tu avais décidément bien fait de commander. Et déjà, j’oubliais de me méfier du goût trompeur d’une boisson masquant sa teneur en alcool… Puis, tu te décidas enfin. Pour éliminer une option tout du moins : la première. Au contact de ton index sur le mien, je ne saurais expliquer ce léger frisson chaud qui me parcourut. À défaut d’ôter spontanément ma main, je résistais. Discrètement, mes lèvres je pinçais, et mon regard posé sur nos doigts je remontais jusqu’à ton visage, où il ne tarda à rencontrer le tien. J’approuvais que tu ne daigne me cataloguer comme une femme vénale à ce point. Comme peut-être un soupçon méritante de la place que je tenais. Si ce n’était celle d’égérie, au moins celle de présidente qui en aucune façon ne m’avait jamais été accordée grâce à un appui quelconque. À moins que ta véritable pensée fut que je sois trop coincée, bien que tu n’argumentais en ce sens… jusqu’à la suite de tes dires. Ceux que tu prononçais en soutenant me regard. D’instinct, si ma main ne bougeait, le haut de mon égard manifestait un léger recul. Pourquoi rappelais-tu un moment aussi gênant ? Plus que l’alcool, je sentis le feu de l’embarras s’emparer de mes joues. Je ne voulais pas… me remémorer mentalement… cette scène… Légèrement, j’en tremblais. Car je voulais tempêter mais ce terrain était bien celui sur lequel je perdais mes moyens.
Fort heureusement, mon trouble se dissipa lorsque tu continuas. Comme si de rien n’était. Pour toi, tout cela ne représente rien. Combien de filles as-tu allongées ainsi sur ton lit ? Par « accident » ? N’était-ce pas au contraire un procédé bien élaboré pour tenter d’exploiter toute situation où une femme se trouverait dans ta chambre ? Je détestais être une parmi toutes les autres. Je détestais cette façon dont tu me considérais. Et un nouveau doute, tu ne tardais pas à attiser dans mon esprit. Si brièvement, je me satisfaisais au constat que comme attendu, tu tombais dans le piège tendu, que je pus remercier finalement cette pointe de colère d’empêcher un fin sourire victorieux de s’étirer sur mes lèvres, ce que tu ajoutas encore une fois me crispa. Presque m’angoissa. En effet, je passais que trop de toi avec toi, car assurément, tu ne pouvais parler que de ta personne. Avec nul autre homme avais-je passé la nuit, avais-je suivi dans un bar… À l’exception peut-être de l’un de mes colocataires mais si nous partagions notre chambre cela n’était de notre choix. Bien que je me serais volontiers passée de celle partagée dans la tienne ! Ce qui me troubla, ce que mon regard refléta ce fut bien la vague appréhension tandis que tu évoquais que peut-être certaines pensées pourraient se tramer dans ta tête. Je me contrefichais bien, présentement de ce que mes grands-parents pourraient en penser, quant à mon père s’il m’avait envoyé ici ce fut bien pour que je me forge ma propre expérience en toutes circonstances. Un gage, en vérité, de toute sa confiance qu’en sa fille il avait placé. Non ce qui me préoccupa ce fut tes pensées à toi. Me lançais-tu un avertissement ? Lançais-tu un appât afin de tester si j’étais prête à mordre à l’hameçon ? Quelle avait été ta véritable intention en m’amenant ici ? Après l’évocation de notre chute dans ton lit, essayais-tu de me faire comprendre tes attentes ? Des attentes qu’assurément, je ne pourrais ni ne comptais satisfaire !
De plus en plus ardemment, je luttais. Je résistais pour ne pas te retirer ma main. Ou plutôt l’élancer afin d’asséner ta joue d’une gifle. Mon coeur se serrait. Une légère entaille s’y formait, c’était avec confiance que je t’avais suivi jusqu’ici, me serais-je trompée ? Encore une fois ? Pourquoi la plaçais-je chaque fois en toi en risque de me couper ? Pourquoi devais-je passer chaque fois par tous les émois lorsque j’étais avec toi ? Ma respiration s’accélérait. Si tu l’observais, tu remarquerais le changement de rythme soulevant ma poitrine de manière un peu plus prononcée. J’aurais pu t’annoncer momentanément ta défaite, mais je m’obstinais. Les cartes je brouillais car suite à ton erreur, ne te donnerais la clé de cette énigme. Attendre ton choix final me permettrait juste d’en savoir un peu plus sur les images toutes faites que tu avais de ma personne. C’était, sans doute à ton insu, en cet instant face à un mur de glace emprisonnant le feu que tu te tenais. Cependant, tu parvins soudainement à faire fondre la glace derechef, par ton attitude et par tes gestes. Tout à coup, tu gémissais. Sous mes yeux incrédules, tu t’agitais tel un enfant bougon mais insistant. Quel genre de comportement était-ce ? Jouais-tu véritablement à l’enfant ? Etais-tu déjà ivre alors que tu te vantais précédemment de ta résistance aux effets de l’alcool ? N’avais-tu donc fait que pavaner ? Alors, des paupières je clignais. Face à cette scène je ne savais comment réagir. Devais-je soupir ? M’agacer ? Rire ? Rien de spontané ne me venait. Seul un sursaut s’empara de moi lorsque ta joue tu déposas sur mon épaule. Mes yeux s’entrouvrirent de plus bel. Je me figeais. Mon coeur s’arrêtait. Mon esprit aussi semblerait-il. Je ne comprenais et perdais toute maitrise de mes réactions. Perdue face à ton attitude désemparante. Et tes mots, comment devais-je les interpréter ? Dingue ? Dans quel sens ? Néanmoins, si ta tête tu n’avais en cet instant retiré, ce fut mon épaule en support qui s’y serait dérobée. Certes, mon intention d’embrouiller ton esprit n’était innocente. Je me plaisais à te tourmenter avec un choix de solution que tu n’aurais résoudre, bien que tu manifestais probablement encore plus de difficultés que je n’aurais cru. Même si comme attendu, tu ne croyais qu’en deux des éventualités. Les deux plus sages forcément. En conséquence, mon égo tu froissais quelque peu. Arasée de cette représentation erronée de ma personnalité. Aurais-je aimé que tu me surprennes et ne décèle la vérité ? Aurais-je pu trouver un gout agréable à une telle défaite ? Sur le principe, j’obtenais satisfaction alors pourquoi ne m’en délectais-je pas autant que d’accoutumé ? Fut-ce l’alcool qui maintenait mon esprit dans un voile brumeux ?
Sage, de ta propre bouche tu prononçais le mot. Par ce biais, tu revenais et rayais ta précédente allusion quant à mon mauvais comportement, insouciant, en te fréquentant. Au coin de mes lèvres, un sourire germait… Coupé dans son élan lorsque tu formulais mes ressentiments potentiels à ton égard. Une nouvelle fois, encore, comme un cycle inévitable, mon esprit trébuchait. Il tombait. Mon coeur souffrait. Sans me l’expliquer j’étais peinée que tu puisses le penser. Que tu restes encore fixé sur ce rejet que j’avais parfois éprouvé. Je te t’avais témoigné aussi bien verbalement que physiquement. Ma bouche s’entrouvrit comme si j’avais eu l’intention de te rassurer à ce sujet, mais je n’en fus capable. De ton propre chef, tu balayas cette réflexion et étrangement, je ne trouvais le courage d’y revenir. Non, je te suivais plutôt dans la reprise de notre jeu de question qui se rapprochait de ta conclusion. Ainsi, tu choisissais la deuxième option comme étant la bonne. Néanmoins, je remarquais que tu te préparais d’ores et déjà à devoir ingérer le shooter du perdant. Pressentais-tu ton erreur de jugement ? Pensais-tu vraiment que la quatrième serait la bonne mais ne la tentait car trop évidente ? Franchement, je ne savais laquelle était la plus vexante. Que tu sous-estimes mes capacités intellectuelles ou que tu me prennes tant pour la gentille petite-fille si docile. N’avais-tu pourtant pas été témoin du fol amour sévissant entre ma grand-mère et moi ? À croire que je paraissais si soumise… Mes sourcils froncés, je laissais quelques instants en suspend. Progressivement ma main je tendis en direction de la ligne de shooter. Allais-je me saisir d’un et l’ingérer car tu aurais gagné ? Finalement, mes traits se détendirent et je t’offrais un sourire dont tes yeux ne pourraient que se ravir. « Perdu. » De mes lèvres étirées avec charme, la sentence émana. Froide comme le glas. Et ma main montait à la tienne, tenant ton shooter que je t’incitais alors à porter à tes lèvres. Malgré tout, en te regardant l’avaler, je parvenais à savourer une once du plaisir de ma victoire. Ta défaite était si prévisible. Et j’avais bien veiller à ne pas laisser transparaitre d’indices. Je m’étais retenue de rétorquer parfois, pour ne pas interrompre ta réflexion et par le même biais d’indiquer quelques pistes à suivre.
Pendant que tu avalais ton shooter, je me saisissais de mon cocktail, en absorbant encore quelques gorgées. Celui-ci ne ferait pas bien long feu. Puis, la paille j’ôtais d’entre mes lèvres afin, non pas de te donner la bonne réponse car jamais tu ne le saurais, mais au moins corriger ton erreur puisque tu savais qu’au moins celle que tu avais choisi était fausse : « Sache néanmoins, que le niveau scolaire de Singapour est encore plus ardu qu’en Corée du Sud. Nous cultivons le mérite et l’excellence. Et si je n’avais été accepté là-bas, cette toute une promotion de lycéens qui auraient été refusé. » Le port droite et fière, un soupçon hautaine, ma voix ne cachait comme ton choix pouvait être vexant. Autant que ton ignorance au sujet de mon pays. Par sa petitesse, la cité-état semblait que trop souvent négligé, surtout face au géant chinois, mais n’était-ce pas aussi une réaction de jalousie face à sa réussite ? Mon regard te témoignait à quel point je désapprouvais ton erreur de jugement. Après t’être vanter sur tes propres résultats, oserais-tu te considérer plus intelligent que je ne l’étais ? Afin d’apaiser cette légère animosité qui m’habitait, je me délectais d’une nouvelle gorgée avant de reprendre, toujours un peu froidement ou du moins sérieusement : « Quant à mon imprudence de passer la nuit et trainer les bars avec toi… » Je tendis le bras jusqu’à la table où je reposais mon verre. Puis, le regard légèrement baissé, vers toi, je me tournais. Mes mains je joignais au dessus de mes cuisses, mes index se rencontrant timidement, et lentement, mes yeux je relevais. Brillants, innocents, accompagnés d’une voix à la douceur empreinte de sincérité qui te confessa : « Je te fais confiance, voyons. » Évidemment, je ne le pensais. Ou peut-être que si, mais jamais je ne te l’avouerais. Exceptionnellement, je te mentais, te manipulais sans te détester pour autant ? Mais était-ce véritablement un mensonge ?
Seule certitude que je conservais, actuellement : je jouais ! Timidement, tendrement, mes bras venaient entourer tes épaules. Je me rapprochais. Je t’enlaçais avec une proximité limitée par la timidité feinte. Même si mon coeur battait bruyamment, incapable de véritable étreindre ma proie comme un serpent de sang froid. D’une main, le bout de mes doigts je déposais sur ta nuque. À ton oreille je me penchais et murmurais : « Ou je mise sur ton bon sens. Bien naïf celui qui croit pouvoir profiter de moi sans en subir les conséquences. » Mon souffle demeurait néanmoins le sifflement glacé du serpent t’intimant cet avertissement. Sur ce, je me reculais lentement. Et lorsque nos regards purent à nouveau se croiser, tu pus voir le mien se mettre à briller. Sur mes traits, plus qu’un sourire, un air malicieux presqu’enfantin se dessinait. Tandis que je gardais une main sur ton épaule, de l’autre, je vins déposer mon index sur le bout de ton nez : « J’ai confiance en toi ! » répétais-je d’une voix cette fois-ci enjouée avant de rompre ton contact et de me rabattre derechef sur ce cocktail qui appelait à être consommé jusqu’à la dernière goutte. Revirement de comportement qui certainement te laisserait pantois. Moi-même, je n’étais certaine de pouvoir l’expliquer. D’étonnant mélange des effets de l’alcool sur moi et une irrépressible envie de jouer que tu avais attisé. À l’instar de tes précédentes simagrées, je me sentais à présent l’âme presque enfantine.
(c) DΛNDELION
Invité
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Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Dim 4 Fév - 8:46 Citer EditerSupprimer
« Is something stimulating what I really want?
Don’t stop on instinct,
An improvised line is for the best, so
come on, shout it out! »
Night under control... or not
Free yourself cutie
Free yourself cutie
Perfect HaRa
« Is something stimulating what I really want?
Don’t stop on instinct,
An improvised line is for the best, so
come on, shout it out! »
Tel un animal en cage cherchant une échappatoire, je tournais en rond, le museau reniflant ci et là à la recherche d’un indice, aussi minime et infime fut-il. Encore et encore, inlassablement pendant que, maître du jeu que tu étais, tu me regardais faire de haut avec attention. Nulle indication ne passerait le seuil de tes lèvres, pas un regard pouvant m’aider dans ma quête. J’étais seul face à un problème pour lequel je n’avais les connaissances nécessaires. Alors, naturellement, je me préparais à perdre, une défaite cuisante et prévisible. Le shooter entre les doigts, les pupilles focalisées sur tes traits parfaits, j’attendais ton verdict avec une certaine impatience malgré tout. A moins que mon envie de n’abréger ce moment fut pour te voir savourer ta victoire comme il le fallait ? Pour t’offrir la joie de prononcer ce mot que tout compétiteur haïssait mais qui, bizarrement, dans cette situation, avec toi, ne laissait un sentiment aussi amer que dans beaucoup d’autres ? Il ne ferait naître qu’une curiosité plus grandissante, envahissante, encore pour ta personne, un intérêt particulier et singulier. Déjà à cet instant, je pouvais sentir ses racines prendre formes pour fermement s’installer en moi, naissant seulement de ce suspens que tu travaillais avec professionnalisme. Mais soudainement, la donne changeait : un espoir naissait. Quittant tes traits, mon regard suivait tes doigts vers cette rangée de shooter. L’assurance de ma défaite tremblait, le doute s’installait sur mon visage, mêlé à une pointe d’incompréhension. De la rangée de boissons à ton visage, je ne savais lequel je devais regarder, sur lequel me concentrer pour accueillir le résultat de l’épreuve. Mais enfin, le moment tant attendu arrivait, ton sourire ne me le prouvait-il pas ? Je n’avais que j’avais 25% de chance de réussite, celle-ci passait à un tiers si on comptait que j’étais sûr que la première ne pouvait être vraie. Néanmoins, cela restait faible et, me connaissant, la probabilité que je sois sur le bon tiers s’avérait relativement basse. Tout comme celle que tu puisses d’une quelconque façon être heureuse de me voir réussir ce test d’ailleurs. N’étais-tu resté de marbre face à moi pour cela ? N’avais-tu compliqué les réponses dans ce but ? Me voir perdre et me savoir m’interroger un peu plus sur ta personne encore que ce n’était le cas déjà mais sans possibilités de réponses en retour. Alors, lorsqu’enfin ce mot passait tes lèvres, je ne savais être surpris. Je ne pouvais que t’offrir un sourire résigné bien que dans mes iris se mettait naturellement à briller de l’intérêt.
Mon esprit précédemment sur pause recommençait à examiner les réponses une à une, évaluant les probabilités que tu sois capable d’être changée d’université pour mauvais comportement. Cherchant à t’imaginer comme une fille sage et soumise avec tes grands parents, à compter bien entendu que ce ne soit ceux que j’avais pu apercevoir au travail. Cela me paraissait peu probable. Avant que ma réflexion je ne puisse pousser plus loin, celle-ci se voyait interrompue par la légère pression que tu exerçais sur mon verre. Me pensais-tu capable d’oublier de boire ma punition ? C’était mal me connaître. Rapidement, le verre j’amenais à mes lèvres pour l’avaler sans peine bien que mes sourcils eurent un léger reflexe de se froncer quelques secondes. Le contenant je reposais sur la table immédiatement, avec la vieille habitude de le mettre à l’envers, comme si tu étais du genre à vouloir faire une pyramide avec des shooters vides… Face à toi de nouveau je me tournais, alors qu’à une question je réfléchissais approximativement… dix secondes. En effet, mon attention se trouvait soudainement captivée par une chose bien plus intéressante, bien plus distrayante : toi. Comme si mes réflexions précédentes n’étaient passés dans l’oreille d’une sourde, te voilà à m’expliquer la différence de niveau entre ta terre natale et celle d’accueil. Mais à t’entendre, je ne comprenais ta décision de venir étudier en Corée du Sud. N’était-ce mieux pour toi de rester là-bas et d’être diplômée d’une excellente université si tu pouvais te le permettre ? Si curieux j’étais, je n’en oubliais pas moins l’affront que je devais avoir fait à ta personne en choisissant cette option. Ta voix, ta posture, tout chez toi n’était-il pas clairement en train de me démontrer combien tu nous étais supérieure et, qu’inévitablement, nous devrions être reconnaissant de ta présence parmi nous ? Néanmoins, je n’étais le genre de personne à le prendre au sérieux, t’accordant un simple regard qui t’indiquait que j’avais bien compris la leçon. Jamais plus de ma vie je ne devais remettre ton pays en doute face à toi et jamais plus je ne le ferais !
De mon cocktail je me saisissais pour en boire une gorgée distraitement, mon regard s’attardant dans la salle alors que mon esprit était concentré sur une question à te poser. Le plastique de la paille je mordillais de mes incisives délicatement alors que je venais à chercher quelque chose qui pourrait t’intéresser, te rendre curieuse à mon propos. Tout et n’importe quoi… De la plus petite futilité à un détail important de ma vie. Mon travail ? Mes passions ? Mes envies ? Les études ? Soudainement une idée me venait en tête mais, pour que cela puisse t’intéresser, il faudrait que tu puisses avoir rien qu’un soupçon d’intérêt pour ma personne… Chose qui semblait n’être qu’un fantasme, un rêve éphémère et totalement enfantin… Un soupir je poussais doucement alors que de nouveau, un détail de mon raisonnement de tout à l’heure tu semblais vouloir soulever : ta présence à mes côtés dans un bar. Quittant la salle des yeux, tout mon intérêt je t’offrais encore une fois, sans pourtant autant lâcher ce pauvre plastique des dents. A croire qu’il méritait d’être puni de se trouver à cette table à cet instant précis. Mais mes mouvements de torture j’arrêtais soudainement, le libérant même de l’emprise de mes dents pour me reculer de la table un peu plus. Tourné vers toi, j’observais avec incompréhension et beaucoup de méfiance ton comportement. Une attitude timide, presque renfermée, des iris brillants ; tout semblait digne d’un film. Y compris cette voix que tu empruntais, s’écoulant dans une douceur surnaturelle jusqu’à mes oreilles. Jouais-tu volontairement ou avais-tu trop bu déjà ? A ta boisson je jetais un œil, constatant combien elle avait diminué… Beaucoup diminué pour quelqu’un qui ne tenait l’alcool. Alors tu étais déjà rentrée dans cette phase où tout le monde devenait étrange après avoir bu ? Où le monde prononçait nombre inepties sous l’effet de la boisson sans que jamais nous ne puissions savoir qui de l’honnêteté ou l’ivresse était le plus expressif. Dans ton cas, c’était exactement la même chose. J’étais tout bonnement incapable de croire en cette phrase, ces mots que tu formulais après avoir tant bu, d’une façon si anormale venant de toi. « Premièrement, tu n… »
Tu ne devrais pas.
Pourtant cette phrase je ne parvenais à finir, les mots m’échappaient. L’idée même d’essayer de t’éloigner semblait s’envoler dans les abysses de mon conscient, comme si elle n’avait jamais existé. Comme tout autre chose qui pouvait traverser mon esprit à cet instant d’ailleurs. Mes pensées n’étaient que néant, vide absolu, dénué de matières alors que mon corps se figeait instinctivement. Seule la main la plus proche de ta personne osait un mouvement : celui de se poser sur ton genou suite à ton rapprochement. Le temps semblait lui aussi se stopper à cet instant, notre environnement j’oubliais bien aisément. L’alcool me rendait-il aussi sensible aux charmes d’une femme ? J’avais bien du mal à l’imaginer, mais qu’elle autre explication pouvais-je fournir pour expliquer ce sentiment ? Dans ma poitrine, mon cœur s’emballait, s’imposait. Plus fort et puissant qu’à son habitude, irrégulier et presque angoissant tant il semblait n’en faire qu’à lui-même. Il semblait prendre possession de mon être tout entier sans que celui-ci n’arrive à se réchauffer pour autant, bien au contraire : il se refroidissait, sans jamais frissonner. Sur tes lèvres mes iris se posaient dans un premier temps inconsciemment tandis que ton visage tu approchais sans que je n’ose faire le moindre geste. Aurais-je été moi-même que certainement, ces pulpes je t’aurais dérobé et cette simple pensée me tirait vers d’autres biens moins contrôlables. Bien moins innocentes. Finalement… Peut-être n’étais-je pas bien différents de tous ces chiens errants qui t’offraient multiples mots doux pour te posséder rien qu’une nuit. La seule différence que je pouvais trouver néanmoins était que je ne souhaitais te voir comme conquête d’un soir, un simple nom perdu dans une liste bien trop longue ou un souvenir auquel je penserais de temps à autre pendant qu’une autre se trouverait entre mes bras. En haut de cette liste je voulais te voir figurer en reine, bien au-dessus de toutes ces autres déjà oubliées et si fades en comparaison. D’un soir, je ne saurais certainement me contenter pour épancher cette soif de te posséder. Je voulais te conquérir, te faire mienne sans avoir à te mettre en cage, sans avoir à placer de piège pour te forcer à rester. Que tu veuilles m’appartenir et que ces souvenirs que représentent les autres, tu les inhibes, les balaies en emplissant mes pensées jour et nuit. Peut-être à cet instant aurais-je du prendre conscience quelque chose ne tournait pas rond avec toi dans les parages. J’aurais dû. Pourtant, je m’enfonçais davantage encore en sentant le bout de tes doigts sur ma nuque. Une seconde, qui semblait durée une éternité, mes paupières je fermais alors que de cette zone que tu touchais provenaient nombres frissons. Naissant de ton touché, tels les ondes provoqués d’une goutte d’eau rencontrant une surface liquide plane et immobile, ils se répandaient à la surface de ma peau ; la refroidissant un peu plus encore qu’elle ne l’était déjà.
Pourtant, rien n’était plus glacé que ta voix à cet instant précis. Comme un seau d’eau froide que l’on me renverserait, tes mots eurent le don de me sortir en grande partie de ce charme qu’inconsciemment tu avais initié. Du moins, j’osais espérer que ce fut inconscient de ta part alors qu’une grande partie de ma conscience tentait de reprendre forme correctement pour pouvoir comprendre le sens de tes mots. Quel genre de mise en garde était-ce là ? Les sourcils froncés, battant des paupières, voilà que je te voyais reculer enfin, le temps pouvait reprendre son cours, les traits vêtus d’un sourire que je n’arrivais à comprendre. La tête encore dans les nuages, je m’étonnais donc même de sentir ton doigt chaud sur le bout de mon nez, me mettant à loucher dans un premier temps avant de poser mon regard brillant sur la pulpe de tes lèvres. Avant que mon esprit ne recommence à s’égarer, de nouveau tu me jetais un seau d’eau glacé en prononçant ces quelques mots. Tu avais confiance en moi ? Les lèvres entrouvertes, me voilà choqué de t’entendre prononcer ce genre de propos une nouvelles fois mais de façon plus enthousiaste qu’avant. Devais-je conclure que… tu m’avais friendzoné ? Sans que je m’en rende compte ? J’étais devenu un être dénué de tout appareil reproducteur et d’envies sexuelles à tes yeux ? J’avais le sentiment d’être tiré dans les tréfonds de l’Enfer en une fraction de seconde alors que, de ton côté, tu semblais te délecter de l’alcool présent sur notre table. Comme si de rien était… Quel être cruel tu étais. D’un shooter je me saisissais alors pour faire passer la nouvelle, même si je n’avais perdu à notre jeu ou quoi que ce soit d’autre. J’avais juste besoin d’un goût horrible dans la bouche pour noyer cette amertume dans laquelle mon cœur était plongé. D’ailleurs, les bulles de mon cocktail m’aideraient grandement elles-aussi ! Alors je m’en saisissais, aspirant une gorgée avant de grimacer. Je détestais vraiment les boissons pétillantes surtout quand je désirais boire plus rapidement qu’à mon habitude…
Jouant avec ma paille, vers toi j’osais un coup d’œil furtif. Dans quel état d’esprit étais-tu vraiment ? Que devais-je comprendre de tes mots ? Principales interrogations de mon esprit, brusquement, tes propos précédents prenaient sens dans celui-ci, comme la lumière qui venait illuminer l’obscurité, une couleur vive dans un monde de noir et blanc. Tu ne m’avais classé comme panda de ta vie, loin de là, tu me jugeais simplement assez malin pour ne pas te faire boire à outrance pour en profiter ensuite. Je ne savais si je devais être content d’être classé comme un pervers intelligent et gentil dans ton esprit mais au moins, je n’avais pas perdu une partie de mon anatomie à laquelle je tenais beaucoup ! Et ça, c’était assez pour me permettre de retrouver le sourire. Vers toi je me penchais même, un bras sur tes épaules alors que sur ta joue je déposais un baiser aussi innocent que celui dont tu m’avais gratifié à Halloween. Ce n’était qu’un juste retour des choses, non ? « Je ne sais pas si c’est vrai, mais au cas où : merci de me faire confiance. » Sur tes cheveux je déposais ma main un instant, t’offrant une très légère caresse, pour me reculer ensuite, conscient que tu n’appréciais le contact physique. Du moins avec moi en règle générale, quand d’alcool tu n’avais ingéré avant. Peut-être que cela changerait avec ce que tu avais bu ? Mais comme le laissais suggérer mon rôle de chaperon pour la soirée : je n’allais en profiter. Parce que ta confiance était à gagner, que, si je l’avais, je ne voulais la perdre pour rien au monde. Je voulais te prouver que tu pouvais croire en moi, t’appuyer sur moi en cas de besoin, que jamais tes faiblesses je n’utiliserais d’une façon quelconque.
Parlant de faiblesse, je me décidais à reprendre notre jeu précédent. Alors d’un shooter je m’emparais pour te le tendre d’un air le plus angélique possible. La tête légèrement penchée sur le côté, un sourire aux lèvres, devais-je avouer que la question que je m’apprêtais à te poser m’avait été soufflée par un drôle d’oiseau un soir ? Ta réponse là-bas je me souvenais, mais que répondrais-tu ici ? « Promis je serais gentil avec toi. » La douceur dans ma voix, ce ton un brin plus grave que j’utilisais si rarement, te convaincraient-ils peut-être du contraire mais j’étais curieux d’avoir réponse à cette interrogation malgré tout. « D’après toi, qu’elle est la chose que j’aime le plus au monde ? Celle qui fait battre mon cœur. » Ce dernier je tapotais de la main d’ailleurs à son évocation alors que je me souvenais soudainement qu’une des raisons de ses battements se trouvaient juste sous mes yeux… Alors je prenais une grande inspiration pour t’offrir une liste de quatre éléments moi aussi, puisque tu semblais aimer offrir une chance sur quatre de réussite à ton adversaire pour ce jeu. Je n’étais nullement rancunier, je désirais simplement que ce soit juste pour nous deux, avec le même taux de réussite et d’erreur possible. « La première : les animaux. C’est la raison pour laquelle je travaille pour garder des animaux comme Jethro, que je les gâte et leur offre autant d’amour dès que je peux. » Mon index je levais une fois la proposition faite, sachant qu’à voir mon comportement avec nos compagnons à quatre pattes cette solution semblait la plus facile. Mon majeur suivait le mouvement alors pour la seconde option. « La deuxième : les jeux vidéo. C’est pour ça que je suis en informatique et plus précisément en développement et programmation. » Vu le nombre d’heures passées dans ma chambre, bon nombre de gumiho devaient me croire nolife ou, dans le meilleur des cas, comme un geek amoureux de son pc. Ne l’avais-tu pas vu d’ailleurs ? Ce clavier mécanique, cette tour, cette souris, tout un matériel que je n’avais besoin si de la simple programmation je faisais. « Troisième option : Les sports extrêmes. Pour te sentir libre, léger et en vie alors que tu joues avec la mort trop régulièrement pour être considéré comme sain. » En formulant cette idée, mon annulaire je levais, rapidement suivi de mon auriculaire inconsciemment. Sans doute ne verrais-tu même pas cette option comme possible, après tout je ne la criais sur tous les toits… Bien qu’il pouvait m’arriver d’en visiter plus que beaucoup d’autres personnes. « Et enfin : l’alcool. Ça rend stupide, heureux et inconscient. En plus de parfois, te donner le sentiment que tu peux faire tout ce que tu veux parce que ça craint rien. » Et ça donne des idées déplacées et envie d’une femme qu’on ne peut avoir parce qu’on veut la voir craquer en première d’elle-même. Mais ça tu n’avais très certainement pas à le savoir… Pas après avoir placé ta confiance en moi qui plus est. Alors pouvais-tu continuer à me voir comme un homme qui n’avait d’arrière-pensée à ton égard bien que je n’attendais qu’une chose : que tu te trouves entre mes bras ? En attendant, je continuerais à te découvrir au fil du temps, à succomber à tes charmes jour après jour et, petit à petit, à t’offrir un cœur que je désirais égoïstement garder pour moi.
Mon esprit précédemment sur pause recommençait à examiner les réponses une à une, évaluant les probabilités que tu sois capable d’être changée d’université pour mauvais comportement. Cherchant à t’imaginer comme une fille sage et soumise avec tes grands parents, à compter bien entendu que ce ne soit ceux que j’avais pu apercevoir au travail. Cela me paraissait peu probable. Avant que ma réflexion je ne puisse pousser plus loin, celle-ci se voyait interrompue par la légère pression que tu exerçais sur mon verre. Me pensais-tu capable d’oublier de boire ma punition ? C’était mal me connaître. Rapidement, le verre j’amenais à mes lèvres pour l’avaler sans peine bien que mes sourcils eurent un léger reflexe de se froncer quelques secondes. Le contenant je reposais sur la table immédiatement, avec la vieille habitude de le mettre à l’envers, comme si tu étais du genre à vouloir faire une pyramide avec des shooters vides… Face à toi de nouveau je me tournais, alors qu’à une question je réfléchissais approximativement… dix secondes. En effet, mon attention se trouvait soudainement captivée par une chose bien plus intéressante, bien plus distrayante : toi. Comme si mes réflexions précédentes n’étaient passés dans l’oreille d’une sourde, te voilà à m’expliquer la différence de niveau entre ta terre natale et celle d’accueil. Mais à t’entendre, je ne comprenais ta décision de venir étudier en Corée du Sud. N’était-ce mieux pour toi de rester là-bas et d’être diplômée d’une excellente université si tu pouvais te le permettre ? Si curieux j’étais, je n’en oubliais pas moins l’affront que je devais avoir fait à ta personne en choisissant cette option. Ta voix, ta posture, tout chez toi n’était-il pas clairement en train de me démontrer combien tu nous étais supérieure et, qu’inévitablement, nous devrions être reconnaissant de ta présence parmi nous ? Néanmoins, je n’étais le genre de personne à le prendre au sérieux, t’accordant un simple regard qui t’indiquait que j’avais bien compris la leçon. Jamais plus de ma vie je ne devais remettre ton pays en doute face à toi et jamais plus je ne le ferais !
De mon cocktail je me saisissais pour en boire une gorgée distraitement, mon regard s’attardant dans la salle alors que mon esprit était concentré sur une question à te poser. Le plastique de la paille je mordillais de mes incisives délicatement alors que je venais à chercher quelque chose qui pourrait t’intéresser, te rendre curieuse à mon propos. Tout et n’importe quoi… De la plus petite futilité à un détail important de ma vie. Mon travail ? Mes passions ? Mes envies ? Les études ? Soudainement une idée me venait en tête mais, pour que cela puisse t’intéresser, il faudrait que tu puisses avoir rien qu’un soupçon d’intérêt pour ma personne… Chose qui semblait n’être qu’un fantasme, un rêve éphémère et totalement enfantin… Un soupir je poussais doucement alors que de nouveau, un détail de mon raisonnement de tout à l’heure tu semblais vouloir soulever : ta présence à mes côtés dans un bar. Quittant la salle des yeux, tout mon intérêt je t’offrais encore une fois, sans pourtant autant lâcher ce pauvre plastique des dents. A croire qu’il méritait d’être puni de se trouver à cette table à cet instant précis. Mais mes mouvements de torture j’arrêtais soudainement, le libérant même de l’emprise de mes dents pour me reculer de la table un peu plus. Tourné vers toi, j’observais avec incompréhension et beaucoup de méfiance ton comportement. Une attitude timide, presque renfermée, des iris brillants ; tout semblait digne d’un film. Y compris cette voix que tu empruntais, s’écoulant dans une douceur surnaturelle jusqu’à mes oreilles. Jouais-tu volontairement ou avais-tu trop bu déjà ? A ta boisson je jetais un œil, constatant combien elle avait diminué… Beaucoup diminué pour quelqu’un qui ne tenait l’alcool. Alors tu étais déjà rentrée dans cette phase où tout le monde devenait étrange après avoir bu ? Où le monde prononçait nombre inepties sous l’effet de la boisson sans que jamais nous ne puissions savoir qui de l’honnêteté ou l’ivresse était le plus expressif. Dans ton cas, c’était exactement la même chose. J’étais tout bonnement incapable de croire en cette phrase, ces mots que tu formulais après avoir tant bu, d’une façon si anormale venant de toi. « Premièrement, tu n… »
Tu ne devrais pas.
Pourtant cette phrase je ne parvenais à finir, les mots m’échappaient. L’idée même d’essayer de t’éloigner semblait s’envoler dans les abysses de mon conscient, comme si elle n’avait jamais existé. Comme tout autre chose qui pouvait traverser mon esprit à cet instant d’ailleurs. Mes pensées n’étaient que néant, vide absolu, dénué de matières alors que mon corps se figeait instinctivement. Seule la main la plus proche de ta personne osait un mouvement : celui de se poser sur ton genou suite à ton rapprochement. Le temps semblait lui aussi se stopper à cet instant, notre environnement j’oubliais bien aisément. L’alcool me rendait-il aussi sensible aux charmes d’une femme ? J’avais bien du mal à l’imaginer, mais qu’elle autre explication pouvais-je fournir pour expliquer ce sentiment ? Dans ma poitrine, mon cœur s’emballait, s’imposait. Plus fort et puissant qu’à son habitude, irrégulier et presque angoissant tant il semblait n’en faire qu’à lui-même. Il semblait prendre possession de mon être tout entier sans que celui-ci n’arrive à se réchauffer pour autant, bien au contraire : il se refroidissait, sans jamais frissonner. Sur tes lèvres mes iris se posaient dans un premier temps inconsciemment tandis que ton visage tu approchais sans que je n’ose faire le moindre geste. Aurais-je été moi-même que certainement, ces pulpes je t’aurais dérobé et cette simple pensée me tirait vers d’autres biens moins contrôlables. Bien moins innocentes. Finalement… Peut-être n’étais-je pas bien différents de tous ces chiens errants qui t’offraient multiples mots doux pour te posséder rien qu’une nuit. La seule différence que je pouvais trouver néanmoins était que je ne souhaitais te voir comme conquête d’un soir, un simple nom perdu dans une liste bien trop longue ou un souvenir auquel je penserais de temps à autre pendant qu’une autre se trouverait entre mes bras. En haut de cette liste je voulais te voir figurer en reine, bien au-dessus de toutes ces autres déjà oubliées et si fades en comparaison. D’un soir, je ne saurais certainement me contenter pour épancher cette soif de te posséder. Je voulais te conquérir, te faire mienne sans avoir à te mettre en cage, sans avoir à placer de piège pour te forcer à rester. Que tu veuilles m’appartenir et que ces souvenirs que représentent les autres, tu les inhibes, les balaies en emplissant mes pensées jour et nuit. Peut-être à cet instant aurais-je du prendre conscience quelque chose ne tournait pas rond avec toi dans les parages. J’aurais dû. Pourtant, je m’enfonçais davantage encore en sentant le bout de tes doigts sur ma nuque. Une seconde, qui semblait durée une éternité, mes paupières je fermais alors que de cette zone que tu touchais provenaient nombres frissons. Naissant de ton touché, tels les ondes provoqués d’une goutte d’eau rencontrant une surface liquide plane et immobile, ils se répandaient à la surface de ma peau ; la refroidissant un peu plus encore qu’elle ne l’était déjà.
Pourtant, rien n’était plus glacé que ta voix à cet instant précis. Comme un seau d’eau froide que l’on me renverserait, tes mots eurent le don de me sortir en grande partie de ce charme qu’inconsciemment tu avais initié. Du moins, j’osais espérer que ce fut inconscient de ta part alors qu’une grande partie de ma conscience tentait de reprendre forme correctement pour pouvoir comprendre le sens de tes mots. Quel genre de mise en garde était-ce là ? Les sourcils froncés, battant des paupières, voilà que je te voyais reculer enfin, le temps pouvait reprendre son cours, les traits vêtus d’un sourire que je n’arrivais à comprendre. La tête encore dans les nuages, je m’étonnais donc même de sentir ton doigt chaud sur le bout de mon nez, me mettant à loucher dans un premier temps avant de poser mon regard brillant sur la pulpe de tes lèvres. Avant que mon esprit ne recommence à s’égarer, de nouveau tu me jetais un seau d’eau glacé en prononçant ces quelques mots. Tu avais confiance en moi ? Les lèvres entrouvertes, me voilà choqué de t’entendre prononcer ce genre de propos une nouvelles fois mais de façon plus enthousiaste qu’avant. Devais-je conclure que… tu m’avais friendzoné ? Sans que je m’en rende compte ? J’étais devenu un être dénué de tout appareil reproducteur et d’envies sexuelles à tes yeux ? J’avais le sentiment d’être tiré dans les tréfonds de l’Enfer en une fraction de seconde alors que, de ton côté, tu semblais te délecter de l’alcool présent sur notre table. Comme si de rien était… Quel être cruel tu étais. D’un shooter je me saisissais alors pour faire passer la nouvelle, même si je n’avais perdu à notre jeu ou quoi que ce soit d’autre. J’avais juste besoin d’un goût horrible dans la bouche pour noyer cette amertume dans laquelle mon cœur était plongé. D’ailleurs, les bulles de mon cocktail m’aideraient grandement elles-aussi ! Alors je m’en saisissais, aspirant une gorgée avant de grimacer. Je détestais vraiment les boissons pétillantes surtout quand je désirais boire plus rapidement qu’à mon habitude…
Jouant avec ma paille, vers toi j’osais un coup d’œil furtif. Dans quel état d’esprit étais-tu vraiment ? Que devais-je comprendre de tes mots ? Principales interrogations de mon esprit, brusquement, tes propos précédents prenaient sens dans celui-ci, comme la lumière qui venait illuminer l’obscurité, une couleur vive dans un monde de noir et blanc. Tu ne m’avais classé comme panda de ta vie, loin de là, tu me jugeais simplement assez malin pour ne pas te faire boire à outrance pour en profiter ensuite. Je ne savais si je devais être content d’être classé comme un pervers intelligent et gentil dans ton esprit mais au moins, je n’avais pas perdu une partie de mon anatomie à laquelle je tenais beaucoup ! Et ça, c’était assez pour me permettre de retrouver le sourire. Vers toi je me penchais même, un bras sur tes épaules alors que sur ta joue je déposais un baiser aussi innocent que celui dont tu m’avais gratifié à Halloween. Ce n’était qu’un juste retour des choses, non ? « Je ne sais pas si c’est vrai, mais au cas où : merci de me faire confiance. » Sur tes cheveux je déposais ma main un instant, t’offrant une très légère caresse, pour me reculer ensuite, conscient que tu n’appréciais le contact physique. Du moins avec moi en règle générale, quand d’alcool tu n’avais ingéré avant. Peut-être que cela changerait avec ce que tu avais bu ? Mais comme le laissais suggérer mon rôle de chaperon pour la soirée : je n’allais en profiter. Parce que ta confiance était à gagner, que, si je l’avais, je ne voulais la perdre pour rien au monde. Je voulais te prouver que tu pouvais croire en moi, t’appuyer sur moi en cas de besoin, que jamais tes faiblesses je n’utiliserais d’une façon quelconque.
Parlant de faiblesse, je me décidais à reprendre notre jeu précédent. Alors d’un shooter je m’emparais pour te le tendre d’un air le plus angélique possible. La tête légèrement penchée sur le côté, un sourire aux lèvres, devais-je avouer que la question que je m’apprêtais à te poser m’avait été soufflée par un drôle d’oiseau un soir ? Ta réponse là-bas je me souvenais, mais que répondrais-tu ici ? « Promis je serais gentil avec toi. » La douceur dans ma voix, ce ton un brin plus grave que j’utilisais si rarement, te convaincraient-ils peut-être du contraire mais j’étais curieux d’avoir réponse à cette interrogation malgré tout. « D’après toi, qu’elle est la chose que j’aime le plus au monde ? Celle qui fait battre mon cœur. » Ce dernier je tapotais de la main d’ailleurs à son évocation alors que je me souvenais soudainement qu’une des raisons de ses battements se trouvaient juste sous mes yeux… Alors je prenais une grande inspiration pour t’offrir une liste de quatre éléments moi aussi, puisque tu semblais aimer offrir une chance sur quatre de réussite à ton adversaire pour ce jeu. Je n’étais nullement rancunier, je désirais simplement que ce soit juste pour nous deux, avec le même taux de réussite et d’erreur possible. « La première : les animaux. C’est la raison pour laquelle je travaille pour garder des animaux comme Jethro, que je les gâte et leur offre autant d’amour dès que je peux. » Mon index je levais une fois la proposition faite, sachant qu’à voir mon comportement avec nos compagnons à quatre pattes cette solution semblait la plus facile. Mon majeur suivait le mouvement alors pour la seconde option. « La deuxième : les jeux vidéo. C’est pour ça que je suis en informatique et plus précisément en développement et programmation. » Vu le nombre d’heures passées dans ma chambre, bon nombre de gumiho devaient me croire nolife ou, dans le meilleur des cas, comme un geek amoureux de son pc. Ne l’avais-tu pas vu d’ailleurs ? Ce clavier mécanique, cette tour, cette souris, tout un matériel que je n’avais besoin si de la simple programmation je faisais. « Troisième option : Les sports extrêmes. Pour te sentir libre, léger et en vie alors que tu joues avec la mort trop régulièrement pour être considéré comme sain. » En formulant cette idée, mon annulaire je levais, rapidement suivi de mon auriculaire inconsciemment. Sans doute ne verrais-tu même pas cette option comme possible, après tout je ne la criais sur tous les toits… Bien qu’il pouvait m’arriver d’en visiter plus que beaucoup d’autres personnes. « Et enfin : l’alcool. Ça rend stupide, heureux et inconscient. En plus de parfois, te donner le sentiment que tu peux faire tout ce que tu veux parce que ça craint rien. » Et ça donne des idées déplacées et envie d’une femme qu’on ne peut avoir parce qu’on veut la voir craquer en première d’elle-même. Mais ça tu n’avais très certainement pas à le savoir… Pas après avoir placé ta confiance en moi qui plus est. Alors pouvais-tu continuer à me voir comme un homme qui n’avait d’arrière-pensée à ton égard bien que je n’attendais qu’une chose : que tu te trouves entre mes bras ? En attendant, je continuerais à te découvrir au fil du temps, à succomber à tes charmes jour après jour et, petit à petit, à t’offrir un cœur que je désirais égoïstement garder pour moi.
(c) DΛNDELION
Invité
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Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Jeu 8 Fév - 11:55 Citer EditerSupprimer
Night under control... or not
Worst Mistake
Worst Mistake
Perfect HaRa
« I’m running out of breath so I stood still
But the wind beckons me and rushes me to you »
But the wind beckons me and rushes me to you »
De la confiance, par la force des choses, depuis un certain déjà j’avais dû me résoudre à en placer en toi. Depuis notre première rencontre et un peu plus à chacune de nos interactions. Les évènements ne m’avaient guère laisser le choix. Néanmoins, jusqu’à présent, tu ne m’avais prouvé concrètement que ce fut à tort. Alors, peut-être que sincèrement, j’en éprouvais à ton égard ? Sinon, aussi téméraire fus-je, t’aurais-je suivi dans ce bar ? Aurais-je accepté de sortir m’aérer l’esprit ? Mieux, te l’aurais-je demander de ma propre bouche ? Certes, tu fus celui apparu devant moi lorsque j’en avais besoin, encore une fois, mais j’aurais pu te repousser, t’ignorer, t’envoyer paître, or je ne l’avais pas fait. Etait-ce paradoxale de dire qu’ici, ce soir, mais pas seulement, au quotidien aussi probablement, je me sentais étrangement aussi à l’aise qu’inlassablement décontenancée en ta présence ? À l’instar de ce geste de plus que tu eus. Au contact de ton bras passant sur mes épaules, surprise, je me contractais. Mon coeur s’emballait. Que faisais-tu ? T’apprêtais-tu à me démontrer que cette confiance tu ne la méritais pas ? Durant une fraction de seconde, je paniquais. Puis, sur ma joue, tes lèvres tu déposais. Je me tétanisais. Mon cerveau court-circuitait, incapable d’analyser, de déduire la réaction adéquate à manifester. Mon visage embrasé, je demeurais pétrifiée tandis que de tes doigts sur mes cheveux, une caresse tu posais. Tu me remerciais. Je ne comprenais. L’instant d’avant, je me persuadais encore de me jouer de toi. Tu le soupçonnais d’ailleurs pourtant tu semblais si sincère dans la douceur de tes mots et de tes gestes. Quand étais-tu devenu si attendrissant ?
Enveloppée par les effets de l’alcool, mon instinct tarda à se manifester. Celui de te fuir. Celui que vraisemblablement, tu anticipas, t’épargnant par la même occasion un rejet aussi brutal que soudain. Une main je plaçais néanmoins sur la joue que tu avais embrassé. Troublée, l’esprit embrouillé, je ne savais plus qu’en penser, en tout point. En revanche, je regagnais un peu contenance lorsqu’un shooter tu me tendais. Sur l’instant, je me rappelais celui que tu avais précédemment ingéré sans raison. Attendais-tu que j’en fasse de même ? Et comment devais-je interpréter alors tes paroles ? Gentil ? De quoi parlais-tu ? Le son de ta voix était-il celui d’un prédateur amadouant sa proie naïve ? Malgré le doute, malgré une once d’appréhension, je ne cédais. Ton regard je soutenais. Mieux, je le défiais, refusant tout signe de mouvement de recul. Et lorsque ta question tu formulas, je me rappelais alors le jeu précédemment initié. Ta gentillesse se rapportait donc à la difficulté du questionnement. Brièvement, je papillonnais des paupières afin de tenter de me concentrer. Le verre de shooter entre les doigts, je t’écoutais. Légèrement, mes sourcils se froncèrent à ton énoncé. Ce qui faisait battre ton coeur ? N’entrions-nous pas un peu trop rapidement dans un sujet fort personnel ? Ou allais-tu m’énumérer quelques inepties en guise de réponse ? La première pourtant ne le fut pas. Une option intéressante, envisageable, je devais admettre à quel point tu témoignais de tendresse à l’égard de Jethro. Le seconde me parut également tout aussi probable. J’avais vu tout ton matériel informatique de mes propres yeux, d’autant que tu ne semblais guère sortir de ta chambre, ce qui inexorablement jouait en défaveur de la troisième suggestion. Celle-ci me fit néanmoins arqué un sourcil. Mon regard jusque là rivé sur tes doigts, je le redressais jusqu’au tien, lui adressa une lueur aussi interrogative que curieuse. Toi, un amateur de sensation forte ? Ne serais-tu pas plus sportif si tel était le cas ? Et qu’entendais-tu par adrénaline ? Si tes mots étaient vrais, jusqu’à quel point aimais-tu flirter avec le danger ? Discrètement, du bout de mes dents, je me mordis légèrement l’intérieur de ma lèvre inférieure. Comme si tu avais su susciter l’appétit de ma curiosité. Cependant alors que la dernière option tu ne tarderais à formuler, je me préparais déjà à la désillusion. Puisque la réponse évidente tu n’avais pas encore évoqué, il ne restait plus que celle-ci : les femmes et le sexe. Sauf que tes propos ne furent tels. L’alcool ? Spontanément, je me redressais quelque peu. Les paupières battantes, je te fixais. Mon intérêt était piqué. Mentais-tu ? Me tendais-tu un piège ? Où était-ce la vérité ? La réponse aurait-elle été trop simple ? Après tout, tu ne t’étais jamais caché de ton goût pour les faveurs féminines. À cette pensée d’ailleurs, je sentis mon coeur se pincer. Je devrais certes m’en satisfaire et pour ce soir, cela me convenait, mais comment ne pas être blessée au constat que toi non plus tu ne me désirais pas. Qu’est-ce qui clochait donc chez moi pour que les hommes ne me voient comme une femme désirable ? Je me détestais.
Un voile devant mes yeux, je secouais légèrement la tête pour me ressaisir. Sauf qu’une fois immobilisée, ma tête sembla pourtant continuer à tourner quelque peu. Mon shooter je posais. Mon regard et mes doigts j’accrochais à ta main d’énumération que je prenais alors comme point d’ancrage, autant pour une sensation d’équilibre que la concentration. Mes lèvres j’humectais du bout de ma langue, puis les pinçais. L’ordre de tes propositions je tentais de ne pas oublier. Au plus simple, je me rabattis sur ton auriculaire pour l’abaisser. Mes deux pouces contre ta paume, les huit autres doigts couvant le doigt de ta main, j’éliminais donc celui-ci. « Tu n’as pas besoin d’alcool pour avoir l’air d’un imbécile heureux inconscient. » Dans mon ébriété, je prononçais ces mots le plus naturellement du monde, sans la moindre once piquante. « Et si j’en crois tes dires, tu n’es pas non plus homme à te poser trop de questions quant à vivre ta vie comme tu le sens, et faire tout ce qui te passe par la tête. » Un rapide regard à la rencontre du tien, je lançais à la recherche peut-être de la confirmation. Échange de quelques secondes, je reportais ensuite à nouveau mon attention sur ta main, plus précisément ton index cette fois. À son tour d’être éliminé : « Je ne doute pas que tu aimes les animaux mais si ta sincérité était si grande. Qu’ils insufflaient les battements de ton coeur alors tu ne t’en occuperais contre rémunération. Quelque soit ta situation, n’aurais-tu pas plutôt fait du bénévolat ? » Au cours de tirade, mes iris avaient derechef rejoint les tiens, avec franchise et intensité. « Néanmoins, si je me trompe, alors la ferme des gumiho n’attend que d’autant plus de participation de tes petits bras. » Un fin sourire renaissait. D’une main je lâchais la tienne pour venir palper comme à ma presque habitude ton bras. À la palpation de ton muscle, j’esquissais une légère moue qui se passa de commentaire. Tu comprendrais sans que j’use de ma salive. D’autant que celle-ci semblait commençait à s’assécher dans ma bouche alors que j’avais encore une conclusion à trancher. « La deux ou la trois ? » Mon dévolu se jeta sur ton annulaire que cette fois-ci, j’entourais de mes doigts. Le faisant ainsi prisonnier tandis que j’argumentais : « Peut-être est-ce celui-ci, mais je ne t’accorderais une telle conclusion sans que tu ne m’en aies donné la preuve, quitte à perdre. » Mon autre main quitta ton bras pour récupérer mon shooter. « S’il est vrai, je ne reconnaitrais ton audace et ton goût pour l’adrénaline qu’après l’avoir constaté de mes propres yeux ! » J’ignorais si la flamme s’attisant dans mon ventre naissait d’un intérêt soudain décuplé pour ta personne ou de l’envie de jouer, encore un peu plus. De te surprendre en démontant l’image de la fille si sage que tu avais de ma personne.
Finalement, je n’attendis d’entendre ton verdict pour ingérer ma boisson. Ma gorge qui avait réclamé à être hydratée m’en maudit aussitôt envahie par cette sensation de brûlure la longeant. De mes doigts tenant toujours captif ton annulaire, je ressaierais ma prise. Je m’agrippais à lui pour m’aider à surmonter ce goût infâme qui me procura un violent haut le coeur après avoir dégluti. La main rapidement débarrassée du contenant, j’en reportais la paume devant mes lèvres. Des perles de sel se formèrent au coin de mes yeux. D’infimes instants après lesquels j’en vins tapoter ma gorge dans le vain espoir de vaincre plus aisément cette immonde nausée. Enfin, le mal sembla s’apaiser un peu bien que je conservais une sensation fort désagréable dans la gorge. Peut-être devrais-je boire de mon cocktail ? Dans cet intention, je remarquais en être arrivé à la dernière gorgée… D’accord, j’étais complètement ivre. Tant pis ! Il me restait encore le verre offert par l’inconnu que je rapprochais afin de l’entamer prochainement. Et pendant ce temps, comme un présent qui me revenait, pas un seul instant, ton doigt je ne lâchais.
Impatiente et directive comme à mon habitude, je me hâtais de reprendre les rênes du jeu, me préoccupant assez peu de tes réactions. Après tout, les miennes n’étaient-elles pas les plus importantes ? Ne m’offrais-tu pas cette soirée où je me faisais reine ? N’étais-je pas reine au naturel ? Bien face à toi je me tournais, mes genoux je montais sur la banquette où nous étions assis. Ainsi agenouillée sur ce coussin de cuir, je me dressais face à toi. Je bénissais un équilibre presque infaillible même sous l’emprise de l’alcool. Soupçonnant que tu puisses toi-même t’en étonner, je revendiquais avec une once de vanité : « Eh, n’es-tu pas en présence de la capitaine des Choego Cheerleaders ? » Certes, à cet instant, je basculais légèrement en avant et m’accrochait de plus bel à ton doigt, mais il me suffit de reposer mes cuisses sur mes mollets, quitte à perdre plusieurs centimètres de ma grandeur pour ne plus vaciller. « A mon tour ! » m’exclamais-je en présentant ma main libre… euh non, pas tant que ça puisqu’elle tenait mon cocktail. Je devais le reposer. Mais avant, autant plutôt le porter une dernière fois à mes lèvres pour ensuite le poser sur la table et te présenter ma main. « Une seule de ces quatre propositions est fausse ! À toi de deviner laquelle ! » A chaque round, je modifiais un peu le concept. « Première suggestion : j’ai déjà pris la mer seule sur un voilier à 14 ans ! » Un fulgurant besoin d’évasion, l’océan avait toujours été mon amant rêvé. Celui dont je ne pouvais me passer et dont mon coeur se languissait à Séoul. Si j’avais fini par peu à peu m’y habituer, son parfum et son immensité continuait de me manquer. À l’instar de ma cité en vérité. « Deuxième suggestion : je me suis déjà baignée avec des crocodiles ! » Pourquoi ? Pourquoi remontais-je dans le passé à évoquer dans moment certes d’adrénaline mais parmi ceux où j’allais au plus mal ? Quelle serait l’ineptie suivante que l’alcool me ferait dire tandis que mon conscient semblait avoir perdu toute emprise sur ma langue ? « Troisième suggestion : je couchais dans les toilettes de mon lycée ! » Au moins, je ne trouverais pas plus bas que cette option là. Et puisque j’avais joué d’une des rumeurs à mon égard à la Yonsei alors pourquoi ne pas user d’une autre plus ancienne ? Une étiquette qui m’avait été collé dans le dos et dans mon dos, personne n’étant assez fou pour l’évoquer devant moi, pendant tout le reste de ma scolarité de lycéenne après cet incident en première année. « Enfin, quatrième suggestion : j’ai joué à cache-cache sur les toits avec les forces de l’ordre en compagnie de Batman ! » Dit comme ça, tu aurais encore plus de mal à y croire. Pouvais-tu seule concevoir une seule de ces propositions ? La première peut-être, puisque j’étais gosse de riche. La troisième éventuellement si tu me considérais suffisamment chienne derrière mon masque de glace. À moins que je ne dus me livrer à de tels extrêmes, être une fille facile, pour espérer attiser un peu du désir des hommes pour cette silhouette qui vraisemblablement ne suscite l’envie d’y toucher.
Enveloppée par les effets de l’alcool, mon instinct tarda à se manifester. Celui de te fuir. Celui que vraisemblablement, tu anticipas, t’épargnant par la même occasion un rejet aussi brutal que soudain. Une main je plaçais néanmoins sur la joue que tu avais embrassé. Troublée, l’esprit embrouillé, je ne savais plus qu’en penser, en tout point. En revanche, je regagnais un peu contenance lorsqu’un shooter tu me tendais. Sur l’instant, je me rappelais celui que tu avais précédemment ingéré sans raison. Attendais-tu que j’en fasse de même ? Et comment devais-je interpréter alors tes paroles ? Gentil ? De quoi parlais-tu ? Le son de ta voix était-il celui d’un prédateur amadouant sa proie naïve ? Malgré le doute, malgré une once d’appréhension, je ne cédais. Ton regard je soutenais. Mieux, je le défiais, refusant tout signe de mouvement de recul. Et lorsque ta question tu formulas, je me rappelais alors le jeu précédemment initié. Ta gentillesse se rapportait donc à la difficulté du questionnement. Brièvement, je papillonnais des paupières afin de tenter de me concentrer. Le verre de shooter entre les doigts, je t’écoutais. Légèrement, mes sourcils se froncèrent à ton énoncé. Ce qui faisait battre ton coeur ? N’entrions-nous pas un peu trop rapidement dans un sujet fort personnel ? Ou allais-tu m’énumérer quelques inepties en guise de réponse ? La première pourtant ne le fut pas. Une option intéressante, envisageable, je devais admettre à quel point tu témoignais de tendresse à l’égard de Jethro. Le seconde me parut également tout aussi probable. J’avais vu tout ton matériel informatique de mes propres yeux, d’autant que tu ne semblais guère sortir de ta chambre, ce qui inexorablement jouait en défaveur de la troisième suggestion. Celle-ci me fit néanmoins arqué un sourcil. Mon regard jusque là rivé sur tes doigts, je le redressais jusqu’au tien, lui adressa une lueur aussi interrogative que curieuse. Toi, un amateur de sensation forte ? Ne serais-tu pas plus sportif si tel était le cas ? Et qu’entendais-tu par adrénaline ? Si tes mots étaient vrais, jusqu’à quel point aimais-tu flirter avec le danger ? Discrètement, du bout de mes dents, je me mordis légèrement l’intérieur de ma lèvre inférieure. Comme si tu avais su susciter l’appétit de ma curiosité. Cependant alors que la dernière option tu ne tarderais à formuler, je me préparais déjà à la désillusion. Puisque la réponse évidente tu n’avais pas encore évoqué, il ne restait plus que celle-ci : les femmes et le sexe. Sauf que tes propos ne furent tels. L’alcool ? Spontanément, je me redressais quelque peu. Les paupières battantes, je te fixais. Mon intérêt était piqué. Mentais-tu ? Me tendais-tu un piège ? Où était-ce la vérité ? La réponse aurait-elle été trop simple ? Après tout, tu ne t’étais jamais caché de ton goût pour les faveurs féminines. À cette pensée d’ailleurs, je sentis mon coeur se pincer. Je devrais certes m’en satisfaire et pour ce soir, cela me convenait, mais comment ne pas être blessée au constat que toi non plus tu ne me désirais pas. Qu’est-ce qui clochait donc chez moi pour que les hommes ne me voient comme une femme désirable ? Je me détestais.
Un voile devant mes yeux, je secouais légèrement la tête pour me ressaisir. Sauf qu’une fois immobilisée, ma tête sembla pourtant continuer à tourner quelque peu. Mon shooter je posais. Mon regard et mes doigts j’accrochais à ta main d’énumération que je prenais alors comme point d’ancrage, autant pour une sensation d’équilibre que la concentration. Mes lèvres j’humectais du bout de ma langue, puis les pinçais. L’ordre de tes propositions je tentais de ne pas oublier. Au plus simple, je me rabattis sur ton auriculaire pour l’abaisser. Mes deux pouces contre ta paume, les huit autres doigts couvant le doigt de ta main, j’éliminais donc celui-ci. « Tu n’as pas besoin d’alcool pour avoir l’air d’un imbécile heureux inconscient. » Dans mon ébriété, je prononçais ces mots le plus naturellement du monde, sans la moindre once piquante. « Et si j’en crois tes dires, tu n’es pas non plus homme à te poser trop de questions quant à vivre ta vie comme tu le sens, et faire tout ce qui te passe par la tête. » Un rapide regard à la rencontre du tien, je lançais à la recherche peut-être de la confirmation. Échange de quelques secondes, je reportais ensuite à nouveau mon attention sur ta main, plus précisément ton index cette fois. À son tour d’être éliminé : « Je ne doute pas que tu aimes les animaux mais si ta sincérité était si grande. Qu’ils insufflaient les battements de ton coeur alors tu ne t’en occuperais contre rémunération. Quelque soit ta situation, n’aurais-tu pas plutôt fait du bénévolat ? » Au cours de tirade, mes iris avaient derechef rejoint les tiens, avec franchise et intensité. « Néanmoins, si je me trompe, alors la ferme des gumiho n’attend que d’autant plus de participation de tes petits bras. » Un fin sourire renaissait. D’une main je lâchais la tienne pour venir palper comme à ma presque habitude ton bras. À la palpation de ton muscle, j’esquissais une légère moue qui se passa de commentaire. Tu comprendrais sans que j’use de ma salive. D’autant que celle-ci semblait commençait à s’assécher dans ma bouche alors que j’avais encore une conclusion à trancher. « La deux ou la trois ? » Mon dévolu se jeta sur ton annulaire que cette fois-ci, j’entourais de mes doigts. Le faisant ainsi prisonnier tandis que j’argumentais : « Peut-être est-ce celui-ci, mais je ne t’accorderais une telle conclusion sans que tu ne m’en aies donné la preuve, quitte à perdre. » Mon autre main quitta ton bras pour récupérer mon shooter. « S’il est vrai, je ne reconnaitrais ton audace et ton goût pour l’adrénaline qu’après l’avoir constaté de mes propres yeux ! » J’ignorais si la flamme s’attisant dans mon ventre naissait d’un intérêt soudain décuplé pour ta personne ou de l’envie de jouer, encore un peu plus. De te surprendre en démontant l’image de la fille si sage que tu avais de ma personne.
Finalement, je n’attendis d’entendre ton verdict pour ingérer ma boisson. Ma gorge qui avait réclamé à être hydratée m’en maudit aussitôt envahie par cette sensation de brûlure la longeant. De mes doigts tenant toujours captif ton annulaire, je ressaierais ma prise. Je m’agrippais à lui pour m’aider à surmonter ce goût infâme qui me procura un violent haut le coeur après avoir dégluti. La main rapidement débarrassée du contenant, j’en reportais la paume devant mes lèvres. Des perles de sel se formèrent au coin de mes yeux. D’infimes instants après lesquels j’en vins tapoter ma gorge dans le vain espoir de vaincre plus aisément cette immonde nausée. Enfin, le mal sembla s’apaiser un peu bien que je conservais une sensation fort désagréable dans la gorge. Peut-être devrais-je boire de mon cocktail ? Dans cet intention, je remarquais en être arrivé à la dernière gorgée… D’accord, j’étais complètement ivre. Tant pis ! Il me restait encore le verre offert par l’inconnu que je rapprochais afin de l’entamer prochainement. Et pendant ce temps, comme un présent qui me revenait, pas un seul instant, ton doigt je ne lâchais.
Impatiente et directive comme à mon habitude, je me hâtais de reprendre les rênes du jeu, me préoccupant assez peu de tes réactions. Après tout, les miennes n’étaient-elles pas les plus importantes ? Ne m’offrais-tu pas cette soirée où je me faisais reine ? N’étais-je pas reine au naturel ? Bien face à toi je me tournais, mes genoux je montais sur la banquette où nous étions assis. Ainsi agenouillée sur ce coussin de cuir, je me dressais face à toi. Je bénissais un équilibre presque infaillible même sous l’emprise de l’alcool. Soupçonnant que tu puisses toi-même t’en étonner, je revendiquais avec une once de vanité : « Eh, n’es-tu pas en présence de la capitaine des Choego Cheerleaders ? » Certes, à cet instant, je basculais légèrement en avant et m’accrochait de plus bel à ton doigt, mais il me suffit de reposer mes cuisses sur mes mollets, quitte à perdre plusieurs centimètres de ma grandeur pour ne plus vaciller. « A mon tour ! » m’exclamais-je en présentant ma main libre… euh non, pas tant que ça puisqu’elle tenait mon cocktail. Je devais le reposer. Mais avant, autant plutôt le porter une dernière fois à mes lèvres pour ensuite le poser sur la table et te présenter ma main. « Une seule de ces quatre propositions est fausse ! À toi de deviner laquelle ! » A chaque round, je modifiais un peu le concept. « Première suggestion : j’ai déjà pris la mer seule sur un voilier à 14 ans ! » Un fulgurant besoin d’évasion, l’océan avait toujours été mon amant rêvé. Celui dont je ne pouvais me passer et dont mon coeur se languissait à Séoul. Si j’avais fini par peu à peu m’y habituer, son parfum et son immensité continuait de me manquer. À l’instar de ma cité en vérité. « Deuxième suggestion : je me suis déjà baignée avec des crocodiles ! » Pourquoi ? Pourquoi remontais-je dans le passé à évoquer dans moment certes d’adrénaline mais parmi ceux où j’allais au plus mal ? Quelle serait l’ineptie suivante que l’alcool me ferait dire tandis que mon conscient semblait avoir perdu toute emprise sur ma langue ? « Troisième suggestion : je couchais dans les toilettes de mon lycée ! » Au moins, je ne trouverais pas plus bas que cette option là. Et puisque j’avais joué d’une des rumeurs à mon égard à la Yonsei alors pourquoi ne pas user d’une autre plus ancienne ? Une étiquette qui m’avait été collé dans le dos et dans mon dos, personne n’étant assez fou pour l’évoquer devant moi, pendant tout le reste de ma scolarité de lycéenne après cet incident en première année. « Enfin, quatrième suggestion : j’ai joué à cache-cache sur les toits avec les forces de l’ordre en compagnie de Batman ! » Dit comme ça, tu aurais encore plus de mal à y croire. Pouvais-tu seule concevoir une seule de ces propositions ? La première peut-être, puisque j’étais gosse de riche. La troisième éventuellement si tu me considérais suffisamment chienne derrière mon masque de glace. À moins que je ne dus me livrer à de tels extrêmes, être une fille facile, pour espérer attiser un peu du désir des hommes pour cette silhouette qui vraisemblablement ne suscite l’envie d’y toucher.
(c) DΛNDELION
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Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Jeu 15 Fév - 14:43 Citer EditerSupprimer
« Is something stimulating what I really want?
Don’t stop on instinct,
An improvised line is for the best, so
come on, shout it out! »
Night under control... or not
Free yourself cutie
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Perfect HaRa
« Is something stimulating what I really want?
Don’t stop on instinct,
An improvised line is for the best, so
come on, shout it out! »
Pourquoi donc semblais-tu si étonnée de ma dernière proposition ? Celle-ci te surprenait-elle car je n’avais bu tant ou avais-tu envisagé une tout autre option ? Je te savais prédisposée à me penser pervers, obsédé et très porté sur les plaisirs de la chair ; mais croyais-tu vraiment que cette option y figurerait ? En plus d’être totalement évidente et donc inintéressante à formuler, elle était également fausse depuis mon retour en Corée, il y a quelques mois de cela. J’avais mis la main sur une distraction bien plus… intéressante, captivante, addictive. Dangereuse et imprévisible. Car de mon envie de ne pas m’accrocher aux autres, je m’éloignais de plus en plus à chaque instant passé en ta compagnie ; mon désir de rester un électron libre parmi d’autres gravitant autour d’un noyau devenu stable, je ne parvenais pas à assouvir. Je ne parvenais plus… Inconsciemment, sans doute, m’avais-tu attiré à toi, piégé dans un magnétisme qu’il m’était encore impossible à voir. Une attraction qu’aucun de nous ne désirait mais qu’on ne pouvait contrôler pour autant. Une symbiose trouvant sa place d’elle-même dans ces vies que nous apprenions à partager avec l’autre, que nous ouvrions à l’autre. Petit à petit, involontairement ou de notre plein gré, sérieusement ou en jouant ; c’était un fait indéniable.
Patiemment mais rempli de curiosité, j’attendais que tu fasses ton choix dans ce jeu que nous avions commencé. Le seul sur lequel nous semblions avoir un contrôle encore, ou en tout cas, de mon côté, pour le moment, il semblait bien être le seul. Ma curiosité ne pouvait être satisfaite sans tes réponses, ma bonne humeur ne dépendait que de toi, ma présence ici également et mon intérêt tu piquais bien trop aisément pour que je ne parvienne à le refreiner. Pourquoi donc, soudainement, avais-je le sentiment de voir un voile de tristesse sur tes traits parfaits ? Loin de la vérité, j’en venais à remettre en question les propositions que je venais de faire. Avais-je évoqué un souvenir difficile ? Qui de l’alcool ou de l’adrénaline était le problème dans l’histoire ? Devrais-je m’en excuser et changer de sujet rapidement ? A moins que… A moins que la réponse se trouvait totalement ailleurs. Avais-tu espérer un quelconque coming out de ma part ? Qu’à la place de l’alcool qui était mon dernier choix, ce fusse… toi ? Je n’arrivais à prendre cette option sérieusement en compte bien qu’elle secouait mon cœur et troublait mon esprit qui, en cette soirée, semblait ne pouvoir garder de sa limpidité. Un instant de légère confusion que tu distrayais de tes doigts sur ma chair, me détournant de mes préoccupations momentanément pour apprécier cette sensation à la fois si fine et si envoutante, innocente et intéressée. L’alcool te rendait ainsi après tout, amenant confusion et trouble à ceux qui se trouvaient dans ton entourage. Marquant les esprits de ceux qui faisait l’objet de tes attentions, tu ne devais avoir conscience de combien ces gestes resteraient dans mes mémoires. Aussi innocent fussent-ils, aussi inconscients et probablement involontaires, une partie de ma personne n’arrivait à les ignorer pour autant. Car celle qui les effectuait n’était autre que toi, celle qui parvenait à hanter mes songes, qui troublait mes pensées et inquiétait mon cœur d’ordinaire si paisible…
Sous un regard bien trop tendre pour t’être destiné, je t’observais abaisser cet auriculaire sans explications dans un premiers temps. Mais bien rapidement, voilà que tu me les présentais, brisant une partie du charme. Ou plutôt, le changeant totalement, l’amplifiant. Car je n’étais de ceux qui se prenaient au sérieux je savais donc apprécier tes réflexions me concernant, bien que l’une commençait à faner. « Faire tout ce qui te passe par la tête » Avais-tu le sentiment que je l’appliquais avec toi ? Je n’y arrivais pourtant dans notre relation, peut être car je savais que celle-ci prendrait fin si je le faisais. Car je ne voulais te perdre tout autant que je ne voulais te voir devenir pièce maîtresse dans ma vie… A la croisée de nos regards, le mien se montrait curieux, amusé et intrigué. Cherchais-tu une piste ? Une preuve que tu avais raison ? Pourrais-tu la voir même si je te l’offrais dans ton état ? Loin de t’aiguiller dans tes choix, vers mon index ton choix se portait ensuite et, cette fois-ci, je parvenais à me délecter de ton touché. Doux et addictif, telle une drogue douce, une addiction interdite, un pêcher pour lequel je ne pouvais craquer qu’un soir mais que je désirerais bien plus souvent. Bien trop souvent… Néanmoins, je devais avouer que ta déduction fut la bonne cette fois encore. Pourquoi avais-je le sentiment que tu me connaissais bien trop déjà ? Pourquoi cette idée me ravissait-elle autant ? Sur la courbe de mes lèvres, un sourire se dessinait au fil de tes paroles, signe que tu te trouvais sur la bonne voie, et s’amplifiait en sentant tes doigts sur mon biceps. Devrais-je te prouver que, malgré ses « petits bras » qu’étaient les miens, je pourrais aisément, et sans trop d’efforts, réussir à te soulever ? Les narines retroussées légèrement en réponse à la moue qui passait tes traits, certainement que je finirais par devoir te prouver que ces bras n’étaient si faibles… Certainement que je me promettais de le faire même. Mais pour le moment, je te laissais décider quelle proposition tu choisirais comme étant la bonne parmi les deux restantes. Une chance sur deux de te tromper, une part de moi espérait que tu trouverais la bonne réponse bien que cela serait des plus surprenants. Ne me voyais-tu pas comme un geek ? Un gamin irresponsable un peu trop amoureux de son ordinateur ?
A te voir te jeter sur mon annulaire, à t’entendre, il n’était difficile de comprendre que tes pensées s’orientaient de cette façon. Rien de bien étonnant à vrai dire bien qu’un brin de déception se faisait ressentir, mêlé à un attrait particulier pour ta personne. Une fois encore, un peu plus, tu nourrissais cette attirance déjà trop prononcée. « Vraiment ? Dans ce cas je vais devoir trouver quelque chose à faire avec toi… » Avais-tu ouvert les portes à un futur rendez-vous ? Passer du temps ensemble, rien que nous deux, à faire vibrer nos cœurs à l’unisson, à vouloir véritablement partager un moment avec l’autre. Sans excuses. Sans prétextes. De façon volontaire, une sortie organisée d’avance. Pourquoi cette idée agitait mon palpitant et réchauffait mon corps ? Avais-je gagné ton intérêt ? Un regard chaud se posait sur toi alors que tu n’attendais ma réponse pour boire ce shooter, comme si tu avais attendu ce moment depuis tout à l’heure. Pourtant, ta réaction ne montrait une once de soulagement ou de plaisir à son ingestion. Sur tes cheveux ma main libre je venais poser, t’offrant de légères caresses dans l’espoir de t’aider, de te soutenir. « Ça va ? » m’inquiétais-je rapidement alors que mes doigts, plus froids que ton épiderme réchauffé à l’alcool, glissait de ta chevelure et trouvaient refuge au recoin de ta gorge. Je ne pouvais t’aider à surmonter cette épreuve bien qu’une idée me venait à l’esprit mais… c’était peu certain que tu acceptes l’expérience… Pour ne pas dire que je savais dore et déjà que tu refuserais. Alors je gardais les lèvres scellées, patientant dans l’espoir que cette sensation de brûlure que tu avais dû ressentir ne s’estompe.
Rapidement néanmoins, l’inquiétude laissait place à la surprise à te voir ainsi te mouvoir sur la banquette. Même sous l’emprise d’alcool, tu parvenais à conserver une certaine grâce et un équilibre infaillible. La surprise tu avais prédit bien trop aisément et je ne pouvais que m’en offusqué, croyais-tu déjà me connaitre ? C’était le cas, mais je ne te ferais pourtant pas le plaisir de te le faire comprendre. « Une bien jolie et compétente Capitaine… » Il me fallut plusieurs longues secondes pour me rendre compte de mes propos et bien moins de temps pour les regretter. Quelle idée d’énoncer tout ce qui me passait par la tête exactement ? Ma lèvre inférieure je venais mordre doucement alors que face à moi tu semblais perdre l’équilibre brusquement. Compétente avais-je dit ? Sur ta taille ma main libre se posait instinctivement, l’autre tentant de te soutenir de mon mieux sans que la douleur de mon annulaire soutenant une partie de ton poids ne se fasse sentir. Loin de t’inquiéter des événements qui venaient de se passer, tu semblas plus intéressée par le déroulement du jeu. Souhaitais-tu vraiment continuer ? En sachant l’état dans lequel te plongeais ces shooter ? En sachant combien tu avais bu déjà ? Quelle imprudente tu étais… Un soupir passait mes lèvres mais j’écoutais pourtant tes règles et tes propositions aussi folles les unes que les autres. A mes yeux, aucunes d’entre elles n’étaient possibles et pourtant, tu osais me faire croire que seule l’une était fausse ? Me prenais-tu pour un idiot ou avais-je à ce point une image faussée de ta personne ?
Silencieux un moment, le suivant, j’osais m’approcher un peu plus de ta personne. Cette devinette avait de quoi me faire devenir fou mais, là, maintenant, j’avais une tout autre préoccupation en tête. Le coude sur le dossier de la banquette où nous nous trouvions, le dos de mon index je portais au coin de ton œil. Avec beaucoup de précautions et surtout de tendresse, je venais cueillir la perle qui s’était précédemment formée à cause du shooter et qui n’avait encore roulé sur ta joue. « J’ai aucune idée de laquelle est la bonne… Enfin la fausse… » Mon aveu je te faisais parvenir dans un murmure alors que toute mon attention se portait à tes yeux où j’escomptais effacer toute trace de larme. Je ne savais que trop bien qu’elles n’étaient dus à de la tristesse, mais je ne le supportais malgré tout pas un seul instant. « Mais je suis certain que tu n’es pas le genre de fille à coucher dans les toilettes d’un lycée. » Tu ne pouvais l’être, pas à mes yeux. Sinon ce jour-là, dans les vestiaires, plongés dans le noir, n’aurais-tu pas profité de l’occasion pour tenter quelque chose ? A moins de véritablement te dégouter, chose que je ne parvenais à admettre car certain de mes charmes, tu n’aurais pas pu demeurer aussi inoffensive. Ma main libre glissait dans tes cheveux une dernière fois avant de se diriger vers les derniers shooter pour me saisir d’un d’entre eux. « Mais comme aucune d’entre elle me parait vraie et que j’arriverais jamais à me décider.. » Le verre je levais légèrement comme pour trinquer avec ma destinée, rapidement je le portais à mes lèvres pour l’ingérer et… grimacer. Tes larmes je comprenais à présent bien qu’à mes yeux, aucunes ne se formaient. Entre mes doigts le verre je serrais quelques instants avant de le reposer sur la table sans qu’un seul instant je ne te fasse lâcher mon doigt. Tu semblais t’en être amouraché, ne serais-je le méchant de l’histoire à vous séparer ? Je préférais vous laisser vivre cette idylle temporaire pour me concentrer sur tout autre chose : une activité qui te permettrait de ne pas boire. Car vraisemblablement, tu avais déjà bien trop ingéré d’alcool pour la soirée –même si, me connaissant, je risquais de te proposer un dernier verre avant de partir, pour marquer le coup, pour être certain que tu dormes correctement –.
Autour de nous un œil je jetais pour tenter de comprendre qu’elle activité faisait vivre le bar en cette nuit que nous partagions. Visiblement, de la danse était au rendez-vous. Peut-être penser à autre chose… C’était préférable pour moi mais, de ton côté, étais-tu friande de ce genre d’activité ? Si l’envie tu exprimais, certainement que je t’accompagnerais, pour te divertir, ne pas t’abandonner entre les griffes d’hommes avides de ta chair… Les lèvres pincées, mon attention je t’offrais à nouveau alors, réfléchissant à comment formuler cette proposition. Il ne fallut que quelques secondes pour que les mots ne passent mes lèvres, irréfléchis en fin de compte à cause de l’alcool. « Tu… veux danser ? » D’un mouvement de tête je te désignais le bon nombre de gens dansant déjà sans que je n’arrive à trouver un nom à ces mouvements. Sans doute était-ce ce qui m’inquiétait le plus : l’inconnu de cette danse. J’avais pour habitude de le faire devant ma communauté, parce que la recherche de partie sur Overwatch était longue, parfois très longue, que je devais les distraire de bien des façons différentes et, de préférence, innovantes. Mais mon registre se voyait plus… populaire, moins gracieux et technique. Autant dire que je serais bien rapidement perdu si tu décidais de me trainer dans cet amas de gens..
Patiemment mais rempli de curiosité, j’attendais que tu fasses ton choix dans ce jeu que nous avions commencé. Le seul sur lequel nous semblions avoir un contrôle encore, ou en tout cas, de mon côté, pour le moment, il semblait bien être le seul. Ma curiosité ne pouvait être satisfaite sans tes réponses, ma bonne humeur ne dépendait que de toi, ma présence ici également et mon intérêt tu piquais bien trop aisément pour que je ne parvienne à le refreiner. Pourquoi donc, soudainement, avais-je le sentiment de voir un voile de tristesse sur tes traits parfaits ? Loin de la vérité, j’en venais à remettre en question les propositions que je venais de faire. Avais-je évoqué un souvenir difficile ? Qui de l’alcool ou de l’adrénaline était le problème dans l’histoire ? Devrais-je m’en excuser et changer de sujet rapidement ? A moins que… A moins que la réponse se trouvait totalement ailleurs. Avais-tu espérer un quelconque coming out de ma part ? Qu’à la place de l’alcool qui était mon dernier choix, ce fusse… toi ? Je n’arrivais à prendre cette option sérieusement en compte bien qu’elle secouait mon cœur et troublait mon esprit qui, en cette soirée, semblait ne pouvoir garder de sa limpidité. Un instant de légère confusion que tu distrayais de tes doigts sur ma chair, me détournant de mes préoccupations momentanément pour apprécier cette sensation à la fois si fine et si envoutante, innocente et intéressée. L’alcool te rendait ainsi après tout, amenant confusion et trouble à ceux qui se trouvaient dans ton entourage. Marquant les esprits de ceux qui faisait l’objet de tes attentions, tu ne devais avoir conscience de combien ces gestes resteraient dans mes mémoires. Aussi innocent fussent-ils, aussi inconscients et probablement involontaires, une partie de ma personne n’arrivait à les ignorer pour autant. Car celle qui les effectuait n’était autre que toi, celle qui parvenait à hanter mes songes, qui troublait mes pensées et inquiétait mon cœur d’ordinaire si paisible…
Sous un regard bien trop tendre pour t’être destiné, je t’observais abaisser cet auriculaire sans explications dans un premiers temps. Mais bien rapidement, voilà que tu me les présentais, brisant une partie du charme. Ou plutôt, le changeant totalement, l’amplifiant. Car je n’étais de ceux qui se prenaient au sérieux je savais donc apprécier tes réflexions me concernant, bien que l’une commençait à faner. « Faire tout ce qui te passe par la tête » Avais-tu le sentiment que je l’appliquais avec toi ? Je n’y arrivais pourtant dans notre relation, peut être car je savais que celle-ci prendrait fin si je le faisais. Car je ne voulais te perdre tout autant que je ne voulais te voir devenir pièce maîtresse dans ma vie… A la croisée de nos regards, le mien se montrait curieux, amusé et intrigué. Cherchais-tu une piste ? Une preuve que tu avais raison ? Pourrais-tu la voir même si je te l’offrais dans ton état ? Loin de t’aiguiller dans tes choix, vers mon index ton choix se portait ensuite et, cette fois-ci, je parvenais à me délecter de ton touché. Doux et addictif, telle une drogue douce, une addiction interdite, un pêcher pour lequel je ne pouvais craquer qu’un soir mais que je désirerais bien plus souvent. Bien trop souvent… Néanmoins, je devais avouer que ta déduction fut la bonne cette fois encore. Pourquoi avais-je le sentiment que tu me connaissais bien trop déjà ? Pourquoi cette idée me ravissait-elle autant ? Sur la courbe de mes lèvres, un sourire se dessinait au fil de tes paroles, signe que tu te trouvais sur la bonne voie, et s’amplifiait en sentant tes doigts sur mon biceps. Devrais-je te prouver que, malgré ses « petits bras » qu’étaient les miens, je pourrais aisément, et sans trop d’efforts, réussir à te soulever ? Les narines retroussées légèrement en réponse à la moue qui passait tes traits, certainement que je finirais par devoir te prouver que ces bras n’étaient si faibles… Certainement que je me promettais de le faire même. Mais pour le moment, je te laissais décider quelle proposition tu choisirais comme étant la bonne parmi les deux restantes. Une chance sur deux de te tromper, une part de moi espérait que tu trouverais la bonne réponse bien que cela serait des plus surprenants. Ne me voyais-tu pas comme un geek ? Un gamin irresponsable un peu trop amoureux de son ordinateur ?
A te voir te jeter sur mon annulaire, à t’entendre, il n’était difficile de comprendre que tes pensées s’orientaient de cette façon. Rien de bien étonnant à vrai dire bien qu’un brin de déception se faisait ressentir, mêlé à un attrait particulier pour ta personne. Une fois encore, un peu plus, tu nourrissais cette attirance déjà trop prononcée. « Vraiment ? Dans ce cas je vais devoir trouver quelque chose à faire avec toi… » Avais-tu ouvert les portes à un futur rendez-vous ? Passer du temps ensemble, rien que nous deux, à faire vibrer nos cœurs à l’unisson, à vouloir véritablement partager un moment avec l’autre. Sans excuses. Sans prétextes. De façon volontaire, une sortie organisée d’avance. Pourquoi cette idée agitait mon palpitant et réchauffait mon corps ? Avais-je gagné ton intérêt ? Un regard chaud se posait sur toi alors que tu n’attendais ma réponse pour boire ce shooter, comme si tu avais attendu ce moment depuis tout à l’heure. Pourtant, ta réaction ne montrait une once de soulagement ou de plaisir à son ingestion. Sur tes cheveux ma main libre je venais poser, t’offrant de légères caresses dans l’espoir de t’aider, de te soutenir. « Ça va ? » m’inquiétais-je rapidement alors que mes doigts, plus froids que ton épiderme réchauffé à l’alcool, glissait de ta chevelure et trouvaient refuge au recoin de ta gorge. Je ne pouvais t’aider à surmonter cette épreuve bien qu’une idée me venait à l’esprit mais… c’était peu certain que tu acceptes l’expérience… Pour ne pas dire que je savais dore et déjà que tu refuserais. Alors je gardais les lèvres scellées, patientant dans l’espoir que cette sensation de brûlure que tu avais dû ressentir ne s’estompe.
Rapidement néanmoins, l’inquiétude laissait place à la surprise à te voir ainsi te mouvoir sur la banquette. Même sous l’emprise d’alcool, tu parvenais à conserver une certaine grâce et un équilibre infaillible. La surprise tu avais prédit bien trop aisément et je ne pouvais que m’en offusqué, croyais-tu déjà me connaitre ? C’était le cas, mais je ne te ferais pourtant pas le plaisir de te le faire comprendre. « Une bien jolie et compétente Capitaine… » Il me fallut plusieurs longues secondes pour me rendre compte de mes propos et bien moins de temps pour les regretter. Quelle idée d’énoncer tout ce qui me passait par la tête exactement ? Ma lèvre inférieure je venais mordre doucement alors que face à moi tu semblais perdre l’équilibre brusquement. Compétente avais-je dit ? Sur ta taille ma main libre se posait instinctivement, l’autre tentant de te soutenir de mon mieux sans que la douleur de mon annulaire soutenant une partie de ton poids ne se fasse sentir. Loin de t’inquiéter des événements qui venaient de se passer, tu semblas plus intéressée par le déroulement du jeu. Souhaitais-tu vraiment continuer ? En sachant l’état dans lequel te plongeais ces shooter ? En sachant combien tu avais bu déjà ? Quelle imprudente tu étais… Un soupir passait mes lèvres mais j’écoutais pourtant tes règles et tes propositions aussi folles les unes que les autres. A mes yeux, aucunes d’entre elles n’étaient possibles et pourtant, tu osais me faire croire que seule l’une était fausse ? Me prenais-tu pour un idiot ou avais-je à ce point une image faussée de ta personne ?
Silencieux un moment, le suivant, j’osais m’approcher un peu plus de ta personne. Cette devinette avait de quoi me faire devenir fou mais, là, maintenant, j’avais une tout autre préoccupation en tête. Le coude sur le dossier de la banquette où nous nous trouvions, le dos de mon index je portais au coin de ton œil. Avec beaucoup de précautions et surtout de tendresse, je venais cueillir la perle qui s’était précédemment formée à cause du shooter et qui n’avait encore roulé sur ta joue. « J’ai aucune idée de laquelle est la bonne… Enfin la fausse… » Mon aveu je te faisais parvenir dans un murmure alors que toute mon attention se portait à tes yeux où j’escomptais effacer toute trace de larme. Je ne savais que trop bien qu’elles n’étaient dus à de la tristesse, mais je ne le supportais malgré tout pas un seul instant. « Mais je suis certain que tu n’es pas le genre de fille à coucher dans les toilettes d’un lycée. » Tu ne pouvais l’être, pas à mes yeux. Sinon ce jour-là, dans les vestiaires, plongés dans le noir, n’aurais-tu pas profité de l’occasion pour tenter quelque chose ? A moins de véritablement te dégouter, chose que je ne parvenais à admettre car certain de mes charmes, tu n’aurais pas pu demeurer aussi inoffensive. Ma main libre glissait dans tes cheveux une dernière fois avant de se diriger vers les derniers shooter pour me saisir d’un d’entre eux. « Mais comme aucune d’entre elle me parait vraie et que j’arriverais jamais à me décider.. » Le verre je levais légèrement comme pour trinquer avec ma destinée, rapidement je le portais à mes lèvres pour l’ingérer et… grimacer. Tes larmes je comprenais à présent bien qu’à mes yeux, aucunes ne se formaient. Entre mes doigts le verre je serrais quelques instants avant de le reposer sur la table sans qu’un seul instant je ne te fasse lâcher mon doigt. Tu semblais t’en être amouraché, ne serais-je le méchant de l’histoire à vous séparer ? Je préférais vous laisser vivre cette idylle temporaire pour me concentrer sur tout autre chose : une activité qui te permettrait de ne pas boire. Car vraisemblablement, tu avais déjà bien trop ingéré d’alcool pour la soirée –même si, me connaissant, je risquais de te proposer un dernier verre avant de partir, pour marquer le coup, pour être certain que tu dormes correctement –.
Autour de nous un œil je jetais pour tenter de comprendre qu’elle activité faisait vivre le bar en cette nuit que nous partagions. Visiblement, de la danse était au rendez-vous. Peut-être penser à autre chose… C’était préférable pour moi mais, de ton côté, étais-tu friande de ce genre d’activité ? Si l’envie tu exprimais, certainement que je t’accompagnerais, pour te divertir, ne pas t’abandonner entre les griffes d’hommes avides de ta chair… Les lèvres pincées, mon attention je t’offrais à nouveau alors, réfléchissant à comment formuler cette proposition. Il ne fallut que quelques secondes pour que les mots ne passent mes lèvres, irréfléchis en fin de compte à cause de l’alcool. « Tu… veux danser ? » D’un mouvement de tête je te désignais le bon nombre de gens dansant déjà sans que je n’arrive à trouver un nom à ces mouvements. Sans doute était-ce ce qui m’inquiétait le plus : l’inconnu de cette danse. J’avais pour habitude de le faire devant ma communauté, parce que la recherche de partie sur Overwatch était longue, parfois très longue, que je devais les distraire de bien des façons différentes et, de préférence, innovantes. Mais mon registre se voyait plus… populaire, moins gracieux et technique. Autant dire que je serais bien rapidement perdu si tu décidais de me trainer dans cet amas de gens..
(c) DΛNDELION
Invité
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Re: Night under control.. or not #HaRa ♡♡♡ | Ven 16 Fév - 13:03 Citer EditerSupprimer
Night under control... or not
Worst Mistake
Worst Mistake
Perfect HaRa
« I’m running out of breath so I stood still
But the wind beckons me and rushes me to you »
But the wind beckons me and rushes me to you »
À tes touchés, à tes caresses, je ne réagissais. Dire que je ne les remarquais, que je ne les sentais serait exagéré, accentué les conséquences des effets de l’alcool sur ma personne, mais mon corps ne réagissait pas. Ma peau ne frissonnait à la sensation si froide de tes doigts au creux de mon cou. Mon esprit ne s’emportait en mille et une question d’interprétation quant à ses caresses que tu accordais si souvent à mes cheveux. Avais-je fini par m’habituer à ce geste qui me paraissait peu à peu presque aussi naturel qu’il semblait l’être pour toi ? Je ne savais, mais ce soir, je ne me battrais. Je ne me débattrais pour l’en chasser. Peut-être aussi que l’alcool me rendait un peu trop tout naturel. En perdition d’équilibre, si je ne l’avais rétabli, si tu ne m’avais retenu , je crois que j’aurais pu laisser reposer plusieurs minutes ma tête qui aurait atterri sur tes cuisses. Attente incertaine que le tournis auquel j’étais de plus en plus en proie s’estompe. Mais il n’en fut ainsi et je demeurais droite et fière, dans l’illusion d’être maitresse de la situation. De garder les rênes du jeu !
J’étais certaine que mon piège tu ne parviendrais pas à déjouer, et curieuse à la fois de savoir pour quelle option tu allais trancher. Laquelle te paraissait donc la plus improbable ? J’attendais ta réponse tandis que dans silence tu commenças à te rapprocher. Je te regardais, étonnée. Instinctivement, mon visage se reculait quelque peu alors que tu avançais ta main dans sa direction, sans t’empêcher de l’atteindre pour autant. Mes iris tentèrent de suivre ton geste jusqu’à ce que le dos de ton doigt effleure le bout de le cils, juste à leur lisère inférieure. Ils se redressaient jusqu’à tes traits, décontenancés, troublés. Puis tes lèvres s’entrouvrirent, laissant passer ta réponse. Ou plutôt ton esquive de réponse. J’en fus déçue. Tu n’essayais même plus de jouer. Évidemment, comme attendu, tu ne me concevais capable d’aucune d’entre elles, n’était-ce pas ? Trop sage, trop rigide, trop ennuyante… Un rictus quelque peu amère se nicha au coin de mes lèvres. Voilà que je lui ressemblais. Étais-je vraiment devenu ainsi ? Ou te contentais-tu de me cataloguer dès les premières impressions comme tous les autres ? Si je n’avais autant de fierté, en cet instant, d’autres larmes tu aurais pu cueillir. Pas tant de chagrin mais d’agacement. De frustration de me sentir prisonnière de ce carcan dans lequel tous vous m’enfermiez. Tu ne valais pas mieux que les autres. Dans son amertume, mon coeur vacilla néanmoins lorsque tu continuas. Tu n’avais le droit qu’à une seule proposition qui serait fausse. Choisissais-tu donc celle-ci ? Que devais-je en penser ? Pouvais-je me satisfaire que tu eus trouvé la bonne réponse ? Que tu ne me considères comme ce genre de femme ? Mais en vérité, ne le concevais-tu encore moins probable que les autres ? Loin de croire qu’une seule soit possible, j’étais juste bien trop coincée et frigide à tes yeux pour que celle-ci soit vraie. Tu avais raison, oui. J’aimerais pouvoir me sentir confortée par ton choix mais à la finalité, il s’avérait presque plus vexant. Tu choisissais par défaut car je n’étais qu’une petite fille bien trop sage pour faire quoi que ce soit d’entre ces quatre choix.
Alors, ce fut avec un regard aussi noir que j’étais encore en capacité d’adresser que je te fixais tandis que tu buvais. Tu grimaçais mais je te souhaitais presque de t’étrangler avec. Tu le mériterais ! En plus de me dénigrer, tu t’étais arrêté à tes clichés. Tu n’avais même pas essayer de jouer. Pas une seule déduction, juste des préjugés ! Et pourtant, en un sens, tu avais eu bon. Agacée, je lâchais soudainement et un peu brusquement ce doigt que je tenais jusqu’à lors en otage. Devais-je boire pour ton semblant de bonne réponse. L’un des derniers verres de shooter je fixais plusieurs instants, les traits froncés. Je rassemblais mon courage pour m’en saisir au bout d’un moment, mais avant de le porter à mes lèvres, je le fixais encore, et encore. Je n’avais aucune envie d’en ingérer un de plus. Je pressentais qu’à la sensation de ce liquide infâme et brulant le long de ma trachée, je ne pourrais contenir l’envie de le régurgiter. Mais la règle était ainsi, je ne pouvais m’y dérober. Sinon, ce serait tricher, ce serait perdre. À moins que peut-être, puisque j’étais instauratrice de ce règlement, ne pouvais-je trouver une faille ? Un échappatoire me permettant d’éviter le châtiment ? Volontairement ou non, tu fus celui qui me l’offris.
Danser ? Je sursautais et redressais la tête dans ta direction tout d’abord, détachant mon attention de mon dilemme sous verre, puis je la tournais vers la piste animée par les gens qui s’amusaient. Mon oreille se fit alors plus sensible à la musique qui nous entourait. Quand avait-elle changé ? Je n’avais remarqué ce revirement de registre musical et pourtant, il n’était pas banal d’entendre flotter des sonorités latino dans un bar de Séoul. Du moins le pensais-je mais qu’en savais-je ? En tout cas, j’étais emballée ! Ce fut un sourire radieux aux lèvres que je m’en retournais vers toi derechef ! « Oh oui ! Allons-y ! » m’exclamais-je sans plus attendre pour me lever. Tenter de me relever car la précipitation associée à l’alcool provoquèrent un vague vertige lorsque je bondissais de la banquette. D’une main sur ton épaule, je rétablis mon équilibre. Quelques secondes pour me concentrer et le monde semblait redevenir relativement stable. Pour m’assurer néanmoins de ne pas tomber, je te pris comme point de repère. Ta main au creux de la mienne jusqu’à la piste de danse je t’entrainais. Nous frayant un chemin entre les couples, je nous arrêtais dans un petit espace vide où je me plaçais alors face à toi, esquissant déjà des petits pas de base sur place. « Tu sais danser ? » Doucement, je dansais, ondulais sur le rythme de la musique et t’observais. Sans que tu ne dises mots, j’avais déjà ma réponse. Je souris amusée, un soupçon moqueuse. Peut-être étais-je ivre mais je parvenais encore à conserver un minimum de conscience et de lucidité. « Tu vas voir, ce n’est pas bien compliqué ! » Ta main je repris, mais différemment, à l’instar de deux cavaliers de danse. Sans que tu n’aies à te mouvoir, juste éventuellement se sentir le rythme s’immiscer en toi par le biais de nos bras dont le tien me servait également de rapport à la stabilité dans mon ivresse, je te montrais les premiers pas, les plus basiques à savoir pour danser la salsa. Puis, je me rapprochais, un peu, pas trop, pas plus que nécessaire. De ma main libre, je vais chercher la tienne pour la poser sur mon flanc avant de placer la mienne sur mon épaule. « C’est à l’homme de guider, mais je vais te montrer un peu. » Je reculais, tu avançais. Nous revenions au point de départ. J’avançais, tu reculais. Hors du rythme pour commencer, raide aussi. Puis, au fur et à mesure, j’accélérais pour nous calquer à la musique. Mes mouvements, je les dansais avec la souplesse et la légèreté du corps. Peu à peu, les pas je variais. Par le corps, nous devions communiquer, nous transmettre les indications par impulsion. « Ne regarde pas tes pieds, concentre-toi plutôt sur moi. » De mes yeux, je tentais de capter ton regard. « Les cavaliers doivent se regarder, » te dis-je avant de me rapprocher un peu plus près quelques instants plus tard. Au gré de la musique, notre proximité je resserrais mais ton déhanché ne suivait alors, je reculais, une perle de malice dans le regard. « Dis-moi, tu es coincé de corps ou d’esprit ? » me moquais-je ton manque de fluidité et décontraction. « Attends, je vais te montrer comment ça doit se danser. » Et sur ses mots, j’effectuais un demi tour sur moi-même dans un pas de danse. Je t’échappais. Le regard d’un autre homme je rencontrais.
Sans que je le lui demande, sans un mot, sans un geste de plus que l’expression même du corps, celui-ci s’avança pour devenir mon cavalier. Avec plus d’aisance et de franchise que tu n’en manifestais, il prit ma main. Nous dansâmes tout d’abord avec une certaine distance. Avec ce danseur vraisemblablement expérimenté, je fus guidée dans quelques figures plus compliquées que je ne serais capable de t’en expliquer. Peut-être tournâmes même un peu trop pour mon esprit embrouillé, mon corps alcoolisé dont la tête tournait déjà un peu trop facilement. Comprit-il mon étourdissement pour passer soudainement sa main dans mon dos. Il nous rapprocha et je me laissais porter par les directifs de son corps, nos jambes entrecroisées, nos bassins collés et son menton reposant contre ma tête. Je crus sentir sa main descendre progressivement le long du bas de mon dos, puis la musique changea, mettant un terme à notre danse. Je m’apprêtais à m’en aller, lorsqu’il me retint. Une dernière fois, je fus pressée contre son torse. Son nez s’enfouissait dans ma chevelure et son souffle effleura mon oreille à laquelle il murmura quelques mots. Et sur ce, sa prise se relâcha. Je me reculais, lui adressais un hochement de tête et te revenais.
Quelque peu vaporeuse, un sourire aussi irrépressible qu’insouciant aux lèvres, je te rejoignais. Mes mains se posèrent sur ton bras, dans un besoin spontané de te toucher, de retrouver se repère que dans mon ivresse, tu incarnais. « Haneul Oppaaaaa » m’amusais-je à t’appeler d’une petite voix innocente. Je tirais un peu sur ton bras pour que tu te rapproches de moi tandis que je me penchais à ton oreille. « Il nous invite à poursuivre la soirée ailleurs… » t’informais-je pour concerter ton avis, parce qu’après tout, tu demeurais maitre du programme des festivités. Je me reculais et me tournais à demi sans te lâcher à la recherche de mon précédent cavalier pour te le désigner. « Oh ? Il est parti ? » Il était pourtant juste là un instant auparavant. Pourquoi me proposer d’aller prolonger la soirée ailleurs si c’était pour disparaitre aussitôt ? Quel étrange individu. Décidément, je ne comprenais rien aux hommes. Tant pis, j’haussais les épaules et te redonnais toute mon attention. « Alors, tu as bien regardé ? Tu as compris ? » Évidemment, je n’attendais pas que nous effectuions les mêmes figures dont j’avais moi-même fait la découverte les instants précédents, mais avais-tu vu comme tu devais laisser ton corps se mouvoir au gré de la musique ? Délier tes muscles. « On reprend ? » Je nous replaçais en position du départ. Je reprenais l’essai précédent. Au bout de quelques temps de danse, je me rapprochais derechef. Je me collais, frayais un chemin à mon genou entre les tiens et portais ma voix à ton oreille. « Ne pense à rien, » te soufflais-je à l’oreille. Tu devrais y arriver puisque c’était ta spécialité, non ? « Juste à la musique et à ta partenaire, » murmurais-je en conseil. Durant quelques secondes, je fermais même les yeux. Cependant, la fluidité n’était toujours pas au rendez-vous. Je les rouvrais et le reculais, sans perdre néanmoins de mon sourire, le coeur aussi léger que facétieux. « Après la musculation, la prochaine étape sera la souplesse ? » Trois pas de danse, un tour sur moi-même et de retour face à toi, le morceau s’acheva. « Je vais finir par devoir m’occuper personnellement de ta condition physique… »
J’étais certaine que mon piège tu ne parviendrais pas à déjouer, et curieuse à la fois de savoir pour quelle option tu allais trancher. Laquelle te paraissait donc la plus improbable ? J’attendais ta réponse tandis que dans silence tu commenças à te rapprocher. Je te regardais, étonnée. Instinctivement, mon visage se reculait quelque peu alors que tu avançais ta main dans sa direction, sans t’empêcher de l’atteindre pour autant. Mes iris tentèrent de suivre ton geste jusqu’à ce que le dos de ton doigt effleure le bout de le cils, juste à leur lisère inférieure. Ils se redressaient jusqu’à tes traits, décontenancés, troublés. Puis tes lèvres s’entrouvrirent, laissant passer ta réponse. Ou plutôt ton esquive de réponse. J’en fus déçue. Tu n’essayais même plus de jouer. Évidemment, comme attendu, tu ne me concevais capable d’aucune d’entre elles, n’était-ce pas ? Trop sage, trop rigide, trop ennuyante… Un rictus quelque peu amère se nicha au coin de mes lèvres. Voilà que je lui ressemblais. Étais-je vraiment devenu ainsi ? Ou te contentais-tu de me cataloguer dès les premières impressions comme tous les autres ? Si je n’avais autant de fierté, en cet instant, d’autres larmes tu aurais pu cueillir. Pas tant de chagrin mais d’agacement. De frustration de me sentir prisonnière de ce carcan dans lequel tous vous m’enfermiez. Tu ne valais pas mieux que les autres. Dans son amertume, mon coeur vacilla néanmoins lorsque tu continuas. Tu n’avais le droit qu’à une seule proposition qui serait fausse. Choisissais-tu donc celle-ci ? Que devais-je en penser ? Pouvais-je me satisfaire que tu eus trouvé la bonne réponse ? Que tu ne me considères comme ce genre de femme ? Mais en vérité, ne le concevais-tu encore moins probable que les autres ? Loin de croire qu’une seule soit possible, j’étais juste bien trop coincée et frigide à tes yeux pour que celle-ci soit vraie. Tu avais raison, oui. J’aimerais pouvoir me sentir confortée par ton choix mais à la finalité, il s’avérait presque plus vexant. Tu choisissais par défaut car je n’étais qu’une petite fille bien trop sage pour faire quoi que ce soit d’entre ces quatre choix.
Alors, ce fut avec un regard aussi noir que j’étais encore en capacité d’adresser que je te fixais tandis que tu buvais. Tu grimaçais mais je te souhaitais presque de t’étrangler avec. Tu le mériterais ! En plus de me dénigrer, tu t’étais arrêté à tes clichés. Tu n’avais même pas essayer de jouer. Pas une seule déduction, juste des préjugés ! Et pourtant, en un sens, tu avais eu bon. Agacée, je lâchais soudainement et un peu brusquement ce doigt que je tenais jusqu’à lors en otage. Devais-je boire pour ton semblant de bonne réponse. L’un des derniers verres de shooter je fixais plusieurs instants, les traits froncés. Je rassemblais mon courage pour m’en saisir au bout d’un moment, mais avant de le porter à mes lèvres, je le fixais encore, et encore. Je n’avais aucune envie d’en ingérer un de plus. Je pressentais qu’à la sensation de ce liquide infâme et brulant le long de ma trachée, je ne pourrais contenir l’envie de le régurgiter. Mais la règle était ainsi, je ne pouvais m’y dérober. Sinon, ce serait tricher, ce serait perdre. À moins que peut-être, puisque j’étais instauratrice de ce règlement, ne pouvais-je trouver une faille ? Un échappatoire me permettant d’éviter le châtiment ? Volontairement ou non, tu fus celui qui me l’offris.
Danser ? Je sursautais et redressais la tête dans ta direction tout d’abord, détachant mon attention de mon dilemme sous verre, puis je la tournais vers la piste animée par les gens qui s’amusaient. Mon oreille se fit alors plus sensible à la musique qui nous entourait. Quand avait-elle changé ? Je n’avais remarqué ce revirement de registre musical et pourtant, il n’était pas banal d’entendre flotter des sonorités latino dans un bar de Séoul. Du moins le pensais-je mais qu’en savais-je ? En tout cas, j’étais emballée ! Ce fut un sourire radieux aux lèvres que je m’en retournais vers toi derechef ! « Oh oui ! Allons-y ! » m’exclamais-je sans plus attendre pour me lever. Tenter de me relever car la précipitation associée à l’alcool provoquèrent un vague vertige lorsque je bondissais de la banquette. D’une main sur ton épaule, je rétablis mon équilibre. Quelques secondes pour me concentrer et le monde semblait redevenir relativement stable. Pour m’assurer néanmoins de ne pas tomber, je te pris comme point de repère. Ta main au creux de la mienne jusqu’à la piste de danse je t’entrainais. Nous frayant un chemin entre les couples, je nous arrêtais dans un petit espace vide où je me plaçais alors face à toi, esquissant déjà des petits pas de base sur place. « Tu sais danser ? » Doucement, je dansais, ondulais sur le rythme de la musique et t’observais. Sans que tu ne dises mots, j’avais déjà ma réponse. Je souris amusée, un soupçon moqueuse. Peut-être étais-je ivre mais je parvenais encore à conserver un minimum de conscience et de lucidité. « Tu vas voir, ce n’est pas bien compliqué ! » Ta main je repris, mais différemment, à l’instar de deux cavaliers de danse. Sans que tu n’aies à te mouvoir, juste éventuellement se sentir le rythme s’immiscer en toi par le biais de nos bras dont le tien me servait également de rapport à la stabilité dans mon ivresse, je te montrais les premiers pas, les plus basiques à savoir pour danser la salsa. Puis, je me rapprochais, un peu, pas trop, pas plus que nécessaire. De ma main libre, je vais chercher la tienne pour la poser sur mon flanc avant de placer la mienne sur mon épaule. « C’est à l’homme de guider, mais je vais te montrer un peu. » Je reculais, tu avançais. Nous revenions au point de départ. J’avançais, tu reculais. Hors du rythme pour commencer, raide aussi. Puis, au fur et à mesure, j’accélérais pour nous calquer à la musique. Mes mouvements, je les dansais avec la souplesse et la légèreté du corps. Peu à peu, les pas je variais. Par le corps, nous devions communiquer, nous transmettre les indications par impulsion. « Ne regarde pas tes pieds, concentre-toi plutôt sur moi. » De mes yeux, je tentais de capter ton regard. « Les cavaliers doivent se regarder, » te dis-je avant de me rapprocher un peu plus près quelques instants plus tard. Au gré de la musique, notre proximité je resserrais mais ton déhanché ne suivait alors, je reculais, une perle de malice dans le regard. « Dis-moi, tu es coincé de corps ou d’esprit ? » me moquais-je ton manque de fluidité et décontraction. « Attends, je vais te montrer comment ça doit se danser. » Et sur ses mots, j’effectuais un demi tour sur moi-même dans un pas de danse. Je t’échappais. Le regard d’un autre homme je rencontrais.
Sans que je le lui demande, sans un mot, sans un geste de plus que l’expression même du corps, celui-ci s’avança pour devenir mon cavalier. Avec plus d’aisance et de franchise que tu n’en manifestais, il prit ma main. Nous dansâmes tout d’abord avec une certaine distance. Avec ce danseur vraisemblablement expérimenté, je fus guidée dans quelques figures plus compliquées que je ne serais capable de t’en expliquer. Peut-être tournâmes même un peu trop pour mon esprit embrouillé, mon corps alcoolisé dont la tête tournait déjà un peu trop facilement. Comprit-il mon étourdissement pour passer soudainement sa main dans mon dos. Il nous rapprocha et je me laissais porter par les directifs de son corps, nos jambes entrecroisées, nos bassins collés et son menton reposant contre ma tête. Je crus sentir sa main descendre progressivement le long du bas de mon dos, puis la musique changea, mettant un terme à notre danse. Je m’apprêtais à m’en aller, lorsqu’il me retint. Une dernière fois, je fus pressée contre son torse. Son nez s’enfouissait dans ma chevelure et son souffle effleura mon oreille à laquelle il murmura quelques mots. Et sur ce, sa prise se relâcha. Je me reculais, lui adressais un hochement de tête et te revenais.
Quelque peu vaporeuse, un sourire aussi irrépressible qu’insouciant aux lèvres, je te rejoignais. Mes mains se posèrent sur ton bras, dans un besoin spontané de te toucher, de retrouver se repère que dans mon ivresse, tu incarnais. « Haneul Oppaaaaa » m’amusais-je à t’appeler d’une petite voix innocente. Je tirais un peu sur ton bras pour que tu te rapproches de moi tandis que je me penchais à ton oreille. « Il nous invite à poursuivre la soirée ailleurs… » t’informais-je pour concerter ton avis, parce qu’après tout, tu demeurais maitre du programme des festivités. Je me reculais et me tournais à demi sans te lâcher à la recherche de mon précédent cavalier pour te le désigner. « Oh ? Il est parti ? » Il était pourtant juste là un instant auparavant. Pourquoi me proposer d’aller prolonger la soirée ailleurs si c’était pour disparaitre aussitôt ? Quel étrange individu. Décidément, je ne comprenais rien aux hommes. Tant pis, j’haussais les épaules et te redonnais toute mon attention. « Alors, tu as bien regardé ? Tu as compris ? » Évidemment, je n’attendais pas que nous effectuions les mêmes figures dont j’avais moi-même fait la découverte les instants précédents, mais avais-tu vu comme tu devais laisser ton corps se mouvoir au gré de la musique ? Délier tes muscles. « On reprend ? » Je nous replaçais en position du départ. Je reprenais l’essai précédent. Au bout de quelques temps de danse, je me rapprochais derechef. Je me collais, frayais un chemin à mon genou entre les tiens et portais ma voix à ton oreille. « Ne pense à rien, » te soufflais-je à l’oreille. Tu devrais y arriver puisque c’était ta spécialité, non ? « Juste à la musique et à ta partenaire, » murmurais-je en conseil. Durant quelques secondes, je fermais même les yeux. Cependant, la fluidité n’était toujours pas au rendez-vous. Je les rouvrais et le reculais, sans perdre néanmoins de mon sourire, le coeur aussi léger que facétieux. « Après la musculation, la prochaine étape sera la souplesse ? » Trois pas de danse, un tour sur moi-même et de retour face à toi, le morceau s’acheva. « Je vais finir par devoir m’occuper personnellement de ta condition physique… »
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