J’ai toujours été impressionnée par la capacité que les gens ont à ignorer leur entourage. On peut passer des années à fréquenter certaines personnes et ne jamais vraiment les connaître. Parfois, c’est le contraire qui se produit : on se rencontre, et le déclic est instantané. Avec moi, il faut toujours un peu de temps, sans doute parce que je ne suis pas la personne la plus accessible du monde. Enfin, quand je dis moi, je parle de ma véritable personnalité, pas de celle que j’affiche au quotidien, quand je me rends à l’université ou dans n’importe quelle autre situation où je risque d’être confrontée au regard des autres. Y-a-t-il pire qu’avoir conscience de sa propre faiblesse ? Je vous le demande.

En tout cas, je suis sincère quand je la remercie, encore plus quand je lui demande si elle ne pourrait pas me conseiller un moyen pratique de m’assurer que le problème ne se reproduira plus. Sa réponse me laisse pensive. « Pourquoi pas ? Si ça ne te demande pas trop de travail. » Je dis ça, mais vu comment elle a géré mon petit souci informatique, je me doute que ça sera une promenade de santé pour elle. Mais je suis prête à lui donner une contrepartie, si elle le demande. Après tout, tout travail mérite salaire, et je doute que son plan, en venant ici, était de s’occuper de l’ordinateur cassé d’une parfaite inconnue. Un petit sourire étire mes lèvres alors que je pose les yeux sur l’écran. « Je trouve quand même ça dingue ce que vous arrivez à faire avec les ordis. » Tous ces symboles, ces données, ça me donnerait mal à la tête rien qu’à les regarder. Mais c’est peut-être comme une pelote de laine : il suffit de trouver le bout et le reste vient ? En tout cas, je trouve ça impressionnant.

ce n'était pas vraiment étonnant que naeun ne sache pas qui tu es, tout comme toi tu ignorais qui elle était. c'était étrange surtout parce que vous étiez dans la même fraternité mais ce n'était pas impossible, avec ta personnalité et le fait que le plus souvent tu restais dans ta chambre avec ton ordinateur plutôt que d'être dans la salle commune avec les autres, c'était plutôt logique que vous vous soyez pas croisées jusqu'à maintenant. tu ne te tenais pas vraiment informé de ce qu'il se passait dans ta fraternité, c'était navrant à dire mais parfois tu te demandais ce que tu pouvais bien faire chez eux, tu n'avais pas l'âme d'une étudiante prête à tout pour sa communauté. chassant les pensées qui viennent envahir ton esprit, tu te tournes vers naeun quand elle te demande des conseils, et tu pourrais lui en donner plein mais tu ne savais pas si elle saurait s'en souvenir, pas que tu doutais de ses capacités, juste que tu savais que tout retenir surtout sur un domaine que l'on ne connaissait pas vraiment, ce n'était pas chose aisée. mais tu lui proposes une solution plus simple, quelque chose qui ne lui prendrait que quelques secondes à lancer ainsi ça lui ferait perdre moins de temps. tu souris légèrement à sa réponse, balayant d'un petit geste de la main. « pas du tout, c'est un programme que j'ai créé moi-même, je le connais sur le bout des doigts, ça ne me prendra pas longtemps à l'installer. » tu lui expliques en vitesse, tu n'avais pas besoin de rentrer dans des détails qui ne l'intéresseront pas. la remarque de naeun qui te sort de tes rêveries passagères, tu ne t'étais même pas rendu compte que tu avais complètement quitté le monde réel pour penser à diverses choses. tu prends ça comme un compliment, un sourire ravi qui étire tes lèvres.« merci. c'est vrai que ça peut sembler un peu compliqué parfois. mais il suffit de bien s'y connaître, comme avec à beaucoup de choses. » l'informatique n'était pas le seul domaine qui demandait des compétences. « pour ma part j'ai toujours admiré les artistes, moi qui ne sait pas dessiner pour un sou, c'est fou les dessins incroyables qu'ils sont capables de faire. »

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Je n’ai pas de temps à perdre à galérer avec un ordinateur, je dois bien vous l’avouer. Aussi, quand Bona me propose une solution (apparemment «simple ») pour nettoyer mon ordinateur et m’assurer son bon fonctionnement, c’est très volontiers que j’accepte. « Oh alors vas-y, t’as le champ libre ! » Si cela peut m’éviter de devoir faire des frais pour payer les services d’un professionnel qui me coutera un bras parce qu’il se fera du fric sur mon dos, alors je ne vois pas pourquoi je devrais refuser ! Après tout, ce n’est pas comme si j’avais de sombres secrets cachés dans mon ordinateur. Je me contente donc de sourire et de lui laisser le champ libre. « C’est pas faux. » De mon côté, je ne m’y connais pas vraiment en matière d’ordinateur, mais j’imagine que je dois avoir des petits talents autre part. En danse, par exemple ? J’en fais depuis suffisamment longtemps pour avoir compris comme ça fonctionnait, et je m’amuse pas mal avec Nora, quand on a l’occasion de se voir pour ça. « C’est vrai que c’est dingue parfois, les trucs qu’ils font… » La seule vraie différence, c’est que ce n’est pas aussi utile dans la vie que l’informatique. Il faudrait peut-être que je m’y mette. « Tant qu’on y est… Tu sais pas où je pourrais prendre des cours d’info pas trop chers ? » Oui, tant que j’y pense, ça serait con de passer à côté de l’occasion. « Je me dis que ça serait peut-être utile que j’ai quelques bases. »

tu proposes la meilleure solution – et surtout la seule que tu avais sous la main à l'heure actuelle – à naeun pour éviter qu'elle ne débourse une fortune auprès d'un magasin si jamais elle venait à avoir un nouveau problème avec son ordinateur. à moins que ce ne soit vraiment au dessus de tes capacités et de celle de ton programme, donc en gros que son ordinateur soit mort, normalement elle ne devrait pas avoir de soucis. « je t'installe ça alors. » tu marmonnes en retour quand elle accepte, tu préfères néanmoins la mettre en garde. « il faudra que tu fasses attention malgré tout, mon programme peut résoudre beaucoup de choses, mais si c'est les composant de ton ordinateurs malheureusement ça n'aura aucun effet. » une fois que ça commence à déconner, on ne pouvait rien faire à part changer, ça coûte moins cher que de regarder à l'intérieur pour ne rien trouver ou que ça ne puisse pas être réparé.  hochant la tête à ses paroles, tu cachais pas l'admiration que tu avais pour les personnes ayant un talent artistique, au moins eux ils pouvaient transmettre des émotions, un sentiment, un message à travers leurs arts. que ce soit la danse, la peinture, la musique... tu les regardais souvent avec envie. tu relèves la tête vers naeun quand elle te pose la question, clignant des yeux à plusieurs reprises. tu ne savais pas trop, toi tu le suivais en cursus alors t'avais pas à te poser la question. « je t'avoues que j'ai pas vraiment eu l'occasion de me poser la question. » tu réponds avec honnêteté. « mais si tu veux, je peux t'apprendre quelques trucs, les bases dont tu peux avoir le plus besoin. » tu pourrais presque entendre ta mère te dire félicitations, tu essayais d'être plus ouverte.

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Ça m’arrange bien que cette fille puisse m’aider. Puis, surtout, ça me fait réaliser que mes connaissances en informatique sont lamentables. J’aurais bien besoin de me renseigner sur la question, histoire de ne pas être prise au dépourvu à nouveau. « Genre, les pièces ? » Je fronce les sourcils. « Tu crois que ça peut venir du matériel ? » J’ai oublié le nom qu’ils donnent à tout ça, mais je sais qu’ils ont un jargon assez spécifique. Voilà l’étendue de mes connaissances. Ça me ferait presque rire, si je ne réalisais pas à quel point ça me serait utile d’en savoir un peu plus. En tout cas, je note mentalement de bien surveiller tout ça, histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise, la prochaine fois que j’aurai un travail à rendre, et je hoche la tête avant de lui poser la question qui me brûle les lèvres depuis que nous avons commencé à parler de tout ça. « Ah bah, si ça te dérange pas, moi ça me va ! On pourrait se voir pour ça ? Parce que je suis vraiment perdue, dès qu’on parle d’ordinateurs, c’est atroce, t’as même pas idée. » Avec un peu de chance, cette période d’ignorance profonde va enfin connaître un terme. Je l’espère, en tout cas, même si je ne suis pas près de devenir la meilleure informaticienne de l’université. Oh que non.

tu hoches la tête à la question de na eun, parce qu'en effet les problèmes pouvaient venir des pièces un peu comme dans les voitures on va dire. ce n'était pas pour rien que les constructeurs mettaient des garanties ou un « temps » sur les appareils à présent. les téléphones par exemple, quand ils te sortent que la garantie dure deux années. avant les produits étaient fait pour tenir longtemps maintenant ils souhaitaient que les personnes dépensent toujours plus. « oui, ce n'est pas une obligation cependant. mais ça peut venir des pièces de l'ordinateur, par exemple si ta carte graphique n'est plus assez puissante pour l'utilisation dont tu as besoin, ça te reviendra moins cher d'en acheter un nouveau que de changer la carte. » ça c'était aussi quelque chose où tu trouvais qu'il y avait de l'abus, les prix de certaines pièces d'ordinateur qu'on pouvait trouver, ça restait plus simple d'en prendre un neuf que de changer une seule pièce qui te coûtera un bras. tu laisses un léger sourire naître sur ton visage, hochant à nouveau la tête à ce qu'elle disait, au fond t'étais pas mécontente d'avoir pris le temps de venir l'aider, parce que qui sait ? c'était peut-être le début de quelque chose ? un début d'une potentielle amitié ? tu voulais bien l'aider à approfondir ses connaissances, ainsi elle pourra agir en cas de soucis. « ce serait avec plaisir. je sais à quel point ça peut être chiant de pas pouvoir bosser comme on le souhaite. » avec tes cours ça pourra lui servir, tu ne seras pas une professeur parfaite mais tu pouvais essayer. un léger rire qui t'échappe, tu passes une main dans tes mèches brunes. « ça s'apprend tout ça, c'est comme le vélo. » tu dis avec un air amusé.

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Je hoche la tête en l’écoutant. En vérité, c’est assez intéressant. Je réalise à quel point j’ignore tout du sujet, quand il s’agit d’informatique. J’aurais bien besoin d’une petite formation, quitte à ce que mon prof ait besoin de me botter les fesses pour que je puisse m’en sortir. « À ce point ? » Si cher pour un ordinateur ? Je fronce les sourcils et je hoche encore un peu la tête. Je n’aurais jamais pensé que ça pouvait être plus profitable de racheter un ordinateur. J’aurais plutôt cru qu’il valait mieux remplacer. Quand je vous dis que je n’y connais rien. J’ai presque honte. « En tout cas c’est super sympa de ta part. » Je souris, sincère. Je réalise que j’ai quelque peu oublié de me comporter comme une parfaite idiote. Et je stresse. Mais c’est ridicule, stresser parce que j’ai oublié cette façon d’être pas vrai ? Je glisse une main dans mes cheveux pour les rabattre derrière mon crâne et je souris à Bona. « J’espère arriver au moins à hauteur de ton petit orteil grâce à toi. » dis-je en riant. Avec un peu de chance, cela sonnera la fin de mes problèmes informatiques. « Mais quand ça sera fini, je vais te laisser tranquille un peu, tu dois en avoir marre de mes questions. »

ce n'était pas désagréable, d'être là et d'échanger avec na eun comme si tout était normal, comme si tu l'étais. pas que tu avais des problèmes particuliers non plus, mais tu ne savais pas comment te faire des nouveaux amis facilement, tu ne savais pas être en société comme une personne qu'on pourrait dire normale. non la sociabilisation ce n'était pas toi, alors que les choses se passent ainsi avec na eun, ça te mettait comme du baume au coeur, tu te surprenais à parler et à sourire pour un rien, parce que ça venait naturellement.tu hoches la tête à sa question, on ne pouvait pas imaginer à quel point certaines personnes pouvaient se comporter comme des escrocs en pensant pouvoir vendre des pièces trois fois plus chères qu'un ordinateur complet. « on n'y pense pas forcément mais oui. » il y avait des abus partout après tout, pas seulement dans ce domaine-là. la conversation qui continue, tu te surprends à lui proposer ton aide, ta mère devrait être fière de ton initiative, et au fond tu ressentais une sorte de fierté d'avoir pu lui proposer ça, de rebondir de cette façon et de ne pas l'envoyer loin comme à ton habitude. tu aurais très bien pu lui dire d'aller voir quelqu'un d'autre, lui donner un nom mais tu en avais décidé autrement, et tu avais une nouvelle dose de courage en toi. « ais confiance en tes capacités, je suis certaine que tu peux te débrouiller bien mieux que ça. » tu ne comprenais pas trop pourquoi elle semblait se considérer comme ça, moins intelligente que les autres ? alors que dans son regard brillait une sorte de secret, tu passais ton temps à observer bo na quand tu n'avais pas le nez collé derrière tes écrans. « oh ne t'en fais pas, tu ne me déranges pas du tout. au contraire... ça peut te paraître bizarre mais ça me donne l'impression que ce que je fais, ça compte. » tes amis et ta famille t'en posaient des questions, mais tu avais parfois le sentiment que les autres s'en moquaient tout simplement, ce n'était pas assez intéressant à leurs yeux.

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Parler avec Bona me fait réaliser à quel point je me suis distancée du reste des gens. Je n’ai jamais vraiment pris la peine d’apprendre à connaître les Pyobeom, alors qu’ils font partie de ma fraternité. Je me sens un peu stupide. C’est de ma faute, au bout du compte, si je n’ai qu’un petit cercle d’amis sur lesquels je ne peux pas vraiment compter, parce qu’ils ne sont qu’une bande d’écervelés extérieurs à la fraternité. Les autres, je ne m’entends pas vraiment avec. Maintenant, je réalise qu’en faisant un petit effort, et en étant moi-même un peu plus souvent, j’aurais sans doute plus de chances de me faire des amis et de me rapprocher des autres. Mais, pour cela, il faut que je m’y mette sérieusement. Ce n’est pas gagné. Si j’y mettais un peu plus du mien… M’enfin, ce n’est pas une chose qu’on change du jour au lendemain. « C’est vrai que je n’y aurais jamais pensé si tu ne me l’avais pas dit. » Avoué-je en riant. Et quelque part, les propos de Bona me rassurent un peu. Mes capacités, elles ne sont pas bien étendues, hélas. Je ne me suis jamais sentie capable de gérer un ordinateur toute seule. Les trois quarts du temps, je panique au premier bug, alors que je sais parfaitement que ce n’est pas la fin du monde ! Mais j’ignore comment les éviter. Il faut vraiment que j’apprenne tout ça. « Bien sûr que ça compte. » Je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher d’ajouter, au bout de ma phrase. « La prochaine génération sera numérique, alors c’est clairement important ! » Savoir utiliser une tablette ou un ordinateur, savoir comment régler les bugs et les autres problèmes qui pouvaient survenir lors de l’utilisation d’un appareil technologique, cela fera bientôt partie des prérequis de toutes les entreprises, j’en suis persuadée ! « Ne laisse personne te dire le contraire, okay ? » continué-je en un sourire.

tu ressentais comme une sorte de fierté de voir que tu avais pu aider la jeune femme avec son problème, parce que ça montrait que tes études, tu ne les avais pas faites pour rien. bien sûr tu avais commencé à t'intéresser à l'informatique bien avant de songer à en faire ton domaine d'études, la première fois que tu avais piraté un ordinateur tu étais encore au collège, mais l'utilisation que tu en faisais en dehors de tes cours, on ne pouvait pas vraiment dire que c'était très légale. alors que là ? tu avais aidé quelqu'un, de bon coeur et ne demandant rien en retour, et ça te faisait juste plaisir d'avoir pu le faire. tu es contente de voir que naeun t'écoute et semble prendre en compte ce que tu lui dis, après tout tu le faisais pour elle, tu ne voulais pas qu'elle se perde dans des achats et des réparations qui souvent lui coûteront plus que de tout simplement changer d'ordinateur. c'était dommage mais la vie était ainsi, tant qu'elle pouvait récupérer ses données avant de changer. « ravie d'avoir pu éclairer ta lanterne alors. » tu réponds avec un petit sourire, avant de l'encourager et de lui dire de faire confiance à ses capacités, personne n'était nul tant qu'on y mettait du sien, tu aimais le penser. c'était assez contradictoire parce que tu encourageais la jeune femme, mais tu n'étais pas vraiment capable de penser la même chose pour toi-même. ton sourire qui s'illumine un peu plus quand elle reprend parole, tu caches tant bien que mal le rouge qui vient te monter aux joues. « merci, naeun. » tu dis avec sincérité avant qu'un léger rire glisse entre tes lèvres. « c'est vrai, ça m'angoisse un peu à vrai dire, j'ai beau étudié l'informatique, ça va finir qu'on va se retrouver avec des puces implantées dans la peau et permettant je ne sais quoi. » n'était-ce pas ce que la plupart des films futuristes avaient déjà imaginé ? hochant la tête, tu lui adresses un nouveau sourire. « promis, je garde la tête haute. » tu jettes un coup d'oeil à ta montre, il était encore tôt. « ça te dit de manger un truc, après toutes ces émotions ? »

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