Je suis tout ce dont elle rêve aussi… une utopie selon moi. Peut-être même une illusion, et pourtant j’y crois. Laissant de côté ces doutes… toutes ces maladresses qui nous ont perdues. Je me rends compte à quel point c’est compliqué aujourd’hui. Avoir accepté ses sentiments, c’est avoir accepté le fait de vivre avec cette peur constante. Et j’ai beau m’en être aperçu bien avant. Ce soir encore je le revis, je me plonge dans cette angoisse. Mon monde a changé depuis que je l’ai fait revenir dans ma vie. Plus rien n’a de sens si elle n’est pas là. Et c’est effrayant d’être aussi dépendant de quelqu’un. Moi qui avais toujours aimé ma liberté. Moi qui préférais vivre comme bon me semblais. Aujourd’hui mes journées se rythment aux siennes. Je ne veux plus faire semblant. Tant pis si j’ai l’air ridicule, si aux yeux de beaucoup aimer c’est une faiblesse. Ye Won est ma force… la seule à qui je peux autant m’accrocher désormais. Et malgré ses épaules fragiles, je sais qu’elle sera là. Tout comme moi… l’entendre me dire ces mots me bouleverse un peu plus. A croire que je pourrais l’aimer encore plus que je ne l’aime déjà. Dans ce baiser, je me perds, j’en oublierais presque cette dispute horrible qu’on vient de vivre. Loin de nous blesser, je crois que ça nous renforce… Et je suis combler, tellement… si elle savait. Je laisse mon esprit ailleurs, laisse retomber la pression pour me concentrer sur elle. Je pensais qu’elle m’avait déjà touché, mais elle finit de m’achever avec cette supplique. Bon sang… que je l’aime. A en perdre la tête. Ça gonfle mon cœur d’une émotion plus forte encore. Insoutenable, à en venir capturer ses lèvres une nouvelle fois. Plein de fougue mais surtout d’amour. J’ai ce trop-plein de sentiments, près à exploser. Et je ne sais pas contrôler ça. Parce-que j’ai peur putain ! C’est impressionnant. Plus nous passons du temps ensembles et plus je m’accroche. C’est soudain, ça m’électrise tellement. Et je comprends finalement tous ces clichés romantiques, d’hommes prêts à tout pour les yeux de celles qu’ils aiment… Ouais, moi aussi je voudrais lui décrocher la lune. Lui offrir la plus belle des vies. Je voudrais donner le meilleur de moi, pour elle… et contre sa bouche je lui murmure « Jamais… » Une promesse que je viens sceller de nos lèvres rougies. Je ne veux jamais la laisser, je ne pourrais pas. Jamais ! Je le sais putain. C’est là au fond de moi. Je préférais crever que de l‘abandonner une nouvelle fois. Je me recule, presque à contrecœur. J’ai le souffle court. Il y a tellement de pensées qui se bousculent. Attrapant sa main, je m’assois sur le lit, glisse plus loin pour l’entrainer avec moi. « Viens. » lui murmure-je avant de venir l’attirer à moi. Je ne veux plus me séparer d’elle. Je veux oublier cette colère qu’on avait. Je veux qu’on s’aime… qu’on soit égoïste. Je la blottis contre moi, enfoui mon visage dans son cou « Serre-moi fort Yeki… » Si fort qu’on pourrait se fondre l’un dans l’autre. Parce-que j’en viens à souhaiter ça. Je veux disparaitre dans ses bras. J’ai besoin de ces effusions de sentiments. Parce-que ce qu’on vit est unique. C’est bien réel désormais… et malgré toutes les souffrances, les remords. Je n’échangerais ma vie pour rien au monde. « Je déteste quand on se dispute. » je souffle contre sa peau, la serrant un peu plus contre moi. Je l’ai dans le sang cette fille... je lâche un soupir, de bien-être cette fois. Avant de me reculer doucement et la regarder apaisé. Pourtant mon cœur s’affole encore. Comme si je posais pour la première fois mes yeux sur elle. C’est grisant et si perturbant à la fois. Désormais, c’est nous deux… nous formons un tout. Et cette idée me donne tellement de courage pour avancer. Caressant sa joue lentement, je reste quelques secondes à l’observer. Ce silence n’a rien de pesant, au contraire c’est apaisant. Encore plus troublant je crois. Puis me détachant un peu, je me penche par-dessus le lit pour récupérer un t-shirt que je viens lui donner. « Tu veux le porter pour dormir ? » et c’est idiot je sais, mais l’idée aussi me plait. Qu’on retrouve cette habitude. M’encrer dans la tête qu’elle est à moi… et je lui souris, malicieux avant de venir lui voler un baiser chaste.

La première fois qu’elle a posé son regard sur lui, elle ne pensait pas qu’ils en arriveraient là, à s’aimer au point d’être capable de se détruire. Mais elle savait déjà, qu’elle allait l’aimer, bien plus que les autres. Elle le sentait au fond d’elle, ce n’était qu’une question de temps avant que leurs chemins ne se lient, et qu’elle se perde dans ces sentiments qu’elle pensait ne pas mériter. Mais elle ne s’était pas attendue à l’avoir autant dans la peau, à devenir autant accro. Elle ne pensait pas qu’un jour, elle serait capable de vouloir disparaitre plutôt que d’imaginer sa vie sans lui. Certains diraient qu’il s’agit là d’une réaction démesurée, qu’on ne meurt pas par amour, qu’on ne pense pas ces choses là pour une seule personne. Mais Ye Won, elle s’est offerte toute entière à lui, sans réellement l’avoir vu, compris. Et maintenant, alors que la vie leur offre enfin une vraie seconde chance, elle ne veut pas la gâcher. Elle refuse l’idée de le voir partir, l’abandonner une seconde fois. Si elle pensait que son coeur était trop brisé pour être réparé, ce serait pire si ça venait à arriver une nouvelle fois, elle le sait désormais. Dernières perles d’eau qui glissent sur ses joues, alors qu’elle se noie tout ce torrent de sentiments. Elle se fond dans cet amour, il est le seul à pouvoir lui faire ressentir toutes ces choses plus intensément encore. Promesse silencieuse qu’il lui fait, qu’elle accepte, qu’elle prend comme geste pour la sauver, pour la sortir de ce gouffre dans lequel elle arrive encore à tomber si facilement. Elle y croit, plus que jamais. Qu’il ne la laissera plus, qu’il sera là, à chaque future étape de sa vie. Elle répond à ce baiser avec toute la ferveur que son amour lui donne. Elle se laisse happer par la force de leurs sentiments, et le laisse la guider. De ses bras frêles, elle se serre contre lui, avec toute la force qu’il lui reste. Et si elle devait disparaître dans ses bras, elle se laisserait faire, sans même avoir à y réfléchir. Parce qu’elle sait, que personne ne pourra lui faire vivre tout ça. Elle ne pourra jamais aimer quelqu’un d’autre comme elle l’aime lui. Leur histoire a beau être marquée par ces épreuves, elle est unique. Peut-être douloureuse, mais si belle à la fois. Par ce qu’ils peuvent ressentir pour l’autre. Par cette force dont ils font finalement preuve pour aller contre vents et marées. Pour s’aimer simplement. Elle finit par se détacher de lui, ses mains qu’elle pose sur ses joues. De la pulpe de ses pouces, elle lui offre ces légères caresses, et reste simplement ainsi quelques secondes. « Je déteste ça aussi… » qu’elle lui souffle. Enfin, elle lui offre un sourire, bien que teinté de ces émotions trop intenses qu’elle peut ressentir. D’un geste fin, elle récupère le tee-shirt qu’il lui tend, acquiesce d’un mouvement de tête à sa question. Tout en restant assise sur ses jambes, elle retire ses vêtements pour enfiler ce bout de tissus. Elle peut sentir son odeur s’imprégner sur sa peau, et soupire de bien-être. Elle n’a finalement pas besoin de grand chose pour se sentir mieux, pour être capable de laisser ces images de côté. Parce que cette fois encore, c’est avec elle qu’il est. C’est tout contre elle qu’il se blottit. Et ça la rassure, bien plus que les mots qu’il peut lui offrir. Ça la conforte davantage dans l’idée qu’ils font le bon choix, qu’importe ce que les autres en pensent. A contre-coeur, elle se relève du lit, enlève son pantalon pour ne rester qu’avec son tee-shirt et son sous-vêtement. Quelques secondes à ne pas pouvoir le toucher, qui semblent être une éternité, alors qu’elle revient rapidement se blottir dans ses bras. Le sentiment qu’avec lui, elle pourra être plus forte, invincible même. Tant qu’il sera là, elle ne pourra plus s’effondrer.

Son sourire me donne du courage. Une volonté de croire que tout ça n’est pas fait en vain. Je ne doute plus de nous. Et si parfois nous sommes fragiles, là maintenant je nous sens plus fort ensembles. Je me laisse happer par cette sensation grisante. Pour une fois dans ma vie, je peux avoir confiance en moi. Et c’est peut-être idiot, mais j’ai besoin de ça. Avec tout ce que j’ai à gérer. Je n’y pense pas vraiment en ce moment. Je joue un peu à l’égoïste. Mais il me faut le temps de reprendre un quotidien plus douloureux. La suivant des yeux, je reste à l’observer un petit sourire aux lèvres. Ça me plait de la voir ici avec moi. De la voir aussi enfiler mon vêtement. Je trouve qu’il lui va mieux qu’à moi. Et je me languis déjà d’elle. Alors qu’elle n’est même pas à un mètre de moi. Je deviens fou Ye Won. J’espère que tu le sais ? Que tu en prends conscience quelque part en toi. Ce que tu me procure est tellement étonnant. Presque maladif je dirais. Mais je m’en fous ! Je crois que devenir fou d’amour, c’est agréable. Et l’idée me fait encore sourire, alors qu’elle revient vers moi. Je l’accueille dans mes bras, tire le drap et éteins la lumière pour pouvoir soupirer d’aise. Je suis bien là maintenant. L’esprit totalement détaché. Malgré la lueur déjà sombre, je ne peux m’empêcher d’essayer de la voir, caresser ses cheveux. Ambiance apaisante… je dépose mes lèvres sur les siennes. Délicatement, comme une simple caresse. Je ne veux plus qu’on se déchire. Et j’espère secrètement que ces quelques instants lui ont fait mettre de côté ses doutes… la serrant de nouveau contre moi, je finis par m’endormir épuisé par la soirée… Le son du réveil, me sors de mes pensées. Je n’ai pas beaucoup dormis finalement. L’esprit souvent préoccupé et un peu tourmenté. Bien que je me sentais mieux la veille, je ne pouvais pas empêcher mes idées de fusées et les réflexions. Ça n’avait rien de négatif, je pensais seulement à nous. A ce que j’avais fait et ce que j’avais dit. Le problème Sawan tournait encore dans ma tête. Surement parce-que je savais qu’il n’était pas réglé. Une brève accalmie avant que cela ne répète un jour. Je crois que c’est ça qui m’effraie le plus. Mais je ne veux pas vivre avec cette peur au ventre. Inspirant doucement, je me tourne dans le lit, attrape mon téléphone et éteint la sonnerie. Ye Won bouge déjà à mes côtés et c’est bien la première fois que je suis réveillé à l’heure pour aller en cours. Je soupire malgré tout, peu convaincu à l’idée de retrouver mes livres et mes profs. Mais un simple regard dans sa directement, me redonne le sourire alors que je glisse à nouveau contre elle. Délicatement, je laisse mes doigts frôler sa peau. Le cœur battant à tout rompe, je me laisse avoir une fois de plus, par cette image que je trouve parfaite. Ne résistant pas à l’envie de taquiner sa joue avec mon nez « Réveille-toi ma belle… » Et je dépose déjà un baiser sur sa peau. Je suis un peu égoïste je l’avoue. J’ai envie qu’elle m’enlace, qu’on se réveille dans les bras l’un de l’autre. Je suis en avance pour une fois, d’ordinaire je ne me lève jamais avant la septième sonnerie. Me mordillant la lèvre, je passe mon bras autour de sa taille, pour venir me blottir contre elle. Je prends ma place, celle qu’il me revient de droit. Laissant échapper un rire « T’as assez dormis. » à croire que j’ai l’habitude de me lever avant elle. Je fais exprès, m’amuse un peu de cette situation. En croisant son regard, je lui vole un baiser « J’ai trente minutes d’avance. » c’est un exploit n’est-ce pas ? J’arque un sourcil, laisse mes yeux se balader sur elle et se fixer sur sa bouche. Ça m’avait manqué de pouvoir me réveiller à ses côtés. Je trouve que ça commence la journée comme il se doit. Je glisse une main curieuse sous son tee-shirt, me collant un peu plus contre elle « T’as rêvé de moi ? » et je l’embrasse déjà, lui vole un baiser avant de me perdre davantage dans son cou. Bon je l’admets, je suis coupable… j’ai envie d’utiliser ces trente minutes pour quelque chose de concret. Mordillant sa peau, je lui murmure « Et si on reprenait là où on s’est arrêté ? » je souris, laisse échapper un soupire dans le creux de son oreille. Je sais que je devrais en profiter pour me préparer… mais je préfère me concentrer sur elle. J’aime ce moment, cette complicité qu’on peut avoir. Elle encore à peine réveillée… mais je trouve ça encore plus excitant. Son petit air encore froissé, son petit sourire au coin des lèvres… elle me fait craquer.

La soirée ne s’est peut-être pas terminée comme il se devait, mais elle sent que cet instant restera important, pour eux, pour leur avenir. Même si leur histoire a repris il y a quelques jours seulement, à Busan, ce soir, c’est un autre tournant qu’elle prend. Et même si elle est encore effrayée par de nombreuses choses, elle sait qu’elle n’est pas la seule. Elle sait qu’il sera là, et même s’il ne pourra pas toujours comprendre ce qu’elle ressent, elle aura le mérite de l’avoir à ses côtés. Et ça lui suffit. Epuisée par tout ce qui lui a traversé l’esprit, par tous ces sentiments contradictoires qui ont jonché sa soirée, elle finit par s’endormir rapidement, dans ses bras. Contre lui, elle trouve plus facilement le sommeil, arrive à mieux dormir, se reposer. Elle arrête enfin de passer ses nuits à ruminer, à repenser à eux, à ce qu’il s’est passé. Elle se laisse bercer par leur amour et s’endors avec des pensées plus joyeuses, avec un peu plus d’espoir aussi. Une nuit entière passée avec lui, une de plus. Et elle espère au fond d’elle, qu’il y en aura autant que possible. Elle s’apaise, au fur et à mesure des heures, arrive à reprendre de l’énergie. Et c’est uniquement grâce à lui, elle le sait. Lorsque le réveil sonne, elle peine à ouvrir les yeux, sortir de ce cocon qu’elle apprécie tant. De longues secondes, à laisser le téléphone perturber le silence de la pièce, mais lorsqu’elle se décide à se redresser pour l’éteindre, elle sent Il Kyang bouger, et le faire pour elle. Léger sourire qui se dessine sur ses lèvres, alors qu’elle garde les yeux fermés un peu plus longtemps, cherche déjà son contact de sa main. Entendre sa voix au réveil est la meilleure chose qui soit, alors qu’elle profite de l’instant, enroule son bras autour de lui pour l’attirer un peu plus contre elle. Comme si, pour une fois, les rôles étaient inversés, elle laisse échapper un léger rire à sa remarque. Frissonnant à son contact, sa main qui glisse sous son tee-shirt, elle soupire, se délecte de cette proximité qui renait à chaque fois plus facilement entre eux. « Bien sûr… » glisse-t-elle, de sa voix encore enrouée, laissant ses doigts venir jouer dans ses cheveux. Déjà grisée, déjà enivrée, elle l’invite à venir la surplomber, et ouvre enfin les yeux, plongeant son regard dans le sien. Quelques secondes à pouvoir l’admirer, se rendre compte une fois de plus que tout est bien réel. Et elle ne résiste pas plus longtemps au besoin déjà omniprésent de venir l’embrasser. Elle en oublie déjà qu’ils feraient mieux de se préparer, aller en cours. Tout ça semble bien dérisoire face à lui. Elle en oublie cette dispute de la veille, ces images qui sont venues lui rappeler que sa peur sera toujours présente. Elle succombe déjà à ses caresses, dans une simplicité qui leur ressemble, qui les caractérisait tant. Bien rapidement, elle lui retire son tee-shirt, pour pouvoir glisser ses mains dans son dos, presser davantage leurs corps l’un contre l’autre. Perdue dans les méandres de cet amour qu’elle lui portera toujours, elle s’enivre un peu plus encore, se perd dans cet échange doux, et si puissant à la fois. Elle ne pouvait rêver de meilleur réveil, et sourit contre ses lèvres, les cherchant encore pour les embrasser, plus passionnément encore, avec un peu plus d’ardeur. Elle perd déjà son souffle, geint contre sa peau ce désir qu’il fait si rapidement et si facilement naître elle. Et voilà qu’elle s’offre à lui, de la plus sincère, la plus simple des manières.

Je la surplombe, croise son regard et sent mon cœur s’emballer. Bon sang, que j’ai une chance monstre d’être là. Tout près d’elle. A pouvoir la toucher, gouter à ses lèvres encore sans jamais m’en lasser. Je ne résiste pas, me laisse aller contre elle, soupire contre sa peau. Mes mains la caresse, recherche encore ces sensations. Je frémis à son contact, retient un gémissement alors que mon haut s’écrase sur le sol. Besoin inconditionnel de la retrouver, de pouvoir parcourir ce corps, ces courbes que j’aime tant. A chaque fois je les dessine de mes paumes, pour m’en souvenir. Inlassablement éprit, je souris dans nos baisers. Ecoute le seul son de nos soupirs briser le silence ambiant. Je ne fais plus attention à rien. Mon esprit vagabondant, cédant à mes envies alors que je glisse ma main jusqu’à son sous-vêtements avec cette folle envie de venir lui retirer. Totalement détaché de la réalité, je ne m’attendais pas vraiment à ce que quelqu’un débarque pour tout gâcher. « Hey le dormeur ! Tu vas encore être en retard. Bouge ton c… » La porte ouverte en grand, je roule brusquement sur le côté, tirant les draps sur nous. « Putain tu peux pas frapper ? » quoi c’est vrai non ? Je sais qu’il a l’habitude d’entrer dans la pièce comme ça. Mais cette fois j’aurais préféré qu’il soit un peu plus discret. Je grimace, essoufflé, le cœur affolé. Il vient de nous surprendre et reste comme un idiot sur le pas de la porte. « Ah… je suis… désolé… je savais pas que t’étais accompagné merde. » il détourne les yeux, mais je crois que la vue de la femme qui se trouve avec moi vient de faire son chemin jusqu’à son cerveau. Si bien qu’il se retourne de nouveau vers nous « Ye Won ? » putain, mais il pensait que ça serait qui ? Je fronce les sourcils, agacé, attrape mon coussin et lui balance en pleine figure « Dégage !! » je ne suis pas vraiment en colère, juste que la situation est un peu embarrassante. Je n’ai pas envie de faire la causette tout de suite là maintenant. Je serre les dents, il grogne mais finit par abdiquer « Ok ok ! Pardon je vous laisse. » Et il dit ça de façon tellement gênée que je ne sais plus vraiment où me mettre aussi finalement. Claquant la porte derrière lui, je lâche un râle. « Putain. » je suis surtout un peu contrarié. Je ne m’attendais pas à ce que Kitae débarque ainsi au pire moment qui soit. « Je suis désolé. Il est… » Chiant ? trop prévenant ? Trop sur mon dos ? Un peu de tout à la fois je crois. Je sais que c’est ma faute c’est moi qui ne me réveille jamais. Alors Kitae a jugé bon d’être celui qui me sort de mon lit. Et parfois il a beau ouvrir la porte, les volets, faire du bruit… rien n’y fait je reste dormir. C’est surement pour ça que je l’excède. Mais cette fois… c’était un peu différent. Me tournant vers Ye Won je la regarde gêné. « Bon… euh bah je crois que maintenant il est au courant. » je passe une main dans mes cheveux embarrassée, avant de me mettre à rire nerveusement. Au final, c’est plutôt drôle comme situation. Même si j’aurais préféré lui dire autrement. J’avais eu envie de garder ça pour moi encore quelques temps. Même si il s’était douté de quelque chose. Notre attitude avait été trop étrange pendant le week-end. Mais cette fois, il avait la confirmation de ses doutes… « Il va pas me lâcher. » j’espère qu’elle le sait ? Je souris, repousse le drap avant de soupirer « On peut dire adieu à notre intimité. » je grimace, réalisant surement que c’est un peu plus compliqué qu’auparavant. Rien de grave, juste que j’aurais aimé pouvoir profiter de ma… petite amie. Cette idée en tête, je me jette sur elle pour venir enfouir mon visage dans son cou et grogner amusé « On se louera une chambre dans un love hotel. » et je me redresse, me mettant à rire. Je trouve l’idée horrible en fait ! Je n’étais pas sérieux. J’avais toujours trouvé ces endroits glauques et pour les cas désespérés. Finalement obligé de me lever, je récupère mon haut et l’enfile rapidement. « Tu veux te doucher ? Je te prépare un truc vite fait. » j’ai l’habitude de courir le matin. Et vu que je suis en avance sur mon heure de réveil. Ouvrant la porte, je lui indique la salle de bain, avant de filer jusqu’à la cuisine où je trouve rapidement mon meilleur ami. Se tournant vers moi, il me sourit d’un air presque malsain. « Tu me fais flipper. » il rit, je tente encore de l’ignorer en préparant à café pour Ye Won. Mais il se poste juste à côté de moi. « C’était donc ça que tu cachais. » comme si il ne le savait pas. Imperturbable, il se colle au plan de travail, soupire doucement « Bon… je suppose que c’est la bonne cette fois ? » n’aurait-il pas envie de me juger ? Je m’attendais un peu à un sermon. Mais peut-être n’ose-t-il pas parce-que Ye Won n’est pas loin ? « Ouais. » souffle-je tout simplement. « Si tu sais ce que tu fais. Alors je suis content pour vous. » Hum je sais qu’il voudra en reparler. Je le connais. Mais ces quelques mots me suffisant. Nous échangeons un regard complice, un sourire avant que je ne boive une gorgée de mon café. 

Elle soupire d’aise, se presse contre lui au fur et à mesure de ses caresses. Elle revit, simplement. Savoure son contact et se laisse bercer par le son de leurs gémissements. Elle sent cette chaleur grandir en elle et ne fait rien pour l’empêcher, alors qu’elle parcoure son corps, et se délecte une fois de plus de cette complicité certaine dont ils savent faire preuve. Mais elle ne s’attendait pas à être dérangée, à entendre la voix de Kitae les surprendre. Ses yeux s’écarquillent rapidement, alors qu’elle récupère le drap pour tenter de se cacher. Ses mains tentant de cacher sa surprise, elle ne peut s’empêcher malgré tout d’observer leur ami du coin de l’oeil. Partagée entre frustration et amusement, elle n’ose pas bouger, ni même parler. Elle continue simplement d’observer la scène, sans savoir quoi faire. Mais à entendre son prénom, elle ne fait que se glisser un peu plus dans les draps, même s’il est trop tard pour ça. Gênée, certainement, que Kitae apprenne qu’ils sont à nouveau ensemble, de cette manière-là. Elle attend tout de même d’entendre la porte se refermer, avant de se retourner vers Il Kyang, ce léger sourire qu’elle lui offre. « C’est pas grave… » qu’elle souffle, caressant sa joue avant de le serrer tout contre elle. Les choses sont différentes d’avant, à bien des niveaux, et elle s’en rend davantage compte au fil des jours. Elle retient ce soupire de frustration, et lui vole un baiser chaste, gardant son regard rivé sur lui. « Ca va être difficile de lui mentir là-dessus. » et elle rit avec lui, légèrement. Elle ne veut pas se prendre la tête, préfère rapidement retrouver cette légèreté entre eux. Cette douceur qui réchauffe son coeur, et lui fait penser qu’elle passera une bonne journée. « On trouvera un moyen de palier à ça. » qu’elle répond simplement, sûre d’elle. Ce n’est rien, comparé à ce qu’ils ont vécu. Ils pourront toujours trouver une solution, même si elle grimace en l’entendant parler de love hôtel. « Eurk… Je préfère encore nous payer un vrai hôtel dans une chambre bien trop grande pour nous deux… » Folie des grandeurs qui ne lui ressemble pas, mais dont elle s’amuse, se blottissant encore un instant contre lui. Elle finit par se redresser, l’observe se rhabiller. Ses lèvres se pincent alors qu’à contre-coeur, elle se lève à son tour. Ce serait mentir de dire qu’elle est ravie d’aller en cours. Si elle pouvait choisir, elle resterait là, avec lui, toute la journée. A ne penser à rien d’autre qu’à eux, à profiter de sa présence. Mais la réalité rattrape une fois de plus, alors qu’elle l’embrasse avant de partir en direction de la salle de bains. Se dépêchant pour se préparer, et ne pas occuper la pièce trop longtemps, elle prend une douche rapide, et se décide à se sécher dans la chambre d’Il Kyang. Remarquant surtout que, dans la précipitation de la veille, elle n’a pas pris d’affaires, elle avise l’armoire, et récupère un tee-shirt au hasard. Une vieille habitude qu’elle avait, adolescente. A trop souvent préférer les affaires de son petit-ami aux siennes, surtout en sachant qu’elle ne pourrait pas le voir avant un moment. Un sourire se dessine sur ses lèvres en y repensant, alors qu’elle enfile son jean, prête à retrouver les garçons dans la cuisine. Un peu anxieuse, elle passe une main sur son visage avant d’oser entrer dans la cuisine. Sourire nerveux, ses lèvres qu’elle pince en posant son regard sur leur ami. « Salut. » ose-t-elle simplement murmurer, avant de se rapprocher d’Il Kyang, déposant un baiser sur sa joue. « Je m’suis permise de te prendre un tee shirt, j’ai oublié mes affaires au dortoir hier… » qu’elle souffle à son oreille avant de s’éloigner un peu, récupérant son café sur lequel elle souffle avant de pouvoir le boire.

Etre en couple c’était aussi devoir réajuste son quotidien. Pour l’instant, on devait faire avec nos emplois du temps respectifs. Trouver des moments pour se voir, et j’avoue que je partais plus tôt de l’agence ces derniers jours. Mais seulement pour profiter un peu plus. Après, je savais que je pourrais à nouveau me concentrer. Disons que c’était l’euphorie des débuts. Et j’avais beau avoir eu une relation avec elle pendant trois ans. J’avais encore l’impression d’être un ado parfois à ses côtés. Et même quand je pensais à elle, j’avais cet air idiot sur le visage. Pauvre de moi, je suis totalement accro. Et sans m’en rendre compte, je me perds déjà dans mes pensées alors que Kitae reste à me fixer. Je ne sais même pas s’il m’a posé une question. C’est la seule présence de Ye Won qui me sort de ma torpeur alors que je la regarde arriver vers moi. C’est presque aussi irréel que exaltant. La voir ici, dans la cuisine de Kitae. Je n’aurais jamais cru cette scène possible. Kitae, l’observe un petit sourire aux lèvres. Il la salut à son tour, mais je n’ai déjà d’yeux que pour elle. J’avise même rapidement le tee-shirt qu’elle porte le mien. Et ce détail a beau être insignifiant pour beaucoup, j’ai ce sourire indescriptible sur les lèvres « T’as bien fait. Il te va mieux qu’à moi. » Et je me mordille l’intérieur de la joue, surement encore un peu frustré d’avoir coupé court au moment que nous partagions. Inspirant doucement, je lance un regard vers Kitae. Je rêve où il se moque de moi ? Je fronce les sourcils, grimace silencieusement avant de boire mon café. Je ne me souviens plus à quand remonte la dernière fois où nous avons été… amoureux en face des autres. En dehors des séjours que nous avons faits où on se déchirait. Je crois que cela date de longtemps, bien avant que je sombre dans la drogue même. Passant une main dans le dos de Ye Won, je dépose un baiser sur son épaule avant de lui souffler « Je vais à la douche. » puis relève la visage vers Kitae « Soit sage. » parce-que je crains qu’il est la mauvaise idée de lui dire des choses qui ne le regarde pas. En réalité, c’est un peu bizarre. Kitae a subit notre relation. Il était l’un des dommages collatéral, et je m’en veux de lui avoir imposé ces soirées de galère. Je ne me suis pas posé la question une seule seconde sur ce qu’il pourrait ressentir. Un peu nerveux tout de même à l’idée de les laisser, je finis par m’éclipser dans ma chambre pour récupérer des affaires. Je n’ai pas envie de trainer, encore moins de lui laisser le temps de trop parler. J’ai peur qu’il joue au meilleur ami protecteur. Qu’il lui dise qu’il n’a pas confiance en elle ou encore ce genre de connerie. Je suis passé au-dessus de ça. Malgré ce qu’on s’est fait, je ne veux plus y penser. Alors j’espère qu’il en fera autant… me pressant jusqu’à la salle de bain, je me dépêche pour prendre une douche. Rapide, celle qui ne dure que dix minutes, comme si j’étais en retard pour l’université. Enfilant mes affaires, je suis presque encore mouillé, mais je m’en fiche un peu. Sortant, tout aussi vite, je me dépêche de retourner à la cuisine en espérant de pas le surprendre dans une ambiance pesante et horrible. « J’ai finis ! » je suis presque fier de moi. Et souris pour avoir l’air naturel. Non, je n’ai pas couru… Avançant vers Ye Won, j’attrape déjà sa main « On y va ? On va être la bourre sinon. » Fausse excuse bien sur. Je n’ai pas envie que ce moment dur trop longtemps. Alors je la kidnappe déjà et l’emmène avec moi dans la chambre pour prendre le reste de nos affaires. « Il t’a dit quelque chose ? » je préfère lui demander à elle.

Ye Won sourit, timidement. Elle se sent gênée, surtout lorsqu’elle finit par se retrouver en face de Kitae. Quelque part, elle appréhende un peu sa réaction. Entre eux deux, ça n’a pas toujours été facile. Elle se souvient encore de cette dernière vraie discussion qu’ils ont eu ensemble. Il avait ramené Il Kyang au dortoir, et supplié de l’aider. Mais depuis, il y a encore tant de choses qui se sont passées. Elle secoue sa tête, tente de ne pas y penser. Elle préfère se concentrer sur Il Kyang, sur ce qu’ils vivent maintenant. C’est bien plus important que le reste à ses yeux. Sa tasse dans les mains, elle le regarde partir, avant de finalement se tourner vers leur ami. Il a ce sourire qui veut tout dire, et elle ne sait pas quoi en penser. Alors, elle préfère briser la glace en premier, quitte à être maladroite. « Ecoute Kitae, je … je suis désolée… On n’a pas vraiment eu le temps d’en discuter avec les autres. On aurait du te prévenir avant.. » lâche-t-elle simplement, hésitante. Mais il faut croire que ça a plutôt tendance à l’amuser, alors qu’il continue de l’observer. « Je suppose que c’est depuis Busan. » qu’il réplique simplement, presque enjoué, au point que ça pourrait lui faire peur. « Oui… » qu’elle bredouille, détournant le regard. Depuis quelques jours à peine, mais ils n’ont pas osé en parler aux autres. Peut-être le temps de se retrouver aussi, de profiter de ces débuts exaltants. Elle est certaine de son choix, mais apprécie aussi le fait qu’ils gardent ça pour eux, ne serait-ce que quelques jours. « En même temps, vous avez pas été très discrets. Vous êtes les seuls à ne pas être rentrés. » Et il en rit, alors que Ye Won cache une grimace derrière sa tasse de café, avant d’en boire. Elle ne sait pas quoi répondre à ça, se mordille un peu les lèvres. Elle reste nerveuse, même s’il semblerait que Kitae ne leur en tienne pas vraiment rigueur, pour le moment en tout cas. « Ecoute, vous êtes grands, je suppose que vous savez ce que vous faites. C’est le plus important. » Et il semble sincère dans ses paroles, tout du moins, c’est ce qu’elle voit lorsqu’elle ose à nouveau poser son regard sur lui. Pourtant, elle n’est pas encore totalement rassurée. Elle sait surtout, à quel point Kitae tient à son meilleur ami. Même si entre eux, ça a toujours été un peu plus compliqué, il sait qu’ils tiennent réellement l’un à l’autre. Et elle espère qu’il le prend en considération. « Ca sera différent cette fois. » dit-elle, avec conviction. « Je te promet que je ferais attention à lui. » Parce qu’il est la personne la plus importante à son coeur. Sans lui, Ye Won n’est rien de plus qu’une âme qui erre sur le chemin de sa propre vie. Elle ne veut plus faire d’erreurs avec lui, ne veut plus revivre ces longs mois de souffrance. Et elle s’en donnera les moyens, même si ça ne sera pas toujours évident. Elle n’a qu’un sourire de sa part en guise de réponse, alors qu’Il Kyang fait son apparition, attrapant déjà sa main pour la ramener jusqu’à la chambre. Une fois à l’abri du regard de Kitae, elle ne peut s’empêcher d’enrouler ses bras autour de son cou, lui offrant un sourire. « Rien de bien important. » qu’elle répond simplement avant de l’embrasser. Sûrement encore frustrée de ce moment qu’ils s’apprêtaient à partager. Mais il faudra faire avec ce manque d’intimité dont peuvent faire preuve tous ces étudiants. Ca ne l’empêche pas de garder posé sur lui un regard chargé de désir et d’amour.

La laissant approcher, je souris, peut-être un peu rassuré de ses mots. Mais je ne sais pas si elle dit ça pour me réconforter ou s je dois vraiment craindre une conversation avec Kitae. Quoiqu’il en soit, je me dis que de toute façon, peu importe son avis. C’est le nôtre qui compte. Je sais ce que je veux, et j’ai trop attendu. J’ai perdu trop de temps à rester loin de Ye Won. Alors je ne cherche pas plus loin, la croit finalement en sentant à nouveau sa bouche trouver la mienne. Ah je n’ai pas envie d’aller en cours. Encore moins de rester assit toute la journée à écouter des choses et d’autres. Je ne sais pas pourquoi je m’obstine tellement avec ce diplôme. Parfois j’ai envie de tout abandonner. Pas par lâcheté mais simplement parce-que j’aimerais passer plus de temps sur ma musique. Le rythme commence doucement à s’intensifier, et j’ai beau avoir encore quelques jours de repos. Je sens bien que tout devient différent. Je ne sais pas si je pourrais tenir encore longtemps comme ça. Mais je tente d’y croire. Sans oublier ce temps si précieux que je dois lui réserver « Il faut que t’arrête, sinon on partira jamais. » je me laisserais bien tenter pour succomber. Mais je repense trop vite à mon meilleur ami dans l’autre pièce qui trouverait ça surement trop suspect. Je me détache pour finir de me préparer. Chaussures, veste… je la laisse passer devant avant de recroiser Kitae « Tu viens direct après les cours ? » je jette un regard vers Ye Won, hésite quelques secondes mais je sais que je dois bosser ce soir. « Ouais. » il a l’air plutôt ravi. Lève sa main dans notre direction « Bonne journée les amoureux. » et il ricane comme un idiot avant de mordre dans son gâteau. Je lève les yeux au ciel, enfile mes chaussures et finit par sortir de l’appartement. Bien qu’il puisse être parfois chiant, j’admets que l’entendre dire ça rend les choses encore plus concrètes entre nous. Amusé par sa réflexion, j’attrape subitement la taille de Ye Won avant de l’attirer vers moi « Tu crois qu’il a raison ? C’est ce qu’on est ? » Et je ne résiste pas longtemps pour lui voler un nouveau baiser. Je me distrais, beaucoup trop vite. Et si pour une fois je n’étais pas à la bourre j’allais le devenir. Mais je n’y peux plus rien, c’est plus fort que moi. Et je crois que je reste aussi un peu frustré… je laisse échapper un soupir, souris un peu plus avant d’aller jusqu’à ma voiture. Je trouve ça plaisant de faire le chemin avec elle. Et j’aime l’idée que ça pourrait devenir une habitude. Un peu comme si on avait notre propre quotidien tous les deux. Le chemin n’est pas très long et je fais même l’effort de la laisser choisir la musique pour le trajet. Une fois arrivé à l’université, je reste quelques secondes dans l’habitacle. « Ce soir on se voit ? Après l’agence. Je risque de finir tard mais… si jamais tu t’ennuies… » Amusé j’approche mon visage du sien. Et profite encore d’être à l’abri des regards pour venir l’embrasser. Un peu trop prit par les émotions, frustration, envie, euphorie… je m’aperçois que je veux bien plus qu’un simple baiser. Assez pour que je vienne brusquement me reculer et râler « Rah ! C’est pas possible. » Je ne suis pas agacé, juste terriblement contrarié. « C’était aussi compliqué avant ? » j’arque un sourcil, espiègle et rieur. Je ne prends pas ça au sérieux. Mais j’ai cette brusque impression qu’on ne peut avoir aucune intimité nulle part. Et encore moins sur ce parking de l’école… bien que l’idée soit plaisante, je la réfute pour me concentrer sur le plus important. Aller en cours ! Sortant, de la voiture, je reprends mes affaires avant de venir vers elle. « Et si je prenais un appart ? » j’ai lâché ça comme ça. Sans réfléchir en fait. « On pourrait se voir plus facilement. Tous les deux… » Je mordille ma lèvre, regarde la sienne avec envie. Dis-moi que l’idée n’est pas si idiote que ça Ye Won. Je me souviens qu’elle m’avait dit vouloir prendre un appartement. Mais c’était pour de mauvaises raisons… désormais je pouvais le faire pour nous deux. Mais au lieu de nous éloigner, ça serait pour nous rapprocher. Et ça rendait les choses plus agréables, plus réfléchis aussi malgré que je dise ça sur un coup de tête. « J’ai assez de tune pour avoir un truc. » pas de quoi décrocher un palace. Mais même un studio ça m’irait. Rester dans ma chambre universitaire c’est compliqué. Je la déteste de plus en plus. Et j’ai beau adoré ma frat… j’ai aussi envie d’indépendance et… surtout de pouvoir avoir un endroit où se retrouver.

Elle soupire contre ses lèvres, si rapidement enivrée, mais se rattrape bien vite, lui offre un sourire. Si seulement c’était possible, elle resterait simplement avec lui, ne penserait pas à ses cours, ni même à ce quotidien qui les rattrape si facilement. Pour profiter un peu de plus de sa présence, son contact. Elle a beau savoir que ce n’est pas raisonnable, l’idée lui traverse l’esprit, bien malgré elle. « J’ai rien fait… » qu’elle murmure dans un léger rire, avant de se détacher de lui, récupérant ses quelques affaires. Sortant de la chambre, Kitae débarque au même moment, sur le point de partir lui aussi. Un sourire qu’elle lui adresse, encore un peu timide. Sa façon de les appeler, pourtant, lui provoque un frisson. Ca lui rappelle leur adolescence, le reste du groupe qui les appelait toujours ainsi. Son regard se fait plus brillant à cette idée, alors qu’elle sent son coeur chavirer, à sentir à nouveau les mains d’Il Kyang sur elle. Ses lèvres toujours étirées, elle le regarde un instant, profite d’être encore à l’abri des regards. « Si tu m’aimes autant que je t’aime… Alors je crois que oui, c’est ce qu’on est. » elle a cet air malicieux, cet engouement dans la voix. Elle y croit, qu’importe ce que diront les autres. Elle le sait, son bonheur ne dépend que de lui, et elle aime à croire que c’est réellement ce qu’ils sont. Des amoureux. C’est aussi simple que ça. Et elle n’a rien besoin de plus. Un baiser qu’elle lui vole, et elle se détourne pour enfiler ses chaussures, le suivre jusqu’à la voiture. Dernières minutes à ses côtés avant de reprendre sa vie d’étudiante. Elle appréhende moins ses journées, passe plus de temps à penser au moment ou elle va le retrouver, écoute bien moins ses cours. Il est difficile de se concentrer quand son coeur se met à battre plus vite, simplement à penser au moment ou elle pourra à nouveau se blottir dans ses bras, l’embrasser. Arrivés sur le parking de l’université, elle pose son regard sur lui, amusée. « Il y a de fortes chances pour que je ne sache pas quoi faire ce soir. » Elle s’amuse de sa propre réponse, se délecte de cet autre baiser qu’il lui offre. Et elle rit à sa remarque, toujours aussi frustrée, mais tout autant enivrée par ce qu’ils vivent désormais. « Je sais pas… Mais je pensais pas que ça le serait autant… » Elle ne veut pas repenser à la veille, à cette occasion manquée de profiter du peu d’intimité qu’ils pourraient avoir. Elle sait qu’elle est fautive, et s’en veut encore, dans le fond. Mais elle se rassure encore, en se disant qu’il est toujours là. C’est tout ce qui compte finalement. Sortant de la voiture, elle attrape sa main lorsqu’il arrive à sa hauteur. Elle hausse ses sourcils à cette idée qu’il lance, légèrement surprise. « Tu voudrais… prendre un appart ? » Elle ne s’attendait pas vraiment à ça, pourtant ses traits s’adoucissent déjà, ses lèvres qu’elle mordille dans un autre sourire. Elle aime cette idée là, elle ne peut pas le cacher. Peut-être s’emballe-t-elle déjà, mais elle aime l’idée qu’ils puissent avoir un endroit ou se retrouver, seulement tous les deux. Dans un geste tendre, elle pose ses mains sur ses hanches, et ancre son regard dans le sien. « Tu le fais seulement si tu en as envie. Je te forcerais à rien. » Elle le voit lorgner sur ses lèvres, et crève d’envie de l’embrasser, pourtant elle se contente simplement de rester là, à l’observer. Toujours cette malice dans les yeux, elle se colle un peu plus à lui, et vient murmurer à son oreille « Mais si tu le fais, il se peut que je veuille qu’on se rattrape, dans chacune des pièces… » Se redressant devant lui, elle arbore encore ce sourire, rempli d’amour. « Même dans la cuisine. » ajoute-t-elle, avant de se mettre en route, lâchant un rire amusé.