Dark Dream. Mok faisait face à son reflet. tout était parfait. du maquillage à la perruque en passant par la tenue et le parfum. quelle folie pourrait-on croire. quelle tristesse de voir une si belle jeune femme se grimer pour devenir une autre. une autre aimée, une autre désirée. une femme si sûr d’elle, qui attire les regards, qui brise les coeurs, une femme que déteste Mok et qui pourtant l’obsède au travers de Junho. c’était une relation complexe qu’elle avait noué avec ce reflet que lui renvoyait le miroir, qu’elle avait noué avec Junho. Rien n’était sain dans ce qu’il faisait et si Mok avait eu l’envie d’en parler avec son psy, il aurait été certain qu’il l’aurait reprimé. il n’aurait jamais laissé faire ça plus longtemps, mais qui pourrait comprendre qu’elle en a besoin. Mok aimait la sensation des coups rudes de bassin de Junho contre son corps, ce sexe auquel ils s'adonnaient était brusque, sans amour, remplit de fureur et de bestialité. le genre de baise qui vous retourne l’esprit, qui vous épuise le corps et qui vous laisse pantelant, avec un arrière goût de culpabilité et d’horreur. pourtant Mok le désirait, l’attendait. elle avait passé la nuit à penser à lui, elle aurait été indélicate de croire que son audace avait été parfaitement ce qu’il fallait à Junho, mais dans le fond, la jeune femme savait que ce qu’elle avait osé faire … était à double tranchant. soit Junho explosait et la possédait, soit il se renfermait sur lui même et en souffrirait plus encore … Et quelque part Mok espérait qu’il souffre, car cette souffrance le pousserait à la pire des folies … Elle avait besoin de sa folie. dans un souffle elle relis ce sms, ne peut cacher ce sourire satisfait qui étire ses lèvres depuis hier. elle savait qu’elle aurait la fureur de Junho aujourd’hui et la jeune femme se concentrait pour parfaire son rôle. poussant la porte de la pièce dans laquelle elle s’était changé, elle remonte le couloir, porte sur elle une parka, celle que Junho avait volé à sa soeur pour la donner à Mok. dessous elle était nue. Ils n’auraient pas de temps à perdre. elle inspire une dernière fois avant de toquer à la porte, le laissant venir lui ouvrir car c’était ainsi qu’elle le voulait : à sa merci. elle devinait les lumières de la chambre tamisée, éteinte. elle avait fait exprès d’arriver avec 5 minutes de retards, soulignant plus encore à quel point Junho passait son temps à l’attendre elle. cruelle enfant qui savait parfaitement comment le faire souffrir et le soulager.

Il n’avait pas attendu avant qu’elle ne se jette sur lui pour le retrouver. Il avait ce sourire, celui qu’il cachait déjà derrière cette gêne. Elle était si précieuse à ses yeux… comme un cadeau qu’on oserait abîmer. Pourtant il était loin le garçon attentif, qui prendrait soin de l’ouvrir. Il l’avait déjà fait tomber, plusieurs fois. L’avait peut-être même brisé… pauvre fou qu’il était. Il s’en serait voulu, mais ils savaient que ce qu’ils faisaient la journée était derrière eux. D’un petit sourire, il sorti quelque chose de sa poche. Un détail qu’il avait remarqué hier soir. Aujourd’hui il ne l’avait pas vu, mais la veille si. Comme si il s’interdisait de se souvenir d’elle. De Mok, à part entière… un pansement dans la main, mignon avec des dessins dessus. Il se colla à elle. Retirant les papiers, il se pencha vers elle « Pour ton petit nez… » Cette petite griffure qu’elle avait. Il avait trouvé ça mignon hier soir. Mais n’avait jamais su lui dire. Il voulait prendre soin d’elle, s’appliquant à lui coller sur sa peau. Déposant un bref baisé sur le pansement, il avait l’air d’un garçon juste attentionné. Différence troublante, alors que quelques heures à peine il la punissait. Il baissa les yeux sur ses mains, en attrapant l’une d’elle, il l’invitait à poser sa paume sur sa joue. Parce qu’il avait besoin de ce contact. De cette chaleur… il n’y avait plus de barrières entre eux. Et comme à leur habitude, il aimait sortir ce lien rouge. Le nouer autour de leurs poignets. Mais cette fois il remarquait cette marque. Plus bleue que les autres… plus horribles pour son cœur… « C’est… moi ? » osait-il dire, sans vraiment l’affronter. Il avait peur d’être coupable de ça. Il l’avait déjà marquée, mais cette fois ça paraissait plus gros. Plus intense encore. Avait-il était trop brusque ? trop loin. Il aurait aimé être plus doux… mais ce jeu le poussait dans ses limites. Sans jamais qu’il ne puisse rien maîtriser. « Mok… » il aimait à prononcer son nom. se rendre compte du désespoir dans sa voix. Si fragile, et si innocente pour lui… il pourrait encore lui demander pardon. Mais le scénario se répétait à chaque fois. Triste, dérouté, il se laissait tomber sur le lit pour s'asseoir.  

C’est moi… il sourcillait, de cet air inquiet. Triste aussi, sans comprendre ce qu’elle cherchait à lui dire. Assit tout proche d’elle, il gardait ses bras autour de sa taille, regardant avec angoisse ces marques sur sa peau. Son cœur était lourd, mais les mots de Mok le rendaient sourd. A toutes ces douleurs, les siennes. Il n’avait d’yeux que pour elle. Ses doigts cherchaient les siens, instinctivement alors qu’il l’écoutait. Silencieux, il baissait à nouveau son regard. Surprit peut-être, mais à la fois si dérangé. Pas par elle, mais pour ne pas l’avoir remarqué plus tôt. Etait-ce aussi fort que ça ? Ce lien qui les unissait ? Ils n’avaient jamais vraiment le courage de parler de la journée. Faisait comme si rien n’était arrivé. Il se rendait compte que c’était la première fois qu’ils arrivaient à se confier peut-être. Qu’ils l’évoquaient, réellement. Mais quand il croisait son regard, il détestait cette lueur dasn ses yeux. Pouvait-elle croire qu’il la jugerait ? D’un geste tendre, il attrapait ses doigts, nouait les siens, pour serrer sa paume contre la sienne. « Je n’avais pas remarqué… » Lui confiait-il sans réfléchir. Il n’avait pas honte de lui dire. C’était ce qu’il ressentait. Calant sa tête contre la sienne, il se mit à observer de plus près cette marque. Il n’avait pas l’air de vouloir s’échapper. Au contraire, il se complaisait dans cette relation. Malsaine et à la fois si belle. « Quel effet ça te fait ? » parce qu’il était de ces garçons qui voulait savoir. De ceux qui ne jugeait pas. Il se redressa un peu, cherchant son regard. Et quand il put le voir, il aurait tout donné pour revivre ça encore une fois. Il y avait ces silences, parfois court. Qui lui donnait la force, cette volonté de croire. Il tenait tellement à elle… jamais il n’oserait la croire étrange ou folle. Il voulait qu’elle lui dise. Avec ses mots… cette sensation que ça lui faisait. Il voyait en ce geste, un remède à ses maux. Un moyen de souffrir pour aller mieux… il savait mieux que personne ce que ça représentait. Il s’était longtemps marqué la peau lui aussi. Pour se blesser, pas pour se punir, mais pour se soulager de cette peine trop forte.