Assise à cette table, il lui était impossible de résister à la tentation. Quelques verres, pour plonger totalement dans cet autre monde. Pour laisser s’enfuir cette part de lucidité encore présente en elle. Premier shot qu’elle buvait d’un seul trait, une légère grimace à sentir cet alcool glisser le long de son oesophage. Cette question qui parvenait à son oreille. La réponse était simple, mais restait bloquée. Incapable d’y répondre. Elle n’était plus en état de voir qu’à cause d’elle, il se retrouvait face à tant de tentations. Alcool, drogue. Tout ce par quoi il était passé, tout ce qu’il tentait de surmonter. Alors qu’elle, elle continuait d’y plonger, les yeux fermés. Clarté d’esprit qui s’était fait la malle, et cette autre question qui aurait pu lui tordre le coeur, si elle était encore sobre. Elle s’était reculé un peu, avait plongé son regard dans le sien. Sans savoir quoi dire, quoi répondre. « Je sais pas… » avait-elle simplement bredouillé. Ce qui la faisait sourire autant ? Cette euphorie, cette façon qu’avaient ces pilules de lui montrer un autre aspect du monde. Mais même pour ça, elle n’était plus assez lucide pour répondre. Une moue surprise se dessinait sur ses traits, à le voir boire ce verre. Et la façon qu’il avait de faire glisser sa langue sur sa peau la faisait frissonner. Une sensation décuplée par tout ce qui circulait dans son sang, alors qu’elle n’avait su retenir un léger gémissement. Ses yeux qu’elle avait fermé un bref instant, avant de les reposer sur lui, ce sourire sur les lèvres. Elle ne pensait plus correctement, avait finalement lâché un rire, se cachant de sa main libre. « T’es fou… » des mots qui glissaient entre ses lèvres, sans se rendre compte de l’impact de ce geste qu’il venait d’avoir. Et ce souffle sur sa peau la rendait plus folle encore. Il avait raison, quelque part. Au fond d’elle, peut-être qu’elle avait envie qu’il la suive. Même si ça n’avait rien de raisonnable, même si ça lui était interdit. Elle aurait été effrayée, si elle pouvait encore réfléchir convenablement. Mais à cet instant, rien n’y faisait. Il n’y avait que ce sourire sur ses lèvres, que cette aptitude à sombrer si facilement, une fois de plus. En guise de réponse, elle avait attrapé un autre verre, l’avait porté à ses lèvres. Son regard ancré dans le sien, elle l’avait bu d’un trait, sans sourciller. Un de plus qui l’entraînait plus profondément encore, dans un univers si loin d’être réel. Sans être capable de déchiffrer ce qu’elle voyait dans ses yeux, elle ne faisait que le regarder, une fois de plus. Les autres ne comptaient pas, malgré leurs remarques. Malgré l’attention qu’ils tentaient d’avoir à son égard. Une barrière venait d’être franchie, même si elle aurait voulu que cela n’arrive jamais. Elle était déjà bien trop ivre pour l’en empêcher. « Qu’est-ce que tu veux Ilki ? » demandait-elle finalement, sans être réellement sûre de cette question qu’elle venait de poser. Sans en comprendre le sens. Des mots qui s’échappaient sans qu’elle ne puisse le contrôler. Sans savoir ce qu’elle pouvait bien attendre comme réponse. Et ce prétendu ami, qui leur tendait à chacun un autre verre. Prêt à les aider, à se fondre dans ce nouvel univers, à deux.

Je suis fou… surement un peu. Inconscient surtout de mettre les pieds là où il ne fallait pas. Et je sentais déjà cette sensation, grisante… celle que j’aimais. Pour oublier ? Ou juste s’amuser. L’alcool, savait m’accompagner, me rendre dépendant, parce-que c’était moins douloureux d’affronter la vie avec lui. Pourtant je ne me sentais pas malheureux… j’étais juste un peu paumé. Et j’observais encore ses gestes, ce sourire aux lèvres. Pas ivre, juste pensif un peu. Je détournais les yeux, passais une main sur mon visage, en soufflant. Il faisait chaud ici, à moins que ça ne soit cet alcool. Je n’aurais pas dût… parce-que je prenais un risque. Juste pour… la retrouver ? Être sur la même longueur d’onde qu’elle. J’avais surtout l’air d’un ado qui jouait avec le feu. Mais ça n’avait pas d’importance. Relevant le visage vers elle, je lâchais un petit rire amusé « Je te veux toi. » quoi d’autre sinon ? Me foutre en l’air ? Non… j’étais persuadé que je pouvais m’en sortir, parce qu’elle m’avait donné confiance en moi. Parce qu’elle m’avait fait croire en mes rêves. Mais tout m’échappait… simplement par amour pour elle. J’attrapais le verre qu’on me tendait, l’air si normal. Un troisième… un de trop encore une fois. Et en le buvant aussi vite, je râlais presque. De cette envie refoulée… celle qui refaisait surface. Comme si finalement elle ne m’avait jamais quitté. « Ça te dérange ? » ça aurait pu sonner comme un reproche si je n’avais pas ce sourire sur les lèvres. J’étais désinvolte avec elle, je ne cherchais pourtant pas à l’énerver. Juste à lui montrer, que moi aussi je pouvais jouer à ce jeu. J’étais même plutôt bon. Faisant claquer le verre sur la table, je me collais davantage à elle, posant une main sur sa cuisse « Me dit pas non Ye Won… » Et sur ces mots, je venais caresser sa bouche. Du bout du pouce, alors que j’avais encore ce goût salé sur la peau. J’étais peut-être en train d’aller trop loin. Est-ce que je la perturbais ? Je n’en savais rien… mais moi je l’étais. Par son attitude… me demandant même à quoi elle pouvait penser là maintenant… se sentait-elle soulagée ? Triste ? ou juste libre… j’avais conscience que ma phrase sonnait à double sens. Je voulais qu’elle me refuse rien, ni ma présence, ni même ce jeu auquel je m’adonnais. Si je voulais me détruire, alors je le ferais. Seulement pour elle… parce qu’elle méritait bien que je sacrifie tous ces mois pour elle… j’envoyais chier cette thérapie, et toutes ces leçons de morales. Me détachant un peu, j’avais déjà le droit à un nouveau verre. Ses amis étaient réactifs… surement même un peu encouragé par nous. Parce-que ni elle ni moi ne refusions rien… ça leur donnait assez confiance, pour que l’un d’eux nous lance « Il est temps qu’on s’amuse un peu plus. » rire narquois, il avait dans ses mains plusieurs sachets. Des pilules bleues… qui atterrissait devant nous. Avisant le paquet, je guettais les gestes de Ye Won, avant de la couper pour poser ma main dessus. « T’en veux ? » balançais-je comme si c’était normal. Je n’étais pas sûr d’avoir encore assez bu pour faire cette bêtise. Mais elle en avait déjà pris... comptait-elle en prendre encore une ? J’en étais certain. Et si je lui prenais, elle me détesterait ? Si je m’y opposais… tu ferais quoi Ye Won… tant de questions qui me rendaient fou. Ce moment que je craignais le plus arrivait… l’alcool n’était rien face à cette tentation… la drogue. Je pouvais lui interdire ou alors continuer sur ma lancer… et parce-que je craignais de lui dire non, j’avais juste lâché… « Je connais pas ça… » Ouvrant le sachet, je prenais une pilule, l’observait et me souvenais en avoir déjà vu à la bibliothèque. C’était cette fameuse merde… la blue sky. Celle que je n’avais jamais essayée. Une certaine fierté surement, mal placée désormais. Mais l’alcool m’aidait à me détendre tout à coup. Alors que je gardais la pilule entre mes doigts. Me penchant à nouveau vers elle « Si t’en veux… viens la chercher… » Et sur ces mots, je glissais le cachet entre mes dents. Parce-que j’avais décidé d’être le pire de moi-même ce soir. Si elle m’ouvrait les portes de son monde, alors je serais celui qui aimait ça…
 
 

Plus rien n’avait de sens, face à elle. Sûrement trop dans sa bulle déjà, partie trop loin. Si elle était encore assez lucide, elle serait déjà partie, aurait emmené Il Kyang avec elle. Le plus loin possible de ce lieu, de toutes ces tentations. Il ne méritait pas ça, pas après tout ce qu’il avait enduré pour se sortir de là. Elle ne méritait pas qu’il reste avec elle, qu’il plonge de nouveau dans ce monde-là. Celui qui, en fin de compte, détruisait tout sur son passage. Il méritait simplement qu’elle l’aide, à continuer sur cette route, celle de la délivrance. Loin de toutes ces addictions. Et au lieu de ça, elle l’observait boire cet autre verre. N’était pas certaine de ce qu’il se passait exactement devant elle. Si elle n’avait pas déjà autant consommé, elle serait la première à s’énerver, à lui dire d’arrêter, ou même de ne pas commencer. Etait-elle véritablement légitime pour ça ? Cette question tournait dans sa tête, depuis Jeju. Et elle l’avait oubliée, ce soir encore. Finalement, peut-être que tout ce qui la poussait à être là ce soir, c’était justement le fait de ne plus trouver sa place ou que ce soit. Même à ses côtés, alors que la situation avait fini par s’inverser entre eux. Et si en temps normal, elle détestait cette idée là, elle semblait bien loin ce soir. Plus rien ne parvenait à son esprit, à part ce sentiment de quiétude qui l’assaillait encore, à chaque verre qu’elle se permettait de boire. Est-ce que tout ça la dérangeait ? « Je sais pas… » murmurait-elle, cette moue sur ses lèvres. Oui, ça me dérange. Je refuse de te voir sombrer par ma faute. Je refuse d’être celle qui met toutes ces tentations devant toi, qui te fera replonger en un claquement de doigts. Voilà ce qu’elle aurait du répondre, mais elle en était incapable. Trop enivrée, trop alcoolisée pour se rendre compte des conséquences qu’auront ces actes. Des sensations décuplées, alors qu’elle sentait cette main sur sa cuisse, cette caresse sur ses lèvres. Gestes envoutants, qui laissaient son regard se perdre sur lui. Elle aurait du avoir assez de force, pour refuser tout ça. Mais cette supplique parvenant à elle ne provoquait qu’un sursaut dans son coeur, qu’elle n’aurait su expliquer. « D’accord… » répondait-elle, avec si peu d’assurance. Sans savoir à quoi elle répondait exactement. Les mots de son ami la déconcentrait, se tournant vers lui. Un autre sourire s’était formé sur ses lèvres, en voyant ces sachets apparaître devant elle. Sa lucidité avait finalement entièrement disparue, tandis qu’elle s’apprêtait déjà à mettre la main sur une de ces pilules. Geste stoppé, ses yeux se reposant sur Il Kyang. D’un mouvement de tête, elle mimait un oui. Bien sûr qu’elle voulait d’un autre cachet. Bien sûr qu’elle était prête à sombrer un peu plus encore. Sans avoir conscience de ce que tout ça pourrait engendrer. Ses yeux qui papillonnaient face à cette condescendance dont il faisait preuve avec elle. Ca n’enlevait en rien son sourire, au contraire, alors qu’elle pouvait voir cette pilule à portée de main. Sans réfléchir, n’en étant de toute façon pas capable, elle avait attrapé son visage, se rapprochait dangereusement de lui, jusqu’à ce que leurs bouches se scellent. Cachet qu’elle récupérait, avant d’approfondir ce baiser. Son corps se pressant un peu plus contre lui. Et elle souriait davantage encore, semblait jouer une nouvelle fois. Sans être capable de véritablement mesurer ses gestes. Le groupe autour d’eux s’amusait du spectacle qu’elle offrait, avant de se détacher de lui. Elle avait eu ce qu’elle voulait, sans se poser la question de savoir si c’était bien ou mal. Savourait seulement l’instant, alors qu’elle lui volait un autre baiser, plus chaste cette fois.

Je suis désolé Ye Won… de ne pas être assez fort. De t’aider à sombrer… ce soir, je serais le pire, celui qui pourrait même te tenter simplement pour t’accompagner. Par simple amour pas vrai ? Une fausse excuse derrière laquelle on se cache. Ce cachet entre mes dents, j’ai à peine conscience de ce que je fais. Je suis encore lucide pourtant, mais tellement désespéré face à elle. Je suis perdu… j’ai peur qu’elle s’éloigne. Qu’elle s’en aille trop loin pour que je la retrouve. Je ne pourrais jamais laisser passer ça… je devais y aller avec elle. Si elle devait prendre cette merde… alors c’est moi qui lui donnerais. Ce jeu devenait malsain, et je savais que demain je regretterais. Mais je n’y pensais pas. Je souffrais juste, silencieusement alors qu’elle s’approchait. Mon visage entre ses mains, j’avais le cœur battant, le souffle coupé… une dernière supplique que je n’osais dire… je t’en prie, ne la prend pas… mais je n’y croyais déjà plus alors que ses lèvres se scellaient aux miennes. Et dans ce baiser, je me sentais partir. Vers cet ailleurs, cet arrière-goût de risque. Plus amer surement que tous ceux qu’on s’était déjà donné. D’une langue habile, elle avait récupéré la pilule, et j’étais trop lâche pour l’en empêcher. A la merci de ces tentations, plus rien n’existaient finalement. Si ce n’est elle, et toutes ces sensations que je voulais retrouver. Me détachant, je l’observais, ce sourire aux lèvres. Presque fier d’avoir été celui qui le faisait. Pourquoi ? Parce-que j’avais l’impression de garder le contrôle peut-être. Mais j’étais surtout obsédé à l’idée de la satisfaire. De la suivre n’importe où elle irait… assez pour venir jouer avec cette autre pilule entres mes doigts. Je déglutissais, humidifiant mes lèvres, avant d’inspirer doucement. Je me sentais nerveux tout à coup, le bruit paraissait assourdissant à moins que ça ne soit ces battements plus forts qui m’assommaient. Détournant les yeux, j’attrapais un nouveau verre, le buvait encore une fois. Pour oublier maintenant. Que j’étais en train de sombrer… de faire la pire connerie qui soit. Peut-être même que je cherchais à me donner du courage. Je n’en savais rien, alors que j’approchais à nouveau d’elle « Et moi ? » j’allais rester là à la regarder planer sans participer ? Je refusais ça… mon esprit s’embuait doucement. Je laissais faire les secondes, celles qui m’avaient longtemps été d’une aide particulière. Passant mes bras autour d’elle, je ne réfléchissais pas avant de venir la soulever et l’assoir sur moi. Je frôlais l’indécence, mais j’en avais rien à foutre. Tout ce que je voulais, c’est qu’elle m’emmène avec elle. Alors d’un geste aguicheur je faisais rouler la pilule sur sa cuisse dénudée. Mon regard ancré au sien « Donne-la moi… » Il n’y avait plus rien autour désormais. Qu’importe le monde qui nous voyait, qui pourrait nous juger. J’avais l’esprit ailleurs tout à coup. C’était flou, presque un peu euphorisant. Je me sentais plus confiant, encore plus quand elle était dans mes bras…  « Si c’est toi qui le fait… c’est pas grave… » disais-je presque pour nous déculpabilisé. Personne ne le saurait… que nous… ça ne compterait pas, essayais-je de me persuader. Mais j’avais ce sourire un peu fou, lâchant ce soupir de bien-être, tout contre elle. Si je serais le coupable de sa chute, alors elle serait la responsable de la mienne. Ça marcherait comme ça, alors que souriais encore « Tu m’as déjà trop tenté… » je suis foutu Ye Won. Si ce n’est pas toi qui me la donne… je la prendrais seul.

Elle était déjà partie, s’était déjà trop enivrée ce soir. Au point qu’elle ne mesurait plus ses gestes. Ce qu’elle pouvait bien faire. Ni même les conséquences que cela pourrait avoir sur elle, sur lui. Tout ce qui comptait, c’était cette douce euphorie qui l’enveloppait davantage. Les effets de cette pilule étaient presque immédiats, alors qu’elle lâchait un léger rire. Pour elle, tout était un peu plus beau à cet instant. Chaque sensation décuplée, si cela était encore possible. Etouffant un cri de surprise lorsqu’elle le sentait la soulever, elle se retrouvait à califourchon sur ses jambes, ce sourire étirant ses traits une fois de plus. Elle observait chacun de ses gestes, des fourmillements à sentir ce cachet qu’il faisait rouler sur sa peau. Elle soupirait d’aise, à ne voir que lui. A en oublier même l’endroit ou ils se trouvaient. Les gens autour, ceux qui pourraient les regarder, se demander ce qu’il pouvait bien se passer. Elle ne voyait que lui. Oubliait le passé, tous ces démons qu’ils devaient pourtant combattre. Plus rien n’avait d’importance, si ce n’est lui. Cette proximité l’électrisait tandis qu’elle laissait sa main glisser sur sa joue. Plus vraiment consciente de ce qu’elle faisait. Un autre baiser qu’elle lui volait, profitant de ce contact pour récupérer cette pilule. Quelques secondes à savourer le goût si particulier de ses lèvres. Se redressant légèrement, elle portait sur lui un regard presque aguicheur, malgré ses pupilles dilatées. Son dos cambré, elle coinçait cette dose de blue sky entre sa peau et le tissus de son soutien-gorge. Sourire qui se voulait enjoué, elle écoutait ces quelques mots. « C’est pas grave… » Qu’est-ce qui l’était finalement ? Qu’est-ce qui ne l’était pas ? Elle n’en avait aucune idée, alors qu’elle attrapait ses deux mains, entremêlait ses doigts aux siens. Son regard restait ancré dans le sien, sans une once de lucidité. Si celle-ci ne lui faisait pas défaut, elle aurait tout envoyé valser. Se serait échappée, bien loin d’ici. Mais au lieu de ça, elle ne faisait que jouer, un peu plus encore. « Viens la chercher si t’es tenté… » murmurait-elle à son oreille. « Sinon je la garde pour après… » ajoutait-elle, face à lui. Ses mains qu’elle serrait dans les siennes, de sorte à ce qu’il ne puisse pas les utiliser pour récupérer ce cachet, elle riait légèrement. Il n’y avait rien de raisonnable à ce qu’elle était en train de faire. Allait le regretter amèrement le lendemain matin. Ca paraissait pourtant trop loin pour elle. Un autre monde dans lequel elle n’avait pas envie de se plonger, alors qu’elle se perdait dans une fausse réalité. Celle qu’elle voulait voir devant elle. Un endroit ou tout était possible, ou aucune douleur ne pourrait venir la perturber. Et c’était sûrement ce qu’elle faisait, en oubliant qu’elle pouvait le faire replonger, par ces simples gestes. Elle n’y faisait plus attention, préférant se laisser porter par l’instant. Qu’importe ce qui se passerait demain. Qu’importe que tout ça la rattrape. C’était un autre univers, auquel elle ne pensait plus. Trop perdue dans ce qu’elle était en train de vivre à cet instant précis.

Les barrières tombaient, laissant mon esprit doucement divaguer. Tout paraissait plus léger tout à coup, comme cette jolie pilule que je tenais entre les mains. Quelques secondes en arrière, j’aurais compris… que je m’apprêtais à faire une belle connerie. Mais là maintenant, j’étais obnubilé par elle… par cette euphorie qu’elle avait. Ye Won avait l’air heureuse, loin de tout. Sans aucun problème, comme si la vie était plus facile. Je l’enviais… plus que n’importe qui d’autre. Pourtant je n’avais rien d’un type malheureux en ce moment. Hormis ces soucis de drogue, je pensais que tout pourrait aller bien dans notre couple, ma vie en général. Alors pourquoi sombrer ? Seulement pour la rejoindre, je le savais. Je n’avais aucune crainte le sourire aux lèvres, je la laissais faire. Ce n’est pas grave non… demain sera un autre jour. On avait vu pire… c’est ce que je pensais encore, malgré ce petite rire désabusé que je lâchais. Mes yeux rivés sur elle, je lorgnais sur ses gestes, me laissant prendre à ce jeu trop effrayant. J’allais dérailler, mais rien ne pouvait m’arrêter et encore moins elle. La seule qui me tentait vraiment ce soir… c’était elle. D’une bouche amusée, je lui offrais un baiser, mordillant sa lèvre taquin. J’aimais son attitude, cette audace qu’elle dégageait. « Tu m’aguiches… » Et pas qu’un peu. Il n’y avait que moi pour elle, tout comme il n’y avait qu’elle pour moi. Dans notre monde, j’allais chercher la clé qui m’en ouvrait les portes. Laissant courir ma bouche sur sa peau, faisant courir mon souffle… tout était parfait. Je n’ai plus rien à craindre désormais… c’est tous les deux que nous plongeons. Approchant mon visage de son décolleté, j’allais chercher ma précieuse récompense, d’une langue taquine et habile avant de coincer le cachet entre mes dents. Un rire joueur, un regard qui en disait long… je ne craignais pas ces pupilles dilatées que je croisais. Les miennes seront bientôt leurs reflets pensais-je bêtement. Amusé, comme un gosse qui avait le droit à son cadeau. Je n’avais plus besoin de penser, seulement d’avaler tout en l’observant provoquant. Impatient d’aller là où elle était. Je gardais mes mains dans les siennes, remontait mon visage vers le sien « ça t’amuses ? » de me détruire… mais j’étais bien trop inconscient pour ça. Et ces mois de sevrages, étaient brusquement balayés… je sentais ces effets, presque trop rapidement. A cause de mes anciennes habitudes ? Ou simplement cette drogue que je ne connaissais pas. Une bouffée chaleur brutale, mais agréable. Je lâchais un soupir, arquant un sourcil, avant de lancer « Il nous faut à boire. » quelque chose pour nous rafraichir je crois. Mais j’étais joueur… subitement prit par cette euphorie. Renouer avec ces sensations que j’aimais particulièrement… et bon sang ça faisait du bien. Une nouvelle barrière qui tombait, alors que je dégageais ma main pour venir récupérer un verre. Amusé, je venais le porter à ses lèvres, pour l’inciter à les entrouvrir et lui verser l’alcool directement… c’était finis. Plus rien de lucide ne pouvait me rattraper. Et je trouvais ça drôle, excitant… exaltant alors que j’observais ce jeu malsain entre nous. Envieux, j’allais même chercher une goutte qui roulait sur son menton. D’une bouche gourmande, avide de boire… je voulais juste continuer, aller plus loin…

Tout semblait plus beau, plus euphorisant, à cet instant. La simple vision d’Il Kyang face à elle faisait battre un peu plus fort son coeur dans sa poitrine. Dans cet irréel, elle semblait si heureuse. Ne pensait plus à rien tant son esprit était embrouillé. Ses sens en éveil, elle riait contre ses lèvres, le laissait finalement faire tout ce qu’il voulait d’elle. Taquine, bien plus que d’habitude. Aguicheuse, comme il aimait le lui rappeler. Mais elle s’en foutait, n’y voyait là que l’exaltation qu’elle ressentait après un nouveau cachet. La façon qu’il avait de récupérer cette pilule la faisait frissonner, alors qu’elle fermait les yeux un court instant. En les rouvrant, elle souriait simplement, plongeait son regard dans le sien. Comme s’il n’y avait plus rien autour d’eux. Comme s’il n’y avait qu’eux, dans cette immense salle. Même les discussions de ses amis lui semblaient bien loin, trop loin pour y prendre part. Une question à laquelle elle répondait par un autre baiser, se redressant face à lui. Et une fois de plus, elle était prête à jouer, à se laisser porter. Il n’y avait plus que ça qui comptait. Ce verre tendu devant elle, elle se délectait de ce nectar qui glissait le long de son oesophage, ses lèvres s’étirant une fois de plus. Puis, elle avait mimé ses gestes, récupéré le verre pour le faire boire à son tour. Un rire léger qu’elle n’avait su retenir, tandis que toute son attention était portée sur lui. « T’es vilain ce soir… » soufflait-elle, sans mesurer la portée de ses propos. Elle aura sûrement tout oublié demain, aura à la place de ces quelques heures d’euphorie un noir sidéral. Comme une vieille habitude, finalement. A laquelle elle se raccrochait une fois de plus. Mais ce n’était pas la solution, loin de là. Sa lucidité abandonnée, elle était incapable de voir le mal qu’elle était en train de faire autour d’elle. Egoïste, certainement. Ne pensant qu’à elle, et ce besoin obsédant d’oublier tout ce qui n’allait pas dans son quotidien. D’un geste qui se voulait mesuré, elle reposait le verre sur la table, maladroitement, avant de faire face à nouveau à Il Kyang. Le simple fait de voir son visage la rassurait, qu’importe l’état dans lequel elle pouvait être. Un soupire de satisfaction qu’elle laissait échapper, avant de l’embrasser une fois de plus. Plus passionnément cette fois, alors que ce contact laissait ses poils s’hérisser. Puis, elle s’était relevée, avait attrapé sa main. « On va s’amuser ? » demandait-elle d’une voix presque mielleuse, les dirigeant déjà vers la piste de danse. Parce c’était tout le but de cette soirée, depuis qu’elle y avait mis les pieds. S’amuser, oublier. C’était les mots d’ordre lorsqu’elle arrivait ici. Et ce soir ne dérogeait pas à la règle, bien au contraire. Le trainant vers la piste de danse, elle ondulait déjà son corps au rythme de la musique. Se foutait de tout, emportée par les effets que cette pilule pouvait avoir sur elle. Des effets trop rapides, trop violents pour être contenus. Pour lesquels elle avait cessé de se battre, pour les laisser prendre toute la place. Drogue qui guidait chacun de ses gestes, de ses mots, de ses sourires, en fin de compte. Sans qu’elle ne puisse réellement le comprendre.

Nouvel élixir qui frôlait mes lèvres, délicieux nectar presque divin. Des jours à ne pas y toucher, sans être tenté. Qu’une soirée qui m’avait échappé, sans éprouver un besoin d’en consommer… et une nuit… juste une seule pour tout oublier. A quoi bon se priver de ce que la vie avait à nous offrir ? Elle avait été cruelle avec nous. Avait su nous donner quelques fardeaux, alors il fallait y remédier. J’y pensais encore en sentant l’alcool couler dans ma gorge. Brûler ma bouche en à m’en faire sourire alors que je l’observais. Vilain… ouais je l’étais et j’en avais rien à faire. Plus rien ne comptait subitement. Cette pilule avait un effet incroyable, déjà troublé. L’esprit totalement perturbé. Je me foutais de tout à ce moment-là, je n’avais d’yeux que pour elle et ces folies dans lesquelles on s’entrainait. Je serais son bourreau ce soir, et elle le mien. Qu’importe… je ne pensais ni à demain, ni aux conséquences. Cette crainte qui me rongeait venait de s’évaporer, alors que je l’observais m’entrainer vers la piste de danse. Me mordillant la lèvre, j’avais l’impression d’être un peu plus vivant. De prendre ces risques. Braver l’interdit… Accueillant cette nouvelle danse comme un moyen de vivre encore plus. D’être plus passionné, accaparé par elle… J’étais incapable de décoller mes yeux d’elle. Tout vacillait déjà pourtant, les autres autour de moi avaient l’air si loin tout à coup. Il n’y avait plus rien, que cette aura qui se dégageait d’elle. Cet appel au danger, je n’avais plus rien à craindre désormais. L’attirant contre moi, j’aurais tout donné pour capter ce moment, jamais l’oublier mais mon esprit était déjà si embrouillé « C’est pas bien ce que tu fais. » j’aurais pu l’air de lui reprocher mais vu le regard que je portais sur elle. J’avais tout l’air d’apprécier. Cette perte de contrôle était salvatrice. Un bon moyen d’envoyer chier tout ce qui pouvait nous pourrir l’existence. Je n’avais plus peur de rien, ni de la perdre, ni de demain. C’était ce que je voulais… « T’es tellement belle. » presque divine en réalité. Comme si quelque chose de plus nous englobait. Nous attirait davantage l’un à l’autre. Je touchais ses lèvres, son visage que je jugeais parfait. Presque dans une harmonie nouvelle qui ne nous ressemblait pas. J’aurais pu m’en apercevoir. Voir qu’on foutait tout en l’air… mais j’étais trop désespéré pour ça. Tenté, à en perdre la raison… « Je peux rien te refuser… » Pas même cette danse. Celle qui nous entraine vers le fond. Je peux tout accepter d’elle… totalement esclave tout à coup de ces sensations qui fourmillent en moi. Et j’en prends conscience quelque part. Que j’aime ça… comme à chaque fois que je sombrais. Que je goutais à nouveau à ces émotions. Cette sensibilité plus forte, presque trop à fleur de peau… comme si le moindre de ses contacts devenaient brûlants. J’avais envie de la toucher, d’avoir cette impression de pouvoir écouter son cœur. Comme si il battait à l’unisson du mien. C’était fou presque, alors que je lâchais un soupir d’aise. Passant une main dans mes cheveux, j’avais chaud tout à coup. Encore plus alors que je la regardais se mouvoir au rythme de la musique. « Tu danses rien que pour moi. » parce-que je pouvais y croire. Dans ce monde où j’étais. Il n’y avait plus personne sauf nous deux.

Un autre monde, une autre réalité. Bien loin de la souffrance qu'elle ressentait au quotidien. Tout était plus beau ce soir. Tout semblait plus lumineux. Au point qu'elle ne voyait que lui, et tout ce qu'il arrivait encore à lui faire ressentir. Une fois de plus, elle n'était qu'à lui, ne jurait que par lui. De son esprit enivré, elle voulait tout lui donner. Tout ce qui semblait être possible dans cette euphorie qu'ils partageaient désormais. Un sourire restait ancré sur ses lèvres, alors qu'elle le guidait vers cette piste de danse. Savourait ce simple contact de sa main contre la sienne. C'est pas bien ce que tu fais… Des mots dont elle ne comprenait pas totalement le sens. Mais qui la faisaient rire légèrement. Elle se foutait de tout, bien plus encore de cette foule autour d'eux. Des caresses qu'elle lui offrait, parfois discrètes. Des gestes à son égard qu'elle ne pouvait se refuser. Et ce, même s'ils les entraînait vers le fond. Elle aurait dû être capable de dire non. De se rendre compte de l'impact de ses gestes. De voir qu'à cet instant, tout ce qu'elle faisait, c'était de les détruire, tous les deux. Mais ce faux bonheur embuait sa vue, la rendait plus frêle, succombant sans savoir se protéger, ni même le protéger lui. Un rêve éveillé, qu'elle aura oublié demain. Dans lequel elle accédait à toutes ses requêtes. Au milieu de la piste, elle laissait mouvoir son corps au rythme de la musique autour d'eux. Se faisait bercer par le son qui parvenait à ses oreilles. Son regard restait figé sur lui, dansant uniquement pour lui, comme s'il n'y avait que lui. Et c'était le cas, dans son coeur et son esprit. Même avec ces regards posés sur elle. Elle ne les voyait pas, comme s'ils se retrouvaient dans une bulle qui n'appartenait qu'à eux. Elle bougeait, rien que pour lui, posait parfois ses mains sur ses épaules avant de se détacher. Poursuivre cette valse qui n'avait aucun sens. Ses lèvres étirées prouvaient une fois de plus qu'elle n'était pas maître de son corps, bien au contraire. Qu'elle avait bien trop consommé pour se rendre compte de ce qu'elle faisait. Un air malicieux, qu'elle n'avait que rarement en temps normal. Une aura bien différente qui se dégageait d'elle. Jamais, elle ne s'était donné en spectacle ainsi, pour qui que ce soit. Mais c'était Il Kyang. Il avait une place si particulière dans sa vie. Un amour indéfinissable, un bourreau qui était le seul capable de réparer son coeur. Un être dont jamais, elle ne pourrait se défaire. Que jamais, elle ne pourrait imaginer loin d'elle. A qui elle aurait tout donné, même sa vie s'il le fallait. Et pendant de longues minutes, une éternité peut-être, elle ne faisait que danser pour lui. A cet instant, il pourrait tout lui demander, elle l'accepterait. Sans même avoir à y réfléchir. Si c'était déjà le cas en temps normal, elle se délectait de sa simple présence, plus encore qu'à l'accoutumée. Et elle sombrait davantage encore, se perdait dans son regard. Se pensait invincible, tant qu'il serait là, à ses côtés. Et ça valait tout l'or du monde, en fin de compte.

Des gestes, une silhouette se mouvant au rythme de cette musique. Des temps qui tambourinaient dans mon crâne, plus avide encore de ressentir plus fort. Ces notes, ces rifs qui avaient désormais un son particulier dans mes oreilles. Ça résonnait, plus intensément encore alors que mes yeux la dévoraient. Je n’étais plus maitre de rien. Ni de la soirée, de cette danse… ni du temps qui passait. Plus rien n’avait d’importance si ce n’est cette fille au milieu d’une foule agitée. Des regards qui l’observaient, à la dévisager, l’enviait peut-être même un peu. De la jalousie, de l’envie… Ye Won faisait naitre ces émotions chez certains et j’en jubilais presque. Ce sourire insolent sur les lèvres, que je cachais derrière un doigt trop pressé. J’avais envie de la toucher, de la posséder mais je me délectais du spectacle. Une patiente impossible vu mon état, mais je semblais prêt à souffrir. Quelques secondes de plus, à la regarder. Suivre chacun de ses mouvements. Dessiner ses courbes dans mon esprit embué… ça n’avait aucun sens. Ni l’un ni l’autre n’étions capable de nous contrôler. Je sombrais… encore un peu plus, alors que je crevais de soif. J’avais chaud, encore plus sur cette piste, sous ces lumières brûlantes et face à elle. Mon monde se dessinait face à mes yeux. Plus doux, plus exaltant encore qu’une réalité fade et morose. Nous n’étions plus ces deux êtres qui s’étaient fait du mal... juste deux âmes euphoriques qui se trouvaient. Et ça me comblait, au point que j’en râlais. Sans savoir ce que je voulais maintenant. Tout était confus tout à coup, pourtant mes pas m’avaient conduit jusqu’à elle. Pressant mon corps contre le sien, j’étais resté silencieux. Envouté, j’humais le parfum de ses cheveux, collait mon visage moite contre sa peau. Tout le monde pouvait nous voir, nous juger. Mais je m’en fichais, j’étais simplement ailleurs. Dans ce monde, le sien… et dans celui-ci nous en étions les rois. Incapable de se détacher l’un de l’autre. J’attrapais ses hanches, les collaient brusquement contre moi. Je râlais plus fort à son oreille « Suis-moi. » comme une supplique. Un ordre presque mais j’étais taquin. Ma main glissant jusqu’à la sienne j’allais jusqu’au bar. Prenait deux verres avant de lui en tendre un. Il en fallait toujours plus… pour l’avoir, pour suffoquer. J’avais envie de perdre la tête, d’être plus qu’un moins que rien entre ses bras. Et dans cette folie je m’en rendais compte. Je succombais, encore plus… fou d’elle. A sa merci, j’étais prêt à me ruer sur elle si je n’avais pas lâché ce rire désabusé. « Attends-moi ma belle. » un éclair de lucidité, nous frôlions trop l’indécence surement. Mais j’avais chaud ! J’étais en âge, la sueur perlait sur mon front, alors que je m’éloignais quelques minutes. Trouvant refuge aux toilettes, je m’appuyais sur les lavabos, me passait de l’eau sur le visage et les cheveux. Et même dans ce reflet je ne voyais rien. Qu’un homme comme un autre… avec un sourire sur les lèvres. Il n’était pas triste d’être là, encore moins accablé de reproche. Il se sentait bien… à sa place. Plus fort que jamais ! J’avais besoin d’air frais, tout tournait tout à coup. A croire que je n’étais plus habitué à ces effets. En sortant, je bousculais un type. Le genre de mec que je savais repérer à une époque. Il se reculait juste assez pour me regarder et constater les dégâts. J’étais défoncé… voilà ce que j’étais. Et il ne lui fallait que ça pour venir me proposer ses merdes. Ces cachets que j’aimais, de l’ectasie, de la crimson… de quoi fumer… et cette poudre… la plus cher dans ses cames. Posant une main sur son épaule, je riais. Me moquant de moi-même dans cet inconscience. « Je t’en prends. » c’était dit, vite fait. Aucune raison de refuser. J’en voulais, encore plus. De quoi pouvoir nous faire voir le septième ciel à Ye Won et moi. Je payais, sortais les plus gros billets pour prendre ce que je voulais. Titubant pourtant, je retrouvais ma reine, euphorique avant de passer mon bras autour d’elle. Me raccrocher, pour me maintenir plus droit « Regarde ce que je nous ai trouvé. » et je lorgnais sur sa bouche. Incapable de résister à l’envie de lui voler un baiser. Fougueux, carnassier même avant de lâcher un rire fou. Sous ses yeux je lui montrais des joints, dont je me souvenais plus vraiment de la composition, et un sachet de coc… que j’exhibais fièrement. « Je vais te faire goûter à la vraie. » parce-que selon moi il n’y avait jamais rien eut de mieux que cette merde. La cocaïne m’avait possédée… c’était celle que j’aimais le plus. Celle qui m’avait fait souffrir comme jamais… mais c’était celle avec laquelle j’avais le plus de volonté. Parce-que je savais que si j’y regouté… je replongerais. Plus profondément cette fois. Une addiction plus dure à sauver que les autres… Je voulais l’emmener avec moi. Plus loin encore. Qu’elle goute ce à quoi j’avais été accro. Qu’elle se sente aussi puissante que moi je l’étais. Je riais plus fort, impatient, l’emmenant avec moi sur la grande terrasse. L’air frais fouettait ma peau, ça me faisait du bien. Mais je n’étais pas assez lucide pour m’en rendre compte. Me laissant tomber dans un coin, je m’asseyais pour allumer le joint.