C’était comme si elle flottait. Hors du monde, hors de son propre corps. Une carapace qui s’était formée autour d’eux, que personne ne pourrait briser. Son corps bougeait sans qu’elle ne le contrôle, offrant ce simple spectacle à celui qu’elle aimait. Il n’y avait rien de mieux que de voir son sourire, cette euphorie qu’ils partageaient finalement. Sourire qu’elle lui rendait, qui s’agrandissait à sentir son corps se presser contre le sien. Leurs peaux moites se frôlaient, provoquaient de nouveaux frissons. Ses mains se perdaient dans ses cheveux qu’elle caressait, relevant son visage vers lui. La plus belle des visions lui faisait face, encore et encore. Rien de mieux pour elle que ses traits qui se dessinaient face à elle. Elle aurait voulu imprimer cette image dans son esprit, ce rire qui le prenait. Signe du monde dans lequel ils sombraient à deux. Un gémissement qu’elle n’avait su retenir lorsqu’il la plaquait plus brusquement contre elle, d’autres sensations qui l’envahissaient. Puis elle se laissait guider. Le suivait jusqu’au bar, ou elle récupérait rapidement ce verre qu’il lui tendait. Verre qu’elle avait bu trop rapidement, assoiffée après ces longues minutes passées sur la piste de danse. Au point qu’elle en commandait d’autres, le temps qu’il revienne. Une moue sur son visage, en l’attendant. Son regard parcourait la salle, tandis que le temps semblait s’allonger tant qu’il était loin d’elle. Seule à ce bar, elle ne voyait que cet ami arriver vers elle, commandant une bouteille. « Tu passes une bonne soirée Ye Won ? » riait-il en l’observant. Elle haussait simplement ses épaules, détournait son attention, attendant que son prince ne revienne. Cet ami lui, repartait rapidement en direction de leur table, sans avoir eu de réponse de sa part. Elle s’en foutait bien, ne jurait que par Il Kyang. Et lorsqu’il revint, son sourire reprenait place. Elle enroulait son bras autour de son cou, répondait à son baiser. Ses yeux se posaient sur ces joints, ce sachet de poudre blanche, et elle en riait à son tour. Un sourcil haussé, elle reportait son attention sur lui, amusée. « J’ai hâte. » soufflait-elle simplement à son oreille, avant de le suivre jusqu’à la terrasse. L'air frais était violent sur sa peau, retenant un râle tandis qu’elle s’installait à une table légèrement à l’écart. Déjà, elle se pressait contre lui, nichait sa tête dans son cou pour y déposer quelques baisers. Se redressant, elle piquait le joint qu’il tenait dans ses mains pour en aspirer une taff, un filet de fumée qu’elle laissait s’écraser contre son visage. Un autre rire qu’elle ne savait plus retenir, elle fermait les yeux un instant pour savourer la brise de l’extérieur. Essuyant d’un geste du bras les quelques gouttes de transpiration sur son front, elle attrapait de sa main le sachet de poudre qu’il avait dégoté. Sourire malicieux, elle préparait déjà un premier rail sur la table, tout en prenant son temps. Elle ne prenait toujours pas conscience de ce qu’elle faisait. Sa lucidité ne semblait pas le moins du monde revenir. Excitée à l’idée de s’enivrer davantage encore, elle récupérait un billet pour le rouler, prête à succomber à une autre drogue, encore. Et ce rail, elle le reniflait d’un seul trait, avant de secouer la tête, sans se rendre compte de la présence d’un autre homme face à eux. Elle riait, attendait déjà de sentir les effets de cette poudre blanche. Espérait qu’ils arrivent vite, violemment. Qu’elle puisse mieux encore les ressentir, comparé à ces pilules qu’elle avait déjà ingurgitées. Sa tête qu’elle secouait, avant de froncer ses sourcils, ses yeux se posant sur cet intrus venant les déranger. « On peut t’aider ? » demandait-elle le plus naturellement du monde, sans comprendre qu’il l’avait vue, quelques minutes plus tôt. Que son regard sur elle se voulait plein d’envie, après ce spectacle qu’elle avait offert sur la piste. Elle était trop dans sa bulle pour le remarquer, pour l’identifier tel quel. Trop perdue dans toutes ces substances qui se mélangeaient en elle. Au lieu de ça, elle retombait sur la banquette dans laquelle ils étaient installés, ses yeux vitreux n’attendant que de voir ce qui allait se passer ensuite.

J’humais la fumée, laissait ce large sourire étirer mes lèvres. Envieux, j’allais chercher le joint, tirait dessus comme une vieille habitude qui revenait. Et c’était bon délicieux. Si tendre tout à coup. Comme un sur un nuage, tout me paraissait plus doux. Et j’avais la tête en vrille, les idées moins claires. Je ne jurais que par elle, l’observait, frôlait sa peau de mes doigts humides « On est en parfaite osmose toi et moi. » comme une évidence. J’étais défoncé encore plus maintenant et j’adorais ça. Cette perte de contrôle, me sentir plus fort et à la fois si vivant. Personne ne pouvait m’atteindre, j’étais loin déjà dans cet ailleurs plus salvateur que jamais. Je me perdais, fumait encore, amusé à chaque latte que je tirais. Comme si je cherchais à provoquer le monde, à l’emmerder un peu plus. Je n’avais peur de rien. J’étais même intrigué par ses doigts fins sur le sachet. Comme une chorégraphie gracieuse à laquelle j’allais assister. Je gardais mon sourire, presque un peu fou désormais. Ce regard perdu, les pupilles dilatés. Je ne voulais qu’une chose qu’elle en prenne. Goûte à cet élixir magique qui ouvrait toutes les portes. Elle est belle, gracieuse dans mon esprit dévergondé. Gardant le joint aux lèvres, je baissais les yeux sur la poudre qu’elle étalait. Suivait le tout avec attention. Une envie certaine, de passer avant elle. Mais je laissais mon tour, voulait assister à cette scène déroutante. « Oh ouais ma belle. » lâchais-je presque pour moi. Comme si cette vision d’elle qui se détruisait pouvait m’exciter. Me rendre encore plus accro à elle. Satisfait, je lâchais un rire, laissais la fumer sortir de mes lèvres, avant de relever les yeux. Un type qui était là, face à nous. Je ne l’avais même pas vu. Il avait ce regard lubrique, des étincelles plein les yeux. A moins que je ne divaguais. Je ne savais plus très bien, mais il lançait « C’est toi la fille de tout à l’heure ? » à croire qu’il avait vu le numéro de Ye Won. Et que ça lui avait plu. Le regard qu’il posait sur elle, me déplaisait. « Tu veux pas me refaire une petite danse ma jolie ? » il se penchait sur la table, tentait d’attraper son bras pour l’emmener. J’avais le réflexe de lui prendre le sien, pour le dégager « Hey la touche pas. Elle est avec moi. » Et ça se voyait non ? Cette harmonie parfaite entre nous. Cette aura délirante qui nous englobait. Il n’appréciait pas, piqué dans sa fierté. Dégageant ma prise avant de venir se poster devant moi cette fois. Plus menaçant encore, il se donnait des airs plus durs. Je ne comprenais plus ce qu’il me disait. Tout ce qui m’obsédait c’était cette main qu’il avait posée sur elle. Alors d’un bond, je me redressais, balançais mon joint sans attendre mon reste. Et je venais lui donner un coup de poing, si fort que j’en aurais eu mal aux doigts. Mais j’étais incapable de le comprendre. Je trouvais ça drôle même. Provoquant avant qu’il ne se redresse et m’en colle une aussi. Son poing s’abattait sur moi, déstabilisé avant de me ruer sur lui. Et je crois que je venais de me lancer dans une bagarre. Sans m’en rendre compte. Par pur plaisir ou par égo aussi. Je n’en savais rien. Mais dans mon monde personne ne pouvait toucher à ma reine. Et je jugeais mon combat loyal, juste même alors que je me battais avec ce type. On attirait les stupeurs, les regards, les cris même… je n’avais plus conscience de rien. Je voulais juste le frapper. Mais des vigils plus fort que nous vinrent nous séparer. J’avais encore envie de lui en mettre une, je criais je crois, sans m’en rendre compte. Abasourdi par tous les coups alors « Sortez moi ces types de là ! » lâchait une voix. Incapable de comprendre ce qui m’arrivait jusqu’à ce qu’on finisse dehors. Eloigné l’un de l’autre… foutu à l porte du club. J’avais la lèvre en sang, mais je ne sentais rien. J’étais étourdi par l’alcool, la drogue et les coups. Me redressant, je titubais « Viens on se casse. » comme si j’avais le choix. Comme si je pouvais encore décider de quelque chose. Je ne savais pas comment, mais quelques minutes plus tard un taxi était devant nous… prêt à nous ramener là où personne ne pourrait nous atteindre. 

Une parfaite osmose, c’était ce qu’elle ressentait aussi, dans cette autre réalité. Une évidence même, surtout. Qu’importe l’état dans lequel ils pouvaient se trouver, ils l’étaient. Dans cette bulle qui n’appartenait qu’à eux. Comme si, qu’importe les substances, eux deux n’avaient d’autre choix, possibilité même, que d’être ensemble. Dans les bons, et les pires moments. Et si à cet instant, elle pensait vivre l’un des meilleurs moments de ces derniers jours, la chute allait être terrible. Sans jamais y penser, elle prenait de cette poudre qui allait rendre ce monde encore meilleur. Qui allait définitivement la rendre invincible. Jusqu’à ce que cet intrus n’arrive, ne pose ces questions. Elle haussait un sourcil, ayant certainement déjà oublié ce spectacle qu’elle avait donné quelques minutes en arrière. « Hey, me touche pas ! » s’exclamait-elle alors qu’elle sentait sa main attraper son bras. Un mouvement de recul, même si Il Kyang semblait être plus rapide qu’elle. Ses yeux s’écarquillaient face à la scène qui commençait à se jouer devant elle. Elle voyait ces coups qu’ils commençaient déjà à s’échanger, mais tout paraissait irréel, une fois de plus. Peut-être un peu sous le choc, elle n’osait pas vraiment bouger, ne faisait que serrer son sac contre elle. Jusqu’à ce que l’information parvienne à son esprit. « Ilki ! » criait-elle sans même s’en apercevoir, tandis qu’elle se relevait de son siège, attrapait déjà les épaules de son conjoint dans l’espoir de pouvoir les séparer. Il fallait se rendre à l’évidence, elle n’avait pas assez de force pour ça, même si elle tentait. Jusqu’à ce que des videurs n’arrivent vers eux, qu’elle les observe d’un regard incompris. Eclair de lucidité ou non, elle récupérait tout ce qui était sur la table, le fourrait dans son sac avant que l’un d’eux ne l’attrape, et la mette dehors à son tour. Elle avait beau râler, rien n’y faisait. Ses propos étaient incompréhensibles, se tordant même de douleur face à la poigne de l’agent de sécurité. Une fois dehors, son seul réflexe fut de s’approcher d’Il Kyang, prendre son visage dans ses mains, l’air effaré. « Ilki t’es tout rouge... » soufflait-elle, essuyant maladroitement un peu de sang qu’il avait sous sa lèvre. Tentant de récupérer un mouchoir dans son sac, elle faisait tomber tout son contenu sur le sol, lâchant un juron. A vouloir s’accroupir malgré ses jambes vacillantes, elle tombait lourdement par terre, laissant échapper un petit cri de douleur, restant immobile quelques secondes avant de tout ramasser. Restant au sol le temps de récupérer ce qu’elle voulait, elle s’accrochait à la main d’Il Kyang pour se redresser, et essayer d’essuyer son visage, sans grand succès. Jusqu’à ce qu’un taxi ne s’arrête devant eux, sans qu’elle puisse savoir d’où il pouvait bien débarquer. N’hésitant pas une seconde, elle attrapait son bras pour s’engouffrer dans la voiture, non sans trébucher. Bien rapidement, elle commençait à avoir chaud, ouvrait déjà la fenêtre pour continuer de sentir la brise de l’extérieur sur son visage. Une bouffée d’air qu’elle savourait avant de reporter son attention sur son compagnon, une moue sur les lèvres. Puis, sans le contrôler, elle s’était mise à rire, sans pouvoir s’arrêter. Un rire fou qui la prenait au corps, nerveusement, en se rappelant ce qu’il venait de se passer. Encore dans l’euphorie avec cette poudre blanche qui, finalement, commençait à faire effet sur elle.

Ce soir, elle était mon démon… mon ombre, celle qui pesait depuis trop longtemps sur mes épaules. Nous étions le pire de nous ce soir. Incontrôlable, comme des gosses qui s’étaient interdit de vivre. Et si finalement nous n’étions que ça. Que ces mômes perturbés, fragilisé par la vie. Si nos bases n’étaient pas assez solides pour se construire et devenir quelqu’un… j’aurais pu avoir peur. Me sentir faible, sans avoir le courage d’affronter la réalité. Mais j’étais perdu. Trop ivre, trop envahi par cette sensation grisante qui me rendait plus fort. J’étais à l’abri de tout ici. Rien ne pouvait me blesser, pas même ce coup que j’avais pris. Je grimaçais plus par habitude que de douleur alors que Ye Won se penchait vers moi. Nous avions l’air paumé tous les deux, aucun d’eux n’auraient pu nous respecter. Mais je m’en foutais ! Son regard comptait plus que le reste. La seule à pouvoir émettre un jugement c’était elle. Inconscients de ce que nous faisions, je souriais encore, sans savoir pourquoi je trouvais le monde plus clément. C’était si paisible tout à coup. La musique était sourde, derrière ces grandes portes qui s’étaient refermées. Et j’avais beau, même dehors, l’air me manquait. Je suffoquais, sans savoir ce que je voulais. Ni comprendre comment je me retrouvais dans ce taxi. Assit à l’arrière, j’étendais mes jambes, inconfortable ou simplement parce-que je trouvais la matière de ces sièges attrayants. Je n’en savais rien. C’était chaud agréable, comme ce rire qui s’échappait de ses lèvres. L’imitant aussi vite, je riais plus fort encore. Me moquant de moi, de nous, de la vie aussi. Qu’importe ! On s’en foutait. On faisait ce qu’on voulait. Et je trouvais tout drôle, là où elle allait, j’allais. Je la suivais les yeux fermés. Je riais tellement que des larmes apparaissaient au coin de mes yeux. Les essuyant vulgairement avant de m’approcher d’elle. « C’est la meilleure soirée de ma vie. » et j’y croyais vraiment. Sans me rendre compte que tout avait été trop loin. Ma main sur sa joue, je caressais sa peau. La pulpe de mes doigts fourmillait. Tout était si intense entre nous. On n’avait plus à avoir peur pour l’autre. On était sur la même longueur d’onde. A se détruire comme il le fallait. À s’aimer dans cette folie… « Bordel je t’aime tellement. » c’était sorti de nulle part. Je le pensais si fort. Avec véracité je capturais sa bouche, l’embrassait sans me soucier du chauffeur. Je ne savais même plus si l’adresse lui avait été dîtes. Je m’en foutais. Je la voulais elle, rien qu’elle. Et j’aimais cette exaltation des sens. Sentir ses lèvres contre les miennes, son corps… j’avais l’impression de vibrer. Et j’étais persuadé qu’elle aussi. Qu’elle vivait la même passion que moi. Harmonieuse symphonie qui résonnait brusquement dans mes tympans. Mon cœur surement qui s’affolait. Trop vite, ces palpitations qui me rendaient plus fébrile encore. Mais j’aimais ça ! vivre l’instant à cent à l’heure. Et j’étais perdu contre elle, inconscient du chemin. De ce qu’on faisait jusqu’à ce que le chauffeur s’arrête. Il fallait payer, je balançais des billets, sans regarder le montant. Comme si j’étais trop riche pour m’en soucier. Mais je ne lâchais pas Ye Won des yeux. Obsédé par elle, j’avais ce sourire sur les lèvres. Attrapant sa main je l’entrainais à l’intérieur. De mon immeuble sans m’en rendre compte. J’étais même monté jusqu’à l’étage, sans savoir comment. Titubant, riant plus fort encore jusqu’à ouvrir la porte de chez moi. Claquant la porte avec mon pied, je me jetais sur elle. Amusé par notre attitude, je souriais, le perdait dans un baiser plus langoureux. J’étais vacillant. Incapable de savoir ce que je faisais. On chancelait, au point de tomber sur le sol. Lourdement encore, mais je trouvais ça amusant. Plus encore alors que continuais à laisser mes mains glisser sur elle.
 

Elle se fichait bien, de l’image qu’elle pouvait renvoyer d’elle-même. Avait arrêté d’y penser au moment même où elle avait ingurgité cette première pilule. Désormais, tout ce qui comptait, c’était la présence d’Il Kyang à ses côtés. Cette exaltation des sens qu’elle ressentait, décuplée lorsqu’il osait ne serait-ce que la toucher. Leurs rires résonnaient dans le véhicule, à lui faire mal aux joues. « Pour moi aussi. » osait-elle répondre, ce large sourire sur les lèvres. Sans jamais penser au lendemain, se concentrant uniquement sur l’instant présent. Elle posait sa main sur la sienne, ses lèvres étirées. « Je t’aime tellement aussi... » avait-elle tout juste eu le temps de murmurer, avec de se plonger dans ce baiser. Et dans ce simple contact, elle s’évadait vers un ailleurs. Oubliant jusqu’à l’endroit ou elle se trouvait. Son corps se pressait déjà contre le sien, amoureusement. Malgré le chauffeur présent, la route qui défilait devant eux. Il n’y avait que lui qui comptait, ces frissons qui la parcouraient. Une réelle osmose entre eux, comme si, malgré leur état, il était encore capable de voir, de sentir, ce dont elle avait besoin, ce qu’elle voulait. Comme s’il n’y avait plus aucune barrière à leur amour, à leur chemin qu’ils devaient continuer à deux. Comme s’il n’y avait plus aucune embûche sur leur route. Le véhicule arrêtait, elle attrapait sa main pour se faufiler dans l’immeuble, sans se rendre compte qu’ils avaient atterri chez lui. Tout était trop flou, et si net à la fois. Comment étaient-ils arrivés là ? Elle ne s’en souciait guère, préférait garder ses yeux posés sur lui. Ses jambes encore vacillantes, elle ne faisait que se raccrocher à son compagnon, grimpait les marches aussi rapidement que possible. Ils ressemblaient à des enfants, trop heureux pour se soucier du monde. Des gamins dans leur monde, ou rien ni personne ne pouvait les atteindre. Et peut-être que c’était justement tout ce qu’elle recherchait, toutes ces années. Ce sentiment de plénitude, de bien-être le plus total. Le même qu’elle pouvait ressentir, quand ils se retrouvaient tous les deux. Le même qu’elle avait vécu, d’abord à Busan, puis à Jeju, avant que tout ne vrille. Mais elle n’avait pas assez de lucidité, de force d’esprit pour se rendre compte que finalement, toutes les drogues ne changeaient rien à ce qu’elle pouvait obtenir en étant seulement dans ses bras. Peut-être que les effets étaient décuplés, mais ils étaient bel et bien là, qu’importe son état. Tombant au sol, elle riait de plus belle, jetait son sac un peu plus loin pour savourer ce nouveau baiser qu’elle lui offrait. « Tu me quitteras jamais, hein ? » une voix remplie d’innocence, presque une supplique du coeur. Une réalité à laquelle elle voulait s’accrocher, encore et encore. Qu’importe les substances qui coulaient dans ses veines. Qu’importe l’instant, les disputes et les pleurs. Peut-être un brin de lucidité qui s’évaporait déjà, alors qu’elle attrapait son visage pour le rapprocher du sien. « T’es le plus beau des princes charmants. » riait-elle, avant de s’emparer une fois de plus de ses lèvres. Passionnée, amoureuse, enivrée. Les faisant rouler sur le sol, elle se retrouvait sur lui, cet air malicieux sur le visage. Cet engouement face à cet instant qui aurait pu être précieux, en d’autres circonstances. Et elle se laissait aller, glissait ses mains sur son torse. Son corps fiévreux ne demandait finalement qu’à garder cette proximité. S’amusant de ce qu’ils venaient de vivre, se laissant porter par ce trop plein de sentiments qu’elle pouvait éprouver. Elle picorait son cou d'innombrables baisers, avant de sceller sa bouche à la sienne, une fois de plus.

« Faudrait me tuer pour ça. » pour que je te quitte. Pour que je m’en aille… j’en étais convaincu, de cette même hargne qui m’habitait. Me prenait aux tripes alors que je la regardais. A bout de souffle déjà. De trop l’aimer. De trop vouloir la posséder. Jamais je ne pourrais aimer autant… je ne pensais pas qu’un homme pouvait être autant envahi par cette sensation. L’alcool ne m’y aidant pas, ces substances qui coulaient dans mes veines me faisaient ressentir les émotions aux centuples. Et j’avais cette impression de flotter. Cherchant de l’air, j’inspirais, plus fort alors que je laissais échapper un soupir… « Et toi ma princesse… » Dans notre monde à nous. On avait tout le pouvoir. De s’aimer, de détruire si on le voulait. Il n’y avait plus de doute quant à ce qu’on pouvait ressentir l’un pour l’autre. Tout était trop fort, trop puissant pour nous. Et je succombais un peu plus alors qu’elle me surplombait. Si belle, si légère… comme un mirage dans lequel je me perdais. A sentir ses mains sur moi, sa bouche plus gourmande. Plus amoureux que jamais, je me laissais surprendre, dominé par nos bêtises et notre euphorie. Tout était si brouillon… urgent presque. Comme si j’allais crever, juste là entre ses bras. Un baiser pressé, un corps que je dévoilais, sans pouvoir m’y attarder. Sa peau brûlante contre la mienne m’arrachait des gémissements. Plus profonds encore, plus intense que jamais. Tous les deux étions plongés dans cet état second. Incapable de revenir, d’être trop lucide pour se rendre compte de nos actes. Mais on ne faisait rien de mal… à part s’aimer… se désirer encore. Un besoin viscéral de la posséder, de tout lui donner une nouvelle fois. Le meilleur comme le pire… et ce soir je lui donnais le plus mauvais. Cette avidité, cette férocité que je ne contrôlais pas… je la voulais plus que tout. Plus que n’importe quelle autre. Une nouvelle drogue dans laquelle je me perdais, nos bassins unis se rythmant sur ces cadences indécentes et provocantes. Ma tête pleine d’obscénité, de plaisir à en perdre haleine. Ces cambrures me rendaient dingues, ses cries me faisaient perdre la raison… et j’étais consumé. Alchimie parfaite de nos corps qui se retrouvaient. De nos esprits pervertis et souillés par la drogue. J’avais perdu tout le contrôle, m’était offert à elle comme jamais. Dans ce monde elle m’avait englouti, avait aspiré toutes mes forces à m’en faire trembler. Me faire m’écrouler après ce point de non-retour… affalé, sur le sol. Inconscient de l’endroit, du moment qu’on partageait. J’étais juste resté là, à ses côtés. A rire presque de ces ébats trop brusques. Trop fouillis qui me faisait tourner la tête… et j’avais la nausée, mais je ne m’en rendais pas compte. Je trouvais assez de force pour déblatérer des phrases que je jugeais belles. Qui nous ressemblaient… maitre de notre monde, avant de finalement sombrer dans des rêves agités…

Je ne sais comment je me suis retrouvé dans mon lit, affalé entre les draps. La lumière de l’extérieur me gênait, assez pour que je veuille encore la fuir. Grognant, la tête lourde, je n’avais pas la force de me relever. Je me sentais exténué… encore trop fatigué pour sortir de là… j’avais mal partout, sentant mes membres endoloris avant de grimacer contre ce que je pensais être l’oreiller. C’était douloureux… je ne savais plus vraiment où j’étais je crois. L’espace d’un instant, complètement perdu alors que j’entrouvrais un œil. J’étais épuisé, tout mon corps me faisait mal et j’avais l’impression d’être perdu… j’observais les lieux, mettant quelques bonnes minutes à me rendre compte que j’étais dans ma chambre. Totalement ailleurs, la gorge sèche alors que je bougeais doucement. Gémissant de douleur, je me redressais à peine pour essayer de comprendre… mais comprendre quoi ? Je ne savais pas vraiment avant d’apercevoir ce qui semblait être la silhouette de Ye Won. J’aurais pu avoir un sourire… mais j’avais la nausée qui me prenait.

Portée par l’instant, elle s’était rapidement perdue dans cette étreinte. Savourait chacun de ses baisers, chacune de ses caresses. Une autre danse, fruit de leur amour, même embuée par ce qui coulait dans leurs veines. Mais le plus important restait cette proximité dont elle se délectait à chaque fois. Bien plus intensément ce soir, alors qu’elle lui laissait la possibilité de prendre tout ce qu’il voulait. Elle s’offrait à lui de la plus simple des manières, sans prendre en compte l’endroit, ni même les quelques heures de débauche dont ils avaient su faire preuve. Rien n’était assez beau pour lui tandis qu’elle s’engouffrait davantage encore dans ces sensations décuplées par la drogue, l’alcool. Un moment hors du temps, mais qu’elle oubliera bien rapidement. Leurs bassins à l’unisson dans cette valse salvatrice, elle laissait sa voix se mêler à la sienne dans le plus simple des appareils. Une euphorie de plus, dans cette nuit destructrice. Une exaltation des sens plus intense encore, lors d’une soirée qu’elle n’aurait jamais dû initier. Des sourires, des étreintes, pour mettre un terme à cet instant. Des mots, des paroles qu’ils auront oublié bien assez vite. Bien que dans d’autres circonstances, elle aurait apprécié s’en souvenir, encore et encore.

Une nuit agitée, difficile. Des heures de sommeil peu nombreuses, alors qu’un rayon de soleil réchauffait sa peau. Lentement mais sûrement, elle ouvrait les yeux, ces quelques gémissements parvenant à son esprit. Elle pouvait sentir ce drap sur elle, sans savoir comment elle avait atterri dans ce lit. A peine essayait-elle de se redresser qu’elle abandonnait l’idée, ses muscles douloureux, un haut-le-coeur la retenant de tout mouvement. Elle déglutissait, peinait à se tourner sur le côté pour tâter d’une main le matelas. Elle pouvait sentir cette silhouette à côté d’elle, soupirait lentement. « Il Kyang ? » demandait-elle d’une voix cassée, son corps entier se tordant de douleur. Que s’était-il passé la veille ? Comment était-elle arrivée ici ? Premières questions qui inondaient son esprit, tandis qu’elle osait enfin ouvrir un oeil. Rassurée, de découvrir les traits de son compagnon, mais une vague d’incompréhension l’engloutissait, bien malgré elle. « Qu’est-ce … qu’est-ce qu’il s’est passé ? » osait-elle demander, sans être certaine d’obtenir une réponse. Ses yeux fermés, elle fronçait ses sourcils, ayant des difficultés à émerger. De longues secondes à rester ainsi, avant de trouver la force de se redresser, de faire glisser ce drap correctement sur elle. Une main qu’elle passait dans ses cheveux, elle soupirait, ouvrait franchement ses yeux. Son regard balayant la pièce, elle reconnaissait les lieux, l’appartement d’Il Kyang. Cette simple idée aurait pu la soulager, pour autant, quelques doutes s'immiscaient en elle. « T’es … venu me chercher ? » une de ces nombreuses questions qui prenaient de plus en plus de place dans son esprit, avant qu’un vent de panique ne vienne la secouer. Ses yeux s’écarquillaient, tandis que quelques bribes de cette soirée refaisaient surface. « Il Kyang ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Elle haussait le ton, sans s’en rendre compte. Son corps entier commençait déjà à trembler, sans qu’elle ne puisse le maîtriser. Des incertitudes, pourtant, elle croyait déjà au fait qu’ils puissent avoir commis une erreur la veille, sans pour autant savoir laquelle. Ses membres ankylosés, elle se retournait vers lui, incrédule. Un besoin irrépressible de réponses à toutes ces interrogations. Et une panique étrange qui l’envahissait.

Sa voix frappait mes tympans, à en résonner alors que je grimaçais… si d’ordinaire j’aimais nos réveils ensembles, ce matin-là j’étais contrarié. Presque trop agressé par toute cette lumière qui me piquait les yeux. J’avais du mal à émerger, encore plus de comprendre ce que je fichais ici. J’étais chez moi, c’était logique… mais j’avais l’impression d’être incapable de me souvenir. Comme un rêve que j’avais fait. Je devais me forcer à me rappeler. Sa question me brûlait, faisant écho aux mêmes interrogations que les miennes. J’avais du mal à parler, encore plus à me redresser. J’avais mal partout, je peinais à glisser sur les draps, m’appuyer sur mes paumes alors que tout tournait. Oh j’avais la nausée… ma tête était lourde… au point que j’en grimaçais aussi, lâchant un petit râle sans comprendre ce qui m’arrivait. Venu la chercher ? Je ne savais plus… peut-être ? Je me raclais la gorge, assoiffé avant de réussir à m’assoir dans le lit. Tout était agressif ici, j’avais presque envie de me ruer sur les rideaux pour les fermer. Pour masquer cette clarté qui m’aveuglait… mais j’avais trop mal aux membres pour ça. Je me sentais bloqué, encore plus quand j’essayais de parler. « Attends… » Lâchais-je tout bêtement, ma voix rauque, sèche… je me souvenais que trop bien de ces sensations, de ces lendemains difficiles quand j’abusais. Mais… ça ne pouvait pas être ça. J’étais clean depuis des mois. Une brève idée qui traversait mon esprit, posant mes coudes sur mes genoux, je me frottais fort le visage pour tenter de me réveiller. Déglutissant, lâchant un soupir j’étais perdu. Je savais que j’étais chez moi, mais en dehors de ça… je n’étais même pas capable de me souvenir de Ye Won. Où l’avais-je retrouvé ? Etait-elle venue ici de son plein gré ? Des tonnes de questions venaient m’assommer, au point que j’avais besoin de lancer « Il faut que j’aille prendre un verre d’eau. » comme si ça m’aiderait à remettre mes idées au clair. En me levant je me rendais compte que j’étais nu sous ces draps. Pas de quoi paniquer n’est-ce pas ? J’étais avec ma petite amie pas une autre. Mais je ne me souvenais même pas de ça… presque honteux, je n’osais pas affronter son regard, malgré qu’elle avait l’air dans le même état que moi. Attrapant un pantalon décontracté, je l’enfilais avant de vouloir aller à la cuisine. Le chemin était court, mais j’avais l’impression de mettre des minutes entières à y parvenir. Attrapant deux verres, je fis couler l’eau, tout en la regardant de là où j’étais. La chambre était en bordel, même si je n’avais pas finis de tout installer. Le salon aussi, des tonnes de trucs tomber au sol et ce que je devinais aussi être nos vêtements. Buvant une grande gorgée, je revenais dans la chambre, lui tendre un verre un peu paumé. « Je… sais pas ce qui s’est passé. » finissais-je par lui confier. J’avais beau voir nos affaires étalées partout, je ne savais pas ce que ça foutais là. Est-ce qu’on devait paniquer ? Je n’avais pas envie de céder à ça. Il y avait surement une explication… une que je ne voulais pas comprendre. Car j’avais peur subitement. Si je ne me souvenais de rien… c’était pour une raison… lâchant un soupir, je me mis à chercher mon téléphone. Retournant dans le salon pour fouiller dans ma veste. Le trouvant, j’attrapais aussi le sac de Ye Won avant de tout rapporter dans la chambre. « Je vais chercher là dedans… » un indice, quelque chose qui me rappellerait ce que j’ai foutu. Je regardais la liste de mes appels, Kitae évidement, mais rien de plus… dans mes messages par contre j’en avais envoyé plusieurs à Ye Won. Et ça, je crois que je m’en souvenais un peu. Je voulais savoir ce qu’elle faisait, j’étais même un peu inquiet à l’idée qu’elle sorte hier… avais-je finis par aller la trouver ? « Je crois que… je suis venu à ta soirée. » et je relevais les yeux vers elle. Sans comprendre ce que ça pouvait impliquer. Avait-on fait quelque chose de mal ? 

Un lendemain difficile, peut-être même plus qu’à l’accoutumée. Un soupire qu’elle ne savait retenir, alors qu’elle secouait lentement sa tête. Tout était trop confus, trop flou. Son corps était courbaturé, sans qu’elle ne puisse l’expliquer. Et l’état dans lequel se trouvait aussi Il Kyang ne la rassurait en rien. Une main qu’elle passait sur son visage, toutes ces questions la submergeaient. Mais se concentrer était bien compliqué. Elle se raclait la gorge, nauséeuse. L’observait simplement se lever, se rendre à la cuisine. Se découvrant du drap qu’elle avait sur elle, elle attrapait le premier vêtement qu’elle trouvait pour l’enfiler, un tee shirt d’Il Kyang qui traînait non loin d’elle. S’asseyant au bord du matelas, son regard semblait perdu. Ce verre d’eau dans la main, elle le buvait d’un trait, bien que chaque gorgée paraissait douloureuse elle aussi. Il semblait tout autant perdu qu’elle, et cette simple idée ne l’aidait pas à se rassurer. Se mordillant les lèvres, elle tentait tant bien que mal de réfléchir, de remettre en ordre cette soirée qu’elle avait totalement oublié. Elle se souvenait avoir mangé avec Min et Bo Ram, avoir eu quelques échanges seule avec son meilleur ami, qui n’était pas encore certain de vouloir pardonner son compagnon. Elle se rappelait avoir finalement décidé de rejoindre ses amis, pour une autre soirée de débauche. Ces premiers verres qu’elle avait bu, ces pilules qu’elle avait pris sans hésiter. Ses sourcils se fronçaient, anxieuse. « Tu m’as retrouvé à la table avec mes potes... » soufflait-elle, alors qu’une image floue d’eux deux devant un mètre de tequila lui revenait. Nerveusement, elle se frottait à son tour le visage, finissant par observer autour d’elle, avant de reporter son attention vers lui. « T’as pas bu quand même ? Ou... » pris les mêmes merdes que moi. Une question qui restait en suspens, qui la terrifiait déjà. Pourtant, à peine avait-elle posé sa question, que la réponse lui semblait presque évidente. La peur la gagnait déjà, tandis qu’elle sentait ses mains se mettre à trembler. Au point de laisser tomber le verre qu’elle tenait sur un carton non loin. Se relevant brusquement, elle attrapait le visage d’Il Kyang, ancrait son regard dans le sien. Une panique certaine, qui se lisait clairement sur son visage. « S’il te plait, dis-moi que t’as rien pris ! » sa voix se faisait plus forte qu’elle ne l’aurait cru. Elle ne voulait pas le croire, l’imaginer même. Pas après ces longs mois de sevrage. Elle ne pouvait pas croire qu’en l’embarquant dans cette soirée, elle aurait pu lui faire un tel coup. Pas à lui, pas comme ça. C’était inimaginable, et pourtant, à cet instant, elle se doutait qu’elle n’était pas au bout de ses peines. Ses yeux s’humidifiaient déjà, alors qu’elle se ruait vers son sac, le vidait sur le lit. Ses yeux s’écarquillaient en voyant ce qu’il se trouvait à l’intérieur. S’il restait quelques pilules dans un sachet, signe d’une consommation qu’elle avait encore, le reste la laissait stupéfaite. Un sachet de poudre blanche qu’elle faisait glisser entre ses doigts, un joint. Elle n’avait aucun souvenir de tout ça. « Non, non, non ... » Déjà quelques larmes roulaient sur ses joues. Observant le reste du contenu de son sac, il ne restait que ces quelques drogues pour tenter de lui rappeler ce qu’il s’était exactement passé. Mais ce simple paquet la perturbait au point qu’elle se laissait tomber face au lit, fouillant autant que possible dans ses affaires. « On peut pas avoir fait ça ! » elle criait presque, peut-être encore dans le déni. Incrédule face à ce qu’il restait de leur soirée.

Perdu, le regard dans le vague, je ne savais plus vraiment quoi penser. Etais-je allé à cette soirée? Oh je le pensais… quelques images seulement, du bruit surtout qui résonnait. Des flashes, sans me souvenir parfaitement de ce que je faisais. Relevant le visage vers elle, je restais silencieux, incapable de me rappeler ce que nous avons fait. Le club… ses amis… ça me disait quelque chose. Mais j’étais confus, au point de me souvenir de cette autre soirée. Celle où j’étais venu la chercher. Rien n’était clair, encore moins quand Ye Won me posait cette question. Si j’avais bu ?... si je ne l’avais pas fait alors qu’est-ce qui me faisait perdre la mémoire ? Une angoisse me prenait, malgré que je restais assit sur le lit sans rien dire. J’étais mal tout à coup, encore plus nauséeux et mes mains se mettaient à trembler. Je cachais mon trouble, en serrant fort les draps entres mes doigts. Je sursautais en la voyant faire tomber le verre, surprit de la sentir m’attraper le visage. Rien prit… non je n’ai rien prit. Je te le promets Ye Won… je ne prends plus rien depuis des mois. Tu le sais pas vrai ? J’aurais aimé lui dire, mais j’étais scotché. Trop perturbé pour mettre mes idées au clair. Tout tournait brusquement, ces questions, ces flash… c’était trouble et mes mains qui tremblaient encore. Un frisson me parcourait la peau, alors que je l’observais prendre son sac, se mettre à paniquer. Ce n’est rien… que j’avais envie de lui crier. Mais j’en étais incapable. Juste perdu face à ce que je découvrais. Un sachet de pilule, habituel surement… le même que j’avais déjà trouvé dans ses affaires. Un joint… et cette poudre… celle que j’aimais plus que ma propre existence fut un temps. Bloqué sur elle, je l’observais, sans rien dire… de la cocaïne… ici, chez moi, sur mes draps… et cette vision m’écœurait soudainement. Prit d’une nausée, je lâchais « Je me sens pas bien. » comme un automate je me relevais brusquement, précipitant mes pas jusqu’à la salle de bain où malheureusement je vomissais. La gorge brûlante, la tête qui tournait, je me perdais dans ces vagues souvenirs. Ces sensations, ces fourmillements dans mes doigts… et je vomissais encore, sans pouvoir rien maitriser. Mon corps entier avait l’air de rejeter quelque chose, mais j’étais incapable de savoir quoi. Etait-ce vraiment ça ? Ou simplement l’angoisse qui me rongeait. Cette crainte d’avoir repris de la drogue. Lâchant un râle, je tirais la chasse, complètement ailleurs. Sans force, je peinais même à me raccrocher au lavabo pour me rincer… j’étais affaibli, sans savoir pourquoi. Ni à cause de quoi. Mais tout me rendait mal. En relevant les yeux sur le miroir j’apercevais la silhouette de Ye Won, grimaçant avant de brusquement claquer la porte. « Je suis désolé… » lançais-je sans savoir pourquoi je m’excuser. De la laisser derrière ? Peut-être, ou alors pour tout le reste. Fermant la cuvette, je me laissais tomber dessus, étendant ma jambe pour coincer la porte. Je n’avais pas envie qu’elle rentre. Encore moins qu’elle assiste à ce spectacle désastreux. En me prenant la tête dans les mains je lâchais « J’ai bu… » et j’avais si honte de moi tout à coup. Mais c’était pire en voyant mes mains autant trembler, en sentant ces frissons qui me parcouraient la nuque. Je savais ce que j’avais du prendre autre chose… mon corps réagissait bizarrement. Et cette soudaine angoisse qui montait. Je me sentais vidé… triste... tellement déprimé tout à coup. Et c’était toujours ainsi… ces descentes infernales. Ces sensations de peine, de solitude après avoir consommer de la drogue. Je le savais… je connaissais que trop bien ces merdes et ses effets pour le savoir. Donnant un coup avec mon pied dans la porte « Putain Ye Won… j’en ai prit… » je le sais… ça me ronge. Je le sens… comme si mon corps s’en souvenait. Comme si il était incapable d’oublier cette chose. Et je ne savais pas ce que j’avais prit… mais la vision de ce sachet de coc me rendait dingue. Et si c’était ça ? C’était pire que l’alcool… n’importe quelle drogue étaient pire de toute façon. Mais la coc… j’en avais peur. De la craignais autant que j’avais pu la désirer. Et ça me foutait la trouille de me dire que j’avais pu en prendre. « Je sais pas… je sais pas ce que j’ai foutu… » je n’osais toujours pas lui ouvrir. Parce-que j’avais peur. Peur de voir dans ses yeux de la déception. De la tristesse ou même de la colère. Et si tout était ma faute ? Si c’était moi qui l’avait entrainé dans tout ça ?