Devrais-je commencer mon histoire par « il était une fois » ? Après tout, la vie de Min Joon pourrait ressembler à un conte de fées. Je dis bien « pourrais », car si l’on creuse un peu, on est loin du prince charmant parfait. Digne et seul héritier d’un empire pharmaceutique de Séoul, le jeune homme avait un destin tout tracer devant lui. Il n’a jamais connu la faim, le manque d’argent, ou encore de devoir se priver de quoi que ce soit. Il a toujours eu ce qu’il désirait, il n’avait qu’à réclamer pour que ça lui tomber dans le bec. Pourtant, il y avait bien une chose qui le peinait, c’était de voir sa tante et son fils avoir des fins de mois difficile à cause d’une erreur de jeunesse. Min Joon n’a pas toujours été gentil avec Daeul, tout ça parce qu’il était jeune et qu’il obéissait au doigt et à l’œil de son grand-père. Mais en grandissant et malgré les remontrances de ses ainées, Joonie s’est rapproché de son cousin. À eux deux, ils refaisaient le monde tout en se défiant l’un à l’autre, c’était leur mode de vie, leurs complicités à eux.

C’est en prenant de l’âge que Min Joon s’est aperçu que sa vie n’était vraiment celle qui faisait rêver dans les séries télé. Il n’avait même pas atteint la fin du collège qu’on lui collait des responsabilités. Sauf que la déception fut rude pour les parents du jeune homme. Min Joon est loin d’être intellectuel, la place de premier de la classe ? Il se situe plutôt en milieu de tableau. Non, le domaine où il excelle, c’est le sport. Dès ça plus tendre enfance, le jeune homme a foulé la terre battue des terrains de tennis. Sa particularité de gaucher déstabilisait la plupart de ses adversaires, dont son père avec qui il jouait régulièrement. Min Joon a gagné plusieurs coupes et aurait même pu devenir professionnel si son grand-père n’avait pas insisté pour qu’il fasse médecine. Un domaine qui ne passionnait pas du tout notre sportif.

Le plus important pour Min Joon ? Une chose qui désespère ses parents : ses amis. Il faut dire que le sportif est assez populaire, que ce soit auprès des filles ou des garçons. Il est rare qu’il se fâche avec quelqu’un, tout comme Seong Hwan avec qui il est ami depuis le lycée. Alors, croyez-le ou non, son arrivée à l’université fut une libération… enfin pas vraiment la première année, puisqu’il a dû suivre le cursus imposé par ses ainées, soit la médecine. Ses notes étant catastrophiques, le patriarche de la famille décida d’abandonner tous ses espoirs qu’il avait fondés en son petit-fils… il avait du mal à l’admettre, mais même Daeul ferait mieux l’affaire que lui, à la tête de l’entreprise. C’est donc au bout d’un an que Joonie fut libéré de ses obligations. Il décida de rejoindre le cursus sport études, tout en gardant une part de médecine en gardant l’option kiné.


Car oui, Min Joon n’est qu’un pantin, un gosse façonné par ses ainés. Fais ci, fais ça, ne dis pas ça. Alors Joonie a pris l’habitude de se taire et de faire semblant. Jouer au rôle de l’héritier parfait, prêt à épouser une fille de bonne famille, prêt à endosser un rôle dont il ne veut pas. Mais à quel prix ? Celui de se mentir à lui-même et de parfois ne plus se reconnaitre dans le miroir. Le seul endroit où il se sent lui-même c’est sur le terrain de basket, avec ses coéquipiers qui sont aujourd’hui devenus ses amis. Mais même avec eux, il continue de mentir sur un sujet. Il a vraiment peur que ses amis le voient autrement s’ils apprennent qu’il n’est pas hétéro comme il le prétend. Depuis son adolescence, Min Joon est attiré par les formes masculines, mais il n’en a jamais parler, ni à son cousin, ni son meilleur ami. À plusieurs reprises, il a manqué de se faire prendre… surtout lors de soirée alcoolisée où il ne contrôle plus vraiment son flot de paroles. Il a déjà eu des sentiments amoureux pour des garçons, contrairement aux filles avec qui il couche sans vraiment prendre de plaisir. Que se passera-t-il si un jour, il tombe sur quelqu’un avec ses sentiments réciproques ? Aura-t-il le courage d’assumer ses préférences ? Où se condamnera-t-il à vivre sans amour ?



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