L'état actuel de Wei était tout simplement horrible. Sa petite soeur avait cru faire une crise cardiaque en le voyant. Ses lèvres étaient fissurés, son nez était gonflé, caché par un gros pansement, son oeil était tout simplement bleu. Ses mains étaient abimés et il n'avait pas encore pensé comment il pouvait travailler ainsi mais il le ferait probablement. Ses bras aussi avait pris et ne parlons pas de son tout simplement bleuis.
Wei n'avait pas compris ce qui lui était arrivé au détour de cette rue. Ils étaient la. Et l'attendait tout simplement. Il l'avait compris le chinois. Il avait compris quand il avait vu son sourire jouissif alors qu'il se prenait un coup de poing sorti de nul part. Ce Jinsun. Celui qui avait tout simplement maltraité sa petite amie, celui dont il était venu la sauver ce jour-là. Il aurait dû s'en douter qu'un homme de ce type ne resterait pas tranquille. Et pourtant, il vivait tellement sur un petit nuage avec Hojin, qu'il avait tout simplement effacé cet homme de son esprit. Douce erreur mon ami, douce erreur. Et même si Wei avait réussi à l'abimer, il n'avait rien pu faire contre trois hommes.
La seule chose qu'il redoutait à l'heure actuelle, c'était Hojin. Elle ne devait pas le voir ainsi mais il ne pouvait pas non plus l'éviter. Et en entrant dans la salle commune, il croisa son regard directement. Le chinois fuit immédiatement vers la cuisine mais il savait qu'elle l'avait vu.

Attendant patiemment Wei, Hojin partageait dans la conversation familiale des Kang des photos et vidéos qu’elle trouvait drôle et qu’elle avait retrouvé la dernière fois en faisant le ménage dans la chambre qu’elle possédait chez ses parents. Elle les avait numérisés pour ensuite pouvoir les mettre sur cette conversation pour que tout le monde puisse en profiter. Elle était heureuse de les partager et de voir les commentaires de sa famille. Taeyi était comme d’habitude le premier à réagir et ses réactions étaient les plus mignonnes. Il était encore un bébé dans sa tête et Hojin ne voulait pas qu’il grandisse. Elle savait que Jiho avait muté la conversation pour son entrainement et Jitae ne regardait pas forcément son téléphone, sûrement trop occupé avec sa musique pour le voir.
Elle attendait donc patiemment et leva la tête quelques secondes pour vérifier qu’il n’était pas arrivé. Elle ne pensait pas le voir dans cet état. Sa bouche s’ouvrit de surprise et d’effroi et elle fut blessée de le voir fuir. Pourquoi la fuyait-il alors qu’il était blessé ? Elle se leva précipitamment laissant ses affaires en vrac sur la table. Elle les récupèrerait plus tard. Ce n’était pas grave. Hojin rejoint Wei dans la cuisine. « Bébé… » couina-t-elle doucement alors qu’elle sentait déjà les larmes s’accumuler au coin de ses yeux. « Il s’est passé quoi ? » Elle sentait son cœur battre plus fort dans sa poitrine alors qu’elle paniquait. Qu’était-il arrivé à son homme ?

Il avait espéré naïvement Wei, il avait espéré comme un gamin que sa petite amie ne soit pas encore là, qu'elle soit dehors en train de faire les magasins ou faire du sport ou il ne sait quoi encore avec ses amis, qu'elle soit avec sa famille pour rire aux éclats, ça lui aurait au moins évité de voir ce regard d'effroi et de terreur dans ses si jolis yeux. Comment pouvait-il lui dire en voyant son petit minois ainsi ? Alors il fut lâche Wei, tellement lâche qu'il fuit dans la cuisine, en espérant que sa petite amie ne le suive pas. Mais qui ne le ferait pas ?

Et quand il entendit sa voix, dos à elle, sa veste bien remonté sur ses épaules, la capuche de mise comme si ça pourrait changer quelque chose sur son apparence actuelle. Il ferma les yeux en entendant sa voix. Comment pouvait-il lui faire ça? Il soupira, cherchant ses mots. Il planqua ses mains dans ses poches, ne voulant pas lui montrer encore plus le massacre qu'il avait subit. "C'est rien bébé.." commença-t-il en murmurant. Parler le faisait souffrir, sa mâchoire avait pris un sale coup. Il soupira un peu plus, restant dos à elle. Il savait que quand elle le verrait, elle paniquerait un peu plus. "Tu devrais aller prendre un bain bébé, te reposer..." Et ne pas voir toute cette horreur sur son corps. Il ne voulait pas lui infliger ça. Comment le pouvait-il?

Hojin n’avait pas hésité une seule seconde à laisser tomber tout ce qu’elle faisait pour suivre Wei dans la cuisine. La vue de son petit ami aussi amoché l’avait secouée. Elle se doutait que ce n’était pas tout, qu’il ne lui montrait pas le pire. Alors, elle le rejoint dans la cuisine, essayant de savoir ce qui s’était passé, n’osant pas vraiment s’approcher trop près de lui. Jin avait peur de lui faire mal, de déposer sa main à un endroit qui le ferait souffrir. Elle, elle ne connaissait pas ce sentiment, mais elle avait vu tellement de grimaces de douleur sur le visage de sa fratrie, qu’elle savait qu’il était en souffrance. Hojin lui demanda donc ce qui s’était passé, se mordillant la lèvre en imaginant tout un tas de scénarios plus affreux les uns que les autres. Heureusement, il était en vie et pas à l’hôpital.
Elle serra les dents quand il la repoussa et retint ses larmes. « J’ai pas envie de prendre un bain et je suis assez reposée Wei. » dit-elle, claquant sa langue contre son palais. Elle s’approcha alors de lui, et posa sa main sur son avant-bras sans y mettre de pression en cas qu’elle touche un endroit sensible. Cependant, elle le força à se tourner vers elle et ce qu’elle vit la glaça à nouveau d’effroi. Elle n’avait pas bien vu de sa place quand leurs regards s’étaient croisés quelques secondes, mais là, c’était pire que tout. Ses yeux s’embuèrent et elle se mordit la lèvre, s’arrachant la peau pour éviter de pleurer et paniquer. « Que s’est-il passé ? Et me dit pas rien… » Elle était à deux doigts de pleurer, mais elle garda pour elle parce qu’elle n’était pas celle qui avait besoin de l’autre. Pour une fois, c’était lui qui avait besoin d’elle et elle était là.

Il savait que sa petite amie était têtue. Très têtue même. Un peu trop. Et Aujourd'hui, il aurait aimé que non, il aurait apprécié qu'elle ne le soit pas et qu'elle fasse ce qu'il demande. Tout simplement. Mais Hojin ne pouvait pas faire. Apparemment pas après avoir vu l'état de son petit ami.
Il sursauta en sentant sa main sur lui. "Tu devrais recommencer." Dit il simplement avant d'être tourné vers elle. Il tourna la tête comme pour cacher un peu plus les dégâts mais il savait que c'était foutu. Surtout en voyant ses yeux s'embuer aussi facilement. Il s'en voulait. Tellement. Réellement. Il soupira "Je suis tombé?" souffla t il, peu certain avant de soupirer de nouveau. Il baissa la tête, puis sa capuche, ça ne servait à rien. Mais en aucun cas il ne sortit ses mains. Ils ne voulaient pas lui montrer. Pas maintenant. Il était même prêt à souffrir dans le lit pour pas qu'elle sache. "J'étais simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Ils étaient trois, j'étais seul. Ça aurait pu être quelqu'un d'autre que moi." Il ne voulait pas lui dire que ce monstre était le fautif. Il ne voulait pas la faire tomber de nouveau dedans. Pas ça. Pas elle. Surtout pas elle. Comment pouvait-il lui faire ça ? Il lui avait promis de ne rien faire mais il s'était retrouvé dans l'obligation de se protéger. Réellement. Mais comment lui imposer ça, a Hojin, qui sortait enfin dans son cauchemard?

S’il y avait bien un défaut que personne n’aimait chez la jeune femme, c’était son entêtement. Elle savait qu’en ce moment, Wei devait la maudire de ne pas partir et le laisser seul. Mais comment le pourrait-elle alors qu’il était dans cet état-là ? Si ça avait été l’inverse, elle n’aurait pas eu de répit et le chinois aurait voulu tout savoir de ce qui se passait. Alors, elle s’approcha de lui, le touchant délicatement. Elle remarqua son sursaut et mordit dans sa joue pour ne rien dire, levant les yeux au ciel quand il reprit la parole. « Non. » dit-elle fermement. Elle n’irait nulle part avant de voir l’étendue des dégâts.
Hojin le fit se retourner vers elle et elle retint avec difficulté ses larmes alors qu’elle essayait de savoir ce qui s’était passé. Son soupir ainsi que son mensonge rendirent son regard noir. Elle le fusilla et ouvrit la bouche pour l’engueuler. Il voulait qu’elle l’appelle quand elle avait un souci, mais lui il ne lui disait pas quand c’était son cas. Ça ne fonctionnait pas comme ça. Elle n’était pas en sucre et n’avait pas besoin qu’il la protège comme si elle était une enfant. Cependant, elle n’eut pas le temps de parler qu’il lui sortit une nouvelle excuse. Elle n’y croyait pas. Du moins pas totalement. Elle avait la sensation qu’il lui manquait un bout de l’histoire. « Va t’asseoir… Tu souffres. » Ce n’était pas un ordre, mais ce n’était pas non plus tellement négociable. Jin attrapa deux tasses. Dans l’une d’elle, elle mit un sachet de thé pour elle. « Café ou thé ? Ou tu veux autre chose ? » Avoir l’esprit occupé et les mains l’empêchaient de trop penser et surtout de calmer les tremblements de ses mains. Elle était dos à lui et pouvait ainsi cacher les larmes qui roulèrent sur ses joues. « Tu me dis pas tout… Je me trompe ? » Hojin mordit dans sa lèvre, espérant qu’elle se trompait. Mais ce n’était pas le cas, elle le savait.

Wei avait déjà eu pendant de nombreuses fois l'exemple du côté têtue de sa petite amie. Et il aurait été fou d'espérer une seule seconde qu'elle lui obéisse comme elle le faisait au lit. Même la, elle aimait jouer avec lui. Alors évidemment, elle n'allait pas accepter de partir sagement. Pas maintenant. Il ferma les yeux à son non. C'était fichu et il le savait.

Il pouvait voir toutes les émotions passaient sur son visage. Absolument toute. La tristesse, la peur, la colère contre Wei de réagir ainsi et de tenter une blague dont même un gamin de deux ans ne trouverait pas drôle. Mais intérieurement, il paniquait Wei. Sincèrement. Il ne pouvait pas la faire replonger dans ses pire cauchemars. Il ne pouvait pas lui faire ça. Alors qu'il lui jurait jour et nuit qu'il en sortirait.

Il la regarda s'occuper l'esprit et partir s'asseoir comme demander. Il la regarda attraper ses deux tasses et secoua la tête. "Non merci". C'était en réalité douloureux d'ouvrir et fermer la bouche. Mais évidemment, il ne lui dirait pas. Il devait lui parler pour la rassurer un minimum. Il observa son petit dos et il sut. Il savait qu'elle pleurait dans son coin sans lui montrer. Il se leva alors et embrassa sa nuque doucement. "Bébé...ne pleure pas. Je vais bien. Les médecins ont dit qu'il n'y avait rien de grave. Et Mei m'a pas mal engueulé." souffla t il comme pour essayer de la faire sourire. "C'est surtout superficiel ce que j'ai..." Il ne mentait pas sur ce point la. Il n'y avait vraiment rien de grave. Pas comme lui qui avait bien fait souffrir Jinsun et qui se retrouvait actuellement dans un lit d'hôpital.

Elle ne savait pas comment réagir. Toutes les émotions se mélangeaient en elle et elle sentait ses mains trembler à cause de tout ça. Ce n’était pas un état dans lequel elle aurait penser le retrouver un jour. Hojin avait tellement eu l’habitude de se faire frapper, que ce soit à nouveau elle, ça n’aurait pas été étonnant. Mais que ce soit Wei, ça la mettait dans tous ses états. Finalement, peut-être qu’elle aurait du accepter d’aller prendre un bain et d’aller se reposer. Elle n’était pas prête à gérer cette situation. Mais elle n’était pas non plus prête à laisser tomber. Elle lui demanda de s’asseoir pour ne pas l’avoir dans ses pattes mais également pour qu’il ne la voit pas trembler et encore moins pleurer. Elle n’arrivait plus à les retenir et n’entendit même pas les paroles de son petit ami.
Elle frissonna en le sentant dans son dos. Il avait compris ce qui se tramait mais elle ne pouvait pas s’arrêter de pleurer et ce même s’il lui demandait de le faire. Hojin aurait voulu se montrer forte, mais elle ne l’était pas. Voir Wei dans cet état la rendait fébrile et elle se rendait compte que s’il venait à être plus blessé, elle n’y survivrait pas. Elle l’aimait plus que tout au monde, et l’imaginer dans un lit d’hôpital était pire que tout. Ce n’était pas le cas-là, mais ça aurait pu. Jin n’esquissa même pas un sourire quand il parla de ce que Mei avait fait. Sa petite sœur avait eu raison de l’engueuler, parce qu’elle n’avait pour le moment pas le courage de le faire elle-même. Elle se retourna vers lui en l’entendant dire que ce n’était que superficiel, le regard froid et les larmes coulant sur son visage. « C’est que superficiel ? Tu te fous de moi ? » demanda-t-elle froidement et bien trop calmement. C’était pire quand elle était dans cet état-là. « Pourquoi tu m’as pas appelé quand t’étais à l’hôpital ? Pourquoi ? » C’était quelque chose qu’elle ne comprenait pas. « Si ça avait été dans l’autre sens… T’aurais été mis au courant… » Elle lui en voulait de l’avoir écarté comme ça. Hojin mordilla dans sa lèvre, arrachant encore plus de peau, les faisant saigner. Elle avait le goût du métal dans la bouche, mais elle s’en moquait. « Puisque c’est superficiel… T’as pas besoin de moi… Je vais aller prendre un bain et me reposer puisque c’est ce que tu veux. » Malgré ses mots, elle ne bougea pas, restant plantée devant lui, les larmes brouillant sa vision.

Wei savait parfaitement ce qui se tramait dans la petite tête de sa coréenne. Elle ne devait pas savoir quoi penser. Et il s'en voulait le chinois de lui imposer ça. Réellement
Il sut qu'il avait dit une bétise quand elle se retourna si froide vers lui. Il ferma les yeux et soupira. "Non...je veux dire par là qu'il n'y a pas de cassure...d'entorse ou autre... ça ne va pas rester longtemps..." Il voulait apaiser la situation et apaiser son cœur mais il ne semblait pas réussir. Il tourna la tête a sa question. Évidemment qu'il avait voulu l'appeler. Mais il ne pouvait pas lui dire d'accourir à l'hôpital. Il grogna, se sentant pris au piège à cause de ce monstre. Il avait encore du poids sur elle en n'était plus présent. Ou eux. "Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas ..t'imposer ça." On pouvait lire la souffrance dans son regard, la tension dans sa mâchoire.

Il tourna la tête vers elle, soupira en voyant ses lèvres en sang et encore plus à sa phrase. Il lécha sa lèvre doucement. "Bébé...par pitié, ne le prend pas ainsi. "Il posa son front sur son épaule, fermant les yeux pour se reposer. "J'ai besoin de toi, j'ai toujours besoin de toi. Mais je ne veux pas...Je ne voulais pas te rendre dans cet état. C'était ma dernière volonté...je ne peux pas te rendre ainsi Hojin, pas après tout ce que tu as vécu". Il sortit ses mains en sachant qu'elle ne voyait pas et la serra doucement contre lui. "Je t'aime et ne veux pas te mettre dans ces situations...je suis désolé bébé. Je veux juste éviter de voir tes larmes. Je m'étais juré de ne pas te faire pleurer"

Elle était bien trop calme, bien trop froide avec lui. Mais il ne semblait pas comprendre qu’elle avait peur pour lui, qu’elle l’aimait et que de le voir aussi blessé lui faisait mal. « C’est pas la question Wei. » Hojin s’agaçait parce qu’il ne comprenait pas où elle voulait en venir et qu’il minimisait la situation. Il n’y avait pas de minimisation de situation. Il était blessé et il avait mal. Certes, ça aurait pu être pire, mais c’était déjà grave comme ça. Elle déglutit en le voyant tourner la tête et soupira. « M’imposer ça ? Tu crois que tu suis quoi ? Je suis ta petite amie merde ! Je suis pas là simplement dans les bons moments… » Elle voulu rajouter qu’elle n’était pas là aussi que pour écarter les cuisses mais elle savait qu’elle le regretterait parce que c'était souvent, voire tout le temps elle qui allait le chercher pour ça. Alors elle préféra se taire, tout en continuant de maltraiter ses lèvres.
Elle le laissa lécher sa lèvre. Dans d’autres circonstances, elle aurait pu être excitée par ce geste. Là, elle avait juste envie de le secouer. Hojin l’aurait fait si elle n’avait pas eu peur de lui faire mal. Wei posa ensuite son front sur son épaule et elle ne dit rien et ne fit rien. Elle était effrayée à l’idée de le prendre dans ses bras et de le faire souffrir encore plus. Elle leva les yeux au ciel et soupira à nouveau avant de le sentir la prendre dans ses bras. « Tu vas te faire mal. » couina-t-elle sachant pertinemment qu’il n’écouterait pas. Elle était peut-être têtue, mais Wei était comme elle, aussi têtu qu’elle. Hojin se mit à rire légèrement. « Parce que tu crois que notre vie ensemble va être un conte de fée ? On est pas dans le monde des bisounours. Alors oui y a des jours où je vais pleurer et m’énerver et crier ! » Elle attaqua à nouveau ses lèvres, le goût du sang se répandant lentement dans sa bouche. « Mais ça continuera si tu me dis pas la vérité… Et je sais que tu me caches quelque chose… Quoi j’en ai aucune idée, mais je le sens. »