Se retrouver dans cette situation? Il y avait déjà pensé, plus d'une fois. Il se souvenait de la figure, de cet aura si sûr de lui de Jinsun quand il l'avait vu la première fois, Hojin devenant sa petite amie par la suite. Il avait compris qu'un jour le jeune homme allait lui tomber dessus. Malheureusement, Wei n'était pas aussi chétif que l'on pourrait penser. Il n'aurait jamais pu gagner contre tous. Mais il avait eu un objectif en tête, détruire le plus possible Jinsun pour lui faire comprendre une seule chose, de ne plus jamais s'approcher d'eux. Et toute action avait un prix. Le sien? Etait celui de voir Hojin avoir peur, se sentir coupable et de vouloir fuir. Il le savait, qu'elle allait vouloir fuir, qu'elle voudrait les protéger à sa manière. Mais il refusait. Il le refusait tout simplement. Elle ne pouvait pas vivre sa vie en fonction des agissements de Jinsun. C'était simple. "Si, je peux le savoir. Je le sais. Alors fais moi confiance."

Les langues se délièrent et finalement, il lui avoua une chose. Il lui avoua ses peurs, ses tords, sa seule raison de souffrir un peu plus dans ce monde. Elle. Kang Hojin. Elle était la seule à pouvoir lui détruire son coeur qui ne bat plus que pour elle. Elle était la seule maîtresse de sa vie. Il embrassa son front en la voyant pleurer, ne pouvant pas faire grand chose. Et c'était la seule chose qui le frustrait, ne pas pouvoir la toucher comme il le souhaitait, lui donner son langage d'amour qu'elle aime tant. Il l'écouta, souriant tendrement sous sa déclaration d'amour. Il accepta ce baiser si chaste et pur, il sentait bien qu'elle ne voulait pas le blesser plus qu'elle ne l'était. "Alors pourquoi as-tu encore peur?" dit-il simplement à la fin de sa déclaration. "Si je suis celui qui te faut, ne pars jamais Hojin, reste avec moi, je sais qu'il n'y aura des moments pas très beaux. Mais même eux, je veux les vivre avec toi. Je veux vivre avec toi." Il sourit, cachant sa douleur par la même occasion. "Regarde moi Hojin...et comprend que tu ne peux plus t'échapper...tu ne peux plus fuir. Tu es avec moi. Tout simplement. Et j'en suis désolé pour toi, d'avoir un tel homme sur ton dos." Il rit légèrement pour détendre l'atmosphère, ses côtes lui donnant des décharges électriques. "Donc ça ira...je te le promets."

Avoir confiance en lui, c’était tout ce qu’elle pouvait faire. Hojin avait une confiance aveugle en Wei. Cependant, elle n’aimait pas le fait qu’il soit si sûr de lui alors qu’ils ne savaient pas quand est-ce que Jinsun reviendrait briser leur bonheur. Dans ses cauchemars, elle n’était plus la victime de son ex. A la place, c’était son petit ami à qui il s’en prenait. Et ses pires peurs s’étaient réalisées. Elle ne pouvait pas accepter ça, ni même ne pas avoir peur malgré les mots que Wei voulait rassurant. Elle mordit dans sa lèvre, ne mesurant pas la pression qu’elle mettait dessus et hocha simplement la tête, les larmes aux yeux. Elle ne lui répondit pas, mais son regard disait tout pour elle. Jin savait qu’il reviendrait leur faire du mal, elle le connaissait assez pour savoir qu’il n’avait clairement pas apprécié de voir qu’il n’avait plus aucune ascendance sur elle, du moins visible.  

Elle répondit alors aux peurs de Wei, surprise qu’il en ait aussi. Elle n’aurait pas imaginé une seule seconde être la cause de ses frayeurs et pourtant, elle l’était. C'était inédit, elle ne s’y était pas attendu. Hojin le rassura comme elle le put et déglutit, les larmes coulant toujours le long de ses joues. « J’ai peur qu’il t’enlève à moi... D’une façon ou d’une autre. » Jinsun faisait partie de la mafia. Il pouvait le tuer ou alors, faire tellement peur au chinois qu’il en viendrait à la fuir et la laisser tomber. Elle n’y survivrait malheureusement pas. Jin l’écouta la rassurer, lui donnant une fois encore les mots qu’elle voulait entendre, qu’elle avait besoin d’entendre. Cependant, elle paniqua quand il se mit à rire. « Ne ris pas ! Tu as mal... Même si tu fais tout pour que je le vois pas. Alors, s’il te plait, ne fais pas quelque chose qui te fera encore plus mal. » Elle ne supportait pas de le voir blessé par sa faute, encore moins parce que son ex était revenu dans sa vie. Hojin releva cependant la tête vers lui, son regard embué et flou. Elle ne le voyait pas correctement. Elle aurait voulu se jeter dans ses bras, le serrer contre elle et qu’il en fasse de même, mais il avait mal. Alors elle se refreina. « Ça ira... » répéta-t-elle, peu sûre d’elle et absolument pas convaincue. La jeune femme resta silencieuse quelques instants, les larmes s’écoulant toujours avant de prendre une grande inspiration. « Désolée de t’embêter avec tout ça. » commença-t-elle, déglutissant difficilement. « J’aurai aimé ne pas avoir ce passé et pouvoir te donner une relation normale. Une relation sans mes insécurités, sans mes cauchemars, sans mes pleurs et surtout sans lui qui plane au-dessus de nous. » Elle mordit cette fois-ci sa lèvre bien plus fort qu’elle ne l’aurait du, se mettant à saigner sans s’en rendre compte. « Je veux simplement être heureuse Wei... Je veux être libre de son emprise. »

Moment dur, lourd et compliqué, lui montrer combien il était blessé, c'était douloureux. Il ne voulait pas voir cette peine, cette peur et cette souffrance dans son regard, Wei n'avait toujours voulu voir que de la joie, de l'amour et de la sécurité. Il lui offrait une nouvelle fois la peur sur un plateau d'argent, comment pouvait-il la rassurer ainsi? Il ne pouvait pas. Il n'était qu'un bon à rien. "Jamais il ne pourra m'enlever à toi...rappelle toi, je vais me marier avec toi....un jour je te ferais ma demande. Je ne compte pas disparaître Hojin." Sourire tendre, il le pensait réellement. Un jour, il lui ferait sa demande, lui offrant le plus beau mariage possible et inimaginable. Et dans une robe qu'il aurait confectionné lui-même. Il voulait le faire. Sincèrement. "Je ne ris pas...je ne ris pas.." Il était attendri par sa gentillesse, toujours à penser à lui avant tout. Il l'aimait plus que tout, il l'aimait tellement. Il embrassa ses joues pour arrêter ses larmes, il voulait la rassurer comme il pouvait, il voulait l'enlacer, lui dire que tout irait bien. Il ne lui avait pas encore dévoilé ses mains, il ne lui avait pas encore montré ce massacre. Il redoutait le moment ou elle verrait qu'il était incapable d'utiliser sa main droite et que la gauche était à peine tranquille. "Je t'accepte avec tout ça, je t'accepte avec tes peurs, tes insécurités...ton envie de fuir dès que tu es un peu trop heureuse. Je suis là Hojin...je ne partirai pas. Même si tu me jetais des horreurs en pleine tête." Il était bien trop mordu pour la laisser partir, pour fuir face à tout ça. Il l'aimait simplement. "Je vais t'aider à te libérer de lui...je te le promets Hojin, tu vas être libre de lui. Et plus jamais, plus jamais il ne te fera de mal, d'accord?" Il prit une grande inspiration, fermant les yeux. "Mais j'ai besoin de toi Hojin...promets moi de ne pas pleurer, de ne pas paniquer plus." Il guetta sa réaction avant de lui montrer ses mains, il ne voulait pas qu'elle se sente coupable. "Acceptes-tu de prendre soin de ce boulet et de l'aider même pour manger? Se changer et se laver? Je pourrais pousser le bouchon et demander pour faire pipi mais quand même..." Il essaya l'humour pour détendre l'atmosphère mais il n'était pas certain que ça marche.

Elle voudrait tellement le croire, ne plus avoir peur de l’ombre de Jinsun au-dessus d’eux. Mais c’était impossible. Encore plus quand elle avait vu Wei lui revenir ainsi. L’illusion que sa vie allait mieux, que tout s’arrangeait avait pris fin quand elle avait compris ce que son ex petit ami avait fait. Les peurs qu’elle enfouissait au plus profond de son être refaisaient surface sans qu’elle ne puisse y faire grand chose. Elle lui fit part de cette peur de le perdre, que Jinsun lui enlève d’une quelconque façon. Ce serait possible. Il faisait partie de la mafia, il avait déjà dû tuer des gens c’était sûr. Hojin rougit néanmoins quand il lui rappela qu’ils allaient se marier ensemble, qu’il allait lui faire sa demande. Elle le savait dès qu’ils en avaient parlé lors de leur première rencontre. Il voulait dessiner sa robe, et il voulait plein d’enfants, comme elle. Jin hocha la tête et l’embrassa tendrement pour tenter de chasser ses mauvaises pensées. Elle engueula presque Wei quand il se mit à rire. Elle avait bien vu qu’il faisait le bonhomme à ne pas montrer qu’il avait mal, mais qu’il n'aggrave pas son cas à rire et se faire encore plus mal. Hojin recommença à mettre des mots sur les peurs qui l’empêchaient de dormir, qui la prenaient aux tripes et lui donnaient presque envie de vomir et comme à chaque fois, le jeune homme réussit à avoir les mots juste pour les apaiser, pour lui faire oublier pendant quelques instants. Jin essuya ses yeux, essayant comme elle pouvait de sécher ses larmes qui continuaient de couler. Elle ouvrit la bouche pour répondre, lui demander ce qu’il comptait faire pour qu’il ne prenne plus autant de place dans sa vie, dans leur vie, mais elle referma sa bouche en l’entendant, fronçant les sourcils. Pourquoi avait-il besoin d’elle ? Pourquoi ne voulait-il pas qu’elle pleure et panique plus ? La jeune femme était perdue et hocha simplement la tête. Wei lui montra alors ses mains et elle hoqueta de surprise. Elles étaient dans un état lamentable. Aussitôt les larmes coulèrent un peu plus et elle mordit sa lèvre, bien trop fort, pour éviter de paniquer. Hojin ferma les yeux et respira doucement pour se calmer. Elle comprenait maintenant pourquoi il lui avait caché ses mains. « Tu devrais pas rire de la situation... » lâcha-t-elle en ouvrant les yeux. « Tu vas faire comment pour les cours ? » Elle tentait de rester détachée de ce qui se passait mais avait du mal. « Et bien sûr que je t’aiderai… Même pour aller aux toilettes. »

Wei le savait. Cette situation allait arriver un jour ou l'autre, il en avait toujours eu le sentiment. Il ne s'était juste pas attendu. Aurait-il pu prévoir? Non. Il ne connaissait pas ce mec et était bien loin d'être dans sa tête pour comprendre ce qu'il pouvait faire ni même ce qu'il voulait. Wei avait réussi à le contrôler plus ou moins mais les dégâts étaient présents. Bien présent sur son corps. Et il s'en voulait. De montrer tout ça à Hojin, sincèrement.
Mais il devait lui montrer une dernière chose. Une chose importante, une chose qu'il avait caché depuis un bon moment maintenant. Ses mains. Il savait qu'elle paniquerait en les voyant. Elles étaient importantes pour lui, elles étaient son outil de travail tout simplement. Mais il allait se retrouver dans l'incapacité de les utiliser. Et il ne savait pas dans quel état il les aurait après, aurait-il pleinement ses capacités? Seul l'avenir pouvait le dire. "Je vais bien Hojin..." Il voulait la rassurer avant tout. Avant de penser à tout ce que ça voulait dire d'avoir ses mains dans cet état. "Je vais trouver, je trouve toujours comment faire. Ne t'inquiètes pas." C'était vrai, il était toujours réactif, trouvait toujours des solutions. Il avait toujours dû trouver à cause de sa position de grand frère, de gérer les crises de Jiu. De tout gérer quoiqu'il arrive. "Je vais prendre mon téléphone et juste enregistrer les cours comme je peux." Tout ce qui était pratique, il arriverait à faire quoiqu'il arrive, il arrivait toujours. "Je vais être un gosse, tu es prêt à apprendre pour nos futurs gosses?" dit-il taquin, il voulait la rassurer comme il pouvait. Il embrassa doucement son front. "Tout va bien se passer, je te le jure."

Elle avait su qu’un jour la situation dans laquelle ils se trouvaient arriverait. Elle en avait fait des cauchemars, avait prié pour que cela ne se produise jamais. Mais personne n’avait entendu ses prières. Wei était revenu complètement défoncé par Jinsun, simplement parce qu’il était son petit ami, simplement parce qu’il avait réussi là où l’ex petit ami de Hojin avait échoué. Sa seule faute, aimer Hojin. Alors oui, elle se sentait affreusement coupable, voulant à tout prix arrêter que les gens autour d’elle souffrent à cause de son ex incapable de laisser tomber. Oui, elle s’en voulait d’être tellement amoureuse du chinois qu’elle ne pouvait tout simplement plus vivre sans lui même si ça aurait été la meilleure solution. Et oui, elle s’en voulait pour être si faible et ne pas croire les mots de Wei, ceux qui se voulaient si rassurants et aimants. Hojin redevenait, en le voyant ainsi, la femme brisée qu’il n’avait pas connue, celle que Jinsun avait laissé sur le bas de la route quand elle avait mis un terme à leur relation.
Alors, elle ne pouvait pas ne pas culpabiliser en voyant ses mains abîmées. Ses mains qu’il utilisait pour dessiner mais également la tenir contre lui, pour la rassurer et sécher ses larmes. Hojin secoua la tête. « Tu ne vas pas bien… Tu as mal. » Elle, elle ne connaissait pas la douleur, juste l’humiliation des coups. C’était différent pour Wei, il n’était pas malade comme elle l’était. Elle s’inquiétait pour lui, pour son corps meurtri et ses mains défoncées. Arriveraient-elles à guérir complètement ? Pourquoi avait-il fallu qu’elle retombe amoureuse et laisse un autre homme entrer dans son cœur ? Hojin mordit dans sa lèvre, l’éclatant sans prêter attention au goût métallique dans sa bouche. « Je peux pas ne pas m’inquiéter Wei… T’as vu leur état ? » Sa voix se brisa légèrement et elle hocha la tête. Elle était prête à sécher ses cours pour venir suivre les siens et les prendre pour lui. « Sinon, c’est moi qui vient les prendre à ta place. » Ce n’était pas une réelle question, mais une proposition, bien qu’elle savait déjà qu’il dirait non. La jeune femme mordit un peu plus dans sa lèvre et ses yeux s’embuèrent à nouveau. « J’espère que j’aurai pas à venir les essuyer quand ils auront ton âge... » Hojin s’essaya à l’humour également, pour éviter de ne trop paniquer face à la situation. Elle n’aimait réellement pas ça et même le baiser sur son front, qui d’ordinaire arrivait à chasser ses pensées sombres, ne réussit pas cette fois-ci. « J’espère… Je peux pas te perdre Wei… Tu sais pas à quel point ça me détruirait. » Son monde, sa vie, son futur, tout tournait autour de lui. Elle ne remonterait pas la pente sans lui. Elle posa doucement son front sur son épaule, ne mettant pas énormément de pression pour éviter de lui faire mal, mais juste assez pour qu’il sente qu’elle était là et pleura silencieusement. « Je t’aime Wei...  »murmura-t-elle reniflant en silence.

Leur couple avait été difficile à lancer, précaire et rempli de peur d'un côté. Le jeune homme détestait qu'une ombre puisse planer au-dessus d'eux digne d'une épée de Damoclès juste prête à se laisser tomber. Sincèrement. Il ne pouvait accepter que cet homme puisse être une ligne conductrice de comment évoluerait leur couple. Si Wei avait répondu aujourd'hui à ses coups, c'était bien pour l'une de ses raisons. Il voulait aussi lui montrer que non, il ne le laisserait pas faire comme il le souhaite. Inévitablement, Hojin ne pouvait accepter ceci et l'envie pour lui était très loin de la blesser.
Un sourire tendre, rempli de douceur tandis que ses yeux n'exprimaient que de l'amour. Oui. Il avait mal. Physiquement. Mais cette douleur était complètement éteinte par la douleur émotionnelle. Celle de voir sa femme souffrir autant, celle de voir le regard de sa femme s'éteindre peu à peu. Et sûrement l'envie d'être avec lui disparaître pour ne plus le faire souffrir. Pour le protéger. Alors il ignora sa phrase pour pouvoir lui dire autre chose. Une vérité absolue. "Ne m'abandonne pas." Plus dur qu'un : ne pars pas . Plus désespéré qu'un : reste avec moi . Et plus vrai qu'un : je t'aime.
Sa lèvre en sang, il se pencha doucement pour la lécher, ses mains ne pouvant rien faire comme il aurait aimé le faire. "Fais doucement bébé...tu te fais mal." Même si elle ne ressentait rien, absolument rien. Pour lui, c'était beaucoup. "Oui, j'ai bien vu tout ça...mais ça ira. Je te le promets." Il le savait, il devait aller mieux. Quoiqu'il arrive. Même si il devait garder quelques cicatrices sur le corps, il était obligé d'aller mieux. Il secoua doucement de la tête avant d'embrasser son front avec tendresse. "Non, suis tes cours." C'était important, très important. Il sourit un peu plus à sa trace d'humour. "Je le ferais pour eux."
Il embrassait doucement sa tempe puis ses joues puis sa nuque pour remonter doucement sur ses oreilles, son petit point sensible. "Tu ne me perdras pas...pas après tout ce que j'ai fait pour t'avoir mon amour." Il ne la laissait jamais. Vraiment jamais. "Je t'aime encore plus Hojin." souffla-t-il avec douceur. Il embrassa son crâne avec douceur pour lui prouver qu'il était là. Tout irait bien. Absolument tout. "Maintenant que tu connais mon terrible secret...est-ce que tu veux bien qu'on aille en pharmacie acheter tout ce que j'ai eu de prescrit?" La liste était beaucoup trop longue et il était évidemment incapable de porter le tout. Malheureusement. "Et aussi...peut-être des vêtements pourris? Pour pouvoir les porter confortablement sans avoir peur de tâcher." Que ce soit des produits de soins ou du sang par mégarde. On était jamais assez à l'abri. "Et pourquoi pas...quelques trucs de couple? Pour porter ou mettre ensemble? Je ne sais pas?" Tout pour lui redonner le sourire.

La peur de le perdre lui tordait l’estomac. Elle avait toujours su qu’un jour Jinsun se vengerait du jeune homme et qu’il lui reviendrait dans cet état. Seulement, enfermée dans son bonheur, Hojin s’était mis des œillères et la réalité qui lui revenait en pleine gueule lui faisait mal. Elle voyait la douleur physique sur son visage et son corps mais également la douleur mentale. Parce qu’elle s’en voulait de l’avoir entraîné dans ce merdier avec elle. Parce qu’elle avait peur qu’un jour, ce soit plus que des blessures qui marqueraient son corps, que ce serait la fin. Wei était sûr du contraire, mais pas Jin. Elle se doutait que si son ex avait pu le frapper ainsi, il pourrait revenir pour faire pire et ça, ça l’angoissait plus que n’importe quoi d’autre. Sans Wei, elle n’avait plus de raison de vivre. Elle était bien trop accro à lui et à sa présence à ses côtés. La réciproque était vraie et elle s’en rendit encore plus compte quand le chinois lui demanda de ne pas l’abandonner. Hojin le regarda sans comprendre, les larmes aux yeux, la peur la figeant. « Je ne t’abandonnerai pas... » Jamais !
La jeune femme retrouva ses esprits en sentant la langue sur ses lèvres, remarquant enfin ce qu’elle était en train de se faire. « J’ai pas mal. » répondit-elle en repassant sa propre langue sur sa lèvre éclatée, récupérant le surplus de sang. Elle sentit le goût métallique dans sa bouche et grimaça légèrement avant de lever les yeux au ciel. « Tu sais pas ! Tu pourrais avoir des séquelles. » Ça, plus que le fait qu’il se soit battu avec Jinsun, elle ne se le pardonnerait jamais. Ses mains étaient son outil de travail et sans elles, elle ne pourrait plus avoir l’occasion de se voir à travers ses yeux, à travers les dessins qu’il faisait d’elle. Elle proposa ensuite de suivre ses cours à sa place et grimaça une nouvelle fois. « Tu es plus important. » lança-t-elle d’une voix forte appelant à peu de discussion, voire aucune même. Malgré la situation, Hojin se permit une pointe d’humour et mordilla légèrement sa lèvre quand Wei entra un peu dans son jeu.
Elle le laissa l’embrasser et couina en le sentant près de son oreille, frissonnant à son passage. « Laisse mon oreille tranquille Wei. » La jeune femme ne souhaitait pas que leur donverstion diverge vers autre chose. Elle ne l’accepterait de toute façon pas. Le chinois n’était pas en état et dans qu’il n’aurait pas guéri, la coréenne ne le toucherait pas, pas plus qu’elle ne laisserait son petit ami la toucher. Hors de question d'aggraver ses blessures parce qu’elle ne savait pas se retenir. Là, elle le ferait qu’importe ce qu’il dirait. Hojin soupira de soulagement quand il la rassura une nouvelle fois et sourit légèrement à son “je t’aime”. Ça ne changeait pas la situation, mais il l’aimait c’était déjà ça. Wei reprit la parole et Jin le laissa parler, écoutant ce qu’il demandait avec attention. Elle secoua la tête à sa dernière requête. « On a pas le temps et d’énergie à dépenser pour ça. Plus tard, peut-être. D’abord, on va aller à la pharmacie et t’acheter des vêtements plus amples... » Elle se redressa sur ses jambes et chancela légèrement. La peur les avait rendu faibles et elle frappa une de ses cuisses pour arrêter de trembler. Hojin posa son regard sur Wei et secoua une deuxième fois la tête. « Rectification. Je vais aller acheter tout ça. Toi tu restes ici, allongé et tu attends sagement que je revienne… Faut que tu te reposes et que tu bouges le moins possible. » Il ne devait pas forcer sur ses blessures.

Le chinois n'avait pas peur de se battre, de galérer pendant des mois, de ne pas pouvoir peindre pendant des jours, de perdre ses mains. Non, il n'avait peur que d'une chose : perdre hojin. C'était la seule chose qu'il ne pouvait s'offrir, il ne pouvait le vivre. Il ne serait plus qu'un zombie de lui même et rien d'autre. Wei le savait, sans Hojin, il n'était plus rien, absolument plus rien. Alors il lui demanda, la supplia presque. Il sourit légèrement en l'entendant lui dire qu'il ne le ferait pas, fermant les yeux pour se dire que tout irait bien. Absolument tout irait non?
Même si elle n'avait pas mal, il n'aimait pas la voir se détruire le corps sans conscience. "Peu importe, je n'aime pas." Pour lui, la souffrance résonnait peu importe ce qu'elle ressentait. Il avait promis de prendre soin d'elle. Et il le ferait pour toujours et à jamais. Il lui sourit, un peu trop charmant. En soit, il savait comment l'amadouer sa petite princesse. Mais il savait aussi une chose, elle ne se laisserait pas berner dans cette situation, absolument pas. "Je n'en aurais pas. Je le sais. Je vais faire attention et j'ai la petite amie la plus attentive du monde. Donc ne t'inquiètes pas pour ça Hojin, je ne ferais pas de folie. Aucune folie." Ses mains étaient tout de même importante. Mais le docteur avait été clair, avec son physique de sportif, il risquait de récupérer plus rapidement. Et ça, c'était tant mieux. "Non mon amour, on est important." Il essayait de la faire capituler doucement sans la brusquer. Il voulait qu'elle réussisse sa vie professionnelle en premier lieu, comme elle le souhaitait et lui ferait dans son coin avec les moyens du bord.
Il laissa ses lèvres glisser sur l'épiderme de sa dulcinée pour pouvoir lui faire penser à autre chose mais se fit rapidement reprendre à l'ordre. Il fit la grimace, voulant continuer à lui mordiller cette oreille. Il le fit encore un peu avant de se reculer. "Je la laisse alors..." Il pouvait presque avoir l'air penaud.
Wei s'essaya à la rassurer de nouveau, comme il pouvait. Il faisait tellement pour elle. "On a toujours le temps, je ne vois pas le problème de le faire la maintenant..." Wei voulait surtout lui faire oublier la situation, lui faire oublier qu'il était blessé, lui faire oublier le tout. Il la regarda et soupira avant de doucement s'approcher d'elle. "Hojin...sincèrement, je ne vais pas te laisser sortir toute seule dans cet état." Il avait repris son sérieux, la fixant doucement. "Tu vas y aller, sortir, pleurer et flipper. Peut-être même avoir une crise d'angoisse. Je ne suis pas fou Hojin." Il soupira, secouant légèrement la tête. "Je me suis battu mais je suis debout. Je n'ai actuellement plus l'utilisation de mes mains mais ça leur permet de se reposer." Des fois, il forçait trop, il le savait. "Si jamais, je perds l'utilisation ou la mobilité de moitié, la totalité ou je ne sais quoi encore. Ce n'est pas grave. Ce n'est strictement rien. Car le plus important est que je sois en vie. Je suis vivant Hojin, devant toi." Il aurait voulu poser ses mains sur son visage, et c'était là ou ça le frustrait. "Je suis vivant et en bonne santé Hojin, je ne vais pas mourir, je vais récupérer. Et tout va bien. Ton ex ne reviendra pas, il ne viendra pas se venger. On va vivre notre vie, se marier, avoir nos enfants." Il s'accroupit doucement devant elle, s'empêchant de grimacer. Et il leva une main pour soulever la sienne qu'il porta à ses lèvres, il l'embrassa tendrement avant d'embrasser le ventre d'Hojin. "Alors mon amour...on va sortir, m'acheter ce qu'il faut et vivre notre vie de couple. Ensemble."

S’il y avait bien une chose que Hojin ne ferait jamais, c’était quitter Wei. Plutôt mourir que de le faire. Le chinois était bien trop présent dans sa vie, son cœur et son esprit pour qu'elle décide de l’abandonner. Elle savait que la réciproque était vraie, mais comme le jeune homme, elle avait peur qu’un jour, il parte et la laisse seule. Ça n’arriverait pas, Wei lui avait assuré, mais on n'était jamais sûr de rien alors elle gardait cette peur dans son esprit, la matérialisant parfois sur son corps quand elle se faisait mal inconsciemment comme en ce moment même où elle avait éclaté sa lèvre en mordant trop dedans. Wei était venu lécher le sang qui s’y écoulait parce qu’il ne pouvait pas utiliser ses mains et elle ne put que lui assurer qu’elle ne ressentait pas la douleur. Elle ne ressentait rien. Elle soupira et le laissa faire, lâchant sa lèvre avant de lever les yeux au ciel. « De toute façon, il n’y aura aucune folie. Aucune ! » Qu’importe ce qu’il avait en tête, elle refuserait. Tant qu’il ne serait pas guérit, elle n’accepterait rien et veillerait à ce qu’il ne fasse pas plus d’efforts qu’il ne devrait. Une nouvelle fois, Hojin leva les yeux au ciel. Elle ne se pensait pas importante et donc ne dit rien parce qu’ils allaient tourner en rond, n’étant absolument pas d’accord sur ça.
Jin sentit qu’il tentait de la distraire de la situation, mais elle ne rentra pas dans son jeu et ce même s’il s’attaquait à son oreille, un de ses points faibles. Il était hors de question qu’elle se laisse aller et couina quand il continua comme pour lui dire qu’il pouvait le faire s’il le voulait. Elle allait râlait encore plus mais il s’arrêta à temps, avant que Hojin ne dise plus fermement qu’il devait arrêter de mordiller son oreille. De toute façon, il aurait pu continuer, elle n’aurait eu de cesse de le repousser.
Wei continua cependant de tenter de la distraire de la situation et elle secoua la tête avant de le regarder sans comprendre. De quel état parlait-il ? Hojin baissa les yeux sur son corps et remarqua les tremblements de ses mains. Elle les cacha derrière son corps pour ne pas l’inquiéter plus que ça. Il avait vu ce qu’elle n’avait pas remarqué et comme il le disait, il n’était pas fou, il la connaissait et savait parfaitement l’état dans lequel elle finirait si jamais elle sortait seule. Seulement, elle ne pouvait pas le laisser sortir, pas alors qu’il était aussi blessé. Elle mordilla dans sa lèvre, la faisant saigner un peu plus alors qu’elle continuait de secouer sa tête. Hojin le laissa faire avant de s’agenouiller en face de lui. « Arrête de faire l’idiot. Relève toi ! T’as mal ! » Elle ne supportait pas de le voir souffrir. Elle passa ses bras sous ses aisselles et tenta de le soulever pour qu’il aille se rallonger. « Oui t’es vivant. Mais tu t’infliges des douleurs pour rien. Alors arrête de faire ça… S’il te plait. » Jin le supplia et essaya encore de le soulever. Mais il était lourd, bien plus lourd que ce qu’elle pouvait porter. Pourtant, elle ne sut comment, elle réussit à le faire se redresser pour le mettre sur le lit. L'avait-il aidé ? Elle n’en savait rien mais elle se retrouva sur lui, relevant son corps pour ne pas lui faire mal. « On va juste aller à la pharmacie et on rentre. On a besoin de rien d’autre et je ne veux rien d’autre. » Elle sentit ses yeux couler à nouveau et soupira. « Si c’était moi dans cet état Wei, tu m’interdirais de bouger. C’est pas juste que moi je doive t’écouter mais que toi t’écoutes jamais rien. »