Est-ce que Wei jouait l'autruche en ne voulant pas avouer la toute la vérité à sa petite amie? Oui. Il ne voulait pas lui dire et jouer un peu au débile pour lui cacher le tout. Mais il sentait bien que ça ne lui plaisait pas. Sa froideur ne le démontrait tout juste et il ne savait comment réagir face à cela. Réellement. Qu'est-ce qu'il pouvait faire? Il voulait la protéger à sa façon. Il ferma les yeux en la sentant s'agacer et soupira un peu plus. Comment allait-il se sortir de cette situation, réellement? Ce n'était même pas sa faute. "Oui tu es ma petite amie ! Et oui je n'ai pas envie que tu me vois ainsi parce que regarde l'état dans lequel tu es!" Il avait haussé la voix, montrant combien c'était compliqué dans sa tête avant de grimacer de douleur. Il ferma les yeux et souffla un pardon pour avoir crier soudainement. Il ne voulait pas faire ça.

Il la prit dans ses bras. Malgré la douleur, la torture du mouvement. Car en soit, c'était un homme. Donc il avait besoin de sa femme comme un petit enfant. Il avait besoin d'Hojin. Enormément même. "Non" dit-il simplement. Il ne s'enlèverait pas quoiqu'il arrive. Il resterait ainsi, à l'enlacer. Il soupira une fois de plus. "Hojin, est-ce mal de vouloir te protéger? Te montrer que la violence n'est pas dans ton quotidien? Est-ce mal que je ne veuille juste te voir sourire...Et que je suis complètement flippé face à ta réaction en me voyant dans cet état?" Il releva la tête à sa réponse et ferma les yeux. Elle savait que quelque chose se tramait, qu'il ne disait pas tout. Et il détestait ça. "Tu me fais confiance Hojin ou pas?" Il la regarda, cherchant son regard alors que ses lèvres étaient de nouveau abîmées. "Si oui, fais moi confiance et ne demande pas plus. Pas maintenant."

Ils s’énervaient tous les deux. Elle pouvait le sentir et le voir. Il soupira quand il l’entendit parler et elle s’attendait à tout sauf à ce qu’il hausse la voix. Elle sursauta légèrement et paniqua l’espace de quelques secondes. Elle avait eu l’impression de se retrouver, une nouvelle fois, face à cet ex abusif qui l’avait terrorisé pendant des années. Cependant, ce n’était que Wei et elle savait que même s’il s’énervait, il ne s’en prendrait jamais à elle. Du moins elle l’espérait. Elle mordit plus violemment dans sa lèvre et ne répondit pas alors qu’il s’excusa pour ses paroles et son ton. Elle ne lui en voulait pas, pas pour ça. Elle lui en voulait de ne pas l’avoir appelée quand il était à l’hôpital. Elle se sentait complètement et totalement inutile.

Hojin le laissa la prendre dans ses bras mais ne lui rendit pas son étreinte de peur de lui faire mal. Elle lui intima même de la lâcher parce qu’il se blessait. Il était aussi têtu qu’elle et ne voulut pas se défaire de ce câlin. Jin lui mentionna alors qu’elle n’était pas en sucre et qu’elle n’avait pas besoin d’être protéger comme il le faisait. Mais apparemment il n’était pas de cet avis. Elle soupira bruyamment avant de lui répondre. « J’ai pas besoin d’être protégée Wei. Et encore moins quand t’es dans cet état-là… J’ai juste besoin de savoir la vérité… » Elle paniquerait moins, à son sens, si elle avait toutes les informations. Sauf que la jeune femme ne se doutait pas une seule seconde que son ex petit ami était la cause de l’état de son actuel petit ami. Malgré tout ce que le chinois lui disait, elle sentait qu’il lui cachait quelque chose et sa question ne fit que le confirmer. Elle soupira une nouvelle fois. « Si tu ne me cachais rien… T’aurais pas besoin de me demander ce genre de chose Wei… » Maintenant, elle n’allait plus le lâcher, malheureusement pour lui. « Pourquoi tu comprends pas que ça m’angoisse encore plus de pas savoir ? C’est quoi qui pourrait être si affreux que ça pour que tu n’aies pas envie de m’en parler ? La seule chose qui me vient à l’esprit là, c’est parce que c’est quelqu’un que je connais… » La lumière se fit alors à tous les étages. Il avait rencontré Jinsun. « Oh non ! Me dis pas que c’est ça ??? » Ses yeux cherchèrent dans le regard de son homme la vérité, alors que ses mains tremblaient à nouveau. Elle respira de manière plus saccadée mais ne céda pas à la panique. Wei n’était pas mort, c’était déjà un bon début.

La situation était compliquée. Il se sentait pris dans un piège de ronce, incapable de s'en sortir. Dès qu'il parlait, c'était comme si on lui arrachait ou lui abimait la peau. C'était pire que les poings de Jinsun sur son visage, réellement. Le jeune homme ne voulait pas s'énervait, il ne voulait pas lui faire du mal ou la blesser encore plus. Le jeune homme voulait simplement la protéger de tout ce qu'elle avait subi dans le passé, elle n'avait pas besoin de revivre dans le présent l'horrible vérité qui l'habitait. Wei voulait juste faire bien. Et pourtant, il avait l'impression de faire mal. Que tout allait mal, rien n'allait. Et même quand il la prit dans ses bras en oubliant la douleur que son corps lui procurait.

Il souffla de nouveau en l'entendant, cherchant un moyen de s'échapper de cette situation, de la rassurer sans tout lui dire comme elle le souhaitait, de ne pas énoncer le prénom de cet homme à bannir de la planète Terre. "Savoir la vérité n'est pas forcément la meilleure chose". Et il savait qu'il avait raison, pas pour prendre la grosse tête, non, réellement parce qu'il le savait.
Il savait qu'en disant ça, qu'en lui demandant cette question, elle saurait que quelque chose n'allait pas. "Ce n'était pas la question Hojin, je te demande simplement de me dire oui ou non". Qu'il avait quelque chose à cacher ou non, ce n'était pas la question ni le moment. Wei l'écouta, à l'intérieur, il paniquait car en pensant ainsi, elle pouvait trouver facilement la réponse. Mais à l'extérieur, il essayait de rester calme et tranquille. Ne rien montrer était la chose la plus sûr. Mais il n'eut pas le temps de répondre ou de la mener sur une fausse route, qu'elle comprit. Il ferma les yeux, cherchant une solution, un moyen de lui faire comprendre que non. Il remit ses mains dans ses poches et se recula avant de lui montrer son dos, baissant la tête pour réfléchir comment il pouvait s'en sortir ou même expliquer sans qu'elle ne crise. "Je ne sais pas ce que c'est ça" dit-il en fermant ses yeux avant de se retourner vers elle. "Je t'avais dit de ne pas chercher..par pitié Hojin...tu ne peux pas m'écouter?" Son ton la suppliait simplement, il voulait vraiment la protéger de tout ça.

Hojin avait peur pour Wei. Elle ne l’avouerait jamais mais ses cauchemars avaient changé. Ce n’étaient plus des flashbacks de ce qu’elle avait vécu avec son ex petit ami, mais des rêves où c’était Wei la cible des poings de Jinsun. Alors quand elle l’avait vu revenir dans cet état, elle n’avait pas pensé à tout ça d’abord, essayant de découvrir d’abord s’il allait bien et surtout s’il n’avait pas plus que ce qu’il voulait bien lui dire. Cependant, le plus vieux ne voulait pas lui dire ce qui lui était arrivé et l’angoisse de Hojin augmentait de plus en plus. Elle n’avait pas besoin d’être protégée. Elle avait juste besoin de savoir la vérité. Sa langue claqua sur son palais à cause de ce qu’il venait de dire et elle soupira un peu plus quand il reprit la parole à nouveau. « Tu doutes que je te fasse confiance ? » Sa voix était bien plus accusatrice qu’elle ne l’aurait voulu. Wei savait que Hojin lui donnerait sa vie les yeux fermés et elle prenait comme une insulte ce genre de question. Cependant, elle ne s’attarda pas sur ça, cherchant des réponses à ses questions pour lesquelles, il ne voulait pas en donner.

Et plus la jeune femme cherchait et plus ce qu’elle croyait être arrivé sembla être le scénario dont il voulait la protéger. Elle essaya de trouver la vérité dans les yeux de son petit ami, mais il se recula, lui tournant alors le dos. Hojin mordit dans sa lèvre sans se rendre compte que le sang commençait à jaillir. Elle était bien trop focalisée sur Wei et son état pour le remarquer. Elle soupira à nouveau, calmant les tremblements de ses mains et de son corps comme elle le put. Jin aurait aimé qu’il ne lui tourne pas le dos et qu’il puisse l’aider à ne plus avoir peur. Mais ce n’était pas elle qui était mal en ce moment. « Tu as vu Jinsun. » affirma-t-elle ignorant totalement la supplique qu’il avait formulé. Elle était têtue et lui aussi, mais elle l’était bien plus qu’il ne pourrait jamais l’être, surtout alors qu’il était dans cet état. « Au moins… Tu n’es pas mort. » murmura-t-elle alors qu’elle glissa son regard vers le sol, tentant tant bien que mal de calmer son cœur affolé. Hojin savait qu’il n’avait pas provoqué la bagarre, il lui avait promis qu’il ne le ferait pas et elle le croyait. Cela voulait dire qu’il lui était tombé dessus. Délicatement, elle s’approcha de lui et attrapa sa manche, veillant à ne pas toucher son bras pour éviter de lui faire mal. « Suis moi. » Son ton n’était pas une invitation à refuser et elle amena Wei dans sa chambre lui montrant le lit qu’elle avait légèrement déserté depuis qu’elle dormait tout le temps avec lui. « Déshabille toi. » Encore une fois, un ordre. Elle souhaitait voir l’ampleur des dégâts, mais aussi le soigner même si Mei l’avait sûrement déjà fait.

La situation était de plus en plus compliqué. Il la sentait complètement lui échapper en réalité. Il savait que Hojin était une personne têtue qui ne laissait rarement personne lui marcher dessus ou lui dire quoi faire. Et encore moins quand son petit ami revenait avec mille et une blessure sur le visage. Il le comprenait, il le comprenait parfaitement. C'était quelque chose qu'il pouvait comprendre sans qu'elle ne lui dise. Il aurait été pareil et probablement beaucoup plus fou qu'elle ne l'était elle. Mais il ne savait comment faire face à tout ça. "Je te fais confiance, je ne douterais jamais de toi Hojin. Mais ce n'est pas ça. C'est loin d'être ça le problème!" Elle ne serait jamais le problème de toute façon.

Et la nouvelle retomba. Le prénom de cet homme vicieux et sans foi ni loi sorti de ses lèvres et il ne sut que faire de cette information qui bouillonnait actuellement à ses tempes. Lui qui essayait de la protéger, la voilà plongeant les deux pieds à l'intérieur. Peut-être qu'il aurait du dire qu'il s'était battu en protégeant une vieille dame? Ou autre chose? Peut-être. Sûrement.
Le jeune homme la supplia mais elle ne voulut rien entendre. Il ferma les yeux quand elle affirma et soupira quand elle se rassura sur le fait qu'il était vivant. Il ne savait comment gérer un peu plus cette situation des plus étranges et inédites.
Il sentit un appui sur son haut, faisant bien attention de cacher ses mains. Mais son ton ne lui laissait aucunement le cas de vouloir partir ou autre. Alors il la suivit, fixant son petit dos. Il était désolé, réellement. Il en était terriblement désolé. Il ne voulait pas la mettre dans cette situation, ce n'était pas son but. Cela n'avait jamais été son but. Il soupira. "Ferme les yeux. Le temps que je me déshabille". Son ton à lui aussi ne laissait aucunement le choix. Il devait aussi se préparer psychologiquement à montrer les dégâts. Et surtout, il ne voulait pas qu'elle voit combien il souffre à simplement se déshabiller. Quand il fut sûr qu'elle ne les rouvriraient pas, il commença à enlever les épaisseurs. En premier sa veste puis son t-shirt. Il serrait les mâchoires pour ne pas laisser échapper un seul bruit de douleur, un seul petit couinement. Et il enleva finalement son jean. Son corps entier était devenu une toile. Il soupira et cacha ses main dans son de la façon la plus naturelle possible. Il détourna la tête avant de s'éclaircir la gorge. "C'est bon". Il ne voulait pas voir dans son regard les larmes, le désespoir qui pourrait l'engloutir. Tout un tas de chose dont il se refusait de ressentir à l'heure actuelle. Il tourna finalement la tête pour la regarder et observer son petit visage de poupée. Il était désolé, réellement.

Wei ne semblait pas décidé à dire à Hojin ce qui s’était passé et ça agaçait et frustrait la jeune femme. Elle n’aimait pas ne pas savoir et encore moins en voyant l’état dans lequel il était. Elle avait peur pour lui bien plus qu’il ne pourrait le comprendre. Wei était sa vie, son présent et son futur. Elle avait besoin de lui bien plus qu’il ne le pensait et ça lui faisait peur de le voir autant cabossé. Elle fut cependant outrée qu’il puisse remettre en doute la confiance qu’elle avait en lui et ne dit rien quand il reprit s’expliquant sur ce qu’il pensait. Elle mordit sa joue pour ne pas répondre et haussa les épaules. Il pouvait penser ce qu’il voulait, elle n’était de toute façon pas dans son esprit et pour le moment, ce n’était pas ce qu’elle voulait savoir. Elle voulait connaitre les détails de la bagarre et surtout mettre le doigt sur ce qui clochait. Parce que quelque chose clochait, elle en était certaine.

Puis la lumière se fit dans son esprit et elle se rendit compte qu’il avait rencontré Jinsun, son ex petit ami. Aussitôt la panique la gagna, ses yeux s’embuèrent et elle mordit plus fortement dans sa joue pour ne pas pleurer, sentant le goût âcre du sang envahir sa bouche. Hojin se rassura sur le fait qu’il était encore en vie. Avec Jinsun, ça aurait très bien pu ne pas être le cas. Pour avoir subit ses coups pendant des années, Jin savait très bien de quoi il était capable. Elle garda ses larmes pour elle et attrapa doucement sa manche, sans toucher à sa peau. La jeune femme n’avait aucune idée des blessures qu’il avait et ne voulait pas les aggraver. Elle le guida dans les couloirs du dortoir, le menant dans sa chambre. Il n’avait pas protesté et Hojin lui en était reconnaissante. Elle n’aurait pas eu la force de se battre avec lui alors qu’il était dans cet état-là. Une fois à l’intérieur, la petite amie de Wei lui demanda de se déshabiller, qu’elle puisse évaluer l’étendu des dégâts mais également soigner les blessures qui en avaient besoin. Le chinois reprit la parole et alors qu’elle allait ouvrir la bouche pour répliquer, Jin la referma, fermant en même temps les yeux comme demandé. Si elle, elle n’avait pas eu l’énergie de se battre avec lui quelques secondes plus tôt, c’était sûrement aussi son cas.
Hojin garda donc les yeux fermés, comptant les secondes qu’il prenait pour se déshabiller. Il était lent, bien plus lent que d’ordinaire. Jinsun devait avoir fait pas mal de dégâts et Wei devait souffrir, bien plus qu’il ne le montrait. Elle attendit donc patiemment, espérant grapiller un gémissement pour ouvrir les yeux et paniquer. Cependant, il resta silencieux et ne brisa le silence que lorsqu’il eut fini. Lentement, la coréenne ouvrit les yeux, déposant son regard sur son corps. Une nouvelle fois, une vague de panique traversa son corps et elle fut secouée l’espace de quelques secondes par des tremblements. Elle respira longuement avant de scruter son corps, les larmes perlant à ses yeux. « Je suis désolée. » murmura-t-elle. S’il n’était pas tombé amoureux d’elle, jamais il n’aurait été dans cette situation. Hojin se rapprocha alors de lui, s’asseyant près de lui. Elle posa doucement sa main sur son torse, à l’endroit où elle pouvait sentir battre son cœur. « Je te l’avais dit que c’était une mauvaise idée d’être avec moi… »

Les secrets se dévoilaient, la vérité faisait surface. On ne pouvait jamais la cacher. Des fois, on avait de la chance, elle restait cacher pendant un moment. Ou au contraire, elle se manifestait d'un coup, sans avoir le contrôle de la situation. Sans rien. On ne pouvait que voir la situation se dégradait, peu à peu, sans parvenir à faire quelque chose, sans parvenir à arranger la situation. C'était juste une bombe qui explosait avant le temps imparti. Une déchirure soudaine qui était douloureuse, incapable de donner notion à la personne. C'était ce que Wei vivait actuellement. Lui qui voulait camoufler la réalité, se voyait soudainement exposé à nu sans le vouloir, sans le comprendre. Il ne voyait que le regard de sa femme s'illuminait d'une nouvelle flamme. Une flamme qu'il aurait voulu voir mourir, ne plus voir sur ce petit minois si parfait. Cette flamme destructrice qui lui avait pourri la vie plus d'une fois. Cette même flamme qu'il avait vu valser sous ses yeux un jour et qui contre toute attente lui avait permis de gagner son coeur, soudainement.

Mais voilà qu'il l'avait fait vaciller en croisant son passé. Le présent se mélangeant de manière si brutale au passé, une façon dont il n'aurait jamais pu imaginer. Et pourtant, le passé n'avait pu rester à sa place, désireux de montrer l'emprise qu'il avait toujours. Les voix s'entremêlaient et il lui donna gain de cause, acceptant de se déshabiller à condition qu'elle fermait les yeux. Silence de mort sous son essai d'être silencieux, mâchoire contractée, douleur retenue. Il avait réussi le moins dur. Le plus dur arrivait, le regard de sa dulcinée sur le tout. Grand moment de souffrance pour le chinois qui s'était juré qu'elle ne souffrirait plus. Il ne bougeait pas, fixant juste la demoiselle souffrir silencieusemet sous ses yeux. Ses premiers mots lui déchirèrent le coeur. désolé.. Elle ne devais pas l'être, elle n'avait pas besoin de l'être. Ce n'était pas à elle de l'être. C'était lui. Et lui seul. "Tu n'as rien fait de mal Hojin." Vérité pure qu'il savait ne serait jamais accepté par la femme. Culpabilité visible et meurtrière, incapable de la protéger de cette dernière. Main douce posée sur son torse, regard tendre et désolé. "Si je n'étais pas avec toi, il ne battrait pas." Déclaration fulgurante, ivresse de son amour certain. " Ne t'excuse pas de ses actes, tu n'as rien avoir avec." Vérité absolue, l'accepterait-elle? Probablement pas. "Tu n'as rien fait, tu as juste croisé son chemin et subit son narcissisme. Comme tu as découvert mon amour pour toi." Il essayait, réellement, il essayait de la rassurer. "Tout ça n'est qu'éphémère, ses blessures vont disparaitre. Comme l'emprise qu'il a sur toi." Du moins, il l'espérait sincèrement. "Hojin." Ton solennel, sérieux, qui n'appelait qu'à être écouté. "Je ne vais pas mourir. Il ne va pas me tuer. Je t'en fais la promesse."

L’horreur l’avait frappé avant même qu’elle ne réalise la chose. Jinsun était une nouvelle fois apparu dans sa vie interrompant son bonheur. Hojin ne savait pas comment prendre en compte cette information. Son cerveau lui criait de rester forte, de ne pas montrer que cette situation l’affectait plus qu’elle ne l’aurait du, tandis que son cœur était sur le point d’exploser parce l’homme qu’elle aimait plus que tout au monde était dans un état lamentable par sa faute. Jin ne pouvait pas s’empêcher de se blâmer pour ce qui était arrivé à Wei. Si elle n’avait pas été celle qu’elle était actuellement, si elle n’avait pas largué Jinsun, il ne serait pas blessé. Elle était la seule fautive de l’histoire et même si son cerveau essayait de lui faire comprendre qu’elle n’avait rien avoir avec cette histoire, au fond d’elle, elle ne pouvait pas se sortir de la tête qu’elle était responsable de tout ça. Ce fut pour cette raison qu’elle l’amena dans sa chambre pour se faire une idée sur l’étendue des dégâts qu’il avait fait, mais aussi pour le soigner. Hua était peut-être passée pour le faire, mais Hojin voulait vérifier qu’elle n’avait rien oublié. Ça aurait pu arriver et donc, elle préférait regarder pour être sûre. La jeune femme le laissa donc se déshabiller, en fermant les yeux comme il lui avait demandé. Elle détestait ne pas le voir, parce qu’elle se doutait que s’il lui avait presque ordonné de fermer les yeux c’était parce qu’il ne voulait pas qu’elle le voit avoir mal en enlevant ses vêtements. Malgré l’envie de regarder et de l’aider, elle se tint tranquille et attendit qu’il lui donne le signal pour qu’elle puisse ouvrir les yeux.

Quand ce fut le cas, Hojin souleva doucement ses paupières et fut frappée par ce qu’elle avait sous les yeux. Il était vraiment blessé et elle eut toutes les peines du monde à se retenir de pleurer face au piètre spectacle qu’il donnait. Lentement elle s’approcha de lui et s’excusa sachant très bien que lui ne la blâmait pas pour ce qui était arrivé. Ça ne loupa pas. Wei la rassura en disant qu’elle n’avait rien fait de mal. Mais elle en doutait. Comme elle doutait du fait qu’ils devraient être ensemble à cause de tout ça. Elle lui mentionna, posant sa main sur son torse à la place de son cœur et encore une fois le chinois fit un travail magique. Elle l’écoutait parler, son cœur se calmant au fur et à mesure des mots qu’il prononçait. Cependant, malgré le calme qui s’insinuait en elle, la peur était toujours présente. Oui elle n’avait été qu’une victime de cet homme. Une femme posée sur son chemin qu’il avait manipulé comme bon lui semblait parce qu’il aimait ça. Qu’il avait frappé parce qu’elle n’était pas assez docile, bien trop proche d’hommes qui n’étaient pas lui. Hojin avait vécu un enfer à cause de lui et maintenant c’était Wei qui prenait les dommages collatéraux, autant avec sa personne et ses cauchemars et peurs à gérer qu’avec Jinsun qui s’en prenait physiquement à lui. « Et si son emprise ne disparait pas ? Et s’il recommençait à s’en prendre à toi ? Et si la prochaine fois, c’était nos familles les victimes ? » Malheureusement, elle connaissait son ex petit ami. Elle savait ce dont il était capable et elle pensait à tout ça parce qu’elle le connaissait. « Il est dangereux Wei… Vraiment dangereux. » Elle ne pouvait pas dire qu’il était de la mafia sans les mettre tous en danger, mais elle espérait que le plus vieux comprenne qu’il ne devait pas le prendre à la légère. « Il ne t’a pas tué pour le moment. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne le fera pas un jour… » Elle sentit les larmes couler alors sur ses joues, en sanglots silencieux alors que son corps tremblait. « J’ai peur Wei… Peur qu’il te brise cette fois. Peur qu’il me prenne mon bonheur. » Elle n’y survivrait pas.

La peur, sentiment si sombre et étrange. Instinct de survie par bien des moments, poisons mortels pour d'autres. Wei aurait voulu pouvoir lui cacher, trouver une excuse sur son état actuel. Douce hérésie. Il ne pouvait qu'accéder à ses requêtes, lui montrer les douleurs, les dégâts.
La seule chose qu'il pouvait lui offrir était son silence, son manque de bruit pour n'éveiller aucune terreur supplémentaire. Il la connaissait, savait comment elle réagirait, comment elle serait partie. Trop toxic et dangereuse pour lui. Il ne l'aurait jamais laissé faire, jamais il ne la laisserait partie. Sa dulcinée.

Il savait aussi qu'il devait passer par l'étape explication, consolation. Mots tendres, véritables et empli de sincérité. Il ne partirait pas, nul part sans elle. Il n'avait pas peur de Jinsun, il avait peur des sentiments d'Hojin, d'un changement. En un battement d'ailes, elle pouvait s'enfuir loin de lui, dans les bras d'un autre homme. Toujours mieux, parfait. Pas lui. Son opposé exact. "Il ne fera rien Hojin, je t'en fais la promesse." Il le savait, le sentait. Personne ne s'était jamais opposé à lui, si Wei ressortait salement blessé, la dernière image du combat était simple. Wei, debout, surplombant totalement Jinsun. Image qu'il ne conterai jamais à sa douce, par peur de voir sa vision de lui changer. "Je le sais bien qu'il est dangereux...mais on ne touche pas à mes proches, on ne touche pas aux gens que j'aime. Il ne te fera rien, il ne leur fera rien." Promesse véridique. Jinsun ne touchera aucun cheveux d'eux.

Coeur brisé, sentiment comprimé, il ne pouvait la rassurer comme il le voulait dans cet état. Ce corps si abimé ne lui permettait aucunement de bouger, de ressuyer ses larmes comme il le voulait. Fichu corps, fichu blessure. "Kang Hojin, écoute moi, il ne m'arrivera rien. Il ne nous arrivera rien. Il ne me brisera pas." Soupir profond, yeux fermés. "La seule personne qui peut me briser ici. C'est toi Hojin." Yeux scrutant sa réaction, lui faire passer le message. "Toi, si un jour tu trouves quelqu'un de mieux. Quand tu comprendras que tu mérites un homme meilleur que moi. Mais je te laisserais partir. Car je t'aime. Tu es la seule qui peut me briser." Cauchemar ambulant du chinois, il y pensait souvent. Beaucoup trop pour sa propre santé. "Tu es la seule qui peut me faire du mal. Pas lui. Jamais."

Elle aurait du se douter qu’un jour Jinsun se vengerait. Il n’avait clairement pas apprécié de voir Hojin lui échapper et s’en aller dans les bras d’un autre. Ils n’étaient plus ensemble depuis des années maintenant, mais dans son esprit, elle lui appartenait encore. Seulement, Jin ne lui avait jamais appartenu et si elle devait appartenir à quelqu’un, ce serait à Wei. Mais ce dernier était dans un état lamentable après sa rencontre avec lui et elle ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir. C’était sa faute s’il était si mal en point. C’était sa faute s’il avait du vivre ça. C’était sa faute s’il était tombé amoureux d’elle. Hojin n’apportait que des problèmes dans son sillage et Wei devrait s’échapper avant qu’elle ne le brise et le détruise lui aussi. Cependant, il restait fermement attaché à la jeune femme, n’ayant aucun désir de la laisser. Egoïstement, elle ne voulait pas qu’il la laisse. Il était à elle et elle ne voulait pas que cela change. Mais elle savait néanmoins qu’en le gardant près d’elle, Jinsun n’en deviendrait que plus cruel, s’en prenant à eux mais également à leurs familles et ça, qu’importe l’amour qu’elle portait à Wei, elle ne pouvait pas le permettre. « Tu peux pas savoir… » murmura-t-elle alors qu’il essayait de la rassurer sur le fait que son ex petit ami ne ferait rien contre eux. Hojin voulait le croire, elle le souhaitait du plus profond de son cœur, mais elle savait de quoi Jinsun était capable et elle avait peur de ce qui se passerait.

Elle continua d’exprimer ses peurs. C’était nouveau pour elle. D’ordinaire, elle n’aurait rien dit mais là, elle avait besoin de les vocaliser. En parler, les confier à son petit ami l’aidait plus ou moins à ne pas être plus effrayée qu’elle ne l’était déjà. Wei reprit alors la parole et les sourcils de la coréenne se froncèrent. Elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Comment pouvait-elle être celle qui le briserait ? Hojin ouvrit la bouche pour demander des explications mais il lui donna et elle sentit son souffle se couper, la laissant sur le cul. Il pensait réellement ça ? Lui aussi avait des peurs et il n’en parlait pas ? Elle mordit dans sa lèvre et secoua la tête tandis que ses pleurs redoublèrent. « Pourquoi tu penses que je trouverai mieux ? Je ne veux pas mieux Wei… Je ne veux que toi. Tu n’es pas moins bien ou mieux qu’un autre. Tu es celui qu’il me faut, l’homme de ma vie ! » Elle attrapa délicatement son visage entre ses mains et embrassa ses lèvres dans un baiser chaste. « Tu es celui avec qui je veux me marier, avec qui je veux des enfants. Je veux vivre à tes côtés jusqu’à ce que tu ne veuilles plus de moi. Je veux être vieille avec toi et regarder nos enfants et nos petits-enfants et me dire qu’on a réussi notre vie… » Elle posa son front sur le sien. « Il n’y a que toi Meng Wei et il n’y aura plus jamais que toi… C’est toi que j’aime. C’est toi que je veux. Le seul et l’unique. » Une fois sa déclaration finie, Hojin ferma les yeux à bout de souffle. Elle y avait mis toute son âme, tout son amour. Wei possédait tout d’elle, sa vie, son cœur et son corps. Elle était à lui et rien qu’à lui.