Wei le voyait bien. La situation était compliquée, bien loin d'être joviale. Il n'aurait jamais pu l'ignorer tout le temps de la guérison ni jamais lui cacher. Mais il aurait aimé pouvoir avoir un peu plus de temps pour pouvoir gérer ce moment-là, gérer ses peurs, ses questions. Lui qui voulait être un homme pour la jeune femme, s'était raté. Il avait beau essayé de la distraire peu importe les moyens, elle ne tombait pas dedans, elle ne déridait pas et ne décampait pas de ses positions. C'était compliqué à voir et il s'en voulait. Il s'en voulait énormément.
"Je ne fais pas l'idiot" Il était sincère, il avait fini avec ses bêtises. "Je ne dis que la vérité et je suis sincère. Hojin, je m'en veux d'arriver dans cet état, de te faire souffrir et surtout repartir dans tes traumatismes." Wei s'en voulait terriblement. Il s'en voulait tellement que c'était sûrement le plus douloureux à ce stade la. "Oui, j'essaie de te faire oublier la situation pour arrêter de voir la culpabilité sur ton visage alors que tu n'as rien fait. C'est lui. Arrête de culpabiliser pour ses actes, ce n'est pas toi, tu n'es pas lui." C'était sûrement un des points à elle de comprendre et ce n'était pas simple généralement mais il serait là. Bien évidemment, Wei l'avait aidé à le soulever, refusant qu'elle se fasse mal plus que ça. "Je sais, je ne suis pas juste comme jeune homme. Tu me détestes pour ça?" Hojin aurait été dans cet état, jamais il n'aurait accepté qu'elle vienne. Mais il se sentait incapable de la laisser partir seule dans un tel état. Il ne pouvait pas le supporter. Mais peut être avait elle raison, sa vision était bien trop difficile à voir et elle ne voulait plus le regarder? Etait elle dégoutée de lui? Peut être. Il resta assis sur le lit, fixant ses pieds, se sentant impuissant dans cette situation. "Je ne veux pas mal faire les choses...mais peut être que tu veux y aller seule pour ne plus m'avoir sur ton dos ou voir cette vision...je vais respecter ton choix et rester ici alors."

C’était compliqué pour Hojin de le voir dans cet état. Il n’avait pas à subir ça à cause d’elle, parce qu’il était amoureux d’elle et qu’il ne voulait que son bonheur. C’était ses démons, son passé qui faisaient qu’ils ne pouvaient pas être totalement heureux tant que Jinsun était dans le décor. Seulement, elle ne pouvait rien y faire et le voir tenter d’alléger la situation ne lui plaisait pas. Elle comprenait et savait même pourquoi il le faisait, mais ce n’était pas possible pour Jin de prendre la situation à la légère. Ça lui faisait trop mal de voir Wei ainsi et elle s’en voulait. « C’est pas ta faute… » murmura-t-elle avant de secouer la tête. Si elle ne devait pas culpabiliser pour ça, il ne devait pas le faire non plus. « C’est pas la tienne non plus… C’est juste que moi j’ai pas mal. Toi oui. » Qu’elle soit elle dans cet état-là, ça ne l’aurait pas dérangé. La douleur physique était quelque chose qu’elle ignorait et elle avait déjà été dans un état pire que celui-là. Mais Wei était différent, tout son corps souffrait et ça, elle ne pouvait pas se le pardonner.
Elle le leva pour le mettre sur le lit, l’engueulant presque parce que si ça avait été la situation inverse, si ça avait été elle aussi blessée, il n’aurait jamais accepté qu’elle sorte et vienne avec lui, mais elle, elle devait se plier à ce qu’il voulait. « Je ne te déteste pas… Je déteste juste cette situation et le fait que tu veuilles pas m’écouter. » Elle aimait Wei, jamais elle ne pourrait le détester. Hojin le laissa s’asseoir et soupira en entendant ses mots. « C’est pas ce que j’ai dit… Tu comprends vraiment que ce que tu veux ! » explosa-t-elle presque, ses mains tremblant légèrement. Jin les cacha comme elle put et soupira à nouveau. « Tu es blessé ! Tu as mal. Te faire sortir et venir avec moi, ne fera qu’accentuer ça alors que tu devrais rester couché et récupéré de tes blessures. » Elle haïssait cette situation parce qu’elle était impuissante mais aussi parce que Wei ne pouvait pas la protéger comme il le faisait d’ordinaire. Elle se sentait démunie et complètement perdue, de retour à la case départ. « S’il te plait, n’aggrave pas tes blessures… » le supplia-t-elle, le regard baissé sur ses jambes, incapable de le regarder parce qu’elle pleurerait à nouveau.