Jia Xin, comme tous les matins, était partie courir. Elle faisait le tour du quartier, traversait le parc et revenait. Une demi-heure entrecoupée par des exercices de renforcement. Elle maintenait sa forme et sa silhouette grâce à la course mais aussi au yoga qu’elle pratiquait de temps en temps. Revenant au dortoir, elle fut étonnée d’entendre autant de bruits et de voir autant de mouvements. Que se passait-il pour que les sangos soient déjà en activité aussitôt le matin ? Une attaque ? La sino-coréenne constata que non : c’était le grand rangement. Pourquoi ? Elle n’en avait aucune idée jusqu’à ce qu’elle entende quelques bribes de conversation, par-ci, par-là. Mais surtout, elle entendit Mi Ran. Et l’étudiante n’avait pas envie qu’on lui tire les oreilles. Alors, elle fila rapidement à la buanderie, saluant les deux jeunes femmes si trouvant et récupéra balai et seau, décidée à faire les sols du dortoir. Elle se précipita dans la cuisine, remplissant son seau d’eau, y mettant du produit sentant bon le pamplemousse et se dépêcha de trouver un endroit rangé pour faire le sol. Elle prit la précaution d’ouvrir en grand les fenêtres, prévint les autres et s’activa à nettoyer le sol du salon.

________________________________

Trust your heart if the seas catch fire,

- live by love though the stars walk backward.

Quand on lui retire - ou arrache - des mains le petit sachet en disant d'aller le mettre aux toilettes, Suk Hee comprend qu'il ne s'agit pas simplement de petit médicaments bleutés appartenant à quelqu'un mais plutôt une des choses non légales mentionnées par Miran. La jeune fille rougit de gêne à cause de sa naïveté et continue à s'atteler à sa tâche avec cette odeur de pamplemousse qui ne la quittait plus.
Une fois l'aile des filles terminées, elle va vers celle de garçon et continue à nettoyer toutes les surfaces qui peuvent l'être, entre et sort des chambres, des salles de bain, manque de bousculer quelqu'un parfois. Sukhee est en pilote automatique, un robot qui ne s'arrête plus, elle se répète les mêmes mots "Faut que ça brille", on pourrait la prendre pour une folle. Une fois qu'elle ne trouve plus de miroirs ou fenêtre, elle retourne dans le salon, dépose son nécessaire à faire briller et cherche autre chose à faire, au risque de se faire tirer les oreilles en restant debout bêtement au milieu de l'agitation.