Oui, c'est traître de ta part d'utiliser le point faible de ta meilleure amie contre elle. Mais c'est pas comme si elle ne l'avait pas cherché ! Puis, tu comprenais pas comment elle faisait pour être aussi sensibles aux chatouilles. C'est vrai, toi, ça ne faisait rien. Bon, peut-être pas rien, mais tu ne craignais pas des zones exposées. Par contre la nuque, c'était autre chose. Si on voulait te pétrifier sur place, il suffit de toucher cette zone. Pour le reste, t'étais tranquille. Pas comme Li Wei qui était en train de se tordre comme un anguille hors de l'eau. Bon allez, assez avec la torture.

Tu finis pas détacher tes mains d'elle, te contentant de t'asseoir à côté avec un grand sourire victorieux aux lèvres. « Puis toi aussi tu m'as déjà vu à poil, je te rappelle ! ». Tu lui tires la langue telle une gamine de 4 ans avant de t'installer de nouveau confortablement sur ton lit. « Ne jamais dire jamais ma petite ! Si ça se trouve, dans moins d'un mois, tu vas te retrouver dans son lit », rigoles-tu. Si tu savais ...

« Plus sérieusement, y a pas un gars qui te plait dans la fac ? Doit bien y en avoir dans ta classe ou même à ton boulot non ? ». Tu serais tellement contente pour Li Wei si elle se trouvait un chéri. Bien que ce soit pas indispensable pour vivre, heureusement ! Mais ce serait mignon ! « Et oui j'avoue, j'aurais fait pareil. Mais je t'aurais quand même défendu ! ». Et pour sur que tu n'hésiterais pas à sortir griffes et crocs pour ça !

Byeol est fourbe. Elle savait parfaitement que ce genre de chose la faisait se tordre de rire, elle était faible, tellement ! A peine frôlée qu’elle explose de rire alors je ne vous parle pas de son état lorsqu’on la chatouille réellement comme sa meilleure amie l’avait fait. Des larmes s’étaient formés dans le coin de ses yeux, sa machoire était prête à se décrocher et ses abdominaux étaient devenus de fer tellement elle gigotait violemment. Elle fut heureuse lorsque son amie cessa, on ne pouvait plus ! Il lui fallut bien quelque seconde pour s’en remettre, essuyer ses larmes et reprendre un air sérieux ou du moins un semblant.

Elle riait encore en l’entendant. Cette fille est vraiment folle ! « Non je ne crois pas. Je te tiendrai au courant si jamais ça se produit. » Sourit innocemment Li Wei. Cela ne devrait pas être désagréable après tout. Ce n’était pas comme si In Ha est désagréable, il est même plutôt fort canon dans son genre. Elle répondra à cette pensée par elle-même à l’avenir. A sa question, Li Wei prit un air de réflexion, cherchant au plus profond de ses souvenirs. Un type qui lui plait ? Huuum. Elle haussait les épaules doucement. « Pas vraiment. Il y avait un de mes anciens collègues qui étaient pas mal mais il n’est plus là alors … plus personne. » Quel regret. « Et toi ? à part Noriko ? » Sourit-elle d’un air complice.

Li Wei connait tout de ta vie. Tu n'avais jamais raconté les détails de ton accident et ses conséquences à une seule personne et cette personne, c'était elle. Il faut dire que tu l'avais fait dans un moment de faiblesse où l'alcool avait une fois plus eu raison de toi. On dit que l'alcool ne résout pas les problèmes, mais tu n'es bien sûr pas de ceux qui suivent les autres comme des petits moutons. Tu avais voulu te faire ta propre idée sur la question. Mais bien évidemment que ça ne résout pas les problèmes, mais ça permet de les oublier pendant quelques instants. Et c'est sûrement ça le plus dangereux.

Mais tu ne regrettes pas cette soirée qui avait fait de Li Wei, ta plus précieuse amie. « J'espère que tu me le diras ! Ça sortira pas de là de toute façon ! ». Tu étires tes jambes puis les repose contre le mur, poussant un soupire de soulagement lorsque tes muscles se détendent. « C'est bien dommage ! T'as pas gardé son numéro ? ». Puis une idée loufoque te vient à l'esprit : « Au pire, ma mère doit avoir un carnet rempli de numéro de prétendant. T'en veux une liste ? ». Bien sûr, tu dis ça sur le ton de la plaisanterie. Pour les avoir plus ou moins tous aperçu une ou deux fois, tu sais qu'elle se ferait chier avec.

Puis elle te retourne la question. Tu réfléchis quelques instants en te remémorant les têtes des gens de ta classe. « Bof, doit y en avoir deux trois, mais je crois que la place est prise » dis-tu d'un air las. Ça manque de gibier à la fac.

LBien sûr que Li Wei lui dirait. Après tout, elle est la première personne à qui l’idée lui vient de se confier avec Aidan. Elle est un de ses piliers, cette tête d’œuf pour qui elle pourrait tout donner et tout sacrifier. Elle ne le lui a jamais raconté et expliqué clairement mais elle espère que son amie le sait. En fait, elle en est plutôt sûre. Leurs liens est inexplicable, incomparable avec toutes les amitiés qu’elles peuvent avoir de leurs côtés. Il n’y a pas de mots, il n’y a pas d’exemples possible, c’est exceptionnel.

La chinoise la regarde gigoter pour la millième fois. Elle avait beau avoir une gueule de bois, mais les vers qui semblent animer son corps se portent bien ! Elle, elle ne bouge pas. Elle se sent vraiment trop bien dans le lit douillet de Byeol, beaucoup trop ne serait-ce pour bouger du moindre centimètre.
Evidemment, la conversation vire sur ce sujet crucial et tellement cliché en plus que véridique sur les conversations de fille : les mecs. Que dire ? La vie sentimentale de Li Wei est un désert où elle croise néanmoins parfois quelque silhouette. Cela fait un moment qu’elle n’a pas eu d’homme dans sa vie. Peut-être … un an ? Deux ans ? Elle ne le sait même plus. « Non, on ne parlait pas beaucoup en fait. » Puis elle haussait les épaules doucement. Peut-être qu’elle le recroisera ? Un sourire très vite suivi d’un rire malin s’étalait sur ses lèvres. « Hey, je ne suis pas désespérée !! » Et loin de là même. Li Wei elle ne court pas après l’amour, elle attend seulement que cela lui tombe dessus. La chinoise prit un air intéressé en l’entendant parler de ces deux-trois types de sa classe. « Tu es sûre ? Tu n’as pas enquêtée ? » Demandait-elle avec étonnement avant de sortir vivement son téléphone portable pour fouiller les réseaux sociaux. « Fait tourner les noms ! » Lançait-elle d’un air totalement enjoué et fier.

Ah, l'amour. Tu pouvais au moins dire que tu y avais goûter au moins une fois. Même si la fin t'avait laissé un goût amer et pesant sur la langue. Il y a des jours où l'envie te prend d'aller le revoir, de savoir ce qu'il devient, s'il a rencontré quelqu'un, s'il est heureux. S'il t'en veut. Ou si ça lui arrivait encore de penser à toi. Tant de questions que tu voudrais lui poser, mais qui resteront sans réponse sauf si le destin en décidait autrement. Une chose était néanmoins sûre : tu ne remettrais pas avec lui. Parce que rien ne serait plus pareil et que tu l'avais déjà achevé une fois. Puis faut dire que t'étais quasi certaine qu'il ne voulait pas entendre parler de toi. Après tout, c'est toi qui l'a largué et tu aurais probablement les mêmes réactions si les rôles avaient été inversés. Et pourrais-tu lui en vouloir ? Bien sûr que nous. Une relation de 5 ans, ça ne s'oublie pas comme ça.

Un nouveau soupire s'échappe de tes lèvres alors que tu chasses toutes ces pensées. « Bah, ça viendra le jour où ça viendra ! Ton prince charmant t'attend sûrement sur son fidèle destrier » ajoutes-tu en plaisantant. Cette image t'a toujours fait rire. D'imaginer un gars tout en collant et velours débarquer sur un cheval blanc. La bonne blague, la vie n'était pas un film Disney.

« Non je sais et heureusement. Crois-moi ces types là, la seule chose qu'ils veulent, c'est le pognon. Le business et rien d'autre ! » dis-tu en citant ton propre père. Tu t'es d'ailleurs toujours demandé si le mariage de tes parents n'avaient eu lieu que par intérêts. Les gestes affectifs entre eux n'était pas vraiment des plus visibles.

Tu te redresses pour aller t'asseoir contre Li Wei et avoir une vue sur son téléphone. « Tu sais, j'ai du mal à retenir les noms et tout ça », mais tu te concentres quelques instants pour essayer de te souvenir des noms. « Raaah je sais plus ! Y'a ce type là, mais j'arrive pas à remettre son prénom ... C'est un truc américain en plus, ça devrait être facile de s'en souvenir ! ». Et comme pour ne pas que tu l'oublies, ta voisine la migraine revient toquer à la porte. « Tu m'en demandes trop pour un lendemain de cuite, j'ai la cervelle en compote ma fille ... ».

Être dans une relation sérieuse, Li Wei, elle s’en fou pas mal. Elle est jeune, jeune et sauvage. Elle a beaucoup plus e choses importantes auxquelles penser plutôt que cela. Elle n’a jamais spécialement rêvé de ce beau jeune homme qui viendrait l’enlever, ou du moins, pas depuis qu’elle reprit droit sur sa liberté. « Je lui mange moi son fidèle destrier, j’adore les lasagnes ! » Lui lançait la jeune femme en riant à gorge déployer, totalement conquise par sa propre connerie, avant de sortir son téléphone portable et se connecter sur le site de Monsieur Wuker .. Wukerb … bref, le patron de Facebook quoi ! « Tu sais Lili, personne ne t’aimera comme nous nous t’aimons, tu es trop bien pour eux ! » Renchérit-elle avant de rire avec sa meilleure amie, reprenant elle aussi les mots de ses propres parents. Finalement sur ce point, elles n’étaient pas si différente ! « Rah Byeol, comment veux-tu sortir ta langue si tu ne retiens pas les prénoms ! » Lance t-elle avec un air faussement exaspérer avant de se mette à réfléchir. « Américain tu m’as dit ? Huum … » Elle pinçait un instant l’arrête de son nez comme pour rassembler toute sa concentration. «Brandon ? Jordan ? Bryan ? Where is Bryan ? Where is your Nutella ? I’m affamée ! » Terminait-elle avec un fau accent américain mélangé à son accent chinois tellement plus audible lorsqu’elle parle anglais.

D'un coup soudain, tu pars dans un fou rire incontrôlable. Parfois, tu te demandes où Li Wei va chercher toutes ses blagues à deux blagues, des blagues qui te tordent de rire, à t'en faire mal à la mâchoire. Et les autres fois, tu préfères ne pas savoir. Dans une relation, il faut toujours cultiver un peu de mystère. Tes rires se mêlent au sien et des larmes viennent perler au coin de tes yeux, ne sachant plus trop si elles viennent de l'euphorie présente ou bien d'un mal de crâne persistant. Le sang tambourine contre tes tempes et quand le calme revient, tu t'enfouies la tête sous l'oreiller sans non plus t'étouffer avec.

« Ma langue est très bien là où elle est. Puis j'en ai fait bon usage hier je te rappelle », ajoutes-tu d'un air coquin qui te vaudra sûrement plusieurs regards interloqués. Ce n'est pas comme si Lili n'avait pas l'habitude. On ne dirait pas, mais t'étais bien le genre à faire des blagues un peu douteuses.

« Et je sais vraiment plus. Non pas Bryan, un truc quand même plus classe. Je crois que ça commence par un C. Attends, donnes moi ton téléphone », lui dis-tu sans vraiment attendre qu'elle te le donne. Tu lui prends et farfouille sur le groupe de ta promo sur face de boucs afin d'afficher les têtes. « Tiens, c'est lui là, le ricain ! Mais je crois qu'il sort avec une pyo », lui réponds-tu en le levant pour aller chercher son Nutella, deux cuillères ainsi qu'un cachet pour faire passer cette migraine. « Here's my treasure my dear ! ». Le Nutella, c'est sacré !

Taquiner Byeol, c’est un peu le meilleur passe temps de toute sa vie. Cette histoire avec Noriko est une aubaine, le meilleur sujet de taquinerie que sa meilleure amie aurait pu lui trouver de toute sa vie. Plutôt que s’en rester littéralement choquée et abasourdie, Li Wei préférait s’amuser de cette situation. Après tout, elle ne jugerait pas Byeol. Elle est sa meilleure amie, elle l’aime comme elle est, quelque soi son orientation sexuelle. Cela ne change rien à leur relation, elle reste la meilleure, the best of the elite. Alors, elle se mit à exploser de rire en entendant la réaction de son amie. « Je ne veux pas savoir ou ta langue a été hier. » Ciel, cela restait tout de même hyper compliqué à réaliser.

La chinoise la laisse prendre son téléphone. Après tout, elle n’a rien à lui cacher, Byeol sait déjà tout sur toi. Alors elle se contente de poser sa tête sur l’épaule de sa meilleure amie pour la regarder faire. Le groupe de sa promo, évidemment, elle n’y avait pas pensé ! Elle voit les images défiler sous ses yeux jusqu’à ce qu’elle s’arrête sur la photo d’un type. « Pas mal ! » Commentait la demoiselle en récupérant son téléphone pendant que son amie se lever. Poussée par cette curiosité maladive qui la prend constamment, elle fouille sur son profil. « Huuum, pourtant c’est écrit « célibataire ». » Peut-être est-il du genre à ne pas s’afficher ? Elle la regarde revenir en souriant. « Partageons le trésor ensemble ! » Lance t-elle enjouée en tapant dans ses mains. « Tu vas l’ajouter ? »

Li Wei, c'est un peu comme ta bulle d'air frais. La voir et rigoler avec elle te permet de recharger tes batteries en un rien de temps. Même son rire de dinde te fait du bien. Oui, même avec la gueule de bois. « Allez, fais pas ta jalouse ! Toi aussi tu veux un bisou ? » plaisantes-tu en avançant tes lèvres en cul de poule vers sa joue. « Fais un bisous à ta super copine de tous les temps ! ». Cible en vue, démarrer l'assaut. Tu finis par lui déposer un gros bisou sur la joue en riant de plus belle. Cible atteinte. Rien que pour la grimace qu'elle affiche, tu serais prête à recommencer. Mais gardons ce plaisir pour une autre fois.

Il en a un autre qui t'attends à savoir, ce magnifique pot de Nutella que tu tiens entre tes mains. Tu retires le couvercle avant de tendre une cuillère à ton amie. « Vas-y, à toi l'honneur ! ». Pendant qu'elle plonge sa cuillère dans ton précieux met, tu rejettes un coup d'oeil à l'écran de son téléphone. « L'ajouter ? Pourquoi faire ? C'est pas comme si j'allais aller le voir pour lui dire « Hey ! Avec ma meilleure amie, on t'a trouvé plutôt pas mal. Du coup, je t'ai ajouté sur FB. Ça te dit d'aller prendre un verre et plus si affinité" ! Non sérieux, oublies », lui réponds-tu en plongeant à ton tour la cuillère dans le chocolat. « A la tienne, ma chère ! » dis-tu en enfournant ce nectar si délectable dans ta bouche. « Aaah ... le bonheur ! ».  

LLi Wei ne sais pas où les lèvres de Byeol ont traînés et après cette révélation croustillante qu’elle a déclaré plus tôt, tu n’as pas tellement envie de savoir. C’est bien parfois, l’ignorance. Alors lorsqu’elle avance ses lèvres qui ont touchés nous ne savons quelles partis, la chinoise grimace de tout son être. Il va en falloir du temps avant qu’elle soit capable de faire quelque chose après sa bouche … Non ça c’est moyennement vrai. Mais la demoiselle finit par rire en s’essuyant vivement la joue qu’elle venait d’embrasser. « Bas les pattes ! Tes lèvres s’en souviennent encore. » Cessons toutes imaginations, cela devient écœurant.

Pendant que sa meilleure amie ouvre le Saint Graal, Li Wei continue de vaguer sur le groupe facebook universitaire de son amie. M’ouais, ils sont pas terrible. La jeune chinoise finit par reposer l’appareil, prenant volontiers cette fois la cuillère qu’elle plongeait sans scrupule dans le pot de Nutella. « Bah, pourquoi pas ? » Lance t-elle en haussant les épaules avant de porter la cuillère à sa bouche. Elle disait cela, elle-même n’en était pas capable.