Des cartons, des cartons, encore des cartons...

JUNG BAEK HO & LEE HYE SUN

Un rire amusé s'échappe de ma bouche à la réponse de mon nouveau colocataire. Me garer plus loin si ma jolie tuture n'est pas assez bien pour Monsieur ? Même pas en rêve... J'suis gentille, c'est vrai, et parfois un peu trop docile également mais il ne faut quand même pas à abuser. Au pire, il pourra toujours fermer les yeux quand il passera près d'elle, voire même faire semblant de ne pas me connaître, s'il le faut. Je ne m'en offusquerais point. Toutefois, jouant le jeu, je me contente de laisser échapper un « Je vois... » faussement boudeur et feins finalement d'être rassurée quand il me dit que je n'ai pas trop à m'en faire, avouant à demi-mot que son ancienne colocataire n'avait pas forcément une voiture de folie. Puis, arrive enfin le moment des présentations et, gonflant la poitrine, mes mains sur ma taille, je finis par ajouter sur un ton exagérément hautain : « Bien évidemment qu'elle n'est pas mal. Je n'achète pas n'importe quoi... » Quoique, ça, ça reste à voir. Étant du genre dépensière, j'ai souvent tendance à me laisser trop vite tenter par certaines choses pour le moins futiles. Mais, peu importe. Caressant doucement la carrosserie de ma voiture, je lâche un « Titine, je te présente Baek Ho. Baek Ho, je te présente Titine. » une expression sérieuse sur le visage, bien que celle-ci soit légèrement trahie par mon faible sourire, et me tourne ensuite vers le jeune homme. « Et j'obtiens quoi en échange ? La pub, ce n'est pas gratuit, tu sais ?! » Taquine, je lui souris et ouvre finalement la portière arrière de ma voiture pour y récupérer deux cartons, plus encombrants que lourds, que je place dans les bras du jeune patron. « Fais bien attention. Il y a des choses très fragiles à l'intérieur. » C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai pas laissé les déménageurs y toucher. « Si tu casses quelque chose, je promets de devenir une colocataire insupportable... » Et sur ces mots prononcés sur le ton de la plaisanterie, bien évidemment, j'attrape un sac de voyage dans lequel j'ai fourré pas mal de choses et le place sur mon épaule, avant de charger mes bras d'un carton. « Hm... Ça doit faire trois ans... Un peu moins, peut-être. » J'ai le permis depuis pas mal de temps, c'est vrai (depuis que j'ai l'âge de l'avoir, à vrai dire) mais n'ayant pas voulu piocher dans l'argent que me donne mon père, préférant le garder pour payer mes études à la Yonsei (ce qui n'est vraiment pas donné), j'ai dû pas mal travailler et mettre de côté avant de pouvoir m'offrir ce petit bolide. Ce qui explique d'ailleurs cet achat tout récent... « Et toi ? Tu roules au volant de quel genre de voiture ? » Bien sûr, je m'attends à ce qu'il évoque l'une de ces marques au prix exorbitant, à l'image des voitures qu'il vend dans sa concession. Mais sait-on jamais... Il pourrait me surprendre...

Des cartons, des cartons, encore des cartons...

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Intrigué par la posture de la jeune femme, je retiens un rire face à tant de confiance. Malheureusement, celui-ci me trahit quand elle me présente sa voiture avec un surnom qui me fait un peu de la peine. Pourquoi titine au juste ? Je veux bien croire que c'est censé être affectif mais elle aurait pu choisir quelque chose de plus viril ? Quoi que, les nanas ne se posent pas forcément ce type de questions. En attendant, je suis quand même curieux de connaître la réponse. " Tu as longuement réfléchi pour lui donner un tel nom, n'est-ce pas ? " Il est vrai que le ton de ma voix est un peu moqueur mais bon. Je suppose que ça renforce leur lien et qu'elle évitera de tomber en panne dans les mois à venir, hn. Il faut bien trouver un avantage quelque part après autant de réflexion. D'ailleurs, cela me donne une petite idée. Je ne suis jamais contre la possibilité de me faire encore plus connaître. Et même si ma préférence va pour les grosses voitures de luxe, j'ai une gamme bien plus modeste et qui sait ? En voyant la carrosserie et le modèle de ma nouvelle colocataire, ils prendront le risque de s'aventurer dans ma concession. Oui, je dis bien risque parce quand on voit un patron si compétent, c'est difficile de repartir bredouille. Tenté de l'imiter avec sa posture précédente, je fais preuve de sobriété, à l'inverse de ma réponse. " Ce n'est pas gratuit, je sais. Que dis-tu de ne pas payer la moitié du loyer pendant au moins un mois ? Plus, si tu te démerdes. " Il ne faut quand même pas exagérer, mon gars. La jeune femme n'est pas crédule, et de ce fait, elle ne tombera pas dans le panneau (publicitaire). Récupérant les deux gros cartons, je lâche un rire à sa remarque. " Je parie que tu as déjà cassé quelque chose volontairement pour me faire passer pour un homme qui ne fait attention à rien ! " Ca serait tellement grossier de sa part. Puis, je me dirige vers l'entrée de l'immeuble alors que j'aurais pu faire un détour vers le parking pour lui montrer mon véhicule. Sauf que c'est mal me connaître. " Eh bien, si tu es sage, tu auras peut-être le droit de monter dans ma titine. " Surprise, surprise. Hye Sun ne connaîtra pas le modèle mais de mon côté, j'ignore si ce plan l'intéresse vraiment. Il faut dire qu'on est encore aux prémices d'une relation amicale. On a encore beaucoup de travail à faire y compris ce déménagement. D'ailleurs, au bout de plusieurs minutes, on se retrouve dans mon appartement, enfin notre appartement. Je pose ensuite les cartons sur la table. " Alors, on attend un peu avant de connaître la sentence ? " A savoir si elle sera définitivement une colocataire désagréable. J'émets un léger rire avant de récupérer un ciseau pour pouvoir les ouvrir. " Je ne vais pas tomber sur quelque chose d'indiscret. Ou un cadeau pour fêter notre vie commune ? " C'est que je commence déjà à prendre mes aises.

Des cartons, des cartons, encore des cartons...

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Ai-je réellement longuement réfléchi pour attribuer un tel surnom à ma voiture ? Pas vraiment... En vérité, je me rappelle simplement avoir entendu plusieurs fois les français surnommer leur voiture ainsi, quand j'habitais à Paris, il y a de cela beaucoup, beaucooooup d'années. Et, je ne sais pas... Un jour, je suis montée dans ma voiture, l'ai surnommé Titine et, depuis, c'est resté. Puis c'est mignon "Titine", non ? Hm... Apparemment pas trop pour mon nouveau colocataire, à en juger le ton moqueur qu'il emploie. Plissant légèrement les yeux, je gonfle donc les joues et croise les bras, faussement boudeuse, avant de m'exclamer : « Oui bon, j'ai compris... Tu trouves le surnom de ma voiture absurde. C'est pas la peine de faire genre ! » Toutefois, pas sérieuse le moins du monde, je laisse échapper un rire et, après avoir déverrouillée ma voiture, me tourne de nouveau vers le jeune homme, tiltant à sa proposition ma foi plutôt correcte. « Hm... Un mois de loyer en moins à payer, tu dis ? » Une moue quelque peu espiègle accrochée au visage, je porte mon index et mon pouce à mon menton et feins de réfléchir, avant de finalement lâcher : « Intéressant... » A vrai dire, je n'ai pas vraiment besoin qu'on me fasse cadeau d'un mois de loyer, gagnant suffisamment par mois pour pouvoir le payer. Mais eh... Quelle personne cracherait sur une telle proposition ? Puis si cela peut me permettre de dépenser cette argent dans autre chose, hein... Mais trêve de bavardages. On a une voiture à décharger ! Attrapant donc deux cartons que je donne à Baek Ho, non sans le menacer de devenir une très vilaine fille s'il s'avisait de casser quoique ce soit, un sourire des plus taquins finit par étirer mes lèvres. « Mais non, n'importe quoi ! Jamais je n'oserais faire une telle chose, voyons... » Lui tirant ensuite la langue, je suis le jeune homme tandis qu'il se dirige vers l'entrée de l'immeuble et lève les yeux au ciel, quand ce dernier emploie le mot « Titine » pour qualifier sa voiture. Ça sent le foutage de gueule, tout ça... « Sache, mon cher Monsieur, que tu ne trouveras pas plus sage que moi... » Tant qu'il ne casse rien dans mes cartons, bien évidemment... D'ailleurs, il est temps de connaître le verdict. En effet. De nouveau dans l'appartement, nous nous débarrassons tous deux des cartons que nous posons sur  la table et mon visage se charge d'un fin sourire, à la question de Baek Ho. « Je ne sais pas. A toi de voir... Je te laisse choisir... » Observant ensuite le jeune homme, tandis que celui-ci s'empare d'une paire de ciseaux, j'hoche la tête de gauche à droite, une expression faussement désolée. « Malheureusement, rien de tout ça... » Pas de cadeau dans ce carton. Ni même de p'tites culottes... Juste quelques biens personnels à la valeur sentimentale inestimable pour moi. Dommage, hein ?!  « D'ailleurs, tu sais quoi ? Finalement, j'ai changé d'avis ! La sentence attendra... » Il ne croyait tout de même pas que j'allais le laisser fouiller dans mes affaires, pas vrai ?! C'est personnel, non mais oh ! Ainsi, sur ces mots, je m'empresse de lui prendre les ciseaux des mains et m'empare ensuite du carton, avant de m'exclamer, reprenant alors en partie les mots qu'il a prononcé quelques minutes auparavant : « Mais si tu es sage, un jour peut-être tu sauras ce que contenaient ces quelques cartons ! En attendant, tu permets ?! Je vais aller déposer tout ça dans ma chambre ! » Prenant le chemin de la pièce qui lors de la visite m'avait été présentée comme ma potentielle future chambre, je dépose le carton dans un coin de celle-ci et reviens ensuite sur mes pas, avant de demander, sans réelle transition pour le coup : « Au fait, on mange quoi ce soir ? » Toutefois, je ne lui laisse pas vraiment le temps de répondre, frappée par une idée de dernière seconde, et reprends : « Oh bah, je sais ! Pour marquer le coup, vu que c'est notre première soirée en tant que colocs, c'est moi qui serait derrière les fourneaux ! Je ne suis pas la meilleure cuisinière qui soit mais je me débrouille quand même plutôt pas mal. » Tant qu'on ne me demande pas de faire des gâteaux. « Ça te dit ? A moins que tu ais quelque chose de prévu ? » Sait-on jamais...

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Un deal aussi simple ne devrait pas susciter autant de réflexion. Je suppose que la jeune femme n'ose pas me froisser en refusant cette proposition bien alléchante. Elle ne sait peut-être pas ce qu'elle perd. En tout cas, elle est assez maligne pour le chantage. En effet, alors que je m'apprête à l'aider à porter les cartons comme convenu, ma nouvelle colocataire me menace. Un caractère ingrat en contrepartie d'une casse. J'ai intérêt de me montrer bien minutieux si je ne veux pas trop souffrir lors des prochains jours, voire mois ? Je ne connais pas spécialement la jeune femme qui s'installe avec moi aujourd'hui... Peut-être qu'elle est trop envahissante voire même dangereux. La jugeant du regard, je retiens un soupir amusé et prends le chemin pour retourner à l'appartement. " Je vais bien finir par le découvrir, un jour, si tu me mens. " Quelle audace ! Je sais être fourbe et me montrer très rancunier si on me taquine un peu trop fort. En tout cas, je joue le jeu et m'apprête à ouvrir un carton. Bien que je ne sois pas spécialement très attentionné, je préfère poser la question à Hye Sun: ai-je le droit de découvrir le contenu de ce même carton ? Nous avons tous notre intimité, les femmes, peut-être un peu plus. Je ne voudrais pas embarrasser la jeune femme bien que j'ai l'impression d'avoir presque déjà tout vu dans ma vie. C'est peut-être le presque qui marque la nuance. La paire de ciseaux dans les mains, je suis quelque peu surpris par sa réponse mais décide de continuer sur ma lancée jusqu'à un changement soudain mais moins étonnant au fond. Je prends une mine légèrement boudeuse, du mieux que je peux. Hye Sun montre ses capacités dans le domaine depuis tout à l'heure. Elle me paraît être une bonne concurrente en la matière, une vraie professionnelle. " Ah. Mais si nous sommes tous les deux sages, on risque de s'emmerder ici. " Je hausse les épaules et la regarde se diriger vers la chambre, avant de murmurer dans mon coin. " Tant pis. Ca sera la boite de Pandore. " Ca évitera de faire sortir les démons qui se cachent derrière sous la belle apparence de ma colocataire. Patientant sagement jusqu'à son retour, et ce, malgré les mots que j'ai prononcés précédemment, je remarque finalement que celle-ci est une véritable petite gourmande. Autant que mon meilleur ami ? Je ne sais pas si c'est humain ... De toute façon, ils seront peut-être obligés de se croiser un jour ou l'autre ces deux-là, de près ou de loin. J'accroche bien avec la jeune femme jusqu'à maintenant mais on ne peut pas prévoir les choses sur le long terme. Quoi qu'il en soit, je ferais attention à ce que tout se passe bien. Rechercher quelqu'un pour une colocation est devenu lassant... Surtout que Hye Sun semble se proposer pour passer derrière les fourneaux... Je ne sais pas si elle a une bonne vue mais ça serait difficile de rater les petites étoiles qui apparaissent dans mes pupilles. Oh ciel ! Je ne suis pas ridicule pour cuisiner mais disons que j'ai énormément la flemme de cuisiner, les sept huitièmes du temps. Toutefois, je tente de me la jouer beau gosse quelques secondes après, histoire qu'elle ne sache pas qu'elle peut m'avoir à sa merci de cette façon. " Tout dépend de ce que tu prépares... " Petit chieur, n'est-ce pas ? " Par contre, on va devoir faire quelques courses. Je ne suis pas sûr d'avoir ce qu'il te faut. " Je me lève et arrive à hauteur du frigo pour me donner une idée, bien que je ne serais pas le chef cuisinier de la soirée. Oh bien sûr, je pourrais me transformer en commis en cas de besoin. " A vrai dire, je mange souvent au restaurant ou je commande quelque chose: pizza, chinois, qu'importe. " Je relève la tête et fais signe à Hye Sun de venir pour qu'elle constate d'elle-même. " Mais ne t'inquiète pas, c'est juste que je trouve ça chiant de cuisiner pour soi. " Je pourrais me faire plaisir en préparant mes plats préférés mais c'est clairement insuffisant. " Si tu es toujours aussi sage, tu auras quelque chose sur table quand tu reviens des cours tardivement. " Puis, d'un ton ridicule, j'ajoute: " Des cours, hein. Pas de rencard, faut pas exagérer non plus. " A la condition que je sois même rentrer du travail, ce qui, contrairement à ce que l'on pense, n'est pas une chose aisée. Un patron a toujours une tonne de paperasse à faire, et dieu sait à quel point je mets vingt ans pour les faire...

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C'est bizarre mais... C'est comme si je connaissais le jeune homme depuis un bail. D'ordinaire très spontanée, bien que parfois légèrement effacée, j'ai toujours su me faire rapidement des amis. Mais que le feeling entre quelqu'un et moi passe aussi vite, c'est plutôt rare en général. Et, très franchement, cela me rassure. La cohabitation n'en sera certainement que plus facile. En tout cas, c'est ce que j'espère de tout cœur parce que trouver un coloc avec lequel on s'entend bien, ce n'est pas donné à tout le monde. Ceci étant dit, pour le coup, je pense que c'est plutôt bien parti. Certes, je n'ai rencontré Baek Ho que deux fois, à savoir le jour de la visite et aujourd'hui, mais le jeune homme semble aimer plaisanter et, mieux encore, être ouvert à la taquinerie. Ce qui pour moi constitue déjà un très bon point. Néanmoins, même si le courant passe plutôt bien entre nous, je ne me sens pas encore prête à dévoiler tous mes secrets au jeune homme. Pour cela, il faut le mériter. C'est donc sans surprise, qu'après un court moment de réflexion, je décide finalement de cacher à Baek Ho le contenu de mon carton que je m'empresse d'aller déposer dans ma chambre, avant d'aborder un tout autre sujet mais non des moindres : le menu du soir. Car il faut bien que l'on se remplisse l'estomac, après ces quelques efforts. Et puis, disons que lui proposer de cuisiner pour lui, c'est un peu ma façon à moi de le remercier pour son coup de main mais aussi, et surtout, pour m'avoir accepté en tant que colocataire. Seul petit bémol, toutefois : le frigo est vide. Rejoignant d'ailleurs le jeune homme pour jeter moi aussi un coup d'oeil à l'intérieur, je laisse échapper un rire à ses paroles. « Pour être honnête, je préfère également cuisiner pour les autres. Quant à mes habitudes alimentaires, je pense que je peux remercier les nombreuses heures de sport que j'ai à mon actif car elles ne sont pas beaucoup plus saines que les tiennes... » Faut dire que je n'ai pas forcément le temps de cuisiner entre les cours, les entraînements de taekwondo avec le club de la Yonsei, les entraînements de catch et les heures passées sur mes créations... Ainsi, il n'est pas rare de me voir avec un bol de nouilles instantanées ou quelques sushis tout fraîchement livrés par le restaurant japonais du coin. Cela dit, je ne serais pas contre l'idée de pouvoir reprendre des habitudes alimentaires plus correctes à l'avenir. Alors, quand Baek Ho me dit être prêt à s'improviser chef cuisinier afin de me préparer quelques repas après mes longues journées de cours, à condition que je le mérite, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. « Ce n'est pas toi, tout à l'heure, qui disais que si on était trop sage, on risquait de se faire chier à la longue ? » Me redressant ensuite, alors que mon sourire s'élargit un peu plus, je finis par ajouter, une pointe d'amusement dans la voix : « Mais d'accord. J'accepte le deal ! J'ai beaucoup trop envie de voir de quoi le chef Baek Ho est capable ! » Puis, qui tournerait le dos à une telle proposition ? « Tu verras qu'il n'existe pas plus sage et meilleure coloc' que moi ! » Moi, avoir les chevilles qui enflent ? Pas du tout, voyons... « Mais, en attendant, allons acheter de quoi remplir ce frigo ! » C'est qu'il ne se remplira pas tout seul, le bougre. Reprenant donc le chemin de la pièce principale, j'attrape mon sac à main et me tourne vers mon colocataire, un grand sourire aux lèvres. « On prend ta voiture ? » Après tout, Monsieur m'a promis un tour dans sa « titine » pas plus tard qu'il y a quelques minutes.

Des cartons, des cartons, encore des cartons...

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La jeune femme est attentive et j’ai comme l’impression que j’ai tout intérêt de ne pas tenir de fausses promesses. Pour le coup, je me suis presque engagé à cuisiner de temps à temps, ce qui est une tâche quelque peu délicate. « Je suis un homme rempli de contradictions. » Tout aussi difficile à suivre mais qui sait… Ce semblant d’engagement va pouvoir m’aider à m’améliorer dans le domaine culinaire. Je pourrais manger plus sainement mais même avec un nouveau talent à mon actif, je suis convaincu que je continuerais à manger à l’extérieur. Je deviens casanier uniquement quand je suis malade, un vrai homme malade qui ne cesse de se plaindre. « Tu ne devrais pas trop exagérer, je ne suis pas non plus un expert. C’est juste au-dessus de la moyenne du bouffable. » D’habitude, je ne manque pas de moyens afin de me vanter mais il y a des limites. Je suis beaucoup plus talentueux dans des domaines que je juge plus intéressantes. En attendant, il est vrai que je ne pourrais pas me lancer si on continue d’avoir le frigo vide, même si Hye Sun qui est de corvée ce soir. Celle-ci me suggère qu’il serait peut-être temps d’aller le remplir. « Oui bien sûr. » J’attrape une veste et mes papiers. «  Je te laisse fermer avec le double des clés. » Un grand magasin se trouve non loin d’ici mais effectivement, si on veut se charger, il est préférable de prendre la voiture. Les cartons pesaient déjà leurs poids, pourquoi on devrait continuer sur cette lancée et fatiguer nos biceps ? « Si tu as besoin de certaines choses, n’hésite pas. » Puis, je rejoins l’extérieur ainsi que le parking souterrain où j’ai stationné mon véhicule. « Alors c’est laquelle à ton avis ? » dis-je en plaisantant avant de faire biper la voiture, quelques minutes plus tard. J’entre alors dans la Maserati. « Une voiture de goût pour un homme de goût. » Retour de la vantardise, bonjour. Je fais ronronner le moteur et pars après avoir vu que la demoiselle était bien attachée. « Avant d’emménager ici, tu vivais de quel côté de Séoul ? » Chacun aime ou a, par défaut, une légère préférence pour un des arrondissements de la capitale. « Songpa m’a semblé être un bon compromis. Ce n’est pas loin de mon lieu de travail. Tu es étudiante en quoi ? »

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Rentrer de cours et pouvoir mettre directement les pieds sous la table ? Qui n'approuverait pas pareille idée ? Après tout, loin d'être du genre à me reposer sur les autres en temps normal, je mentirais toutefois si je disais que la perspective de me faire un peu chouchouter après une longue journée ne me tente pas. Puis, dans une société patriarcale comme la notre où la place de la femme est pour beaucoup à la maison, à faire le ménage, s'occuper des bambins et faire à manger avant que Monsieur ne rentre du boulot, je dois avouer que voir les rôles s'inverser, c'est plutôt... plaisant. En fait, c'est un peu comme une victoire. Certes minime, mais une victoire quand même. Puis, un mec qui cuisine, avouons le, c'est pas mal sexy. Une moue taquine accrochée au visage, je ne peux d'ailleurs m'empêcher de m'exclamer à l'intention de mon nouveau colocataire : « Et bien, ce sera l'occasion pour toi de t'améliorer afin que ton niveau soit bien plus « qu'au dessus de la moyenne du bouffable » ! Puis, tu sais, les femmes adooooorent les hommes qui cuisinent. Ça les rend, disons... Encore plus attirants... » Lui adressant ensuite un clin d’œil, nous décidons finalement d'aller faire un petit tour pour acheter de quoi remplir ce frigo tristement vide et, après avoir quitté l'appartement à la suite de Baek Ho, je suis ce dernier jusqu'au parking sur lequel nous attend gentiment sa voiture. Voiture qui me rend d'ailleurs pas mal curieuse. Plissant donc les yeux à la question du jeune homme, j'observe un peu les alentours, à la recherche de la jolie titine qui pourrait être celle de Baek Ho, et ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel quand il reprend la parole, apparemment très fier de me présenter cette Maserati dans laquelle nous finissons par grimper. « Mouais, ça va... Elle est plutôt pas mal... » que je m'exclame alors, arborant une expression pour le moins malicieuse, tandis que j'inspecte l'intérieur du bolide. Un très joli bolide, qu'on se le dise. Mais loin d'être mon style, cela dit. Par contre, concernant le jeune homme et pour le peu que je le connais, c'est vrai que je ne le voyais pas vraiment dans autre chose qu'une voiture de ce genre. « C'est totalement le style de voiture dans lequel je t'imaginais. Après, est-ce que ça fait de toi quelqu'un qui a du goût ?! Ça, ça reste à voir... » Une nouvelle fois, j'adresse un sourire rempli de malice au jeune homme qui finit par démarrer. Et, alors que nous prenons la direction du magasin le plus proche, nous mettons finalement de côté notre conversation sur les voitures au profit de quelques questions un peu plus personnelles, histoire de faire plus ample connaissance. Questions auxquelles je m'empresse de répondre : « J'habitais le quartier sud de la Digital City. Je sais pas si tu connais un peu mais c'est le quartier étudiant de la ville, on va dire. Celui où on trouve les discothèques et les bars un peu branchées, quoi... » Un quartier dans lequel j'ai aimé vivre mais qui, au final, ne me correspondait pas tant que ça, maintenant que j'y pense... D'ailleurs, le contraste avec Songpa est plutôt saisissant, le quartier ayant l'air d'être beaucoup plus calme que ce que j'ai pu connaître avant. Hochant ainsi la tête, aux paroles du jeune homme, je finis par m'exclamer : « C'est vrai que c'est toujours mieux de ne pas avoir à traverser toute la ville pour aller travailler. Puis, Songpa m'a l'air d'être un quartier plutôt sympa. Je n'y ai mis les pieds que quelques fois depuis que je suis revenue en Corée mais, au premier abord, ça semble plutôt tranquille comme endroit. » Hochant légèrement les épaules, un fin sourire vient étirer mes lèvres, alors que je poursuis : « Sinon, en ce moment, j'étudie le stylisme à la Yonsei University. » Je pense que je n'ai aucunement besoin de lui présenter l'université. Il doit déjà en avoir entendu parler... « Et toi ? Tu parlais de concession, tout à l'heure... Ça fait longtemps que tu vends des voitures ? » C'est qu'il est quand même plutôt jeune alors je dois avouer que c'est pas mal surprenant de savoir qu'il possède sa propre concession... Une concession vendant des voitures de luxe, qui plus est, à en juger la jolie voiture au volant de laquelle il se trouve...

Des cartons, des cartons, encore des cartons...

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Ai-je réellement le besoin d’accroître mes compétences en cuisine ? Vu mon physique des plus avantageux, la concurrence est loin d’être rude. Je ne voudrais pas anéantir toutes les chances de mes adversaires. De plus, je ne vois pas non plus comment je pourrais faire découvrir mes petits plats. En effet, mes conquêtes restent très rarement pour prendre le petit-déjeuner avec moi. Ainsi, je ne voudrais pas perdre trop mon temps. Il est vraiment précieux, contrairement à l’image qu’on pourrait plus ou moins avoir vis-à-vis des patrons. Nous devons tous avoir un sens des responsabilités même si je possède un compte bancaire bien garni. Je ne veux pas me permettre de ruiner la réputation de mon établissement, qui est encore bien neuf comparé à ses adversaires. Je veux créer mon propre nom avec ma concession, loin de la réputation de ma famille de sportifs. Je me lance dans une autre toute course à l’aise de mes bolides. D’ailleurs, j’approche rapidement de ma voiture personnelle. Un sourire se dessine sur mes lèvres. « Je ne m’attendais pas à un autre commentaire. » Arracher un compliment de sa part constitue bel et bien une épreuve. Et puis, comment la jeune femme pourrait flatter mon choix de véhicule. Je ne veux pas dire qu’elle n’y connaît en voiture, tout ça car c’est une demoiselle. Ce n’est pas le cas mais …

Quittant le parking pour un supermarché situé non loin d’ici, j’interroge ma colocataire sur des sujets d’ordre privé. Je dois en découvrir un peu plus sur celle qui va partager mon appartement dès aujourd’hui. Jusqu’à présent, nos échanges me permettent de comprendre que les taquineries de Hye Sun risquent de donner un rythme amusant à nos soirées. Et le reste ? Naturellement curieux à son sujet, je hausse les épaules. « J’imagine qu’il ne faut pas avoir le sommeil léger. » Bien sûr, je ne veux pas remettre en cause les constructions des immeubles mais sont-ils bien insonorisés ? Un homme bourré gagne facilement des décibels quand il se met à hurler ou à faire le con en plein milieu de la rue. Je n’en sais rien… A vrai dire, je n’ai jamais voulu habiter dans ce type de quartiers. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours vécu dans des résidences privées ou endroits du genre. « Depuis que tu es revenue en Corée ? Tu vivais où avant ? » La jeune femme est donc étudiante à la faculté de Yonsei ? Etonnant. Le monde serait presque petit. Mon visage prend instinctivement une mine réfléchie. Je tente de me rappeler si je connais des étudiants dans cette filière mais c’est un véritable échec. J’ai quitté l’université depuis quelques temps déjà. Depuis le temps, les étudiants ne sont plus les mêmes. Si je balance un nom à Hye Sun, peut-être que ça ne va pas lui parler. « Oh le stylisme ! » Je n’y connais pas grand-chose mais si la jeune femme décide d’ajuster mes costards pour les grands rendez-vous, je ne dis pas non. « Non. C’est assez récent alors j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Quand j’étais à la Yonsei, je n’étais pas dans un cursus économie ou quoi que ce soit. Mais je me débrouille plutôt bien. Enfin, quelques-uns de mes potes m’ont aidé, faut dire. » J’esquisse un sourire à cette pensée. « Tu es revenue en Corée pour tes études ? Je ne savais pas que la Yonsei était tant spécialisée en stylisme. Cette fac est si variée. » Elle a beaucoup de courage pour se lancer là-dessus. Je suppose que la concurrence doit être rude. « Tu as toujours voulu faire ce métier ? »

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C'est vrai... Aujourd'hui j'ai la taquinerie particulièrement facile. En même temps, ça peut paraître bizarre mais Baek Ho a la tête du type que j'ai envie de taquiner h24. Ce qui, qu'on se le dise, est plutôt positif venant de moi puisque ça prouve que je me sens plutôt à l'aise en sa compagnie. En témoigne d'ailleurs mon débit de paroles plutôt élevé depuis que le jeune homme est venu m'ouvrir la porte de cet appartement qui sera désormais le mien également. Car, croyez le ou non, s'il m'arrive parfois d'être très bavarde, je ne le suis réellement qu'avec certaines personnes et nombreux sont les moments où je préfère de loin le silence de mon atelier à quelques conversations agitées. Ainsi, si j'ai apprécié vivre dans un quartier étudiant, rempli d'animations, je n'ai rien contre le fait de me retrouver dans un endroit un peu plu calme et reposant. Je ne peux d'ailleurs m'empêcher de laisser échapper un rire aux paroles de mon nouveau coloc'. « En effet. C'est pas le quartier le plus calme qui existe. Mais, avec le temps, on finit par s'y habituer... » A condition d'avoir a porté de main quelques bouchons d'oreilles. Ou peut-être une bonne bouteille de vin. Au choix... En ce qui me concerne, j'ai préféré opter pour la première solution, n'ayant pas forcément envie de me traîner un mal de crâne tous les matins. Cela dit, ça ne m'empêche pas de descendre un petit verre de vin, de temps en temps. Il faut bien que je fasse honneur aux deux petites années que j'ai passé France, après tout... D'ailleurs, en parlant de la France, je plisse légèrement les yeux et me mordille doucement la lèvre inférieure, signe d'une intense (ou pas) réflexion de ma part, avant de répondre à la question de Baek Ho : « Hm, et bien, j'ai vécu trois ans en Nouvelle Zélande. Mais, avant ça, j'ai aussi passé quelques années en Chine, en Italie et en France. » Et devant la moue quelque peu surprise qu'il finit par arborer à l'énumération de ces quelques pays, je m'empresse de rajouter, un fin sourire accroché au visage : « Oui, mes parents ont un petit peu la bougeotte... D'ailleurs, je ne sais même pas si je peux réellement dire que je suis « revenue » en Corée puisque je me trouvais encore dans le ventre de ma mère lorsqu'elle et mon père ont quitté la Corée pour des contrées lointaines. » Une nouvelle fois, je laisse échapper un rire et, finalement, c'est au tour du jeune homme de me parler un peu de lui et de sa concession. Concession qui n'a ouvert, semble-t-il, que récemment, si j'en crois ses dires... Hochant ainsi légèrement la tête, je me contente d'un simple « Oh, je vois... » pour toute réponse, dans un premier temps, avant de finalement ajouter : « Et donc, toi aussi tu as étudié à la Yonsei ? C'est étonnant qu'on ne s'y soit jamais croisés ! » Pourtant, je ne pense pas me tromper en disant que lui et moi avons à peu près le même âge. Ceci étant dit, il est vrai que je ne suis pas du genre à beaucoup traîner sur le campus. Ainsi, lorsque j'ai une pause, il n'est pas rare que je préfère m'enfermer dans l'atelier réservé aux élèves en stylisme pour pouvoir y dessiner quelques croquis ou coudre en paix. Ceci expliquant donc peut-être cela... Moi, une acharnée du travail ? Absolument. Surtout quand il est question de stylisme. Relevant d'ailleurs la tête vers Baek Ho, j’acquiesce doucement de la tête à sa question. « C'est exact. Je suis revenue pour mes études. D'ailleurs, quand j'en parle avec certaines personnes, elles aussi passionnées par le stylisme, elles ont souvent tendance à me penser un peu folle d'avoir choisi d'étudier ce métier en Corée plutôt que dans un pays comme la France ou l'Italie. » Faut dire que ces deux pays sont connus pour leurs grands stylistes et marques de haute couture. « Mais je ne regrette pas mon choix. J'ai passé toute mon enfance et mon adolescence à l'étranger, alors j'avais envie de découvrir mon pays d'origine... » Et puis, finalement, que j'étudie le stylisme en Corée ou en France, ce n'est pas le plus important. Tant que je peux faire ce que j'aime et ce que j'ai toujours aimé... Car oui, pour le coup, on peut clairement dire que le stylisme a toujours été quelque chose qui me tenait à cœur. Ainsi, à la question de Baek Ho, je finis tout simplement par répondre : « Je crois que oui. D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours voulu faire ça. C'était un peu mon rêve de petite fille. Certaines rêvent de trouver le prince charmant, moi mon rêve c'était, qu'un jour, des mannequins défilent pour moi sur les plus grands podiums du monde ! » La moue espiègle, j'adresse de nouveau un sourire au jeune homme. « Et toi ? Vendre des voitures c'était ton rêve de petit garçon ou il y autre chose que tu aurais aimé faire ? » Curieuse, j'observe le jeune homme, en attente de sa réponse. Puis, finalement, nous arrivons devant le magasin. Quittant donc la voiture, après que Baek Ho se soit garé, je fouille rapidement dans mon sac à main à la recherche d'un petit jeton. « Je vais nous prendre un caddie ! » Et sur ces mots, je me dirige vers les dits caddies, m'empare de l'un d'entre eux et rejoins ensuite le jeune homme qui, pendant ce temps, était allé m'attendre devant l'entrée du magasin. « C'est bon, on peut y aller ! » Moi, contente à l'idée que nous soyons sur le point de ramener de quoi remplir le frigo ? Vous ne pouvez pas savoir à quel point...

Des cartons, des cartons, encore des cartons...

JUNG BAEK HO & LEE HYE SUN

Quelque peu surpris par tous ces déménagements, la jeune femme répond à ma question sans que j'ai besoin de l'énoncer à l'oral. A mon avis, je ne dois pas être le premier à faire cette tête en l'écoutant parler de ces nombreux pays dans lesquels elle a pu séjourner. " Et vous avez eu le courage de vider vos valises à chaque fois ? " J'échappe un léger rire. Si j'ai beau adoré voyager comme la plupart des jeunes aujourd'hui, je ne suis pas certain d'apprécier tant de mouvements dans ma vie. Je ne suis pas casanier mais c'est un rythme, un mode de vie qui me dépasse un peu. En tout cas, Hye Sun doit être vraiment intéressante comme nana avec toutes ces expériences. Toutefois, je ne veux pas non plus l'interroger comme si elle passait un examen mais comment faire quand on apprend à se connaître ? J'esquisse un léger sourire quand nous évoquons un autre point en commun: l'université Yonsei. " Tu ne connaissais pas les bonnes personnes, écoute. " Je hausse brièvement les épaules et continue sur ma lancée, plus sérieusement cette fois-ci. " Déjà à cette époque, je courrais à droite et à gauche. Je n'étais pas du genre à m'investir réellement dans la vie étudiante. J'avais d'autres chats à fouetter... 'Fin, tu vois le genre ? " Les réunions se déroulaient sans moi, les pelouses ne pouvaient pas accueillir mes piques niques improvisés. Ouais, je n'avais pas spécialement le temps avec mes entraînements. Et même si j'avais une heure de libre, je décidais toujours de m'aérer la tête loin des amphithéâtres. " Et puis, ce n'est pas une petite université. " Cela vient sûrement des nombreuses filières y compris celle du stylisme dont j'ignorais l'existence. " C'est vrai que c'est original comme choix. La plupart serait effectivement resté en Europe avant de chercher à percer ici... Mais dans un sens, je ne sais pas si les coréens seraient prêts à encourager ce type de personnes. " J'affiche une grimace. Et puis, Hye Sun avait déjà fait son choix. Cela lui permettra de découvrir un peu plus notre culture. Qui sait ? Elle aura de nouvelles inspirations pour ses éventuelles créations ? " Non du tout. Je voulais marcher sur la Lune mais j'ai appris quelques mois plus tard qu'on m'avait déjà volé la vedette à ce sujet. " J'échappe un rire et avoue : " A l'époque, je voulais être le roi du hockey sur glace. " C'est ensuite l'heure de descendre du véhicule. Verrouillant ce dernier, j'avance de quelques mètres tandis que ma nouvelle colocataire récupère un caddie. Je glisse les clés de la voiture dans ma poche arrière tandis que je jette un coup d'oeil vers elle. " Un seul sera suffisant ? Parce que vu ton expression, je commence à me poser des questions. " Entrant dans le magasin, j'observe les rayons pour me donner une idée. " Ah, il faut penser à acheter des oeufs. Il y en a plus dans le frigo... " Le frigo est tout simplement vide mais bref, passons à autre chose. " Je préfère te le dire maintenant ... Tu aurais fini par le découvrir tôt ou tard mais c'est vraiment mon pêché mignon. C'est encore pire quand il y a du bacon dans le coin... " Rien que d'y penser, j'en salive déjà.