Ce soir allait être un soir important pour l’entrepreneur chinois, et une chance extrême de gagner encore plus d’argent. sa sulfureuse épouse était en déplacement pour son plus grand bonheur et il allait pouvoir lui prouver que le départ de sangjae, même s’il avait eu lieu il y a 5 ans, n’avait rien changé à l’homme de fer qu’il était. Sa poigne importante, sa stature imposante, son intelligence et son don pour les affaires inégalées. Oui, ce soir, il allait recevoir ses principaux partenaires, ses clients les plus sérieux, et d’autres personnes qu’il ne connait pas et qui sont d’autant plus de chances pour lui d’agrandir son empire en leur faisant signer des contrats dans la soirée. Pour cette occasion, il avait fait appel à trois de ses garçons, leur avait payé de quoi s’habiller et prendre soin d’eux pendant la journée afin qu’ils soient impeccables. Sa gouvernante avait préparé tout le repas et avait dressé une table somptueuse de banquet à l’aide de ses neveux et nièces que lei connaissait bien. Ils étaient, cette nuit, 18 à travailler pour le compte du chinois dont une spéciale parmi les autres. Personne n’était encore arrivé, et le personnel continuait de travailler pendant que les trois garçons étaient assis dans les canapés à siroter de l’alcool qu’eux-mêmes n’auraient pu se payer dans leurs rêves les plus fous. Lei attendait que sa chère escort et bien plus encore tant la beauté et la classe se reflétait sur son visage souple et sa prestance imbattable. Yindee et lei se sont rencontrés il y a quelques semaines mais ont vite sympathisé toujours en restant dans le travail mais complices. Le chinois se décida cependant à monter, anxieux, avant d’agrandir l’ouverture de la porte de la chambre d’amie où la jeune femme semblait terminer de se préparer. L’homme pénétra dans la pièce et se plaça derrière elle avant de souffler. « - vous avez bien retenu chaque noms, prénoms, épouses, amants, et métiers ? ils vont être un peu plus d’une cinquantaine ce soir et je compte sur vous pour me faire honneur. » ordonna comme à chaque fois le chinois, cependant un brin stressé, sans rien montrer. Lorsqu’on était une personne de l’envergure de lei on ne pouvait s’empêcher le moindre travers. Lei se recula alors que les premières voitures commençaient à arriver, il laissa les portiers le soin de garer les bolides alors qu’il vint attraper yindee par la main en la regardant de haut en bas dans un sourire en coin avant de noter de sa voix grave « - tu es parfaite. Et tu vas exceller ce soir. Ne t’en fais pas. » il tira la demoiselle hors de la chambre et dévala les escaliers avant de se planter à côté de l’entrée pour commencer sa parade en compagnie de sa chère escort : une présence rassurante dans tout ce monde. L’univers de lei.

Wearing. | C'était drôle de voir à quel point le monde du business était tortueux. De près ou de loin ils avaient tous des liens entre eux, aussi sinueux soient-ils, aussi glauques soient-ils. Yindee le découvrait d'autant plus qu'elle avait sous les yeux les fiches préparées par Lei pour qu'elle retienne le nom des invités à cette soirée. Si on lui avait dit que son rôle de prostituée l'amènerait à de tels exercices... Mais elle n'allait pas se plaindre. Elle portait une robe magnifique, pour laquelle elle aurait dû cumuler des passes à tour de bras pour se l'offrir. Elle avait des bijoux aux prix exorbitants, et on l'avait pouponné comme rarement. Si en tant normal elle se trouvait belle, elle devait bien avouer qu'après être passée entre les mains de l'équipe de Lei elle se trouvait splendide, elle aurait presque l'impression d'être une de ces grandes dames venant de la haute société. Elle s'appliquait encore à mémoriser les détails des personnes qui se présenteraient à ce dîner lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir. Lorsqu'elle releva les yeux, le maître des lieux se tenait derrière elle, et elle lui sourit en le regardant dans le miroir. « Vous savez comment motiver vos troupes... » Répondit-elle avec un léger rire dans la voix. Elle n'avait pas une mémoire infaillible et bien qu'elle appréhendait ce repas avec un certain détachement, une pointe d'angoisse lui serra le ventre. Bien qu'elle et Lei avaient à présent une certaine complicité, elle n'arrivait pas à le tutoyer, sans doute de par son statut, mais le fait que lui la tutoie ne la dérangeait pas. Elle survola la dernière fiche du regard avant de prendre la main que lui tendait Lei. Elle se leva et le suivit avec élégance, à la voir ainsi, il était impossible de deviner qu'elle n'était qu'une étudiante qui payait ses frais scolaires et son loyer en vendant son corps. « Je vais faire de mon mieux pour ne pas vous décevoir. » Répondit-elle à son compliment. Bien qu'il soit un client, il y avait un lien plus profond entre elle et lui, et elle comptait bien tenir sa parole. D'autant plus qu'elle savait l'importance qu'avait cette soirée pour Lei et pour la pérennité de son business. Et elle savait que ce soir elle était son atout charme et son bras droit en quelque sorte. Car avoir une belle femme à ses côtés serait, aux yeux des invités, une preuve de plus de son pouvoir. Les premiers convives arrivèrent, et avec distinction, elle tâcha de les accueillir comme il se devait. Les appelant tous par leurs noms et par leurs titres pour, d'abord montrer à Lei qu'il pouvait compter sur elle, et ensuite pour flatter l’ego de ces hommes d'importance. « Président Kim. » Salua-t-elle en s'inclinant légèrement l'homme aux cheveux grisonnant et légèrement bedonnant qui lui serrait la main. L'homme la regarda de haut en bas d'un œil appréciateur, et Yindee affichait un sourire poli. Elle le suivit des yeux alors qu'il s'éloignait avant de se tourner vers Lei, elle se mit sur la pointe des pieds pour presque coller sa bouche à son oreille. « Il ne m'a pas reconnu, mais c'est un habitué du salon. Sa favorite est une jolie blonde décolorée à forte poitrine qui se fait appeler Byeol... » Elle avait murmuré pour qu'il soit le seul à l'entendre. Lorsqu'elle se recula, ils échangèrent un regard complice, car mieux que quiconque il savait que c'était le genre d'informations qui pouvait peser lourd dans la signature d'un contrat.

L’homme d’affaire se tenait désormais droit avec à son bras, une demoiselle qu’il n’aurait pas pensé d’accord pour faire ce genre de boulot. Lei n’était cependant pas dupe, il savait pertinemment que yindee ne faisait pas ça pour lui rendre service ou pour ses beaux yeux, mais elle était la preuve parfaite qu’avec l’argent, on pouvait s’offrir n’importe quoi avec n’importe qui. Pourtant, c’était à ce titre que le paradoxe se formait étant donné que bien plus qu’une relation client s’était formée entre les deux : toujours dans le respect soit disant, il n’y avait jamais eu rien de sexuel pour eux, et le chinois profitait seulement des dons que la nature et le travail certainement, avaient donné à la belle. Peut-être la laisserait-elle dormir ici ce soir ? mais dans une chambre différente de celle qu’occupait son ancien protégé bien sûr. D’ailleurs, le second étage était toujours verrouillé. Peut-être lei allait se tenter pour quelques wons de plus, à succomber à un peu de compagnie féminine cette nuit après cette lourde et importante soirée ? seulement si yindee était d’accord cependant. L’échange des consentements était vrai partout pour l’asiatique. Les premiers invités étaient en train de pénétrer dans la villa alors que lei échangeait des regards bienveillants avec ces derniers, sifflant soudainement pour appeler ses garçons qui connaissaient certains clients avec qui ils avaient dû coucher pour en obtenir la fidélité auprès de l’homme d’affaire. Ce dernier eut un sourire quant à la prestance de sa compagne et à son rôle qu’elle jouait à la perfection. Il croisa son regard amusé dans le sien avant de finir par hocher la tête et chuchoter à son tour : « - byeol me dit quelque chose. Peut-être l’ai-je déjà amené ici. » lei releva le visage avant d’ajouter « - je lui en parlerai plus tard dans la soirée. » le plus vieux eut un sourire carnassier alors qu’un de ses partenaire et ami arriva : c’était un homme plutôt beau, plus petit et moins costaud que lei, d’une cinquantaine d’années et qui raffolait des services des garçons du chinois. L’homme en question se présenta seul devant le pékinois avant de commencer « - eh bien monsieur feng ? vous n’êtes pas au bras de votre charmante épouse ce soir ? » ce dernier savait vers quelle relation avait évolué le mariage désastreux de lei et il en riait sans gêne. « - non. j’innove un peu, comme toi. » il lui offrit un clin d’œil avant de s’avancer vers lui « - ton favori est là. » il pointa un de ses prostitués du doigt avant de lui sourire pour lui demander de filer. Lei se tourna vers yindee « - il raffole de mon réseau. Et mon réseau semble raffoler de lui. » dévoila-t-il en riant presque. Une bonne heure fut passée alors que tous les invités se trouvaient servis et accueillis par le service irréprochable du chinois. Lei s’approcha d’un groupe de riches entrepreneurs japonais et présenta sa compagne de la soirée que tout le monde semblait avoir remarqué d’ailleurs ; « - messieurs, mesdames je vous présente mademoiselle maneekhan yindee, qui me fait l’honneur d’être ma dame pour les prochaines heures. » les trois hommes et les deux femmes ouvrirent la bouche comme pour lâcher un « aaaaaaaaaah » tandis que l’un, qui connaissait mieux lei, se demandait bien où était passé le jeune coréen avec qui il venait il y a un peu plus de cinq ans. Le chinois secoua la tête pour répondre à son regard surpris avant de s’engager dans une conversation ennuyeuse, soudainement entrecoupée par une question à destination de la jeune femme qui accompagnait lei « - et vous miss maneekhan ? que faites-vous dans la vie ? »

Wearing. | C'était fascinant de voir à quel point le monde du business était lié au monde du plaisir et de la luxure. Yindee le savait déjà avec les clients qui visitaient le salon, et le nombre de soirées mondaines où elle et quelques autres filles étaient conviées. Mais elle ne se lassait pas de voir à quel point ces hommes, qui souvent se donnaient de grands airs face à des gens comme elle, étaient en fait aussi sales si ce n'est même plus que ces corps qu'ils s'amusaient à souiller. Il suffisait de voir comme ces hommes d'affaire raffolaient des garçons de Lei, et des filles du salon... Définitivement, rien n'était propre dans ce bas monde. Elle échangea un sourire complice avec celui qui était son patron pour la soirée, avec ses informations à elle et la façon dont Lei s'en servait, ils faisaient un duo de choc pour cette soirée. « Ils raffolent de votre réseau alors que leurs épouses sont souvent les premières à nous juger d'en faire partie... Ironique. » Elle parlait sans malice, c'était un pur constat. La haute société voyait mal les femmes comme elle et pourtant c'était les femmes comme elle qui pouvaient en faire de vrais pantins. Yindee eut l'impression de passer des heures à accueillir des invités, ses joues lui faisaient presque mal de forcer ce sourire aimable aussi longtemps. Mais la mission ne s'arrêtait pas là, il fallait ensuite jouer les hôtesse de charme, elle était payée pour ça après tout. Toujours avec élégance, elle suivit Lei jusqu'à un petit groupe auquel il la présenta. Si la belle se laissait faire c'est qu'elle savait qu'il ne s'amuserait pas à la mettre volontairement dans les mains de ces hommes pour qu'ils jouent avec elle. Elle ne dirait pas qu'elle avait une confiance aveugle en lui, mais il y avait un respect indéniable entre eux deux. Elle s'inclina poliment avant de laisser les hommes échanger des banalités, jusqu'à ce que l'une d'elles la concerne. « Je suis étudiante à l'université. J'étudie les langues et le commerce international, et Monsieur Feng est un peu mon mentor. Sa réussite est un exemple pour moi. » Évidemment elle n'allait pas dire à haute voix qu'elle payait ses études en se prostituant et que le dit monsieur Feng avait acheté ses services pour la soirée. D'autant plus que ce qu'elle disait n'était pas tout à fait faux. Lei et elle n'ayant jamais rien fait de physique, il l'appelait souvent lorsqu'il avait besoin de compagnie et elle l'avait souvent sollicité à ses occasions pour en savoir plus sur le commerce et ses ficelles, ou tout simplement pour un devoir qu'elle devait rendre. Mais le talent des relations entre hommes d'affaire ne s'apprenait que lors de ce genre de soirée. « Mentor ? En tout cas vous manier déjà parfaitement la diplomatie... » Elle ne répondit rien, se contentant d'un sourire en coin, car ceux qui connaissaient bien Lei n'étaient pas dupes quant au rôle de la jeune femme. Après un autre échange de banalités ils quittèrent le groupe pour continuer ce rôle d'hôtes de la soirée. « Pourquoi certains ont l'air surpris de me voir à votre bras ? » Elle profita d'un instant où ils n'étaient que tous les deux pour lui poser cette question.

La soirée avait plutôt bien démarré aux soins de yindee qui complétait et assurait parfaitement dans son rôle, et on ne pouvait pas dire que lei la ménageait dans les listes d’invités à retenir par cœur mais le respect et le salaire étaient là, de plus, bien que la jeune femme n’était présente que pour jouer aux accompagnatrices confiantes, le chinois dénichait en elle, et malgré lui, un véritable potentiel et plus il la voyait se débrouiller avec une certaine aisance, plus il se demandait si elle ne devait pas, à son tour avoir une place au sein de son entreprise comme comptable ou même associée, son bras droit en quelque sorte. Cela pourrait être plaisant, mais, ne désirant pas jouer aux héros et plutôt sous-entendre des espoirs qu’il se plaisait parfois à combler, lei resta à sa place de patron : qui pouvait savoir ? peut-être que yindee n’avait pas besoin de son aide, peut-être qu’elle aimait son travail autant que ses garçons l’adoraient ? il ne savait pas mais il était certain qu’il arriverait à glisser ce sujet dans n’importe quelle conversation. Alors il se laissa distraire un instant par le groupe d’hommes et de femmes autour de lui. lei était un peu las de ce genre de réception, si bien que lorsque le sujet se mit à tourner autour de la jeune femme, il tendit l’oreille et montra un sourire secret comme pour dire que lui connaissait la vérité et personne d’autres ici ne pouvait se douter de qui était réellement la demoiselle bien qu’elle était plus respectable que n’importe qui ici. Il attrapa deux coupes de champagne et en tendit une à yindee avant d’ajouter, l’air amusé mais pourtant sérieux. « - d’ailleurs, je pense à la faire intégrer la boite à temps partiel, lui offrir un salaire digne de ce nom en tant qu’assistante entrepreneuse, elle sait montrer son potentiel et ses…atouts. » le chinois jeta un coup d’œil à sa partenaire alors que les personnes autour semblaient approuver cette idée. Puis les gens commencèrent à se disperser et en vérité, l’homme d’affaire se sentait respirer. Il jeta un coup au salon d’à côté et remarqua déjà un petit attirer un entrepreneur dans une des chambre de l’étage. Lei se mit à sourire avant de se mettre à écouter yindee qui semblait se poser les bonnes questions. Il haussa les épaules avant de l’amener à un canapé dans lequel il prit place « - disons qu’avant j’étais accompagné d’un garçon ou plus souvent de ma femme. Alors, voir une nouvelle tête, les autres trouvent ça plaisant et moi, je montre que je possède des contacts qu’ils n’ont pas, donc je suis en position de force, où que j’aille. Tu vois ce que je veux dire ? tout ça n’est qu’un jeu de pouvoir des plus attrayants. » lei attrapa une boite de cigarettes et de cigares et s’en empara d’un pour le porter à sa bouche et l’allumer, donnant un coup d’œil à la jeune femme pour l’inviter à se servir. « - au fait. Qu’en penses-tu ? de mon offre d’emploi sous-entendu ? ça te plairait de travailler pour moi avec des horaires arrangés ? » le chinois sentait bien que la réponse allait être négative ou du moins que yindee avait besoin de réfléchir. En effet, il ne pouvait pas s’immiscer dans la vie d’une femme en une soirée seulement, bien que ces deux-là semblaient se connaitre d’avant, et surtout d’une femme forte comme le montrait son hôtesse de ses airs assurés.

Wearing. | Yindee adorait regarder les hommes d'affaire interagir entre eux. C'était drôle, à leurs dépends et malgré eux d'ailleurs. Elle avait l'impression de voir des paons, ils essayaient de faire la roue la plus impressionnante pour épater le collaborateur ou le rival. Ils se pavanaient, sauf qu'à défaut de parures de plumes, ils avaient costards trois pièces griffés, montre serties de diamants aux poignets et des conquêtes jeunes et belles (peu importe le sexe) à leurs bras... Oui c'était bien ça, elle était face à une danse de paons. Et elle devait bien admettre qu'elle prenait plaisir à participer à celle de Lei, il faut dire qu'il était un hôte de charme et de charisme. Elle trempa ses lèvres dans la flûte de champagne qu'il lui tendit après l'avoir remercié en souriant. Elle buvait peu lors de ces soirées, préférant garder tous ses moyens, surtout face à des hommes aux dents longues. Elle ne se défaisait pas de son sourire paisible et charmeur jusque-là, et eut beaucoup de mal à le garder et cacher la surprise que soulevèrent les propos du chinois en elle. Elle avait espérer ce genre d'offres pendant des semaines, des mois même après son arrivée en Corée. Après avoir vu toutes les portes se refermer par son manque d'expérience, son statut d'émigrée et son accent encore audible malgré sa maîtrise de la langue coréenne, elle n'avait eut d'autres choix que de continuer à être ce que la société voulait lui faire croire qu'elle était : une simple prostituée. Elle n'avait rien répondu, elle avait juste fixé Lei un instant, avant de reporter son attention sur le petit groupe qui semblait enthousiaste à cette idée. Elle se força à sourire, à garder son air serein et quelque peu mystérieux, affirmant qu'elle réfléchirait à tout ça. Mais elle était profondément troublée, était-il sérieux ? Elle savait néanmoins que ce n'était ni le moment ni l'endroit d'en parler face à ces gens, et laissa le sujet dévier au gré de leurs pas. Elle sourit une nouvelle fois à Lei, elle trouvait fort amusant de voir à quel point il semblait naturel à tous qu'il ne soit pas en compagnie de son épouse. « Oui j’ai cru remarquer qu'ici c'était le pouvoir que l'on pouvait étaler avant tout qui primait sur le reste. » Ce n'était pas une critique, juste un constat. Elle nota, sans pour autant le faire remarquer, que peu de personnes avaient eu la chance d'escorter le charismatique homme d'affaire, sa curiosité était piquée quant à ce fameux garçon qui avait longtemps été à sa place. Elle prit la boîte qu'il lui tendit et la referma avant de la lui tendre à nouveau, en sportive, elle essayait de garder l'état de ses poumons le plus sain possible, bien que l'air saturé de la capitale ne l'aidait pas vraiment. « J'avoue que c'était le genre d'offres que je cherchais en arrivant en Corée, mais les portes se sont vites fermées. » Elle ne voulait pas sauter sur l'offre ni se réjouir trop vite, elle gardait quelques réserves. « J'ai quelques craintes. Vous savez ce que je suis, et ce que je fais, vous pourriez très bien l'utiliser contre moi. » Bien qu'elle avait une certaine confiance en Lei, elle restait toujours sur la réserve, à fréquenter les hommes d'affaire, elle savait que certains pouvaient être de vrais loups déguisés en agneaux. « J'ai appris en étant à vos côtés et grâce à vous que tout a un prix, et bien que j'ai confiance en vous, et je crois que vous avez aussi une certaine confiance en moi, je crains qu'un jour vous ne me demandiez de payer cette faveur... » Elle trempa ses lèvres dans la flûte de champagne qu'elle avait posé juste à côté d'elle en s'asseyant. Son discours n'était pas vindicatif, ce n'était pas une attaque, il devait se douter qu'avec ce qu'elle avait vu et vécu elle était en droit d'avoir des craintes. « Je suis tiraillée entre ses craintes et la certitude que j'apprendrais beaucoup à vos côtés. » Car il était une pointure dans le milieu c'était un fait indéniable, il suffisait de voir cette soirée et ses enjeux.

Lei avait deviné lorsque les premiers invités avaient passé la porte que yindee les avait presque tous cernés à la perfection. Cette demoiselle était loin d’être idiote, et son poste de simple prostituée ne lui allait guère malgré sa classe naturelle et son talent pour satisfaire de quelques manières que ce furent, les besoins. Le chinois connaissait son parcours et c’était justement parce qu’elle était comme lui qu’il la voulait à ses côtés en tant que sous-directrice de son entreprise. Ils étaient tous les deux étrangers, avaient essuyé des échecs, et tentaient tout pour s’intégrer au monde du business qu’il soit dans l’import ou l’export de marchandises, ou dans la luxure. Après tout, lei était un proxénète de luxe alors il connaissait plutôt bien le travail de yindee. Oh, il avait bien trop d’estime pour elle pour lui demander simplement de gérer ses garçons ou ses rendez-vous. Il posa un regard sur elle, alors qu’elle laissait simplement paraitre sa possible surprise et il appréciait davantage qu’elle ne montra pas ses sentiments. Lorsque l’on était dans les affaires, il fallait exposer sa richesse mais ne jamais étaler ses faiblesses et elle semblait l’avoir compris. le chinois se pencha vers elle avec un sourire amusé. « - regard tous ces prédateurs. Celui qui a la plus grosse voiture, le plus de femmes, ou le plus gros compte en banque remporte la partie. Mais la clé de mon succès est que j’en montre deux fois moins tout en ayant beaucoup plus de richesse qu’eux. Et toi, tu l’as compris. » yindee n’était pas qu’une escort girl pour lei, elle était la possible héritière de son empire lorsqu’il serait trop fatigué pour continuer ce jeu de pouvoir. Sûrement qu’autant de prestige, d’argent et d’importance constituaient une partie des craintes de la jeune femme, mais il savait pertinemment qu’elle apprendrait vite dans ce métier qui n’était, dans le fond, pas aussi différent de celui qu’elle entreprenait en ce moment. il attrapa donc son cigare et l’allume après l’avoir coupé, soufflant une épaisse fumée blanche odorante de cuivre. Il écoutait attentivement la jeune femme, le regard posé sur ses chaussures, l’air concentré. « - nous sommes pareils vous et moi. c’est pour cette raison précise que j’ai une entière confiance en vous. Ma femme est une vipère qui me suce le sang, et qui fera certainement couler l’affaire contre son gré et malgré son intelligence tant elle ressent de la haine contre moi, et de toute façon si je pars, elle s’en ira à son tour. Je ne veux pas confier mon affaire à mes employés qui sont venus se mettre à genoux pour moi, tout simplement parce qu’ils manquent d’expérience et de charisme naturel. Vous, n’êtes jamais arrivées jusqu’à ma porte, et c’est bien pour ça que je veux vous voir un jour diriger cette entreprise. Ou du moins, pour le moment, travailler à mon compte. » il marqua une pause pour fumer « - je sais ce que vous n’êtes pas, et je sais également que vous n’êtes peut-être pas à votre place là où vous travaillez. » lei laissait tomber ses paroles enivrantes tout en conservant son regard reporté à l’intention de la demoiselle comme pour lui prouver sa bonne foi. « - je ne pourrais pas l’utiliser contre vous tout simplement parce qu’en retour vous pourriez révéler à mes employés mes tendances. » évidemment qu’il faisait référence à sangjae. Evidemment que comme certains de ses clients il était dans le secret. Avoir un patron qui a eu un amant, qu’il faisait passer pour son neveu, ne faisait pas bonne augure. Ce monde de tromperie pourrait respirer si yindee se mêlait à la partie, au jeu des trônes, là où tous ont l’impression de garder leur secret alors que des « intimes » connaissaient la vérité. « - tu seras protégé. Parce qu’aucuns de tous ces hommes ou ces femmes ne sait et ne saura qui tu es. Ainsi qu’aucun de mes employés. » Lei s’arrêta et scruta son entourage. Il espérait avoir convaincu yindee malgré qu’il ait pu lui faire peur. Il était certainement le plus puissant dans la pièce et ses collègues le savaient, la jeune femme serait en sécurité avec lui et non pas avec un autre, faible et susceptible de se faire couler. « - si vous voulez que je vous prouve ma bonne foi, faisons un essai. Sans contrat. vous travaillez avec moi deux semaines durant, je vous laisse une intervalle d’un mois pour réfléchir. Vous n’êtes liée que par votre volonté, donc non piégée. »

Wearing. | Les paroles de Lei étaient enivrantes, elles en étaient dangereuses car Yindee était assoiffée de ce genre de propositions. Pour le moment, elle n'était qu'une des prostituées privilégiées du salon où elle travaillait, parce qu'elle avait de la classe, de l'élégance et donc beaucoup de succès. Et aussi parce que le patron et elle entretenaient une relation particulière, presque amicale qui lui permettait d'avoir ses faveurs. Mais elle savait depuis longtemps qu'elle était promise à un meilleur avenir. Elle ne savait pas l'expliquer, c'était peut-être utopique même, mais depuis l'enfance, elle se disait qu'un jour elle ferait de grandes choses. Peut-être serait-elle célèbre, mais surtout puissante. Croire ça était peut-être un moyen pour elle de tenir finalement... Les mots de Lei étaient comme de l'eau dans la gorge d'un assoiffé, elle les buvait, les absorbait tout entier. Pourtant elle essayait de ne pas trop s'y accrocher, par crainte de la déception, crainte de s'accrocher à un nouvel espoir qui pourrait s'effritter entre ses doigts. Elle n'osait plus boire tant elle était pendue à ses lèvres, bien qu'elle gardait un contrôle total sur l'expression de son visage et la position de son corps. Parce qu'elle ne voulait pas lui montrer à quel point elle était avide de pouvoir montrer qu'elle était bien plus qu'une prostituée et qu'elle était brillante, mais aussi parce qu'ils étaient entourés de rapaces qui attendaient d'entrevoir la moindre faiblesse de quiconque pour prendre l'ascendant. « Et bien... Si j'avais imaginé un jour avoir cette conversation avec vous... » La voir diriger son entreprise ? Il avait autant confiance en elle ? Elle n'était qu'une étudiante encore, ses résultats étaient bons c'était indéniable, mais était-elle capable d'une telle responsabilité ? Elle l'ignorait, mais elle voulait essayer, parce qu'au fond, elle savait que c'était probablement cet avenir là, cette réussite qui l'attendait depuis tout ce temps. « J'avoue que ce que vous me dites là est aussi galvanisant qu'effrayant. Ça va vous sembler arrogant, mais j'ai toujours su que cette vie n'était pas pour moi, que ce n'était qu'une transition pour atteindre ce qui m'attend vraiment. » Elle lui adressa un petit sourire, jouant avec la flûte de champagne à moitié vide qu'elle avait dans les mains. « Même si vos paroles sont ce que j'ai toujours attendu, je veux prendre le temps d'y penser, je suis certaine que vous comprendrez. » Chaque décision que prenait Yindee était pensée et raisonnée, elle refusait de se précipiter aussi alléchante et euphorisante était l'offre. « Je m'accorde quelques temps pour penser à tout ce que vous m'avez dit, pas seulement cette proposition, et je vous tiens au courant. » Elle n'allait pas garder en tête seulement cette offre d'emploi, mais le fait qu'il garderait son secret, qu'il la protégerait, mais qu'elle avait aussi en main des cartes qui pouvaient le faire tomber, bien qu'elle ne voulait pas et ne se voyait pas les utiliser. « En attendant, nous avons cette soirée à mener à bien. Vous dites qu'il s'agit seulement de leur montrer que vous êtes toujours le plus puissant d'entre tous, mais soyez honnête, quel homme souhaitez vous vraiment impressionner ce soir ? » Elle lui sourit d'un air complice, car elle doutait qu'il n'y ait pas un contrat ou un plan réel derrière cette soirée. « Un contrat à signer ? Une boîte à faire couler ? » Et elle finit le contenu de sa flûte de champagne, certaine de toucher juste.

Lei comprenait tout à fait les craintes et la patience de la jeune femme. Lui qui, en quelques minutes lui avait pondu une proposition et un changement d’existence sous le nez. et cette prudence de la part de yindee lui plaisait d’autant plus qu’elle se retenait de cacher quelconques émotions, comme si elle avait de suite saisi les rouages du métier ; rien de plus qu’un sourire poli sur un regard sérieux. Le chinois avait réussi à démarrer il y a quelques années de cela grâce à un mentor qui lui avait laissé une chance alors qu’il était encore élève dans une grande école de commerce, premier de sa promo. Alors il comprenait les doutes de la jeune femme et les respectait grandement, mais il savait aussi qu’elle ne pourrait jamais retrouver quelque part meilleure offre. La demande du PDG n’engageait à rien, il voulait simplement lui montrer les filons du métier, la séduire avec ce travail parce qu’elle serait un élément précieux pour l’aider à continuer de gravir les échelons. « - prenez le temps d’y réfléchir sagement et de ne pas vous précipiter sur une telle opportunité. Vous avez déjà compris un des comportements les plus importants quand on veut percer en affaires. Félicitations. » Il leva légèrement sa coupe de champagne comme pour trinquer avec elle de ses débuts fructueux déjà. Après avoir fait glisser les verres entre eux, lei afficha un sourire en coin à la question de la jeune femme. Perspicace il fallait le dire. Il posa sa coupe terminée sur la table en marbre devant eux et regarda dans la pièce pour chercher sa cible des yeux. « - vous ne perdez pas le nord très chère. Digne d’une véritable femme d’affaire. » fit-il subtilement remarquer. Il leva le menton pour lui montrer un homme, la cinquantaine, des cheveux grisonnants assumés et un rire que l’on pouvait percevoir à l’autre bout de la ville. « - Mr Jeong. Textile. Cinquième puissance coréenne, deux rangs avant moi. si je veux le dépasser, ce n’est pas par l’attaque que j’y arriverai, simplement en lui montrant que je l’ai doublé. » l’explication pouvait semblait paraitre saugrenu, mais tout était clair comme de l’eau de roche pour lei. « - on appelle ça la technique du félin. » le chinois attrapa une nouvelle coupe de champagne et s’approcha de l’oreille de yindee déposant un baiser dans son cou au passage pour ne pas éveiller les soupçons des invités « - le but est d’amadouer le sujet, de l’endormir et de gagner sa confiance. Donc, cela signifie, signer un contrat avec lui, travailler à ses côtés, aussi désagréable soit-il et lui faire croire qu’on enrichit son entreprise alors que c’est la mienne qui mange tout. » à ses mots, lei se redressa, tendit son bras à la jeune femme pour qu’elle le suive avant de se diriger vers le dit Mr Jeong. « - bonsoir messieurs. » il observa le ciblé un moment avant de commencer. « - Mr, pourquoi n’irons-nous pas nous isoler pour parler affaire ensemble ? je doute que vous souhaitiez étaler des informations importantes pour votre entreprise aux invités ici présents. » il présenta subtilement yindee avant de montrer à l’homme les quelques garçons qui se promenaient dans la salle pour servir. Mr Jeong termina par sourire et hocher la tête dans un signe d’accord, pointant de sa coupe un hôte avant de monter à l’étage. C’était presque trop facile pour lei. Il connaissait si bien ses clients et futurs associés. Il se tourna vers la jeune femme « - allons négocier et signer ce contrat. rien n’est gagné. » il la tint par le bras, et monta dans son bureau.

Wearing. | Le monde des affaires était un monde de requins. Yindee ne le savait que trop bien, que cela soit par les clients de ce milieu qu'elle avait au salon, ou ce qu'elle avait pu observer dans ce genre de soirées. Ils étaient dangereux, souvent affamés de plus que ce qu'ils avaient déjà et la jeune thaïlandaise se refusait à les laisser la dévorer. Mais le problème de ces requins, c'était que comme tous hommes de pouvoir ils étaient fascinants. Et on se retrouvait facilement prit dans leurs filets si l'on ne se méfiait pas. Alors autant elle accorderait sa confiance à Lei, autant elle voulait prendre son temps pour réfléchir à sa proposition et être certaine qu'elle ne se précipitait pas dans la gueule du loup. Et elle lui était reconnaissante de la comprendre, et d'apprécier sa prudence, au moins il pouvait voir qu'elle était censée et ne laissait pas l'affectif obscurcir son objectivité. Elle sourit à sa réponse et ses félicitations, inclinant doucement la tête en signe de respect mais n'ajouta rien, elle voulait laisser ce sujet derrière eux et y repenserait à tête reposer. Le plus important dans l'immédiat était cette soirée, et elle était plutôt fière d'elle, de savoir qu'elle avait touché juste une nouvelle fois. Elle ne dirait pas que les hommes d'affaires étaient prévisibles, mais leur fonctionnement une fois compris était facile à analyser. Avec discrétion, elle observa l'homme que lui indiqua Lei, le scrutant rapidement tout en écoutant ce que son patron d'un soir avait à lui dire. Elle sourit à ses propos, à cette assurance que lui donnait ses connaissances et son pouvoir. Lei était hypnotisant dans certains moments, et celui-là en faisait partie, c'est pour ces raisons que Yindee restait sur ses gardes. Un sourire énigmatique aux lèvres, elle prit son bras et le suivit curieuse d'observer le fauve en action et curieuse de voir l'aide qu'elle pourrait lui apporter. Lorsque vint son tour de se présenter. Yindee s'inclina doucement, tenant le décolleté de sa robe d'une main dans un geste élégant avant de se redresser en souriant. « Enchantée Monsieur Jeong. » Elle continuait de jouer son rôle d'hôtesse à la perfection. « J'ai dû mal à voir quelle aide je pourrais vous apporter ? » Elle parlait discrètement à l'oreille de Lei alors qu'ils se dirigeaient vers son bureau, feignant un geste d'affection à son égard pour ne pas éveiller les soupçons. Il lui rendit un regard mystérieux, comme s'il allait lui apprendre quelque chose voir lui donner une leçon. Et Yindee était hautement intriguée. Ils entrèrent dans le bureau, et Yindee ferma les portes derrière eux. Lei s'assit derrière son bureau, et le fameux Monsieur Jeong s'assit face à lui. La prostituée hésita un instant, ne sachant où se placer. Elle finit par venir se placer derrière Lei, légèrement en retrait, gardant son expression posée au visage alors qu'en réalité elle scrutait chaque geste des deux hommes d'affaires et regardait cet affrontement féroce fait tout en élégance. Lei avait un ton calme, froid, Yindee visualisait sa voix comme une lame, il était implacable. Après un moment et de nombreux échanges, ce fameux papier était signé, et le pire était que Monsieur Jeong avait l'air content d'avoir signé ce papier. Il venait pourtant de vendre son âme au diable... Yindee, sans qu'on le lui demande, raccompagna avec élégance l'homme aux cheveux grisonnant jusque la sortie du bureau. « Monsieur Feng termine de mettre ses papiers en ordre et nous vous rejoignons fêter ça dans un instant. » Elle lui adressa un sourire alors qu'il lui embrassait la main comme si elle était une lady, s'il savait... Elle referma la porte derrière lui, se retrouvant seule dans le bureau avec Lei. Elle ne cachait plus son sourire et son expression légèrement ébahie, c'était un tour de force réalisé avec un calme et une facilité désarmants. « Impressionnant. » Elle se rapprocha du bureau pour venir se tenir à la place qu'occupait Monsieur Jeong quelques minutes avant, sans pour autant s'asseoir. « Le plus impressionnant c'est ce grand sourire qu'il avait alors qu'il vient de signer sa ruine. »