Sadique moi ? Je pince les lèvres en faisant une sorte de grimace. Quoi elle veut pas ? Ah si ! Quand même ! Ça va être amusant de tester la capacité de résistance de nos estomacs ! Je suis plutôt confiant concernant le mien mais en vérité, j’en ai pas vraiment la moindre idée. La seule façon dont je me souviens l’avoir testé ce fut en encaissant des coups de lattes dans le ventre. Je vomissais, les premières fois. Puis, j’avais vite compris que lorsque personne n’était venu me chercher des noises pendant le déjeuner, c’était parce que j’étais attendu quelque part à la sortie. Je colmatais mon estomac. Doux souvenirs de mon enfance, n’est-ce pas ? Heureusement, j’ai appris à rendre chaque coup que j’avais pu recevoir. Puis, peu à peu, surtout suite à mon service militaire, je me suis lassé de la bagarre. Enfin… je préfère nettement voir les autres se battre que devoir participer !

Je laisse Redfoo m’entrainer. Elle a l’air de savoir où elle veut aller. Le Lake Pizza !
« Omo ! Tu sais que je t’aime, toi ! » m’exclame-je les yeux brillants devant la devanture du restaurant. Je tourne ensuite la tête vers Redfoo.
« Je m’adressai à toi, hein ! Même si je sens déjà que je vais beaucoup aimé ce resto ! »
Nous pénétrons à l’intérieur. Le décor et l’atmosphère se veulent typiquement New-Yorkais, j’espère que le menu sera à la hauteur de faste ou plutôt du fat des normes américaines ! Mon amie requin me laisse l’honneur de passer commande, je m’adresse alors à la serveuse :
« Mettez-nous la pizza pour 2 la plus consistante que vous avez ! Genre les bonnes calories à l’américaines avec le côte franchoyard à la française si vous avez ! Et mettez une double ration de fromage ! Et deux bières en format XXL ! »
Tant qu’à faire, ne faisons pas les choses à moitié ! D’ailleurs la vendeuse nous regarde un peu surprise. Elle semble se demander si nous sommes sérieux. Ses yeux vont de Redfoo à moi, nous jaugeant des pieds à la tête. Nous ne sommes pas bien épais pour nous enfiler autant de nourriture, et pourtant ! Elle finit par acquiescer et prendre notre commande. Je sors ma carte de crédit et la lui tend avant de m’adresser à Redfoo :
« C’est moi qui invite, mais si tu vomis, tu devras rembourser ta part et la mienne ! »
Un clin d’oeil. Nous patientons un peu avant de recevoir notre commande.
« Wouah ! Eh bien ! Bon appétit ! » m’exclame-je à la vue de ce menu des plus… Conséquent !
Je décompte la pizza en plusieurs part, puis m’en saisit d’une. Je croque, me brûle un peu la langue et les dents, surtout avec de fil de fromage qui ne semble pas vouloir choisir entre le morceau de pizza et ma bouche.
« Ch’ai bon mais ch’ai chaud ! » articule-je difficilement en me débattant avec le fromage fondu réfractaire.
Je m’enquis de demander si le menu lui plait. Telles deux grosses morfales nous nous enfilons l’immense pizza sur-garnie. Je suis gavé mais je finis ma bière avant de me frotter les mains sur mon ventre à la peau bien tendue.
« Bon ! Je crois que nous sommes opérationnels ! »

Une fois rassasiée, nous nous dirigeons en direction de l’Atlantis Adventure. Avec la file d’attente, nous pouvons considérer cela comme une petite marche digestive ! Une marche fort piétinée mais bon. Dans la file, mes yeux suivent le mouvement de la nacelle sur les rails de l’attraction puis reporte mon attention sur mon amie :
« Toujours confiante ? »
J’aperçois derrière nous un gars avec sa go pro. Je suis dégouté ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé ?
« Oh ! » Une idée me vient en tête, je sors mon téléphone portable et le montre à ma partenaire.
« Prépare le tien, et on s’entre filme l’un l’autre pendant l’attraction ! Comme ça, si l’un de nous vomit, il sera filmer en direct et l’autre pourra la diffuser sur le réseau de la Yonsei ! »
Quoi ? Cela semble être une idée à la con ? Complètement déraisonnable et limite dégoutant ? Donc, je considère que c’est une bonne idée !

« Je sais, il est difficile de ne pas m'aimer », dis-je en plaçant une main dans mes cheveux et en faisant mine de les balancer à l'air libre, telle une star de cinéma. Je sais surtout ce que j'aime et ce qui peut nous aider à nous empiffrer et puis de toute manière, la pizza est une nourriture certaine. Tout le monde aime, en général la pizza, d'où mon dévolu pour cette merveille. Et puis, l'avantage est que ce restaurant est particulièrement intéressant en terme de décoration. C'est un plaisir pour les yeux autant que les papilles. Je reste tout de même bouche bée lorsque Yong Sun énumère ce qu'il souhaite avoir de la pizza, me choquant quant au contenu. Non pas que je ne puisse pas en manger autant, au contraire, ce n'est rien pour moi, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il en dise autant, c'est tout, « t'es un véritable morfale toi. Ça me convient ». Parce que Monsieur il a commandé sans même me demander mon avis, même si en vérité, je suis totalement d'accord avec lui, surtout pour la bière. Une bonne bière, ça ne peut faire que du bien. Même si je crains sincèrement les conséquences de tout ça sur la prochaine attraction. Je suis presque certaine que nos ventres vont payer le prix. La serveuse semble choquée par cette demande mais la prend quand même, mettant très certainement en doute nos capacités de finir tout le plat commandé. Je me racle la gorge lorsque Skyblu me menace, quelque part, de me faire tout payer si je vomis. « Est-ce que le vomi compte après le manège ou avant ? Si c'est après, je ne te promets rien, mais je vais essayer de me contenir », même si ce n'est pas moi qui décide. Normalement, ça passe, mais il suffit parfois d'un élément pour que ça ne passe finalement pas ce jour-là. Ce sont juste les circonstances qui donnent le feu vert ou le feu rouge. « Mais d'accord, et si c'est toi qui vomis, en plus, tu devras payer une glace, t'as pas le choix ». Je lui lance un regard plein de défi pour finir par lui faire un clin d’œil.
La pizza arrive enfin, l'odeur m'enivrant et faisant horriblement gargouiller mon ventre, « elle a l'air tellement délicieuse », que j'ai presque envie de la manger de suite. Ce que fait Yong Sun mais forcément, il se brûle. Je ne peux m’empêcher de m’esclaffer devant tant de maladresse de sa part. « T'as les yeux plus gros que le ventre, idiot ». Je lui balance une petite boule de serviette que j'ai minutieusement fait avant que la serveuse ne revienne avec la pizza. Je coupe une part de pizza, avec les doigts. Pas le temps d'utiliser le couteau. Et commence ma descente aux enfers. Une vraie tuerie et c'est peu dire.

Après avoir mangé comme des porcs, on se lance immédiatement vers la prochaine attraction, de quoi en donner la nausée. Dans la queue, je lui fais signe que je suis encore opérationnelle, même si j'ai réellement trop mangé, mais je digère rapidement, et encore, c'est finalement peu par rapport à ce que je peux m'engloutir, mais c'est surtout la bière qui m'a rempli. « T'es sérieux là ? », je fronce des sourcils quand il m'explique son idée totalement absurde et dénuée de sens, « mais c'est dégueulasse ! Tu imagines la honte que la personne va avoir » et surtout toutes les conséquences que ça peut engendrer. Mais je suis certaine de ne pas vomir alors j'accepte, « lançons dans ton idée totalement farfelue ». Moi qui pensais avoir des idées parfois horribles, je crois qu'il y a pire que moi et puis, en vérité, je suis certaine que si cela arrive, aucun d'entre nous n'osera poster la vidéo pour que les étudiants aient accès. Enfin . . . normalement. Je sors donc mon téléphone, prête à me lancer dans ce périple. Ce que je crains le plus c'est de perdre mon téléphone mais qu'importe. « Tiens toi bien, parce que je te préviens que si tu vomis, tu vas payer la glace et surtout, tu auras la honte de ta vie pendant plusieurs jours ». Je passe une main sur mon ventre et lâche un énorme rot alors que l'homme du manège nous amène jusqu'au siège, me lançant un regard. Heureusement qu'en Corée, le fait de roter n'est pas mal vu, enfin, pas tant que ça, ça dépend de l'ampleur. Le manège commence donc, et je sens déjà que mon ventre subit quelques remontés. « Accroche toi bien ! ». L'attraction se lance alors, à une vitesse hallucinante, ma main essayant de filmer la scène. Je sens que je vais avoir une tête horrible tout le long. Je pousse quelques cris de joie, tellement la scène est intense. J'ai certes mal au ventre mais ça va, pour le moment je parviens à gérer. Par contre mon téléphone . . .

action réussite : Je parviens par miracle à garder mon téléphone dans mes mains malgré le fait que celui-ci glisse.
action échouée : dans un looping mon téléphone glisse et . . .  tombe ! Est-il vivant après une telle chute ?

Encore dans le restaurant, je lui accorde son voeu de lui offrir une glace si je venais à perdre. Après tout, je vomis, il me faudra bien remplir à nouveau mon estomac. Et puis, la fraîcheur d’une glace devrait aider à passer et le goût amer et l’haleine après avoir régurgité. Oui, j’ai souvent des idées très appétissantes même juste avant de passer à table. Pour cette raison, je pense avoir l’estomac bien accroché. Les gens ne peuvent pas s’imaginer ce que c’est qu’un repas de famille chez les Yu. Franchement, il ne serait limite plus surprenant de voir Soonae jeté un tampon usagé à la figure de Chaemi pour x raison de faire un caprice et calmer tout le monde autour de la table. Calmer… Ou plutôt allumer la flamme du conflit généralisé ! En principe, tant qu’on ne me forçait pas à m’impliquer - ou que je ne voyais pas une perche splendide à saisir pour envenimer encore plus la situation - je me faisais plutôt discret à finir mon assiette pour me défiler ensuite discrètement. Mais si j’ai moyen de faire sa fête à Naru au milieu de la débandade je ne peux pas me faire l’affront d’y résister. Et puis comme ça, ça finit par toujours partir en cacahuète entre Jasun et Sana. Franchement nous réunir tous dans la même pièce revient à jeter une allumette dans une réserve de feux d’artifices ! Promis, nous ne sommes jamais allés sur le fameux mexicain…

Dans la file d’attente, ma chère partenaire semble presque effarée par ma suggestion. Je lui adresse une moue presque déçue :
« Aurais-tu peur du ridicule ? Toi ? Je te pensais plus inébranlable que ça ! »
Je lui assène une tape amicale derrière l’épaule, et malgré ses réticences Redfoo accepte tout de même mon défi complètement fou.
« Ahaha ! Crois-moi, je suis immunisé contre la honte ! Elle et moi, on a passé un accord depuis bien longtemps ! »
Au bout d’un temps, nous finissons par prendre place dans les wagons de l’attraction. Sur le coup, l’homme aux commandes nous fait signe de ranger nos téléphones portables. La voix dans les haut-parleurs répète dans différentes langues son speech rappelant notamment que le parc décline toute responsabilité en cas de perte ou de détérioration de biens personnels. Nous faisons semblant de nous exécuter, mais dès que le train se met en route, je brandis mon téléphone bien à la vue de l’homme en le narguant qu’il ne peut plus rien faire à présent. Quoique… Heureusement qu’il n’a pas le réflexe d’appuyer sur le bouton pour stopper net l’attraction. Cela lui causerait sans doute trop d’ennuis pour un détail insignifiant… Ou peut-être pas tant que ça ! Je tourna la tête vers ma voisine :
« Ah au fait ! Fais attention de ne pas le laisser tomber ! Outre ta perte personnelle, ce serait dommage qu’il atterrisse dans un mécanisme de l’attraction pouvant causer jusqu’à un accident ! »
Oui, j’ai toujours le bon mot pour être rassurant. Et oui, la probabilité pour qu’une telle chose se produise est proche de zéro, cependant, en l’occurence, il s’agit de Redfoo et moi. Si la honte est une camarade de franche rigolade, la poisse me colle à la peau ! Accrochée à moi comme mon ombre, elle aime enveloppée les gens qui m’entourent.

L’attraction nous secoue par moment dans tous les sens. J’ai beau essayé de filmer, à mon avis, la qualité ne doit pas donner grand chose. Comme je veux profiter un peu aussi de la vue et non pas seulement des sensations - quoique l’effet de surprise en parfois encore plus d’enfer quand j’ai les yeux tournés vers ma voisine et que je ne me doute pas ce que qui m’attend comme une brusque descente, un virage serré, ou encore un looping -, par moment mes yeux se détachent de l’écran de mon téléphone ne sachant même pas si Olympe rentre encore dans le cadre. Je verrai bien à l’arrivée ! Nous finissons d’ailleurs par rentrer en gare. C’était kiffant ! Je dois bien le reconnaitre ! Par contre, les wagons à peine arrêtés, je vois le type des commandes s’approcher dans notre direction, à en juger par l’expression sur son visage, il ne vient pas nous demander le numéro de téléphone de ma partenaire. Dès que les barrières de sécurité se soulèvent, je bondis sur mes pieds en dehors de la nacelle, me tourne brièvement vers Olympe :
« On se retrouve à la sortie ! »
Et je file sans demander mon reste avant que le type ne me rattrape !

Une fois la sortie de l’attraction franchie, je continue de courir sur quelques mètres, puis je m’arrête. Les mains sur mes hanches, je reprends ma respiration en attendant que mon amie me rejoigne. Ma respiration se fait un peu plus pénible qu’elle n’aurait dû l’être pour un si court sprint. Alors que je n’avais absolument rien ressenti de tel dans le manège, je me sens en proie à une soudaine vague remontée nauséeuse. Je cherche du regard autour de moi et me dirige prestement vers les toilettes

Réussite : C’était juste une nausée de passage sans conséquence, et je me contente d’uriner parce que tant qu’à faire autant se soulager un peu.
Échec : j’arrive juste à temps pour vomir mes tripes dans la cuvette des toilettes pour hommes.

Alors que nous sommes dans la queue, Yong Sun me lance un défi qui me laisse au début perplexe, mais le fait qu'il ose dire qu'il me pensait inébranlable me pousse à accepter rapidement ce fameux défi, lui lançant un regard de guerrière. « Tu ne sais pas à qui tu t'adresses mon pauvre.J'en ai connu des vertes et des pas mûres. Donc ne t'en fais pas, je suis prête à affronter ton défi », je relève légèrement mon menton comme pour prendre de l'assurance. J'esquisse ensuite un sourire quand il me dit qu'il a déjà affronté la honte sous toutes les coutures, je suppose, tout comme moi. « Et bien on verra bien ce que ça va donner ce défi », je m'esclaffe légèrement, espérant le voir échouer. Ça serait le serpent qui se mord la queue, de quoi m'amuser. Je ne suis pas méchante, ni même sadique, mais c'est juste que ça ne serait pas marrant si aucun de nous ne vomit, alors autant qu'il y en ait un et que ça soit lui et pas moi. Après s'être installés dans l'attraction, Yong Sun me fait une recommandation que je risque de conserver précieusement, « ne t'en fais pas, je ne compte pas le perdre, j'ai déjà perdu une chose en faisant les attractions je ne vais pas perdre deux fois quelque chose qui m'appartient ». ça m'est arrivé lorsque je suis partie avec Na Young au parc d'attraction, j'ai fait tomber mes chaussettes Song Joong Ki que j'ai miraculeusement retrouvé. Ceci dit, je n'avais effectivement pas pensé que cela pouvait causer une cassure, même si je doute qu'un téléphone soit assez puissant pour faire dysfonctionner l'attraction, mais avec la mécanique, on ne sait jamais, autant se méfier, jusqu'au bout. Fort heureusement je parviens de justesse à conserver mon téléphone, même si celui-ci glisse de temps en temps de ma main. Les sensations sont intenses et je dois avouer que j'apprécie énormément cette sensation qui me prend le cœur. J'ai l'impression que chaque fois qu'on descend mon cœur s'arrête. Je dois avoir une tête horrible sur la vidéo mais qu'importe, je m'amuse. Lorsqu'on arrive enfin sur terre, mes cheveux sont plaqués en arrière, telle une furie, rangeant immédiatement mon téléphone dans un coin certain. J'ai à peine le temps d'enlever ma ceinture de sécurité que Yong Sun s'enfuit, me laissant dans l'incompréhension totale, « yaaah tu ne vas quand même pas vom . . . ». C'est alors que je remarque le mec aux machins qui s'avance vers moi, semblant vénère. J'écarquille les yeux, avale difficilement ma salive et tente d'imiter immédiatement un chien qui se fait battre. Aish, ce Yong Sun, je me vengerai de cet abandon. Je me fais donc réprimander pour avoir risqué la vie des autres, et parce qu'il est fortement interdit d'utiliser son téléphone alors que l'attraction est en marche. Et cela dure au moins 5 minutes . . .

Les poings serrés et le visage fermé, je retrouve Yong Sun prêt des toilettes, l'attendant à l’abri des regards. J'espère qu'il y est toujours et que je ne me suis pas trompée, j'ai cru le voir s'en aller dans sa direction. J'attends patiemment et lorsque je le vois, je saute sur lui et l'attrape par le cou, et faisant mine de l'étrangler. « YAAHAHAH BAABBOOO-YAAHHH !! ». Je lui donne ensuite des coups de pieds, « la prochaine fois que tu me fais ça, je te défonce, je te jure. Par ta faute je me suis faite réprimander alors que c'est toi qui avais eu cette idée. T'as osé abandonner ton Redfoo ! Espèce de sale traître ». Je finis par le lâcher, le menaçant avec mon poing, « pour te faire pardonner tu m'achèteras une glace, y'a pas moyen que tu échappes à cette punition. Mais avant on se fait la ''haunted house'' ? ». Un truc plus calme mais terrifiant, parait-il.

Après un vague moment de flottement, qui eut au moins l’avantage de me permettre de doubler toute la file d’attente aux toilettes, mon élan de nausée repart comme il est venu. Quitte à être passé devant tout le monde, autant que je leur fasse gage de respect en vidant au moins ma vessie. À défaut de régurgiter l’intégralité de mon repas, je m’allège donc en vidangeant quelque peu la bière ingérée. Les mains dans les poches, calme et serein, je sors donc des sanitaires en toute quiétude lorsqu’un redfou me saute brusquement à la gorge. Vraisemblablement Olympe ne semble pas être très contente. Je ne peux cependant pas lui répondre dans qu’elle ne relâche pas l’emprise de ses mains sur ma gorge. En vrai, sa réaction me fait rire. Alors, quand l’air parvient enfin à passer jusqu’à mes bronches, j’éclate de rire ce qui ne manque pas de provoquer une quinte de toux conjointe. A tel point qu’au bout de quelques instants, je ne fais plus que tousser. Décidément, je vais vraiment mourir étouffer devant ces toilettes ! Puis, après mettre quelque peu tapoter la poitrine, je recouvre ma respiration.
« Pourquoi tu ne t’es pas enfuie aussi ? » rétorquai-je amusé.
J’ai pensé qu’avec toute son expérience en la matière, Olympe aurait eu le réflexe de m’imiter dès qu’elle aurait aperçu le gars en approche. Je lui fais une petite moue.
« Tu te rouilles, mon vieux Redfoo. Faut arrêter de  grignoter à longueur de journée chez les Sango. »
Je tends le bras et lui pince légèrement la peau du ventre laissant sous-entendre une couche graisseuse inexistante.
« D’ailleurs, je sais pas si cette glace serait vraiment bonne pour ce que tu as… Tu vois que tu aurais dû courir avec moi ! ça t’aurait permis d’éliminer un peu ! »
Je lui tire la langue et m’esquive prestement avant qu’elle n’ait envie de porter atteinte à ma vie une seconde fois. Je lève le bras pour poser ma main sur sa tête et lui ébouriffe les cheveux.
« Fais pas la gueule ! Tu vas l’avoir ta glace ! »
Je me mets en marche et lui fais signe de me suivre. Direction : la maison hantée ! En fait, j’avoue que je ne suis qu’à moitié enthousiaste. Ça peut être fun mais… Faut pas s’attendre à ce que je reste sagement assis pendant la diffusion du film 3D.

Nous arrivons devant l’entrée de l’attraction sur la devanture de laquelle je lève les yeux, puis les reporte sur ma partenaire :
« Tu crois que leurs décors seront à la hauteur de la décoration du dortoir gumiho pour Halloween ? »
J’peux nous envoyer des roses, pour ma part j’ai pas apporté la moindre aide à la déco ! Pas fou ! J’étais limite le leader de la team esquive ! Soit ceux qui faisait tout pour ne surtout pas entrer dans le champs de division de la décoratrice en chef. Sérieusement, avec les gars on a décerné une médaille en chocolat – et sans petits vers furetant dedans – à Tamaki pour avoir dû faire équipe avec ! Encore un de mes « disciples » qui pourraient virer gay après une expérience comme ça… Oh mais ! À propos de ce cher Tamaki ! Je donne un léger coup de coude à ma voisine :
« Notre cher véto est plein de talent caché, n’est-ce pas ? »
Je lui adresse un petit sourire et un clin d’oeil, puis me détourne.
« On y go ? »
Tel un gentleman – cette fois-ci – je l’invite à passer devant pour s’engouffrer dans le sombre couloir décoré de la « Haunted house » menant jusqu’à la salle de projection.
« Sois sans peur, je protège tes arrières ! »
J’avoue que sur le coup, j’ai fait passé Olympe devant sans arrière pensée, mais à la réflexion… On repassera en matière de galanterie de laisser passer une fille devant dans une maison hantée ! Enfin, comme dit, au moins, je suis là pour couvrir ses arrières ! Et puis, est-ce que Redfoo est vraiment une femme comme les autres ?

Après l'avoir relâché je lui lance un regard des plus haineux. « Aaaah!Parce que tu crois que j'ai eu le temps de penser à fuir. Je l'ai vu et il était déjà devant moi. Franchement tu aurais pu me prévenir, sale traître ! Sache que ma mémoire va s'en souvenir toute sa vie ». Je fronce des sourcils et croise les bras, faisant mine d'être profondément déçue et énervée par son comportement mais pour tout dire, même si sur le moment j'ai été surprise de tomber dans un tel piège, j'en rigole maintenant. Je lui tire la langue et regarde mon ventre assez rempli comme ça, « mais je ne t'ai pas dit maintenant, mais après, vers la fin si tu veux, le temps qu'on digère tout ça. M'enfin chez moi il y a toujours de la place pour un dessert . . . petite nature ». Puisque Monsieur ose me traiter de grosse, indirectement, moi je lui fais comprendre qu'il n'est qu'un petit joueur. Qu'il n'ose plus me critiquer. De toute manière je connais mon corps, j'ai beau mangé des tonnes de nourriture, il élimine très vite . Je crois que j'ai un métabolisme avantageux. Je ne dis pas que je dois rester à chaque fois sans faire de spot, j'en fais de temps en temps, mais j'ai la chance d'avoir un fonctionnement qui me permet d'ingurgiter de grande quantité et de perdre facilement. « Méfie toi, je risque de balancer ma glace sur ton visage si tu continues comme ça ». Nous nous allons ensuite jusqu'à la maison hantée qui n'en est pas réellement un mais il me semble que c'est la seule du parc. Les coréens, de manière générale, doivent être assez peureux. Il faut dire qu'ils ne font pas Halloween eux. Ce qui est dommage. Lors de mes nombreux déménagements, j'ai eu l'occasion d'en faire et je pense que c'est à cause de ça que j'ai un certain attrait pour les films d'horreurs. « Tu vas arrêter de te vanter oui ! Mais je dois avouer que vos décorations étaient grandioses », je ne peux le cacher. J'avais même été surprise par la décoration, ne m'attendant pas à un tel succès. Je le regarde quelques secondes, clignant plusieurs fois des yeux ne comprenant pas pourquoi il évoque soudainement Tamaki. « Hein ? Quoi ? ». Je ne préfère pas répondre à la question et fais mine de passer à autre chose en entrant dans l’attraction. « Oué, avoue que tu me fais passer devant juste pour prévoir les chocs, s'il y en a ». Ah cet homme, un véritable peureux. Dans ce type de maison ce n'est pas les arrières qu'il faut protéger mais les devants. Avançant tranquillement, je me retourne brusquement et pousse un cri d'effroi pour tenter de faire peur Yong Sun mais je crois que j'ai plus fait peur le petit groupe derrière lui que lui. Nous nous installons alors sur un siège en attendant que la vidéo débute.

Au début c'est assez calme et franchement pas flippant, puis au fur et à mesure, quelques sensations arrivent, quelques bruits étranges parviennent jusqu'à mes oreilles, des choses passent sur mon visage et mes pieds, et même s'il m'arrive parfois de sursauter juste par surprise, je finis par en rire. Les personnes près de moi me regardent même étrangement comme si je leur cache leur côté horreur du moment. Ce n'est pas de ma faute si j'ai connu pire quand même. J'essaie parfois aussi de faire peur à Yong Sun, ne poussant des cris mais je ne sais pas si ça fait réellement de l'effet. Après 5 longues minutes, l'attraction prend fin, me permettant de respirer enfin. « Ben . . . ce n'était pas si cool que ça » dis-je avec une petite moue. Je n'avais jamais eu l'occasion de faire une telle attraction et j'avoue avoir quelques regrets mais au moins je sais ce que ça donne. « T'as autre chose à proposer ou pas ? ». Il y a tellement d'attractions, tellement d'endroits à faire que je ne sais plus vers où aller.

Qu’elle est mignonne à faire celle qui ne comprend pas quand je parle de notre cher Tamaki ! Ah ce crétin – que j’aime bien, mais qui parfois agit comme un crétin – qui est pas foutu de voir plus loin que ce son nez… Certes, il est long, mais quand même ! Bref, j’ai lancé juste une petite pique comme ça, je ne vais pas en rajouter une couche non plus. Ou plus tard peut-être parce que ça sera trop tentant, c’est tout. Nous nous engageons donc dans le couloir de l’attraction. Prévoir les chocs ? Je pense que c’est une invitation à la répartie, non ?
« J’avoue ! reconnais-je en levant les mains pour témoigner de ma sincérité. Mais que veux-tu, je suis pas aussi bien équipé en pare-choc ! »
Celle-là, elle était trop facile pour être éviter ! Et finalement, heureusement qu’on savait faire preuve d’un peu d’humour car je crois que si nous n’avions pas ri – afin pour ma part, je me suis bien amusé – a essayé de s’effrayer l’un l’autre, ayant surtout pour conséquence de faire sursauter les autres personnes autour de nous. Il y a même un gamin qui s’est mis à pleurer : merci Redfoo ! Là encore, je me suis pas gêné pour feindre de la blâmer comme si elle était responsable, alors que de nous deux… nous étions sans doute aussi coupable l’un que l’autre. Sinon, l’attraction en elle-même… Bof, moyen… Depuis que j’en avais entendu parler au dortoir à l’époque de la préparation de la soirée d’Halloween, je trépignais de curiosité de découvrir un Halloween singapouriens ! Le mixte de la culture anglophone et asiatique, la moitié d’une île toute entière était   transformée cité de l’épouvante ! Ça, ça devait être dément ! Et tout de suite, on comprenait mieux la folle décoration de notre dortoir pour l’occasion.

Sortis de l’attraction, quelque peu déçu tous les deux, je fais part de ma pensée à ma partenaire :
« Si un jour, j’économise suffisamment pour prendre un billet pour Singapour, tu m’accompagneras parcourir l’île de l’épouvante à Halloween ? Parait que c’est vraiment flippant, qu’on se croirait immergé  dans un film d’horreur ! »
Ah nous deux, ça pourrait être carrément drôle aussi ! Et avec la Dream Team ça serait l’éclate aussi, cependant… déjà que nous on risque de faire un séjour en cellules, mais alors Calvin, il va finir condamné à mort par pendaison s’il va là-bas ! Mais pour l’heure, nous sommes encore au parc d’attractions. Que pourrions-nous donc faire ? Il y a tellement de possibilité que je ne sais plus guère que choisir. En pleine réflexion, mon regard balaye les alentours comme à la recherche d’une idée de génie. Mes yeux passent sur une affiche, sans s’y arrêter. Un instant ! Ils reviennent dessus : les horaires de la grande parade ! Là voilà mon idée ! Je me tourne vers Redfoo :
« Tu as dit que tu as toujours rêvé de te sentir dans la peau d’une princesse ? Alors, pour se faire pardonner ton Skyblu va faire de ton rêve une réalité ! Suis-moi ! »
Nous allions nous infiltrer dans la parade en usurpant les costumes de ceux qui auraient dû les porter ! Mission impossible ? Impossible n’est Redfoo & Skyblu ! Ou du moins, nous allions essayer…

Première étape : franchir les grandes palissades pour pénétrer dans les arrières coulisses du parc ! Pour se faire, nous devons notamment jouer de discrétion et donc pour commencer… nous séparer de nos costumes de préférence. Bien que déchirante, cette séparation allait aussi se montrer utile, car j’avais une petite idée de comment parvenir à nos fins. J’emmène Olympe dans la première boutique de souvenirs que je trouve et achète un sac à dos Mickey. Nous filons ensuite dans un endroit plutôt discret afin d’ôter les éléments les plus excentriques de notre accoutrement que nous mettons dans le sac. Ok, la technique est moche mais tous les moyens sont bons pour arriver à nos fins !  La diversion du sac abandonné ! Eheh, laissé à l’abandon non loin de l’une des grandes portes d’accès aux coulisses du parc, le sac de manque pas d’attirer la vigilance des agents de sécurité ! La petite porte incrustée dans la grande s’ouvre, la sécurité passe et la laisse entrouverte dans leur dos.  Planqué non loin de là à l’affut avec Olympe, c’est notre chance ! À pas de loups, nous filons en direction de la porte.

Réussite : Nous parvenons à nous glisser dans l’entrebâillement sans être repéré et nous voilà dans les arrières secrets du parc.
Échec : Nous sommes repérés au moment de franchir la porte et nous devons nous enfuir (d’un côté ou de l’autre)