Il s’était fait arracher du sol par ces foutus requins. C’était un outrage, de se retrouver dans une telle situation, vraiment, calé sous l’aileron d’un fichu animal aquatique. Il ne savait même pas comment ils faisaient pour courir, ces imbéciles, avec leurs nageoires pas du tout pratiques, ni pour qui ils les avaient pris pour ne serait-ce que les attraper et les emmener loin de l’endroit où ils voulaient aller au départ. Monsieur le Renard se sentait de plus en plus coléreux, et, s’il n’avait pas été couvert de fourrure, il était sûr qu’il aurait été entièrement rouge. Et ça avait duré longtemps, en plus ! Des minutes entières, des longues minutes, coincé sous l’aileron dégoulinant d’un requin à la peau presque gluante (comme s’il n’avait pas été suffisamment en contact avec des choses gluantes durant tout le voyage). Il se sentait mal. Et si durant tout le voyage en barque il n’avait pas été malade, il sentait qu’à cet instant il avait le mal de mer. Sa vision se troubla un peu sur les côtés, et il essaya de fixer un point à l’horizon dans l’espoir que cela calmerait ses hauts le cœur. Il vit de la fumée s’élever dans les airs. « et si ça fonctionne pas ? » demanda-t-il, paniqué, même si en vérité, il n’avait pas bien compris pourquoi d’un seul coup ils étaient censés les utiliser, mais l’acceptait, si cela lui permettait de quitter ces animaux sauvages. Il acquiesça, et lorsque les requins commencèrent à s’atteler à la tâche, les deux renards se mirent à créer une énorme rafale, qui emporta pratiquement tout sur son passage, quelques morceaux de bois, le feu éteint, quelques installations utiles à la cuisine, et aussi quelques-unes des bêtes marines, dont une qui avait été occupée sur le trône, vu sa surprise et ce qui s’en échappa. Se Yun ferma les yeux face à tel spectacle, et lorsqu’il les rouvrit, il ne put que constater que ce qu’il croyait avoir été une simple rafale s’était transformée en une tornade qui revenait vers eux, emportant quelques objets et être vivant sur son passage. Il regarda Hera, paniqué. « ça a peut-être trop bien marché » hurla-t-il pour couvrir le bruit du vent. Et, à peine eut-il finit de prononcer ses derniers mots, il vit une demi-douzaine de requin s’approcher d’eux avec un air menaçant. Il déglutit si fortement qu’il se demanda si tout le monde ne l’avait pas entendu. « cours ! » hurla-t-il avant de s’élancer sans même un regard derrière lui, il soufflait comme un bœuf, paniqué à la fois par la tornade qui continuait de dévaster le campement, mais aussi par ceux qui les poursuivaient. Puis il se mit à réfléchir un peu, pendant que l’air entrait enfin dans ses poumons. Continuant à pleine vitesse, il tourna légèrement la gueule pour que l’autre gumiho puisse l’entendre. « si on a créé la rafale, on devrait pouvoir la contrôler non ? » la questionna-t-il, se demandant s’il n’avancerait pas considérablement plus vite avec l’aide de celle-ci… mais c’était peut-être un peu trop risqué. « on peut se téléporter tu crois ? » il continuait avec ses questions « j’y connais rien wesh en pouvoirs magiques, on peut faire ces choses-là nous ?? parce que si oui, on pourrait cash rejoindre les autres ? » il fronça ses sourcils « ou on la fait à la sangoku, et on fait appel aux pouvoirs de tous les gumihos pour nous aider à les retrouver ? » il essayait de trouver diverses solutions qui les feraient s’en sortir plus vite, de façon plus efficace. Puis, lorsqu’il tourna la tête pour vérifier où en était leurs ennemis, il réalisa que plus personne ne les poursuivait plus, et s’arrêta, regardant tout autour de lui pour essayer de deviner où ils se trouvaient. « ça serait plutôt pratique de les géolocaliser, parce que je sais pas où on est… »

« Non tu crois ? » n’avait-elle pu s’empêcher de rétorquer aussi sèchement que spontanément à son comparse quand celui-ci eut la perspicacité de déduire que potentiellement leur plan avait été un peu trop performant.
Vraisemblablement, les deux gumiho avaient besoin d’un petit temps d’adaptation pour rétablir la maitrise de leur pouvoir à la puissance les ayant quelque peu dépassé sur ce coup-là. Fallait dire qu’ils avaient tellement pris le pli de devoir faire avec moindre voire néant pouvoir afin de sauver leur peau depuis que ce satané Empereur de Jade les avait expédié dans cet univers si décalé et dénué autant de logique que d’entendement au point que même le pays des merveilles d’Alice pourrait désormais leur paraitre réaliste. Alors forcément, sur ce coup-là, dans la hâte et la nécessité, semblerait que les deux renards aient un peu forcé sur la dose question ravale de vent. Ils voulaient juste éteindre le feu qui s’embrasaient dans la ligne de mire, pas dévaster l’ensemble du festival – ou ils ne savaient trop quoi – des requins. Cependant, à en juger par les airs menaçants de ces derniers fonçant droit sur eux, toute tentative de discussion et de justification s’avérait indéniablement vaine ! Alors, pour la énième fois dans cette mésaventure, ils durent s’enfuir. Bon sang, cela n’en finirait donc jamais ? Et si elle s’y refusait finalement, comme avec l’oiseau qu’elle avait abattu d’un coup de crocs ? Bien sûr, une morsure ne suffirait pas avec les requins, cependant, ne disposaient-ils pas de leurs neuf queues désormais ? Le problème était qu’en plus de devoir affronter les imposants mammifères marins en supériorité numérique, le vent violent risquait fort de se retourner contre eux.
« Tais-toi donc avec tes questions, tu m’empêches de réfléchir ! » 
Un claquement de mâchoires dans le vide pour appuyer son agacement tandis que les griffes effleuraient le sol dans leur nouvelle course folle, qui prit finalement fin. Ils se retournèrent : plus personne, ni vent ni requin. Seul le désert visqueux s’étendait tout autour d’eux. En effet, ils n’avaient absolument aucune idée de où ils se trouvaient. La solution résidait assurément dans l’usage de leurs pouvoirs. Hera ferma les yeux.
« Concentrons-nous, nous avons le temps cette fois. »
Elle fit le vide pour ensuite orienter sa pensée, tout d’abord vers ses comparses.
« Essayons de sentir la présence des gumiho, puis utilisons à nouveau nos queues pour créer un courant d’air, mais contrôlable cette fois. »
Elle dressa ses neuf queues majestueuses, celles-ci s’agitant suavement. Une aura énergétique commença à émaner de tout son corps. Le vent revint se glisser entre les poils de leur soyeuse fourrure. Calme et vigoureux à la fois, s’immisçant jusque sous leurs coussinets, rompant le contact avec le sol afin de porter les renards :
« Si nous restons bien concentrés, le vent devrait nous porter jusqu’aux autres ! »


Réussite : surfant sur le vent, la rafale les transporte jusque sur le toit du plus haut-gratte ciel de la cité des enfers, tour où sont très certainement enfermés les gumiho.

Échec : La rafale n’a pas mis son GPS à jour depuis des lustres, les voilà dans les ruines de l’ancienne cité des enfers.

Elle n'était pas gêné de lui parler sur ce ton ! Non mais pour qui elle se prenait avec son effronterie comme ça, à lui dire de se taire alors que c'était elle qui était sensé fermer sa gueule. Ce n'était qu'une femme, et il avait beau lui faire sentir qu'elle lui était en tout point inférieure, elle ne semblait pas l'entendre et n'en faire qu'à sa tête. Oh. Il aurait aimé la mordre pour la remettre à sa place, mais il était sûr que s'il faisait ça, il retrouvait l'autre con de jade qui lui ferait la morale parce qu'ils n'auraient pas eu un esprit d'équipe pour sauver le reste des gumihos. Il soupira, agacé, et roula ses yeux, et rejoignit la femelle pour se concentrer. Il avait l'impression d'être un de ces cons qui méditent, là, en faisant des hm chelou assis en tailleur comme s'ils ne savaient pas que s'asseoir comme ça, ça donnait des fourmis dans les jambes. Il les avait toujours trouvé arrogant, à faire genre ils étaient à l'aise dans la position... Mais là n'était pas le sujet. Comme elle, il dressa ses queues (pas toutes, seulement les neufs renardesques), et, concentré (il essayait vraiment), il commença à créer du vent et oh, que c'était agréable comme petite brise comme ça, derrière les oreilles. Il se mit à penser que cela devait être agréable d'être un chat, couché confortablement sur les genoux de quelqu'un pendant qu'on lui gratouille derrière les oreilles et oh. SEYUN, CONCENTRE TOi. Il se remit à se concentrer, pensant très fort à ses copains gumihos (mais... est-ce qu'il en aimait au moins quelques uns dedans ? oui, oui, seyun rappelle toi, parfois tu as des amis) et... il se sentit se déplacer. Oh! Ca devait marcher, c'était sûrement ça, ça marchait ! Heureux de ne plus se sentir déplacé (parce qu'il comprenait les mecs dans Harry potter d'un seul coup) il ouvrit les yeux et... « JE NE PENSE PAS QUE LES GUMIS SOIENT ICI » hurla-t-il en tournant sur lui-même pour observer le décor tout autour d'eux. C'était des ruines. Des foutues ruines, moches d'ailleurs, et tristes, et il ne doutait pas que des monstres y rodaient. « c'est ta faute encore ça ! » il déclara, d'un ton mordant, alors qu'au fond, il savait très bien qu'il n'avait pas été des plus concentré. Il se demanda s'ils s'étaient éloignés de leur destination, ou bien s'ils avaient quand même réussis à s'approcher un peu de leur but quand un mendiant arriva derrière eux, les surprenant. C'était un requin tout dégarni, avec une ou deux rangés de dents manquantes... Il ne sembla pas agressif, Se Yun décida de l'écouter. « maître renard, auriez vous un fromage ?  » Oh le bougre lui demandait à manger ? S'il avait quoique ce soit à se mettre sur la dent, il l'aurait fait bien avant de lui donner. il lui tint à peu près ce langage, poliment « non... je suis désolé monsieur, je n'ai rien à manger » Il se mit à réfléchir quelques instants... et se mit à se gratter à l'aide de ses dents. « mais par contre, j'ai des puces, si vous voulez les manger » Le requin dégarni sembla hésiter quelques instants, avant d'accepter la proposition, s'approchant du renard qui s'assit, se laissant dépouiller par des ailerons pas très pratiques. « maintenant que je vous ai fais cette faveur, pourriez vous nous dire où pourraient se cacher des renards ennemis ? pas nous j'entend, hein, parce que je sais où on est... pas vraiment mais... pourriez vous répondre à ma question, s'il vous plait ? » Il divaguait. Peut-être était-ce l'air des enfers qui le rendait fou, et lui embrouillait l'esprit. « si je devais cacher des ennemis, ce que je ne fais pas » commença le mendiant qui se régalait. « je ne les mettrais sûrement pas dans la tour la plus haute, non, non, c'est bien trop visible, et surtout logique ! je les mettrais dans une petite maison cachée au cœur d'une cité éloignée » Puis il se mit à rire, d'un rire un peu malicieux en arrachant quelques poils de Maître Renard. D'un coup, ce type là sembla bien louche aux yeux de Se Yun.

S’eut sans doute été trop beau qu’après tant de péripéties, les deux renards parviennent enfin à toucher au but. Non, évidemment, cela ne pouvait pas être aussi simple ! Alors forcément, ils avaient atterri à perpet’ (ou pas, ils n’en avaient pas la moindre idée), en plein coeur d’une cité en ruine et déserte. Déserte ? Pas tant que ça car, tandis qu’elle se retenait d’éventrer Se Yun qui l’accusait d’être responsable de ce nouvel échec mourant d’envie de lui extraire les tripes pour en faire des guirlandes histoire d’égayer un peu les lieux, un requin aussi poisseux que la matière recouvrant le sol apparut devant eux. Un fromage ? De sa truffe, elle huma l’air en direction de Seyun. Il était vrai qu’il sentait relativement mauvais au point de s’y méprendre. Cependant, rien ne saurait égaler l’odeur nauséabonde qui émanait du mendiant. Puisque la communication semblait bien se faire entre ces deux-là, Hera jugea bien avisée de s’éloigner un peu, d’échapper à cette pestilence. Elle s’en alla donc, à une certaine distance, lui permettant néanmoins d’entendre leurs échanges. De ses fines pattes de renards, elle bondit sur un promontoire où elle put s’asseoir sans que sa belle fourrure ne soit souillée par la terre visqueuse. Les oreilles dressées dans la direction du requin qui cherchait les puces sur le renard, une patte sur la truffe, Hera retroussa les babines dans un rictus de dégoût avant de détourner le regard de cette scène abjecte. Ses yeux balayèrent les alentours, tandis qu’une oreille attentive se tournait encore vers les deux autres. Qu’est-ce qu’il racontait ce vieux croûton ? Son esprit tiqua alors légèrement. À l’instar du vieillard sur le ponton avant qu’ils n’aient traversé le Styx, cet ermite ne serait-il pas encore un guide ? Ou cherchait-il au contraire à les piéger ? Difficile à dire. L’atmosphère des enfers embrouillait quelque peu la perspicacité de leur instinct de renard à neuf queues. Soudain, ses iris captèrent la silhouette d’une bâtisse au loin. La maisonnette était en piteux état mais elle demeurait cependant le seul batiment ayant conserver à peu près son intégralité. Quatre murs et un toit, des attributs que l’ensemble des ruines lui jalousaient, toute amputée d’une partie plus ou moins importante de leur structure.
« Il y a une maison là-bas ! » interpela-t-elle son satané partenaire en pointant la direction de la patte avant. 
Hera descendit de son perchoir et attendit que Seyun la rattrape, laissant ce requin suspect derrière eux. Ou plutôt… Un regard en arrière : il avait disparu ! Marchant vers la fameuse maison, les hésitations tourbillonnaient dans l’esprit de la renarde.
« Ça ressemble quand même assez fortement à un piège, non ? »
Elle s’adressait à son partenaire, mais au fond, elle n’avait pas plus d’intérêt que de confiance en son jugement.
« En même temps, nous n’avons pas trop de choix que de vérifier, si nous nous barrons maintenant et qu’ils ne sont pas dans la tour infernale, on ne serait pas plus avancer… »
Plus ils approchaient, et plus les bruyants émanants de la baraque laissaient bien à penser qu’assurément, elle n’était pas vide. Mais qu'y trouveront-ils à l’intérieur ?

Réussite : Les gumiho sont là et se font une bouffe oklm
Échec : Un gang de requins pirates en plein combat de… Mais ce sont deux gumiho dans l’arène !!!

On dit souvent que ce sont les renards les trucs vils et vicieux, mais ce requin ne semblaient pas mieux. Se Yun le regarda d'un oeil sceptique, se demandant s'il devait vraiment lui faire confiance où s'il devait fuir avec l'autre renarde le plus vite possible. Il la fixa au loin, ne pouvant empêcher une moue de dégoût de se former sur sa gueule alors qu'il constatait sa laideur. Et d'un coup, ils furent interrompus par une exclamation de la gumiho. Il se redressa, secouant sa fourrure pour essayer de laisser échapper quelques puces supplémentaires, et se retourna pour fixer la gueule dégarnie de son nouveau copain requin. « merci de m'avoir dépucelé » lui dit-il avec un sourire plein de dent, ajoutant un petit clin d’œil qui était bien plus pour le renard lui-même que pour l'autre créature, fier de son petit jeu de mot, avant de s'éloigner d'un pas léger, mais particulièrement pressé. Il leva la truffe pour essayer de mieux voir la dite maison. « qu'est ce qui ne ressemble pas à un piège ici » il laissa échapper dans un souffle. « et puis, de toute façon, on a failli mourir tellement de fois que je peux plus les compter, on est plus à ça près » il continua tout en s'avançant vers la demeure qui semblait bien plus grande à chaque fois qu'il faisait un pas de plus. (il se disait que c'était logique, qu'elle s'agrandisse au fur et à mesure qu'ils s'approchaient, c'était genre, un peu une loi, tout ça, la perspective, et tout, mais... elle s'agrandissait bien plus vite qu'il ne s'approchait, et c'était un peu bizarre... il marqua une pause... qu'est ce qui n'était pas bizarre après tout ?) Il haussa ses petites épaules, et trottina plus vite, arrivant enfin vers cette porte d'entrée. Toquer, ou ne pas toquer... Ils ne savaient pas ce qu'il y avait à l'intérieur, c'était inquiétant. Devant l'impressionnante porte, il marqua une nouvelle pause, se tournant vers sa compagne. « ... » dit-il, avec beaucoup de flegme. « ... » ajouta-t-il une nouvelle fois, la gueule grande ouverte. « on défonce la porte » Il n'attendit même pas la réponse de la jeune renarde avant de reculer de quelques pas, et de s'élancer de toute ses forces dans l'espoir de voir la porte céder sous sa puissance. Malheureusement, par un hasard des temps, des choses, des coïncidences, la porte s'ouvrit avant même qu'il n'y ait d'impact, et il entra dans un rouler-bouler violent, se relevant un peu sonné au milieu d'une salle où... « aah ! vous êtes enfin là ! on vous attendait ! » s'exclama une voix qu'il connaissait. Il secoua la tête, et se mit enfin à observer tout ce qui se trouvait autour de lui. des... les... comment dire... LES GUMIHOS ! Heureux d'avoir réussi sa mission, il se mit à sautiller un peu partout, ne pouvant contenir son excitation ! Il allait leur parler, leur dire qu'il était heureux de les retrouver en vie, leur demander s'ils allaient bien, s'ils ne s'étaient pas fait blessé, retrouvés piégés dans les enfers, quand il remarqua qu'aucun d'entre eux n'avait l'air bien traumatisé. « vous êtes en train de bouffer ? » il demanda, incrédule, quelqu'un derrière lui répondit juste. « bah ouais » comme si c'était la chose la plus naturelle et logique. « mais vous êtes tous des cons » il lâcha, d'une voix particulièrement monotone. « on a passé une semi-éternité à vous chercher alors que vous étiez juste posé, tranquilles ? » Il leur fit les gros yeux, et resta quelques secondes immobiles. « oh allez chier, moi je me casse, j'vous laisse là » il s'exclama finalement, se retournant avec grâce, lorsqu'il entendit un "pop" qu'il avait finit par bien connaître. « oh non pas lui » il se retourna pour voir l'empereur.

N’était-ce pas un comble ? Il en allait sans nul doute que si ! La renarde dût en battre plusieurs fois des paupières pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas… enfin, présentement, genre un rêve dans un autre rêve parce que clairement tout ceci ne pouvait être réel, et si elle n’était pas au pays des songes mais bel et bien « réveillée », sans qu’elle s’en souvienne, elle avait dû consommer de l’omelette aux champignons ou un gâteau au chocolat pas très catholique (remarquez, qui a déjà demandeé son confession de foi à un gâteau ? Là encore, on perdait le début du commencement de la fin du bon sens dans un monde sans dessus dessous, à l’instar de cette phrase pour l’illustrer et dont aura sans doute oublié le point de départ lorsqu’en arrivera à la finalité, à moins que celle-ci n’était pour but de renouveler un cycle, noyant ainsi encore bien davantage les conceptions de début et de fin) Donc pour en revenir non pas aux moutons mais aux renards qui risquaient fort de ne rien avoir à envier au sort de l’herbivore après que son chemin est croisé le prédateur des montagnes, ils étaient tranquillement, joyeusement en train de festoyer comme si de rien n’était. Comme si tout allait bien ! Alors forcément, leur présidente – qui en fait en se considérer momentanément comme telle se projetait déjà dans l’avenir, accumulant un élément prophétique à ce songe porteur de bien des présages insoupçonnés – vit rouge – sans pourtant autant vouloir devenir Pyo et son passage à WonderPyoland ou un tout autre nom dont elle n’a pas pris la peine de se souvenir parce qu’elle s’en foutait royalement (sans jeu  mot de vis-à-vis de cette reine hystérique) et s’égosilla soudainement :
« NON MAIS VOUS VOUS FOUTEZ DE LA GUEULE DE QUI ? »
Un calme soudain s’en suivit. Sa voix avait claqué telle la foudre que même l’empereur de Jade apparu entre temps dans son dos garda bêtement la bouche ouverte hésitant à manifester sa présence, jusqu’à ce qu’une mouche elle aussi apeurée crut bon de se réfugier dans sa cavité buccale s’immisçant dans les profondeurs de sa gorge. Ce qui le fit immanquablement tousser avant de se résigner à avaler. Sa présence désormais trahit, la gumiho s’était aussi tôt retournée vers lui, le dardant du regard et lui passant à son tour un savon (plus que mériter, bon sang !) :
« OH TOI, L’EMPEREUR DE MES DEUX, NOUS EMMERDE PAS DAVANTAGE, SINON, TU VAS RESTER CROUPIR ICI AVEC EUX ! »
Sur le coup, l’empereur rentra instinctivement la tête dans les épaules, il jeta un regard penaud en direction de Seyun, comme s’il cherchait du soutien de la part de celui-ci. Puis, il tenta de recouvrir un peu de prestance, se redressant et raclant légèrement la gorge précédemment violée par une mouche :
« Vous avez… malgré tout… mener à bien votre quête. »
Ouais parce que bon, il comprenait qu’il n’arriverait pas à obtenir mieux de ces deux-là, et qu’il commençait à cruellement manquer d’idées de péripéties à leur infliger. Alors, avant de finir en plat sur la table du buffet, il ouvrit un portail :
« Prenez ce portail et dans quelques instants, vous vous réveillerez sous votre forme humaine. Tout sera redevenu comme avant… »
L’Empereur de Jade leur désigna la sortie, ajoutant une précision que les renards ne devraient peut-être pas négliger :
« Néanmoins, tâchez de ne pas oublier les enseignements de ce songe. Qui sait ce qu’il pourrait se produire à l’avenir ? »
Sauf que Hera en avait sa claque de ses conneries et qu’elle en avait déjà bien assez entendu de ce guignol.
« Ouais, c’est ça, allez moi je me tire de là ! »
Sans plus attendre, elle s’engouffra dans le portail magique menant à la sortie : le réveil !