Il aurait dû se douter que ça ne serait pas aussi facile, que tout cela était un piège, que les chemins n’indiquaient pas la vérité, mais même s’il n’aimait pas l’avouer, parfois, il était naïf. Parfois il ne réfléchissait pas, parfois il aimait croire que les choses et les personnes étaient honnêtes, parfois il aimait croire que tout pouvait être simple alors qu’il vivait dans un monde où les choses étaient bien trop compliquées. Il était déçu, c’est vrai. Il aurait aimé, il ne savait pas pourquoi, que pour une fois les choses se déroulent comme elles s’annonçaient. Il s’était engagé dans le chemin avec beaucoup de confiance, fier de son choix, sûr de son choix. Il faisait de grands pas, regardait tout autour de lui avec un sourire sur les lèvres, mais son bonheur n’avait pas duré, comme toujours. Bientôt il y eu un grondement, puis une ombre, puis une pierre, et enfin ils durent courir. Il s’était empressé de le faire quand il avait entendu la jeune femme hurler, il se demanda même si ses pattes n’avaient pas bougé d’elles-mêmes lorsqu’il avait aperçu la pierre rouler. Est-ce qu’ils allaient réussir à l’éviter ? La question tournait en boucle dans sa tête sans qu’il n’en trouve la réponse. Est-ce qu’ils survivraient ? Cette autre la suivait de près, à chaque fois. Pourtant il se vidait la tête, il faisait courir ses pattes bien trop courtes tellement vite qu’il se demandait s’il touchait encore le sol. Il courait à en perdre haleine, mais enfin il vit le bout de tunnel. Il accéléra encore, se sentant presque voler, et enfin il l’atteignit, en compagnie de l’autre renarde. Il s’écarta, se collant contre le mur pour laisser rouler la boule sans qu’elle ne l’écrase, et il se laissa souffler. Ils en avaient échappé belle… Ils avaient eu de la chance, encore une fois. Il leva son museau vers le haut, cherchant à retrouver un peu son souffle, avant de se tourner vers la vice-présidente. « je pense, du coup, que ce n’était pas par-là » il déclara, ne sachant pas quoi rajouter. Devait-il s’en vouloir d’avoir cru, pour une fois, que les choses pouvaient-être bien indiquées ? Qu’il pouvait faire confiance au monde qui l’entourait ? Il regarda à nouveau les différents chemins qui se présentaient devant eux, ne sachant finalement plus lequel prendre. Si ça se trouvait, aucun n’était le bon, et ils étaient coincés dans une boucle sans fin où ils retourneraient toujours au point de départ. Mais, au final, il n’y en avait que trois, et, à moins que la solution ne change à chaque fois qu’ils empruntent un des tunnels, ils avaient encore une chance sur deux de tomber sur le bon chemin. « On va prendre celui qui dit ‘’ne m’empruntez pas’’ », même si, dans sa tête, il tournait toujours l’idée que cela pouvait être celui qui disait ‘’prenez-moi’’… Mais ils n’avaient plus de temps à perdre, et, si cela devait se finir en cet instant, tant pis. Il s’avança presque solennellement vers l’entrée, et y pénétra.

Pourquoi était-ce lui au fait qui décidait de quel chemin emprunter ? Avaient-ils tous deux des envies sado-masochistes en mettant toute la malchance possible de leur côté ? C’est vrai qu’il n’y avait rien de plus judicieux que de se fier à l’instinct d’un raté ! Bon certes, l’instinct de la femelle pouvait être quelque peu considéré comme détraquée étant donné la propension de celle-ci à foncer tête baissée vers le danger et surtout, à refuser obstinément toute opposition de repli même si son intégrité physique semble manifestement en péril. Néanmoins, pour le moment, c’était Seyun qui prenait les décisions, et c’était lui qui les conduisait d’un traquenard à l’autre ! Car non, le second chemin emprunté ne fut toujours pas le bon. D’ailleurs, après un temps à s’enfoncer dans le couloir obscure, ils aperçurent au loin des lumières clignotantes. En se rapprochant, la forme d’un nouveau panneau lumineux se dessina sur lequel était inscrit : « Vous êtes con ou quoi ? ». Le sens de la flèche leur indiquait la direction vers un second panneau : « je vous avais pourtant bien dit de ne pas m’emprunter »  qui en désignait un troisième : « vous êtes dans la merde maintenant ! »  Les sens aux aguets, la renarde se prépara à déceler le moindre grondement sourd, un cri effroyable peut-être mais… rien ne vint. Devaient-ils continuer d’avancer ou faire demi-tour ? Un regard en direction de son partenaire pour l’interroger silencieusement sur son avis. Oh puis, elle s’en fichait en fait ! Un roulement des yeux et… un constat ! D’où il sortait ce mur qui leur barrait désormais le passage pour revenir sur leur pas ? Plus le choix.
« Avançons prudemment, » indiqua-t-elle à son partenaire de la suivre.
Quelques minutes s’écoulèrent encore et pour la troisième fois, Hera sentit de la poussière leur tomber dessus. Un petit monticule s’abattit sur son museau. D’un geste de la patte, elle l’en chassa avant que sa truffe ne soit titillée jusqu’à éternuement. Puis, dans un doute, ses yeux se levèrent vers le plafond. Les battements de son coeur s’accélèrent instinctivement. Retroussant les babines, le poil hérissé sur le bol, ses iris parcoururent également les murs de terre latéraux.
« Les parois ! » s’exclama-t-elle soudainement !
Murs et plafonds étaient lentement en train de se resserrer sur eux et comme si le fait qu’ils le remarquent avaient hâté le processus, tout s’emballa derechef. Les deux renards durent se livrer à une nouvelle course folle pour leur survie. Bon sang ! Heureusement que leurs pouvoirs de gumiho  leur conférait une vitesse incroyable sinon, ils auraient déjà fini aplati au fin fond des enfers ! Une seconde fois, ils se sortirent in extremis de ce piège mortel pour se retrouver, une troisième fois à la salle des couloirs. La respiration haletante, Hera s’exclama soudainement :
« MAIS PRENDS-MOI, BORDEL ! »
Du bout de deux de ses queues elle pointait la voie encore inexplorée.
« Je ne fais que lire le panneau ! » ajouta-t-elle avec agacement face au regard interloqué de Seyun.
Car en effet, le panneau lui-même quelque peu offusqué d’avoir été le laissé pour compte, perdait manifestement patience ! Cette fois, cela ne pouvait être que le « bon » chemin ! Mais s’ils arrêteraient de tourner un rond pour avancer un peu plus jusqu’à leurs camarades prisonniers, rien ne leur assurait que ce chemin était sans danger. Rien n’était moins sûr même !

Non mais, ce n’était pas possible, genre, c’était vraiment du foutage de gueule, à ce stade-là, pensa Se Yun, énervé au plus au point par la situation. Il tapa de la patte contre le sol, énervé. Il ne comprenait pas ces fichus panneaux qu’il avait envie de détruire, il ne comprenait pas pourquoi ils continuaient de lui mentir ! Les parois s’étaient resserrées sur eux alors qu’ils étaient tranquillement en train de marcher dans le tunnel qui disait qu’il n’était pas le bon chemin… et celui qui disait qu’il était le bon leur avait lui aussi jeté un mauvais tour ! Il ne comprenait plus ce qu’il devait faire, maintenant, et était tout perdu lorsqu’il se retrouva à nouveau face aux trois tunnels. Il avoua que, si cela n’avait tenu qu’à lui, il serait repassé par le chemin qui semblait être le bon, quitte à se faire aplatir par la jolie boule qui roulait et roulait, et qui sûrement n’amassait pas mousse. Il s’assit, réfléchissant à ce qu’il allait bien pouvoir faire, puis sursauta (et manqua de toucher le plafond) lorsqu’il entendit la renarde crier sans prévenir de la prendre. Il la regarda avec des grands yeux, la gueule ouverte par la surprise, et surtout tous les poils hérissés du haut de son crane au bout de ses queues. De… devait-il répondre à cette demande ? C’était que la jeune femme n’était absolument pas son genre, et bien sûr qu’il la prendrait, mais par l’épaule ou par il ne savait pas qu’elle autre partie de son corps pour la jeter au choix dans un broyeur, par la fenêtre, ou sous un camion. Elle se justifia en montrant le dernier tunnel dont le panneau affichait « prenez-moi » avec un sourcil sceptique. « c’est ce qu’on dit ouais… arrête de fantasmer sur moi, ça n’arrivera jamais » dit-il avant de lui tourner dos, remuant allègrement son derrière de renard pour faire valser ses queues, tout en prenant la tête à nouveau de l’expédition. Il s’engagea avec beaucoup d’espoir dans le chemin sombre. Il n’y avait aucune lumière sur les côtés, et plus ils s’enfonçaient, moins ils parvenaient à distinguer quoique ce soit dans la pénombre. Il commença à plisser les yeux, espérant qu’avec ses nouveaux pouvoirs il parviendrait à apercevoir quelque chose, mais rien. Il n’y avait aucun bruit, à part ceux de leurs pas, et de leurs respirations qui se faisaient, il en avait l’impression, de plus en plus fortes. Cela faisait un moment qu’ils avaient emprunté le chemin, et rien ne leur était arrivé. « c’est sûrement le bon chemin, mais je sais pas si on en verra la fin… » murmura-t-il, mais à peine eut-il fini de prononcer les mots qu’un grondement raisonna tout autour d’eux. Il serra ses lèvres, prêt à se taire à tout jamais… Rien n’arriva. Il se remit en marche. Petit à petit, il commença à apercevoir une lumière de plus en plus grande, qui indiquait sûrement le bout du chemin. Enfin. Il accéléra le mouvement, et la lumière auparavant si blanche se tinta d’une nuance d’un vert sombre qu’il se démarquait à peine du noir environnant. Le sol se fit plus humide, et plus froid, de plus en plus de sons cognèrent contre les parois. Ils allaient pénétrer en enfer…

Fantasmer sur le lui ? Hera retroussa une babine avec dégoût avant de sentir un vieux relan lui remonter dans la gorge au point qu’elle en toussa. Jamais un type pareil ne lui susciterait la moindre attraction ! À part celle de lui sauter à la gorge, et si elle y plantait ses crocs ce ne serait pas pour lui faire un suçon mais bien pour lui trancher la jugulaire ! Comme cet oiseau… Oh oui, le tableau en serait presque agréable à regarder. La seule façon en tout cas qu’elle pourrait trouver une once de beauté et d’esthétique en Se Yun : le voir se vider de son sang. Malheureusement, ce n’était pas pour le moment. Tout d’abord, la renarde devrait continuer à prendre son mal en patience afin de terminer cette mission. Ils n’étaient plus si loin du but. Du moins l’espérait-elle car notamment ce couloir dans lequel ils avaient fini par s’enfoncer semblait sans fin. Se Yun ouvrit sa gueule et un grondement lui répondit. La renarde lui manifesta un sifflement menaçant. Il allait encore leur causer des ennuis ! Au bout d’un certain temps néanmoins, les deux gumiho finirent par atteindre l’extrémité sur du tunnel qui débouchait manifestement sur l’entrée des ténèbres.
« À présent, nous devrons être plus vigilants que jamais… » murmura-t-elle discrètement en jetant des regards attentifs de tous les côtés.
Le danger pourrait venir de partout. Le sol se fit presque poisseux sous ses coussinets qu’elle enleva prestement par réflexe avec une grimace de dégoût avant de devoir s’y faire. Une forêt d’arbres morts se dressa peu à peu autour d’eux au fur et à mesure que les deux renards avançaient. Une légère brume nauséabonde emplie lentement l’atmosphère. Qu’importait le décor austère et l’odeur pestilentielle, les deux renards devaient continuer d’avancer. Ce qu’ils firent jusqu’à ce qu’un ponton de bois se dessina devant eux. À leur approche, un large fleuve se révéla lui aussi. Et puis, apparue soudainement à l’entrée du ponton, un vieux requin rabougri :
« Vous êtes les envoyés de l’empereur ? demanda-t-il de sa voix faible et tremblante. Pensez-vous vraiment que vous soyez en mesure de pénétrer au sein des enfers ? Si oui, alors, vous devrez commencer par traverser le Styx, sur l’autre rive vous arriverez en terre sangoinaire… »
Il se tourna pour désigner la barque amarrée au ponton. Sans un regard demandant confirmation à Se Yun, Hera s’avança sur le ponton, elle le laissa juste descendre dans la barque le premier, au cas où celle-ci soit un piège et coule instantanément. Ce qui ne fut pas le cas, alors les deux renards embarquèrent et s’aventurèrent sur le sinistre fleuve dont l’autre rive s’avérait encore invisible par-delà le brouillard…

L’environnement était bien trop vert pour ses yeux, et il les plissa pour s’habituer à la nuance un peu étrange que les lieux avait pris. C’était loin d’être sa couleur préférée. Si à certain elle avait le bonheur de rappeler les forêts verdoyantes ou les jardins luxurieux, pour lui c’était simplement la couleur qui traînait dans son mouchoir quand il se tapait une sale infection. Il avait du mal à distinguer les formes, elles se confondaient toutes, et il se demanda si dans cette masse verte il y avait vraiment un chemin à emprunter. Il se contenta de hocher la tête lorsque la renarde parla, et bien qu’il n’eût pas envie de l’être, il était d’accord avec elle. Il se tenait sur le qui-vive, alerte au moindre bruit ou mouvement autour d’eux, prêt à dégainer ses crocs et à mordre dans la chaire si c’était pour sauver sa peau. Ils s’avancèrent, toujours attentifs, jusqu’à ce qu’ils arrivent près d’une rivière où se tenait un requin qui se mit à leur parler. Bon bah, c’était génial ! ce type ne leur annonçait que du fun à venir ! traverser la grosse rivière, rien que ça ! avec une toute petite barque qui plus est ! il doutait presque qu’elle ne se casse sous son propre poids. Il regarda la barque, il regarda le requin, et se rendit compte qu’il n’avait finalement pas le choix. Il s’avança tout doucement, avec énormément de précautions (plus qu’un homme comme lui ne devrait avoir, se dit-il) et posa une première patte dans la barque avant de s’y installer définitivement, son niveau de stress ne descendant toujours pas, l’empêchant parfois de respirer correctement. Il sentait, et il ne savait pas pourquoi, que cela avait énormément de chance d’être un sacré piège, qu’ils allaient mourir dans les eaux qui se trouvaient sous eux. Il attrapa les rames avec ses queues et se mit à les plonger dans l’eau pour les faire avancer tout doucement, veillant à ne pas faire de mouvements trop brusques qui pourraient les renverser. Il fermait à moitié ses yeux, de peur qu’une merde arrive. Dans l’idiotie de Se Yun, l’homme ne s’apercevait pas de la chance qu’il avait de traverser le Styx et non Léthé, qui lui aurait fait perdre la mémoire… mais les connaissances mythologiques de l’idiot s’arrêtaient au fait de savoir qu’ils avaient des dieux, et beaucoup. La traversée se faisait plus longue encore qu’il ne l’eût imaginé, à moins que ça ne soit sa nervosité, ou bien le silence qui s’était instauré qui rallongeait les minutes. Cependant, quelques coups de pagaies plus tard, la barque se mit à tressauter. Se Yun rouvrit les yeux, s’imaginant tout de suite divers scénarios dans lesquels un monstre sous-marin venu de sous eux venait les emporter vers le fond, mais ce n’était que le bois qui venait de rencontrer l’autre côté de la rive. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres alors qu’il se précipita pour rejoindre la terre ferme… pas si ferme au final. Ses pattes s’enfoncèrent dans une sorte de matière un peu gluante, et surtout dégoûtante, et il se tourna vers sa camarade. « nous sommes en enfer » il chuchota. « où est ce qu’on doit aller pour trouver les gumihos ? » demanda-t-il, même si e n’était pas réellement une question puisqu’il doutait qu’elle le sache. Il regarda droit devant eux, et derrière la vaste immensité désertique qui se trouvait devant eux, il y avait des constructions semblables à des villes, villages et cités. Il se demanda si c’était la route à prendre, mais après, il ne voyait pas vraiment où d’autre aller. Il se rappela à ce moment les paroles du requin. « il faut qu’on se fasse petit… je crois qu’on a des chances d’y laisser notre peau » il se mit à avancer dans le désert, se demandant combien de temps ça allait prendre de rejoindre la ville, et si c’était un bon plan. Il tourna la tête à droite, il y avait de la fumée, ou de la poussière, en tout cas il y avait un nuage impressionnant qui s’élevait dans le ciel, si on pouvait l’appeler comme cela.

Lancé de dé :
Réussite : on atteint la ville.
Echec : il n’y a pas de fumée sans feu, le nuage aperçut s’avère être un gang de requin marathoner, ils emportent les deux renards dans leur course folle.

Que la traversée progresse sans embûche s’avérait presque plus angoissant que rassurant. L’étendue quiète sur laquelle ils voguaient rappelait vaguement les films de piraterie où le calme précède toujours une terrible tempête. Certes, les renards ne naviguaient point en mer mais… Une très légère secousse la fit soudainement tressaillir. Assaut des souvenirs traumatisants que son esprit avait évincés jusqu’à présent, trop concentrée sur la mission, une fulgurante sensation nauséeuse l’envahie. Elle se sentit mal, très mal, luttant silencieuse contre une phobie née du naufrage survenu en août dernier. Sa première expérience avec la joyeuse horde des gumiho avait été une grande réussite… Ses griffes se plantèrent dans le bois de la barque comme pour s’y agripper, fixant un point droit devant dans la brume. Sa seule hâte était d’atteindre enfin la terre ferme ! Pas si ferme que cela lorsqu’une fois sur l’autre rive, elle bondit sans attendre afin de quitter cette foutue embarcation au plus vite  et que ses pattes s’enfoncèrent partiellement dans une texture visqueuse. Qu’importait ! Au moins, ils n’étaient plus au-dessus de l’eau, enfin si ce qui composait le Styx pouvait être qualifié d’eau. Son comparse l’informa qu’ils se trouvaient en enfer. D’ordinaire, la renarde n’aurait pas manqué de rétorquer avec une pique cinglante, mais là, pour sa part, Hera avait plutôt l’impression de s’être extraite de son propre enfer. Légèrement flageolante, la renarde entreprit d’effectuer quelques pas. Comment pouvait-elle avoir la moindre idée de où leurs camarades se trouvaient ? D’un signe de la truffe, elle se contenta de lui faire comprendre de regarder droit devant, sans doute la direction la plus adéquate à suivre puisqu’effectivement, à observer l’horizon, la cime d’habitations semblait se dessiner dans le décors. Au fur et à mesure de leur pas, Hera reprit peu à peu contenance :
« Soyons un peu digne de notre rang de renards à neuf queues ! Après tout, qu’avons-nous à craindre de poissons malgré quelques rangées de dents tranchantes ? »
Eux, ils détenaient les pouvoirs de leurs neuf queues. En espérant que l’étrange atmosphère des enfers ne les amoindrissent pas trop…

Toute puissance ou pas, ce ne fut pas cela qui leur conféra la moindre once de respect de la part de ce nuage de fumée qui les rattrapa à une vitesse folle et qui se révéla être un troupeau de requin marathoner.
« C’est quoi ça encore ? »
Pas le temps de réagir d’avantage que deux requins attrapèrent un renard chacun et les transportèrent sous le bras. Non mais où était le respect ??? Hera ne se souvenait pas avoir été aussi humilié de sa vie ! La pauvre, si seulement elle savait ce qui l’attendait dans l’avenir et la réalité…  Les requins ne soufflèrent pas un mot de toute la course qui dura encore une bonne dizaine de minutes avant d’atteindre la lignée d’arrivée où ils soulevèrent les renards en triomphe ! Pourquoi est-ce que tout ceci ne présageait rien qui vaille ? Pourquoi cette fois-ci l’expression « il n’y a pas de fumée sans feu » prit encore plus de sens lorsqu’ils purent apercevoir ce qui ressemblait vaguement au foyer d’un feu de camp au-dessus duquel faire rôtir du gibier à la broche ? Peut-être parce que vraisemblablement le gibier, s’étaient eux ! ! !
« Je crois que c’est le moment de tester si nos pouvoirs sont encore bien actifs !  gueula-t-elle à son partenaire. Essayons de créer ensemble une rafale de vent pour souffler sur la flamme dès qu’ils essayent d’allumer leur bûcher ! »
Chose que les monstres marins s’apprêtaient à faire. Un regard échangé, un signal et les gumihos tentèrent de mettre leur plan à exécution…

Réussite : la tornade éteint la flamme naissante, le campement dévasté, les renards feraient mieux de s’enfuir car les requins sont colère.
Échec : la tornade décuple la flamme et le feu se propage dans tout le campement d’arrivée. La panique est propice pour permettre aux renards de s’enfuir mais gare à la fureur des requins…