Allaient-ils enfin bientôt voir le bout de toute cette aventure aussi rocambolesque qu’accadabrante ? Il serait peut-être temps après huit pages de conneries qui perdurent depuis deux mois, mais après, qu’en restera-t-il ? Ne ressentiront-ils pas un vide l’un seul l’autre ? Certainement pas. Certainement seront-ils amenés à se revoir bien rapidement. Retrouvailles dans le monde réel et ce… Ah bah oui, sans doute dès qu’ils ouvriront les yeux un beau matin puisqu’ils partagent la même chambre. Quoique, c’était le plus probablement la renarde qui verrait son camarade la première puisque très matinale, quant à lui, à son réveil, sans doute serait-elle déjà partie…

Néanmoins ! Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Nos deux renards n’en étaient pas encore là ! Même s’ils touchaient au but que jamais, la dernière ligne droite pourrait bien se révéler être la plus intense. Libéré les gumiho des enfers pourrait s’avérer périlleux. Ou pas. Nous verrons bien, advienne ce qu’il adviendra. Pour commencer, Se Yun formula son voeu qui lui permit d’acquérir une anatomie normale – pour un renard à cinq queues, mais au moins celles-ci se trouvaient désormais au bon endroit. La lampe revint alors à nouveau à la renarde afin qu’elle formule leur troisième et dernier voeu, celui qui pourrait tout accélérer. Un voeu primordial ! Elle prit une profonde inspiration, prenant bien soin de réfléchir à ses mots. Le souhait était simple, mais justement peut-être qu’un excès de confiance pourrait leur couter très cher :
« Je te souhaite que tous les deux, Se Yun et moi, nous récupérions nos neuf queues et ainsi nos pouvoirs légitime en conséquence comme il se doit d’être pour un gumiho. »
Et son voeu fut exaucé ! Les voilà redevenus deux beaux et puissants renards à neuf queues. À présent, ils devaient unir leur force afin d’ouvrir un portail vers les enfers…

Il ne put contenir son soupir de soulagement lorsqu’il réalisa que son vœu avait effectivement fonctionné. Il avait 5 queues, à l’endroit normal où un renard était censé les avoir, il pouvait enfin marcher, courir, se déplacer tout simplement sans mettre ses jambes dans un position plus qu’inconfortable, se demandant comment il avait fait pour ne pas se chopper mille et une crampes durant toute cette aventure. Il sautilla de joie, sur lui-même, observant ses belles queues renardesques qui lui faisait un poids bien plus agréable dans le bas de son dos. Il était content, il se sentait renard. Il espérait que Hera allait faire le bon vœu, celui qui les sortirait de cette grosse galère, celui qui allait mettre fin à cette aventure, celui qui allait leur permettre de reprendre leur vie. Il se demanda s’il n’aurait pas été plus simple de simplement demandé qu’il n’ait jamais tué Hera, comme ça rien de tout cela ne se serait jamais passé, mais… Il ne savait pas s’il était possible de ressusciter les morts. Et il n’aurait pas tenté le diable. Il ferma les yeux quand elle prononça les mots tant attendus, espérant qu’il fonctionne comme il se devait et… Un nouveau cri de joie s’échappa de sa gueule. Ils avaient leurs neuf queues ! Ils pouvaient enfin aller sauver leurs amis gumihos. Il regarda Hera, peu sûr de la procédure à adopter.

« on fait quoi maintenant ? » il demanda, fronçant ses sourcils. Et, juste après qu’il ait terminé de dire son dernier mot, une figure qu’il reconnaissait bien apparu au coin de son œil. C’était l’empereur. « Ah ! vous avez réussi » dit-il avec un sourire assez satisfait. « vous avez triché, quand même, donc… » il s’arrêta, semblant chercher ses mots, ou hésiter sur le procédé à adopter. « vous savez, ça ne m’était jamais arrivé avant, donc je ne sais pas trop comment ça marche, mais, il me semble que vous allez avoir une pénalité » Une pénalité ? Se Yun prit peur… devraient-ils recommencer depuis le début ? Tout ce qu’ils avaient fait avait été en vain ? il regarda la renarde avec un air paniqué. « donc, en fait, je suis censé vous ouvrir un portail, mais vous allez vous débrouiller » finit-il, avant de disparaître avec un sourire satisfait. Celui-là était vraiment un connard. Se Yun se tourna vers Hera. « on doit unir nos pouvoirs, mais comment ? » Il espérait que ce n’était pas un truc tordu comme devoir coucher ensemble pour libérer leur vrai et pur pouvoir, il n’avait vraiment pas envie de ça. « j’ai une idée ! on a qu’à unir nos queues » dit-il, avant de s’approcher d’elle, et de lier chacune de ses queues avec celle de la femelle, espérant que ça fonctionne bien comme ça.

Quel délicieux bonheur de retrouver enfin leurs neuf queues ! Et surtout, ce divin pouvoir si puissant qu’elle sentait vibrer dans tout son être. Félicité à la seule pensée que chacun poil de sa fourrure pouvait désormais se transformer en une épine empoisonnée si elle le désirait. Bon, peut-être était-ce exagérer… Quoi que, il faut jamais sous-estimer la force de l’esprit, or celui de la gumiho s’avérait bien particulier et solide. Elle ressentait presque un désir de vengeance sur tout cet univers m*rdique qu’ils avaient dû parcourir. Tous ces cons qui leur avait refilé des missions, et le premier d’entre eux : l’Empereur de Jade qui vit son apparition devant eux ! Alors celui-là quand il prononça le mot « pénalité », la renarde le darda du regard comme s’il venait de signer son arrêt de mort. Hors de questions de recommencer ses conneries là ! Il voulait un travail d’équipe entre Se Yun et elle ? Il pourrait bien être servi ! Il y avait bien moyen qu’ils parviennent à se mettre d’accord ! 

Ouais vraisemblablement, la leçon a tiré de cette aventure s’annonçait comme un véritable échec…

Finalement la pénalité consista à le les laisser se débrouiller pour trouver comment ouvrir un portail. Se Yun prit l’affaire en main et… WHAT MAIS QU’EST-CE QU’IL FAIT ?
« NE ME TOUCHE PAS ! » s’indigna-t-elle.
Mais avant qu’elle ne parvienne à extraire ses queues, il avait entrelacé les siennes. Oh disgrâce infâme ! Ne savait-il pas quel geste fort était-t-il en train de commettre pour deux gumihos ? Fusion leurs queues c’était comme… Et évidemment, il se passa rien. Hera se précipita pour se libérer et se roula sur le sol sans relâche en jurant. Même la poussière sera plus purificatrice que ce contact qu’elle venait de subir.

« Je peux vous aider si vous voulez ! » dit une petite voix. 
Le lapin de Pâques !
« Je sais comment vous pouvez ouvrir un portail. Vous devez déployer vos queues et vous faire un bisou esquimau sur la truffe ! »
Hera qui s’était immobilisée après s’être redressée sur ses quatre pattes en tombant le cul par terre – donc assise.
« C’est hors de question ! » refusa-t-elle catégoriquement.

Ca y était ! C’était le retour de l’hystérique. Non mais qu’est-ce qu’elle avait à gueuler comme ça ? Elle ne pouvait pas simplement se tenir tranquille et se laisser faire, comme ça toute la situation était réglée ? Malheureusement, l’idée de Se Yun ne fut pas fructueuse, et aucune porte, aucun signe ne vint à eux. C’était un échec. Il observa, vraiment très sceptique, la renarde perdre la tête. « mais t’es pas bien, toi, encore plus folle que ce que je pensais » Puis il leva les yeux au ciel. Puis, ce fut au lapin de proposer une idée… tout à fait incongrue. Il le regarda avec des grands yeux, et sa mâchoire tomba d’elle-même. Lui aussi, ce foutu lapin, avait perdu la raison. Il regarda l’animal, puis la renarde, puis à nouveau l’animal, avant de lâché un « non » qui raisonna en même temps que le hors de question de la femelle. Heureusement, ils étaient d’accord sur ce point. Il regarda la petite créature. « et puis d’abord, qu’est-ce que t’en sait toi, t’es qu’un lapin de pâques, pas un gumihos, alors qu’est-ce que tu sais sur le pouvoir d’ouvrir des portails » Se Yun fronçait ses sourcils, curieux de savoir ce que le lapin aurait à leur révélé, mais malheureusement ce dernier, à cause de leur refus simultané, c’était vexé. Les pattes croisées, le museau levé en l’air. « pas la peine de me parler » Il lança, avant de s’éloigner de quelques petits bons pour qu’on le laisse tranquille. Ok. Ils étaient coincés, vraiment bien. Parce que non, il n’allait certainement pas faire ça, pas avec Hera, et il était sûr que la renarde ne voudrait pas non plus. Il s’assit alors, un peu boudeur, réalisant qu’ils n’allaient jamais finir cette mission, et qu’il n’allait sûrement jamais sauver leurs potes gumis. Triste réalité. Et d’un coup, il entendit une sorte de « pop », et une ombre apparut sur le sol. C’était à nouveau l’empereur de jade. Il regarda les deux renards avec amusement, puis sortit un « allez, un petit bisou » avec le visage d’un enfant qui attendait une sucrerie. Puis, il attrapa les deux renards pour les rapprocher. « le bisou, le bisous » Il continuait de répéter, forçant parfois sur leur tête pour les rapprocher un peu plus. MAIS NON, SE YUN LUI NE VOULAIT PAS !

Un bisou esquimau ? Museau à museau ? Truffe à truffe ? Avec Seyun ? Et puis quoi encore ! Et V’là que le lapinou sac à conneries boudait maintenant ! Grand bien lui fasse ! S’il n’avait pas mieux à proposer alors autant qu’il se taise effectivement ! Tous trois semblaient vouloir rester campés sur leur position, déterminés et contrariés. Dire qu’une fois de plus, les deux renards étaient d’accords, il ne faudrait tout de même pas que cela devienne une habitude, même si dans la situation actuelle, il fallait mieux. Situation d’ailleurs figée. Assise et le museau remontée avec fierté, la renarde le baissa ensuite pour poser un regard sur ses griffes à l’aide desquelles elle effleurait alors délicatement la surface du sol terreux. Peut-être que sous la menace, le Lapin de Pâques se montrerait plus coopératif et de meilleur conseil ? Cependant, Hera n’eut le temps d’effectuer le moindre mouvement afin de mettre son plan à exécution qu’un « plop » résonna à ses oreilles. Elle se retourna et fit l’empereur de Jade de retour. Une lueur d’espoir ? Non, au contraire, son poil ne tarda pas à s’hérisser sur son dos lorsqu’elle l’entendit clamer au bisou ! Il l’avait fait exprès ? Le Lapin de Pâques avait donc dit vrai ? Ou était-ce encore un canular dont l’empereur de Jade se délectait à la perspective de les admirer échangeant un bisou, en vain ?

De toute façon, ils ne le feraient pas. Jamais ! À pas de loup – et ouais, faut savoir emprunter leur qualité aux cousins parfois –, la renarde s’approcha discrètement, prête à bondir sur l’empereur de Jade pour le chopper ! Après, ils étaient tous deux redevenus des gumiho désormais, la pression, ils pouvaient toujours tenter de l’exercer sur le grand manitou ! Sauf que grâce à ses pouvoirs, ce dernier disparut au dernier moment, pour réapparaître l’instant d’après un peu plus loin.
« Par ici ! » fit-il un petit signe de la main.
Mauvaise, la renarde se rassit avec un air froncé sur son visage de renard.
« Oh allez, ce n’est rien ! Juste un petit bisou… »
Ça l’amusait vraiment bien celui-là ! Mais les renards ne partageaient pas cet humour, et fidèle à elle-même, Hera entendait bien se borner à son refus :
« Non, c’est non ! Y a pas moyen ! Je préfère encore le frottage de queue au bisou avec lui ! »
Un frisson la parcourut au souvenir de ce contact précédent entre eux mais quitte à choisir, elle préférait recommencer.
« Vraiment ? Bien, c’est noté ! »
Ses petits yeux de renards s’entrouvrirent. Qu’attendait-il par là ?
« Je vais vous ouvrir un portail ! »
Surprise et incrédule, elle bondit sur ses pattes à la hâte.
« Mais n’oublie pas jolie renarde qu’un jour ou l’autre, tu devras tenir parole… »
Et l’empereur ouvrit le portail qui débouchait vers les enfers où les gumiho étaient prisonniers…

c’était dingue, ça. Pour qui il se prenait ce con pour les forcer ainsi à se faire un bisou ? Etait-il à l’école primaire, pour les pousser ainsi l’un contre l’autre ? Il ne le ferait certainement pas. Il n’avait pas envie d’être contaminé par une quelconque maladie féminine comme l’hystérie ou il ne savait plus trop quoi au contact d’une folle pareille. Il résistait de toute ses forces, puis, il n’avait pas trop compris ce qu’avait dit ou fait la renarde, mais tout ça s’arrêta. L’empereur s’éloigna. Se Yun le fixa, un peu perplexe. Puis il ouvrit un portail, le fameux portail qui leur permettrait d’aller sauver leurs amis. Cependant, il sentait bien qu’il se passait un truc, entre l’empereur et la renarde, mais il essaya de ne pas chercher trop loin… peut-être ces deux-là étaient-ils amants. Il sauta les quatre pattes en même temps à travers le portail, se retrouvant dans une sorte de faille psychédélique avant de tomber durement sur un sol bien trop chaud qui manqua de brûler ses poils (il était toujours dans l’exagération). Il se remit sur coussinets rapidement, alerte à tout ce qui pouvait se trouver autour d’eux. C’était un endroit sombre, chaud, on y distinguait bien peu à cause de la buée qu’il y avait dans l’air. Les murs de pierre étaient couverts de mousse et d’algues vertes, le sol était glissant. La chaleur était étouffante, humide, il devenait difficile de respirer. Et, à part quelques raisonnements inquiétants, comme si des chauves-souris ne cessaient de voler dans la grotte, il n’entendait rien. Quelques chemins se dispersaient devant eux, trois pour être exact. Un face à eux, un à leur droite, et un à leur gauche. Il se demanda quel chemin ils devaient emprunter, et se tourna vers la renarde. « on prend lequel ? » A peine eut-il vocalisé sa question que quelques panneaux s’affichèrent au-dessus de chaque tunnel. Le premier disait « prenez-moi ! », c’était une invitation alléchante. Le second affichait « je suis le bon chemin », ça semblait être une indication correcte. Et le dernier clamait « ne m’empruntez pas », Se Yun acquiesça au conseil. « est ce que tu penses qu’ils veulent nous piéger, ou bien ils sont super honnêtes et nous disent ce qu’on doit faire ? » Dans ce cas là, il y aurait deux chemins corrects… Il contempla les trois tunnels dont les écritures changèrent en « on ne ment pas »… « bon, je me décide » Et Se Yun s’élança dans le chemin du milieu, celui qui disait « je suis le bon chemin »

Lancé de dé :
Réussite : c’est le bon chemin :perv :
Echec : c’était que des menteurs :russe :

Elle était loin, si loin de s’imaginer ce à quoi ses paroles pourraient l’engager un jour… Qui pourrait s’en douter ? Qui aurait pu imaginer que ce rêve puisse avoir un jour un quelconque sens ? Qui imaginerait une telle situation qui attendait ces deux-là dans un futur plus proche qu’ils ne l’auraient cru ? Personne ! Ou presque…

Pour l’heure, les deux gumiho franchissaient le portail qui déboucha sur les enfers, atterrissage en douceur pour l’une, plus chaotique pour l’autre. Hera n’en fut cependant pas moins épargnée de devoir sautiller sur ses coussinets un contact du sol un peu trop chaud, le temps de les y accoutumer, tels le sable d’une plage exposé à un soleil ardent comme il pouvait en rayonner dans le ciel de Singapour. Malheureusement, ils étaient loin des paysages tropicaux et paradisiaques. Au-dessus de leur tête, point de soleil, juste un plafond de roche, celui des entrailles de la Terre. Ils étaient bel et bien en enfer. Enfin, si tant était que les enfers se trouvaient sous la terre, or selon les croyances, les versions pouvaient jamais. Bref, là n’était pas le débat !

Face au croisement des trois chemins, ils tombèrent sur une première embûche. Ça puait cette affaire. Et non, pour le coup, elle ne faisait pas référence à la fourrure malodorante de son partenaire. Ça sentait le piège à plein nez et en même temps, l’éventualité que le bon chemin soit le seul contre-indiquait semblait également trop facile. Tout dépendait si les panneaux s’adressaient à une réflexion à plusieurs tiroirs ou à… Bah à Se Yun par exemple… Qui bien sûr décida de suivre le chemin annoncé comme le bon et qui évidemment ne le fut pas. Les deux gumiho s’engagèrent donc sur quelques mètres lorsqu’ils entendirent un bruit sourd derrière eux. Hera se retourna. Ils ne voyaient rien à travers l’obscurité ténébreuses du tunnel. Pourtant, un ronronnement de plus en plus fort se faisait entendre et semblait se rapprocher. Soudain, une forme se dessina. Les yeux de la renard s’écarquillèrent.

« COURS ! » s’écria-t-elle à la vue de l’énorme pierre ronde qui dévalait le couloir droit sur eux, menaçant de les écraser.
Elle s’élança dans une course folle. Peut-être que leurs pouvoirs pourraient leur permettre de la briser ? Mais pour se faire, il leur faudrait ralentir. Puis, au loin, elle aperçut une lumière au bout du tunnel ! Ils pouvaient y arriver ! Ils le pouvaient !


Réussite : Ils atteignent le bout du tunnel à temps et non plus qu’à s’écarter sur le côté pour échapper à la boule de roche.
Échec : Juste avant d’atteindre la sortie, la boule les rattrape mais non ne les écrase pas puisqu’ils tombent dans un trou profond, aboutissant on se sait où…