Si ma première interrogation n'avait trouvé réponse, celle qui suivi parvenait à t'en décrocher une. Rassuré, c'était un petit hochement de tête qui te répondait,  heureux de te l'entendre dire. Et puis soudainement, tu te levais et ôtais l'épais vêtement qui t'avais garder à l'abri du froid jusqu'à maintenant. Sous mes yeux attentifs, très certainement trop d'ailleurs, tu révélais cette tenue dont t'étais apprêtée pour sortir avec ce sunbae précédemment évoqué. Etais-je jaloux? De te voir aussi joliment préparée pour lui? Pourtant, c'était à mes yeux que ta beauté s'offrait, que tu m'étais en avant atouts et charmes sur lesquels mon regard s'aventurait sans honte. N'avais-tu demander mon avis après tout? Mes iris retracaient alors la courbe de ta mâchoire, celle que j'eus embrasser une quinzaine de jours auparavant; la peau si délicate de ton cou qu'immanquablement j'avais envie de marquer mais aussi, et surtout, ta silhouette naturellement si gracieusement mise en avant. Je ne savais si l'alcool avait un effet sur ma perception, mais j'avais, incontestablement, envie d'ôter ce vêtement. Comme un enfant le soir de Noël à la vue de ses cadeaux précieusement emballés rien que pour lui... Néanmoins, je me reprenais pour répondre à l'interrogation que tu venais de formuler. « T'es toujours belle. » Un début probablement trop sincère, trop brusque, trop spontanée par rapport à l'interrogation que tu venais de formuler. Je ne savais pourquoi d'ailleurs tu me demandais cela, avais-tu besoin de mon avis? Celui-ci comptait-il rien qu'un peu? « Mais... Cette tenue te va bien. » Comme toutes les autres puisque rien ne savait taire ta beauté. « Tu t'es préparée pour une raison particulière? » Ce sunbae... est-ce que tu l'aimais? Comme je l'avais crains lors de nos échanges par sms?

T’entendre prononcer ses mots fit légèrement papillonner mon coeur. Étrangement, j’étais heureuse que tu me complimentes. Bien qu’au début, ta réponse me parut un peu trop général. J’étais égérie alors je savais que j’étais belle, mais de ta part, j’espérais quelque chose de différents, de plus personnel. Et à ton tour, tu soulevais une question qui me rendit quelque peu perplexe. « Hum… » réfléchis-je sérieusement. A cet instant, j’avais l’impression de m’être apprêtée pour toi. Pourtant à l’heure de me préparer j’étais loin d’imaginer que nous puissions nous appeler, passer autant de temps à communiquer et se voir grâce à la visio. « Comme une femme qui accepte une invitation cordiale ? » te partageais-je ma réflexion en essayant de te répondre. Indéniablement, j’avais pris soin de mon apparence. Mais vraiment plus que d’habitude ? « Je ne sais pas trop… L’envie de me sentir bien et belle… » ma voix s’éteignit peu à peu dans un souffle. « Voire désirable… » semblerait bien que sans intention de séduire, j’en éprouvais le besoin. J’avais ce mal qui me rongeait à surmonter. Mon regard baissé se redressa vers l’écran. « Je dois me faire à ma nouvelle vie de célibataire, n’est-ce pas ? » lançais-je en essayant de le dire avec légèreté et naturellement. Après tout, n’était-ce pas le cas ? J’avais de nouvelles marques à prendre. « Mais comme tu l’as dit, je suis toujours belle ! » forçais-je sur mon sourire et ma vanité, un peu pour relativiser, pour détendre une atmosphère que je soupçonnais bancale, étrangement, sans savoir pourquoi. Ces vêtements assurément, je ne les avais choisi pour mon sunbae, alors peut-être pour moi ?

Ta réponse j'attendais patiemment, ou impatiemment? L'attente semblait me nouer l'estomac jusqu'à ce qu'enfin, tu ne prononce une première réponse. Une invitation cordiale? Était-ce seulement cela? Mes sourcils se fronçaient, incapable de me satisfaire de cette seule réponse mais bien vite, tu l'agrémentais de quelques mots en plus. Te sentir bien, belle et désirable. Pourquoi à ces mots, j'eus le sentiment qu'une tristesse ta gagnait? Doutais-tu? Avais-tu été blessée à ce niveau? Ou nécessitais-tu seulement, comme bons nombres de femmes, d'entendre compliment et mots doux pour te sentir bien dans ta peau? Je n'étais un expert de la gente féminine, très loin de la, mais cela, ce détail,  il ne fallait être un expert pour le savoir. « Hm.. terriblement belle et désirable à en crever.., » soufflais-je inconsciemment, désireux de te rassurer avant de me rendre compte de ce qui avait passé mes lèvres. Ces dernières je venais à pincer sous l'embarras que de tels mots me provoquait avant de m'allonger sur le ventre prêt à te rassurer sur ce point d'une meilleure façon, le visage pratiquement caché par les draps une fois encore. « Hm.. qu'est-ce que je voulais dire.. » Mes doigts se perdaient dans mes cheveux un moment, les décoiffant alors que je cherchais vainement les paroles  qui m'avaient échappé. « J'ai oublié. Pas grave. Hum.. Même si tu veux être.. Hm. .. Désirée? Aimée? Hm.. Même si tu veux attirer, ne donnes pas trop. » Mon regard se posait dans la pièce ici et là en réfléchissant avant de revenir sur l'écran en t'offrant un léger sourire, gêné, que tu pourrais deviner certainement aux mouvements de mes pommettes et de mes yeux. « Désolé mais.. Est-ce tu pourrais changer l'angle? C'est... » Je me raclais la gorge doucement, le regard captivé par une partie qui n'était pas ton visage pour sûr. « ça devient encore plus dur de réfléchir.. »

Je ne fus certaine de bien entendre ce que tu soufflas, ton visage que trop enfoui dans tes draps. Trop gênée pour y croire, je préférais le mettre à nouveau sur le compte de l’alcool et ne pas relever. De toute façon, tu continuais ou plutôt tu te perdais. Preuve probablement que ton cerveau était bien éteint. L’état de tes yeux ne le prouvait-il pas ? Difficile de pas tendre à l’oublier, à ne pas croire en ces paroles que tu pouvais m’adresser. Je devais prendre chacune avec légèreté et conscience que demain, tu ne te souviendrais. « Parce que tu as peur que je me transformes en femme facile ? » rétorquais-je avec une pointe d’humour malgré les traits de mon visage prétendument sérieux et vexé. Je ne compris ensuite immédiatement la raison de ta demande de changement d’angle. « Pardon ? » Je commençais à abaisser le téléphone tout comme mon regard s’abaissa sur ma propre personne, sur le prochain étage de mon corps : ma poitrine. « Yah ! » Par réflexe, je redressais une dernière fois, et le smartphone et les yeux avant de plaquer l’objet sur le lit, écran face au drap. « Voilà, comme ça tu devrais pouvoir te remettre les idées en place ! » Assise en tailleur sur mon lit, je croisais les bras, quelque peu offensée par ton regard déplacé. M’entendais-tu encore seulement ainsi ? Tandis que Mìngyùn grimpait dans ce panier formé par mes jambes, s’installant sur le pan de ma robe, je jetais un regard en biais sur l’appareil retourné. Finalement, dans un geste preste, je le retournais à nouveau. Pour autant, tu ne me verrais pour le moment. Tu n’avais plus droit pour seule vue que le plafond de mon lit superposé.

Plus rapidement que je ne l’aurais espérer tu comprenais ce qui attirait mon attention et perturbait mes pensées. Moi qui aurait espérer que tu ne comprennes… Un rire accueillait la punition, gêné, terriblement gêné d’avoir été attrapé la main dans le sac. D’ailleurs mes joues prenaient une teinte rouge bien plus prononcée qu’auparavant. Face à l’écran noir, j’abandonnais tout espoir de te revoir, au moins pour les prochaines minutes. « Aaah Heraa ! Je suis désolé… » Un nouveau rire passait mes lèvres avant de reprendre mon sérieux du mieux que je le pouvais, au moins pour essayer de m’expliquer sur cet égarement momentané mais que je saurais garder précieusement en mémoire. « Mais comment tu veux que je regarde pas ? Ils sont gros aussi ! Mes yeux ont été attirés, comme une pie qui voit quelque chose de brillant ! » Je marquais un moment de blanc, perplexe. « Je sais pas si ça va m’aider de dire ça en fait… » Très certainement que non d’ailleurs… Est-ce qu’ils étaient naturels ? Je poussais une plainte en enfouissant mon visage dans la couverture, gesticulant pour évacuer ma frustration. « Mais je suis désolé. Vraiment. Heraaa » Comme un enfant en quête d’attention je chouinais ton nom, poussais des plaintes dans l’espoir de pouvoir te revoir à nouveau.

Tu aurais beau t’excuser, je… « Quoi ? » La suite de ta justification court-circuita la suite de ma réflexion. Était-ce bien de mes seins que tu parlais ainsi ? Je me savais certes dotée d’une poitrine plutôt généreuse pour une asiatique cependant… N’y avait-il pas façon plus respectueuse de le formuler ? À commencer par ne pas le formuler, justement ! Les yeux écarquillés je ne parvenais pas trancher entre mon offense et mon malaise. Comment pouvais-tu me regarder ainsi aussi ouvertement ? « Non, ça ne va certainement pas t’aider ! » clamais-je à distance, n’ayant pas quitter ma posture en tailleur tandis que mon téléphone gisait seul un peu plus loin sur le matelas. 
« Tes excuses ne suffiront pas ! » continuais-je à me braquer, indigner.  « Pervers ! » Rien que de prononcer ce mot, je ne me rappelais que trop ô combien tu en avais déjà trop vu de mon corps. Instinctivement, je montais et croisais mes bras devant ma poitrine, persistant à ne toujours pas apparaître devant tes yeux.

Le visage dans les draps je me rendais à l’évidence que tu ne réapparaitrais aussi aisément devant la caméra. Pourquoi avais-je dit une chose pareille ? Un soupir passait mes lèvres, silencieux pendant un moment avant de me redresser, les yeux rivés vers l’écran qui n’affichait qu’un dessous de lit superposé. « Je dois faire quoi pour me faire pardonner ? » Je n’étais doué pour comprendre ce qu’on attendait de moi, si bien que je préférais le demander directement. A moins que tu ne préférais les surprises ? Quel genre de surprises je pourrais t’offrir à distance ? Devais-je danser ? Chanter ? … La dernière fois tu t’étais énervée alors probablement pas. « Oh ! » lançais-je soudainement, venant avec une idée lumineuse… Qui ne l’était finalement pas. « Ah non. » Il y avait très peu de chance que ce genre de choses marche, ou alors ça aurait l’effet tout inverse. « Ah ! J’ai trouvé ! » Criais-je avec enthousiasme en m’asseyant. Je me recoiffais vaguement après le massacre opérer quelques instants auparavant tout en m’expliquant. « En regardant j’ai… Enfin, c’est privé. Alors… Si tu poses une question j’y répondrais. N’importe laquelle. Ça t’irait ? » Je détestais parler de certaines choses mais ne détestais-tu pas que mes yeux s’aventurent sur ton corps ? Finalement, c’était sans doute le meilleur échange que je pouvais te proposer à cet instant, pas vrai ? « Enfin faudrait que ça t’intéresse aussi… » Et c’était une chose dont je doutais énormément finalement. « Peut-être chercher autre chose ? » Quelque chose qui puisse t’amuser, t’intéresser, te donner envie de me pardonner. Me voir dans une baignoire remplie de glaçon ? Sous une douche froide ? Dehors en boxer ? C’était certainement pas une bonne idée non plus…

Fermement, je restais campée sur ma position aussi bien physiquement que mentalement. Je t’écoutais te démener avec des idées pour trouver un moyen de te faire pardonner. À la suggestion de m’offrir n’importe quelle information que je désirerais savoir j’arquais un sourcil, intéressée. Je pourrais te poser des questions sur tes relations passées. J’en avais au fond la terrible curiosité depuis que le sujet avait été effleuré. Mais j’avais aussi cru déceler qu’une part de ce passé t’affectait. Une rupture dont tu n’avais probablement pas encore panser la blessure. Si l’idée était de te punir, je ne voulais pas non plus creuser dans une plaie encore infectée. L’aimais-tu encore cette personne ? À cette question, je compris que moi non plus, je ne préférais pas avoir la réponse. Étrangement, je ne souhaitais savoir. À la seule perspective mon coeur se pinçait déjà. Alors, mon courroux je l’abattrais d’une autre façon. Tant qu’à faire sur le thème même du litige. Une question piège, qui soit t’excuserait, soit te condamnerait. « La question de mon choix c’est bien ! » clamais-je sans toucher au téléphone. « La sentence variera selon ta réponse. Et tu as intérêt à être sincère ! Je l’entendrais de toute façon si tu mens pour t’en sortir. » En temps normal, peut-être pas, mais les veines remplies d’alcool tu semblais être un livre facile à lire. « Dis moi honnêtement, la partie de mon corps que tu regardes le plus chez moi. » Chaque fois que tu me parlais, que j’entrais dans ton champ de vision n’avais-tu d’yeux que pour mes formes ou t’inspirais-je tout de même un peu plus de respect ? Lorsque tu parlais de ma beauté, ne pensais-tu en vérité qu’à ma poitrine ?

Tu acceptais ! Tel un fidèle canin que l’on appelait, j’étais alors concentrer sur tes mots, ces préventions qui faisaient battre mon cœur sous la pression. Qu’elle question allais-tu me poser ? Ma famille ? Mes amis ? Mes ex ? Le nombre de femmes avec qui j’avais couché ? Si j’avais déjà rêvé de toi ? Un millier de possibilités passait dans mon esprit entre le moment où tu finissais ta mise en garde et le début de ton interrogation. Celle que je n’avais prévu ou penser un seul instant. « Hein ? » Un souffle synonyme de ma surprise quant à cette question. Qu’elle était la partie du corps que je regardais le plus chez toi ? Ma lèvre inférieure je venais à mordre, les yeux perdus dans des souvenirs pour tenter de savoir puisque, de toute évidence, ton corps entier hantait mon esprit à cet instant. « C’est difficile… » Je prenais cette question très sérieusement et le temps que je mettais à y réfléchir témoignait de ce fait. Non que je ne trouvais réponse, mais qu’il y en avait trop ! « Je pense… qu’en première position ça doit être… tes lèvres. » Ces lèvres que j’eus tant convoité et que je convoitais toujours, celles que j’espère te voir m’offrir un jour de toi-même. « Tes lèvres sont vraiment belles, la ligne enfin.. Comment on dit… La courbe ? La forme ? Ta lèvre supérieure est pas trop définie, pas trop droite, mais elle est pas directe non plus comme celle de la lèvre inférieure… Elles sont pulpeuses mais pas trop non plus… Qu’est-ce que je suis en train de raconter, tu m’as juste demandé quelle partie je regardais le plus et je pars dans une analyse tout seul… » J’avais vraiment besoin d’apprendre à me taire quand j’avais bu… Ou ne plus passer d’appel était une bonne idée aussi.

J’attendais ta réponse, suspicieuse. Confesserais-tu un intérêt particulier pour ma poitrine ou mes fesses peut-être ? À moins que tu ne tentes une pirouette en déblatérant le cliché des yeux ? Le temps de ta réflexion me laissa perplexe, hésitais-tu entre mensonge et vérité ? Cherchais-tu une issue ? Puis, la révélation tomba. Mes lèvres ? J’en fus véritablement surprise. Un léger frisson me parcourut l’échine. Instinctivement je portais mes doigts sur ces chairs que j’effleurais. Celles que tu avais déjà embrassé, plusieurs, ce jour-là au parc. Elles te plaisaient ? Les désirais-tu ? Et tu te perdais dans leur description et en justification alors que présentement, tu ne le voyais. Tu les avais gravé dans la mémoire de tes rétines pour t’en souvenir si bien. Observais-tu toutes les femmes aussi méticuleusement ? Combien avait déjà fait l’objet d’un tel intérêt et d’une telle attention de ta part ? Pourquoi m’interrogeais-je à ce sujet ? Je secouais légèrement la tête tentant de remettre de l’ordre dans mes idées. Force était d’admettre que tu devais être sincère à les décrire de la sorte sans les voir. Tu avais rempli ta part de l’accord, cependant, je demeurais trop troublée pour esquisser le moindre mouvement. Prononcer le moindre mot.