Boisson à la main, j'écoutais ce que racontais Zwei malgré moi. Le verre servi, je revenais vers lui tranquillement alors qu'il poussait une plainte de dégoût. «  Vous savez ce qu'elle dit? » La salle était pendu à ses lèvres jusqu'à ce qu'il répéte tes mots précédents. Mes joues chauffaient doucement et un sourire, très certainement stupide,  venait se dessiner sur mes lèvres. Rapidement, j'accourais à ses côtés pour récupérer le téléphone. « Tu me trouves beau?! » Je n'arrivais à le croire. Néanmoins,  ce fut cette voix qui t'accompagnait qui me faisait retrouver mon sérieux. « C'est qui le type avec toi? Tout va bien? » Mes amis derrière continuaient a se moquer, pire encore,  en m'entendant m'inquiéter à ton sujet bien que Zwei semblait sérieux lui aussi. « Marche dans des rues avec un maximum de gens et bien éclairées.. et dis lui que tu vas retrouver ton copain. » Zwei venait à mes côtés, un bras sur mes épaules pour écouter la conversation. « Envoie le paître! » « Dis lui d'aller se faire foutre! » « Où est ce que tu te trouves? »

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couleur - Kang Wei
couleur - Li
couleur - Shen
couleur - Zwei
couleur - KyungJoo
couleur - Haneul

Comme si ce parasite ne suffisait pas, il fallait que vous m’étiez à bourdonner à mon oreille. « Yah ! Fermez-là ! » finis-je par perdre patience à vous entendre déblatérer tout ceci à l’appareil. « Et vous aussi ! Vous pensez que je suis disposée à me faire aborder dans la rue ? » m’adressais-je ensuite aussi franchement que froidement à l’opportun. « Trace ta route et rentre chez toi si tu ne veux pas t’attirer des ennuis ! Tu te crois à même de t’adresser à une fille comme moi ? Oublie ça. » Je le toisais avec mépris puis soutins son regard alors qu’il esquissait un geste nerveux dans ma direction sous le coup de l’énervement. « Et oublie aussi toute tentative de menace ou je ne sais quoi, j’ai une dizaine de témoins au bout du fil qui attendent que je les rejoigne. » L’homme me fixait encore quelques instants, vexé dans sa fierté mais aussi tiraillé par sa non envie de se mettre dans un pétrin inutile. Un juron, il tournait finalement les talons et repartait. « Aish, les coréens n’ont aucune civilité… » sifflais-je en me remettant en marche à mon tour. « Qu’est-ce que vous disiez ? Ah oui… » Je reprenais la conversation avec tes amis et toi. « Yah ! Vous pensez que je ne sais pas me défendre seule ? Je suis à la tête d’une fraternité de sauvages et j’ai partagé ma chambre pendant plus d’un an avec trois gars dont deux abrutis brutaux. Vos conseils à deux balles, vous pouvez les garder. » Après ce sermon franc, sec et autoritaire, je soupirais. Les hommes me désespéraient.


Ton ordre, je fus bien le seul à l'entendre, avec Zwei. Alors naturellement, mes compagnons de soirée continuaient à crier et s'amuser de leur côté. Pour ma part, je faisais de mon mieux pour écouter ce qu'il se passait à l'autre bout du fil. Le coeur en suspens, l'esprit attentif. Plus que pour te protéger, j'aurais aimé assister à cette scène d'humiliation pour cet homme. De vous deux, il était le plus en danger finalement... « alors ils s'amusaient pas juste à prendre tes sous-vêtements..» commentais-je à tes propos qui fus destinés à l'ensemble de la pièce, bien que je fus le seul à pouvoir les entendre. Un soupir passait mes lèvres en me demandant ce que tu avais pu vivre pendant cette année avec eux. « Et désolé de m'inquiéter! » Lançais-je accompagné d'une moue boudeuse que tu ne pouvais voir. « Haneul bouuude » « Yah! Je boude pas! » « Bouhbouh~ » Un rire m'échappait à cette imitation d'enfant qui pleure. « Où est-ce qu'on en était.. » « elle te trouve beau.» « Ah oui! Alors tu me trouve beau? Depuis quand? Mon gns t'as fait de l'effet? Tu rêveras de moi cette nuit? Fais pas de rêves cochons, tu seras gênée après.. » « ça m'étonnerait qu'elle en fasse… » « Yah! Tais-toi! »

Les premiers mots que tu prononçais ensuite ne furent vraiment pas ceux auxquels je me serais attendue. « Mes sous-vêtements… ? » répétais-je dans un murmure étonné.  « Yah ! Pourquoi tu parles de mes… » mais je me rendis compte que je parlais bien fort dans la rue pour prononcer aussi ouvertement les mots sous-vêtements, alors ma phrase j’interrompis. Toi par contre, avec la complicité de tes amis, tu continuais. Un peu, beaucoup trop loin même ! « Yah ! Tu veux que je raccroche ? Continue comme ça et c’est ce qu’il va se passer ! Mais ne t’inquiète, je trouverais sans mal un charmant gentleman pour me raccompagner. » Après mettre exclamer bruyamment, je concluais sur un ton plus stable et animé par l’envie de te faire payer tes inepties dégradantes en me jouant de tes nerfs. « Et quoi ? Tu t’étonnes d’être beau maintenant ? Pourtant, je ne fais que répéter tes propres propos. Ne te fais pas de film à y avoir autre chose. Combien de fois t’ai-je entendu te vanter de ton visage parfait ? » rétorquais-je en feignant l’indifférence. Une tonalité à mon oreille en provenance de mon téléphone m’interrompit.  « Ah, attends, j’ai un message. » J’ôtais l’appareil de contre mon oreille pour poser mes yeux sur l’écran…

« Tu raccroche paaaaas ! » Venais-je tout juste de parler avec une voix aussi mignonne ? Quitte à avoir l’air stupide, je décidais alors de sautiller sur place pour exprimer mon mécontentement tout en chouinant. « Je m’étonne que tu le reconnaisse devant quelqu’un et de façon aussi… Ah.. Ok. » J’aurais dû m’y attendre, tu envoyais des messages à l’un de tes ex lors de la soirée, pourquoi pas pendant l’appel? Je gardais alors le téléphone avec moi en retournant m’asseoir sur le canapé avec tous les autres. « Pourquoi on ne mettrait pas le téléphone sur haut-parleur, ce serait plus simple… » Tout le monde se tournait vers Li, notre sauveur une fois encore alors qu’on l’applaudissait. Kang wei venait même retirer son t-shirt pour le faire tourner au-dessus de sa tête en célébration. « Je suis bien content qu’on soit pas en visio… » A cette phrase, Kang wei se tournait vers moi et, brusquement. « Un visio ! Un visio ! » Répétaient-ils en tapant dans leur main. « Nooon ! On le fera pas ! » Un rire nerveux m’échappait alors que je gardais le portable entre mes doigts, refusant de le leur donner à présent. « C’est le type qui affiche sa tronche devant la caméra des heures et des heures qui refuse ! » « Je veux voir Heraaaa » « Tu l’as déjà vu ! » « Je veux la revoiiir »

Alors que je n’y pensais plus, je sentis les traits de mon visage peindre de leur tonicité à la vue du nom affiché à l’écran. Je n’étais certaine qu’il allait répondre. Je tombais de mon petit nuage sur lequel tu m’avais hissé pour me rappeler la réalité. Cette page que j’avais tourné. Mais je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter. De continuer à l’aimer, mais différemment. Mes yeux se perdirent sur ses lignes. Mon esprit et mon coeur le suivirent avant d’être rappeler à ma « nouvelle réalité ». Celle de l’instant présent, celle où je t’entendais faire le boucan avec tes amis. Et je souriais. J’imaginais très bien une agitation ressemblant vaguement aux coups de folie gumiho. Mais alors que je demeurais entre deux, ce furent les mots d’un tes amis qui m’interpelèrent tout particulièrement. « Comment ça il m’a déjà vu ? » Déjà tout à l’heure j’avais tiqué que l’un d’eux ait pu me qualifier de belle mais nous avions été interrompu. « Oui, je vous entends encore, » ajoutais-je sur un ton sérieux alors que je souriais en vérité. Vous sembliez considéré que je n’écoutais plus mais vous vous trompiez et le message, je l’avais refermé sans y répondre. Je n’étais pas certaine que le faire avait un sens, une légitimité. Et plutôt que de me questionner à ce sujet, j’avais plus amusant à me consacrer : « Puisque Haneul ne veut pas, alors je suis partante aussi pour un visio. Que je puisse moi aussi immortaliser dans ma mémoire son visage aux yeux brillants d’alcool ! Aurait-il les joues rouges par hasard ? » Alors qu’affaibli par ton ivresse, je me sentais l’âme particulièrement joueuse et je sentais tes amis parés pour être de parfaits alliés. « Et puis, comme ça, si je rencontre d’autres « charmants hommes » en chemin, je pourrais vous les montrer afin que vous les validiez ou non ! Plus beau ou moins beau que Haneul ? » Un jeu pour à mon tour t’embêter à l’instar de toutes les fois où tu l’avais fait.

Je me figeais en entendant tes mots et, comme si tu avais lu dans mes pensées, tu confirmais la chose : tu nous entendais encore. Alors mes amis se mettaient à rire de bon cœur, se moquant de moi avant de me voler le téléphone. « Yaaaah ! Rends-moi ça ! Pourquoi t’es comme ça aujourd’hui Heraaaaa ? » Pourquoi avais-tu décidé de m’embêter quand je pensais passer une soirée tranquille à me bourrer la gueule avec mes potes ? Zwei me poussait sur le canapé alors que Kang Wei lançait le visio. « Heeeey ! Tu sembles vraiment être une nana cool et drôle. » Les joues rougies comme tu l’avais prédit, j’observais la scène de loin dans le canapé, un sourire gêné aux lèvres. « Haneul Haneul, montre lui Haneul quand il commence à être bourré. » « Aaah pourquoi tu veux qu’elle voit çaaa ? » Kang Wei venait près de moi avec le portable, nous filmant tous les deux. Je le repoussais un peu alors que mes joues rougissaient un peu plus encore, incapable de poser les yeux sur l’écran. « Dégages » « Regarde comme il est mignon quand il boit avec ses potes ! » Shen arrivait pour me pincer les joues alors que je me débattais sans grande conviction pour lui échapper. « Avoue que tu l’as jamais vu comme ça ! » Je cachais mon visage dans mes mains, espérant trouver refuge contre l’épaule de Kang Wei pour me protéger bien que je riais à cause de l’embarras. Je n’étais pas moi-même ce soir, enfin, si, et c’était bien le problème à vrai dire.

Au son que j’entendais, je crus comprendre que tes amis avaient dû te dérober ton téléphone, bel et bien disposés à être mes complices pour profiter de ta faiblesse. Je te le devais bien. Avant d’accepter le transfert en appel visio je m’équipais d’écouteurs. Toute la rue n’avait pas besoin de vous entendre davantage que ce n’était déjà le cas.  Je me retrouvais ensuite face au visage d’un de tes amis et si tôt, mes lacunes en matière de sociabilité se rappelèrent à ma mémoire. Je supposais que le geste adéquat s’avérait être de le saluer par un petit signe de ma main droite. Je ne sus si sa franchise était naturelle ou conséquence de son ébriété cependant, je fus quelque peu décontenancée par les mots qu’il employa : cool et drôle ? « Ce ne sont pas vraiment les qualificatifs que l’on m’attribue habituellement, » répondis-je un peu septique. Mais plus encore que moi, tu semblais être l’attraction principale. J’en serais presque vexée. Voilà que tu attirais plus d’attention que moi. Tes amis te montrèrent alors que tu te cachais et malgré un sourire arqué, je ne pus m’empêcher de rire. Brièvement avant de reconnaitre auprès de ton ami réclamant mon aveu : « Ah ça… Je connais plutôt Hantaro le faux héros comme sur la vidéo de tout à l’heure que… Cutie Haneul ? » formulais-je en interrogation à tes amis. Les yeux pétillants, sourire malicieux au coin des lèvres, cela semblait presque trop facile de s’en prendre à toi ce soir. « Tu es comme les filles en fait, l’alcool te rend mignonne, Oppa… À moins que ce soir, ce ne soit Unnie ? » Et si pour une fois, je parvenais à être celle qui t’énerve, juste pour t’embêter.

« Hantaro ? » « Comme Hamtaro, mais avec Haneul au début ? » Shen me secouait doucement par les épaules. « Vous vous donnez des surnoms c’est trop mignon ! » « Alors t’es Bijou ? » Mon expression devenait de pire en pire face à cette partie que je n’avais pas évoqué avec eux. Pour sûr : j’allais devenir le hamster du groupe à présent. « Yaaah ! Je suis pas une femme ! » « Il commence étonnement à avoir des abdos ! » « C’est son employeur qui lui a dit de faire du sport. » « Mon employeur est la beauté sur l’écran les gars… Enfin. C’est Hera. » « La beauté. » Zwei reculait un peu pour voir l’écran et, par conséquent, apparaître à son tour. « C’est vrai qu’elle est vraiment belle ! » « Je préfère les occidentales.. » « Évoquons pas le sujet. » « C’est pas faux. » « Hera, quel âge tu as ? » « Qu’est-ce que t’étudies à la Yonsei ? » « T’as un copain ? » Kang Wei se recevait un coup de coude de Zwei. « Elle a pas de copain idiot… » « Même si tu chuchotes on t’entend Zwei… » « Désolé »

Comme prévu, j’obtenais nombre de réaction de la part de tes amis à mes mots, j’en souriais. Au début, car rapidement, je perdis patience face aux flots de questions qui s’enchainaient, déviaient et ne laissaient de temps de réponse. « Yah ! Je peux en placer une ?! » Ma voix claqua afin de tous vous faire taire. Le passant à côté de moi sursauta. Par le biais de mon regard, je m’adressais à un à un à tes amis. Au plus grand et plus beau tout d’abord : « Évidemment que je suis vraiment belle ! » rétorquais-je sans excès, sans prétention exagérée, agrémentant juste d’une petite moue offensée. Ma véritable vexation en revanche s’adressa bel et bien au suivant :  « L’exhibitionniste, casse toi de l’écran si la vue ne te convient pas et va te chercher des posters d’occidentales. Et tu pourras en profiter pour te rhabiller. C’est une habitude de tes amis aussi de rester à moitié nu en fait, Haneul ? » terminais-je ne posant mes yeux sur toi. Je fus alors enfin frappé par ta attitude si mignonne dans ta posture et tout ton comportement. C’était vraiment surprenant et… Attendrissant ? Néanmoins, je ne m’y attardais en m’adressant au troisième et plus petit : « J’aurais 21 ans le mois prochain. J’entre en quatrième année de médecine, » enchainais-je sur un ton neutre et cordial de nouveau à l’intention du plus grand avant de me rabattre sur le spécimen à moitié nu. « Et j’ai quitté mon fiancé, satisfait ? » Si j’avais vaguement pris l’exhibitionniste en grippe ? Légèrement. Avant de se permettre des exigences, il ferait mieux de se regarder dans un miroir. Il était déjà plus que chanceux de pouvoir me parler. « Et puis, présentez-vous correctement que je sache au moins à qui je parle ! » vous sermonnais-je avec mon incurable autorité.