14 février 2018.
Tenue •
L’image d’un éléphant qui peignait lui paraissait vraiment irréaliste (et totalement inutile) mais elle ne fit pas de commentaires. « Je ne comprends pas trop dans quel contexte tu as pu avoir cette information. » Mais Seo Eon avait pas mal d’informations sans contexte. Des envies absurdes… So Hyun chercha loin dans sa mémoire pour essayer d’en retrouver. Elle n’avait pas de souvenirs précis d’une envie un peu absurde, même si comme tous les enfants, elle avait cru des choses ridicules dans son absence. « Euh… si, des envies absurdes, j’en ai eu quelques-unes, mais pas vraiment de ce registre-là. Moi c’était plutôt les rêves de pouvoir se téléporter, ou d’avoir des super-pouvoirs qui se réveilleraient en grandissant comme dans certains films… mais pas avoir un éléphant, non. Je rêvais grand, moi. » conclut-elle en rigolant. En y pensant, ses rêves à elle étaient encore plus irréalisables que celui de Seo Eon. Pour autant, c’était bien plus cool de pouvoir se téléporter que d’avoir un éléphant chez soi. « Je te laisse le nourrir si ça te tente. » Aussi fascinée par la trompe qu’impressionnée, elle se voyait très mal lui tendre quelque chose.

 14 février 2018.
Tenue -
« Dans l’un de ses émissions de divertissement sans doute » répondit-il avec simplicité, il aimait bien passer des soirées à regarder ce genre de show. Il avait parfois l’impression de s’abrutir devant mais souvent, il était là à mourir de rire sur son canapé plutôt qu’à se demander quand est-ce qu’il serait assez épuisé pour aller s’endormir. « Des envies classiques quoi ! Au moins, les miens ont une chance de se réaliser… si j’étais un petit africain ou un enfant de la jungle en Thaïlande », il ne débita pas ses propos bien sérieusement, loin de là, c’était histoire de se moquer d’elle mais aussi de lui. « Tu aurais voulu te téléporter pour quelle raison ? Rester au lit plus longtemps et arriver, en un clin d’œil dans la salle de classe ? Quoique… ça c’est mon envie ». Dormir, repousser le réveil jusqu’à la dernière minute possible, il adorait le faire gamin car il faisait des rêves fantastiques et pour rien au monde, il ne voulait se réveiller. « Non ça ira, je ne voudrais pas qu’ils deviennent obèses par ma faute »

 14 février 2018.
Tenue •
La question de So Hyun fit naître un léger sourire sur son visage pour cacher le léger trouble qu’elle lui causait. Pourquoi elle voulait se téléporter… au tout début où elle avait voulu cela sans vraiment le vouloir, c’était juste parce qu’elle trouvait ça classe. Les super-héros qui arrivaient toujours au moment parfait en un claquement de doigt. Puis après, la raison était plus sombre. C’était pour fuir cette pièce. L’espoir qu’elle puisse se téléporter en dehors de tout ça et rentrer chez elle. C’était sans doute à cette période-là qu’elle avait le plus prier pour avoir un super-pouvoir. Mais cela comptait aussi comme son enfance, car après tout, elle avait passé un an de sa jeunesse dans cette pièce, à faire les mêmes vœux sans cesse. « Mh… d’abord, parce que c’était classe, ensuite parce que cela semblait être une des dernières possibilités ? » Sa réponse restait mystérieuse mais elle n’avait pas non plus envie de mentir à Seo Eon en lui faisant croire que ces vœux étaient pleins d’une grande innocence. L’innocence de croire en une mince possibilité, peut-être, mais c’était surtout un dernier espoir.

So Hyun n’avait pas réalisé que la journée était passée si vite, pourtant, alors qu’ils avaient fait à peu près le tour du parc animalier, le soleil commençait à se faire moins fort. Un frisson lui rappela combien les températures étaient froides en février, dès que le soleil tombait. « oppa, je pense qu’on a fait le tour ? » Elle ne voulait pas se séparer de lui, mais il fallait se rendre à l’évidence : ils avaient vu tous les animaux du parc.

 14 février 2018.
Tenue -
Seoeon ne connaissait pas Sohyun depuis très longtemps, pour autant, il savait reconnaître les fois où il était préférable de ne pas creuser davantage. Il le savait car il était presque certain que son regard serait le même. Plutôt que se taire, il fit comme s’il ne l’avait pas remarqué « mais en fait, si je devais choisir un super pouvoir, ce serait peut-être la rapidité, ça pourrait être super pratique ». En évoquant ce sujet, il se rappelait de tous les super-héros de son enfance, et à choisir lequel il préférait… il prendrait certainement Flash.

« Dommage que les koalas siestaient, on n’a même pas pu voir ta petite famille déplora-t-il » en lui pinçant les joues comme guise de consolation, profitant par la même occasion de constater l’élasticité de ses joues… fascinant. « Mais oui, je suis surpris que tu ne te sois pas transformé en glaçon à faire dire » souffla-t-il d’une voix enjoué. Le froid lui mordait un peu le visage. Ils avaient après-tout passé la journée à l’extérieur et c’était un miracle qu’ils aient pas renoncé à cette sortie bien avant.

 14 février 2018.
Tenue •
Elle soupira légèrement quand il évoqua de nouveau les koalas comme les membres de sa famille. Il n’apprenait pas de ses erreurs, il aimait les reproduire. Enfin, on ne pouvait pas appeler ça des erreurs, bien entendu. C’était juste ce qu’aimait penser So Hyun pour plaisanter : il aimait les gags de répétition, le fait de ressortir un pic qu’il avait déjà dit il y a quelques heures. « Quel dommage, en effet ! » répondit-elle avec une petite moue triste, comme si la nouvelle la dévastait. « Ça fait pourtant longtemps que je n’ai pas vu papy et mamie, tu sais… » S’il voulait jouer à ça, elle jouerait avec. Elle n’était plus à ça près avec lui. « Ah ! » Plutôt que rebondir sur le froid de nouveau, elle préférait rappeler la raison de leur présence ici. « Tes chocolats. » Elle les ressortir et les lui tendit. C’était le moment fatidique, le début d’une série de moqueries. Il fallait « subir » ça. Subir était un grand mot. Elle ne les aurait pas faits du tout si c’était si horrible.

 14 février 2018.
Tenue -
Cette sortie quelque peu frigorifique lui en avait presque fait oublier la raison pour laquelle il était venu, pour les fameux chocolats retenus séquestré par leur créatrice. Il avait dû échanger un peu de son temps, donner de sa personne, pour pouvoir enfin les admirer et déguster. « Oh ! » poussa-t-il, en voyant la boîte soigneusement emballée. Rien que pour le visuel, il aurait donné une excellente note et cela faisait monter d’un cran ses attentes. « Merci pour ces chocolats » dit-il en attrapant avec délicatesse son présent en cette journée merveilleusement froide. Lançant un coup d’œil sur sa camarade, il se doutait qu’il ne pouvait pas simplement repartir avec la boîte, qu’il lui fallait goûter devant elle et lui donner son avis. Tirant le ruban pour ouvrir ensuite la boîte, il était surpris pas les apparences des chocolats dans la mesure où espérait, très sincèrement, pire. « Ils ont l’air délicieux, on sent le fait maison » dit-il avant d’en attraper un et le croquer sans chercher à faire le fin gourmet des émissions qui n’aurait croqué qu’une infime parti, sans que le chocolat touche ses lèvres. Clignant à plusieurs reprises, cassant le chocolat avant de le mâcher avec une certaine lenteur, il était difficile de lire en Seo Eon. « Ils sont… inattendus » articula-t-il avant d’être pris d’une petite toux, il était sec… était-ce à cause du froid ?

 14 février 2018.
Tenue •
Inattendu. C’était peut-être le meilleur moyen pour décrire les chocolats de So Hyun mais cela restait très vague. Cela pouvait signifier que c’était étonnement bon – ce dont So Hyun doutait fortement – ou que le goût n’était clairement pas celui auquel on s’attendait à la vision de chocolats. La jeune étudiante prit une position forte, levant la tête droite vers Seo Eon. « Vas-y. Lâche ton sac, tes critiques. Je me suis préparée à tout entendre. » Dès le moment où elle avait accepté ce foutu défi, si on pouvait appeler ça de cette façon, elle s’était préparée à entendre tout autant de commentaires et de taquineries improbables de la part du jeune homme. Déjà, parce que le goût allait forcément être mauvais, aussi parce qu’il semblait avoir beaucoup de créativité dès qu’il fallait critiquer quelque chose. Alors oui, elle était prête à tout entendre et au fond, elle s’en fichait pas mal. La cuisine ou la pâtisserie n’étant pas du tout son domaine, ce n’était pas important pour elle d’avoir du talent dans ça ou non. Le souvenir de Seo Eon qui lui avait dit qu’elle pouvait faire mieux au piano, lors de leur première rencontre, avait été beaucoup plus marquant que n’importe quelle remarque sur ses chocolats, par exemple. Ce qu’elle redoutait surtout, c’est qu’il parle des goûts de ses chocolats pendant des mois.

 14 février 2018.
Tenue -
Moqueur mais franc, pour autant à la déclaration de Sohyun il éprouvait le sentiment de taire le résultat de ses analyses internes au premier contact des chocolats faits par les soins de la demoiselle. Faits par les soins de car il avait insisté jusqu’à ce qu’elle cède et il ne se voyait simplement pas lui avouer la vérité, ni même non plus lui mentir. « Disons que… si tu as besoin d’un cobaye pour l’offrir la prochaine fois à ton Saint valentin, je me porte bien volontaire ? » déclara-t-il, l’air songeur puisqu’un conflit interne surgissait en lui, et il ajouta toutefois très rapidement « Je ne voudrais pas que ton valentin ne devienne pas ton copain, passé la journée du 14 », un sourire moqueur se fit voir tandis qu’il refermait la boîte de chocolat. Il la finira très certainement, mais en l’accompagnant d’un bon café et d’autres choses histoire de noyer le goût. S’il pouvait simplement garder la boîte en état, ce serait bien, mais le chocolat était un aliment malheureusement qui connaissait une date de péremption.

 14 février 2018.
Tenue •
Elle haussa les sourcils, un air scandalisé sur le visage. « C’est une façon tordue de me dire que, même si je trouve quelqu’un d’autre à qui faire des chocolats l’année prochaine, je devrai en faire le double pour que tu ais ta part ? » Il fallait s’attendre à tout avec lui, et s’il y avait une part de plaisanterie dans ce qu’elle disait, elle avait au fond d’elle légèrement peur que Seo Eon ait vraiment dit cela dans ce sens-là. Déjà, elle était à peu près convaincue que l’année prochaine, que ce soit pour lui ou pour quelqu’un d’autre, elle ne referai plus de chocolats mais se contenterai d’en acheter. « Et crois-moi que si je tombe amoureuse d’un garçon qui refusera de sortir avec moi à cause de mon manque de talent culinaire, il vaut vraiment mieux pour lui et moi qu’on ne se mette jamais ensemble. Ce ne sera pas un couple destiné à durer longtemps. » Mais l’idée lui paraissait de toute façon improbable puisque So Hyun n’était pas du tout dans l’optique de tomber amoureuse de qui que ce soit. Elle n’avait jamais eu assez confiance en quelqu’un pour lui confier son coeur depuis l’incident et elle était quasiment certaine que ce serait ainsi pour toujours. Au fond ça ne la dérangeait pas. Elle ne pensait pas qu’il était nécessaire d’être en couple pour être heureux.

 14 février 2018.
Tenue -
Le sourire narquois pendu aux lèvres, il acquiesça à plusieurs reprises d’un signe de la tête même s’il se doutait que la demoiselle ne devait pas être réjouie de cette perspective : il lui faudrait encore consacrer du temps, des efforts. « Exactement ! Qui sait, aujourd’hui marque peut-être le début d’une petite tradition ? Et puis, je suis certain que tu ne trouveras pas d’ami plus dévoué que moi pour endosser un rôle de cobaye de tes expériences » rétorqua-t-il en ayant pleinement conscience que pour que ses chocolats puissent s’arracher parmi le cœur de la gente masculine, il lui faudrait davantage d’essai. Même présentement, il ne savait pas réellement l’identité exacte de ce qu’il avait mangé : chocolat d’apparence (plus ou moins), mais le goût… appelait à davantage de concentration et de réflexion pour en déduire les ingrédients. Toutefois, la remarque attisa la curiosité du sango, « je ne savais pas que le simple fait de ne pas apprécier tes talents culinaires pouvait frapper ta relation amoureuse d’un cuisant échec ». Après, s’il était certain qu’elle comptait assurer, petit-déjeuner, déjeuner, goûter et dîner de son bien-aimé et que sa cuisine n’était pas appréciée… Si le monsieur survivait, leur relation non. « Pour avoir un tel standard d’exigence, tes talents culinaires doivent être…. Merveilleux ? » Il ne savait pas si c’était le mot adéquat, mais il la taquinait, même sans réellement le chercher. Peut-être était-il naïf de sa part de voir la demoiselle aussi parfaite que son apparence. Il commençait à vouloir douter de tout et il trouvait cela quelque peu fascinant de ne pas la connaître aussi bien qu’il le croyait. Il déduisait beaucoup, mais la réalité dépassait littéralement ses espérances. Plutôt que de le voir comme un échec, il préférait prendre la chose autrement, la considérer comme un défi à relever car, peut-être qu’un jour, sa déduction sera la bonne.