Ce sourire qui revient peu à peu, ton cœur qui se réchauffe à sa simple présence. Tu peux enfin te détendre, laisser tout le reste de côté. Tu te dis que c’est étrange de voir qu’il est le seul auprès de qui t’arrives à oublier le moindre petit souci. En retrouvant ces moments que vous saviez si bien partager, tu ne penses plus à tout ce qui a bien pu se passer, les disputes, son départ. Tu sens simplement ton cœur battre plus rapidement dans ta poitrine, et ton esprit s’alléger de toutes ces questions que tu peux te poser. C’est lorsqu’il n’est pas là que les doutes reviennent. Ce sont ces moments qui te font dire qu’il peut encore te blesser. En étant là, avec lui, tu lui donnes ce pouvoir, tu le sais. Et tu sais aussi que t’auras du mal à le supporter si ça doit arriver. Pourtant, tout ton être le réclame, de plus en plus à chaque fois. Sans le contrôler, ton regard se relève vers lui instinctivement lorsqu’il te parle de rencard, prête à réagir au quart de tour. Au lieu de ça, il n’y a qu’un léger rire qui s’échappe d’entre tes lèvres lorsqu’il poursuit sa phrase. « Effectivement, ça a l’air passionnant. » réponds-tu dans un sourire. Tu prends un air faussement outré à sa question, te reculant de quelques centimètres à peine. « Tu oses en douter ? Tu sais bien qu’il faut travailler dur pour devenir la meilleure des avocates ! » Ce n’est clairement pas la voie que dessine ton père pour toi. Lui espère te voir d’ici quelques années négocier tous les contrats qui s’offriront à lui. Mais quitte à devoir supporter ces études, autant voir les choses en grand, même si ça restera toujours bien loin de la vérité. Tu ris à nouveau, de ta propre blague - bien que ce ne soit pas la meilleure. Une légèreté que vous retrouvez à cet instant. Tu te sens capable de rire à nouveau avec lui. De laisser enfin ta vraie nature se redécouvrir à ses côtés. Se doute-t-il du bien-être qu’il te procure ? Tu n’en sais rien, t’aimes à le penser, même si ça sonne terriblement stupide à tes yeux. Tu finis par t’allonger sur le dos, glissant ta tête au niveau de la sienne. Comme si tu te cachais, alors que ce sourire se dessine de nouveau sur tes lèvres. « J’me demande comment t’as pu lâcher ton rencard avec ton devoir d’histoire de la musique. Personne n’est assez fou pour préférer glander avec un avocat véreux. » finis-tu par lancer, une certaine malice dans la voix. Et même dans ces rires, ta main cherche la sienne, timidement. Comme si cela devenait la meilleure excuse pour te sentir plus proche encore de lui.

De quoi avons-nous l’air ? Quelque part j’ai l’impression de rattraper ces années loin d’elle. Celle que je lui ai volé, où tout pouvait encore être possible. On aurait été plus léger je le sais, on aurait surement même réussi à bouffer le monde si nous étions restés ensembles. J’en suis persuadé, les années à l’université auraient été moins difficiles. Peut-être même aurait-elle finis par me convaincre que c’était une bonne chose. Qui sait ? Moi je le sais. J’en suis certain parce qu’avec elle j’ai l’impression que tout est possible. Si elle savait le bien qu’elle me fait. C’est une renaissance pour moi, renouer avec ma passion, c’est comme me redonner un second souffle. J’étouffais tellement avant qu’elle ne revienne dans ma vie… j’aimerais lui faire comprendre qu’elle est importante à ce point. Ce n’est pas juste une lubie, un passage de plus dans mon histoire. Non, c’est celle qui bouleverse tout et qui me donne la force d’avancer. C’est toutes ces choses-là que j’aimerais lui faire comprendre. Mais parfois ça me fait peur… parce-que je me rends compte de la place importante qu’elle a dans ma vie. C’est effrayant d’être autant accroché à quelqu’un. Même avec Kitae les choses sont différentes. Surement parce-que je sais qu’il ne partira jamais… avec Ye Won, je ne suis sûr de rien. Même de ce que nous faisons maintenant. Qu’est-ce qui nous empêche d’être un couple ? Là, aujourd’hui, je ne sais pas. Car je ne vois aucune différence avec les autres. Nous sommes capables de rester là tous les deux à simplement parler, discuter de tout et de rien, comme des sujets importants. J’ai le droit de l’embrasser, nous partageons des nuits ensembles alors… oui ces craintes sont la seule barrière qui nous évite de mettre un mot sur ce que nous sommes. Et c’est frustrant quelque part… je le sais. Cependant, je refuse de lui en parler. Pas maintenant, alors qu’elle se détend enfin. Je souris de plus bel, à croire que je ne pourrais plus jamais être triste à ses côtés. Sa remarque est drôle, même si j’avoue avoir encore du mal à l’imaginer en avocate. Me redressant légèrement « Moi je suis fou, tu devrais le savoir. ». Oui assez fou pour croire encore à nous. « Madame l’avocate. » j’articule ça comme si je tentais de me persuader que ça sonnait bien. « Je ne sais pas si c’est bizarre ou sexy. Peut-être entre le deux. » Ça fait sérieux en tout cas. Bien plus que moi et n’importe quel statut que je pourrais avoir. « Si tu deviens avocate je te dirais de défendre les pires ordures. Ça rapporte gros. » Et je ris à cette plaisanterie, ayant du mal à l’imaginer faire ça. Je veux dire, je sais que certain n’ont aucune morale concernant l’argent, mais Ye Won n’est pas comme ça. Elle est intègre, et c’est aussi ça que j’aime chez elle. Me relevant subitement « Ah ! Il faut que je te parle d’un truc. Je voulais te l’envoyer par message mais puisque t’es là. » Récupérant mon téléphone dans ma poche, je le sors pour aller chercher le message reçu hier soir. Une fois trouvé, je le tends à Ye Won pour qu’elle puisse y lire le mail reçu « Bonjour, vous êtes invité à une nouvelle audition vous et votre groupe Illmatic. Bonne chance. » C’est surement pour ces raisons que j’avais autant bossé ma musique ce matin. L’audition aura lieu dans quelques jours et cette fois j’aimerais être vraiment prêt.

Des craintes que tu aimerais laisser de côté une bonne fois pour toute. Ne plus les voir revenir lorsqu’il s’en va, quitte cette pièce qui devient peu à peu le refuge de ce que vous n’osez pas exprimer. Les hésitations qui te laissent perplexe face à cette histoire qui pourrait trouver un nouveau souffle. Tu t’en veux parfois, d’être comme ça avec lui, de ne pas avoir la force d’exprimer clairement tes sentiments, tes envies. T’espères quelque part qu’il ne t’en tiens pas rigueur, pas trop. Aussi difficile pour l’un et pour l’autre en fin de compte. L’amour n’est qu’un doux sentiment que tout le monde recherche, mais fuit lorsqu’il comprend l’impact qu’il peut avoir dans une vie, les dégâts qu’il peut causer. Et t’en es la preuve, quelque part. Des idées que tu mets de côté, alors que tu l’observes, de ce regard amoureux qui ne saurait le quitter lorsqu’il se trouve dans la même pièce que toi. Un rire qui éclate, presque silencieusement. « C’est vrai… T’es assez fou quand tu veux. » quelques mots ponctués d’un sourire, avant de froncer tes sourcils, un certain amusement dessiné sur tes traits. « On verra si tu m’trouves pas sexy dans ma robe d’avocate ! » Cette forme de malice que tu retrouves lorsqu’il est là. Le souvenir de ces jours heureux ou rien n’avait d’importance, ou vous étiez capable de rire de tout. A croire que c’est encore le cas, finalement. Ton rire qui se mêle aussi, si naturellement que ça en est déroutant. Mais t’aimes l’effet que ça te fait. T’aimes voir que vous pouvez encore vous amuser de ce genre de choses, comme avant. « Comme ça je deviendrais l’avocate la plus détestée du pays ! Ca se tente en fait… » Tu n’en penses pas un mot. Ca ne te ressemble pas. Si réellement, tu devais obtenir ce statut, tu préfèrerais défendre la veuve et l’orphelin. Aider ceux qui en ont besoin. Une façon de t’approprier ce rôle de soeur qui a disparu depuis si longtemps de ton quotidien. Mais ce n’est pas prévu au programme, tu le sais d’avance. Ta tête que tu secoues légèrement pour ne pas y penser, alors qu’il tend son téléphone vers toi pour que tu puisses lire ce message. Tu te redresses, tes yeux vagabondant sur ces mots qui s’affichent devant toi. Tu fais papillonner tes cils plusieurs fois, avant de reporter ton attention sur lui. « C’est une super nouvelle ! C’est pour quand ? » Tu te souviens encore de toutes ces fois ou tu t’es rendue à leurs concerts, pour les soutenir, pour le voir briller sur scène. Maintenant, tu ne saurais plus vraiment comment faire pour les encourager encore, comme tu savais si bien le faire. Pourtant, t’es prête à recommencer, parce que ça serait le voir dans son élément, toujours. Tu l’as observé tant de fois sa guitare à la main sans jamais t’en lasser, toujours cette pointe d’admiration en toi, qui reprend place en un instant. « J’suis sûre que vous allez encore cartonner de toute façon. » Un sourire, plus sincère encore, plus marqué par ces certitudes qui restent en toi. Il est fait pour ça, t’en as jamais douté. Même lorsque tu tentais encore de le détester.

Pourrais-je nous imaginer dans quelques années ? Evidemment, je rêverais d’être sur scène, de pouvoir vivre de ma musique. Si je m’y risque, j’espère que ça sera le cas. Dire qu’il y a quelques temps, je ne croyais plus en rien. J’avais perdu tout espoir de pouvoir faire ce que j’aime et de vivre comme bon me semblait. Mais ça à changer… j’aimerais me dire que mes rêves se réaliseront, comme les siens. Je nous verrais bien ensembles oui, dans un appartement rien qu’à nous. Elle et sa superbe robe d’avocate et moi juste ma guitare en guise de compagnie quand elle ne serait pas là. Je n’ai rien envie de plus, juste de cette vie qu’on pourrait mener. Je reveux des choses simples, son sourire, sa présence… à quoi bon se rendre malheureux quand on a tout pour être heureux ? J’ai finis par le comprendre trop tard, mais j’aime à me dire que tout est possible quand on le veut. Il en est de même pour cette audition. La première avait été catastrophique, je me demande bien ce qui a pu les forcer à nous redonner une chance. Les autres candidats étaient plutôt bons, si bien que j’avais faillis faire demi-tour. Heureusement, Kitae avait dut sauver les meubles… et une part de moi sait que si il n’avait pas été là nous n’aurions jamais une nouvelle opportunité. Enthousiaste, je relis une fois de plus le message avant de relever les yeux vers elle « La semaine prochaine ! Mais je me sens plus à l’aise maintenant. Mieux que la première fois. Si tu nous avais vus… » Je grimace, repensant à mes mains tremblantes, à mon air dépressif et au manque de passion. « Depuis qu’on est rentré du Japon Kitae et moi on arrête pas. On a des nouveaux morceaux, mais là on bosse sur un nouveau qu’on aimerait faire pour l’audition. » Je prends un air penseur, réfléchissant encore à la démo que je lui ai envoyé. Je sais que le délai est court, mais si on s’y met à fond on arrivera surement à finir à temps. Des chansons ont en a des tas, mais on voulait quelque chose de nouveau. Un truc qui marque un nouveau départ pour notre groupe. « Quand Kitae me fera son retour. Je pourrais te le faire écouter si tu veux. » Et j’aimerais oui. Car son avis a toujours compté. J’aimais le regard qu’elle portait sur moi quand je jouais. Cette lueur dans ses yeux qui m’observait quand j’étais sur scène. J’avais l’impression d’être l’homme le plus puissant du monde. Capable de tout ! J’y croyais vraiment quand elle était là… Baissant les yeux sur mon téléphone, je garde ce petit sourire au coin des lèvres. Puis dans un geste tendre, j’attrape doucement sa main « Ye Won… merci… » Croisant son regard je tiens vraiment à lui dire ce que j’ai sur le cœur. Parce-que la musique c’est toute ma vie, sans elle j’aurais sombré, j’aurais finis par faire plus de conneries que je n’ai faite. « Je veux que tu saches que depuis que tu refais partie de ma vie, t’as changé beaucoup de choses... vraiment. »et pas que d’un point de vu sentimentale. C’est toute mon existence qui a pris un nouveau sens. En quelque sorte, j’aime à croire qu’elle est en train de me sauver… J’avais gardé trop longtemps la tête sous l’eau. Et même si cela prendra du temps, au moins j’ai finis par apercevoir la main qu’elle me tendait. J’aurais dut le voir avant… je ne veux pas que l’atmosphère devienne trop sérieux. Je voulais lui dire ces mots, mais je prends un air détaché « Quand je serais une rock star je te ferais une dédicace spéciale. » je ris à nouveau, toujours sa main dans la mienne. Instinctivement, je laisse mes doigts jouer avec le siens. Et une fois de plus, je me rends compte de la chance que j’ai d’être ici. 

Il y a de ces souvenirs qui restent ancrés en toi, comme toutes ces fois ou t'as parcouru la capitale, simplement pour le voir sur scène. Tous ces soirs ou tu voulais être présente pour l'encourager, lui offrir ces sourires, même de loin, simplement pour lui montrer que t'étais là, quoi qu'il en coûte. Allant même jusqu'à quitter des soirées mondaines, simplement pour le plaisir de le voir jouer sur scène. Un léger sourire qui se dessine sur tes lèvres à cette idée. "J'te crois pas. Si vous avez une nouvelle audition, c'est que forcément vous avez géré la première." Et tu n'en doutes pas, malgré ce qu'il pourrait en dire. T'as toujours cru en lui, en son groupe qu'il forme avec Kitae. Certainement l'une de leurs plus grandes fans, celle des premiers jours. T'apprécies de voir qu'il s'investit toujours autant dans son art, il est fait pour ça de toute façon. La musique, on ne pourra jamais lui retirer, et c'est l'une des choses que tu aimes chez lui. Cette passion qu'il a toujours eue au fond de lui, et qui le fait avancer. T'es admirative, d'une certaine façon, et ça se voit. "J'te harcèlerais jusqu'à pouvoir écouter s'il le faut." T'en ris, te cachant derrière ta main que tu colles contre ta bouche. Cette proximité qui renaît entre vous, et qui soulage ton cœur. Sa main qui attrape la tienne, faisant naître un nouveau sourire sur tes lèvres. Ces mots te font du bien, ils soulagent d'un poids que tu ne soupçonnais pas. Comme gênée par cet aveu, tu baisses légèrement ta tête, jouant avec ses doigts. "T'as changé pas mal de choses aussi, tu sais..." souffles-tu en guise de réponse. Il y a cette légèreté retrouvée, cette lueur que tu croisais si souvent dans son regard. Qui te font finalement croire que tout pourrait s'arranger. Il te donne l'envie de redevenir une fille bien pour lui, même si ça parait encore si compliqué. Il te redonne de l'espoir quant à l'avenir, et ça change la donne, lorsqu'on voit à quel point t'as pu tomber bas. Il n'en oublie pas de te faire rire, alors que tu oses l'imaginer en rock star. L'idée ne te déplait pas, au contraire. "J'te prend au mot !" lances-tu à son égard. Tu finis par te redresser devant lui, cet amusement dans le regard, cette sorte de soulagement face à un moment simple, mais qui t'étais pourtant nécessaire. "Et moi, j'pourrais m'assurer que vous vous faites pas arnaquer dans vos contrats." T'aimerais croire que tout s'arrangera à ce point-là. Que, plus encore que de retrouver ce que vous étiez, tout ça pourrait prendre une autre tournure, plus enivrante encore. T'aimes à penser qu'en arrivant enfin à tourner la page sur le passé, vous pourriez être plus forts encore. Et que plus rien ne pourrait vous séparer après ça. Une utopie, certainement, alors que tu n'as pas encore le courage nécessaire pour en arriver là. Mais cette simple idée t’aide à faire un pas en avant, en sa direction. Tu finis par déposer un baiser à la commissure de ses lèvres, souriant contre sa peau, avant de plonger ton regard dans le sien. "J'suis fière de toi, je sais que vous allez y arriver."

J’aime cette façon qu’elle a de croire en moi. J’ai si souvent oublié de le faire pour moi-même. Parfois j’aimerais que mes parents en face autant. Qu’ils soient aussi fiers de moi qu’elle pourrait l’être. Je me sens tellement bien à ses côtés, tout me parait plus simple. Alors je l’observe, convaincu qu’elle oserait surement me harceler pour l’entendre. Est-ce que c’est possible d’être aussi heureux pour un rien ? Je crois oui, car moi je me sens léger. Cette fois, je suis dans notre bulle, rien qu’à nous. Mon cœur rate un battement en l’entendant prononcer ces mots. J’ai envie d’y croire… me dire que pour elle aussi ça change des choses. J’évite de penser à ses travers, à cette nouvelle vie qu’elle a. Est-ce prétentieux de vouloir changer ça ? La sortir de ce quotidien dans lequel elle s’est engouffrée ? Je ne dis rien, souris juste et ris à sa plaisanterie. « Tu pourrais être notre avocate, j’aime bien cette idée. Y’a trop de requins dans ce milieu. » Pensif, je trouve que si elle avait le choix ça pourrait être une bonne idée. En fait, je ferais n’importe quoi pour qu’elle puisse me suivre… et c’est surtout ça qui me frappe. A l’époque, j’acceptais notre distance, les appels, les messages… mais aujourd’hui, j’ai sans cesse envie de la voir. C’est… infernal. En réalité, ça me bouffe pas mal de mes pensées, mais je prends ça d’un bon côté. Je m’en sers pour pas mal de chose. Notamment pour écrire. Ce que je ressens, devient plus vrai. Je la regarde, suis ses gestes et sa grâce que j’aime tant. Et lorsqu’elle se penche vers moi, je retiens mon souffle, amoureux comme jamais en l’entendant m’encourager comme elle le fait. Je suis intimidé, par sa sincérité et ses mots. Comment réagir face à ça ? Je ne sais pas, je n’ai jamais eu les bonnes paroles dans ces moment-là. Un merci ne suffirait pas, alors je passe mes bras autour de ses jambes la faire basculer vers moi. Dans mon geste, je ne résiste pas à venir l’embrasser tout en tombant en arrière pour qu’elle me surplombe. C’est ma façon à moi de lui dire à quel point ces paroles me touchent et m’aident à avancer. Je voudrais qu’elle comprenne… que sans elle je ne suis rien. Ma main se perd lentement dans ses cheveux. Me détachant d’elle, je viens lui souffler « T’es parfaite. » peut-être un peu trop pour moi d’ailleurs. Mais j’aime croire que je peux m’améliorer pour elle et devenir quelqu’un de bien. Taquinant son nez avec le mien, je laisse un nouveau sourire étirer mes lèvres avant de lui proposer « Est-ce que tu crois que étudier ensembles serait une bonne idée ? » on ne suit aucun cours en commun tous les deux, mais je n’ai pas envie de retourner dans ma chambre pour étudier. Tout comme je ne voudrais pas qu’elle rate des devoirs à cause de moi. Alors cette idée m’avait traversé l’esprit brièvement. Et vu le temps que ça prendra, je crois qu’on pourrait y passer quelques heures. Une nouvelle excuse surement pour prolonger cet après-midi… je l’admets, je suis coupable.

Tu te demandes ce que l'avenir peut bien vous réserver. Ce qu'il pourrait bien se passer si, enfin, tu arrivais à oublier totalement le passé, ces craintes. T'aimes à croire que des moments comme celui-ci perdureront longtemps. Que le bonheur saura vous trouver, comme maintenant. Finalement, t'es heureuse d'avoir osé envoyer ce message, même si tu te sens toujours aussi stupide d'en être arrivé à un tel point, simplement pour être avec lui. Tes épaules que tu hausses dans un geste presque las, un sourire sur les lèvres. "Ca pourrait être cool. Ca sera moi le requin qui vous empêchera de vous faire avoir !" T'en ris, parce que tu n'as pas vraiment l'allure de ces grands avocats, mais tu sais que pour une cause qui te tient à coeur, tu sauras montrer les griffes. Et tu le ferais sans hésiter pour lui. Tant que ça peut lui être bénéfique. Ca te plait de croire que tu pourrait les aider de cette manière, aussi. Une autre façon de les soutenir, certainement. Tu ne peux empêcher ce rire d'éclater, quand tu le sens attraper tes jambes pour lui faire face. Tes lèvres qui goûtent à nouveau aux siennes dans un geste tendre, qui te ferait frissonner. Tu n'attends pas vraiment de réponse à ces mots que tu oses lui dire. Tu te souviens sans encombre du fait qu'il n'a jamais réellement été doué pour ça. Mais il a toujours su exprimer les choses d'une autre manière, et c'est ce qu'il est en train de faire. Tu bascules en avant, le surplombant dans un sourire amusé. Tes doigts viennent rapidement caresser sa joue, ses mots faisant chavirer ton coeur davantage encore. T'es loin d'être parfaite, tu le sais. En temps normal, tu l'aurais rétorqué, mais cette fois tu t'abstiens, ton regard plongé dans le sien. Quelques secondes à t'y perdre, sentir ces papillons dans ton ventre, cet amour que tu peux éprouver qui grandit un peu plus. Puis cette question, à laquelle tu ne t'attendais pas vraiment. Quelque chose que vous n'avez jamais vraiment fait ensemble, étudier. "Ca dépend... T'as l'intention de m'déconcentrer ? Ou plutôt me motiver à bosser ?" tes lèvres étirées en un nouveau rictus, plus amusé. Qu'importe la réponse de toute façon, tu accepteras sans sourciller. Parce que ça signifie pouvoir passer plus de temps encore avec lui. Alors qu'importe si tu ne travailles pas vraiment, tu auras au moins le loisir de l'observer, sentir un peu plus longtemps sa présence. Tu finis par te redresser, t'asseoir à côté de lui. T'en profite pour attraper sa main afin qu'il puisse suivre tes gestes. "Tu vas chercher tes affaires ?" Sans vraiment pouvoir t'en empêcher, tu lui voles un baiser, chaste et furtif, avant de te redresser devant lui. Définitivement prête à passer plus de temps encore avec lui, tant que cela t'es possible.

De quoi a-t-elle peur finalement? Je n’ai pas l’impression que mettre un mot sur nous deux changerait quoique ce soit. Etre un « couple » signifie tellement de choses pour beaucoup d’entre nous. Mais pour moi ça ne change rien au final à ce que nous sommes maintenant. Pourrait-elle s’en rendre compte ? S’apercevoir que ce que nous vivons on pourrait très bien le faire en assumant cette relation ? Je ne sais pas, encore une fois je refuse de la brusquer. Elle a ses craintes, que je juge justifiées et je ne peux pas sans cesse la harceler pour aller dans mon sens. J’aime cet instant, cette légèreté que nous partageons. Et pour une fois on pourrait partager quelque chose de nouveau. Etudier ensembles. L’idée parait saugrenue mais je suis sérieux. Je détourne le regard, une moue sur les lèvres. Je ne promets pas d’être le garçon le plus concentré du monde, mais je ferais un effort. Alors je souffle un simple « Un peu des deux. » au moins je suis honnête, avant de me redresser et me lever du lit. J’acquiesce d’un petit signe de la tête, puis lui accorde un sourire amusé avant d’aller vers sa porte. Mais une fois arrivé devant, je me tourne juste un instant « Ah au fait ! Je crois que ton fichier perdu, a été retrouvé. » J’insiste bien sur le « perdu », car évidement je sais qu’il ne l’était pas. Montrant du doigt son écran, je lui offre un sourire plein de sous-entendus avant de sortir de sa chambre pour retourner à la mienne. J’ai surement l’air encore d’un gamin heureux. C’est à peine si je me retenais de courir pour aller chercher mes affaires et vite la retrouver. Arrivé, à mon bureau, je récupère mon ordinateur, mes écouteurs et une paire de lunette. J’en profite aussi pour reprendre ma boisson que j’avais laissée. Amusé par la situation, j’avise rapidement mon reflet avant de sortir de la pièce et filer de nouveau dans sa chambre. Mettant mes lunettes sur le bout de mon nez, j’entre et lâche un petit « Tadam. » tout en avançant vers elle « Les lunettes c’est juste pour le côté sérieux. » je n’en ai pas vraiment besoin, mais je trouvais ça drôle de me donner un air intello. « Comme ça tu vois que je suis prêt à bosser. » et le lève le pouce, faussement motivé par ce qui m’attend. Me laissant retomber sur le bord de son lit, près de son bureau. Posant mon ordinateur sur mes genoux, je bois une gorgée de ma boisson avant de lui tendre « T’en veux ? » une horrible chose pleine de calorie que j’adore. Prenant juste mes marques, j’ouvre mon pc avant de réajuster mes lunettes. Puis relevant la tête « Je peux pas bosser… » Je fais la moue, approchant mon visage du sien « Tu dois m’encourager sinon j’y arriverais pas. » Et je ris à ma plaisanterie. Même si j’en profite un peu.

Vous avez beau avoir tant partagé ensemble, il y a certaines choses que vous n’avez pas eu le temps faire, ni l’occasion souvent. Etudier tous les deux en fait partie. Ça peut paraître enfantin pour certains, mais toi, t’aimes cette idée-là. T’aime surtout le fait de pouvoir découvrir une autre facette, peut-être plus sérieuse, de lui. Une autre opportunité pour voir ce qu’il est devenu, pendant ces années loin de toi. C’est surprenant parfois, toujours agréable. Troublant même, alors qu’à chaque fois, tu peux voir certaines différences comparé à votre adolescence. Tu apprends à le connaître une nouvelle fois, et tu te rends compte que ces changements laissent tout le loisir à ton cœur de gonfler un peu plus, tes sentiments devenir plus puissants encore. Ça t’effraie, bien plus que tu ne le montres, pourtant, tu te perds bien trop facilement dans ce tourbillon de bonheur qu’il arrive encore à t’offrir. Tes yeux qui suivent sa silhouette qui s’apprête à quitter la pièce, et un léger rire qui te prend à sa remarque. T’as été démasquée, tu le sais, tu ne peux plus revenir en arrière. Et malgré cette petite pointe de honte qui reste en toi, tu ne dis rien. Tu te décides à t’installer sur ton bureau, ton regard posé sur ton écran. Arrêtant le logiciel, tu ressors le cours sur lequel tu dois encore travailler, sans pour autant t’y plonger de suite. Tu te laisses retomber sur le dossier de ta chaise, observant les livres à côté de toi. Un soupire qui s’échappe de tes lèvres. Il n’y a rien de plus barbant que ce qui se trouve devant toi, et tu oses penser que la présence d’Il Kyang te donnera un peu plus de courage pour surmonter ça. C’est à ce même moment qu’il revient dans ta chambre, laissant un sourire naître sur tes lèvres. « Ça te va plutôt bien. » un rire pour ponctuer ta phrase, l’observant s’installer à côté de toi. Naturellement, tu récupères la boisson qu’il te tend pour en boire une gorgée, avant de lui rendre. De vieilles habitudes qui reprennent place entre vous, sans que tu ne le remarques vraiment. Tu te sens plus aisée avec lui, tout devient plus spontané. Un coup d’œil vers ton ordinateur, avant de reporter ton attention sur lui. Sa moue te fait sourire de plus belle, alors que tu t’approches lentement de lui. « On a pas encore commencé que t’essaies déjà de m’déconcentrer ? J’aurais du m’en douter. » A ces mots, ta main se pose sur sa joue, comblant l’espace entre vos visages. Comme à chaque fois, tes lèvres épousent parfaitement les siennes dans un geste qui fait toujours autant palpiter ton cœur. Tu souris contre ses lippes rosées, laissant cet amour s’envoler une fois de plus, te redressant enfin. Et cette simple pensée fini par traverser ton esprit, t’es heureuse à cet instant précis.

Le simple fait de s’embrasser redevient naturel, presque commun. Je sais qu’une part de moi en abuse un peu, mais je ne peux pas y résister. J’aime cette idée-là, que ça devienne banal entre nous. Retrouver cette habitude que nous avions. Mes lèvres ne sont faites que pour accueillir les siennes… désormais je le sais. Et j’en suis totalement accro. Je souris contre sa bouche, amusé par sa remarque. Puis en me reculant, je lève une main en gage d’effort « Je te laisse bosser. » un petit sourire au coin, avant que je ne trouve une place plus confortable sur le lit. Pour être franc, je ne sais pas par quoi commencer. J’avais déjà lu quelques articles dont je pourrais me servir. Ouvrant les fenêtres les unes après les autres, je ne me sens réellement pas inspiré par le sujet. Ce n’est pas que je n’aime pas la musique classique. C’est juste que je me contente de l’écouter pour le plaisir des oreilles. Je n’ai pas vraiment besoin d’argument sur le genre. D’ailleurs plus j’y pense et plus je serais tenté d’apprendre à jouer du piano. Ça pourrait être agréable. Je me souviens que mon prof de musique me l’avait suggérer. Dès notre premier cours… en réalité il était surtout enthousiaste à l’idée d’avoir un élève avec l’oreille absolue. D’après lui je n’exploitais pas assez mon potentiel. Peut-être avait-il raison, mais par contradiction, je m’étais seulement contenté de ma guitare. Hum, ce n’est pas vraiment le moment de penser à ça. Une moue sur les lèvres, j’attrape de nouveau ma boisson et relève les yeux vers elle. Ye Won parait bien plus concentrée que je ne le suis et la voir ainsi, fait naitre des papillons au creux de mon ventre. Je n’étais pas habitué à partager ce genre de moment, mais il me plait vraiment. Son petit air sérieux, ses sourcils légèrement froncés… plutôt mignonne c’est certain. Mais je ne la déconcentre pas, me contentant de sourire pour moi-même. Replongeant la tête sur mon ordi, j’inspire doucement pour réussir à me motiver. Mes yeux parcours les sites, des articles, des écrits… je finis par réellement m’y mettre et lire tout ce que je trouve. Prenant des notes d’un côté, sur un fichier, j’essaie d’organiser mes idées. Finalement, je reste bien silencieux, complètement absorbé par mon travail. D’ordinaire je ne suis pas toujours très assidu. Il faut dire que les études et moi c’est un peu compliqué. Mais j’ai fait beaucoup d’effort durant ces années. Et même si je ne suis pas l’élève le plus brillant de mon année, au moins je ne suis pas le pire. Bien que mon exclusion n’a pas aidé dans ma réputation et mes notes… mais j’ai mis ça de côté, tellement que j’ai finis par ne plus être allé voir mes parents depuis. M’étirant doucement, je relève la tête vers elle et lui demande « Tu t’en sors ? »