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i can't help it, i miss you (( juncas ))

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i can't help it, i miss you (( juncas )) | Dim 2 Aoû - 23:19
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i can't help it, i miss you like crazy.
Sur le chemin vers le Nyam Nyam, Jun Wan n’a eu de cesse de s’arrêter, faire demi-tour, pour au final reprendre sa route. La nuit est tombée depuis longtemps mais il est toujours bloqué dans les mêmes pensées que celles du matin-même, voire même de la veille. Depuis qu’il a appris que Lucas avait organisé, comme à son habitude, une fête d’anniversaire pour célébrer ses dix-neuf ans sans l’inviter à lui - sans même le prévenir, en fait - il est enclin à un dilemme meurtrier.
L’envie de lui envoyer un message. Lui souhaiter un joyeux anniversaire, peut-être engager discrètement le sujet de sa fête d’anniversaire pour souligner son absence à cette dernière. Lui demande indirectement pourquoi il a été évité, lui qui a toujours été convié. Solution pratique pour Lucas. Il sait que ce dernier veut éviter de le voir pour l’instant - autrement, pourquoi ne l’aurait-il pas invité ? - et que le contacter par message les mettra tous les deux plus à l’aise que s’ils se voient en vrai.
D’un autre côté, le désir ardent de voir Lucas. De regarder dans ses yeux, de le sentir près de lui, d’entendre sa voix, détailler son visage, analyser ses expressions. Le souhait de juste lui parler, parce que Lucas lui manque terriblement. Quatre semaines depuis qu’il s’est déclaré. Autant de temps qu’ils ne se sont pas vus en vrai. Quelques messages brefs échangés au début, puis les nouvelles coupées. Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Est-ce que Lucas est vraiment en train de réfléchir ou l’a t-il simplement mis de côté dans sa vie sans l’en avertir ?
Si la logique l’encourage à opter pour la première option, son coeur lui a dicté la deuxième. Il a même hésité à s’incruster dans la soirée de Lucas pour son anniversaire, faire comme s’il avait été invité pour le confronter et lui demander pourquoi est-ce qu’il a dû s’imposer. Il a néanmoins laissé tomber cette idée-là parce qu’il ne voulait pas gâcher sa soirée d’anniversaire. Et si Lucas lui annonce qu’il ne veut plus le voir ? Dans ce cas, Jun Wan aura simplement fait preuve d’égoïsme en s’imposant là-bas, en pleine soirée festive.
Non, s’il doit confronter Lucas, il veut le faire seul-à-seul. Il ne veut pas d’un Lucas influencé par le regard des autres ou par une quelconque boisson alcoolisée. Il veut le vrai Lucas, l’honnête, le franc.
Alors : lui envoyer un simple message ou aller le voir ? Avec tout ça, il ne répondait jamais vraiment au dilemme qui s’imposait, et les heures passaient sans qu’il ne trouve de solution. En fait, les jours passaient, parce que pour être entièrement honnête, cette question, il se la pose depuis plusieurs semaines. On l’a ramené plusieurs fois sur Terre lors des photoshoot qu’il a faits ces derniers jours, quand il se mettait à se demander s’il allait céder à la pulsion d’aller voir Lucas ou continuer d’attendre patiemment sa réponse. Réponse qui n’est toujours pas venue.
Au fond, la question se résumait à : être patient ou céder à l’envie ? Si en temps normal, avec Lucas, la question ne se posait jamais - il a toujours choisi la patience d’attendre que Lucas soit prêt -, il se rend compte que la réponse est moins évidente cette fois. Le désir de céder, de se laisser aller, d’être un peu égoïste a grandi en lui jour après jour, en même temps que le manque de celui qu’il aime s’imposait.
Il veut voir Lucas.
Finalement, cette réponse s’est imposée à lui. Il s’en fiche que ça ne corresponde pas à ce qu’il a dit, que ça mette la pression à Lucas, que ce soit égoïste, que ce soit gênant. Il a besoin de voir Lucas.

Et pourtant. Même à la seconde où il s’est retrouvé devant le Nyam Nyam, il s’est dit qu’il n’était pas trop tard pour faire demi-tour. La nuit est tombée depuis un moment mais minuit n’est pas passé, il peut se contenter d’envoyer un message pour lui souhaiter son joyeux anniversaire et ne pas le lui dire en vrai.
Or, il veut voir Lucas. Et le manque de Lucas s’est fait plus grand que tout le reste, alors il a décidé de rester, d’affronter, et il a attendu jusqu’à ce qu’enfin ce dernier franchisse la porte de son emploi à temps partiel sans son uniforme.
« Salut Lucas » Malaise palpable à l’instant même où leurs regards se sont croisés, il a peur de lire qu’est-ce que tu fais ici dans les yeux de Lucas mais il ne peut s’empêcher de maintenir son regard. Il aurait aimé dire qu’il a été trop occupé ses derniers temps pour y penser, mais ça n’est pas le cas : peu importe combien il a été occupé, ce regard n’a cessé de le hanter. Ce visage. « Joyeux anniversaire » Un doux sourire naît sur son visage avant qu’il ne reprenne la parole. « Je tenais à te le souhaiter en vrai. » Il se justifie et décide d’enterrer, pour l’instant en tout cas, la question qui le torture depuis des heures, celle qui lui a fait cédé à la pulsion d’aller à sa rencontre malgré tout : pourquoi as-tu invité tout le monde sauf moi à ta fête ?


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | Lun 3 Aoû - 18:18
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i can't help it, i miss you like crazy.
Lucas était fatigué. La journée avait été longue. Il était vingt-trois heures et quelques. Bientôt, il sera minuit. Bientôt, ce ne sera plus son anniversaire. En effet, le garçon fêtait ses vingt ans aujourd'hui. Il avait passé le week-end entier à agir comme si atteindre vingt ans méritait d'être fêté alors qu'il se disait que vingt ans, c'était déjà trop. Vendredi soir, il avait organisé une fête alcoolisée avec des personnes dont il n'était pas proche du tout. Il avait fait ça juste pour faire comme s'il s'intéressait vraiment à eux, comme si leur présence de sa vie lui était vraiment si importante pour qu'il veuille passer son anniversaire avec eux. Mais les plus importants dans sa vie savaient qu'il n'aimait pas l'alcool, qu'il n'aimait pas les fêtes en grand comité, qu'il préférait les soirées tranquilles sur le canapé à discuter et rire ensemble. Introverti, ce n'était pas une face qu'il montrait au monde comme le monde préférait les extravertis aux introvertis. Alors samedi soir, il avait fêté son anniversaire avec ses éternels invités, ses éternels amis les plus proches.
Sans Junwan.
D'ordinaire, le garçon était invité. Junwan était très proche de Lucas, il pourrait presque compter pour un meilleur ami... si seulement ils pouvaient être qualifiés d'amis. Parce que ce n'était pas des amis qui regardaient les lèvres de l'autre, ce n'était pas des amis qui rêvaient de l'autre, ce n'était pas des amis qui sentaient l'absence de l'autre comme un véritable trou dans le cœur. Ce n'était pas un ami qui se confessait à l'autre. Ce n'était pas un ami qui n'arrivait pas à prendre une décision non plus.
Cœur confus, Lucas avait laissé un mois couler. Aussi vite que ça, le temps était parti. L'américain avait été très occupé ces derniers temps. Toujours en train de bosser, que ce soit au travail ou en train d'étudier, il ne se reposait jamais. Alors certes, c'était les vacances, il avait les cours en moins. Il n'empêchait que Lucas ne se permettait que trop rarement du repos alors il préférait revoir ses cours, travailler des notions qu'il n'avait pas comprises. Mais peu importe à quel point il forçait son esprit à penser à autre chose, à la moindre pause, la question revenait.
Qu'est-ce qu'il est Junwan, pour toi ?
Et plus le temps passait, plus la réponse devint précise. Claire. Évidente.
Il tenait beaucoup trop à lui pour le laisser partir de sa vie.
Il avait besoin de revoir Junwan, de le regarder, de lui parler. D'entendre sa voix, d'entendre ses rires. De le voir baisser son regard sur ses lèvres, de sentir son corps près du sien.
Ce n'était pas un ami qui rêvait d'embrasser son ami en pleine journée.
Malgré tout, si Lucas n'avait rien fait, c'était bien parce qu'il continuait à avoir peur.
Il ne suffisait pas d'aimer quelqu'un pour être heureux. Il ne suffisait pas que l'amour soit mutuel pour être heureux.
Il fallait apprendre à s'aimer avant d'aimer quelqu'un d'autre.
Ce que, clairement, Lucas n'arrivait pas à faire.
Alors il avait laissé le temps partir, le temps s'écouler, espérant qu'un jour il puisse arriver à un stade où il s'aimera, où il sera capable de se laisser aller vers Junwan sans se sentir coupable.
Mais ce jour n'était toujours pas arrivé et voilà qu'il faisait de nouveau face à Junwan sans être prêt.

La surprise était lisible sur son visage. Il ne l'avait pas du tout vu, même lorsqu'il était dans le restaurant et qu'il avait nettoyé les tables, parlé avec ses collègues. Eunhye et Wooyoung avaient des derniers préparatifs à terminer avant de partir et Lucas était donc le premier à partir. Il les avait salué poliment et avait poussé la porte du Nyam Nyam pour tomber nez-à-nez avec Junwan. Vision qu'il n'avait absolument pas prévu.
Son cœur battait à mille à l'heure alors qu'il le fixait, la surprise toujours là. Il ne s'était pas attendu à ce qu'il vienne. Alors certes, il avait trouvé ça bizarre que Junwan ne lui ait pas souhaité « joyeux anniversaire ». C'était toujours celui qui le faisait parmi les premiers mais cette année, il ne l'avait pas fait. Cela dit, Lucas n'avait pas pu lui en vouloir. Après tout, il ne l'avait même pas invité à sa propre fête d'anniversaire parce qu'il avait encore trop peur de lui faire face. Et peut-être que Junwan l'avait remarqué. Est-ce que Junwan en était blessé ? Est-ce que Junwan ne voulait finalement plus lui parler ? Ce serait absolument normal de vouloir couper les ponts avec lui. Il l'avait fait poireauter pendant un mois, n'était toujours pas sûr de sa réponse. Et puis, c'était tout ce qu'il méritait de toute façon, non ? Qu'on l'abandonne.

« Joyeux anniversaire. Je tenais à te le souhaiter en vrai. »

Les yeux s'écarquillèrent. Une douce chaleur prit possession de sa cage thoracique alors qu'il se retint pour ne pas sourire, pour ne pas le prendre dans ses bras, pour ne pas se laisser aller. Après tout, il n'était pas censé faire ça, il n'était pas censé lui dire « oui » quand il ne s'aimait pas soi-même.
Pourtant, plus il observait le visage de Junwan, plus il avait envie de se laisser aller.
Dire fuck, quand bien même il prenait le risque qu'ils finissent tous les deux malheureux.
Il déglutit, inspira grandement pour tenter de se calmer.
Échec.
« Merci, » répondit-il, coupant court à leur contact visuel. « T'étais pas obligé. Je sais que... t'étais occupé. » Ce n'était pas faux mais évidemment que Junwan avait toujours du temps pour Lucas. Dans cette phrase, il insinuait aussi que s'il ne l'avait pas invité à sa soirée, c'était bien parce qu'il pensait que Junwan n'aurait pas le temps. Non pas parce qu'il n'était, en fait, pas du tout prêt à lui faire face.
Et maintenant qu'ils étaient face à face, Lucas réalisait à quel point il savait qu'il l'aimait mais qu'il ne savait pas si c'était la bonne chose à faire. De juste accepter de l'aimer, accepter son amour.
Il avait peur.
Mais bizarrement, tous ses doutes s'effaçaient quand il regardait Junwan.
Quand il était avec lui, il se sentait bien.
Alors pourquoi avoir peur, Lucas ?


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | Lun 3 Aoû - 21:49
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i can't help it, i miss you like crazy.
Bien que ce ne soit pas non plus une habitude, ça n’est pas la première fois que Jun Wan vient voir Lucas pour lui faire une surprise. Dans le passé, c’est déjà arrivé qu’il attende que son ami sorte du travail pour le voir un instant - souvent quand Lucas lui manquait trop mais qu’il ne voulait pas l’obliger à venir le voir après une dure journée de travail. Néanmoins, ces fois-là, il a toujours été accueilli par un Lucas surpris mais souriant, ravi de le voir et accueillant malgré sa fatigue évidente.
Aujourd’hui, ça n’a rien avoir. Sans pour autant être désagréable ou lui lancer une pic amère dont seul Lucas a le secret, il n’est pas non plus le jeune homme ravi de le voir qu’il était autrefois. Il se contente de le regarder silencieusement, il attend une raison pour sa venue. En fait, non, Jun Wan ne sait pas vraiment ce qu’attend Lucas, il n’arrive pas à lire sa réaction ; d’habitude, il lit en lui comme dans un livre ouvert, mais aujourd’hui, peut-être à cause de la singuliarité de la situation, ou à cause de la petite boule de colère (ou plutôt, de jalousie) qui s’est formée dans son ventre, il ne sait pas ce que veulent dire les expressions faciales de Lucas.

S’il n’était pas autant pris à court par ses propres sentiments, il remarquerait probablement l’expression claire sur le visage de celui qu’il aime, le léger rictus retenu qui aurait pu se transformer en sourire, sa nervosité par rapport à la situation. Il prendrait tous ces facteurs en compte pour se dire que tout n’est pas encore perdu, qu’il y a une raison justifiable pour laquelle il a été évité lors de la fête d’anniversaire.
Cependant, dans l’immédiat, il ne voit rien de tout ça. Il est trop omnibulé par le plaisir de revoir son visage, qui n’a d’égal que le manque qu’il a ressenti ces dernières semaines sans le voir et par l’envie de comprendre. Comprendre pourquoi il a dû passer un mois sans le voir.

« Occupé... »
Il répète le mot dans un demi-murmure, en hochant vaguement de la tête. Son sourire a disparu de son visage quand il répète ce mot, la voix trahissant son amertume.
« C’est parce que tu me savais occupé que je n’ai pas été invité à la fête de ton anniversaire ? »
Ce n’est pas dans son habitude d’avoir aussi peu de tact avec Lucas. Toujours patient, calme, compréhensif, souriant, chaleureux. Il n’a sans doute jamais été aussi f r o i d que maintenant, le visage fermé, le regard rancunier.
« Ou bien il y a une autre raison ? »
Il ne laisse même pas le temps à Lucas de parler. Il a besoin que ça sorte, ces pensées qui l’ont tourmenté pendant des heures, des jours, des semaines. Pourtant, quand il a dit qu’il attendrait, il savait ce que ça voulait dire. Il ne sait pas pourquoi maintenant ça l’agace, alors qu’il acceptait la situation facilement il y a un mois.
La joie de revoir le jeune homme est néanmoins bel-et-bien présente. Il a envie de lui sauter au coup, de lui demander comment il va, s’il a passé une bonne soirée, un bon jour, un bon anniversaire, un bon mois. Envie de lui demander tout ce qu’il a fait pendant ce laps de temps, d’entendre toutes les pensées de Lucas, même les plus futiles.
« Du genre, je ne suis plus assez important pour être invité ? »
Et c’est ça, la raison de ses tourments ; c’est de cette idée qu’est né ce serpent dans son ventre, le serpent qui s’est dressé, qui montre ses crocs, qui fait couler un venin de colère dans ses veines - c’est la jalousie qui parle, la jalousie de ne pas avoir été invité. La jalousie de penser qu’il y a plus important que lui dans la vie de Lucas désormais, qu’en un mois il a été remplacé, l’idée folle qu’il n’a en fait jamais été important pour celui qu’il aime. Une paranoïa qui ne lui ressemble pas, il s’est monté la tête tout seul pendant un mois, il s’est imaginé des choses auxquelles il n’a jamais pensées pendant tout ce temps.
Pourtant, il n’est pas facilement jaloux.
Il ne l’a jamais été jusqu’à là. Pas même quand Lucas passait des jours avec ses deux meilleurs amis sans le contacter, pas même quand il s’est mis à sortir avec une autre personne.


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | Mar 4 Aoû - 20:47
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Lucas ne voulait pas faire de mal à Junwan. Il ne voulait pas le blesser et c'était bien pour ça qu'il prenait du temps avant de pouvoir trouver une réponse à lui donner, concernant ses sentiments. Il ne voulait pas lui faire de faux espoirs, il ne voulait pas le blesser pour rien. Et peut-être que sans s'en rendre compte, le garçon avait pris trop de temps. Peut-être qu'il aurait dû être prêt, un mois après, à lui donner une réponse claire et précise, mais ce n'était pas le cas. Encore aujourd'hui, face à Junwan, il savait qu'il en avait des choses à dire, qu'il aimerait tout lui dire, mais qu'il n'arrivait pas à poser des mots adéquats dessus. Que rien ne suffirait pour exprimer tout ce qu'il ressentait. Il avait peur, trop peur. Il avait toujours été un lâche qui fuyait ses problèmes et peu importe à quel point il aimait Junwan, il avait aussi choisi de fuir Junwan. Parce que c'était plus facile de réfléchir quand il n'était pas là. De s'apercevoir à quel point son absence le marquait. Il avait toujours eu du mal à supporter l'absence des autres, Lucas. L'absence de ses parents quand ils travaillaient et qu'ils le laissent seul à la maison. L'absence de son père après sa mort. L'absence de sa mère après qu'elle ait décidé qu'il soit une erreur.
L'absence de Junwan.
L'absence de la chaleur de Junwan.
Car le sourire disparut, laissa place à de l’amertume, de la froideur.
Lucas n'y était clairement pas habitué.
Il écarquilla des yeux face à sa question.
Oui, c'était l'une des raisons. C'était surtout la raison qu'il avait donné à ses amis qui s'étaient demandés pourquoi est-ce que Junwan n'était pas là, lui qui avait toujours été présent. Toujours là pour Lucas.
Mais c'était loin d'être la raison principale. Il y en avait beaucoup trop, de raisons. Il avait peur. Il n'était pas prêt. Il devait réfléchir. Toutes ces choses qu'il ne pouvait dire à personne. Qu'il avait gardé au fond de lui, se tourmentait avec.
Cependant, le fait que de Junwan ne soit pas assez important n'avait jamais fait partie de l'équation.
Lucas était même surpris que Junwan pense ainsi.
Il était tellement surpris qu'il se contenta de le regarder d'un air ahuri, ne sachant pas quoi lui dire. Car ça n'avait jamais été le cas.
Et le fait que Junwan s'imagine ce genre de scénarios, le fait que même lui pense beaucoup trop loin alors que d'ordinaire c'était Lucas qui s'inquiétait pour rien, ça disait tout.
Ça disait que Junwan avait beaucoup pensé à lui. S'était inquiété pendant son absence.
Que surtout, Lucas lui avait fait du mal, alors que c'était ce qu'il avait voulu éviter.
Le cœur se serra alors que la surprise s'envola, laissant place à de la tristesse.
« Non, » répondit-il d'une voix ferme. De la même voix ferme que Junwan prenait quand il rassurait Lucas. « Non. » Celui-ci fut plus doux, un peu plus brisé. A la simple idée que Junwan puisse se considérer plus assez important pour Lucas, ça lui transperçait le cœur. Il se sentait si désolé.
« Non, c'est pas ça. »
Et maintenant, il devait s'expliquer. Il déglutit, le regard quittant Junwan. Incapable de faire preuve de courage. Les pensées fusaient. Il essayait de savoir comment tourner ses phrases, ses mots. Mais au fond, il ne réfléchissait pas, la panique étant trop présente pour lui permettre de décider de quoi que ce soit. Alors il se lança, sans s'être préparé. Sans être prêt.
« Je me sentais pas prêt à te faire face. J'avais... peur. » Il avait toujours peur. « J'ai toujours peur. » Il le dit. « Je ne veux pas prendre de mauvaise décision. Et... si je ne t'ai pas invité, c'est parce que j'avais peur que si je te voyais, je risquais de prendre une décision impulsive. » Celle de sortir avec toi. Il ne le dit pas. « J'ai beaucoup réfléchi. Sur... tout. » Tes sentiments, mes sentiments. Toi, moi. Nous. « On dit qu'avant d'aimer quelqu'un, il faut apprendre à s'aimer. Sinon on ne peut pas aimer. On aime l'attention de l'autre, on aime ce qu'il nous apporte, mais on ne peut pas vraiment aimer l'autre. Je me suis répété ça en boucle. Je me suis dit que ce n'était pas bien, qu'on soit ensemble. Tu méritais mieux. » C'était comme un début de rejet, sauf que les verbes étaient au passé.
« Puis je t'ai imaginé avec quelqu'un d'autre. Je t'ai imaginé amoureux de quelqu'un d'autre, je t'ai imaginé regarder quelqu'un d'autre comme tu me regardes moi, je t'ai imaginé embrasser quelqu'un d'autre que moi. Je... Je n'ai pas aimé. Je ne voulais pas. Alors c'est égoïste non, de vouloir que tu sois à moi mais de me dire que je ne peux pas être avec toi parce que je serais trop toxique pour toi ? » Il se mordit la lèvre, ne regardant toujours pas Junwan. « Je suis bourré de défauts. Je suis trop jaloux, trop possessif. J'ai constamment besoin qu'on me rassure parce que je crois pas assez en moi. Je ne me fais pas confiance. J'ai l'impression que tu vas toujours trouver mieux que moi, que tu vas m'abandonner. Je me suis dit que c'était peut-être une solution. Me fermer à toi, ne plus te recontacter, te mettre de côté de ma vie. Mais...
Je t'aime trop pour ça. »

Il ne savait pas pourquoi, mais il avait envie de pleurer. Il ne se sentait pas si triste, pourtant. C'était peut-être l'effet du surplus d'émotions qui l'envahissait. Il ne savait même pas ce qu'il ressentait, en fait. Un mélange de désespoir et d'amour.
Peur et espoir.
« Je veux pas vivre sans toi. Je déteste l'absence des gens. J'ai dû supporter celle de mes parents quand ils étaient au travail, celle de ma nounou quand elle s'est fait virer subitement car on n'avait plus les moyens de l'employer, celle de mon père quand il est mort, celle de mes amis à Atlanta quand on a déménagé, celle de ma mère qui a coupé tout contact avec moi, celle de mes meilleurs amis quand je leur ai tourné le dos, celle de mon ex quand j'ai compris qu'elle ne m'aimait pas, puis... puis la tienne... Et je veux pas, j'ai pas envie que tu t'en ailles... »
Il pleurait alors qu'il était en pleine rue. Il avait confessé tous ses sentiments alors qu'il était en public. Techniquement, le Nyam Nyam était encore derrière lui, des gens pouvaient encore le reconnaître.
Mais pour la première fois de sa vie, il se fichait du regard des autres.
« J'ai toujours peur de t'aimer, de sauter le pas. J'ai peur d'être heureux avec toi. Mais je crois que j'ai plus peur de te perdre. J'ai peur de ton absence, Junwan. »
Il prit un moment pour essuyer les larmes qui se faisaient un peu trop nombreuses sur son visage.
« Je... Je vais être un petit-ami merdique, pathétique, jaloux, possessif... Malgré tout ça, si tu es prêt à m'accepter... Alors... Alors je veux être avec toi. »
Tant pis, si c'était égoïste.
Parce que je t'aime.


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | Jeu 6 Aoû - 20:29
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Son regard plus froid que d’habitude défie celui de Lucas de le maintenir, c’est comme si toute son attitude corporelle criait à Lucas « vas-y, ose dire le contraire » ; ose dire que c’est faux, que je suis toujours important pour toi. Lui aussi aimerait sourire, agir comme d’habitude, dire que ça n’a pas d’importance de ne pas avoir été convié à la fête, que quelque chose d’aussi futile ne lui tient pas à coeur, que l’important c’est que Lucas ait passé un bon moment. Mais ce foutu venin l’empoisonne, le fait bouillir d’incompréhension et de jalousie, et même le regard surpris, presque p e r d u de Lucas ne résout rien.
Non.
La voix de Lucas retentit dans les oreilles de Jun Wan et il a l’impression que trois heures sont passées entre sa prise de parole et les derniers mots qu’il lui a dits. La sensation que dix milles pensées l’ont parasité entre temps.
Il répète le même mot, la même négation, mais Jun Wan n’a pas la moindre idée de ce qu’il réfute. Non, il n’a pas été invité parce qu’il est occupé ? Non, il n’y a pas d’autre raison ?
Ou bien, non, il est toujours important pour lui ?
Il s’apprête à reprendre la parole pour clarifier tout ça, il en a assez d’être dans le flou, à deux doigts de vraiment perdre contenance et lui demander de but en blanc : tu m’aimes ou tu me détestes ?!
Mais avant qu’il ne dise quoi que ce soit, c’est Lucas qui s’exprime et il se lance dans un long monologue sur ce qu’il ressent, ce qu’il a ressenti, dit des choses qu’il n’a jamais dites, le regarde comme il ne l’a jamais regardé. Les mots s’enchaînent et au fur-et-à-mesure que les secondes passent, il a la sensation qu’il se vide de son venin, que chaque battement de coeur le regorge d’un sang nouveau, sain, calme. Il respire mieux, supporte mieux la situation, comprend mieux les choses.
Les gens continuent leur vie autour mais pour Jun Wan, le temps semble arrêter. Il se demande comment il a pu penser une seule seconde que Lucas ne tenait pas à lui alors qu’il le regarde comme ça.
Et comment a t-il pu faire preuve d’autant d’égoïsme ? Lui qui sait mieux que quiconque ce par quoi Lucas est passé, combien ce qu’il ressent est compliqué, comment a t-il pu penser à ce point uniquement à son attente à lui et pas à tout le poids qu’il a donné à Lucas en déclarant ses sentiments ? Toutes les choses auxquelles il a dû penser, réfléchir, tout ce qu’il a dû imaginer pour savoir où il en est, tout ça j u s t e pour lui, pour lui donner une réponse convenable - et lui qui, pendant ce temps, s’agaçait tout seul de n’avoir aucune nouvelle.
C’est lui qui commence à se demander s’il est vraiment digne de Lucas avec tout ça.
« Je suis désolé, Lucas, je n’aurais pas dû dire ça. »
Ce sont les premiers mots qui sortent alors que celui qu’il aime vient de déclarer son amour pour lui.
Mais il ne sait pas quoi dire. Pourtant c’est bien pour ça qu’il est venu. L’anniversaire, l’absence d’invitation, tout ça ce sont des excuses. Il voulait une réponse. Il n’avait pas imaginé en recevoir une. En tout cas, pas celle-ci.
« Lucas, ça fait longtemps que je t’ai accepté tel que tu es » dit-il finalement d’une voix bien plus douce qu’avant. « Si je n’étais pas prêt à accepter le Lucas avec ses défauts, ses qualités, son vécu et ses traumatismes, je ne serais jamais tombé amoureux » Ca lui semble évident qu’il est tombé amoureux parce qu’il a non seulement accepté un tel Lucas mais il l’a en plus a i m é. « Je t’ai déjà dit, tout le monde a des défauts, et puis je ne sais pas quel type de petit ami je ferais, je n’y ai jamais pensé, je ne suis jamais sorti avec quelqu’un que j’aime » Lucas a pensé à leur relation plus que Jun Wan ne l’a jamais fait et il se sent stupide. « Et puis si tu ne t’aimes pas, ce n’est pas grave, je t’aimerai pour deux, je t’aimerai assez pour que tu puisses t’aimer toi-même... non, je t’aime déjà comme ça » corrige t-il. « Je ne sais pas comment le dire, Lucas, j’ai l’impression de m’emmêler les pinceaux, je n’arrive pas à penser correctement, là, de suite, mais ce que je veux dire, c’est que je suis prêt à tout pour sortir avec toi et te rendre heureux, te rendre si heureux que même la peur du reste te paraisse insignifiante à côté. » Et il se sent bête de le dire comme ça, alors qu’ils se regardent tous les deux, debout à deux mètres l’un de l’autre, il a l’impression que ce ne sont pas des choses qui se disent mais qui s’expriment autrement qu’avec des mots.


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | Dim 9 Aoû - 21:33
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Comme le surplus d'émotions l'envahissait, Lucas avait besoin d'extérioriser tout ça. Et la meilleure façon que son corps trouva, ce fut de pleurer. Le garçon n'était pas habitué à parler longtemps, à faire de longs monologues dignes de fictions, surtout pas sur lui-même. Il était plutôt celui qui se contentait de phrases très courtes dès qu'il s'agissait de faire face à ce qu'il ressentait, détestant par-dessus tout assumer les faiblesses de son cœur. Pourtant, il n'avait jamais été question de feindre qu'il n'y avait rien du tout qui s'agitait chez lui, il n'avait jamais été question de mentir à Junwan. Ce mois d'absence lui avait fait réaliser cela : il ne pouvait pas vivre sans lui. Il ne pouvait plus vivre sans lui. Et cette réflexion était effrayante, parce que ça voulait dire qu'il tenait à lui. Qu'il tenait tellement à lui qu'être séparé de lui le terrifiait, le terrifiait bien plus que de sortir avec lui. D'oser être heureux. Être é g o ï s t e.
La gorge était sèche, les cordes vocales emmêlées, les yeux rouges. C'était pour ça qu'il fut incapable de dire quoi que ce soit face aux excuses de Junwan alors qu'il ne comprenait pas pourquoi le garçon s'excusait. Il n'avait rien à se reprocher. Lucas avait mis trop longtemps à réaliser ses sentiments, il l'avait fait patienter trop longtemps. Et certes, c'était rare que Junwan soit égoïste au point qu'il pense qu'il ne soit même plus important aux yeux de Lucas mais ça prouvait bien qu'il restait humain. Quelqu'un qui ne pouvait pas rester fort tout le temps, qui avait aussi ses propres faiblesses. C'était peut-être ça qui faisait tomber Lucas un peu plus encore pour Junwan, le fait que lui aussi lui ressemble, qu'il ne puisse pas toujours être le support sur lequel tout le monde se reposait. Que Junwan aussi, avait besoin de quelqu'un pour le soutenir. Lucas voudrait être cette personne. Il voudrait l'accompagner et lui dire que ça irait s'il craquait, mais... pouvait-il vraiment le faire s'il était si faible ? Après tout, Lucas s'en voulait toujours, il se détestait tout le temps. Au final, c'était toujours Junwan qui le réconfortait. La pensée l'avait secoué, quand ils avaient été au karaoké et que Junwan s'était laissé allé pour la première fois. Comment pouvait-il le réconforter quand lui-même manquait de chaleur ?
Pourtant, Junwan ne semblait pas en être dérangé. Au contraire, il lui disait même qu'il l'avait accepté comme il était. Qu'il l'avait accepté avec ses défauts. Qu'il ne serait jamais tombé amoureux de lui sans ça. Et dans un sens, Lucas comprenait. Peut-être qu'il ne serait jamais tombé amoureux de Junwan s'il n'avait pas ses défauts. Dans un autre sens, Lucas ne comprenait pas comment est-ce que c'était possible qu'on l'aime. Une question qu'il ne cessera de se poser, peu importe le nombre de fois où Junwan lui dira qu'il l'aimait. Et peut-être qu'un jour, à force d'être couvert d'amour, il pourra enfin arrêter de se poser cette question.
Ce fut la première fois qu'il se dit que c'était peut-être possible qu'on l'aime, en entendant les mots de Junwan.
Il ne devrait pas, mais il se surprit à rire. Ça n'avait pas de sens. Il savait très bien qu'il avait encore des larmes qui coulaient et pourtant, il abordait un sourire. Peut-être était-ce la première fois qu'il se sentait si heureux. Si bien.
« Merci, » répondit-il avec une voix brisée par les larmes, les yeux plantés dans ceux de Junwan. « Je sais que je ne devrais pas dire merci mais je ne sais pas comment le dire autrement, que je te suis vraiment reconnaissant. Je sais pas, de m'aimer. J'ai l'impression que c'est impossible. J'en ai toujours eu l'impression et pourtant tu m'aimes quand même, quand bien même tu connais tout de moi, quand bien même tu sais à quel point je suis... fucked up, désolé, je ne trouve plus le mot en coréen, je... J'ai vraiment l'impression de m'emmêler les pinceaux aussi, je n'arrive plus à réfléchir correctement... » Il finit par mettre un bras sur ses yeux pour couvrir ses larmes, se sentant de plus en plus ridicule au fur et à mesure qu'il prononçait des mots. Il n'arrivait à rien, il n'arrivait pas à exprimer les sentiments qu'il ressentait actuellement. Du moins, pas comme il voudrait le faire. Pas suffisamment bien.
Il prit une inspiration et regarda de nouveau Junwan, mordant sa lèvre. « Moi aussi je veux te rendre heureux, Junwan. Je n'ai jamais voulu que tu sois le seul à me soutenir. J'ai pris tout ce temps parce que je sais que je ne m'aime pas et que c'est compliqué, d'aimer quelqu'un quand on ne s'aime pas soi. Mais surtout parce que je ne veux pas te faire du mal. Je veux être là pour toi comme tu l'es pour moi. Je veux juste... pouvoir te rendre heureux comme tu me rends heureux. » Le cœur battait vite, les yeux continuaient de fixer celui qu'il aimait. Et puis, l'hésitation prit place, le regard se déposa finalement au sol alors qu'il se pinça les lèvres.
« Je t'aime. »
Phrase sortie un peu moins forte que les autres, il lui avait littéralement déjà dit « je t'aime » mais il le redisait, parce qu'il sentait qu'il devait le dire, qu'il devait le sortir de tout son monologue, qu'il devait juste tout extérioriser. Et son corps fit la même chose, fit rougir ses joues alors que ses doigts finirent par jouer avec les lanières de son sac. Son cœur tambourinait dans sa poitrine mais ce n'était pas une mauvaise chose ; Lucas ne s'était jamais senti aussi heureux de toute sa vie.
Aussi bien.


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | Ven 18 Sep - 15:06
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i can't help it, i miss you like crazy.
Jun Wan se sent stupide d’être debout, le dos droit, à regarder Lucas dans les yeux, mais il ne sait pas quoi faire exactement. Il n’ose pas s’approcher. Il s’attend presque à ce que Lucas fasse un pas en arrière si il en fait un en avant. Il ignore pourquoi il pense ça, sait que c’est très peu probable, mais il a toujours vu Lucas comme un chat. Tantôt affectif, tantôt fuyant, toujours à l’affût du moindre changement, prêt à courir pour sa vie au moindre moment. Et l’idée le fait plutôt rire parce que Jun Wan a toujours été comparé à un grand chien affectif et câlin. Pourtant, lui et Lucas ne se sont jamais entendus comme chien et chat.
Le silence retombe quand Lucas se déclare de nouveau. Un silence embarrassé, un peu lourd, qui n’attend que d’être rompu, mais comment exprimer ce qu’il ressent correctement ? Jun Wan est absolument ravi d’entendre tous ces mots, il est profondément touché par toutes les intentions de Lucas à son égard, mais il n’a pas la moindre idée de comment le dire. Il ne sait même pas si c’est nécessaire de le dire. Lucas le sait déjà, Jun Wan lui a déjà dit et il a passé toutes leurs années d’amitié à le montrer.
Les secondes s’écoulent lentement. Puis finalement, c’est Jun Wan qui fait le premier pas, s’approche de Lucas, rompt la distance, pour poser ses deux mains sur le visage de celui qu’il aime depuis si longtemps. Il sait qu’il peut enfin loucher sur ses lèvres sans avoir à le cacher mais ce n’est pas ce dont il a envie là, de suite. Le regard plongé dans celui de Lucas, il positionne ses pouces en dessous des yeux de ce dernier pour lui sécher délicatement les larmes qui ont coulé.
Enfin, il rompt le silence en murmurant discrètement : «  Je t’aime aussi Lucas. Ne pleure pas. » Et il sent le souffle de Lucas contre lui, peut-être qu’il s’est rapproché un peu plus que d’habitude. Mais il ne s’autorisera rien de plus. Il sent Lucas encore incertain, sait qu’il n’est pas à l’aise quand il s’agit d’exprimer ses sentiments en public. Et il n’oublie pas que lui-même est un mannequin connu, qu’il ne peut pas se permettre d’être vu dans une situation ambiguë avec un homme. Non pas que ça le dérangerait lui ; non, tout ça n’a pas d’importance pour l’instant, la joie d’être aimé en retour par Lucas occulte tout le reste - mais il sait que son agence n’accepterait pas cette excuse. «  Je ne veux pas que tes larmes fassent de l’ombre à ton beau sourire, d’accord ? » murmure t-il de nouveau. Inutile de parler plus fort pour être entendu. Et mine de rien, ils sont toujours juste devant le café où Lucas travaille.


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | Sam 3 Oct - 16:02
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i can't help it, i miss you like crazy.
Être aimé. C’était étrange, comme sensation. De toute sa vie, Lucas ne s’était jamais senti proprement aimé. Des parents dont il n’avait jamais reçu l’amour. Des inconnus dont il ne recevait qu’un amour factice. Des amis dont il se convainquait lui-même qui ne l’aimaient pas lui, le vrai lui, parce que personne ne connaissait le démon qui sommeillait en lui. Peu importe le nombre de personnes qui pouvaient vous aimer, il suffisait de vous convaincre que personne ne vous aimait pour que cette pensée devienne réalité. Et Lucas n’y avait jamais cru, n’avait jamais sincèrement cru qu’on pouvait l’aimer, pour de vrai. Pensée qui s’était amplifiée avec la dispute avec ses meilleurs amis, sa rupture avec son ex.
Pensée qui disparaissait avec Junwan.
Il pouvait douter de son amour. Il pouvait. Mais il n’y arrivait pas. Il ne voulait même pas en douter. Car Junwan lui avait apporté des preuves, trop de preuves de son amour. Et ce n’était donc pas de l’amour de Junwan dont il pouvait douter ; mais de son propre amour. Cependant, ça non plus, il ne voulait pas en douter. Il ne voulait plus douter de l’amour. Il voulait la posséder, la sentir. Savoir ce que c’était, d’être aimé. Apprécier le fait d’être aimé.
Ça faisait peur, d’être aimé. Ça faisait peur, d’être heureux. Mais c’était quelque chose qu’il acceptera. Si c’était avec Junwan.
Junwan s’approcha. Lucas ne recula pas. Il le laissa faire. Ce n’était pas la première fois que Junwan prenait son visage entre ses mains, mais c’était la première fois qu’il sentait son cœur battre aussi fort. C’était la première fois qu’il se sentait aussi timide, aussi. Aussi gêné. Et bizarrement, il avait l’impression de voir le visage de Junwan un peu plus proche que d’habitude, comme si ce dernier s’était plus approché de lui aujourd’hui. Ou peut-être que c’était lui-même, qui avait accepté de laisser un peu plus de terrain à Junwan, aujourd’hui. Il l’ignorait. Mais il ne cherchait même pas à savoir la réponse. Dans sa tête, il y avait juste lui, Junwan, ses yeux. Ses yeux qui resplendissaient, aujourd’hui plus que jamais. C’était la première fois qu’il les regardait d’aussi près et la première fois qu’il se disait qu’ils étaient vraiment beaux. Que Junwan était vraiment, vraiment beau. D’accord, c’était le genre de pensée qui frappait tout le monde quand on voyait le garçon. Mais à cet instant précis, Lucas se disait que Junwan était beau sous un autre angle. Pas sous l’angle de la personne admirative, de l’inconnu qui le voyait sur un magazine, d’un ami jaloux, d’une fille en crush.
D’un garçon amoureux de lui.
Et pas n’importe lequel, de garçon.
Le garçon qu’il l’aimait et qui l’aimait aussi.
Amour réciproque.
Je t’aime aussi.
L’amour l’envahit si fort qu’il était à deux doigts de se remettre à pleurer parce qu’il ne savait pas comment gérer ce surplus d’émotions, de bonheur, mais ce fut un simple sourire qui vint tenter de transmettre tout ce qu’il ressentait. Loin d’être suffisant, mais c’était tout ce dont Lucas était capable, à l’heure actuelle. Son cerveau disjonctait.
Enivré par l’amour de Junwan, il hocha timidement de la tête et ne sut pas quoi dire d’autre, se contentant d’admirer le garçon. A lui aussi, il lui avait terriblement manqué.
Et puis dans les yeux de Junwan, une lumière s’éteignit.
Le restaurant.
Ils venaient d’éteindre la lumière de la salle principale du restaurant.
La réalité lui retomba brutalement dessus et il arrêta finalement de flotter sur son petit nuage. Certes, Lucas était amoureux mais le regard des gens pesait encore trop sur lui. Il n’aimerait surtout pas que Eunhye ou Wooyoung sachent son orientation sexuelle (bien qu’ils soient gentils, mais ce n’était pas là le problème). Alors sous la panique, Lucas fit la première proposition qui lui vint à l’esprit. « Tu… Tu veux venir chez moi ? » Juste pour qu’ils soient ailleurs, loin du restaurant, en privé.
Sans se douter que cette phrase pourrait sonner assez ambiguë, vu le contexte.


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | Sam 3 Oct - 18:28
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i can't help it, i miss you like crazy.
Hypnotisé par le regard de Lucas - son petit-ami - mais toujours conscient de ce qui les entoure malgré tout. Conscient qu’il ne peut pas se permettre de céder à la tentation, à cause de qui il est et de qui est Lucas. Les lèvres de Lucas sont si proches mais semblent si loin. Le sentiment que chaque chose qui les entoure est un obstacle.
Le restaurant devant lui.
Les passants dans la rue.
Son statut de personnalité publique.
S’ils avaient pu se rendre invisible durant quelques secondes… alors il aurait sans doute cédé à la tentation. Il aurait interrompu cet espace qu’il veut rompre depuis tant d’années. Il aurait mélangé son souffle à celui de Lucas.

Puis quelque chose se brise dans l’ambiance. Il ne sait pas exactement quoi mais il arrive à sentir un brin de tension – pas la même tension qu’il y avait jusqu’à là. Le regard de Lucas n’est plus fixé sur lui ; il regarde autour de lui, d’un air agité, paniqué.
Mais Jun Wan n’a pas le temps de comprendre pourquoi, de se dire que c’est juste que Lucas a réalisé qu’ils pouvaient être vus.
La question de Lucas s’immisce dans son esprit et l’empêche de penser à quoi que ce soit d’autre.

Venir chez toi ?
Maintenant ?
Déjà ?
C’est maintenant chez Junwan qu’on peut voir des signes de panique. Il ne s’attendait pas à ce que Lucas lui propose ça de but-en-blanc ; et même s’il n’arrive pas à vraiment croire que c’est de ça dont parle Lucas, son esprit n’arrive pas à chasser l’idée complètement.
« Euhhh... » laisse t-il sortir sans vraiment s’en rendre compte. « Oui ? » Sa voix part dans les aigus ; sa réponse est presque identique à une question. Il ne sait pas trop à quoi il a dit oui. Quelle que soit la raison derrière la question, aller chez Lucas ne le dérange pas.


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | Dim 4 Oct - 0:07
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i can't help it, i miss you like crazy.
Ce ne fut que lorsqu’il entendit la voix de Junwan partir dans les aiguës que Lucas comprit tout le sens de la phrase qu’il venait de dire.
Ils venaient de se confesser.
Lucas proposait (déjà) d’aller chez lui.
Chez lui où il n’y aurait qu’eux.
Personne d’autre.
Shit.
Il tourna immédiatement rouge, à un point où les pointes de ses oreilles se chauffèrent elles aussi, le cœur tambourinant davantage. « Non, enfin, c’est pas, c’est pas ce que je voulais dire… » Maintenant il pensait à complètement autre chose qu’à s’éloigner du restaurant, à juste lui et Junwan chez lui (parce qu’être en tant qu’amis seuls chez lui c’était quelque chose, mais en tant que couple, c’était totalement quelque chose d’autre de moins catholique) et il pensa à tout une suite qu’il effaça rapidement de sa tête, n’améliora en rien le teint de sa peau. « Je, je voulais juste qu’on… qu’on soit en privé... » Oh là là, mais c’était pire… Réalisant ça, il poussa un long soupir en plaquant ses mains contre son visage, totalement gêné. Il avait rendu l’ambiance pire que gênante là (et voulait s’enterrer, pire que le matin où il s’était réveillé après s’être rappelé ce qu’il avait fait à Junwan quand il était bourré). Mais le temps pressait alors il mit de côté sa gêne, prit une grande inspiration et lança un regard à son petit-ami. « Enfin bref, suis-moi. » Il prit le poignet de Junwan et le traîna vers la direction du bus qu’il prenait pour rentrer chez lui, juste histoire qu’ils soient loin du restaurant et ne finissent pas par croiser Eunhye et Wooyoung (ce serait trop gênant et il ne voudrait pas de ça). Et c’était vrai, il aurait pu prendre sa main mais là, ce n’était clairement pas l’ambiance pour prendre une telle initiative (surtout que les initiatives et Lucas, ça faisait deux).

Une fois suffisamment loin, il relâcha le poignet de Junwan et soupira lourdement, le cœur battant toujours aussi vite. « Ce que je voulais, c’était juste m’éloigner du restaurant, juste… juste qu’on puisse pas être vu... » Être vu pour quoi ? Plus il se justifiait et clairement, plus il s’enfonçait. « Enfin… Tu sais, c’est mes collègues de travail qui étaient encore au restaurant donc… voilà... » Il se racla la gorge. « Bon bref. Tu… veux toujours aller chez moi, du coup ? Mon anniversaire n’est pas encore terminé, il reste une petite heure… On peut peut-être faire quelque chose pour le fêter ? Je sais pas, comme tu veux... » La fin de sa phrase s’était terminée par des bredouillements. Et le voilà en train de se gratter la nuque parce qu’il était beaucoup trop gêné...


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Re: i can't help it, i miss you (( juncas )) | 
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