Yeong Bin resta contre elle, son torse s’appuyant contre son dos brûlant. Il aurait aimé l’enlacer mais ne le fit pas. Il chassa, d’ailleurs, bien rapidement cette envie de sa tête, préférant lui poser une question. Elle devait se douter qu’il la poserait, et il se doutait, aussi, qu’elle n’y répondrait pas. Du moins, pas comme il le voudrait. C’était toujours ainsi. Le garçon se recula légèrement en la sentant se retourner pour lui faire face. Il baissa les yeux vers elle, ancrant son regard au sien. Aussitôt, il retrouva son sourire insolent, celui qu’elle désirait tant lui arracher. « Oh, si, tu vois très bien. Et je suis même convaincu que je peux t’embraser avec un seul regard. » Dit-il mais elle réclama une serviette, et c’était peut-être mieux ainsi. Cependant, il ne pouvait pas s’empêcher de la relancer. Son corps désirait le sien, constamment. « Toi, et moi. » Lui répondit-il. Elle le savait tout autant que lui. Mais cette fois-ci, il n’allait pas répondre à son invitation. Il y en aurait d’autres, il en était convaincu. Yeong Bin fit la moue quand elle lui rappela pour la pizza. Il l’avait complètement oublié. « Oublie le et tu verras. » Répliqua-t-il simplement, se détournant d’elle pour récupérer une serviette qu’il lui tendit. Il en prit une autre et l’enroula autour de sa taille avant de sécher les cheveux avec une autre encore. « Ils seront trop grands pour toi. Ça ne te dérange pas ? » Demanda-t-il en la regardant avant de se diriger vers sa chambre se trouvant à côté. Il s’arrêta subitement quand son regard se posa sur la voiture de police devant sa maison. Eh merde. C’est qu’il avait fini par oublier ce qu’il avait fait tantôt… Le garçon serra les poings, se rappelant les mots du gars qu’il avait frappé presque à mort. La mâchoire serrée, il ne répondit rien à Na Eun qui râlait parce qu’il était en plein milieu du passage. « Sûrement, ouais… » Souffla-t-il, le visage plutôt blême. Il se ressaisit et alla récupérer des vêtements pour l’étudiante. Après le lui avoir donné, il se changea et la suivit dans l’entrée. Il s’arrêta près de la porte, la regarda avant de détourner le regard. « D’accord… » Dit-il simplement, se pinçant les lèvres, avant de retourner s’asseoir sur le canapé où il recommença à stresser, tapant du pied et se mordant l’ongle du pouce.

Na Eun avait retrouvé son souffle et elle vient se retourner pour faire face à Yeong Bin qui arborait ce petit sourire si agaçant. Elle soupira et leva les yeux au ciel en l’entendant, quel égo celui-là (mais il n’avait pas tort, mais il ne le saurait jamais). « Allez don juan, donne-moi une serviette avant que je congèle sur place. » lança-t-elle, non sans le provoquer. Elle était comme ça. Et lui aussi. « Moi te bottant le cul, c’est ça ? » répondit-elle avant de sourire. Ce n’était pas ça la combinaison ? La demoiselle comprit qu’elle pouvait faire une croix sur la pizza, heureusement qu’elle avait le poulet frit, car si elle l’avait oublié… elle ne donnait pas chère de sa peau face à ce carnivore. « Je note pour la prochaine fois… » dit-elle, curieuse. Elle aimait bien vivre avec la danger Na Eun. Se séchant avec la serviette, elle se rendit compte que ses vêtements étaient mouillés et en réclama des secs au garçon, se doutant bien qu’elle nagerait dedans, mais ça conviendra. « Du tout, un t-shirts sera parfait en robe et puis un short aussi, j’veux pas me balader les fesses à l’air. » l’informa-t-elle avant de lui rentrer dedans. Il s’était arrêté en plein milieu et elle était tellement occupée à réfléchir qu’elle ne l’avait pas remarqué. Râlant pour son pauvre nez qui s’était pris le dos de Yeong Bin, elle remarqua elle aussi la voiture de police devant la maison. Ils devaient venir lui parler afin de recueillir les informations sur ce qu’elle avait vu. Ayant enfin de quoi s’habiller, elle enfila tout ça et retourna au salon, disant au garçon qu’il n’avait pas besoin d’être là. À part stresser devant la police, il ne ferait rien d’autre. Na Eun alla ouvrir et discuta un peu avec les policiers, racontant qu’elle avait simplement trouvé l’homme au sol en arrivant pour sa livraison, n’ayant vu ou croisé personne aux alentours. Une dizaine de minutes plus tard, elle les salua et referma la porte, retournant dans le salon où elle trouva un Yeong Bin dans la même position que toute à l’heure. Elle soupira et s’approcha du canapé avant de passer à moitié par-dessus le canapé pour passer ses bras autour de lui. « Bah alors, moi qui pensais t’avoir tout déstressé … j’ai plus qu’à recommencer. » dit-elle en soupirant exagérément avant de rire légèrement. « Eh mais du coup … t’as plus envie de poulet frit ? J’vais pouvoir tout manger. » dit-elle, toujours accrochée à son cou.

Yeong Bin était beaucoup trop joueur et taquin envers Na Eun. Mais, elle répliquait toujours d’une façon plus que plaisante pour lui. Mais si ce n’était qu’un jeu au départ, des sentiments s’immisçaient dans la partie. Pour autant, l’étudiant en droit n’y prêtait pas attention. Il ne prêtait pas attention à l’attachement certain qu’il avait pour elle, il ne prêtait pas attention à son cœur qui battait la chamade en sa présence et il prêtait encore moins attention à sa réaction de tout à l’heure, quand ce mec lui avait dit ce qu’il ferait à l’étudiante. Il avait littéralement pété un plomb et ce n’était pas pour rien. Il n’aurait jamais réagi aussi fort s’il ne tenait pas à Na Eun. Mais l’avouer… Non. Le jeune homme préférait ne pas y penser. Cependant, il n’avait pas trop le choix quand il se retrouva seul dans le salon, à attendre que l’étudiante soit interrogée par les policiers à cause de ce qu’il avait fait. Il ne voulait pas la mettre dans la merde, il avait juste voulu la protéger. Il n’avait pas agi de la bonne manière, il le savait, il savait aussi pourquoi il avait agi ainsi mais il préférait taire ce qu’il ressentait et oublier. Yeong Bin se mordait l’ongle du pouce tout en tapant du pied. Il stressait. Puis, elle revint enfin. Il ne releva pas la tête vers elle, fixant droit devant lui, perdu dans ses pensées. Il sursauta presque quand il sentit les bras de la jeune femme l’entourer. Il s’humecta les lèvres et esquissa un sourire. « Tu ne peux vraiment pas t’en passer hein ? » Demanda-t-il, sa main venant se poser sur l’avant-bras de Na Eun, son pouce caressant sa peau. Geste qui l’apaisait. « Tu rêves. » Répondit-il en lui faisant lâcher son cou. Il se tourna vers elle, toujours assis sur le canapé. « Moi vivant, tu ne toucheras jamais à mon poulet. » Dit-il, la défiant du regard. « Jamais, tu entends ? » Répéta-t-il, fronçant les sourcils. « Où est ma commande, d’ailleurs ? » Demanda-t-il en la regardant, attendant qu’elle lui donne son sachet, tendant sa main vers elle.

Après s'être séchée rapidement, Na Eun avait enfilé les vêtements tendus par Yeong Bin avant de descendre, passant par le salon et d’ouvrir la porte d’entrée pour répondre aux questions des policiers. Elle préférait être seule pour ça, ne voulant pas que le sango se trahisse ou devienne trop agressif à la mention de son agresseur. Alors elle passa une quinzaine de minutes à leur parler avant de refermer la porte et de retourner au salon où elle trouva Yeong Bin dans la même position qu’à son arrivée toute à l’heure. Tout à refaire. Décidément. Instinctivement, elle vint passer à moitié sur le canapé pour enlacer le garçon par derrière, passant ses bras autour de lui. Se lamentant de devoir tout recommencer, elle put deviner son petit sourire sans même le voir. « Que veux-tu, c’est ton jour de chance aujourd’hui … ou alors je suis redevenue Mère Thérèsa, qui sait. Et cesse de sourire comme ça. » marmonna-t-elle avant de sourire quand il lui caressa le bras, appréciant toujours la façon dont il la touchait. Mais la trêve fut de courte durée quand elle mentionna le fameux poulet frit qu’elle était, de base, venue livrer. Aussitôt un monstre affamé se retourna, la faisant lâcher et se redresser. « Bah pourtant j’l’ai déjà touché, pour t’l’amener chez toi, idiot. » dit-elle en levant les yeux au ciel avant de croiser les bras, peu impressionné par sa tentative d’intimidation. Elle leva ensuite les bras, en signe de « j’en sais rien » et sourit largement. « Alors ça, grand mystère, il a dû disparaître en même temps que tes bonnes manières. » s’exclama-t-elle avant de rire et de fuir en courant. La demoiselle en profita pour récupérer le fameux sachet qu’elle avait laissé à l’entrée. « AH, trouvé, c’est à moi du coup ! » s’écria-t-elle avant de courir de nouveau, sans trop savoir où elle allait, atterrissant dans la cuisine semblerait-il.