Jaehwan savait que rester ici n’était pas la décision la plus raisonnable, pour lui. C’était abandonner sa mère à un destin qu’il ne lui avait jamais souhaité, malgré tout le mal qu’elle lui avait fait. C’était abandonner des souvenirs, des rêves inavoués qui, en vérité, ne se seraient jamais réalisés. Sa mère ne voulait pas changer. Jamais. Son statut de parasite lui convenait et Jae, à la recherche de son affection, n’avait jamais réussi à s’opposer à elle, à lui dire non. Mais il avait eu si peur aujourd’hui, et Jinhwan était si rassurant à ses yeux, que rester était bien trop tentant. « Ça sera surtout des vêtements je pense… S’ils n’en profitent pas pour tout revendre pour me faire chier au max… » Parce que c’était déjà arrivé, cela aussi. Sa mère qui utilisait des plateformes en ligne pou revendre des objets qui lui appartenaient, à lui. « Mais merci, vraiment… Je sais pas si j’aurais osé y retourner seul de toute façon. » Et petit à petit, Jinhwan se frayait un chemin auprès de lui. Encore une chose bien inhabituelle pour lui.

Une fois dans le bain, Jaehwan retrouva un semblant de légèreté, riant doucement aux paroles de Jinhwan. « Faudra que je cherche des citations en ligne alors, on trouvera bien un moyen de les exploiter. » Un clin d’œil suivit, même si Jae se voyait mal en train de gémir du platon sous les coups de reins du sportif. Quoique, ça aurait pu être drôle.

Mais si une chose était plus vraie que les autres aujourd’hui, c’était que Jaehwan ne se lassait pas d’être contre Jinhwan. Son sourire demeurait à ses lèvres, discret mais bien réel, alors qui écoutait sa voix, profitant ensuite du baiser qu’il lui donnait et auquel il répondit avec la même douceur. « Bonne idée… Tu me laisserais t’aider ? » Attendre qu’il vienne lui apporter à manger ? Hors de question. Jaehwan avait du mal à se poser sans rien faire, même quand il allait mal. « Tu voudrais regarder quoi ? Un truc chill ? Je crois que j’ai eu ma dose de tension pour aujourd’hui… » Il se redressa dans la baignoire, évitant de tomber avant d’en sortir, le regard à la recherche d’une serviette. S’il vivait ici, il allait devoir s’y habituer.

Tu laissais échapper un grognement de tes lèvres à ses paroles, ils étaient donc si horribles avec lui. Tu ne voulais pas le laisser faire, tu ne voulais pas le laisser partir de nouveau là haut sans que tu ne sois pas là pour l'aider. « On ira récupérer tes affaires alors. Sinon, on ira en trouver d'autres pour toi, ce n'est pas grave pour un début si on doit en acheter. », tu ne faisais jamais attention à l'argent, donc si c'était pour l'aider parce que les autres avaient fait n'importe quoi pour récupérer de l'argent, tu le ferais. Tu déposais un baiser contre son épaule avant de laisser échapper un soupir en imaginant la chose. « Hors de question de toute manière, sinon je finirai certainement par lui en foutre d'autres dans la tronche. », surtout s'il lève encore la main sur Jinhwan sous tes yeux. Tu sentais encore la sensation de ton poing contre son visage après avoir vu l'état de celui que tu tiens contre toi en ce moment précis.

Tu laissais échapper un rire quand il venait à parler de citation, tu l'imaginais parfaitement bien pour devenir ce philosophe d'un moment ou un autre. Quand il venait à te demander s'il pouvait t'aider, tu restais songeur pendant quelques secondes avant de le regarder. « Est-ce que tu sens encore de la douleur ? Si tu te sens encore mal, je ne préfère pas baby… J'ai envie que tu te reposes quand même, Jaehwan. », même si tu pouvais mettre ta main à couper qu'il allait te faire croire que tout allait bien après avoir reçu autant de coups par ce connard. Tu le regardais se redresser, puis sortir de la baignoire. Tu ne pouvais t'empêcher de l'admirer pendant quelques secondes, même si les marques se montrent sur sa peau, tu le trouves divinement beau. « On peut se faire quelque chose de chill, oui ! Je vais aller chercher des fringues, attends. », tu sortais toi aussi de la baignoire, déposant un baiser contre la tempe du jeune homme avant de partir de la salle de bain sans même prendre le temps de prendre la serviette. Quelques minutes plus tard, tu reviens avec des affaires que tu donnes à Jaehwan. « Vu je n'arrive pas à rentrer dans ce boxer, peut-être que ça peut t'aller ? Puis, j'ai pris un t-shirt à moi. Si jamais tu veux un short hésite pas, j'ai pas l'habitude d'en mettre à l'appartement honnêtement. »

Plus les minutes passaient, plus Jaehwan réalisait l’horreur de sa propre famille. Se dire qu’il avait eu de la chance était un euphémisme, car avec un peu plus de malheur, on l’aurait retrouvé enterré dans un bois en bas âge. Heureusement, il avait survécu à tout cela et il était devenu adulte, et désormais capable, physiquement tout du moins, de s’extirper à ce genre de situations… Reste que, si Jin n’était pas intervenu, il n’aurait peut-être jamais quitté cet enfer. Alors forcément, quand Jinhwan proposait d’aller récupérer ses affaires, il ne pouvait qu’approuver : il avait payé pour ces choses, et souvent beaucoup économisé, au prix de privations. Il ne pouvait pas tout laisser comme ça. Ce serait leur donner la victoire qu’ils cherchaient. « Merci. » Encore, oui. Toujours. Aussi longtemps que les choses se passeraient bien. Pour l’instant, il n’éprouvait encore qu’un sentiment de sécurité face à Jinhwan, et il espérait bien que les choses continueraient en ce sens.

Après un moment de légèreté avec cette histoire de citations, Jaehwan retrouva son sérieux assez rapidement. « Oui… » Avouer était la meilleure solution, mais ce n’était pas tant le fait de ne pas pouvoir l’aider qui le dérangeait, dans le fond. « Mais j’ai envie de rester près de toi. » Pour une fois que sa vulnérabilité, toute relative soit-elle, s’exprimait sincèrement, il n’avait pas envie de rester loin de lui à attendre. Pas maintenant.

Mais il se redressa malgré tout, hochant la tête alors qu’il regardait Jinhwan quitter la pièce en détaillant discrètement les détails de son corps. Comment en était-il arrivé là ? Et en quoi cette attirance qu’il ressentait envers lui était-elle différente des autres ? C’était troublant… Mais d’un autre côté… N’en était-il pas heureux, d’une certaine façon ? Ces attentions, ces baisers surprises qu’il lui donnait. Il n’avait jamais eu droit à tout ça, de la part de personne. Jae sourit à nouveau quand Jinhwan revint avec les vêtements. « Merci beaucoup, j’vais essayer ça. » Il n’avait pas trop de doutes à ce sujet. La carrure de Jin l’en empêchait. Il enfila alors le boxer qui passait sans problème. « C’est parfait. » À peine trop grand, comme il l’imaginait. Il enfila aussi le t-shirt avant de l’ajuster en secouant la tête. « T’en fais pas, si ça tenait qu’à moi, je dors juste en boxer habituellement. » Après tout, Jaehwan n’avait jamais été connu pour sa pudeur. C’était sans doute l’un des traits de personnalité qu’il possédait le moins. Attendant qu’il se prépare à son tour, mettant de côté la serviette qu’il avait utilisé et ses vêtements, malgré la douleur cuisante qui le dérangeait dans certains mouvements, il avait à son tour déposé un baiser sur le front de Jinhwan, avant de lui sourire et de quitter la pièce.

Tu as envie de prendre la place dont il a besoin dans son cœur, et surtout dans sa vie. Après tout ce qu’il a pu vivre à la suite du peu que tu as vu. Tu lui apportes la douceur dont il mérite et dont il a besoin à cet instant précis, et notamment ce sentiment de sécurité qu’il a l’air de manquer. Tu n’as pas envie de le laisser tout seul face à eux, surtout si cet homme est capable de faire pire que ce que tu as vu et que tu n’es pas là pour le protéger le plus rapidement possible. Tu n’as pas envie d’y penser, tu refuses d’imaginer le pire pour l’homme que tu as entre tes bras. Tu lui souris doucement quand il te remercie de venir avec lui, même s’il n’a pas besoin à tes yeux, c’est la moindre des choses de le soutenir jusqu’au bout et d’être là pour lui après tout. Ton cœur te ferait du mal si tu n’étais pas là, et ton cerveau serait capable de t’insulter de tous les noms pour avoir pris cette stupide décision.

Tu fronces les sourcils quand il t’annonce qu’il sent encore de la douleur, mais aussitôt, il te dit qu’il ne veut pas être loin de toi. Tu laisses échapper un soupir avant de passer l’une de tes mains dans sa chevelure. « Pas de mouvements brusques, okay ? Et si tu te sens mal, tu arrêtes tout ce que tu fais et tu me le dis. Je n’ai pas envie que tu te fasses mal à cause de moi. » , parce que c’est la sensation que tu auras si c’était le cas. Quand le jeune homme te confirme que le boxer lui va au contraire de toi, tu souris doucement. Tu en as pris un avec toi que tu sais parfaitement à ta taille, le mettant en même temps que le jeune homme. Tu n’as juste pas pris de haut, au contraire de celui que tu as donné à Jaehwan. Tu as vu quelques minutes plus tôt qu’il n’était pas assez à l’aise pour montrer son corps à cause des blessures qu’il a, alors tu as pensé qu’il était plus judicieux de lui en donner un. « Honnêtement, je dors avec rien du tout. C’est mieux d’être à poil. » , mais tu te dis qu’être nu avec Jaehwan dans un lit ne va pas vraiment bien se terminer pour toi, donc tu vas éviter. Tu t’es stoppé net dans tes mouvements quand Jaehwan a déposé un baiser contre ton front et qu’il s’est échappé de la salle de bain par la suite. Tu as perdu longtemps l’idée que tu serais aussi capable d’être chouchouté ainsi par de simples gestes comme celui-ci, puis tu déposes un regard sur Jaehwan et tu te dis que finalement, c’est avec lui que tu vas certainement accepter à nouveau ce genre de choses.

Tu passes ton bras autour de ses hanches quand tu arrives à son niveau, le regardant et le mettant contre toi. « Appuie-toi sur moi pendant que je mets tout en route, okay ? » , tu décales légèrement le haut qu’il porte pour déposer un baiser contre son épaule avant de venir attraper les différentes sortes de nouilles que tu as. « Tu veux lesquelles ? »

Ce n’était qu’un jeu, le premier soir. Une sortie de plus à chercher quelqu’un pour s’amuser, pour passer un bon moment en sa compagnie. Mais le jeu avait duré, et désormais, Jaehwan éprouvait ce besoin incessant d’avoir Jinhwan dans les environs, de le voir et de lui parler, comme si ce dernier avait réussi, en l’espace d’un instant, à faire tomber toutes ses barrières et à se frayer un chemin dans une partie de son esprit que Jaehwan pensait avoir verrouillé sans laisser une moindre chance d’y accéder…

Alors tout ce que Jaehwan demandait désormais, c’était de garder Jinhwan près de lui. Ce soir, au moins. Sa fatigue et la douleur qu’il éprouvait semblaient moins ennuyeux à ses côtés. Comme s’il l’apaisait. Et autant dire qu’il était difficile de s’éloigner d’une personne comme lui, de toute façon.

« Promis. » Et il ne plaisantait pas. Son ton et son attitude entière le signifiait. Il ne voulait pas inquiéter Jinhwan plus qu’il ne le semblait déjà, surtout pas après tout ce qu’il s’était passé. D’ailleurs, Jae ne manqua pas de jeter un œil à sa main, pour s’assurer que tout allait bien. « Parfait alors. » Un sourire lui vint aux lèvres avant qu’il ne se décide à l’embrasser sur le front à son tour, avant de rejoindre la pièce voisine, abandonnant la salle de bain. Pour ce soir, et le temps que ses blessures guérissent, il supportera bien un t-shirt.

Réconforté une fois encore par la présence de Jinhwan si proche de lui, Jaehwan n’avait pas pu s’empêcher de sourire malgré la douleur. Une douleur qui n’était, heureusement, pas causée par son geste. « Comme ça ? » Il s’appuya un peu contre lui sans trop se laisser aller, simplement pour profiter de sa présence alors qu’il préparait ce dont ils avaient parlé. Un peu de nourriture ne lui fera pas de mal, après tout. « Hm… Celles-ci. » Il n’avait pas réellement choisi, se contentant de pointer l’un des types de nouilles que Jinhwan proposait. Il n’était pas difficile et, une fois encore, il préférait rester contre lui que prendre des décisions. Encore plus après les coups qu’il avait pris. Il sourit d’ailleurs au baiser que Jinhwan posait contre son épaule, tirant un peu plus sur le t-shirt pour lui laisser plus d’espace. Qu’il ne se gêne pas, surtout. L’attention lui plaisait. La douceur aussi, il n’y était pas habitué.

Alors que tu es le dernier à croire à ce genre de choses depuis des années, depuis cette femme qui avait tout foutu en l’air, voilà que le doux Jaehwan a fini par gagner un cœur que tu gardes au plus profond de toi. Alors, quand tu sais qu’il est faible, surtout à cause de ce connard, ton instinct veut que tu protèges celui que tu portes dans ton corps. Tu es rassuré quand il te promet qu’il va faire attention et qu’il ne va pas forcer non plus, de toute manière tu le portes jusqu’au lit ou au canapé pour lui faire comprendre qu’il doit faire attention à son corps et à ses blessures qu’il porte malgré lui. Tu aimerais terriblement lui enlever en quelques secondes, effacer chaque trace que l’autre a fait sur ce précieux corps. Ton cœur bat, bien plus que tu ne l’aurais pensé à chacun des gestes de Jaehwan. Tu as souvent oublié cette sensation, celle où tu as envie de penser juste à ce moment, à cette personne qui te rend heureux. Parce que c’est le cas. Tu n’es plus en colère Jinhwan, ta colère du monde a fini par s’envoler dès qu’il est là. Dès que tu poses ton regard sur le jeune homme, toute cette colère s’envole très loin.

Quand Jaehwan se met contre toi, tu laisses échapper un doux soupir de soulagement, mais aussi de bonheur. « Oui, comme ça. » , tu l’as à proximité de toi de cette façon. Quand il en sélectionne une, tu ouvres la boite avant d’attraper la bouilloire pour la mettre en route avec de l’eau dedans. Puis, tu passes tes bras autour de ses hanches pour le mettre de nouveau contre toi, caressant ses dernières du bout de tes doigts. « Tu sais que j’aime te voir dans mes vêtements ? » , phrase de loveur que voulez-vous. Mais, tu es incapable d’assumer que ton cœur bat d’une certaine manière pour Jaehwan et que tu sois capable d’assumer la chose au jeune homme. L’un comme l’autre, vous avez été meurtri par la vie, par les anciennes relations. Il est hors de question de tout gâcher pour le moment. Tu poses ta casserole sur la plaque, attendant encore quelques minutes que la bouilloire fasse son signal avant de tout verser et de mettre le feu en route. Tu reposes ton regard sur Jaehwan, tu ne peux pas détacher ton regard de lui de toute façon.

Jaehwan posa les yeux devant lui en un sourire alors qu’il observait les gestes de Jinhwan. En silence, il se laissait bercer par cette douceur étrange qui les entouraient. Pas de cris. Pas de bruits sourds. Pas de haine. Juste un sentiment étrange qui s’installait un peu plus chaque jour, à laquelle Jaehwan refusait encore de donner un nom. Pourtant, Jinhwan n’était pas en train de préparer le menu du siècle, et il le savait bien, mais c’était l’une des meilleures choses qu’il avait connues au cours des derniers mois, pour ne pas dire plus. « À ce point ? » Sa tenue était confortable, mais il ne savait pas si elle le mettait réellement en valeur. « Fais gaffe, faudrait pas que je prenne l’habitude. » Ou peut-être en aurait-il rêvé ? Avoir un mec dont il pouvait partager les vêtements, la vie… Jae n’était pas naïf au point d’y croire, mais ça ne l’empêchait pas d’y penser de temps en temps. Il s’appuya doucement contre Jinhwan en profitant du contact de ses doigts sur sa peau encore chaude de la douche qu’ils venaient de prendre. C’était comme si parler allait briser quelque chose. Comme si lui partager l’envie qu’il avait de l’embrasser, à cet instant précis, était se mettre en danger. Mais cette dernière peur ne l’avait pas empêché de se retourner pour l’embrasser quelques secondes, grimaçant en sentant sa lèvre abîmée encore sensible, les mains glissant contre son torse avec une tendresse qu’il ne montrait que trop rarement.

« Ouais, à ce point. », parce que ce n’est pas souvent que tu as eu cette chance d’avoir quelqu’un dans tes vêtements, une personne que tu sais importante dans ta vie et pour ton cœur. Tu sais que tu es condamné Jinhwan, mais cette peine, tu l’aimes parce que tu veux garder Jaehwan contre toi et dans tes bras. Tu ne veux pas qu’il parte, tu ne veux pas qu’il s’éloigne de toi à présent. Toi qui es bien le dernier à te rapprocher et à garder un simple coup d’un soir dans ta vie, te voilà à le rapprocher de toi pour faire en sorte qu’il ne s’échappe pas de tes mains. « Alors fais-le. Prend l’habitude de mettre mes vêtements. », tu es sérieux quand tu prononces ses paroles alors que tu es concentré sur sa personne. Tu hausses des épaules, pourquoi devrais-tu cacher le fait que tu aimes la vision que tu as sous tes yeux et que tu veux toujours l’avoir ? Quand tu le vois se retourner vers toi, tu ne perds pas de temps pour poser tes mains sur ses hanches, un moyen de le maintenir à une certaine place pour qu’il ne se blesse pas encore plus. Puis, ses lèvres contre les tiennes, douceur qui te fait tourner la tête à présent. Et tu sens sa grimace, ce qui te fait reculer, et tu rapproches tes doigts de sa lèvre. Puis, tu grognes. « Cette enflure. », tu aimerais y retourner, mais tu n’as pas envie de mettre Jaehwan dans tous ses états. Alors, à distance de la chaleur, tu soulèves doucement Jaehwan pour le mettre sur le plan de travail en espérant que la position ne le gène pas. « Attend moi ici, je dois avoir quelque chose pour ta blessure à la lèvre. »

Ces mots firent sourire l’infirmier, soulagé ne pas croiser celui de Jin pour l’instant. Malgré lui, il avait encore honte de ce qu’il s’était passé, de la violence dont Jin avait dû faire preuve pour le défendre et, surtout, du fait qu’il ait dû le défendre avant toute chose. Ce n’était pas sa responsabilité, et l’idée qu’il puisse avoir des problèmes si sa mère portait plainte lui serrait le cœur. Parce qu’il savait à quel point Jin aimait son sport, et qu’il n’avait pas envie de le voir disparaître, qu’importe où il irait à cause de lui. Il trouvait dans ses bras un réconfort bien étranger, une chose qu’il aimait sans pouvoir la nommer. Il y devenait petit à petit accro, un peu plus à chaque fois qu’ils se voyaient, et aujourd’hui, il avait l’impression d’en être enivré. « Je pourrais bien me laisser tenter. » Ce n’étaient que des vêtements, mais ils lui semblaient plus chauds, pour confortables, comme s’ils avaient bénéficié d’une partie de l’aura de son amant. Comme si cette chose magique qu’il refusait de voir l’habitait une fois encore, incrustée dans les fibres du tissu.

Mais Jaehwan n’avait pas hésité une seconde à s’approcher de lui pour l’embrasser, remarquant le geste de Jin qui, sûrement, cherchait à le protéger. Il fronça les sourcils néanmoins, quand Jinhwan s’éloigna de lui. Il se pinça les lèvres et baissa les yeux automatiquement. L’instant suivant, il était sur le plan de travail, le regard au sol, les doigts crispés au bord du meuble… Pourquoi se sentait-il si mal à nouveau ? Jinhwan était si attentionné envers lui, et tout ce qu’il parvenait à faire, c’était déprimer et paniquer inutilement, à chaque fois que Jin s’éloignait de lui ou qu’il se rappelait le poids qu’il lui imposait…

Savoir déjà qu’il sera présent dans ton appartement, qui devient le sien inconsciemment dans ta tête, te fait un bien fou. Mais, connaitre cette possibilité où tu pourrais tomber sur lui dans des vêtements qui t’appartiennent te rend encore plus fou. Tu as envie de découvrir des choses sur son corps, de le découvrir dans une tenue qui n’est qu’à toi et de comprendre qu’il ne se passe plus rien sous un t-shirt qui t’appartient. Trop de choses en tête qui te font sourire en coin alors que ton corps appelle encore le sien, continuellement, sans aucune pause. Tu sais que tu es complètement piqué Jinhwan, mais tu ne l’assumes pas encore et tu n’es pas capable de l’accepter dans ses conditions.

Alors, quand il t’embrasse, ton réflex est de vouloir l’aider parce qu’il grimace. Tu as encore envie de remettre de nouveau ton poing contre ce mec qui a fait du mal à celui que tu tiens dans tes bras, mais Jaehwan a assez subi comme ça pour qu’il panique de nouveau face à ta colère et ton manque de self-control. Tu ne vois pas la douleur psychique que ça lui fait quand tu le mets sur le plan de travail pour te dépêcher d’aller prendre quelque chose pour ses lèvres. Tu le remarques seulement quand tu fais le chemin à l’inverse et que tu ne souhaites pas te faire remarquer aussitôt. Tu viens alors à son niveau, te mettant clairement entre ses jambes avant de relever le visage de Jaehwan pour qu’il te regarde après avoir posé le baume juste à côté de lui. « Jae… Qu’est-ce qu’il y a ? », tu n’aimes pas ça. Tu n’aimes pas le voir dans cet état, ton cerveau te hurle de faire quelque chose tandis que ton cœur se serre de plus en plus en voyant l’état dans lequel il se trouve. Puis, tu le tires, assez pour qu’il se retrouve de nouveau contre toi, peu importe que tu sois plus petit que lui dans cette situation. Et tu le gardes dans tes bras, un instant, plusieurs minutes, juste pour qu’il se sente en sécurité, qu’il tente de se sentir mieux. « Je suis là baby, vraiment là. », tu es con, débile, incapable de comprendre les gens de ce type de circonstance. Mais tu veux bien faire, tu veux être là pour lui, être l’épaule dont il a besoin, le phare qu’il cherche constamment dans la nuit.