Jaehwan avait du mal à accepter qu’on puisse vouloir lui donner une quelconque sécurité. La douceur de Jinhwan à son égard aujourd’hui dépassait tout ce qui était imaginable, et il refusait de laisser tout cela tomber à l’eau. Cette douceur, il voulait s’y accrocher, s’y agripper et ne jamais la lâcher. Cela aurait été se trahir lui-même. Un rire échappa malgré tout à l’infirmier quand il entendit les paroles de Jinhwan. « C’est pas très gentil de sous-entendre qu’on est débiles… Même si c’est vrai. » Il le savait, se tuer au travail ne le rendrait pas plus libre. Souffrir en silence ne le rendrait pas meilleur. Il voulait être fort, mais ses limites humaines le ramenaient sur terre à la première occasion. « Crois-moi, t’as pas envie de voir le bordel que c’est là-haut. » Un bordel qui ne faisait que se complexifier à chaque fois qu’ils passaient une soirée ensemble, depuis ce soir encore plus. Les émotions qu’il ressentait ne manquaient jamais une occasion de se faire connaître. Les et si, les prises de conscience, puis cet homme à l’intérieur de lui qui, au lieu de repousser, cherchait toujours à se rapprocher.

Et cet homme gagnait encore, alors qu’il s’appuyait contre le torse de Jinhwan, les yeux posés sur lui dans un premier temps. « On va surveiller ça. » Il rit doucement, avant de hocher la tête et de sourire à son baiser. Sans attendre, il commença à manger, lentement, mais avec appétit. Ce n’étaient que des nouilles, mais chaque bouchée le réconfortait un peu plus que la précédente. On avait préparé ça pour lui. Il tenta d’ignorer son cœur qui s’emballait à cette pensée.

« Hm… T’as déjà vu ‘Je te retrouverai dans ma prochaine vie’ ? » Il resta appuyé contre Jinhwan alors qu’il mangeait tranquillement. « C’est une série. »

Tu laisses échapper un petit rire sur le coup quand il pointe du doigt à sa manière le fait que tu sous-entends que vous êtes tous les deux débiles dans ce type de circonstance. Tu poses ton regard sur lui avant de secouer la tête. « On peut être débile ensemble, c’est cool d’être débile ensemble non ? », parce que tu veux le garder avec toi, contre toi, pour toi. Tu refuses d’imaginer qu’il s’éloigne de toi alors que tu es le premier à refuser de voir plus dans une relation avec quiconque. Jaehwan a réussi des choses que beaucoup de personnes n’ont jamais osé faire finalement. Et bordel que tu aimes ça inconsciemment. Savoir que quelqu’un réussit à se faire une place dans ton cœur et qu’il ne fuit pas dès que tu montres une autre partie de toi. Tu ris de nouveau avant de déposer tes lèvres contre sa tempe et de rester un instant contre. « Eh oh là-dedans, ça serait cool de le laisser tranquille pour la soirée. Merci pour ta gentillesse et ta compréhension. », tu t’éloignes de son épiderme par la suite avant de le laisser tranquille pour qu’il puisse manger son plat sans que tu viennes faire de nouveau quelque chose.

Toi aussi, tu as tellement de choses dans ton esprit. Beaucoup de choses qui tournent autour du jeune homme contre toi. Le cœur qui se serre, qui crie d’avoir encore la chaleur du jeune homme contre ton corps. Tu souris doucement quand il te parle de surveiller ton poids, ça pourrait t’aider d’avoir quelqu’un en plus sur cette affaire. Pas que tu ne fais pas attention, mais des écarts tu peux en faire souvent et tu ne veux pas risquer de tout détruire aux portes du championnat que tu travailles depuis tellement d’années. Tu hausses un sourcil quand il te parle d’une série, peut-être un drama ? « Je vais être honnête avec toi, je regarde tellement peu de séries, ou au pire ce sont des délires à la Walking Dead ou Game of Thrones. Donc, je ne connais pas du tout, on peut regarder. Ça me fera découvrir un autre genre peut-être. », bien que tu saches que tu vas t’ennuyer si c’est trop mignon à ton goût.  

« On aura un cerveau complet comme ça. » La légèreté du moment étonnait presque Jaehwan, mais c’est ce que Jinhwan lui inspirait. Un sentiment étrange qui le gagnait bien plus vite qu’en temps normal alors qu’il se préparait à manger le repas que le boxeur avait préparé. Cet instant lui plaisait. Il ne pouvait dire pourquoi exactement, mais être ainsi installé contre lui, sans menace, sans peur d’être soudainement attaqué, était le meilleur des sentiments qu’il avait éprouvés récemment. Un nouveau rire échappa à l’infirmier quand Jinhwan fit mine de parler à son esprit. « Avec un peu de chance, ils t’écouteront, toi. » C’est que c’était un bordel sans nom dans son esprit. Tellement de peurs, d’inquiétudes et de questions s’y agitaient. L’avenir, Jaehwan ne savait pas à quoi le comparer aujourd’hui. Que faire ? Que dire ? Pour l’instant, manger, c’était déjà une très bonne idée. D’ailleurs Jaehwan avait continué à manger paisiblement, les yeux posés devant lui.

Logé dans la chaleur de Jinhwan, Jae réfléchissait à ce qu’ils pouvaient regarder. « Je connais pas trop ceux-là. » Il n’avait pour ainsi dire pas entendu parler de beaucoup de séries, peu habitué à regarder la télévision. Pas comme s’il pouvait s’autoriser tous ces abonnements, après tout. « On peut regarder ce que tu veux, perso c’est une patiente qui m’en a parlé. » Et savoir qu’une patiente du service de soins palliatifs lui avait parlé d’une série sur la réincarnation… Ça en disait long. « On peut même rester là sans rien regarder, en vrai. » Il n’avait pas besoin de plus. Une série en fond pour avoir un bruit, puis la chaleur de Jin contre lui alors qu’il finissait ses nouilles. Il avait tout ce dont il avait besoin, là, tout de suite.

« Alléluia, un cerveau complet, ça pourrait m’aider pour les examens ça. », tu te mets doucement à rire quand tu viens à parler de tes partiels que tu as envie de fuir comme la peste. Tu sais que tu pourrais arrêter tes études, tu as une bonne carrière sportive, mais ça pourrait te servir d’avoir un diplôme après ta retraite sportive. Tu ne vas certainement pas faire toute ta carrière dans le MMA, surtout avec les coups que tu vas prendre au fur et à mesure. Tu espères surtout qu’il sera toujours là, le jeune homme contre toi. Tu espères qu’il ne va pas finir par se lasser de ce que tu choisis comme carrière, des nombreux voyages que tu pourras faire pour tes combats… « Eh qui sait ? Je peux être efficace par moment. Bon, peut-être que je devrais leur donner une bonne raison de s’entendre sur une seule chose pour que ce soit moins le bazar… Eh les petites voix, concentrez-vous sur le bon plat que je fais, merci ! », puis tu rigoles de nouveau, un rire que tu sors de plus en plus souvent depuis que tu es avec l’homme. Enfin être, c’est encore un mot beaucoup trop important pour toi. Tu le veux, mais ton cœur craint les conséquences, de revoir encore une fois une scène qui a fini par tout détruire.

Tu tapotes sur la cuisse de Jaehwan sans t’en rendre compte, la position pouvant te donner accès facilement à l’endroit. Puis, tu souris doucement. « Walking Dead a plein de zombies, de prises de tête et de bagarres. Game of Thrones, ça se tape sur la gueule à une manière moyenâgeuse juste pour être le roi ou la reine des sept couronnes, enfin, y’a des dragons au moins. », alors que tu pourrais expliquer encore mieux les deux séries, tu aimes juste mettre en avant ce que tu apprécies chez chacune de ses séries. « On peut la mettre, voir ce que ça donne. Peut-être que ta patiente a des bons goûts finalement et que tu pourras lui demander d’autres conseils ? », tu souris doucement en coin à l’idée de voir Jaehwan revenir chez vous avec une nouvelle idée de cette patiente. Tu regardes le jeune homme pendant un instant avant de laisser échapper un petit rire, essayant de te concentrer sur autre chose que de l’embêter durant qu’il mange. « Moi, je te regarde et c’est assez. Pas besoin d’une image sur une télévision, t’es parfait pour ma soirée. »

Un rire échappa à nouveau à Jaehwan, qu’il retint comme il put de sorte à ne pas se faire mal. Au moins, il trouvait dans ses mots de quoi le faire rire, encore. Il aurait eu bien du mal à l’imaginer, quand il était dans le hall d’entrée à se protéger d’un homme qui lui voulait au moins tout le mal du monde. Et si Jin ne parvenait pas à faire tête le vacarme qui résonnait dans sa tête, il arrivait au moins à calmer son physique encore traumatisé par les coups qu’il avait reçu, même si son cœur, lui, pendant ce temps, continuait à s’emballer en silence.

Pourtant, c’était lui l’infirmier. C’était à lui de prendre soin des autres, de s’assurer que rien ne leur arriverait jamais de mal. Il voulait être là pour eux… Mais au bout du compte, il n’était que celui qui les accompagnait et les aidait à partir en douceur, supportant la plus grande des peines. Mais il l’aurait souhaité, lui aussi, être accompagné, s’il avait été dans leurs cas. « Oh ça t’en fais pas, elles sont bien concentrées dessus. » Un rire lui échappa encore. « Je meurs de faim. » Un aveu silencieux alors qu’il commençait à manger.

« De la bagarre quoi. » Un sourire doux, sans moquerie, étirait ses lèvres. Comme quoi sa passion se ressentait même dans ses autres préférences. Pas que ça le dérangeait, au contraire. Jaehwan trouvait cela étrangement attirant. « Je le ferai, si elle est encore là. » Il n’avait jamais détaillé le service dans lequel il travaillait, après tout. « Je suis aux soins palliatifs. » Au moins, comme ça, les choses étaient dites. Cela pourrait aussi expliquer pourquoi le retour du travail était parfois difficile. « Pourtant j’ai déjà été plus beau que ça. » Prenant un air un peu boudeur, il sourit malgré tout. « Alors ne mets rien, on reste juste comme ça. » Il continua à manger, se nichant un peu plus contre Jinhwan, sans pour autant prendre le risque de le brûler.

Tu arrêtes tes bêtises quand tu vois qu’il essaye de se retenir de rire, est-ce qu’il a encore mal pour qu’il ne se laisse pas aller ? Tu devrais peut-être mettre quelque chose en plus pour être sûr qu’il ne soit pas encore dans un mauvais état, surtout s’il ne se sent pas à 100% bien pour rigoler. Tu retiens un soupir de passer tes lèvres, tu le colles un peu plus contre toi, quitte à ressentir la chaleur de son plat contre ton torse. Peu importe, tu veux faire en sorte qu’il se sente mieux et que la douleur ne soit qu’un lointain souvenir après cette soirée tous les deux. « Si jamais tu as encore mal, dis-le-moi, j’irai chercher le froid qu’il te faut pour le mettre contre tes côtes histoire de ne pas te laisser souffrir malgré tout. », tu connais l’expérience des côtes douloureuses avec le sport que tu fais, ce n’est jamais très agréable et tu sais qu’il faut soulager au maximum pour aider la personne dans cette situation. C’est ce que tu veux faire, tu ne veux pas le laisser ainsi alors qu’il est encore contre toi.

Tu laisses échapper un rire malgré tout quand il te confirme que les voix de sa tête sont malgré tout concentrées sur la nourriture qu’il a entre ses mains et tu es heureux qu’il puisse manger convenablement. Tu ne peux pas cacher les nombreuses fois où tu avais l’impression que c’était le contraire et savoir que tu allais lui donner l’occasion de prendre des vrais repas te rassure. « Si tu as encore faim quand tu as fini, n’hésites pas, je t’en remets dans ton bol. », tu lui en donneras autant qu’il le souhaitera sans jamais te retenir et tu en feras de nouveau s’il faut tant qu’il se sent rassasié à la fin. Puis, tu secoues la tête quand il pointe du doigt que tout n’est autour de la bagarre, quand tu parles des séries que tu regardes. « Touché., tu ne vas pas cacher que ton centre d’intérêt est autour de ça, tu fais quand même des études de sport avec une spécialité autour d’un sport de combat et tu fais aussi un sport de haut niveau dans le domaine ! Mais, tu retiens ta répartie quand il te parle de sa patiente. Tu n’as jamais réellement posé de questions sur son boulot, peut-être parce que tu n’avais pas le temps de le faire et qu’il a bien l’air fatigué parfois quand tu vas le chercher. « Je vois, tu verras bien ? Sinon, tu fais une énorme liste avec elle au cas où, ça fera un souvenir. », ça ne doit pas être facile de travailler dans ce genre d’endroit.

« Tu es toujours magnifique dans toutes les circonstances. Est-ce que je t’ai déjà dit que j’adore ta tache de naissance ? Elle te rajoute quelque d’encore plus beau quand tu ne la caches pas avec du maquillage. », tu es franc, tu ne vas pas te retenir pour lui faire des compliments et tu le trouves magnifique. Tu passes mieux tes bras autour de lui quand il vient contre toi, allumant malgré tout la télévision pour mettre quelque chose au hasard et avoir un fond sonore parce que tu ne veux pas entendre ton cœur qui bat encore et encore. Tu ne veux pas qu’il attende non plus.