Tenue + A ma place, certains auraient sûrement été agréablement surpris de se voir offrir cette petite boule de poils. C'est vrai, quoi... Après tout, un cadeau, ça faisait toujours plaisir... Tout le monde aimait les cadeaux. Tout le monde aimait être la cible d'une attention comme celle-ci. Quoique... Fallait croire que je n'étais pas comme tout le monde, vu la légère grimace qui venait de prendre possession de mon visage. Tournant la tête vers Su Nah, je laissai échapper un soupir, lourd de sens... Et pourtant, j'aurais dû m'en douter quand je l'avais vu partir avec le vendeur. Mais, à croire que la présence des chatons m'avait complètement privé de toutes pensées logiques ou méfiance à cet instant... « Su Nah... » Je m'apprêtai à enchaîner mais fus finalement interrompu par la jeune femme qui décida de prendre la parole. Fronçant alors les sourcils, je l'écoutai attentivement, tout en émettant néanmoins une certaine réserve en laissant de nouveau échapper un soupir agacé… On pourrait penser que recevoir des cadeaux, c'était une chose à laquelle j'étais habitué en bon gosse de riches pourri gâté que j'étais... Mais ce n'était absolument pas le cas. La plupart des cadeaux que j'avais reçu jusqu'à maintenant provenaient de ma mère et seulement d'elle, à quelques exceptions près. Je n'étais pas habitué à en recevoir de la part de quelqu'un d'autre et, pour être honnête, je n'aimais pas tellement ça même si il m'arrivait d'en accepter certains. Ça avait d'ailleurs été le cas quelques mois plus tôt, lorsque Su Nah m'avait offert ce magnifique bracelet qu'elle avait fait elle-même ou même cette peluche rebaptisée Graou que j'avais fini par entreposer dans ma chambre. Mais au final, même si à en voir ma belle voiture, dont le prix comportait six chiffres, ou le magnifique duplex dans lequel je vivais avec mon cousin on pourrait penser le contraire, je n'étais pas quelqu'un de matérialiste et, pour moi, les cadeaux ne faisaient pas tout. Au contraire... D'ailleurs, je ne pensais pas dire de bêtises en affirmant que, comme un bon nombre de gosses de riches, j'aurais largement préféré pouvoir grandir entouré de mes parents – et non d'une nounou – plutôt que de recevoir des cadeaux à la pelle afin de justement pallier à leur absence. « Tu sais très bien que tu n'as pas besoin de ça... Je ne comprends pas... » soufflai-je alors, à la fois agacé mais aussi embarrassé. Je n'aimais définitivement pas que l'on me fasse des cadeaux, c'était comme ça... Et Noona le savait... Alors, certes, j'étais touché par son geste mais non, quoi... Vous avez vu le prix de ce chaton ? 1 072 000,00 de wons... Okay, je pouvais comprendre qu'elle ait eu envie de me faire plaisir ou de se « rattraper » car elle ne m'avait pas « offert grand chose à mon anniversaire », pour reprendre ses mots... Mais pas ça. Je veux dire... N'aurait-elle pas pu se contenter d'un petit truc ? D'une dépense moins conséquente ? Quelque chose dans lequel elle n'aurait pas eu à verser une partie de ses économies ? Au risque de me répéter, 1 072 000,00 wons, ce n'était pas rien... Et, que je sache, Su Nah ne roulait pas sur l'or. Elle travaillait à côté de ses études, se tuait au boulot... Une fois, elle m'avait même raconté s'être endormie sur l'un des plans de travail de la boutique de bijoux dans laquelle elle bossait pour ne finalement se réveiller que le lendemain. Pour vous dire... Ces économies, elle en avait certainement plus besoin que moi et, elle avait assurément beaucoup plus important à payer qu'un chaton à 1 072 000,00 wons. Franchement, je ne la comprenais pas, pour le coup... Et qu'elle me répète avoir fait cela pour me faire plaisir ou alors qu'elle prétexte l'avoir fait parce que soit disant elle n'en avait pas assez fait pour mon anniversaire n'y changeait pas grand chose. Pour être honnête, lorsqu'elle me demanda d'accepter son cadeau, l'idée de le refuser me traversa même l'esprit. Vraiment... Mais, je n'en eus pas le temps, brusqué par la jeune femme qui, s'emparant de quelques articles, prit rapidement la direction de la sortie. Levant alors les yeux au ciel, je lui emboîtai le pas, le reste des achats dans les mains. Puis, finalement, après l'avoir rattrapé, je détournai légèrement le regard à sa question et laissai encore une fois échapper un soupir. Mais avant même que je n'eus le temps de répondre – décidément... - la jeune femme poursuivit, changeant alors de sujet. Enfin, c'est certainement ce qu'elle pensait réussir à faire en me demandant si j'avais une idée de prénom pour le chaton mais, faisant complètement l'impasse sur sa question, je lâchai, quelque peu las... « Su Nah, tu n'aurais pas dû faire ça... » Oui, elle n'aurait pas dû. Et, même si je ne lui en voulais pas vraiment pour son geste, celui-ci me restait encore en travers de la gorge. Toutefois, la jeune femme ne m'écouta pas – ou fit semblant de ne pas m'écouter, allez savoir... – et finit par s'accroupir devant la cage du chaton. L'observant alors faire, silencieux, je ne cessais de me dire que j'aurais vraiment dû refuser son cadeau lorsque nous étions à la caisse. Mais en y réfléchissant, je ne savais même pas si j'en aurais été capable. Comme on dit, c'était beaucoup plus facile à dire qu'à faire... Et, je devais avouer que, sur le coup, j'aurais certainement eu peur de la blesser... Haussant les sourcils, lorsque la rose se releva, je laissai échapper un « Hn... ». Une bonne raison pour avoir une chambre chez moi ? « Je ne savais pas que tu étais du genre à offrir des cadeaux de manière interessée... » plaisantai-je alors, à mon tour. Enfin, plaisanter... C'était un bien grand mot, pour le coup. Disons plutôt que j'essayais de minimiser la chose. Mais, même en faisant ces quelques efforts, la situation restait dérangeante. En effet, j'étais toujours contrarié par le geste de Noona et, même si elle tentait d'apaiser les choses en se laissant aller à la plaisanterie, je ne pouvais pas faire l'impasse sur ce qu'elle venait de faire... C'était totalement impossible, en tout cas pour moi. Peut-être que j'exagérais, que j'en faisais des tonnes pour « pas grand chose » mais j'étais comme ça... Me remettant en marche, à la suite de la jeune femme, je finis par déverrouiller la voiture lorsque nous atteignimes cette derniere et ouvris le coffre pour y ranger les différents articles. Ceci étant fait, j'invitais Noona à grimper dans la voiture et en fis de même, avant de démarrer rapidement... Un peu à l'étroit dans sa caisse de transport, Yoru - parce que oui, c'est comme cela que je comptais le nommer - commençait déjà à s'impatienter et à s'agiter. Il devenait donc urgent que l'on arrive à l'appartement, afin que la boule de poils ne stresse pas trop...

Tenue + Serrant fortement le volant de ma voiture, je n'osais pas dire un mot. Puis, pour être honnête, je n'avais pas grand chose à dire, bien trop occupé à réfléchir à ce qu'il venait de se passer. J'étais vraiment contrarié, c'est vrai... Mais je pouvais sentir et même voir que Noona n'était pas bien de son côté non plus. Un silence, pour le moins pesant, venait de s'installer entre nous et si, habituellement, cela ne m'aurait pas tellement dérangé, cette fois la situation était légèrement gênante car ce silence était le résultat d'un désaccord entre Su Nah et moi. Ce qui n'arrivait pas souvent, pour tout dire... En effet, bien que pas mal différents, nous étions habituellement toujours sur la même longueur d'ondes et, d'aussi longtemps que je m'en souvienne, il ne nous était jamais vraiment arrivé de nous disputer. Surtout pour quelque chose de cet ordre là... Ce qui me contrariait encore plus, soit dit en passant. C'était bête. Tellement bête... Mais je n'arrivais pas à comprendre la jeune femme, pour le coup. Je veux dire... Elle me connaissait. Elle savait comment j'étais, alors elle aurait dû s'en douter que je ne réagirais pas forcément bien à son geste, non ? Je ne sais pas... Ça me prenait la tête et, très franchement, je n'aimais pas me prendre la tête pour des choses aussi futiles. Parce que oui, pour moi ça l'était. Se prendre la tête pour une histoire de chaton, c'était vraiment idiot. Alors, bien évidemment, il me suffisait simplement d'accepter son cadeau, de la remercier pour cela et tout rentrerait certainement dans l'ordre... Comme si rien ne s'était passé. Mais j'étais sûrement un peu trop borné pour ça. Et puis, l'idée d'accepter un tel cadeau me paraissait tellement impossible... Par principe et en étant au courant de la situation financière de Noona, je ne pouvais pas. Je n'agissais pas comme cela pour embêter la jeune femme, loin de là. J'étais juste réellement embarrassé par son geste et, si d'autres à ma place se seraient contentés de passer à autre chose en acceptant son cadeau, ce n'était pas mon cas. Je ne pouvais pas le faire tout simplement car je savais que même cela, ça ne me débarrasserait pas de la gêne que j'éprouvais à l'instant même vis à vis de Su Nah. Et quitte à la vexer un peu – voire même beaucoup – je préférais refuser son présent plutôt que d'être submergé par cet embarras à chaque fois que je serais en sa compagnie... Parce que, au final, c'est sûrement cela qui risquait de nuire à notre relation. Toutefois, le lui annoncer restait difficile. Habituellement, je n'étais pas du genre à mâcher mes mots mais c'était Su Nah... C'était ma Noona. Et je ne voulais vraiment pas la blesser. En tout cas, pas plus qu'elle devait certainement déjà l'être... L'ennui c'est que je n'étais pas doué avec les mots. Quand il s'agissait de faire du mal aux gens, ils étaient mes meilleurs alliés mais, dans le cas contraire, ils devenaient mes pires ennemis. Je n'étais vraiment pas doué avec eux. Cela avait toujours été le cas, d'ailleurs... Et là encore, ils me faisaient défaut. Je ne savais vraiment pas par quoi commencer, ni même quel ton employer pour ne pas blesser la jeune femme. Et, pour être honnête, je fus légèrement soulagé lorsqu'elle décida de briser le silence la première... D'ailleurs, elle avait tord de penser que cela ne m'avait pas fait plaisir. Ce n'était pas complètement le cas... Certes, on ne pouvait pas dire que son geste m'avait enchanté. Mais l'intention, elle, m'avait touché... Desserrant légèrement l'emprise que j'avais sur le volant, je risquai rapidement un regard vers la Pyobeom avant de finalement reporter mon attention sur la route. Puis, lorsqu'elle eut terminé de parler, j'inspirai un grand coup. « Je ne t'en veux pas, Su Nah... » commençai-je, dans un murmure. C'est vrai... Je ne pouvais pas lui en vouloir alors que son seul but avait été de me faire plaisir. Ce serait complètement idiot, de ma part. Toutefois, ne pas lui en vouloir, ne voulait pas forcément dire que j'acceptais son geste et, encore une fois, peut-être que j'exagérais et que, de son point de vue, c'était quelque chose de normal que d'offrir un cadeau d'une telle valeur à l'un de ses amis mais, moi, je ne le voyais pas de cette façon... Et si j'étais touché par le fait qu'elle ait eut envie de me faire plaisir, son geste restait néanmoins beaucoup trop excessif pour moi. Paradoxal venant d'une personne issue d'un milieu dans lequel démesure est le maitre mot, n'est-ce pas ? Laissant échapper un soupire, je poursuivai finalement, sans pour autant quitter la route des yeux... « Je suis juste un peu... contrarié. Je sais que tu n'as pas fait ça en ayant d'arrières pensées et que ça partait d'une bonne intention... Je sais aussi que tu voulais seulement me faire plaisir... Mais je pensais que tu savais que tu n'avais pas besoin d'agir comme ça pour y parvenir. Je veux dire... Je t'ai demandé de venir avec moi et que tu ais accepté c'est déjà beaucoup en soit... » Je me stoppai quelques secondes, prenant une courte pause, avant d'ajouter... « Tu n'as vraiment pas besoin de faire ce genre de choses pour... Me faire plaisir... » Elle tenait à moi, c'était certain. Pourquoi chercherait-elle à me faire plaisir, sinon ? Toutefois, je ne comprenais pas cette pratique qui voulait qu'on offre un cadeau pour montrer que l'on tenait à quelqu'un. Je n'étais pas idiot et même si parler sentiments n'était pas mon fort, je savais reconnaître une personne qui éprouvait un minimum de sympathie pour moi. Je n'avais pas besoin qu'on m'offre quoique ce soit pour me le prouver. Cela valait pour Noona. En fait, cela valait surtout pour elle... Su Nah était une personne honnête, entière... Je savais que son attachement à mon égard était vrai, authentique et même si elle ne me l'affirmait pas avec des mots - par pudeur, je présume. et pour le coup je la comprenais n'étant moi-même pas très doué pour montrer mon affection pour une personne - j'en avais conscience. Terriblement conscience... D'ailleurs, j'espèrais qu'elle avait, de son côté, conscience qu'elle comptait également pour moi... « Je ne t'en veux pas, Noona... » jugeai-je bon de répéter comme si je craignais qu'elle ne l'ait pas entendu la première fois. Nous arrivâmes ensuite devant mon immeuble et je me garai, avant de descendre pour décharger la voiture. Une fois cela fait, nous rentrâmes dans l'immeuble et prîmes l'ascenseur jusqu'au huitième étage. Je déverrouillai finalement la porte de l'appartement que je partageai avec mon cousin et pénétrai dans celui-ci, avant de poser ce que je tenais dans les mains sur la table de la pièce principale. « Noona, tu peux t'occuper de Yoru pendant que je range, s'il te plait ? » Joignant le geste à la parole, et sans vraiment laisser à la jeune femme le temps de me répondre, je commençai à vider les quelques poches.

Tenue + Le reste du trajet jusqu'à l'appartement se déroula dans le calme. Un calme parfois rompu par les quelques murmures se voulant rassurants que la jeune femme adressait au chaton qui ne cessait de gesticuler dans tous les sens mais qui, automatiquement, s'installait de nouveau lorsque la boule de poils finissait par se calmer. On s'était tout dit, après tout... Alors pourquoi en rajouter ? Cela ne servait à rien de continuer à polémiquer sur cette affaire et, même si je n'étais pas du genre à faire aussi rapidement un trait sur ce genre de choses, je n'avais aucune envie de m'éterniser plus longtemps sur ce sujet. A la base, j'avais demandé à la jeune femme de venir avec moi pour que l'on puisse passer un après-midi ensemble, entre amis... Pas pour que l'on finisse par se tirer la gueule... Cela ne rimait à rien et je n'avais vraiment pas envie de ça. Surtout pas avec elle... Puis, de toute façon, ce n'était pas possible. Je veux dire... Comment vouliez-vous que je lui fasse la gueule, que je lui en veuille alors qu'elle n'arrêtait pas de se confondre en excuses et de me mitrailler de petits sourires... Habituellement, je n'étais pas du genre à me laisser amadouer par ce genre de comportement. Au contraire. Mais avec Noona c'était difficile. Vraiment... Autant, aux premiers abords, Su Nah pouvait renvoyer l'image d'une jeune femme sexy et sûre d'elle, autant elle savait aussi parfaitement jouer de son côté mignon. Etait-ce raisonnable ? En tant que Dongsaeng, c'était plutôt à moi d'agir de la sorte, non ? Mais s'il n'y avait que ça... Non parce que, outre le côté sexy et mignon, il y avait aussi le côté maman poule de la Pyobeom qui ressortait vachement lorsque la jeune femme se trouvait en ma compagnie. Et loin de moi l'envie de jouer au rabat joie, pour le coup, mais parfois quand je voyais Su Nah, je voyais ma propre mère dans sa façon de se comporter avec moi, voire même de me chouchouter, et même si j'étais loin d'avoir en horreur ses gestes d'affection envers moi, je ne m'étais pas encore vraiment habitué à cela, même après plusieurs années. Un comble venant d'une personne comme moi d'être aussi gênée par la faible proximité qu’entraînaient certains gestes alors qu'il y a encore quelques temps, j'étais du genre à travailler au corps toutes les jolies nénettes que je croisais, hein ? D'ailleurs, en parlant de geste d'affection, si Noona pensait que je n'avais pas vu son petit manège, elle se mettait le doigt dans l’œil. Arrêtés à un feu, j'avais bien évidemment aperçu du coin de l’œil la main de Su Nah qui se dirigeait vers moi. Je la connaissais, depuis le temps. Pas la peine de savoir lire dans les pensées pour comprendre ce qu'elle s'apprêtait à faire... Toutefois, et à ma grande surprise, sa main termina sa course sur l'appuie tête. Un sourire en coin, un brin moqueur mais également amusé, prit alors possession de mon visage et, tandis que le feu venait de repasser au vert, je tournai faiblement ma tête vers la jeune femme qui, tentant de faire comme si de rien n'était, feignait de regarder par la fenêtre. Hochant la tête de gauche à droite, amusé mais aussi légèrement désespéré par son comportement, je finis par redémarrer en direction de mon immeuble où nous finîmes par arriver en quelques minutes à peine. Une fois à destination, et les bras chargés de toutes les jolies choses que nous avions acheté pour Yoru, nous gagnâmes l'appartement et remarquâmes par la même occasion que celui-ci était vide. Profitant alors de ce moment de répit, je décidai de m'occuper de l'installation des quelques objets que nous avions acheté, tandis que Su Nah s'occupait du chaton qui semblait, dans un premier temps, ne pas vouloir lui rendre la tâche facile. Esquissant un faible sourire, en l'écoutant essayer de rassurer la boule de poils, je terminai de mettre en place les derniers achats qui permettraient au chaton de se sentir chez lui, avant de me redresser, un sourire en coin. « Qu'est-ce que tu crois ?! On ne dirait pas comme ça mais j'ai un véritable sens de l'esthétisme... » m'exclamai-je alors, sur un ton que je tentais de rendre le plus évident possible. Park Jin Hyun avait très bon goût, et ce, pour beaucoup de choses. Ce n'était pas une nouveauté, haha... Attrapant le petit siamois, lorsque la jeune femme me le tendit, je me mis à le caresser, un faible sourire accroché aux lèvres, mais finis par lever la tête vers Su Nah, avant de rouler légèrement des yeux à sa remarque. Deux chatons ensemble... Mignon... Depuis quand utilisait-on le mot « Mignon » pour me qualifier, sérieux ? Laissant échapper un faible soupir, faisant mine d'être quelque peu outré par ses paroles, j'hochai finalement la tête de haut en bas, lorsqu'elle me demanda si elle pouvait nous prendre en photo. « Je t'en prie... Fais... » Une fois la pose prise et la photo dans la boite, je reportai mon attention sur Yoru, le caressant encore et encore, mais relevai de nouveau la tête en entendant Su Nah pousser ce qui semblait être un cri de joie. Fronçant alors les sourcils, surpris, je la gratifiai d'un sourire et demandai, taquin. « Chaton ? Tu t'adresses à qui ? A lui ou moi ? » Je fis un rapide signe de la tête en direction de la boule de poils qui se trouvait dans mes bras et poursuivis, toujours sur ce même ton moqueur... « Non parce que vu que depuis tout à l'heure tu sembles apprécier lui faire la causette, je sais plus trop quoi penser moi... » Reprenant un minimum de mon sérieux, j'esquissai finalement un sourire ravi. « Une étape de plus franchie, avant la consécration... » Fronçant de nouveau les sourcils, une expression faussement sévère sur le visage cette fois, j'ajoutai... « J'espère au moins qu'une fois sous le feu des projecteurs, tu n'oublieras pas le merveilleux Dongsaeng que je suis ! » Laissant échapper un faible rire, amusé par ma propre bêtise, j''acquiesçai d'un bref mouvement de la tête, lorsque la rose me demanda si j'avais faim. « Tu me connais ! » La voyant se diriger vers la cuisine, je décidai de montrer au chaton ses nouveaux appartements... Le posant alors près de son coussin, je le poussai doucement, l'incitant à aller à la découverte de ce qui allait devenir son nouveau petit coin de repos. Et, tandis qu'il  commençait à prendre ses marques, patounant le coussin comme pour le tester, je pris place à ses côtés, en tailleur. J'attrapai ensuite l'un de ses jouets que je me mis à secouer devant lui et, comme je m'y attendais, il ne mit pas longtemps avant de prendre en chasse ma main. Joueur et amusé – parce qu'il ne m'en fallait vraiment pas beaucoup, pour le coup – je continuai d'agiter le jouet tandis que le chaton, sautant un peu partout, tentait de l'attraper. Puis, au bout d'une bonne petite minute, et alors qu'il parvint à atteindre son but, je lui laissai le jouet et me contentai de l'observer, tandis que ce dernier totalement désintéressé, abandonna l'objet dans la seconde suivante avant de se diriger vers sa gamelle. Franchement, tant d'efforts pour ça... Et limite, il n'en avait plus rien à foutre de moi... « Bouffon, va... » Aussi « je m'en foutiste » que son maître, celui là... Je vous jure...

Tenue + J'étais content pour Su Nah. Content d'apprendre que ses efforts allaient enfin peut-être porter leurs fruits. Puis, la voir aussi enthousiaste, aussi excitée par la nouvelle me faisait réellement plaisir. Elle le méritait tellement. C'était une très bonne chanteuse mais aussi une excellente compositrice qui se débrouillait aussi bien assise derrière un piano qu'une guitare dans les mains. De ce fait, cette nouvelle n'était pas forcément étonnante. Toutefois, je n'en demeurais pas moins heureux. Et, au fond, j'espérais grandement que cela soit bientôt mon tour également. Qu'enfin mes dures années de travail soient récompensées, elles aussi. Mais j'y croyais, j'y croyais... Si ce n'était pas le cas, je ne me tuerais certainement pas autant aux entraînements de danse. J'en étais certain, un jour, Park Jin Hyun allait lui aussi se retrouver sous le feu des projecteurs. Mais pas tout de suite... Pour l'instant, il semblait que seulement Yoru avait droit à toute l'attention de Noona. « Moi, jaloux d'un chat ? Tss... N'importe quoi... » m'exclamai-je feignant d'être outré par les paroles de la jeune femme, avant de la gratifier d'un faible sourire. Sourire qui laissa, cependant, bien vite sa place à une expression à la fois désespérée mais aussi légèrement amusée face au jeu d'actrice de la Pyobeom. « Attend un peu avant de prendre la grosse tête, quand même... » me contentai-je alors de lui répondre, en haussant faiblement les épaules. Puis, adressant encore une fois un sourire à la jeune femme, je me dirigeai finalement vers les nouveaux appartements du chaton, que j'avais placé à peine quelques minutes avant, tandis que Su Nah venait de prendre la direction de la cuisine. M'installant ensuite sur le sol, en tailleur, je jouai quelques temps avec le chaton, jusqu'à que celui-ci ne décide de m'abandonner lâchement pour aller faire un tour du côté de sa gamelle, la bouffe étant apparemment plus importante pour lui que son nouveau maître. Franchement... Observant la boule de poils, une moue faussement blasée accrochée au visage, pendant que celle-ci prenait doucement ses marques, et ce, en me snobant complètement, je poussai un faible soupir. C'était à se demander s'il n'était pas mon moi sous forme animal, ce petit... Et apparemment, je n'étais pas le seul à le penser. En effet, faisant une petite apparition rapide dans la pièce principale, Noona ne fit qu'appuyer mes pensées en affirmant que Yoru et moi nous ressemblions. Tss... Haussant une nouvelle fois les épaules, je détournai mon regard du chat pour porter ce dernier sur la jeune femme qui arborait le magnifique tablier "Le Bio c'est la vie" de mon cousin, ce qui m'arracha un faible rire que je réprimai bien vite, cependant, pour finalement répondre... « Ouais, si tu veux. Je n'ai rien de prévu le week end prochain, alors... » Sortir, ce n'était pas ce que j'aimais le plus mais pourquoi pas. Ça ne pouvait pas me faire de mal. D'autant plus que j'allais me retrouver entourer de personnes que j'appréciais alors ce n'était pas une mauvaise idée. Adressant donc un sourire à la rose, je la regardai reprendre la direction de la cuisine, et reportai finalement mon attention sur le chat qui venait de se coucher dans son panier, vraisemblablement sur le point de s'endormir. Me levant donc, je pris place sur le canapé avant de sortir mon portable de la poche de mon pantalon. Mais, une nouvelle fois interpellé par Su Nah, je tournai la tête vers la cuisine, d'où s'échappait une odeur des plus agréables. J'allais me régaler... Voila pourquoi je voulais tellement que Noona vienne plus souvent à la maison, haha. Ses plats étaient toujours exquis... Toutefois, et alors que je m'apprêtais à me lever pour aller voir ce qu'elle pouvait bien nous préparer de si bon, je fus pris au dépourvu quand, encore une fois, elle se montra à la porte de la cuisine, me menaçant de sa cuillère en bois pour ne pas que je vienne. Je vous jure, quelle mauvaise langue cette Noona... Me replaçant correctement, boudeur, je laissai échapper sur un ton rempli de mauvaise foi... « Tss... Je n'avais même pas l'intention de venir voir... » Comme si Su Nah allait croire à ce bobard. Elle me connaissait bien... Trop bien, avais-je envie de dire, même... Mais soit. Laissant échapper un soupir, je reportai finalement mon regard sur l'écran de mon portable que j'avais délaissé un instant et me laissai distraire par un jeu, pour passer le temps. Puis, les minutes s'écoulèrent et, finalement, la délivrance... Je pus enfin voir ce que nous avait concocté Su Nah. Observant longuement le plateau qu'elle venait de déposer devant moi, je souriais tel un enfant la veille de Noël et attrapai les deux baguettes que la jeune femme avait disposé à côté du bol de nouilles, dans lequel je m'empressai de plonger les deux bouts de bois... « Ça à l'air trop bon ! Merci Noona ! » Noona savait comment faire plaisir à son Dongsaeng, il n'y avait pas à dire. Portant les baguettes à ma bouche, je commençai à déguster les nouilles tandis que la Pyobeom s'était une nouvelle fois dirigée vers la cuisine pour aller récupérer son plateau. « Ah~ Daebak ! » Puis, lorsque la rose finit par revenir, je levai le pouce en sa direction, un sourire accroché au visage, avant de la gratifier d'un « C'est délicieux ! » tandis qu'elle prenait place face à moi. La regardant ensuite pendant quelques secondes, je me servis de nouveau dans mon bol et, la bouche à moitié pleine, m'exclamai... « J'envie ton futur copain. Tu as vraiment tout de la femme bonne à marier, tu sais ? » Laissant échapper un rire suite à mes paroles, j'avalai ce que j'avais dans la bouche, avant de finalement ajouter sur un ton des plus taquins, sans lui laisser le temps de me répondre... « Quoique... Tout, sauf les manières, peut-être... » Un sourire moqueur prit possession de mes lèvres et je goûtai une nouvelle fois aux nouilles de la jeune femme, avant d'attraper mon verre dont je bus une gorgée.

Tenue + Bien sûr que j'enviais son futur petit ami parce que futur petit ami, j'étais certain qu'il y aurait. Après tout, qui ne voudrait pas d'une femme comme Su Nah, hein ? Elle était magnifique, attentionnée, adorable... - oui, oui, Park Jin Hyun venait de qualifier quelqu'un d'adorable, vous ne rêvez pas – Puis, surtout, elle faisait de bons petits plats, le rêve de tout homme sur cette planète. Il n'y avait donc aucune raison qu'elle finisse sa vie toute seule... Vraiment... D'ailleurs, si je n'avais pas pour elle que des sentiments purement amicaux et fraternels, je ferais certainement partie de l'un de ceux qui font la queue pour sortir avec elle... Ouais ! Ça aussi j'en étais certain. Noona avait plein d'hommes à ses pieds. Elle ne le remarquait juste pas, c'est tout... Mais passons. Ce n'était pas le sujet... Un bon repas préparé par les soins de ma Noona attendait de terminer dans mon ventre et je n'avais aucunement envie de le faire patienter plus longtemps. Mes baguettes en main, je continuai donc de jeter mon dévolu sur le bol de nouilles jusqu'à que... « Hey ! » m'exclamai-je alors, à la fois surpris et râleur, alors que la Pyobeom venait de s'emparer de mes nouilles, voulant visiblement me faire payer les dernières paroles que j'avais eu à son égard. Une moue boudeuse prit ensuite possession de mon visage et je laissai échapper un faible « Tss... » quand elle me demandait indirectement de revenir sur ce que je venais de dire. « Allez, Noona... » Franchement... Comment pouvait-elle agir de la sorte ? Me donner à manger pour ensuite tout me reprendre, avant même que j'eus terminé ?! Ce n'était vraiment pas aimable… Esquissant alors une grimace, je portai brièvement mon regard sur le plat de viande de la jeune femme mais cette dernière anticipa mon geste, ce qui me valu d'être la cible de quelques menaces... Tss... J'avais l'impression d'être un gamin que l'on privait de nourriture parce qu'il venait de faire une bêtise. Je vous jure... « S'il te plait, Noona ! » Une belle bouille toute mignonne et j'étais certain qu'elle craquerait. Oui, oui... J'étais capable de beaucoup de choses pour un plat de bonnes nouilles. Et quoi ? En plus, Yoru s'y mettait également... Elle ne pouvait pas ne pas accéder à ma requête. Je voulais qu'elle me rendre mes nouilles, NOW ! Et, à mon plus grand bonheur, la rose finit par céder. Était-ce moi qui lui avait fait changer d'avis ou mon chat ? Aucune idée. Mais le plus important était que j'allais pouvoir terminer ce que j'avais commencé... Quoique... Alors que je venais à peine de porter mes baguettes à ma bouche, la jeune femme reprit la parole, craignant apparemment de voir débarquer In Su. « Hm... Ch'sais pas... » répondis-je alors, la bouche pleine, avant d'avaler les nouilles pour finalement poursuivre... « Il doit être au skatepark avec Jin Kyung alors j'imagine qu'il en a pour un petit moment... » J'haussai les épaules. En effet, s'il était au skatepark, il allait en avoir pour longtemps donc il n'y avait rien à craindre. A mon avis, on aurait terminé depuis longtemps lorsqu'il se repointera dans l'appartement... Puis, de toute façon, dans le cas contraire, il risquait d'avoir du mal à piquer dans les plats si j'étais là, haha. Attrapant le verre d'eau que Su Nah avait pensé à ajouter sur le plateau, je le portai à ma bouche avant d'en boire une bonne gorgée. C'est que ça donnait soif de bouffer autant. Posant ensuite mon regard sur le chaton qui était venu se réfugier sous la table, près de moi, je me contentai de laisser échapper un « Faut croire... » suite aux mots de la jeune femme, avant d'arquer un sourcil lorsque je la vis trifouiller son portable, enthousiaste. « Qu'est-ce qui est parfait ? » J'étais bien curieux, je l'avoue... Me penchant donc au dessus de la table pour me rapprocher de la Pyobeom, je zieutai l'écran de son portable lorsqu'elle le tourna brièvement vers moi. « Je suis sur ton fond d'écran... Rien que ça ?! Quel privilège. Je vais en faire, des envieux ! » Je laissai échapper un rire puis, rassemblant mes quelques plats dorénavant vides sur mon plateau, je demandai finalement... « Tu as fini, Noona ? Je peux débarrasser ? »