Discrêt, souvent à l'écoute mais aussi solitaire, Eos évite les ennuis, parce qu'il sait qu'il peut en fracasser plus d'un. Il sait qu'il peut être aussi impulsif que patient. Aussi protecteur, que je m'enfoutiste auprès de ceux qui le méritent, beaucoup s'interrogent sur sa véritable nature. Est-il bon ou mauvais ? Quelles sont ses limites ? Selon toutes les apparences, Eos est un gars bien, mais il n'a pas eu une enfance évidente et contrairement à beaucoup, il a tout refoulé, il n'a jamais rien montré et son exutoire a été le muai-thaï, dans lequel il est aujourd'hui d'un excellent niveau et entraineur. Il a énormément de mal à parler de lui, à répondre à des questions le concernant et n'a pas franchement l'habitude qu'on l'aide ou qu'on s’intéresse à lui, préférant avoir la paix et ne pas se mêler de tous ces merdiers d'étudiants qu'il trouve obsolètes et très souvent puériles. Mais pas dans le sens péjoratif, juste qu'en réalité, il n'y comprend rien.

C'est vrai, si on l'emmerde, lui, il ne badine pas cent ans pour savoir qui a raison ou tord, une calotte, et il se casse sans demander son reste sans se demander si sa réaction a été bonne ou non. Il est juste assez décalé de la réalité et la violence a toujours fait partie de son quotidien. En revanche, il n'a jamais frappé une femme, il ne les comprend pas du tout d'ailleurs et a tendance à les subir en tentant de les décrypter. Ce qui paraît étrange quand on sait qu'il est en ethnologie et anthropologie, mais pour lui, l'humain est une créature fascinante et il trouve qu'un chien est plus facile à comprendre. Il tiendrait volontiers la porte à quelqu'un, mais se retrouverait totalement décontenancé s'il est entouré de peluches, de gosses, ou encore d'animaux tout mignons, lui qui fait 1m90 avec ses grosses paluches. Le stress lui fait dire pas mal de lapsus révélateurs et il a juste envie d'une chose à ce moment là, c'est de se casser à l'autre bout de la planète dans une tribu d'amazoniens pour buter les oiseaux à coup de sarbacane, pour oublier à quel point il a été minable.

A coté de ça, il est très bon en plusieurs sports, et il a du mal à ne rien faire. Constamment fourré dehors, ou dans des œuvres caritatives (dans lequel on l'a généralement tiré de force faut avouer), il n'a pas le temps pour les jeux vidéos, mais il aime bien se tenir aux courant des nouvelles technologies et n'est pas trop mauvais, il suffit de lui expliquer, et il assimile généralement très vite. En revanche, il déteste le superflu, les gens qui se la pètent, qui se pensent meilleurs et qui couinent dés qu'il se met en face près à les démolir. Il doit bien avouer que ça l'agace toutes ces princesses et ces petits bourges sans intérêt pour leur prochain.

On en arrive au point fâcheux. Notre OURS a une très très très grosse faiblesse, pour laquelle il se fait suivre (quand il y pense). Il souffre de timidité maladive. Mais pas la simple timidité. Il est né avec une hypersensibilité tactile. Chaque baiser, chaque caresse, chaque attention, lui provoque un électrochoc émotionnel colossal et son intérêt pour les deux genres, n'arrangent pas du tout les choses. Ce n'est pas de l'anthropophobie, c'est un autre genre qui le rend confus, lui fait perdre ses moyens, lui fait même perdre la voix s'il est dans une crise de stress, son pouls s'accélère, à la limite de l'angoisse, comme si tout explosait en lui et jamais personne n'a eu la patience ou n'a trouvé le truc pour lui apprendre petit à petit. Et l'envie est présente pourtant vous pensez bien, après vingt trois ans d'abstinence, avec sa gueule et son physique, mais il n'y arrive pas et se tire avant même que la personne en face n'ait le temps de dire quoi que ce soit.

Quand à l'hypersensibilité tactile, ça complique encore plus les choses. Il n'a jamais embrassé personne et les fantasmes lui irradient le crâne, et il se rend dingue à les étouffer.
La solution !! Il va tabasser de toutes ses forces les pauvres sacs de sable de la salle d’entraînement de son père, jusqu'à l'épuisement et en fout plein la poire à ceux qui osent le défier en duel. Il participe d'ailleurs régulièrement à des tournois de Mwai-thaï.
En revanche, quand il veut une chose, il va jusqu'au bout, surtout si c'est pour une cause, ou pour les siens. Le fait d’appartenir à une maison va peut-être lui permettre de s'ouvrir un peu plus, même s'il a du mal et qu'il est plus du genre à passer dans un couloir, les mains dans les poches, avec les écouteurs sur les oreilles, en espérant que personne ne l'aborde pour lui demander de sortir avec lui ou un coup de main.