Indécis, il se retrouvait pris de dilemme entre deux maux les plus anciens du monde : la raison et les sentiments. Mais quel que soit son choix, il savait qu’au final, il lui faisait décider entre les remords et les regrets car le peu de lucidité qui lui restait présentement lui soufflait qu’il ne pouvait connaître qu’une seule fin, la mauvaise fin. Le fait que sa camarade lui relève son manque de courage le piquait mais il n’esquissa qu’un demi-sourire, elle avait raison, comme toujours. Il ne trouva pas de volonté pour la contredire et se contenta de commander un café, en espérant que son amertume allait lui éclaircir les idées. Il avait les pieds fermement posé sur le sol parqueté et pourtant, il avait l’impression qu’il était au bord du précipice, un faux mouvement et il tombait.

Le café n’était pas arrivé, les gens autour d’eux restaient toujours bruyants mais pas autant que ses pensées à lui. La voix de Sohyun continuait à le ramener à la réalité, à le presser. Jusqu’à présent, il n’avait jamais trouvé cela aussi compliqué d’avouer ses sentiments. Seoeon ne savait pas si c’était elle qui le rendait comme ça, ou si c’était parce que ce qu’il ressentait était… unique. « Je ne sais pas c’est confus » avoua-t-il pour commencer bien que l’embarras le poussait à fixer son regard ailleurs que sur elle. « J’ai l’impression que si je les gardais pour moi, je n’en serais pas heureux, mais que si je te les avouais, je finirais par te perdre » il s’arrêta un court instant avant d’oser enfin lever les yeux vers elle, « est-ce que je suis le seul à le penser ? Que si je te disais que je t’aime, je ne ferais qu’un aveu d’égoïsme ? »