Ce combat prendra-t-il fin un jour ? Je suis fatigué de tout ça, de devoir me justifier, de devoir lui prouver qu’elle se trompe. Je suis déçu, je l’admets mais c’est ma faute. Je n’ai fait qu’éviter l’inévitable. Je ne pouvais pas toujours me cacher derrière ces inventions. Ce soir, je ne pensais pas qu’on n’en arriverait là. Que je pourrais être capable de lui faire comprendre certaines choses, de lui dire. Oh bien sur je ne peux pas tout déballer. Ma peur m’emprisonne encore mais c’est déjà ça je crois. Elle a l’air épuisée soudainement, son esprit doit être si perturbé par tout ce que je lui ai dit. Ses mots me réchauffent le cœur, comme un soulagement ils m’apaisent. Un poids s’évapore de mes épaules si trop souvent sollicitée. Tout ça a bien compté pour elle, je ne suis pas fou. Je n’ai pas inventé toutes ces choses. Alors oui, je l’admets je me sens libéré, pas totalement mais c’est un premier pas qu’elle fait vers moi. Je reste interdit, l’observant de loin sans oser l’interrompt. Perdu à mon tour par ses révélations, je n’ai plus la force de lui mentir. Sa silhouette frêle recroquevillée sur elle-même me peine. Me baissant à sa hauteur, je lui murmure « Alors ne me déteste pas… » Parce-que moi je n’y arrive plus Ye Won. Je ne peux plus faire semblant. J’en ai marre de mentir à tout le monde, mais surtout à toi. D’un geste lent, je pose ma main sur son genou… « Je te l’ai dit Ye Won… je suis revenu dans ta vie, alors je ne partirais plus… » Et je lui redis, parce-que je pensais ces mots la première fois. Je suis de nouveau là, avec elle. Je n’ai pas envie de l’abandonner, encore plus aujourd’hui. Mon ton est plus doux, je voudrais être rassurant. Lui faire comprendre que tout ça c’est bien réel. Elle est effrayée par tout ce qui se passe. Tout comme je pourrais l’être à sa place… le cœur battant, je me place à côté d’elle, appuyant ma tête contre la sienne je lui souffle « J’ai peur aussi… » Une confidence que je lui fais. Je ne veux pas qu’elle croit que c’est facile pour moi. J’ai des doutes, des craintes mais je les empêche de me freiner. Du moins j’essaie, ce soir en tout cas. Je préfère les laisser derrière moi, pour tenter quelque chose… « Je ne te demande rien non plus. » aucune attente, aucun mot qu’elle ne saurait me dire. Je veux juste qu’elle sache « Je t’attendrais le temps qu’il faut… » Des paroles fortes qui donnent tout leur sens à ce que je ressens. Je n’ai pas besoin d’être impatient. Je saurais l’attendre, être là quand elle se sentira prête. Nous ne sommes pas obligés de nous engager dans quelque chose qui la dépasse. Elle peut prendre son temps, y aller à son rythme tant qu’elle ne m’oublie pas… au final c’est tout ce que je désire. Qu’elle ne s’éloigne plus, qu’elle se raccroche à nous. D’une main légère, je viens caresser son visage « Je prendrais ce que tu es prête à me donner. » et ça me suffira. Qu’importe ce que c’est, j’irais là où elle veut. J’ai conscience de lui donner les armes pour m’abattre. Ce pouvoir entre ses mains, alors que je m’avoue vaincu… mais j’ai envie d’y croire. De lui faire confiance… c’est tellement plus difficile de voir notre relation comme je le fais. Ça n’a rien à voir avec ce que je ressentais à l’époque. Jamais je n’aurais été prêt à avouer ce genre de choses. Encore moins mettre des mots sur mes faiblesses… et j’espère quelque part qu’elle s’en rend compte. Que je n’étais qu’un gamin incapable de prendre ce qu’on vivait au sérieux. Aujourd’hui j’ai changé, pour elle… pour lui prouver que ça avait de l’importance, que je pouvais m’investir dans cette relation. Je sais qu’il n’est pas trop tard, j’ai la prétention de me dire qu’elle sera prête pour ça. Pour se faire au changement, pour accepter l’idée que je ne la quitterai plus. Et je m’en fais la promesse, jamais plus je ne la blesserais… 

Ton coeur s’emballe, par ces mots que tu oses enfin prononcer. Par cette peur que tu laisses s’échapper. Mais aussi par sa présence, là, non loin de toi. Tu n’es pas prête à tout lui avouer, l’amour que tu lui portes, toujours plus fort. L’appréhension face à ce que vous pourriez être de nouveau. Quelque part pourtant, t’essaies de lui faire comprendre. Que tes doutes te bloquent encore parfois, même si tu ne rêves que d’une chose, pouvoir être à nouveau dans ses bras. Ses mots réchauffent ton coeur finalement, alors qu’une nouvelle larme perle sur ta joue. T’as envie d’y croire, aussi fort que possible, t’y raccrocher de toutes tes forces. Mais ce n’est pas aussi évident. Pas après tout ça. Alors, tu profites simplement de ce contact, sa main sur ton genou. Sa peau contre la tienne, doux réconfort que tu ne pourras jamais retrouver ailleurs. Tu paniquerais presque en le voyant s’éloigner, mais te rend compte que c’est pour mieux se rapprocher de toi, un soupire que tu ne contrôles pas, qui s’échappe d’entre tes lèvres. Tes yeux qui se ferment, laissant simplement le son de sa voix remplir la pièce. Une sorte d’apaisement, en fin de compte. Et tu t’imprègnes de chacune de ses paroles, chacun de ses gestes. Ses doigts qui glissent sur ta joue, qui font rater un battement à ton coeur. Naturellement, tu colles ta main à la sienne, vient jouer avec. Comme quelque chose d’interdit, tu n’oses pas ouvrir les yeux, tente maladroitement de profiter le plus longtemps possible de cette sensation qui te gagne. T’aimerais pouvoir lui dire, que tu veux tout lui offrir. Que tout ce que tu désires, c’est être sienne, à nouveau, comme avant. Pourtant les mots restent encore coincés, tes pensées embuées par ces vérités que tu pensais ne jamais découvrir. « M’abandonne pas… » comme un supplice, un cri du coeur que tu n’arrives pas à contrôler. « J’arrive à rien sans toi… » Ta voix est faible, presque inaudible, alors que tu te décides enfin à ouvrir les yeux, les poser sur lui. Tes sourcils légèrement froncés, cette peine qui se lit encore sur tes traits. Une moue se forme sur ton visage, alors que tu te redresses pour pouvoir mieux l’observer. A ton tour, de glisser ta main sur son visage, caresser sa peau, ces formes dont t’as tant de fois rêvé. « J’veux qu’on arrête de s’détruire comme on le fait. » Parce que tu ne le supportes plus. Parce que ces tortures que vous vous infligez ne riment à rien. Parce que tu l’aimes, de toute ton âme, malgré ces trois petits mots que tu ne saurais prononcer. Tu veux lui faire comprendre, qu’il n’y a jamais eu qui que ce soit d’autre que lui. Qu’il est le seul à avoir su capturer ton coeur, et qu’il l’a gardé en otage trop longtemps. Finalement, ta tête retombe sur son épaule, d’un geste fin, tes doigts viennent s’entrelacer aux siens. Une façon pour toi de repenser à ces instants qui faisaient que tu te sentais vivante. Heureuse et comblée en sa présence. La peine est toujours là, au fond de toi. Mais quelque part, elle commence à prendre un peu moins de place. Elle se transforme, sans que tu n’arrives à savoir ce qu’elle pourra provoquer en toi après ça. Pourtant, t’es prête à voir où ça pourra te mener. T’as envie de retrouver ce courage d’avancer, tant qu’il ne te laissera pas tomber.

Ça prendra le temps qu’il faut, mais je sais que ça se réalisera. J’ai cette certitude, qu’elle et moi sommes fait pour être ensembles. Pour former un nouveau nous, quelque chose de beau, de bien plus fort et intense qu’avant. Parce-que j’y crois, nous avons muri et apprit de nos erreurs. Pour mieux avancer, être plus solide à deux. Je suis certain qu’après tout ça, plus rien ne fera peur. Je serais prêt à affronter n’importe quelle épreuve tant qu’elle sera à mes côtés. Parce qu’elle est ma force, mon tout, mon repère… pour l’instant, je sais qu’elle n’est pas bien. Un peu bancale, je le deviens aussi. Mais je la soutiendrais comme je peux, j’arriverais à la sortir de là. J’en suis persuadé. Je n’ai jamais été aussi sûr de moi qu’en cet instant. J’en oublierais presque cette crainte au creux de mon ventre. Laisse-tomber me dis-je, le plus important c’est maintenant. Cet instant-là qui se déroule sous mes yeux. D’un geste délicat, je chasse ces larmes sur ses joues. Balayant toute cette peine qu’on a pu se faire au cours des dernières semaines. Je serais là pour elle désormais. Et dans ce supplice de ne pas l’abandonner, je me perds, me persuade que cette fois j’y arriverais. Je ne pourrais pas la laisser derrière, c’est marche avec elle ou crève. Ma douce obsession qui m’envahie l’esprit, qui me possède à ne plus voir qu’elle. Si je suis fous alors, je m’en fiche. Je suis prêt à me perdre dans ces folies. Moi non plus je n’arrive à rien sans elle. Je suis incapable de trouver la motivation pour me lever, pour affronter ces journées si difficile. Elle m’a tout redonné, le goût d’aimer, de vivre, de faire de la musique. Elle n’a pas idée comme elle a changé mon monde depuis qu’on s’est retrouvé. J’arrive à mieux voir l’avenir, je me permets de nouveau à rêver. Et c’est seulement parce-que je sais qu’elle est là. Je ne veux plus qu’on se détruise non plus, je veux qu’on se donne tout l’un pour l’autre. Sa main sur ma joue, m’électrise et apaise mon cœur torturé. Les choses deviennent plus douce, plus facile à vivre quand elle pose ce regard sur moi. Je pourrais mourir dans ses yeux… tan ils me transpercent et m’hypnotisent. Je me rends esclave de ses pensées, de ce qu’elle veut sans en avoir peur. Peut-être ai-je tort, l’avenir me le dira mais ce soir, je suis prêt à tout pour la retrouver. Je la laisse poser sa tête sur mon épaule, ses doigts contre les miens, je me sens soulagé. Nous venons de faire un pas énorme l’un vers l’autre. Et je sais désormais que je ne suis plus seul. Alors je lâche un petit soupir de bien-être cette fois, collant ma joue contre ses cheveux d’ébène. La vie peut être aussi simple que ça parfois et ça me fait du bien. J’observe nos mains, curieux et avide de retrouver ces sensations que j’aime tant. J’aime me dire que j’ai le droit, de lui tenir, qu’elle est à moi. Je ne veux pas aller trop vite pourtant, alors je garde cette idée dans un coin de ma tête. « Tout ira mieux… » Une simple phrase pour elle, comme pour moi. Et je souris doucement avant de laisser la pulpe de mes doigts toucher sa jambe. « Je… je te trouve vraiment belle ce soir. » ce n’est pas interdis n’est-ce pas ? De lui dire ces quelques mots. « Et… je crois que je suis content qu’on soit coincé là tous les deux… je ne suis pas prêt à voir un autre homme poser les yeux sur toi. » une confession lourde de sens, je le sais. Je suis jaloux… voilà ce que je lui avoue à demi-mot. Mais cela explique mes crises, mes colères contre Min et contre Haruto. Peut-être s’en doutait-elle, et le dire de cette façon me permet de me rendre compte où j’en suis. Je pose sur elle un regard profond, plein de sincérité et quelque part de possessivité. Si je m’écoutais, je l’embrasserais à en perdre le souffle. Au lieu de ça, je dépose un baiser tendre à la commissure de ses lèvres. Une douce tentation à laquelle je ne cède pas. Je relève la tête, regarde autour de nous en me rendant compte que j’en ai oublié l’endroit où nous étions. Même si je me sens à l’étroit, sentir sa chaleur contre moi, me rassure. Je n’ai pas vu le temps passé, je ne sais pas quelle heure il peut être. Et je pense subitement aux autres à leur soirée. Ils doivent surement s’amuser. J’espère au moins qu’ils ont remarqué notre absence. Je ne leur en veux pas de ne pas être revenu, les connaissant je pense qu’ils se sont dit qu’on avait voulu rester ensembles. Une triste erreur, qui finalement se termine plutôt bien. 

Il te faut un certain temps, pour te reconnecter à la réalité. Prendre conscience que tout ça est bien réel. Que quelque part, face à ces vérités, vous êtes prêts à arrêter de vous battre l’un contre l’autre. Et tu ne pensais pas ça possible, tu n’y aurais pas cru si on t’avait dit, quelques heures en arrière, que certaines choses rentreraient dans l’ordre. Tu laisses ce soupire s’échapper d’entre tes lèvres. Comme si c’était cette colère au fond de toi qui s’en allait. Il est là, à côté de toi. Tu peux sentir le contact brûlant de sa main dans la tienne. Et ça te fait du bien, bien plus que tu ne l’aurais imaginé. T’as du mal à croire qu’il ai fallut tomber aussi bas pour pouvoir te relever, retrouver l’espoir qu’il te manquait. Mais il est encore là, tout près de toi. Il te l’assure une nouvelle fois, il ne partira pas. Alors tu t’accroches à ça, à ces mots qui sont lourds de sens pour toi. C’était peut-être ce qu’il te manquait aussi, pour retrouver une certaine confiance, une certaine force pour lui avouer en grande partie ce que tu as sur le coeur. Tu te sens enfin un peu plus légère. L’envie de croire à un avenir un peu plus radieux, mais surtout, ou il sera là. Et comme pour t’y maintenir un peu plus encore, ton regard reste figé sur vos mains entrelacées. Une image que tu graves dans ta mémoire. Vous en êtes là, après tous ces mensonges, après toutes ces peines. T’as l’impression de retrouver une part de toi dans cette image que tu imprimes dans ton esprit. Ses mots arrivent enfin à te faire sourire, discrètement mais sincèrement. Tout ira mieux, tu l’espères de tout ton coeur. Parce qu’il n’y a que ça que tu attends depuis tout ce temps. Il te trouve belle, encore, après tout ce temps, cette fatigue accumulée. Ca aussi, ça réchauffe ton coeur. « T’es pas mal non plus dans ton costume. » que tu souffles, n’osant pas le regarder pour lui avouer. Pourtant, on peut enfin sentir dans ta voix un certain amusement, cette complicité qui t’as tant manqué. De ta main libre, tu joues nerveusement avec un bout de ta jupe. Tu ne sais pas à quoi tout ça va vous mener, mais cette fois, t’es curieuse de le savoir. Et même si la peur qu’il te blesse encore est omniprésente, tu veux simplement te laisser porter. Oublier le passé pour écrire une nouvelle page de votre histoire. Peut-être qu’il était temps, finalement. Tu relèves la tête en sa direction à entendre sa dernière phrase. Etonnée de te l’entendre dire, mais en fin de compte peu surprise de cette révélation. Un nouveau sourire sur tes lèvres, plus prononcé cette fois. « Je vois… » Tu ne dis rien de plus, garde ton regard posé sur lui un peu plus longtemps. De nouvelles étincelles dans les yeux. Celles d’une jeune femme éperdument amoureuse, pourtant toujours incapable de le dire clairement. Son baiser te ferait perdre la tête, alors qu’une fois de plus, tu ne rêves que de céder à la tentation. Tu te laisses faire, ne le repousse plus. A quoi bon ? Plus rien n’a d’importance maintenant, à part ce que vous êtes en train de vivre. Ta main qui vient se poser sur sa joue, tournant légèrement sa tête vers toi. Et sans réfléchir, tu déposes un baiser sur ses lèvres. Chaste, timide. Une manière pour toi de lui montrer que t’as envie d’y croire, même si ça peut prendre encore un peu de temps. Une façon de lui dire que t’es prête à tourner la page, même si tes doutes et tes peurs restent encore enfouis au fond de toi, et qu’il te faudra les maîtriser avant d’avancer correctement. T’es comme à bout de souffle, une torpeur qui prend fin par ce simple geste. La lumière qui reprend place autour de toi, enfin. Des questions qui trouvent des réponses, qui peuvent te rassurer. Voilà que désormais, tout semble un peu plus simple, pour l’instant, en tout cas.

Cette légèreté nouvelle me transporte. C’est comme une douce retrouvaille, un drapeau blanc durant cette guerre qui a trop duré. Je me laisse bercer, posséder par ces émotions positives. J’en oublierais presque comment nous avons commencé ce week-end. Ça parait lointain soudainement, comme si tout ça n’avait presque pas existé. C’est un peu étrange quand on y pense, comme si une simple discussion pouvait réellement apaiser nos cœurs. Je ne suis pas dupe pourtant. Une part de moi sait que le chemin sera long. Mais pas impossible. C’est ça le plus important. C’est un renouveau qu’on commence lentement. En prenant le temps… je lui confie de nouvelles choses. Des propos que je n’assumais pas. C’est différent désormais, j’ai l’impression qu’elle n’arrivera pas à me juger. Je souris à sa remarque, plutôt flatté malgré mon œil abîmé. Je l’avoue, si j’avais envie de faire des efforts c’était pour elle avant tout. J’avais envie de lui plaire, alors je suis ravi de voir qu’au fond elle a fini par me remarquer. Cette aura, me laisse des sensations plus douces. Et c’est pire lorsqu’elle ose poser ses lèvres sur les miennes dans une douceur mesurée. Je n’ai plus besoin de rien… je souris, presque timidement avant de baisser les yeux. On pourrait avoir l’air de deux ados qui s’embrassent pour la première fois, avec une certaine innocence. Et j’aime ça ! Cette nouvelle émotion qui nait en moi. Je me redresse un peu, jette un œil autour de nous avant d’avoir une idée. Me relevant, j’attrape la bouteille de champagne « On va fêter ça. » cette trêve en nous, en espérant qu’elle dure. Je n’attends pas plus longtemps avant de retirer le papier et faire exploser le bouchon. Pas habitué à ouvrir ce genre de bouteille, j’ai fait monter la mousse. Trop rapidement, je me précipite pour boire les premières gouttes et en gâcher le moins possible. Riant, je lui tends la main pour l’aider à se relever à son tour. M’approchant d’elle je lui souffle « A toi et moi. » un large sourire prend possession de ma bouche. Franc, sans mensonge cette fois, ni façade. Je me sens bien, plus serein et je veux retrouver cette complicité avec elle. Celle qui me manquait… je bois à la nôtre et lui tends la bouteille d’un air malicieux. Personne ne pourra troubler cet instant et je le grave dans ma mémoire, comme l’un des plus beaux que j’ai vécu. Fort, épuisant… mais il reste puissant. Je bois une nouvelle fois, me foutant un peu de tout, sans aucune amertume, sans interdiction. Profitons ! C’est ce que je pense avant de poser le champagne sur une étagère. Mon regard espiègle je laisse mes mains trouver le haut de sa veste, pour faire glisser son vêtement le long de se ses bras. Le laissant de côté, je viens doucement glisser mes paumes dans les siennes avant de poser l’une d’entre elle au creux de ses reins. Approchant mon visage du sien, je lui murmure « Tu danses Kim Ye Won ? » je prononce son nom, avec amusement. Une façon de me l’approprier à ma façon. Et j’ai beau ne pas être le meilleur danseur qui soit, je peux faire des efforts pour elle. Je lui donne surement ce que j’aurais voulu à cette soirée. Une danse avec moi… alors je la serre un peu plus contre moi et commence doucement à chanter une mélodie. Je n’ai pas de musique, seule ma voix pour nous bercer sur un rythme lent. Chantonnant en souriant, je viens coller mon front au sien. Fermant les yeux pour nous laisser guider. 

Un cauchemar qui prend fin, de manière si inattendue. Après tous ces cris, ces pleurs, tu n’arrives pas totalement à te faire à l’idée que tout s’arrête. Que tu puisses entrevoir le bonheur une nouvelle fois. Et si c’est à ses côtés, alors tu n’as rien de mieux à espérer. Ce baiser que tu lui offres, marquant la fin de ces souffrances qui ont tant blessé ton coeur, laisse un frisson te parcourir. Tu reprends contenance, retrouve une part de toi qui t’as bien trop manqué pour l’exprimer correctement. Tu le suis du regard lorsqu’il fini par se lever, se détacher de toi. Un contact qui te manque déjà, quelque part. Mais ce sourire qui reste sur tes lèvres, alors que tu peux le voir ouvrir cette bouteille de champagne. Tu attrapes sa main rapidement, te retrouve à nouveau à sa hauteur. T’as du mal à le quitter des yeux, maintenant que tout semble s’apaiser entre vous. Une chaleur nouvelle qui t’englobe enfin, retrouvant ces instants heureux ou rien ne comptait plus que vous deux. « A nous deux. » souffles-tu à ton tour, une certaine malice dans le regard, que tu avais perdue il y a bien longtemps déjà. Tu ne penses plus à rien, simplement à ce goût exquis de le retrouver. Tu prends la bouteille, bois quelques gorgées avant de la lui rendre. Il n’y a plus que vous deux, dans cette pièce si étroite, finalement bien suffisante pour vous. Plus rien autour. T’en oublies le fait d’être coincée, t’en oublies cette soirée qui vous attendait, et même les autres. Lentement, ton manteau se retrouve au sol, ce nouveau contact qui t’électrices. Et tu te laisses simplement faire, te rapproche un peu plus de lui. Sa question te surprend, et t’amuse à la fois. « Avec plaisir, Seo Il Kyang. » réponds-tu, avec ce même amusement. Sa voix s’élève dans la pièce, te laisse une fois de plus la possibilité de tout oublier. Et tu te rends compte finalement, des efforts qu’il peut faire pour toi. Ces petites choses auxquelles tu ne prêtais pas forcément attention avant. Et tu te laisses simplement bercer par sa mélodie, collée contre lui. Etrangement, tu te fais cette réflexion, que ce qu’il se passe dans cette pièce, à cet instant, vaut mieux que tous les espoirs que t’as pu avoir. Que tout ça est bien au delà de ces songes. Alors, tu te laisses simplement aller à danser avec lui. D’aussi loin que tu t’en souviennes, ça ne vous est jamais arrivé. Et t’en profites, autant que possible. Tes yeux fermés, tu le laisse guider ses gestes. Ce nouveau droit que tu lui donnes. L’une de tes mains posée sur son épaule, qui se perd dans sa nuque. Tu pourrais rester des heures comme ça. Simplement à te laisser aller au son de sa voix. Une légèreté nouvelle, dans laquelle tu te perds, laissant tes regrets derrière toi, simplement.

Que serons-nous, personne ne le sait, je n’y pense pas. M’interdisant de me projeter, de m’imaginer toutes ces choses qui viendront peut-être un jour. J’ai envie d’y croire, mais le temps sera mon allié, j’en suis certains désormais. Je me laisse guider, par l’euphorie de ce moment, de ces retrouvailles que j’attendais tant. J’ai changé, je ne sais pas encore si c’est en bien ou en mal, mais j’ai envie de progresser, de devenir quelqu’un de meilleur. Je ne peux pas passer ma vie à toujours pensé qu’à moi et la musique. Il y a d’autres choses… Kitae, ma famille, Ye Won… et peut-être un jour ce frère. Tout est déroutant, nouveau… j’ai peur et en même temps je suis curieux. Inlassablement attiré par ce que je ne connais pas. C’est nouveau aussi pour moi d’essayer de danser avec elle. Nous ne l’avons jamais fait avant ce soir. Je n’ai réfléchis à rien, seulement à ce que mon cœur me dictait. Je voulais essayer, tenté des nouvelles choses pour lui montrer que notre relation pourrait être différente. Je ferais plus attention à elle désormais, je prendrais le temps de m’apercevoir qu’elle est à mes côtés. Les yeux fermés, tout proche d’elle, je ne pense plus à rien. Je ne me souviens même plus l’endroit où nous sommes. Ce qui m’importe c’est… elle. Son corps collé contre le mien, son odeur si familière, ses doigts dans ma nuque. Je me fous de tout et même de ces disputes qui nous ont abîmées. Une part de moi les regrette, mais une autre ne peut s’empêcher de croire qu’elles peuvent nous servir. Peut-être nous ont elles aidés à avancer ? Grâce à elles je l’admets, j’ai compris des choses que je ne soupçonnais pas. Jusque-là, je pensais tenir à elle, avoir juste envie de retrouver sa douceur, ses bras… mais j’ai saisi que ce que je ressentais était plus violent que ça. Je n’arrive pas à l’expliquer, cette sensation qui me bouffe de l’intérieur, qui me consume et qui pourtant devient parfois si agréable. Comme dans ces moments-là. Quand plus personne n’est là, juste elle et moi… je chantonne la mélodie, prend le temps d’ouvrir les yeux pour la regarder. Mes doigts retrouvent les siens facilement, pour venir jouer entre eux et s’enlacer. Je n’ai plus besoin de rien, je n’ai plus la tête à tous ces problèmes. C’est plus simple, cette parenthèse est à nous. Je n’ai plus à avoir honte de croiser son regard. Avide d’y plonger le mien dans le sien, je reste des secondes entière à la dévorer des yeux. Qu’on me traite d’idiot si cette fille s’apprête à me briser le cœur, mais c’est un risque que je veux prendre. Alors, je ne m’interdis plus rien, je pose mes lèvres sur les siennes dans un baiser tendre et amoureux. J’ai bien trop peur de lui dire, mais je ne peux pas me le cacher à moi-même. Alors je parcours sa bouche, lentement tout en douceur avant de m’éloigner un peu. « Tu n’en parleras à personne ? » je souffle cette question, sans arrière-pensée parce-que j’aimerais que ça reste entre nous. Que pour une fois tout ça ne soit pas connu aux yeux de tous. Me reculant « Même pas à Min… » Je détourne les yeux, presque embarrassé tout à coup. J’ai peur qu’elle prenne ça mal, je lui fais confiance. Si elle me dit qu’elle ne lui en parlera pas, alors ça me va. « Je ne dirais rien à Kitae… » Je veux que ça reste notre secret. Qu’on puisse gérer ça à notre façon. Je soupire, trifouillant la bouteille du bout des doigts « J’en ai un peu marre que tout le monde se mêle de… ça… » Parce-que je ne sais pas comment vraiment appeler ce qui se passe entre nous. 

Perdue dans cet instant qui n’appartient qu’à vous, tu n’as plus envie de penser à rien. Simplement oublier ces disputes, ces égarements. Laisser place au bonheur, tant qu’il souhaite faire partie de ce quotidien parfois trop morose. Laisser les blessures se panser au rythme de sa mélodie, tant qu’elle peut faire effet. Dans ses bras, toujours la même pensée, il n’y a rien d’autre qui compte plus que sa présence. Tu reprends goût à ce contact qui t’a tant manqué, qui laisse sur ta peau une trace indélébile. Celle de l’amour que tu continues de lui porter, chaque jour, à chaque instant. Qu’importe les cris et les pleurs. Car ce sentiment continue de gonfler en toi. Et dans cette danse, il prend toute la place. Il fait s’échapper les peines, les regrets de ces mots ingrats prononcés mais jamais pensés. Il te serait difficile de t’en passer désormais. Bercée par sa voix, ton regard plongé dans le sien, c’est un autre monde qui s’offre à toi, enfin. Celui que tu as cherché trop longtemps, celui que t’as tenté de fuir pendant un temps. Mais surtout, celui qui réchauffe ton coeur dans cette étreinte nouvelle. Et tu pourrais croire que ton coeur explose dans ta poitrine, lorsque ses lèvres se scellent aux tiennes. Toujours plus fort, plus violent encore, mais si doux à la fois. Dans cette valse, tu réponds à ce baiser interdit, comme une évidence, en fin de compte. Tes yeux qui s’ouvrent finalement pour l’observer, le trouvant plus beau encore qu’autrefois. Tes lèvres que tu pinces, avant d’y dessiner un sourire léger, mais surtout amoureux. Et ta main qui se pose sur sa joue, délicatement, retraçant de tes doigts ses traits. « Ca restera entre nous. » souffles-tu, un réel secret qui laisse un goût de folie, quelque part. Et que tu ponctues d’un nouveau baiser, symbole même de cet instant inconnu du commun des mortels. Chaste, mais brûlant tant ce simple contact a pu te manquer. Quelques secondes de plus à l’observer, savourer ce moment, avant d’attraper à nouveau cette bouteille pour y boire quelques gorgées. Une façon de fêter cette trêve dans une guerre qui ne mêne à rien, sauf à votre destruction. A quoi bon continuer alors que l’univers entier tente encore de vous réunir. Un soupire de bien-être que tu laisses s’échapper, lui donnant cette bouteille, et ce sourire qui reste gravé sur ton visage. On peut y lire une certaine délivrance, un bonheur certain que tu ne pensais jamais retrouver. Mais il faut voir les choses en face, votre amour va au delà de tout ce que pourriez penser. Et c’est dans cette simple idée que tu te laisses porter ce soir. Même si tu sais, au fond de toi, que le chemin sera encore long, avant de tirer un trait définitif sur ce passé qui vous pèse. Qu’il te faudra combattre tes propres démons pour accepter que cette fois, tout est bien réel. Qu’il est revenu pour ne plus repartir. C’est encore difficile à croire, mais tu t’y accroches enfin, de toutes tes forces. Tu finis par te détacher de lui, un peu à contre coeur. De tes lèvres, tu mimes un simple « merci » mais qui signifie beaucoup, finalement. Ta main se raccroche à la sienne, alors que tu observes ce qui vous entoure. Une certaine malice dans le regard, tu te pinces la lèvre. « Tu sais quoi… On a bu, on a dansé, mais y’a un autre truc qu’on a pas encore fait ce soir, manger. Et j’goûterais bien au gâteau que tu devais ramener. » Tu attrapes alors ce gâteau, avant de t’asseoir par terre, l’invitant finalement à faire de même. T’as envie de garder cette légèreté qui se dégage de vous, dont tu t’imprègnes encore. Parce qu’en fin de compte, ça fait un bien fou, de retrouver tout ça. Une part de ce que vous étiez avant, de ce que vous auriez pu encore être, si vous n’étiez pas si bornés. Tu te prends au jeu de ce réveillon inattendu. Et même si au départ il semblait gâché, t’as eu le temps de changer d’avis.

Je n’attends rien des autres, ni un conseil avisé, ni un avis et encore moins une compagnie. Je me contrefous de faire un mauvais choix, de ne pas réfléchir assez ou pire d’être trop borné pour voir la réalité. J’ai déjà trop attendu, trop remis les choses au lendemain. Toujours se remettre en question, toujours vivre dans le passé. J’apprécie Kitae, mais finalement son avis je m’en fiche… je sais qu’il me dirait fait attention, ne te presse pas… il aurait raison, je le sais. Mais je peux le faire à ma manière. Sans devoir écouter les autres. Je n’ai pas envie qu’ils gâchent tout, je le fais déjà bien assez tout seul. Alors je me sens soulagé lorsqu’elle décide de garder ce secret… et comme une promesse qu’on pourrait se faire l’un à l’autre, nos lèvres se retrouvent. Je ne ferais pas d’erreur, j’ai conscience de la pression que cela puisse représenter. Je n’ai pas le droit de me foirer, pas cette fois… mais je pense que j’y arriverai. Je ferais tout pour en tout cas… lorsqu’elle s’éloigne, je n’arrive pas à décrocher mon regard d’elle. Comme une façon de me rendre compte que tout cela est vrai. Je prends la bouteille, boit une plus longue gorgée cette fois alors que l’alcool fait doucement son effet. Je ne serais pas ivre ce soir, pas au point d’oublier ce qui se passe entre nous. Mais je laisserais l’alcool nous désinhiber de ces peurs encore profondes. Celles qui pourraient nous empêcher d’avancer et de commencer quelque chose. Je souris à sa proposition, je commence à avoir faim avec toutes ces différentes émotions. Je me joins rapidement à elle, m’asseyant comme je peux sans perdre son contact. Ouvrant la boîte du gâteau, je déchire une part avant de lui en donner un morceau. « C’est le meilleur réveillon que j’ai passé depuis longtemps. » et je ris doucement tout en croquant dedans. Je ne pensais pas qu’être coincé pourrait être une aussi bonne chose. J’ai pensé au départ que la nuit serait longue, voir interminable. Maintenant, elle me parait être courte, j’ai presque peur que quelqu’un vienne nous troubler. « Pas mauvais mais un peu sec. » je fais la moue, avant de regarder autour de nous et trouver un pot de pâte à tartiner. Celle que Kitae adore, malgré qu’on ne passe que quatre jours ici, il s’était donné du mal pour en prendre deux. Au cas où il en manquerait. Je souris, avant de me redresser un peu et le récupérer. Ce n’est pas un repas de fête, pas de grand plat, pas de saveurs nouvelles et étonnantes. Juste un gâteau et un gros pot de chocolat. « T’en veux ? » je n’attends pas longtemps avant de venir tremper un bout dedans. Je récupère la bouteille de champagne et m’installe à ses côtés pour la laisser entre nous. Cette situation me fait rire « Est-ce que tu crois qu’ils ont remarqués notre absence au moins ? » Je souris un peu plus en imaginant leurs têtes lorsqu’ils nous retrouveront coincés ici. Je suppose que tous se feront de mauvaises idées. 

Tu en as la certitude désormais, cette soirée changera tout. De quelle manière, ça, tu n’as pas envie de t’en soucier, pas maintenant. Être à nouveau si proche de lui est déjà un pas si grand en avant que tu ne veux pas tout gâcher, pas cette fois. Alors, tu fais simplement comme bon te semble, suivant ces envies qui te traversent l’esprit. A nouveau assise à même le sol, Il Kyang à côté de toi, tu te rends compte qu’il ne t’en faut pas beaucoup, pour finalement être heureuse. Ce rictus qui reste ancré sur tes lèvres. Il est là, et ce soir en tout cas, tu sais qu’il ne partira pas. Ca te soulage, cette idée te fait du bien, sans que tu ne l’exprimes réellement. Tu récupères le morceau de gâteau qu’il te donne, étonnée par cette phrase qu’il prononce à ton égard. « C’est vrai… ? » oses-tu à peine demander. Tout est encore parfois confus, sauf cet amour qui perdure au fond de toi. « Pour moi aussi. » avoue-tu à ton tour. Ca change de ces soirées remplies de monde, où l’alcool coule à flots, et laisse la foule terminer la nuit dans des états des plus chaotiques. Ca ressemble à ce qui vous attendait ce soir, mais vous êtes loin du compte. Et t’apprécies, quelque part. Ces moments qu’on croit charnière, et que tu partages avec lui. Un instant, tu te souviens de cet anniversaire sur la plage. Cette journée si important que t’as arrêté d’apprécier, dont il t’a redonné le goût, quelque part. Croquant dans ta part de gâteau, ton regard n’ose toujours pas le quitter, comme si quelque part, il allait disparaître si tu déviais tes yeux de lui. « J’m’attendais à pire. » réponds-tu avant d’attraper le pot de pâte à tartiner, mimant tes gestes aux siens. Une bouchée de plus, avant de laisser ta tête retomber sur l’épaule d’Il Kyang. T’as arrêté de te soucier de vos amis il y a de longues minutes déjà, pourtant tu sais qu’ils ne peuvent pas nier votre absence. « A cette heure là ? J’crois qu’ils sont déjà trop bourrés pour s’en souvenir. » Tu lâches un rire, amusée quelque part. Et si au départ, t’étais prête à t’énerver contre Min qui t’a laissée seule avec lui, tu ne lui en veut plus. Parce qu’il a suffit d’une discussion de plus pour que tu puisses enfin croire que tout va s’arranger. Tu ne regrettes plus de t’être retrouvée enfermée avec lui, ni même cette dernière dispute. Parce que ça signifie le commencement d’une nouvelle page. Et cette fois, malgré tes peurs, t’as envie d’y croire. Tu ne sais pas de quoi demain sera fait, tu n’es pas tout à fait prête encore à te laisser entièrement submerger. Mais tu fais un pas en avant. Quitte à te briser le coeur encore une fois. Quitte à souffrir à nouveau. Rien n’est trop beau pour lui. Rien ne sera jamais suffisant pour comprendre ce qui vous lie exactement. A tâtons, tu te sens enfin capable de faire un réel pas en avant. Sans avoir à reculer une fois de plus. Et c’est déjà beaucoup pour toi.