You & Me & My Bed & Freaky Stuff

Jag Eun + In Tae

Mon sac de sport négligemment jeté sur l'épaule, je traverse les allées de la fac encore dans ma tenue de footballeur. Je remarque l'intérêt que je suscite dans les prunelles de certaines demoiselles que je croise et qui se retournent à mon passage. J'aurais aisément pu choper quatre ou cinq numéros de téléphone rien qu'en faisant le trajet entre le stade de foot et le dortoir mais j'avais la tête ailleurs, mon cerveau élaborant des plans aussi diaboliques les uns que les autres pour faire tomber ma nouvelle petite cible. Il fallait battre le fer tant qu'il était chaud et chaud, bon sang, je l'étais. Depuis mon réveil ce matin aux côtés de ce petit morpion, il n'avait pas réussi à quitter ma tête, lui et ses lèvres purpurines comme l'aurait dit notre ami Shakespeare dans la plus célèbre de ses oeuvres. Ma Juliette, je l'avais sciemment laissée derrière, dans les vestiaires. J'espère qu'il était en train de prendre une douche bien froide pour se remettre les idées au clair après mon petit numéro dans le couloir. Il allait en avoir bien besoin s'il voulait survivre au reste de la journée.
Tout sourire, j'arrivais dans notre chambre, direction la salle de bain où moi je me prélassais sous une douche bien chaude. C'était le premier entraînement de la saison et il était important de faire attention à mes muscles. Sorti de la douche, j'enfilais une tenue toute simple, short et tee-shirt pour faire une petite séance d'étirements dans notre partie commune.
Ca faisait déjà plus d'une heure que j'étais rentré et aucune trace de Jag Eun à l'horizon. Soit il s'était noyé sous sa douche soit il n'osait pas rentrer de peur de me recroiser, dans tous les cas je trouvais ça bizarre de ne pas le voir repointer le bout de son nez. Qu'est-ce qu'il fabriquait ? J'avais envie de jouer, moi. Faisant une petite moue dubitative, mon regard fit le tour de la pièce. Il n'avait rien sorti de sa valise ou presque, même pas le moindre cadre photo avec sa famille. Contrairement à moi, il semblait avoir voyagé léger, tant et si bien que j'avais l'impression d'être encore tout seul dans cette chambre et de n'avoir aucun colocataire. Je soupirais, sentant l'ennui commencer à arriver. Je regardais ma montre une énième fois avant de me décider à rejoindre une nouvelle fois la salle de bain, emportant avec moi quelques fringues de mon armoire bien remplie. M'offrant à moi-même un sourire ravageur via le miroir, je commençais à me faire tout beau, gel dans les cheveux pour les faire tenir en place, rasage de près, quelques gouttes de mon parfum de luxe savamment distillées contre la peau délicate de mon cou, je n'allais rien laisser au hasard. Quand il allait rentrer, il allait avoir un mannequin vivant devant ses yeux. Si avec tout ça je n'arrivais pas à le faire craquer ce soir, je me promettais mentalement de faire une semaine d'abstinence. Alors il était hors de question que je perde !!!! Ce soir, ses lèvres seraient à moi et plus si affinités.
Ma tenue enfilée ( clic ! ) je me regardais une dernière fois dans le miroir, m'encourageant par un petit clin d'œil. Il n'y avait plus qu'à attendre Jag Eun, en espérant qu'il ne mette pas des plombes à arriver.
J'avais lancé un match des Spurs sur la télé et j'alternais entre le bouton haut et bas du volume de la télécommande tellement je m'ennuyais. Ma main retenait ma tête et je jetais un nouveau regard sur ma montre. Il n'y avait qu'une minute qui s'était écoulée depuis la dernière fois que je l'avais regardée. AH MAIS QU'EST-CE QU'IL FOUTAIT BON SANG !!  Je m'ennuyais à mourir. Est-ce qu'il allait rentrer un jour ? Est-ce que je devais sortir pour aller me changer les idées ? J'étais beau comme un dieu et personne pour me voir dans ma sublime tenue. Peut-être que je pouvais aller faire un tour en boîte, elles n'allaient pas tarder à ouvrir… Ou juste rester dans le secteur, après tout y avait de quoi me satisfaire au sein même de la fac… J'éteignis la télévision et me levais. J'allais pas rester là comme un con à attendre alors que je n'avais même pas la certitude qu'il allait rentrer. Je lui avais peut-être fait tellement peur qu'il était parti crécher à l'hôtel pour la nuit…
Lorsque la porte de la chambre s'ouvre, je prends la pose la plus sexy possible, regard de braise et mains plongées dans les poches de mon costume. Il me présente son sachet de courses avec un grand sourire avant de partir vers la cuisine comme si de rien n'était. Mes paupières papillonnent. Hein ? Quoi ? Mais…. Il ne m'avait même pas regardé là ! Comment on pouvait rester indifférent devant le canon que j'étais ? C'était pas possible, il devait être myope et ne pas avoir mis ses lentilles aujourd'hui. Ou alors il avait été trop loin pour voir la perfection face à lui. Je le suivis vers la cuisine, mon index soulevant le sachet plastique pour voir ce qu'il avait ramené. Les ramens, ok, j'étais fan comme n'importe quel coréen mais les boissons ? Ca se buvait d'ailleurs ce truc ? Je lève les yeux au ciel avant de de me diriger vers le frigo et d'en sortir deux bières, parfaitement buvables elles. Je posais mes fesses sur le plan de travail, en face de la gazinière où il venait de mettre de l'eau à bouillir dans une casserole. Je contemplais son dos, le regardant s'affairer à nous préparer à manger. Il le faisait exprès de ne pas me calculer comme ça ?
J'ouvrais ma bière pour en prendre une gorgée, posant la deuxième juste à côté de moi.
« Je te donne une deuxième chance » lui dis-je en glissant mon index entre son dos et le haut de son jean, l'attirant tout à coup en arrière pour qu'il aille droit vers moi, entre mes jambes. Je n'aimais pas ça le fait qu'il ne m'ait même pas calculé en rentrant. « Retourne-toi et regarde-moi. » lui glissais-je dans un murmure à son oreille, mon sourire revenu sur mes lèvres. J'aimais un peu trop jouer avec lui, il était comme une anguille impossible à attraper à me glisser constamment entre les doigts. Je savais que je n'avais pas fini de lutter avec lui et qu'il n'allait pas abdiquer facilement. La soirée promettait et j'étais content qu'il soit enfin rentré.
Vu qu'il n'avait pas l'air de vouloir bouger, je l'aidais, le faisant pivoter pour qu'on se retrouve enfin en face à face.

« Pourquoi t'as mis si longtemps à revenir ? La douche a été aussi longue ? Y a fallu que tu te donnes un coup de main pour te calmer sous l'eau froide ? » Je lui offrais un sourire, m'attendant à observer ses joues devenir toutes rouges.

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In Tae + Jag Eun

En entrant j'ai failli avoir une crise cardiaque. Putain qu'il est beau ! J'ai l'impression d'avoir un mannequin, une star comme ces idols qui font la une des magasins people. Je suis tellement perturbé et je déposes rapidement le sac et je fuis vers la petite cuisine, essayant de calmer mes ardeurs en préparant l'eau. Pourquoi est-ce qu'il faut que j'ai un colocataire aussi…comment le définir ? Beau, attirant, sexy et terrifiant. Je me sens attiré comme un aimant et ce n'est pas qu'au sens figuré parce qu'il me tire vraiment vers lui et je peux pas résister, à moins d'y laisser mon jean. Je me retrouve dos à lui, mes fesses colle à son entrejambe et je sais pas pourquoi mais j'ai des sueurs froides. Sa voix dans mon oreille me donne la chair de poule et j'arrive plus à bouger. J'essaye de me fouette mentalement, m'ordonnant de dégager de là. Il m'a retourné le cerveau en me quittant et à peine retrouver il recommence. Je tentes de calmer ma respiration mais son odeur m'envahit et ça ne m'aide pas du tout. Dieu qu'il sent bon, il a pris trois douches ou quoi ? Moi j'ai remis les même affaires que ce matin et je dois clairement pas sentir le shampoing vu le temps que j'ai passé dans les transports en commun. Pourtant ça l'a pas empêcher de m'attirer à lui et visiblement il n'a pas l'intention de me lâcher.

Une deuxième chance ?

C'est tout ce que je suis parvenu à dire en essayant de me débattre pour qu'il me lâche. Sauf qu'il est plus grand, ça c'est pas difficile, et plus fort. Il me garde sans mal contre lui, m'ordonnant de me tourner. Bizarrement j'ai envie de céder, autant que j'ai l'esprit de contradiction. C'est peut-être parce que je redoute d'être ébloui à nouveau par son charisme.

Lâche moi, l'eau va bouillir

Prétexte stupide qui n'a pas l'air de le convaincre puisqu'il m'oblige à lui faire face. A cet instant je peux plus faire marche arrière et forcement mon regard se pose sur lui, son visage, son corps, jusqu'à atterrie à ses pieds, préférant fixer le sol. Qui sait ce qu'il pourrait lire dans mes yeux ? La peur ? L'envie ? Les deux ? Moi-même j'en sais rien et ça commence à me donner à la tête. Est-ce qu'il réalise qu'il fait montré ma tension artérielle en flèche dés qu'il s'approche de moi ? Je suis sûr que oui et je pense même que ça le fait marrer, le con ! Je saisi la perche qu'il me tend avec ses questions, essayant de ne pas réagir à son sourire charmeur et son regard brulant.

Pff t'es con ! Je suis juste allé chercher mes sœurs à l'école et j'ai passé du temps avec elle.

Je préfère éviter de m'étaler sur le sous-entendu énorme qu'il vient de faire. Ce n'est pas mon genre et en plus les douches froids très peu pour moi. Je prends mon courage à deux mains, enfin c'est plutôt mes deux mains qui se posent sur son torse pour essayer de me dégager.

Lâche moi maintenant….stp….

Il faut que je détourne la conversation et tout est bon pour ça . J'aurais pu choisir de parler de la bière qu'il a sorti, ou lui demandait s'il n'aimait pas la bière sans alcool. J'aurais pu partir sur n'importe quel sujet et pourtant il a fallu que mon cerveau laisse échapper ça.

T'es beau, tu comptes sortir ?

 

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Jag Eun + In Tae

Dès que mon doigt le touche et l'attire vers moi, je le sens se figer sur place, comme un animal apeuré qui se rend compte qu'un autre animal au dessus de lui dans la chaîne alimentaire vient de faire son apparition et qu'il risque de devenir son repas de la soirée. Je ne dirais d'ailleurs pas non pour le manger lui plutôt que le plat de ramens qu'il était en train de nous faire et je pense qu'il l'a parfaitement compris. Je ne faisais pas que simplement lui tourner autour, j'étais contre lui, omniprésent, j'étais l'odeur qu'il respirait, la seule vue qu'il avait, le corps contre lequel il était, la seule voix qu'il entendait. Je voulais que ses cinq sens soient en alerte et qu'ils ne soient envahis que par moi. Dans la liste, il ne lui restait plus qu'à me goûter.

On se faisait face mais son regard était fuyant, il baissait les yeux et je me doutais que c'était mon regard à moi la cause de tout ça, il avait du mal à le soutenir.

« On s'en fiche de l'eau qui bout, c'est pas grave… » Il y avait beaucoup plus bouillant face à lui, est-ce qu'il comptait faire quelque chose ? Parce que même si c'était moi qui étais en train de jouer avec lui, je commençais à avoir chaud et il avait l'air de s'en ficher un peu de moi. Il fallait que j'arrive à concentrer son attention sur moi et uniquement sur moi. Il essaye de se dégager et tente même de me pousser — deuxième fois aujourd'hui — mais cette fois-ci je n'allais pas reculer et lui laisser le champ libre pour s'enfuir. Mes jambes s'enroulent autour des siennes et mes mains viennent se poser dans sa chute de reins.
Je laisse un sourire tendre s'afficher sur mon visage alors qu'enfin j'ai droit au compliment que j'avais tant attendu. C'est que j'avais passé du temps dans cette salle de bain pour me faire tout beau. D'une voix qui se voulait calme et posée — contrairement au bordel qui était dans ma tête à cause de toutes les pensées cochonnes que j'avais depuis que j'avais enroulé mes jambes autour de lui — j'amenais légèrement son corps contre moi pour que nos visages se rapprochent.

« Je compte plutôt sur toi pour me faire rester… » Encore une fois, je ne lui cachais nullement mes intentions, mes yeux venant à nouveau se poser sur ses lèvres, objets de ma convoitise.

« Ca a pas changé depuis ce matin, j'ai même encore plus envie de t'embrasser… »  Pour la deuxième fois de la journée, moi je venais toucher ses lèvres du bout du pouce. Mais contrairement à ce matin où je n'étais venu que pour lui enlever son excédent de dentifrice, là je m'attardais dessus, passant lentement mon doigt sur elles.

« Et si on sautait le repas ? »

J'avais envie qu'on se saute dessus tout court.

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In Tae + Jag Eun

Comment je vais m'en sortir ? C'est la seule chose à laquelle je pense, sauf que j'arrive pas à penser. J'ai chaud et je sais que c'est pas l'eau sur le feu qui a fait montrer la température de la pièce. C'est juste lui, uniquement et simplement lui. Contre lui je me sens encore plus petit que d'habitude, ce qui est franchement un exploit. Je sais plus ou me mettre, quoi faire, quoi dire. J'ai l'impression d'être une sourie entre les griffes d'une aigle et lorsque je me débats, celui-ci resserrer son étreinte. Ma respiration s'accélère quand il l'enlace avec ses jambes et que ses mains se déposent sur ma chute de rein. J'ai un sursaute vers l'avance, dont il profite pour me coller contre lui sans échappatoire possible. J'ai espéré naïvement qu'il me lâcherait parce que je lui demandais. Idée stupide, qui a déjà écouté ce que je racontais, personne….J'avais espoir de détourner la conversation, seulement j'ai mal choisi mes mots, tellement mal choisi. Enfin c'est vrai, il est beau, je peux pas le nier. J'ai remonté mon regard sur lui, parce que j'ai plus moyen de regarder autre chose que son visage, beaucoup trop proche d'ailleurs. Son sourire fait chaviré mon cœur et je réalises alors le sous-entendu qu'il a dû comprendre. Je secoues la tête, comme si je lui indiquais que : non il ne me plait pas, non ce n'est pas ce que je voulais, non je ne suis pas intéressé et pourtant. Pourtant cela me fait quelque chose de me retrouver contre lui, sentir son corps contre le mien, ses mains dans mon dos. La dernière personne à m'avoir caressé le dos était ma mère et elle est partie maintenant. Personne n'a jamais été aussi proche de moi, mise à part pour me rouer de coups, ce qui n'est clairement pas son intention. Étrangement j'aurais préféré, ça aurait été  plus simple, plus douloureux oui mais connu, là je nage dans l'inconnu à l'aveugle et je ne sais pas comment m'en sortir.

Arrête In Tae, tu me perturbes….

Malheureusement il n'a pas terminé et sa voix suave me donne le vertige. M'embrasser, il a envie de m'embrasser ? C'est bien la première fois que ça m'arrive et fallait que ce soit un mec qui me sorte ça, pire mon colocataire et mon coéquipier. Putain j'ai un foutu karma de merde alors que j'ai jamais fait de mal à une mouche. Cependant j'ai pas le temps de répondre, parce qu'à nouveau, il vient effleurer mes lèvres mais cette fois ci avec beaucoup de tendresse et de passion. Je sens mes jambes tremblés et mon cœur s'accélérait, il va finir par exploser à ce rythme-là. Heureusement qu'il me tient sinon je crois que je me serais effondré. J'arrive juste à murmurer, sans parvenir à reculer ma tête de ce contact surprenant et…agréable

Pourquoi tu fais ça ?

En réalité je n'ai pas besoin de réponse. J'ai beau être puceau j'ai bien comprit ou il veut en venir, d'autant plus lorsqu'il parle de sauter le repas. J'en suis sûr, à tes yeux c'est moi le plat de résistance. Décidément il va me bouffer tout crut et je pourrais rien faire. Pendant une seconde je suis pas sûr d'avoir envie de lutter, seulement ma peur reprend le dessus. C'est en sentant la pression de son corps contre le mien que j'ai réagi. Je suis parvenu à me baisser rapidement, comme un ver de terre qui glisser entre les griffes de son agresseur. J'ai pu le frôler tout du long et j'ai forcement senti des choses gênantes. Une fois au sol je me suis reculé vivement vers la gazinière. J'allais lui dire un truc mais à la place j'ai crié, parce que l'eau bouillant venait de me tomber dessus.

 

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Jag Eun + In Tae

Le pauvre ptit bouchon n'a plus l'air de savoir sur quelle planète il habite. Vu comment tout à l'heure au stade de foot il avait voulu me faire comprendre qu'il n'était pas gay, c'était sûrement la première fois qu'il devait se retrouver dans les bras d'un mec. Et ça avait l'air de le rendre tout chose. Il essaye de nier encore une fois, il secoue la tête et j'ai à nouveau envie de lui demander s'il est sûr de lui. Parce que tout en lui semblait me dire que je l'intéressais, il essayait juste de se persuader du contraire.

« Je sais…. » Oui, je savais que je le perturbais, j'avais des yeux et j'avais aussi de l'instinct et une bonne expérience en la matière. J'étais arrivé à le mener là où je le voulais et j'allais bientôt pouvoir en faire ce que je voulais également.

« Il faut que je te répète ce que je t'ai dit ce matin ? Tu me plais… » On avait fini par murmurer nos paroles tellement nous étions proches. J'aimais cette atmosphère qui s'était créée, nous n'étions plus dans le conflit, il n'essayait plus de me repousser. Je continuais à lui toucher la lèvre, mon pouce s'amusant à faire des allers-retours dessus, savourant chaque millimètre carré de cette zone qui représentait le but ultime de ma journée. « Pourquoi ? Ca te gêne ? Tu trouves la situation désagréable ? » C'était rare que je sois aussi tendre dans mes gestes ou que je me montre aussi câlin, pourtant il n'y avait bien qu'une douceur infinie dans chacun de mes gestes , que ce soit mon pouce sur sa lèvre, ma main qui lui caressait le bas de son dos et même mes jambes qui le retenaient prisonnier sans y mettre aucune pression. Il était libre de partir s'il le voulait mais alors il allait devoir faire vite car si son regard finissait par me donner son accord, mes lèvres allaient se poser sur les siennes et je me connaissais assez pour savoir que je n'allais avoir aucune envie de me déloger de là.  Mes jambes vinrent le ramener contre moi, je l'avais senti reculer et je n'avais aucune envie de sentir l'air frais passer entre nous. Ce que je voulais sentir c'était la chaleur de nos deux corps l'un contre l'autre, et rien que cette pensée fit réagir le mien. Je crois que j'ai envie de bien plus que ses lèvres finalement.
Mais je n'avais même pas le temps de réaliser ce qui m'arrivait que je le sentais glisser entre mes doigts. Je n'avais rien fait pour le retenir mais ma main plongea vers l'avant pour tenter de le ramener contre moi. Pas pour lui faire mon numéro de charme à nouveau mais parce que j'avais vu la catastrophe arriver. Malheureusement il avait reculé bien trop loin de moi et je n'avais pu que regarder avec effroi la casserole tomber sur lui et son cri déchirer le silence de la chambre.

« Jag Eun !! » J'avais bondi immédiatement de mon perchoir pour lui attraper la main et partir en toute vitesse vers la salle de bain. Sans ménagement, je l'avais collé dans la douche, attrapant ses vêtements pour les faire passer au dessus de sa tête. Je savais que je lui faisais mal mais il fallait aller au plus vite pour que la chaleur de l'eau bouillante qu'il venait de se prendre sur le corps ne lui brûle pas l'épiderme. Je balançais ses fringues par terre et j'attrapais le pommeau de douche, bougeant le thermostat le plus à droite pour que l'eau soit la plus froide possible. Rien à foutre de mon costume que j'étais en train de ruiner et de l'eau que j'étais en train de foutre partout — même si je risquais de le regretter plus tard, mes TOC risquant de se réveiller à cause de tout ce chaos — le plus urgent c'était que la chaleur ne pénètre pas l'épiderme de Jag Eun en profondeur. J'avais son dos rougi face à moi et je l'aspergeais autant que possible. Pendant plusieurs minutes, je stressais en voyant sa peau aussi rouge, ne sachant pas si c'était dû à l'eau bouillante ou au contraire à l'eau glacée.

« Jag Eun ? Ca va ? » De derrière je lui attrapais lentement son menton pour lui faire tourner le visage vers moi. « On va rester une dizaine de minutes comme ça, ok ? Bouge pas, ça va aller… » Je passais ma main dans ses cheveux pour le rassurer, continuant de l'autre main à l'asperger d'eau froide de l'épaule jusqu'au bas de son dos.

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In Tae + Jag Eun

Comment ça il sait et alors mes paroles ne comptent pas, il m'en moque ou alors ça lui plait. Roh ce mot il l'utilise encore et ça me rend dingue. Son pouce sur ma lèvre te donne de la fièvre, j'ai l'impression d'entendre mon sang pulser dans mes tempes. Est-ce qu'il peut voir ma jugulaire battre, est-ce qu'il peut entendre mon cœur qui résonne dans ma poitrine ? J'en sais foutre rien mais j'ai l'impression que oui. J'ai l'impression qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert. J'ai presque envie de lui poser des questions sur ce que je ressens, à la place de répondre à celle qu'il me pose, car il a l'air de mieux comprendre ce qu'il m'arrive. Pendant un instant je frissonne en me demandant si c'est désagréable. Est-ce que la douceur est désagréable ? Évidement que non, mais pourquoi d'un coup je me sens bien. Est-ce que c'est parce que c'est agréable ou simplement parce que personne n'a jamais eu autant d'attention et d'affection à mon égard. Incapable de répondre, c'est mon instinct qui réagit et me faire une énorme connerie. Je vois sa main venir vers moi et au départ j'ai cru qu'il ne voulait pas que je m'enfuis. C'est en sentant l'eau bouillant me bruler que j'ai réalisé qu'il avait compris avant moi. Décidément je suis vraiment le dernier des abrutis mais pour l'heure j'ai juste mal.

J'ai même pas réagir quand il est venu vers moi. J'ai pas non plus lutter quand il m'a tirer pour m'entrainer dans la salle de bain. J'ai juste le visage crispé, les dents serrés et les larmes aux yeux. Bordel ça fait mal, la brulure m'a surpris mais le pire c'est que le feu ne disparait pas et j'ai même l'impression qu'il se repend en moi. C'est un feu bien différent de celui qui m'habitait précédemment. Quand il me déshabille je lâche un petit cri, de douleur et de surprise. L'air sur ma peau me fait du bien mais j'ai quand même sacrément mal. Les poings serrés et me tortille sur place pour éviter de fondre en larmes. Il ne met pas longtemps à me foutre de l'eau froide et là je le fusille du regard.

Putain c'est froid !

Pourtant après le choc thermique, l'eau froide me fait du bien, autant qu'elle me congèle le reste du corps. Je baisses les yeux sur mon jean, regrettant d'avoir mis mon préféré pour ce jour de rentrée. Je suis mouillé mais je suis pas le seul, en plus de mettre de l'eau partout. Je lèves un regard désolé vers lui mais il a l'air de se soucier que moi. Putain pourquoi même dans cette situation j'ai du mal à soutenir son regard. Il vient m'attraper le menton et je fais l'effort de garder mes yeux dans les siens, parce que ça me touche qu'il s'inquiète autant. Même si au fond ça m'étonne pas, qui a envie que son repas brule.

Ça va…merci…

Il me rassure mais j'ai un minimum de fierté alors je lui attrape la pomme de bouche, signe que je vais pouvoir faire ça tout seul.

Je vais continuer, t'es entrain de te tremper et on va inonder la salle de bain comme ça. Est-ce que tu peux m'apporter des affaires sèches, s'il te plait Hyung

En soi la salle de bain n'est pas un gros souci, vu la configuration de la douche à l'italienne ça serait vite nettoyer. Je m'en chargerais d'ailleurs. Pour l'instant j'ai juste pas envie qu'il bousille sa tenue, qui veut surement plus cher que toute mon armoire réuni. Je lui fais un regard de chien battu, dans l'espoir qu'il accepte et me laisse seul. Je pourrais alors lâcher les quelques larmes que je retiens, enlever mon jean et me passer la gueule sous l'eau pour me calmer. Je me suis déjà brulé, bon jamais autant que ça. Je sais que tant que je suis sous l'eau froide ça fait moins mal mais je vais en chier cette nuit et pendant plusieurs jours avec mes fringues. J'espère juste que je seras pas obligé d'aller voir un médecin, j'ai pas vraiment les moyens et je veux pas passer à l'infirmerie pour pas être mis sur le banc de touche dans l'équipe.

Je l'ai regardé sortir avec un soupir de soulagement. J'ai jamais eu quelqu'un d'aussi inquiet pour moi hormis mes parents bien sûr. C'est surement triste à dire mais j'ai pas eu beaucoup d'amis et la plupart ne se souciaient pas autant de moi. Alors forcément sa réaction me fait drôle. J'essaye pourtant de ne ps penser à ce regard qu'il m'a lancé. J'essaye d'un main d'enlever mon jean mais forcement ça marche pas bien et je me retrouve le cul par terre, lâchant un grognement alors que mon dos déjà bien meurtrie cogne contre le carrelage. Bordel je suis décidément pas doué et il a dû entendre vu qu'il est entré pile à ce moment-là. C'est foutu pour cacher mes larmes de douleurs, j'ai même encore rougit face à mon incapacité à rester seul deux secondes sans faire une catastrophe. C'est sa faute aussi, s'il m'avait pas perturbé avec ses caresses on en saurait pas là et pourtant voilà que c'est moi qui m'excuse.

Désolé…je te rembourserais ton costume, je te le promets.

 

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Jag Eun + In Tae

J'avais prévu une soirée et une nuit pleine d'excitation et d'aventures mais c'était pas vraiment ce à quoi j'avais pensé. Oh dans mon esprit tordu, y avait bien eu un passage à un moment dans la douche mais celle-ci je me l'étais imaginée beaucoup beaucoup plus chaude et pas froide au point de m'en geler les os. Décidément, tous les plans que j'avais prévus pour Jag Eun et moi tombaient à l'eau — sans mauvais jeu de mots — il fallait que je me rende à l'évidence que j'allais pas passer la nuit à lui faire découvrir l'extase ultime entre mes bras. Au contraire, il allait en chier. Et moi avec. J'allais sûrement l'entendre chouiner toute la nuit dès qu'il allait vouloir se retourner dans son lit. Sa peau était bien rouge et il allait sûrement souffrir quelques jours de cette brûlure. J'espérais que la douche glacée que j'étais en train de lui faire prendre avait réussi à minimiser les dégâts mais c'est clair qu'il allait avoir du mal à faire le moindre mouvement comme lever le bras ou même enfiler sa tenue de football. Les entraînements risquaient de devenir le martyr pour lui.
Je quittais la douche après lui avoir confié le pommeau de douche et à peine sorti, je faisais glisser les fringues de mon corps qui avait fini par être trempé lui aussi. Je mettais nos affaires à Jag Eun et à moi dans le panier à linge, quittant la salle de bain en boxer. Arrivé devant l'armoire de mon colocataire, je l'ouvrais pour venir y chercher des fringues sèches qui n'allaient pas trop le serrer : autant éviter qu'il ne hurle à la mort en les mettant. Mes yeux sont tombés sur le pyjama dans lequel je l'avais vu ce matin et c'était le meilleur des choix. J'en profitais aussi pour chercher le mien dans mon armoire, l'enfilant avant de repartir dans la salle de bain.
La porte à peine ouverte que j'entendais un gros boum venant de la douche. En deux enjambées j'arrive devant celle-ci où je retrouve un Jag Eun par terre, en larmes.
Mon regard prend une teinte noire alors que je m'agenouille face à lui pour lui donner un coup de main dans la tâche qu'il avait entrepris et que j'avais clairement deviné.

« Tu pouvais pas m'attendre pour faire ça ? T'aimes te faire du mal, toi… »  J'étais fâché qu'il se fasse mal encore une fois, la brûlure c'était déjà pas évident à gérer mais s'il se cassait un truc, ça n'allait vraiment pas le faire.

« Prends ma main et mets-toi debout, ça sera plus simple d'enlever ton jean debout que comme ça. » Je le hissais en le tenant sur le côté qui n'avait rien et mes doigts vinrent accrocher le haut de son jean pour le faire descendre. Quand je le sens gigoter contre moi, je lui lance un autre de mes regards noirs : « Quoi ? T'es sérieux ? Tu crois que je vais profiter de la situation ? » J'étais un mec qui sautait sur toutes les occasions, c'est vrai, mais j'étais pas le genre à profiter d'un jouet cassé. Voir son visage plein de larmes venait de faire partir toute colère envers lui. « Tu t'es fait mal en tombant ? Pourquoi tu pleures comme ça ? » Mes doigts quittèrent brièvement son jean pour venir essuyer ses larmes. « On va enlever ton jean et ensuite tu sortiras de cette douche, je vais te sécher et je vais t'aider à mettre ton pyjama, ok ? » Autant lui dire le plan à l'avance avant qu'il ne crie au viol à chaque fois que je vais vouloir l'approcher.
Après plusieurs dizaines de secondes passées devant ses petites cuisses, j'avais enfin réussi à faire glisser totalement son pantalon le long de ses jambes. En sortant de la douche, Jag Eun tremblait comme une feuille, ce que je pouvais facilement comprendre après la douche glacée qu'il venait de prendre. Je prenais la plus grande des serviettes qui lui appartenait pour venir le sécher, commençant par ses jambes pour remonter petit à petit. Nooooon, je profitais à peine de la vue. Ok, je suis un gros menteur. Bien sûr que je mate. Bien sûr que j'ai envie d'en profiter et de passer ma main sur toutes les choses intéressantes que je vois mais il fallait croire que j'avais laissé ma casquette de salaud au vestiaire parce que mes doigts ne sont jamais passés en dessous de la serviette pour venir toucher sa peau.

« Je t'aide à mettre le haut. Tu te démerderas pour le bas, je t'ai ramené un boxer propre. A moins que tu veuilles que je te donne un petit coup de main pour ça aussi… » Je lui lançais un regard plein de sous-entendus, moi ça me gênait clairement pas de l'aider pour ça, je me retenais de rire en voyant sa tête. « Ca risque de faire mal, serre les dents. » Je commençais à faire passer le tee-shirt de son pyjama par-dessus sa tête et ajoutais avec un brin de malice « Ma dernière phrase, je vais pouvoir te la ressortir au lit quand on passera aux choses sérieuses…. » Humour graveleux mais j'avais eu envie de détendre l'ambiance pour qu'il pense moins à sa douleur à l'épaule et sur le flanc.
Après la mission délicate du tee-shirt, je plaçais juste à côté de lui ses affaires restantes pendant que j'ouvrais tous les placards de la salle de bain en quête d'une crème ou de quoi que ce soit qui pourrait l'aider à passer une meilleure nuit. J'avais trouvé à un truc qui s'apparentait à de la biafine qui allait faire parfaitement l'affaire. Ce soir j'allais jouer au docteur mais pas de la façon à laquelle je jouais à ce petit jeu d'habitude..

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In Tae + Jag Eun

En voyant son regard noir, je frisonne. Décidément il fait vraiment peur, plus que quand il essaye d'être charmant. Bon c'est peut-être dû à l'eau froide qui me glace le sang mais quand même ce mec sort de l'ordinaire. Je l'ai déjà vu torse nu ce matin, ici même et ça me fait toujours le même effet. Je réalise pas encore que je partage ma chambre avec lui. On va vraiment se voir 24h sur 24 ? Je sais pas si je dois en pleurer ou pas. En tout cas j'ai dû lui faire une belle impression encore ce soir. J'ai rien répondu à sa question. C'est évident non que je préfère enlever mon pantalon quand il est pas là. C'est quand même lui qui n'arrête pas de me faire des avances alors oui je flippe un peu. Je lèves les yeux au ciel, signe que non, je n'aime pas souffrir et pourtant j'ai l'habitude. Bizarrement ce n'est pas la pire douleur que j'ai ressenti dans ma vie. Peut-être parce que les douleurs physiques ne sont rien comparé à celle du cœur. J'ai peut-être pas l'air mais je suis plus dur que ce que j'en ai fait. Enfin ça c'est si on ne fait pas attention aux larmes qui coule sur mon visage.

Au départ j'accepte son aide, m'agrippant à lui comme une moule à son rocher. Sauf que j'ai un mouvement de recul quand il commence à m'enlever mon jean collé à ma peau. C'est pas que je lui fais pas confiance. Ok peut être un peu, mais c'est surtout que j'ai peur que mon boxer parte avec. Si ça arrive je crois que je craque. J'en ai marre putain, pourquoi cette année commence comme ça ? C'est la merde, comme si ma vie était pas assez compliqué. On a du débarquer à Seoul avec mes sœurs parce que la ferme a fait faillite. On s'est fait virer de chez nous pour atterrir chez le seul parent qui nous reste. Bien entendu celle-ci ne veut pas de moi, alors je me retrouve là, à essayer de reprendre mes études dans l'espoir d'avoir un autre métier que serveur. Et comme toujours rien ne tourne ronds, ni dans ma vie, ni dans ma tête. Comment j'en suis arrivé là ? En proie à un colocataire bizarre, l'épaule et la moitié du dos brulé, les fesses douloureuses à me faire déshabiller comme un gosse. Alors oui, je craque, la journée a été longue et compliqué. Par-dessus le marché, je vais devoir rembourser un costume hors de prix alors que j'ai même pas les moyens de commander du poulet fris et de la bière. Sérieux, je suis si pathétique ? Est-ce que j'arriverais jamais à rien dans ma foutu vie de merde ? Je commences vraiment à me demander à quoi je sers, pas capable d'enlever mon jean tout seul. Pourtant de toutes ses pensées, rien n'est sorti quand il m'a demandé pourquoi je pleurais.

Ça fait mal c'est tout, ça va passer.

C'est ce que j'espère parce que j'ai besoin de passer une bonne nuit pour être en forme demain, surtout que je commence plutôt pour mon premier jour d'agent d'entretien. J'avais vraiment pas besoin de tout ça et de lui qui vient essayer mes larmes en s'inquiétant. J'ai envie de l'envoyer chier mais je n'y arrive pas, parce qu'il est le premier à de soucier de moi depuis longtemps. Il a beau m'avoir mis à fleurs de peau tout la journée, à cet instant je suis content qu'il soit là. Il doit avoir raison, j'aime souffrir, je suis vraiment bizarre. J’acquisse à la suite du plan, parvenant à ravaler mes larmes pour le remercier.

Merci….

Je crois que je mérite des claques, d'abord je m'excuse et maintenant je le remercie alors que sans lui j'en serais pas là. C'est vrai, mais sans lui je n'aurais surement parler à personne de la journée alors dans un sens je lui suis reconnaissant. Peut-être qu'on pourrait être pote, peut-être qu'il se trouvera un autre jouet que moi et qu'on pourrait juste être ami ? Je me poses trop de questions mais ça m'aide à pas penser à la douleur vive qui revient dès qu'on arrête l'eau froide. Je suis congelé alors que j'ai l'épaule en feu et ce n'est pas le pire. Non le pire c'est lui a genoux devant moi qui m'essuie. Je dois être rouge comme une tomate. J'ai des frissons partout en sentant ses mains par-dessus la serviette. J'espère qu'il voit pas ma chair de poule, ou du moins qu'il met ça sur le compte du froid. Alors qu'en fait c'est bien lui qui me fait de l'effet. J'ai l'impression de recevoir des chocs électriques chaque fois au fur et à mesure qu'il remonte sur mes cuisses. Je suis tétanisé, incapable de respirer ou de parler alors que des sensations bizarres parcourt mon corps au rythme de ses mains.

Je secoues simplement la tête à son sous-entendu. Non j'ai clairement pas besoin de son aide. Il en fait déjà beaucoup trop. Tant pis si je me fais mal en enfilant mon boxer. Il m'aurait fait moins d'avance je lui aurais peut-être demander de me tenir, juste pour que je ne perdre pas l'équilibre. Vu ses envies je préfère ne pas jouer avec feu alors je me débrouillerais. Pour l'instant on commence par le haut et je maudis d'avoir pour pyjama un vieux t-shirt. Si j'avais eu une chemise ça aurait été moins compliqué et moins douloureux. Je serre les dents, c'est qu'un mauvais moment à passer. Enfin presque parce qu'une fois le t-shirt enfilé, le contact du tissu sur ma peau relance la douleur. J'ai juste envie de l'enlever et de retourner la douche mais je suis déjà frigorifié, j'ai pas besoin d'attraper un rhume par-dessus le marché. Sa réflexion me fait oublier le mal quelque instant. Il me fait peur putain et il doit le voir parce que je recule d'un pas.

N'y compte même pas ! Ça n'arrivera pas…

Quoi j'ai l'air pas sûr de moi, pourtant je fais tout pour. Pendant qu'il cherche un truc dans les placards, j'en profite pour changer mon boxer mouillé contre un sec et mon pyjama, après m'être assis sur la cuvette de toilette. Oui j'ai pas encore envie de tomber. Il trouve de la crème et je fronce les sourcils. Je vais surement pas arriver à m'en passer alors quoi ? Il compte s'en charger ? Non mais non, il va pas encore me toucher. Décidément ce mec m'aura plus tripoté que quiconque sur cette terre et ça fait pas 24h que je le connais. Ok ça me perturbe un peu, beaucoup, énormément. J'étends la serviette d'une main avant d'attraper le raclette pour nettoyer l'eau qu'on avait mis partout. D'une main, c'est clairement pas pratique mais j'ai besoin de me rendre utile là et surtout d'oublier tout ce qui vient de se passer, de ses jambes autour de moi tout à l'heure, à ses mains sur mes cuisses juste avant.

Laisse la crème là, je m'en mettrais quand j'aurais fini de nettoyer.

J'ai pas envie qu'il joue les infirmières et les femmes de ménage. Bon il n'est pas étranger au bordel mis mais quand même. Je ne lui laisse pas vraiment le choix, le poussant avec la raclette. Je dois avoir l'air handicapé d'utiliser qu'un bars mais même sans utiliser l'autre le frottement avec le t-shirt m'arrache la peau. Quand il sera parti, j'essayerais de l'enlever mais j'ai pas envie de lui demander de me déshabiller, je suis sûr qu'il y verrait un accord de ma part.

 

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Jag Eun + In Tae

Est-ce que je devais m'inquiéter plus que de raison de le voir continuer à pleurer comme ça ? Peut-être que la brûlure était plus profonde que je ne le pensais et qu'il avait besoin de voir un docteur. Même si je lui avais essuyé grossièrement ses larmes, ses paupières n'avaient pas l'air d'avoir envie de fermer les robinets et ses pleurs roulaient sur ses joues sans discontinuer. Malgré ses mots qui me disaient que c'était rien et que ça allait passer, je m'arrête un instant dans ma tâche pour le regarder droit dans les yeux, le sourcil relevé. S'il me disait ça, c'était que la douleur était supportable mais je me doutais qu'une simple douche n'allait pas aider une fois que la fraîcheur allait disparaître. On l'avait juste empêcher de cuire, maintenant il allait falloir traiter tout ça et je me mettais en tête de chercher une crème dans les placards de la salle de bain une fois que j'aurais terminé de l'aider à se sécher et à enfiler son pyjama. Dans mes vagues souvenirs, il y avait un endroit où il y avait des médicaments et les trucs de bases genre bandages et pansements pour parer à l'urgence.
J'essaye de faire de l'humour, à ma façon bien sûr avec un truc bien sexuel pour le faire paniquer, et ça fonctionne du tonnerre, mon petit animal apeuré recule d'un pas et je le retiens par le bras pour ne pas qu'il glisse à cause de l'eau par terre et qu'il se fasse mal à nouveau. « T'inquiète pas va, je te donne un peu de sursis, t'es pas en état pour que je te mange tout de suite… » Je lui souriais avant de lui faire signe de se changer, moi j'étais parti en quête de la crème que je trouvais au fin fond d'un placard. Ca ferait l'affaire pour ce soir, demain on se rendrait à la pharmacie pour avoir un truc peut-être plus efficace. Je lui montre ma découverte que je pose sur le bord du lavabo et comme unique remerciement, j'ai limite un "merci, maintenant casse-toi" de sa part. Non en fait, y a même pas de merci, il me pousse vers la sortie. Je tends le bras pour attraper la crème et je lève le bras en l'air, le plus haut possible, pour qu'il ne puisse pas l'attraper si jamais l'envie lui prend. Il comptait faire comment pour se passer de la crème tout seul dans le dos ? Il était contorsionniste ? Si c'était le cas, c'était à l'école du cirque qu'il aurait dû s'inscrire et pas en première année de STAPS option football.
Du haut de mon mètre quatre-vingt je le regarde de mon air pas content. « Je t'attends dans la chambre. » Je fais demi-tour avant qu'il ne se mette à protester et je sors de la salle de bain.  
Après un rapide coup d'œil vers la cuisine, j'avais oublié que c'était le bordel ici aussi, d'ailleurs on avait même pas éteint le gaz… Je me passe une main sur le visage en voyant toute l'eau par terre. Première soirée tous les deux comme colocataires et déjà on avait inondé deux pièces… Je me retourne vers la porte de la salle de bain comme si je m'attendais à le voir sortir de là mais elle reste désespérément fermée. Il doit être occupé à nettoyer l'inondation là-bas. Bizarrement, ça ne m'avait presque rien fait de voir tout le bordel dans la salle d'eau, peut-être parce que j'étais avec lui et que mon cerveau avait décidé qu'il y avait plus urgent à gérer que cette simple flaque au sol…. Mais maintenant que j'étais tout seul dans la cuisine, je sentais les sueurs froides commencer à faire leur apparition. Je savais ce que ça voulait dire et j'essayais de réprimer ça du mieux que je pouvais. Je tentais de regarder ailleurs, je faisais des exercices de respiration pour me calmer mais mon envie grimpait en flèche et deux secondes plus tard j'étais devant la gazinière pour l'éteindre et cherchais des serpillères sous l'évier. Il fallait que je nettoie, que tout soit propre, il ne pouvait pas rester une seule goutte d'eau par terre, parce que sinon je n'allais pas en dormir. J'étais accroupi par terre et j'épongeais, je frottais, les doigts tellement crispés que parfois ils restaient bloqués contre le carrelage. Ca faisait bien cinq bonnes minutes maintenant qu'il n'y avait plus la moindre goutte par terre mais je continuais à frotter comme si l'inondation était encore là. Ce n'est que lorsque j'entendis la porte de la salle de bain s'ouvrir que je lâchais la serpillère tout à coup, comme pris en flagrant délit, la jetant au loin. C'était le moment le plus terrible, lorsque j'arrêtais alors que mon cerveau ne m'envoyait comme signal que cette envie irrépressible de continuer. J'essayais de faire comme si de rien n'était et le meilleur moyen pour moi de ne pas recraquer, c'était de me faire violence et de m'éloigner. L'arrivée de Jag Eun, c'était finalement ce qui pouvait arriver de mieux pour que je ne passe pas la nuit à nettoyer la cuisine de fond en comble. D'un bond, je me retrouvais devant lui, croisant les doigts pour qu'il ne voit pas le trouble qui devait habiter encore mes prunelles. Je lui montrais le tube de crème puis lui désignais mon lit d'un signe de la tête. Il n'allait pas pouvoir passer à travers cette petite séance. Je comptais dormir cette nuit et pas l'entendre gémir à cause de la douleur.
Je m'avance vers mon lit et m'y assoit, tapotant la place à côté de moi, un peu comme j'avais fait ce matin lorsque je lui avais proposé de me rejoindre. Mais ce soir, malheureusement, j'allais devoir éteindre ma fabrique à cochoncetés qui me servait de cerveau, il n'était pas en état pour que je lui fasse grimper les rideaux. « Alors ? Tu viens ? »

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In Tae + Jag Eun

Je sais même pas comment réagir lorsqu'il me rassure. Il va pas me manger tout de suite, donc il n'a pas abandonné l'idée de me manger…Dans d'autres circonstances j'aurais répliqué mais là mon épaule me lance, sans parler de la sensation de brulure dans mon dos. J'ai qu'une envie c'est d'aller me coucher mais je sais que je suis pas prêt de dormir. Je vois bien que ça l'emmerde que je le vire de la salle de bain mais là j'ai besoin d'être un seul. Jusque-là j'ai fait bonne figure et je commence a fatiguer. J'ai faim, j'ai soif et bordel j'ai mal. On peut devenir fou en souffrant, non ? Si c'est le cas je dois déjà être fou. Que je sois encore là en est un bon signe. N'importe qui aurait demander à changer de chambre, ou aurait mis les points sur les i avec les poings si nécessaire. Moi la seule chose que j'arrive à faire c'est me bruler la moitié du dos. Il ma nargue avec la crème et j'essaye même pas de l'attraper. En temps normal je suis déjà handicapé par ma taille alors un bras en moins je risque pas d'avoir le dessus. Je lèves les yeux au ciel me détournant de lui pour terminer le nettoyage.

Une fois seul, je m'adosse donc le lavabo en soupirant. Je sais pas ce que va donner cette année. J'ai des questions pleins la tête. Pourquoi il me harcèle ? Pourquoi moi ? Je pense qu'il s'amuse juste avec moi. Je suis convaincu que si je rentre dans son jeu il va me sortir qu'il se fout de ma gueule et qu'il est pas du tout intéressé. Je devrais peut être faire ça pour en avoir le cœur, le souci c'est que s'il ne blague pas ? En plus il me fait de l'effet et c'est ça le pire dans l'histoire. Tu secoues la tête pour chasser toutes mes questions. Face au miroir je décides d'essayer d'enlever le t-shirt qu'il m'a mis. Je pourrais clairement pas dormir avec, c'est insupportable dès que je bouge j'ai l'impression que je vais m'arracher la peau. Bon je galère plusieurs minutes pour enlever ce foutu t-shirt. J'ai même eu l'idée de le déchirer ou le découper, bon sauf que j'ai pas beaucoup de fringues alors je suis obligé de le garder ce vieux torchon.

Finalement j'ai abandonné l'idée d'essayer de pas me faire mal, j'ai violemment enlever le t-shirt accrochant peut être un peu ma peau mais au moins je me sens mieux. L'air frais sur ma peau me fait du bien et je soupir de soulagement. Je garde mon t-shirt en main en sortant de la salle de bain. Je l'ai vu se relever bien vite, comme un enfant qui vient de faire une bêtise. J'en connais un rayon, j'ai été gamin et j'ai quasiment élevé mes sœurs. Il a la tête du gosse fautif sauf que je comprends pas pourquoi. Vu la cuisine j'en déduis juste qu'il a nettoyé et c'est sympa de sa part. Est-ce qu'il a honte d'avoir ranger et nettoyer, j'en sais rien et je compte pas lui poser la question. Si lui profite de la moindre faiblesse c'est pas mon cas. Je lâche un soupir bruyant quand il m'indique la crème et son lit. Je ne viens pas toute de suite vers lui. J'ai faim et j'ai soif alors j'attrape la bière sur le comptoir sans me rendre compte que c'est la version avec alcool, en même temps elles ont presque le même design. Je l'ouvre et j'en descend la moitié avant d'attraper la sienne et de me rapprocher de lui et cette place qu'il veut que je prenne depuis ce matin.

Hey elle est bonne en fait, on dirait vraiment une bière. Tiens.

Tu lui tends la sienne avant de s'asseoir à côté de lui avec une distance raisonnable. De toute façon je sais que j'ai pas le choix, il va vouloir me passer de la crème et franchement j'ai pas la force de résister. Mon seul repas de la journée remonte à loin maintenant et je commence à avoir chaud, ce qui me fait reboire une gorgée. Avant de me tourner et lui lance un regard amical et reconnaissant

Au fait merci pour la cuisine.