Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind
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Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Mer 7 Sep - 23:46 Citer EditerSupprimer
nom : Aoki. prénom : Keith, sa mère prend le rock trop au sérieux, et Banpei pour faire plaisir à papi. âge : 23 ans moins le passage à l'âge adulte. date et lieu de naissance : 2 avril à NYC, sa mère voulait qu’il sorte le 1er pour le traiter de blague, excuse non acceptée par le maïeuticien. origines : un joli bordel d’on ne sait quoi, le nom du géniteur impose un côté japonais pour la forme. nationalité : américano-coréen, l’un par naissance, l’autre par caprice, quitte à vivre ici, autant le faire bien. cursus universitaire : deuxième année en lettres modernes, il a pris des vacances avant de se bouger les fesses et il a retapé la première année avec brio. métier : il bosse comme extra en restauration quand il a besoin, sa came c’est le bénévolat. orientation sexuelle : dans sa tête il aime les deux, d’après sa sœur il n’aime que lui. classe sociale : suffisamment gâté par ses parents pour vivre, pas assez pour manger autre chose que des nouilles instantanées à la fin du mois. code du règlement : ok (neir.) tu veux t'investir ? let's go !
Un paquet de préservatifs, un nœud de bolduc et un post-it minable noirci par un stylo usé.
Dans le carton, d’autres paquets emballés par du papier journal. C’est gentil, son anniversaire était il y a trois mois. C’est mieux que rien, se dit Keith pour ne pas se mettre à chialer comme un gosse. Dans le premier paquet, une édition originale de Howl de Ginsberg, un trésor. Dans le deuxième, un cahier massacré par le temps, corné à tous les coins, rempli de pages errantes. Il le range directement dans le tiroir de son bureau. Pas maintenant. Il n’a pas besoin de l’ouvrir de toute façon, il sait ce qu’il y a dedans. Dans le dernier, un cahier similaire, neuf, et un CD d’Archive. Le vrai cadeau.
Il sourit. Joyeux vingt-et-un ans et quart. Elle appelait son torchon un carnet de voyage, quand il était petit. En réalité, c’est un journal intime. Le truc de gonzesse absolu. Parce que la littérature est en réalité un connard misogyne déguisé, il peut se permettre de nommer son cahier Autobiographie. Si un jour il meurt jeune et célèbre, ça pourra être utile.
L’univers n’assume pas sa maternité.
Je devrais commencer par Keith Aoki, parce que le moi doit être amoureux de son reflet pour écrire une autobiographie. Mais comme Bailey est ma cosmogonie, je me dois de la présenter. Aussi difficile à croire que ce soit – y compris pour moi – Bailey est un être sexué. Et Bailey n’est pas son prénom. Le vrai, celui sur son livret de famille, a disparu en même temps que son arrivée aux Etats-Unis. Elle a préféré son nom d’artiste incomprise. Pourquoi pas. Elle est donc arrivée à New-York, d’on ne sait-où exactement. C’est qu’elle entretient le mystère, la petite chose exotique, certainement à peine majeure, un sac plus gros qu’elle sur le dos et un appareil cassé entre les mains. Dès le départ, il y a défaut avec l’objectif, visualisez. Seule au milieu des gens qui s’en fichent – c’est NY, on ne demande pas aux gens d’être concernés par leurs congénères – elle s’est trouvée un jeune homme aussi bridé qu’elle, étudiant bien comme il faut, que l’on appellera Papa. Contrairement à Bailey, Papa a eu la formidable malchance de perdre son prénom en gagnant l’amour de ses enfants. Il est tombé amoureux de la décadence de sa Juliette, lui, homme simple et droit, un peu banal sur les bords et définitivement faible de caractère. Ne vous attendez pas à une belle histoire d’amour et de mariage sur le parvis ensoleillé d’une église gothique, vous seriez terriblement déçus. Je ne sais pas ce qu’elle a trouvé à ce Papa, mais elle l’a toléré dans son espace vital, au point d’acheter une maison avec lui à Staten Island quand ils ont eu la thune et de lui donner deux gosses dans le sens du terme le plus littéral possible. C’est là que Keith entre en scène.
Dis, comment on fait les bébés ?
Bailey n’a jamais voulu que je l’appelle « maman ». Peut-être parce qu’elle ne savait pas être mère, à l’époque. Elle n’en sait pas plus aujourd’hui, remarquez. Elle est plus du genre à offrir des sachets de weed à Noël, avec une petite étiquette en forme de sucre d’orge pour les noms. C’est un électron libre et j’étais une entrave à ses pulsions. Elle s’est barrée au bout de deux mois faire un tour d’Amérique du Sud pour prendre des photos de la misère locale. Pas un coup de fil, pas une lettre, elle a laissé Papa avec un post-it sur le frigo. Puis elle est revenue comme si elle était partie la veille, enceinte jusqu’au yeux. De Janis. Dans un Zola, elle aurait accouché de ma divine sœur dans le caniveau et l’aurait larguée dans un panier devant la porte avant de partir. Juste parce qu’elle le sentait comme ça. Heureusement, le monde moderne a tendance à orienter les femmes enceintes vers la maternité. Personne n’a douté une seule seconde de la paternité à l’époque. Personne n’en doute aujourd’hui non plus, car Bailey a au moins une qualité : elle aime Papa. De la mauvaise manière et de beaucoup trop loin, mais assez pour ne pas lui mentir. Alors bienvenue Janis, belle partner in crime, même pour notre naissance tu es arrivée en retard.
Au nom du père, du fils et de Saint-Mozart.
On devrait juger les gens sur leurs capacités à jouer Au Clair de la Lune à une main. A cinq ans, Papa a essayé de m’apprendre le piano. Il n’était ni sportif ni bricoleur et notre seul moyen de remplir le contrat de l’activité père-fils, signé à notre insu par des cocaïnomanes perdus entre les cuisses d’une pétasse nommée Hollywood, était de nous retrouver le samedi après-midi devant le piano du salon. Je le suspecte d’avoir voulu faire de moi l’une de ces bêtes de foire savantes que l’on exhibe sur YouTube, vous savez, le genre de vidéo où on commente « peu importe ce que tu sais faire, un asiatique en couche-culotte le fera toujours mieux que toi ». Le drame, c’est que je suis une version miniature de Bailey. Le solfège et la pratique ne changent rien. Ce que j’aime, c’est écouter papa qui joue Chopin, c’est le craquement des vinyles et les joueurs de pipeau sur le trottoir. Le reste demande de l’effort et je suis fatigué. Tout le temps. Je n’avais pas dépassé le mètre que je rêvais déjà d’une vie de branleur. Dans les livres, les passifs se font appeler intellectuels. Ils occupent leur longue vie à mépriser les gens honnêtes comme papa en psalmodiant des auteurs dépassés pour justifier leur incapacité à prendre les choses en main. Jouissif. On dirait presque l’existence de l’autre partie de mes gènes. Quand je serai grand, je serai Bailey. J’ai le cerveau narcoleptique et je déteste jouer du piano. Papa m’aime quand même.
C’est nous contre nous, mon cœur.
Karma Police fait trembler les murs de ma chambre, et peut-être un peu mon âme. Elle me fait penser à Janis. Cette nana défoncée à la Goa s’endort avec du Radiohead. « This is what you’ll get if you mess with us », c’est la menace qu’elle n’ose pas hurler à Bailey. Elle s’endort en colère. L’éthique veut que ce soit mon boulot d’éviter ça. Vous voyez, c’est écrit sur le front d’un mafioso, costard rayé et dévotion mystique pour les femmes de la famille. Au lieu de ça je l’ai laissée débiter des conneries comme « c’est nous contre le monde ». Sur le moment ça m’allait bien, et puis j’avais la flemme. On a toujours été proches, plus ou moins comme les jumeaux qu’ils montrent dans les émissions scientifiques des chaînes publiques. Keith & Janis. On aimait bien marcher vite sans regarder devant nous, gueuler des obscénités à trois heures du matin et casser des bouteilles dans les aires de jeu. Quand elle se barrait par la fenêtre pour aller baiser, elle me disait juste « j’ai le diable au corps », jolie pudeur pour « j’ai le feu au cul ». Des fois elle venait dormir avec moi et c’était « j’ai mal au cœur ». Pas de formule poétique. J’ai mal au cœur. Au cœur, bordel. Je ne lui répondais pas parce que je ne sais jamais quoi dire aux gens tristes, encore moins quand ça concerne Bailey. C’est que je ne lui ai jamais tenu rigueur de ses absences, plus occupé à attendre ses retours. Mais ma sœur, elle, elle a mal au cœur et elle devient cinglée. Il y a des listes de symptômes pour les gosses dépressifs. On coche des cases et on décide de quelle manière on te fera passer l’envie d’être malheureux. Sauf que j’aime les choses cassées. Le spectateur n’intervient pas dans la partie en cours, de toute façon. Maintenant c’est Cobain qui menace d’éclater les vitres, j’ai envie de chialer.
Rouler des pelles à Shakespeare au clair de lune.
L’Anglais, c’est pour l’amour. Pas le français, le français est pour l’esprit. L’espagnol est pour la joie, le coréen pour la frustration. J’ai demandé à Bailey à quoi correspondait le japonais. « C’est la maison, c’est Papa qui cuisine, c’est Janis qui ne veut pas me parler, et c’est toi qui suit mes traces ». Ça m’a plu. Elle a commencé à m’envoyer des lettres vers mes dix-sept ans, quand elle a compris que je lui ressemblais. Papa le lui a dit, sans doute. De celui qui la vieillissait, je devenais celui qui la faisait rester jeune, une fontaine de jouvence au beau milieu de Staten Island. A moi non plus, Janis ne parle plus. Elle a mal digéré ma conquête de l’ouest. Je venais de finir Kerouac. Elle n’a pas supporté les vacances en Alsaka. Into The Wild. Pour l’Angleterre, elle m’a cassé le nez. Pas de bouquin emblématique, simplement l’envie de me lever à 15 heures de l’autre côté de l’océan et la carte bleue remplie par papi. J’ai vite compris pourquoi Bailey partait. L’herbe est plus verte dans le champ des voisins. Les gens sont plus beaux dans les pays d’à-côté. Ça rend accro, la sensation de ne rien devoir à personne, de rester pour un temps avant de se barrer sans dire au revoir. Au milieu de tout ça, des lettres de plus en plus longues avec Maman. Bailey, finalement plus importante que les autres. Que les gosses sont ingrats. J’ai entendu Papa pleurer la nuit de mon retour d’Amsterdam. Pas de nouvelles pendant trois mois, et me revoilà, plus grand selon lui. J’ai été monstrueux et je ne me suis pas donné la peine de m’en vouloir. Ô cher biographe, toi qui me jugera à ma mort – parce que je serai quelqu’un d’important –, est-ce que j’irai au Paradis ? Je veux aller au même endroit que Mercury, ne vous gourez pas s’il vous plaît.
La Terre ne prend jamais de vacances.
Tout le monde change. Ils marchent vite, les gens, ils sont pressés de se vautrer dans le futur. J’aimerais bien les suivre mais je me casse la gueule sur le gravier. La meilleure solution est encore de me poser contre un arbre et de les regarder. Certains me saluent, s’arrêtent un moment, même. Ils se reposent un moment contre mon chêne avant de repartir sans un regard. S’ils ne se lassent pas de ma léthargie, je suis dégoûté par leur envie de bouger. Quoi qu’il se passe, je les déçois. C’est ça être un connard ? Quand ils me demandent d’évoluer, je me marre pour ne pas avoir à leur demander comment je fais. On a oublié de me refiler la notice, je suis bloqué dans le présent. J’oublie ce qu’il s’est passé la veille et demain n’est jamais un autre jour. Mon seul devoir, c’est de les regarder vivre et changer et grandir et devenir vieux. Bailey a plutôt bien accepté la chose, notamment parce qu’elle prend des photos. Un clic et elle garde l’image de la personne qu’elle a aimé, au moment où elle l’a aimé. Moi je n’ai rien pour reporter mon affection, je traîne la patte quand je ne veux pas qu’ils s’en aillent et j’abandonne parce que je déteste ce qu’ils deviennent. Tout le monde change et Keith n’y arrive pas. Il ne s’adapte à rien à cause de sa paresse excessive. Il se rassure en se disant libre, que c’est pathétique. Le pire, c’est quand il se casse en s’imaginant que tout le monde l’attend. A croire que le monde tourne autour de lui, l’égoïste. Biographe, note le délire narcissique de la troisième personne, c’est important pour la postérité. J’aurais préféré être comme Papa ou Janis, me contenter de ce que j’ai. J’en ai marre d’être seul à la fin du film, pourquoi faire un effort me file autant la nausée ? Je crois que moi aussi, j’ai un peu mal au cœur.
De la nécessité de sauver les pandas.
J’ai l’impression d’écrire pour quelqu'un, c’est grave docteur. Je n’ai jamais rien fait de ce genre pour personne. Je suis devenu humain il y a peu, il faut que je m’habitue. C’est venu d’un seul coup, en même temps que le sourire du grand-père que j’ai aidé à traverser. Ces gens-là, vieux, malades, clochards, ceux qui se transforment en chiffres avant la fin de l’hiver, ils n’attendent pas de moi le grand changement. Ils ne sont pas persuadés d’être la personne providentielle qui me bougera le cul. Au contraire, ils ont la surprenante capacité de se contenter de ce que j’ai à donner pour les cinq minutes à suivre. Ça me donne envie d’aller construire des écoles en briques recyclées au milieu d’un désert. Pour y aller doucement, je vais purifier mon âme en nourrissant les sans-abris cet hiver. Je me suis toujours demandé ce que la dame qui écrasait sa louche de purée dans mon assiette à la cantine pouvait bien penser, avec son regard de cachalot subclaquant. J’aurais peut-être le même avant la fin de la mission. Imaginez le tableau, lent comme un vieillard décalcifié et les yeux morts, un vrai potentiel de tombeur.
Je crois que je me suis fait avoir.
Les études, c’est uniquement pour faire plaisir à Papa. Le plan initial ressemblait à rien, mais il avait l’avantage d’être fun. D’abord un tour de l’Europe, j’avais envie de pratiquer l’espagnol et d’apprendre une langue de l’Est, peut-être l’ukrainien histoire de se faire des potes chez les ravers de Cxema. La suite, aucune idée, me perdre un peu en Asie. J’en parlais avec Bailey au petit-déjeuner et Papa a suggéré des études sans trop y croire. J’avais abandonné l’idée du nirvana intellectuel assez tôt, me disant bêtement que je me ferais à l’expérience et que du jour au lendemain je deviendrais un vieux loup de mer sage et doué en tout. Une belle connerie, ça aussi. Les enfants, visez le doctorat si vous ne voulez pas devenir un assisté comme tonton Keith. Et puis je voulais devenir artiste avant de réaliser que je n’avais aucune créativité. Depuis, rien. D’un autre côté, je lui devais bien ça, il m’a torché les fesses et mouché le nez. Janis m’a conseillé la littérature en désespoir de cause, en me disant qu’avec un peu de chance j’arriverais à utiliser mon amertume – être le seul môme normal dans une famille d’artistes m’horrifie, je l’avoue – pour démonter des best-sellers dans un canard national. La sale garce. Tentant projet, compatible avec mes rêves de masturbation mentale aux quatre coins de la planète. Bailey a ensuite choisi la destination, consciente que me garder aux Etats-Unis me rendrait fou. Et puis elle se sentait passablement concernée par mon avenir, d’un seul coup. Avocate du Diable contre Papa-Dieu, victoire en trois rounds et deux bouteilles de vodka haut de gamme au coin du feu. J’avais l’amour, l’esprit, la joie et la maison, rien pour exprimer la frustration. Pour réparer l’erreur, la Corée et son dédain poli de l’humanité. D’une pierre de coup, elle en a profité pour l’annoncer elle-même à son beau-père, japonais pure souche et nostalgique d’une toute puissance nippone qu’il n’a, de toute évidence, jamais connue. Savoir que son sang allait hypothétiquement partager le lit d’une coréenne – je n’ai pas osé évoquer le lit d’un coréen – lui a fait cracher son thé par les narines. Au final je n’ai rien eu à faire, je me suis contenté de regarder les autres s’agiter autour de moi. Comme d’habitude. Valise. Petite larme à l’aéroport. Impression de partir pour la première fois. Orphelin sans frontière. Séoul. Université. Sommeil. En gros. Ça ne ressemble pas aux vacances, le coréen est la langue officielle de l’Enfer, les gens ne sont pas comme moi et j’ai des fourmis dans la tête à force de rester là. Je suis un petit con insatisfait, ça y est ? Depuis le temps que j’en rêve. Merde, la vie est belle.
Keith lance le journal à l’autre bout de la pièce, sans trop savoir pourquoi. Il est toujours coincé sur la péninsule à attendre le bon moment pour partir et ça lui donne envie de péter les plombs. Trois ans ou un siècle, au fond c’est la même chose. Sous son matelas, les billets d’avions s’empilent. Bangkok, Tokyo, Paris, Tel Aviv et Pretoria. Toute sa thune passe dans des voyages imaginaires, allers simples pour le début de la vraie vie. C’est qu’il a toujours un truc qui le retient et dont il se sert honteusement pour se rassurer. Ne t’inquiète pas gamin, tu restes le même. Parfois, c’est un coup de fil de Papa qui lui balance sa fierté à la gueule et il ne se sent pas de le décevoir. Le reste du temps, ce sont les pas-comme-lui, ceux qu’il aime quitter sur une conversation inachevée. Il n’arrive ni à partir ni à admettre qu’il veut rester encore. Crise existentielle de l’enfant gâté. Traîner la patte encore un peu ou les laisser s’enfuir sans lui. Bailey lui avait bien dit que c’était difficile d’aimer les gens.
Aoki B. Keith
s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème
déluré (★★★✰✰) | immature (★★★✰✰) | honnête (★★★✰✰) | paresseux (★★★✰✰) | observateur (★★★✰✰) |
bordélique (★★★★✰) | généreux (★★★✰✰) | maladroit (★★★✰✰) | indépendant (★★★✰✰) | déraisonnable (★★★✰✰) |
Rumour has it... On dit qu’il n’est pas le fils de son père et que sa mère est une traînée Survole l'avatar, petit coquin. | My character |
This is my story
J'prends ma canne à garder la pêche pour attraper des poissons clowns
Un paquet de préservatifs, un nœud de bolduc et un post-it minable noirci par un stylo usé.
« Bonne majorité internationale, rappelle-moi de te payer une bière à l’occasion. Ne baise pas trop ou tu vas choper de l’arthrose.
Tu as grandi trop vite, ou j’ai vieilli trop lentement ?
Bailey. »
Tu as grandi trop vite, ou j’ai vieilli trop lentement ?
Bailey. »
Dans le carton, d’autres paquets emballés par du papier journal. C’est gentil, son anniversaire était il y a trois mois. C’est mieux que rien, se dit Keith pour ne pas se mettre à chialer comme un gosse. Dans le premier paquet, une édition originale de Howl de Ginsberg, un trésor. Dans le deuxième, un cahier massacré par le temps, corné à tous les coins, rempli de pages errantes. Il le range directement dans le tiroir de son bureau. Pas maintenant. Il n’a pas besoin de l’ouvrir de toute façon, il sait ce qu’il y a dedans. Dans le dernier, un cahier similaire, neuf, et un CD d’Archive. Le vrai cadeau.
« J’ai commencé le mien à seize ans mais il n’est pas trop tard pour toi. Bousille-le bien. Joyeux anniversaire. »
Il sourit. Joyeux vingt-et-un ans et quart. Elle appelait son torchon un carnet de voyage, quand il était petit. En réalité, c’est un journal intime. Le truc de gonzesse absolu. Parce que la littérature est en réalité un connard misogyne déguisé, il peut se permettre de nommer son cahier Autobiographie. Si un jour il meurt jeune et célèbre, ça pourra être utile.
x x x
L’univers n’assume pas sa maternité.
Je devrais commencer par Keith Aoki, parce que le moi doit être amoureux de son reflet pour écrire une autobiographie. Mais comme Bailey est ma cosmogonie, je me dois de la présenter. Aussi difficile à croire que ce soit – y compris pour moi – Bailey est un être sexué. Et Bailey n’est pas son prénom. Le vrai, celui sur son livret de famille, a disparu en même temps que son arrivée aux Etats-Unis. Elle a préféré son nom d’artiste incomprise. Pourquoi pas. Elle est donc arrivée à New-York, d’on ne sait-où exactement. C’est qu’elle entretient le mystère, la petite chose exotique, certainement à peine majeure, un sac plus gros qu’elle sur le dos et un appareil cassé entre les mains. Dès le départ, il y a défaut avec l’objectif, visualisez. Seule au milieu des gens qui s’en fichent – c’est NY, on ne demande pas aux gens d’être concernés par leurs congénères – elle s’est trouvée un jeune homme aussi bridé qu’elle, étudiant bien comme il faut, que l’on appellera Papa. Contrairement à Bailey, Papa a eu la formidable malchance de perdre son prénom en gagnant l’amour de ses enfants. Il est tombé amoureux de la décadence de sa Juliette, lui, homme simple et droit, un peu banal sur les bords et définitivement faible de caractère. Ne vous attendez pas à une belle histoire d’amour et de mariage sur le parvis ensoleillé d’une église gothique, vous seriez terriblement déçus. Je ne sais pas ce qu’elle a trouvé à ce Papa, mais elle l’a toléré dans son espace vital, au point d’acheter une maison avec lui à Staten Island quand ils ont eu la thune et de lui donner deux gosses dans le sens du terme le plus littéral possible. C’est là que Keith entre en scène.
Dis, comment on fait les bébés ?
Bailey n’a jamais voulu que je l’appelle « maman ». Peut-être parce qu’elle ne savait pas être mère, à l’époque. Elle n’en sait pas plus aujourd’hui, remarquez. Elle est plus du genre à offrir des sachets de weed à Noël, avec une petite étiquette en forme de sucre d’orge pour les noms. C’est un électron libre et j’étais une entrave à ses pulsions. Elle s’est barrée au bout de deux mois faire un tour d’Amérique du Sud pour prendre des photos de la misère locale. Pas un coup de fil, pas une lettre, elle a laissé Papa avec un post-it sur le frigo. Puis elle est revenue comme si elle était partie la veille, enceinte jusqu’au yeux. De Janis. Dans un Zola, elle aurait accouché de ma divine sœur dans le caniveau et l’aurait larguée dans un panier devant la porte avant de partir. Juste parce qu’elle le sentait comme ça. Heureusement, le monde moderne a tendance à orienter les femmes enceintes vers la maternité. Personne n’a douté une seule seconde de la paternité à l’époque. Personne n’en doute aujourd’hui non plus, car Bailey a au moins une qualité : elle aime Papa. De la mauvaise manière et de beaucoup trop loin, mais assez pour ne pas lui mentir. Alors bienvenue Janis, belle partner in crime, même pour notre naissance tu es arrivée en retard.
Au nom du père, du fils et de Saint-Mozart.
On devrait juger les gens sur leurs capacités à jouer Au Clair de la Lune à une main. A cinq ans, Papa a essayé de m’apprendre le piano. Il n’était ni sportif ni bricoleur et notre seul moyen de remplir le contrat de l’activité père-fils, signé à notre insu par des cocaïnomanes perdus entre les cuisses d’une pétasse nommée Hollywood, était de nous retrouver le samedi après-midi devant le piano du salon. Je le suspecte d’avoir voulu faire de moi l’une de ces bêtes de foire savantes que l’on exhibe sur YouTube, vous savez, le genre de vidéo où on commente « peu importe ce que tu sais faire, un asiatique en couche-culotte le fera toujours mieux que toi ». Le drame, c’est que je suis une version miniature de Bailey. Le solfège et la pratique ne changent rien. Ce que j’aime, c’est écouter papa qui joue Chopin, c’est le craquement des vinyles et les joueurs de pipeau sur le trottoir. Le reste demande de l’effort et je suis fatigué. Tout le temps. Je n’avais pas dépassé le mètre que je rêvais déjà d’une vie de branleur. Dans les livres, les passifs se font appeler intellectuels. Ils occupent leur longue vie à mépriser les gens honnêtes comme papa en psalmodiant des auteurs dépassés pour justifier leur incapacité à prendre les choses en main. Jouissif. On dirait presque l’existence de l’autre partie de mes gènes. Quand je serai grand, je serai Bailey. J’ai le cerveau narcoleptique et je déteste jouer du piano. Papa m’aime quand même.
C’est nous contre nous, mon cœur.
Karma Police fait trembler les murs de ma chambre, et peut-être un peu mon âme. Elle me fait penser à Janis. Cette nana défoncée à la Goa s’endort avec du Radiohead. « This is what you’ll get if you mess with us », c’est la menace qu’elle n’ose pas hurler à Bailey. Elle s’endort en colère. L’éthique veut que ce soit mon boulot d’éviter ça. Vous voyez, c’est écrit sur le front d’un mafioso, costard rayé et dévotion mystique pour les femmes de la famille. Au lieu de ça je l’ai laissée débiter des conneries comme « c’est nous contre le monde ». Sur le moment ça m’allait bien, et puis j’avais la flemme. On a toujours été proches, plus ou moins comme les jumeaux qu’ils montrent dans les émissions scientifiques des chaînes publiques. Keith & Janis. On aimait bien marcher vite sans regarder devant nous, gueuler des obscénités à trois heures du matin et casser des bouteilles dans les aires de jeu. Quand elle se barrait par la fenêtre pour aller baiser, elle me disait juste « j’ai le diable au corps », jolie pudeur pour « j’ai le feu au cul ». Des fois elle venait dormir avec moi et c’était « j’ai mal au cœur ». Pas de formule poétique. J’ai mal au cœur. Au cœur, bordel. Je ne lui répondais pas parce que je ne sais jamais quoi dire aux gens tristes, encore moins quand ça concerne Bailey. C’est que je ne lui ai jamais tenu rigueur de ses absences, plus occupé à attendre ses retours. Mais ma sœur, elle, elle a mal au cœur et elle devient cinglée. Il y a des listes de symptômes pour les gosses dépressifs. On coche des cases et on décide de quelle manière on te fera passer l’envie d’être malheureux. Sauf que j’aime les choses cassées. Le spectateur n’intervient pas dans la partie en cours, de toute façon. Maintenant c’est Cobain qui menace d’éclater les vitres, j’ai envie de chialer.
Rouler des pelles à Shakespeare au clair de lune.
L’Anglais, c’est pour l’amour. Pas le français, le français est pour l’esprit. L’espagnol est pour la joie, le coréen pour la frustration. J’ai demandé à Bailey à quoi correspondait le japonais. « C’est la maison, c’est Papa qui cuisine, c’est Janis qui ne veut pas me parler, et c’est toi qui suit mes traces ». Ça m’a plu. Elle a commencé à m’envoyer des lettres vers mes dix-sept ans, quand elle a compris que je lui ressemblais. Papa le lui a dit, sans doute. De celui qui la vieillissait, je devenais celui qui la faisait rester jeune, une fontaine de jouvence au beau milieu de Staten Island. A moi non plus, Janis ne parle plus. Elle a mal digéré ma conquête de l’ouest. Je venais de finir Kerouac. Elle n’a pas supporté les vacances en Alsaka. Into The Wild. Pour l’Angleterre, elle m’a cassé le nez. Pas de bouquin emblématique, simplement l’envie de me lever à 15 heures de l’autre côté de l’océan et la carte bleue remplie par papi. J’ai vite compris pourquoi Bailey partait. L’herbe est plus verte dans le champ des voisins. Les gens sont plus beaux dans les pays d’à-côté. Ça rend accro, la sensation de ne rien devoir à personne, de rester pour un temps avant de se barrer sans dire au revoir. Au milieu de tout ça, des lettres de plus en plus longues avec Maman. Bailey, finalement plus importante que les autres. Que les gosses sont ingrats. J’ai entendu Papa pleurer la nuit de mon retour d’Amsterdam. Pas de nouvelles pendant trois mois, et me revoilà, plus grand selon lui. J’ai été monstrueux et je ne me suis pas donné la peine de m’en vouloir. Ô cher biographe, toi qui me jugera à ma mort – parce que je serai quelqu’un d’important –, est-ce que j’irai au Paradis ? Je veux aller au même endroit que Mercury, ne vous gourez pas s’il vous plaît.
La Terre ne prend jamais de vacances.
Tout le monde change. Ils marchent vite, les gens, ils sont pressés de se vautrer dans le futur. J’aimerais bien les suivre mais je me casse la gueule sur le gravier. La meilleure solution est encore de me poser contre un arbre et de les regarder. Certains me saluent, s’arrêtent un moment, même. Ils se reposent un moment contre mon chêne avant de repartir sans un regard. S’ils ne se lassent pas de ma léthargie, je suis dégoûté par leur envie de bouger. Quoi qu’il se passe, je les déçois. C’est ça être un connard ? Quand ils me demandent d’évoluer, je me marre pour ne pas avoir à leur demander comment je fais. On a oublié de me refiler la notice, je suis bloqué dans le présent. J’oublie ce qu’il s’est passé la veille et demain n’est jamais un autre jour. Mon seul devoir, c’est de les regarder vivre et changer et grandir et devenir vieux. Bailey a plutôt bien accepté la chose, notamment parce qu’elle prend des photos. Un clic et elle garde l’image de la personne qu’elle a aimé, au moment où elle l’a aimé. Moi je n’ai rien pour reporter mon affection, je traîne la patte quand je ne veux pas qu’ils s’en aillent et j’abandonne parce que je déteste ce qu’ils deviennent. Tout le monde change et Keith n’y arrive pas. Il ne s’adapte à rien à cause de sa paresse excessive. Il se rassure en se disant libre, que c’est pathétique. Le pire, c’est quand il se casse en s’imaginant que tout le monde l’attend. A croire que le monde tourne autour de lui, l’égoïste. Biographe, note le délire narcissique de la troisième personne, c’est important pour la postérité. J’aurais préféré être comme Papa ou Janis, me contenter de ce que j’ai. J’en ai marre d’être seul à la fin du film, pourquoi faire un effort me file autant la nausée ? Je crois que moi aussi, j’ai un peu mal au cœur.
De la nécessité de sauver les pandas.
J’ai l’impression d’écrire pour quelqu'un, c’est grave docteur. Je n’ai jamais rien fait de ce genre pour personne. Je suis devenu humain il y a peu, il faut que je m’habitue. C’est venu d’un seul coup, en même temps que le sourire du grand-père que j’ai aidé à traverser. Ces gens-là, vieux, malades, clochards, ceux qui se transforment en chiffres avant la fin de l’hiver, ils n’attendent pas de moi le grand changement. Ils ne sont pas persuadés d’être la personne providentielle qui me bougera le cul. Au contraire, ils ont la surprenante capacité de se contenter de ce que j’ai à donner pour les cinq minutes à suivre. Ça me donne envie d’aller construire des écoles en briques recyclées au milieu d’un désert. Pour y aller doucement, je vais purifier mon âme en nourrissant les sans-abris cet hiver. Je me suis toujours demandé ce que la dame qui écrasait sa louche de purée dans mon assiette à la cantine pouvait bien penser, avec son regard de cachalot subclaquant. J’aurais peut-être le même avant la fin de la mission. Imaginez le tableau, lent comme un vieillard décalcifié et les yeux morts, un vrai potentiel de tombeur.
Je crois que je me suis fait avoir.
Les études, c’est uniquement pour faire plaisir à Papa. Le plan initial ressemblait à rien, mais il avait l’avantage d’être fun. D’abord un tour de l’Europe, j’avais envie de pratiquer l’espagnol et d’apprendre une langue de l’Est, peut-être l’ukrainien histoire de se faire des potes chez les ravers de Cxema. La suite, aucune idée, me perdre un peu en Asie. J’en parlais avec Bailey au petit-déjeuner et Papa a suggéré des études sans trop y croire. J’avais abandonné l’idée du nirvana intellectuel assez tôt, me disant bêtement que je me ferais à l’expérience et que du jour au lendemain je deviendrais un vieux loup de mer sage et doué en tout. Une belle connerie, ça aussi. Les enfants, visez le doctorat si vous ne voulez pas devenir un assisté comme tonton Keith. Et puis je voulais devenir artiste avant de réaliser que je n’avais aucune créativité. Depuis, rien. D’un autre côté, je lui devais bien ça, il m’a torché les fesses et mouché le nez. Janis m’a conseillé la littérature en désespoir de cause, en me disant qu’avec un peu de chance j’arriverais à utiliser mon amertume – être le seul môme normal dans une famille d’artistes m’horrifie, je l’avoue – pour démonter des best-sellers dans un canard national. La sale garce. Tentant projet, compatible avec mes rêves de masturbation mentale aux quatre coins de la planète. Bailey a ensuite choisi la destination, consciente que me garder aux Etats-Unis me rendrait fou. Et puis elle se sentait passablement concernée par mon avenir, d’un seul coup. Avocate du Diable contre Papa-Dieu, victoire en trois rounds et deux bouteilles de vodka haut de gamme au coin du feu. J’avais l’amour, l’esprit, la joie et la maison, rien pour exprimer la frustration. Pour réparer l’erreur, la Corée et son dédain poli de l’humanité. D’une pierre de coup, elle en a profité pour l’annoncer elle-même à son beau-père, japonais pure souche et nostalgique d’une toute puissance nippone qu’il n’a, de toute évidence, jamais connue. Savoir que son sang allait hypothétiquement partager le lit d’une coréenne – je n’ai pas osé évoquer le lit d’un coréen – lui a fait cracher son thé par les narines. Au final je n’ai rien eu à faire, je me suis contenté de regarder les autres s’agiter autour de moi. Comme d’habitude. Valise. Petite larme à l’aéroport. Impression de partir pour la première fois. Orphelin sans frontière. Séoul. Université. Sommeil. En gros. Ça ne ressemble pas aux vacances, le coréen est la langue officielle de l’Enfer, les gens ne sont pas comme moi et j’ai des fourmis dans la tête à force de rester là. Je suis un petit con insatisfait, ça y est ? Depuis le temps que j’en rêve. Merde, la vie est belle.
x x x
Keith lance le journal à l’autre bout de la pièce, sans trop savoir pourquoi. Il est toujours coincé sur la péninsule à attendre le bon moment pour partir et ça lui donne envie de péter les plombs. Trois ans ou un siècle, au fond c’est la même chose. Sous son matelas, les billets d’avions s’empilent. Bangkok, Tokyo, Paris, Tel Aviv et Pretoria. Toute sa thune passe dans des voyages imaginaires, allers simples pour le début de la vraie vie. C’est qu’il a toujours un truc qui le retient et dont il se sert honteusement pour se rassurer. Ne t’inquiète pas gamin, tu restes le même. Parfois, c’est un coup de fil de Papa qui lui balance sa fierté à la gueule et il ne se sent pas de le décevoir. Le reste du temps, ce sont les pas-comme-lui, ceux qu’il aime quitter sur une conversation inachevée. Il n’arrive ni à partir ni à admettre qu’il veut rester encore. Crise existentielle de l’enfant gâté. Traîner la patte encore un peu ou les laisser s’enfuir sans lui. Bailey lui avait bien dit que c’était difficile d’aimer les gens.
About me
Je suis...
mari
j'ai 19 balais et je passe mes journées à apprendre des dates (in)utiles et des noms à coucher dehors (testez la puissance de frédégonde) ma nouvelle grande fierté c'est de pouvoir écrire 'mazeltov' en hébreu sans copier-coller et j'ai tendance à abuser des parenthèses (tout le temps) (genre, tout le temps) (parce que le monde a besoin de détails )
j'suis passée par là il fut un temps et j'ai craint du boudin entre le temps et la vie perso, mais en bref je connais le bébé depuis un moment et si je reviens, c'est un peu grâce à neir. et parce le rp me manque pas mal
j'suis passée par là il fut un temps et j'ai craint du boudin entre le temps et la vie perso, mais en bref je connais le bébé depuis un moment et si je reviens, c'est un peu grâce à neir. et parce le rp me manque pas mal
Célébrité prise
- Code:
[url=http://www.shaketheworld.net/u974][b]▲[/b][/url]▼ <taken><upper>AKANISHI JIN</upper></taken> ✎ <lower>aoki b. keith</lower>
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Re: Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Mer 7 Sep - 23:57 Citer EditerSupprimer
AHAHAHAHAHA J'ESPERE NEIR LA GUEUSE ELLE RÂLE PAS TROP DE PAS AVOIR LA PREMIERE PLACE HEIN
rebienvenuuuuuuuuuuuuue
j'espère tu resteras cette fois
(et c'est cool les parenthèses) (plus que ça même) (on en a jamais assez) (et tu sais le mieux? (bah c'est les parenthèses dans les parenthèses (parenthèseception)))
bon courage pour ta fiche
edit': casse-toi de mon post stp merci^^
:nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla:
edit de neir2 : heu non j'suis bien là dsl
:nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla:
edit de moi2 : non mais tu veux pas du thé aussi tant que t'y es? (tu remarqueras j'te propose pas de café, j'veux pas que tu te sentes comme chez toi non plus^^)
:nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla:
edit de neir3 : si je veux bien ^^ et du café aussi ^^ si tu t'exécutes pas, je continue à te menacer avec mes chapeaux ^^
:nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla:
edit de moi3: tant que c'est pas des chapeau raison tqt j'aurai pas peur ^^ et j't'apporte du café pumpkin de suite tqt j'suis une vraie moi^^
:nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla:
rebienvenuuuuuuuuuuuuue
j'espère tu resteras cette fois
(et c'est cool les parenthèses) (plus que ça même) (on en a jamais assez) (et tu sais le mieux? (bah c'est les parenthèses dans les parenthèses (parenthèseception)))
bon courage pour ta fiche
EDIT DE NEIR
JE M'EN FOUS J'AI ÉDITÉ TON MESSAGE AVEC MES SUPER POUVOIRS DE MEUF DU STAFF
DU COUP C'EST COMME SI J'AVAIS EU LA PREMIÈRE PLACE
:nabilla: :nabilla: :nabilla:
JE M'EN FOUS J'AI ÉDITÉ TON MESSAGE AVEC MES SUPER POUVOIRS DE MEUF DU STAFF
DU COUP C'EST COMME SI J'AVAIS EU LA PREMIÈRE PLACE
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edit': casse-toi de mon post stp merci^^
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edit de neir2 : heu non j'suis bien là dsl
:nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla:
edit de moi2 : non mais tu veux pas du thé aussi tant que t'y es? (tu remarqueras j'te propose pas de café, j'veux pas que tu te sentes comme chez toi non plus^^)
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edit de neir3 : si je veux bien ^^ et du café aussi ^^ si tu t'exécutes pas, je continue à te menacer avec mes chapeaux ^^
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edit de moi3: tant que c'est pas des chapeau raison tqt j'aurai pas peur ^^ et j't'apporte du café pumpkin de suite tqt j'suis une vraie moi^^
:nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla: :nabilla:
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Re: Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Mer 7 Sep - 23:58 Citer EditerSupprimer
leeeeeeeee jiiiiiiiinito
orientation sexuelle : dans sa tête il aime les deux, d’après sa sœur il n’aime que lui.
c'est bien de s'aimer
orientation sexuelle : dans sa tête il aime les deux, d’après sa sœur il n’aime que lui.
c'est bien de s'aimer
Invité
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Re: Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Jeu 8 Sep - 0:04 Citer EditerSupprimer
OMO ! FRÉNÉGONDE JE LA CONNAIS !
Mais l'un de mes préférés, ça reste Godegisel !
(et plus sérieusement, je voue un culte à Germanicus mais rares sont ceux qui me comprennent...)
En bref, je crois qu'on a un point commun question bourrage de crâne en matière de date et de noms dont on baptisera très certainement nos propres enfants lorsque le lavage de cerveau aura opéré sur nos malheureux neurones grillés u.u
Et à part ça :
Re - BIENVENUUUUUUUE !
Bon courage pour ta fiche
(ouep je copie colle Jay-chouchou mais c'est trop mon idole alors j'ai le droit)
Mais l'un de mes préférés, ça reste Godegisel !
En bref, je crois qu'on a un point commun question bourrage de crâne en matière de date et de noms dont on baptisera très certainement nos propres enfants lorsque le lavage de cerveau aura opéré sur nos malheureux neurones grillés u.u
Et à part ça :
Re - BIENVENUUUUUUUE !
Bon courage pour ta fiche
(ouep je copie colle Jay-chouchou mais c'est trop mon idole alors j'ai le droit)
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Re: Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Jeu 8 Sep - 0:36 Citer EditerSupprimer
Hello Hello ! ~
Reeeeee aussi Yah, le Jin, à chaque fois que quelqu'un le sort, j'suis en extase
Ahh cette beauté japonaise nous chamboule le coeur, on verra si la personnalité va suivre avec son charisme
Fiiighting pour la suite, et bon retour chez nous
Reeeeee aussi Yah, le Jin, à chaque fois que quelqu'un le sort, j'suis en extase
Ahh cette beauté japonaise nous chamboule le coeur, on verra si la personnalité va suivre avec son charisme
Fiiighting pour la suite, et bon retour chez nous
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Re: Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Jeu 8 Sep - 0:45 Citer EditerSupprimer
(re)bienvenue par ici
ta présentation m'a bien fait rire, hâte de te voir débarquer en règle (ouais stw c'est comme un pays tellement c'est fab tahu ) pis je viendrai te demander un lien :bago:
ta présentation m'a bien fait rire, hâte de te voir débarquer en règle (ouais stw c'est comme un pays tellement c'est fab tahu ) pis je viendrai te demander un lien :bago:
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Re: Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Jeu 8 Sep - 1:06 Citer EditerSupprimer
Rebienvenue sur le forum
Bon courage pour ta fiche, have fun surtout
Bon courage pour ta fiche, have fun surtout
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Re: Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Jeu 8 Sep - 1:25 Citer EditerSupprimer
POUSSE TOI
PUTAIN JE SUIS TROP DÉGOUTÉE
JE RAGE QUIT SALUT
:nabilla:
VTFFOUTREAhn Jayden a écrit:AHAHAHAHAHA J'ESPERE NEIR LA GUEUSE ELLE RÂLE PAS TROP DE PAS AVOIR LA PREMIERE PLACE HEIN
POUSSE TOI
PUTAIN JE SUIS TROP DÉGOUTÉE
JE RAGE QUIT SALUT
:nabilla:
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Re: Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Jeu 8 Sep - 1:28 Citer EditerSupprimer
ok à plus^^
te sens pas obligée de revenir^^
(même si avoue t'as posté avec kali pour faire fondre un peu mon coeur de naru :(((()
je floode pas
ok.
te sens pas obligée de revenir^^
(même si avoue t'as posté avec kali pour faire fondre un peu mon coeur de naru :(((()
je floode pas
ok.
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Re: Aoki B. Keith ▬ « Be crazy dumbsaint of the mind | Jeu 8 Sep - 1:33 Citer EditerSupprimer
je dp parce que je suis une thug :nabilla:
ET PARCE QUE J'AI LE SEUM :hansa:
EDIT
HEU OK C'EST MÊME PAS UN DP FINALEMENT NON MAIS J'HALLUCINE
TU VEUX ME RENDRE DEG JUSQU'AU BOUT C'EST ÇA ?
et heu non c'est juste que j'étais co avec kali à ce moment là (et un peu pour ton coeur de naru ouais ok j'admets )
ET PARCE QUE J'AI LE SEUM :hansa:
JAYDEN a écrit:[08/09/2016 01:29:50] ali² du love - YULILI :): "EDIT DE NEIR
JE M'EN FOUS J'AI ÉDITÉ TON MESSAGE AVEC MES SUPER POUVOIRS DE MEUF DU STAFF
DU COUP C'EST COMME SI J'AVAIS EU LA PREMIÈRE PLACE"
[08/09/2016 01:29:52] ali² du love - YULILI :): EST-CE QUE
[08/09/2016 01:29:54] ali² du love - YULILI :): T'ES
[08/09/2016 01:29:57] ali² du love - YULILI :): PUTAIN DE
[08/09/2016 01:29:58] ali² du love - YULILI :): SERIEUSE
[08/09/2016 01:29:58] neir.: AHAHAHAHAHAH JPPPPPPPPPP
[08/09/2016 01:30:02] ali² du love - YULILI :): MDRRRRRRRRRRRRRRR JPP
[08/09/2016 01:30:03] neir.: OUI
EDIT
HEU OK C'EST MÊME PAS UN DP FINALEMENT NON MAIS J'HALLUCINE
TU VEUX ME RENDRE DEG JUSQU'AU BOUT C'EST ÇA ?
et heu non c'est juste que j'étais co avec kali à ce moment là (et un peu pour ton coeur de naru ouais ok j'admets )
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