Si j’aurais préféré te voir mort ? Certainement pas ! Cela m’aurait privé du plaisir de te tuer de mes propres après ta remarque parmi les plus grossières que j’avais plus entendre après les insultes et insinuations de Seyun ! Pour dire que… Coucou, la Mort venait de t’ouvrir sa porte à laquelle tu avais toqué de ton propre chef !  Ton salut, tu ne le dus qu’à cet intrus venu du ciel qui s’invita à nous taper la discute. A moins que lui aussi soit venu chercher son ticket pour l’autre monde car il commençait plutôt bien pour l’obtenir rapidement à raconter pareille conneries. Instinctivement, je ne pus qu’exercer une pression sur ta tête afin de te couler. Tu étais un triton donc tu respirais sous l’eau, mais comme on dit : c’est l’intention qui compte ! Le goéland bénéficia d’un sursis grâce à la suite de ses dires. Nous aider ?  « Ça ne coûte rien d’essayer au point où on en est… » Néanmoins, je demeurais méfiante : Mais attention, pas d’entourloupe ou des questions piégées tel un mauvais génie ! Sinon, je t’inviterais à tester tes capacités d’apnée ! » L’oiseau en déglutit et nous assura de ses bonnes attentions. Il se tourna alors vers toi et sortit de son plumage, une fiche rectangulaire en carton tel un présentateur de jeux télévisés : « Alors, dis-moi, Triton, quelles sont les mensurations de la miss Sirène ici présente ? » Tu avais intérêt à me retenir sinon, j’allais le noyer sans plus attendre…

La tête sous l’eau, mes paroles semblaient t’avoir fait dégoupiller plus que raison. Pourquoi tant de haine ? A moins que tu ne sois trop timide pour l’avouer ? Je rigolais avant de sortir la tête de l’eau à nouveau pour écouter ce que l’oiseau avait à nous dire. Ou plutôt à nous proposer. Avant même que je ne donne mon avis, voilà un jeu télévisé qui avait démarré aussi vite que l’éclair. Carte dans les plumes, la première question était posée… Et je ne manquais pas de pâlir. Si j’avais faux tu risquais de me tuer mais si j’avais raison, tu me tuerais aussi… Je pinçais les lèvres avant de tourner les yeux vers ta poitrine sans aucune gêne, ma tête se penchait sur le côté avec un air pensif. « hm… Je dirais un bon gros B… Peut-être un petit C ? » Pas sûr de moi, je finissais par poser les mains sur ta poitrine sans réfléchir. « Allé, on tente un 95C ! » Je tournais les yeux vers l’oiseau en annonçant ma réponse fièrement, presque certain d’avoir raison. A moins que ce n’était un 95B ? Je me mordais la lèvre, incapable de décider entre 95B et 95C… « Tour de taille, elle doit faire un 36 sans doute, elle est plutôt fine… » Mes mains suivaient le rythme de mes mots, se posant sur ta taille à présent. Totalement inconscient, j’aurais pourtant dû savoir que tu allais me tuer à te toucher de la sorte…

Mieux ou plutôt pire que de me retenir, tu pris la question à coeur. Vraiment trop à coeur ! Je voyais déjà rouge à te voir reluquer ma poitrine pour en juger la taille, mais en plus, tu reposas tes mains avec aussi peu de gêne que lorsque tu avais pris brièvement possession de mon corps ! Avais-tu vraiment si hâte de mourir ? Oh mais si c’était pour t’arracher la langue et te cracher mon venin dans la bouche, crois-moi que je pourrais bien aller jusqu’au point de t’embrasser pour te tuer ! Je pourrais. Mais, cela serait une mort probablement trop jouissive pour toi qui prenait déjà un peu trop ton pied à laisser tes mains parcourir mon corps ! Je fulminais tant que je n’en écoutais même pas tes réponses, et puis finalement, le coup partie. Une violente gifle asséna ton visage laissa une trace de sang sur ta joue. Fine coupure par la bague que je portais toujours à mon doigt : celle de mes fiançailles ! Dont certes tu ignorais la signification mais cette blessure fut comme pour te rappeler les limites à ne pas dépasser. Tu prenais vraiment trop tes aises à sembler croire que mon corps te revenait ! Le son de ma paume sur ta joue claqua, puis un blanc en suivit… Rompu par le goéland, mal à l’aise :  « Oui, bon, on va peut-être changer de question… Triton, quand as-tu… touché une femme pour la dernière f… Suivante ! Quand est née Princesse Sirène ? »

Tu me semblais bien trop silencieuse pour que cela soit normal et ça ne manquait pas. Ce n’était ta voix qui résonnait dans l’air mais bien le son de ta main contre ma joue, claquement plutôt violent, je sentais un liquide couler le long de mon épiderme. Je portais une main à ma joue pour y voir un liquide rougeâtre que j’identifiais rapidement comme étant du sang. Les yeux posés sur toi avec étonnement, c’était l’oiseau qui me sortait de mon état de choc sans que je ne te quitte des yeux. « Le 9 avril 97 » répondais-je assez rapidement et sans hésitation avant de me détourner de ta personne pour faire face à l’animal. J’avais passé les limites et le comprenais aisément, perdu dans un élan d’euphorie trop important, je n’avais pas pris tes sentiments en considération. L’oiseau regardait sa fiche cartonnée, puis moi, puis sa fiche surpris d’avoir eu une réponse aussi vite et surtout juste. « Bonne réponse ! Alors… Princesse Sirène ! Hm… Le nombre de... hm... Non… Quelle est la chose que Triton aime le plus au monde ? » L’oiseau relevait son bec vers toi, attendant avec impatience ta réponse alors que je me doutais que tu aurais faux, surtout après nos altercations. Je plongeais la tête sous l’eau salée, désireux d’arrêter le sang de couler sur ma joue de cette façon avant de remonter à la surface.

Comment connaissais-tu ma date de naissance ? Non pas qu’elle soit particulièrement difficile à trouver, cependant, je m’étonnais que tu aies eu la curiosité d’en prendre connaissance et plus encore de la retenir. Battements de cils incrédules, je fus détachée de ta personne par le goéland qui m’adressa la seconde question. Ce que tu aimes le plus au monde ? J’entrouvrais grand les yeux. Un jour, je serai cet inestimable trésor aussi cher à tes yeux qu’à ton corps, mais cela, nous l’ignorerions encore tous les deux.  Comment pourrais-je le savoir ? Je n’avais que faire de ta personne. Je ne te connaissais qu’à peine mais probablement déjà trop pour que t’accorder mes faveurs. Sourds que nous sommes à la mélodie que nos coeurs appellent à chanter à l’unisson. J’essayais de retracer dans ma mémoire les échanges que nous avions eu, tes gestes, tes regards… Vraisemblablement le corps d’une femme faisait partie de tes goûts de prédilections. Je pris finalement la parole pour répondre au goéland.  « Hum… Les animaux ? » Car oui, je n’avais oublié ses yeux que tu avais posé sur Jethro. Ce regard tendre et sincère bien plus pur que celui que tu m’accordais.

Comme si la réponse tu cherchais au plus profond de ta conscience, un instant de silence s’installait entre l’animal et toi. Cherchant véritablement dans ta conscience, je ne savais si la réponse que j’eus correcte auparavant jouait sur le sérieux de ta réflexion ou s’il n’était question que de retrouver ton corps à l’allure si parfaite. Egalement silencieux, à ta réponse je m’étonnais que tu n’aies pensé à mon goût pour les femmes. Plus qu’évident, s’il était possible de le faire, tu aurais pu déjà porter plainte pour harcèlement sexuelle mais fort heureusement, tu avais mieux à faire que cela pour le moment. Le Goéland te fixait avant de réfléchir sérieusement. La liste de ce que j’aimais n’avait jamais été très claire, qui de l’adrénaline, des jeux ou des animaux j’affectionnais le plus ? La question restait légèrement bancale et l’animal semblait s’en rendre compte. « On va dire correct ! » lançait-il alors que je soupirais de soulagement non sans te lancer un regard en biais, étonné de n’avoir eu droit à une étiquette de pervers de ta part. « Je suis sûr que t’as pas pensé à ça en premier… » Un brin accusateur, un brin méfiant, j’étais certain de l’image que je renvoyais à tes yeux. L’animal lisait sa carte à la recherche d’une question à me poser par la suite, pas trop violente pour éviter le débordement précédent tout de même… Son but n’étant certainement pas de me voir mort dans l’océan à la fin de la journée.

Un léger temps de suspense après que j’eus donné ma réponse et avant que le volatile ne la valide. Je me demandais si j’avais fait le bon choix. J’espérais surtout que la véritable bonne réponse ne fut pas la première qui m’avait traversé l’esprit. Laisse-moi d’accorder au moins cette once d’estime de ta personne… Le goéland valida ! Mais, toi-même, tu ne semblas parfaitement convaincu. « Tout à fait, et j’avais de bonnes raisons, non ? » te rétorquai-je. « D’ailleurs, si toi-même tu y penses, c’est que la vérité n’est pas loin non plus ! » Misérable pervers… Un sourire se peignit néanmoins sur mes lèvres, non sans une once de provocation.  « Mais peut-être aurais-je dû dire que j’étais celle qui captivait, et tes yeux et ton coeur ? » Je me tournais vers le goéland qui se raidit. « D’où cette hésitation, tu ne voulais pas lui voler sa confession, n’est-ce pas ? » L’oiseau déglutit. Un regard apeuré dans ta direction, il acquiesça timidement bien trop effrayé à l’idée de s’attirer mes foudres. « Qu… Quest-Question… sui-suivante… » bégaya-t-il. « Tri-Triton… A quel âge, Princesse Sirène a-t-elle déjà embrassé avec la langue ? » Incrédule, je battis des paupières. C’était quoi ces questions ? Et surtout, je doutais fort que tu trouverais.

A tes mots, un soupir passa mes lèvres, fatigué de te voir aussi… Caractérielle. Mais après la lassitude c’était un choc qui m’amenait à pousser une plainte. Vite mis de côté, l’animal recommençait son show que je refusais pour ma part de continuer. « Calme-toi le piaf ! » lançais-je avant de me tourner vers ta personne en croisant les bras sur mon torse d’un air sérieux malgré tout. Il s’agissait de mon honneur là !« Il y a trois choses que j’aime dans la vie plus que tout : les animaux, les jeux, le programming. En deuxième position vient le sexe et l’adrénaline. Je ne pense pas que tu sois un des cinq points évoqués ! » Je comptais sur mes doigts au passage pour que tu comprennes qu’il n’y avait vraiment que ces cinq choses qui comptaient dans ma vie. Un nouveau soupir passait mes lèvres, incrédule face à cette situation dans laquelle je m’étais retrouvé. « J’étais mieux traiter en triton gluant… » Soufflais-je en constatation impossible à retenir avant de me concentrer sur la question qui avait été posée. « L’âge à laquelle elle a embrassé avec la langue ? Parce que c’est même possible vu comme elle est tendue tout le temps ? » Un brin téméraire, un brin inconscient, je savais que je risquais de m’en prendre encore une pourtant je campais sur mes positions. Incapable de croire que cette fille raide comme un piquet qui me servait de compagnon de voyage ait pu un jour faire ce genre de choses. « Aucune idée.. J’dirais… 18-19 ans ? » Je te voyais mal avoir fait un french kiss avant cet âge-là à vrai dire…

Tu te défendais d'une perche que tu m'avais toi-même tendu. Je roulais des yeux à t'entendre dicter cette liste apportant par la même occasion la preuve de ta perversion. Puis, ce fut à nouveai ton tour de répondre à la question. Si je la trouvais inconvenante, je ne demeurais pas moins curieuse de t'entendre. Je vis bien l'expression dans ton regard. Je te toisais en retour, certaine de ton échec, et ta réponse me décrocha un rictus mitigé entre la satisfaction et la vexation."Et c'est... totalement faux..." posant le nez sur sa fiche, l'oiseau annonça ton erreur. Il consulta ànouveau le coupon sur lequel figurait la réponse développée tel un véritable présentateur télé. "La jeune Zhang Hera a voulu tenté de roulin un patin à son petit ami pour la première fois à l'âge de 11 ans, mais son élan de gourmandise a été interrompu par l'apparition d'un petit singe tombé du ciel. Néanmoins, le petit ami mit en appétit ne put laisser passer cette occasion et revint à la charge pour enfourner sa langue dans sa bouch..." Le goéland qui s'était lancé dans son discours de pseudo historien anecdotique dut sentir mon regard assassin que je lui lançais car sa voix s'affaiblit et sa tête, il rentra entre ses ailes. Fière et impériale, je me retournais ensuite vers toi. Toi qui me jugeais. Toi qui t'arretais aux préjugés. Tu avais tort et j'entendais bien te le prouver ! Certes ne connaissais-je rien à la sexualité, mais j'étais expérimentée en matière de baiser. Alors, de ta personne je me rapprochais. Mes bras, j'entourais autour de ton cou. Ma poitrine, je pressais contre ton torse. Paupières closes, mes lèvres se déposèrent sur les tiennes. Ma langue dans ta bouche, j'immisçais à la rencontre de la tienne... Serais-je au fond désireuse de supplanter tes cinq priorités ? M'ériger au sommet de ta liste...

La réponse de l’animal eut le don de me surprendre. Faux ? Vraiment ? Je le regardais avec stupéfaction alors qu’il osait m’annoncer la véritable réponse. Onze ans ? Même moi je n’avais pas fait ça à cet âge ! Et c’était quoi cette histoire de singe tombé du ciel ? T’avais voulu l’embrasser dans un zoo ton mec ? Les sourcils froncés, j’attendais la suite de l’histoire avant de comprendre la raison de son silence : ton regard. Certes, je ne le voyais pas, mais à te sentir contre moi d’un coup je comprenais que tu avais dû le faire taire de la même façon que tu m’avais calmé plus tôt. Tournant les yeux vers toi, je n’eus guère le temps de comprendre ce qu’il se passait.

Battant des paupières une dizaine de secondes, il ne fallut pas bien longtemps pour que je ne finisse par me prendre au jeu de l’échange. Contre tes lèvres, les miennes se mettaient à se mouvoir, découvrant leur saveur mais surtout la douceur dont elles étaient faites. Se baladant le long de ta mâchoire, le bout de mes doigts t’invitait à prolonger l’échange encore quelques instants, avant de se poser délicatement sous ton oreille. Poursuivant la danse que tu avais entamée, mon muscle se mouvait en symbiose avec le tien, nul besoin de temps pour trouver une harmonie, elle semblait se faire naturellement. Loin de ma bestialité précédente, c’était délicatement que ma main libre se posait sur ta taille, espérant pouvoir te faire rester un peu plus longtemps contre moi. Oubliant ce qui nous entourait le temps de l’échange, je profitais simplement de ce que tu m’offrais sans t’en demander d’avantage. De son côté, le Goéland n’osait même pas nous regarder, cacher derrière son plumage, jetant des coups d’œil de temps à autre afin de savoir quand il pourrait de nouveau parler ou même nous donner un indice finalement…