Initiatrice de ce baiser tandis que tes mains sur ma peau vinrent se poser, que de leur caresse et infime pression, tu m’invitais à le prolonger, je m’abandonnais. Je te laissais prendre le relais de me guider. Un peu plus encore, contre toi, je me collais. Plaisir enivrant, mes sens subjugués, je me sentais succomber. Je chavirais. Le monde se renversait avec mon coeur. Comme si nous basculions, toi en arrière m’emportant en avant. L’eau glissant, coulant, nous enveloppant dans une spirale qui pourtant ne nous bouleversait en rien. Ne nous interrompait en rien. Ce baiser prolongé, me délectant de toi. De ton être et des lèvres, nous ne remarquions que ne nous trouvions à présent allongés, sur le sable doré. Étendu l’un à côté de l’autre, de mon buste, je te dominais légèrement. Alors que l’air me manquait, mon corps avide de toi en réclama davantage. Nos lèvres, je séparais. Brièvement, je me redressais un peu afin de t’enfourcher pour mieux revenir me consumer de tes baisers. Mais à peine nos lèvres revinrent s’effleurait que je m’interrompais. De mon geste précédent, je prenais alors conscience de nos jambes retrouvées. Je me redressais alors plus franchement. Mes mains sur ton torse, nous nous retrouvions dans une position vaguement familière. Situation ressemblant étrangement à notre toute première rencontre…

Tout semblait devenir flou, comme si de ton baiser tu avais réussi à me faire oublier tous les malheurs que nous avions vécu sur cette île. Loin de rompre notre échange malgré mes mains qui découvraient ton corps, tu venais même à le prolonger, à réclamer plus. L’étonnement n’avait sa place dans cette situation, seule l’envie me consumait. Purement charnelle dans un premier temps, l’idée qu’un attachement puisse s’être créé ne me venait pas. Je ne voulais pas. Pourtant, à s’être battu autant, j’avais encore plus la sensation de t’avoir gagné. J’étais encore plus heureux de t’avoir et je serais encore plus triste de te perdre. Profitant de cette courte pause pour reprendre moi aussi mon souffle, c’est assez courageusement que j’osais glisser mes doigts sous un pan de tissu couvrant ta peau pendant que tu semblais prendre place sur ma personne. Loin de me demander comment tu avais bien pu t’installer de la sorte sur moi avec la queue que tu possédais, je me contentais de loucher sur tes lèvres, avide de celle-ci. Pourtant, comme si tu venais de reprendre possession de tes esprits, comme si ces doigts bien trop courageux avaient réveillé en toi cette fureur dévastatrice et punitive. Te voilà qui m’échappait enfin, incapable de poursuivre cet échange qui m’avait pourtant donné plus de vertige que n’importe lequel. Silencieux un moment, ma main se posait sur ta taille pendant que mon regard te fixait, merveilleuse créature brillant sous le soleil.

Je me perdais dans ma contemplation avant de détourner les yeux en réalisant que je devais mettre fait trop d’espoirs. C’est à ce moment que je le remarquais. A la place de cette masse d’écaille, tes jambes tu avais retrouvé. Ceci expliquait aussi pourquoi j’avais autant de papillons dans le ventre à te savoir sur moi. D’ailleurs, j’espérais bien que tu n’allais me faire de remarque sur cette protubérance quelque peu gênante sous tes fesses. Me mordant un moment la lèvre inférieure, je finissais enfin par oser prononcer quelques mots. « Il semblerait qu’on ait retrouvé nos jambes… » Soufflais-je sans savoir quoi dire de plus. Remarque stupide, t’offrant sur un plateau d’or un millier de commentaire possible sur ce qui faisait de moi un homme sans le vouloir.

Écho avec la réalité, dans un décor digne d’une carte postale, nous renouions avec cette position. A nouveau, je demeurais immobile et hébétée. Le souffle coupé, ma poitrine se gonflait à un rythme régulier comme pour récupérer tout cet air qui avait pu me manquer tandis que je m’emplissais de toi. Geste infime, mes doigts caressèrent ta peau dans un effleurement, les ramenant à moi, tandis que je sentais les tiens se glisser sur moi. Assise à califourchon sur ta personne, au niveau de ton bas ventre, je crus sentir quelque chose sous moi, sous mes fesses. Je déglutis. Mes doigts se crispèrent légèrement, imperceptibles griffures du bout de mes ongles. Si cette sensation éveilla ma gêne, elle attisa également une petite étincelle pécheresse aux portes de mon intimité. « Ou… Oui… » ne puis-je que te répondre dans un confus bégaiement. Curieuse et gourmande, la tentation me tenaillait. Mes lèvres brûlaient de mon désir de retrouver les tiennes. L’envie me murmura de me rapprocher de toi, de me glisser le long de ton torse sur lequel m’étendre. Le coeur affolé, le feu aux joues, un brasier au plus bas de mon ventre, mes lèvres discrètement je pinçais. À la timidité, je cédais et m’apprêtais à me relever si ta main ne m’en avait empêché…

Si cette position était familière, l’ambiance elle ne l’était pas. Bien loin de l’innocente position dans laquelle nous nous étions retrouvés à cause de Jethro, cette fois c’était bien ton instinct qui t’avais mené à prendre place sur moi. Mon corps chauffait sous le tiens alors que la gêne en prenait possession. Tu semblais être dans le même état d’esprit à voir ta façon de parler. Etait-ce dû à mon année de plus ? Mais ta réaction me faisait sourire tendrement, comme si j’avais à te couver, toi qui étais plus jeune que moi. Devrais-je t’apprendre à gérer ce genre de choses ? Mais te voilà déjà prête à t’enfuir. Instinctivement, ma main s’était levée pour attraper ton poignet pendant que mon torse se redressait au cas où tu déciderais d’être plus rapide. Ce ne fut pas le cas, ton visage se retrouvant alors à quelques centimètres du mien à présent. Mon regard se baissait vers ses lèvres qu’il m’avait été donné de gouter un instant auparavant. Mon inférieure je venais mordre alors que ma main gauche se levait vers ton cou pour l’effleurer du bout des doigts, désireux de découvrir un peu plus ce corps si parfait que tu possédais jusqu’à trouver refuge à la base de ta nuque. Pourtant, avant cela, une question se promenait dans mon esprit et je venais enfin la poser d’une voix basse. « Où est-ce qu’on est ? » J’avais clairement en dernier souvenir mon lit douillet et chaud en Corée, pourtant je m’étais réveillé sur une plage tropicale, un lieu totalement inconnu où tu semblais pourtant avoir élu domicile il y a un moment…

Moi qui ne reculait jamais. Moi qui ne cédais jamais. Nous nous avancions là sur le seul terrain qui m’attrayait autant qu’il m’effrayait. Alors, mon instinct intimidé, si peu habitué à ne pas contrôler me dicta de renoncer. Je comptais m’enfuir, mais tu m’en empêcha. En instant, nous nous retrouvions face à face. Nez à nez, si proche qu’ils pourraient s’effleurer. À moins que ce soit ma perception qui soit brouillée par mon esprit troublé. Je n’osais bouger. Au contact de tes doigts sur mon cou, je frissonnais, légèrement, agréablement. Et j’attendais. Mon coeur emballé, à tes lèvres, je me suspendais, comme si j’attendais, j’espérais d’elles qu’elles viennent m’embrasser. Pourtant lorsqu’elles s’entrouvrirent, de très haut je crus tombée : « Pa… Pardon ? » Stupéfaite et décontenancée, je ne pus sur l’instant que balbutier. Puis, mes sourcils virent à se froncer et l’obscurité de mon regard s’intensifier. T’amuserais-tu à me refuser au dernièrement moment, ce péché que tu m’avais fait miroiter ? Te plaisais-tu à frustrer, et mon désir et ma curiosité, que tu avais attisé ? M’étais-je fait de fausses idées ?  A quel moment t’étais-tu emparé des clés pour m’arracher ce contrôle en toutes situations auquel j’étais si attachée ? Sans prendre la peine de jeter un regard autour de nous, comme si je détenais la réponse de manière innée, je te sifflais : « Nous sommes sur une plage sauvage de Singapour ! » C’était encore plus à mon coeur qu’à mes yeux, une évidence. Tout comme j’étais certaine que si je ne pouvais mentionner précisément celle sur laquelle nous nous trouvions, je n’étais pour ma part, pas là où je devrais être ! D’un geste preste, je tentais de me libérer de ton entrave sur mon poignet, bien décider à me lever de là, à m’éloigner de toi…

Ta voix hésitante, visiblement perdue, me faisait esquisser un sourire amusé. T'attendais tu à me voir t'embrasser de nouveau? Attendant une réponse de ta part, une fois celle-ci s'élevant dans l'air,  je comprenais sans peine que tout cela était étrange. Sans pour autant mettre un mot sur notre présence ici, je me sentais libre. Peut être trop? Je me permettais de te retenir, toi qui voulais t'enfuir encore une fois sans que je ne sache si ce fut ta frustration ou ta gêne qui parlait à cet instant. La main se trouvant sur ta nuque s'offrait le luxe de se glisser jusqu'à tes reins, effleurant le tissu qui couvrait ta peau, découvrant ton épiderme si celui-ci se voyait découvert, afin de te serrer un peu à moi encore si cela était possible. : « On dirait que t'es assez énervée encore... » soufflais-je, le ton teinté d'une pointe de malice. Je me plaisais à t'embêter encore une fois, incapable de me lasser de ce jeu complètement personnel. Mon visage trouvait refuge au creux de ton cou rapidement, le nez effleurant cet épiderme sous ton oreille alors que je me tatais à taquiner une fois de plus tes sens d'un baiser. Mais je restais sage encore un moment. « je t'ai déçue? » chuchotai-je à quelques millimètres à peine de ta peau avant de la gratifier d'un baiser finalement, du bout des lèvres.

Tu me rendais folle. Je perdais toute maitrise de mes réactions, de mes pensées, mes émotions… Ta main glissant le long de mon dos, j’en frissonnais autant de bien être que de colère. Mon corps brûlait dans un tourbillon de sentiments contradictoires : la curiosité, le désir, la colère et la perdition. Je ne résistais tandis qu’encore un peu plus contre toi tu me serrais. Mon coeur s’affolait. Et de plus bel lorsque ton visage se rapprocha de l’épiderme de mon cou. Je sentis mes muscles se contracter. Je demeurais figée. Comme suspendue à ta seule volonté. Je perdais tout contrôle, et un volcan de fureur en bouillonnait en moi. Mais j’étais incapable de le libérer. Une partie de mon être s’enflammait pour une toute autre raison. Sous la caresse de ton souffle, je luttais pour ne pas fondre. Je ployais et mon coeur se réchauffait à cette seule pensée : Que tu me désires. Mes sens chamboulés, je me mordis la lèvre inférieure du bout des dents lorsque les tiennes se déposèrent sur ma peau. Comment m’extraire ? Comment fuir ? Pourquoi fuir alors que je me trouvais dans les bras d’un homme qui me veut sienne. Aussi sûre et fière que je puisse être, je ne connaissais de satisfaction plus délectable. Comme un renouveau de ma confiance en moi dans un moment où pourtant mon assurance s’avérait bien ébranlée. Que devais-je faire ? Comment devrais-je m’y prendre ? Mes mains vinrent timidement se poser sur tes épaules. L’une devait-elle continuer son ascension jusqu’à se glisser dans tes cheveux ? Devais-je t’inciter à reculer ? Je ne savais. Finalement, j’optais pour la seconde, juste afin de pouvoir affronter ton regard et je tranchais : « Embrasse-moi ou je pars. » Car j’étais celle qui précédemment t’avait embrassé et non l’inverse. Car je voulais conserver une illusion de contrôle de la situation. Je cédais autant que je m'affirmais, maladroitement...

Alors que tu ne semblais donner de réponse à ma question, je profitais d’être proche pour loger mon visage contre cette peau délicieusement douce. Mes yeux osaient se fermer un instant, désireux de profiter le plus simplement possible de ton corps contre le mien mais voilà que tes doigts tu commençais à glisser sur mes épaules. Allais-tu me demander de continuer mon exploration si peu entamée ? Allais-tu me repousser déjà ? Mes paupières s’ouvraient alors qu’enfin, tu semblais avoir pris une décision. A présent à quelques centimètres de toi, mon regard brillant malgré moi se posait dans le tien. Ta voix s’élevait dans l’air une nouvelle fois dans une menace qui était incapable de me faire peur. « Heey… » Soufflais-je doucement tandis que mes traits revêtait l’allure du divertissement. « Je déteste le chantage. » ajoutais-je assez rapidement avant de rapprocher mon visage du tien. Dans mon mouvement, mon regard venait détailler tes lèvres une nouvelle fois. « Mais celui-là me plait bien » A cet aveux, je ne te laissais le temps de répondre. Mes lèvres revenaient capturées les tiennes tout en délicatesse malgré ma rapidité d’exécution, avide de ton corps même s’il ne m’était offert que cette partie. Certain que tu ne t’enfuirais pas à présent et encore plus gourmand, c’était de tes reins que ma main descendait pour explorer les courbes de ton corps pendant que l’autre prenait la relève sur ta taille.

Du chantage ? Oui, cela y ressemblait. Si j’en étais adepte ? Dire le contraire serait sans doute mentir. Et puis, c’était de ta faute ! Tu ne me laissais guère d’autre choix. J’avais besoin de renouer avec l’illusion de tout contrôler, même si en vérité, je me sentis encore plus à ta merci durant les secondes qui suivirent. Allais-tu me libérer ? En serais-je vraiment satisfaite ? Mais tu mis fin à ce suspense en revenant capturer mes lèvres. Et je me laissais faire. Et je fermais les yeux à la faveur de mes autres sens, celui du touché, celui du goût. La saveur de tes lèvres m’emplissait. M’embrouillait. Ta main glissant au plus bas de mon dos, celui-ci se tendit. Ton autre paume sur ma taille, mon flanc se creusa au fur et à mesure qu’il s’étirait. Je me redressais. Je me grandissais. Genoux au contact du sol, mes cuisses se détachaient de leur appui tandis que leurs muscles se tendaient à leur tour. Nos lèvres se séparèrent mais je ne partirais. Puisque tu avais répondu à mon souhait, je m’y tiendrais. Sans savoir ce que je m’apprêtais à faire, au moins, je respectais l’engagement de mon chantage. Je ne me dressais ainsi que pour mieux te dominer. Paraître plus grande que toi. Que mon regard plonge dans le tien que je t’incitais à relever vers mon visage te surplombant par la caresse d’une main dans ta chevelure, tandis que l’autre se glissait timidement sur la peau de ton cou. La frénésie de mon coeur n’avait probablement plus d’égal que mes efforts pour réfréner la cadence du respiration saccadée. Que devais-je faire ? Pourquoi réfléchissais-je tant ? Pourquoi n’essaierais-je pas de suivre mon instinct ? Alors, je fermais les yeux, comme pour mieux écouter les gestes qu’il aurait à me dicter. A cet instant, je reçue subitement un coin de fouet glacé dans le dos, infligé par les gouttes d’eau fraîches et salées d’une vague qui venait brutalement de s’échouer à proximité. Sous son effet, mes muscles se contractèrent. Dans un réflexe, je me collais. L’étreinte de mes bras se resserra sur toi, sur ta tête et ton cou. Te blottissant fermement le nez dans cette chair dont tu étais si friand, indépendamment de ma volonté…

A mon touché, ton corps semblait réceptif. Te dressant au-dessus de ma personne, je dus lever la tête pour pouvoir de nouveau contempler ta splendeur. Echange rompu, je devais me contenter des quelques caresses que tu daignais accorder à ma tignasse dans un premier temps. Qu’attendais-tu ? Pourquoi avais-tu rompu l’échange ? Souhaitais-tu autre chose ? Plus ? Je ne savais que faire. Suivre mon instinct au risque de t’effrayer tel une créature sauvage ? Ou te laisser décider de la suite des événements bien que la décision semblait longue à venir. Néanmoins, tu semblais vouloir conserver cette ambiance à en juger par les caresses que tu octroyais à mon épiderme. De doux frissons naissaient de tes doigts, parcouraient mon corps alors que quelques délicieux et légers vertiges me pousserait à agir instinctivement si seulement je n’avais pas appris à me contrôler convenablement. Je n’étais pas un animal, quand bien même tu pouvais l’avoir cru lors du quizz télévisé de cet oiseau, je savais me contrôler et me stopper quand il le fallait. Quelque peu impatient d’entendre ton envie cependant, mes doigts se faisaient tout aussi curieux que les tiens, quoique sans doute plus à croire le pan de vêtement sous lequel ils venaient de passer.  Silencieusement, je te voyais fermer les yeux, comme si tu avais besoin de méditer sur la question. Un instant, je me demandais si tu avais déjà franchis ce cap avec un homme. N’avais-tu donc jamais été confronté à ce genre de situation ? A ton âge ? Avec ta beauté ? Cela me surprendrait grandement, mais pas autant que lorsque tu décidais d’enfouir mon visage contre ta poitrine. Les yeux un instant grand ouverts, je ne connaissais la cause de cet engouement mais je saurais en apprécier le résultat pour sûr ! Si je me faisais immobile un instant, je ne me privais pas pour déposer un premier baiser sur le haut de ton sein gauche par la suite. Ma main aventureuse remontait d’elle-même entre tes omoplates, te maintenant contre moi pour poursuivre mes baisers du bout des lèvres. L’autre, quant à elle, se frayait un chemin vers ta cuisse, caressant tes reins, effleurant ta hanche sur son passage. Loin d’être de la provocation de ma part, l’instinct dirons-nous savait me dicter quand je devais être doux dans mes gestes. Raison de plus pour que ce soit ma main gauche qui effectuaient ces caresses, certains que l’autre n’aurait pu pleinement être douce avec toi.