En remarquant qu’une remarque aussi simple qu’il avait faite suffisait à gêner son compagnon, Hoon ne put qu’agrandir son sourire et se dire intérieurement que Jia était beaucoup plus adorable qu’il ne l’avait pensé la première fois qu’il s’était dit qu’il l’approcherait. Bien sûr qu’il la collait dans l’objectif d’aller plus loin que la carapace qu’elle s’était construite, et il avait d’ailleurs découvert bien des facettes qu’il n’aurait jamais imaginées, mais c’était la première fois qu’il la voyait se pincer les lèvres et baisser la tête d’un air embarrassé. Ce n’était pas faux de dire qu’il était fier de lui, mais dans l’immédiat, il était surtout surpris par ce côté mignon qu’il n’aurait jamais soupçonné. “Je ne vois pas pourquoi tu dois être gênée du comportement incorrect de cet homme envers toi, c’est plutôt lui qui devrait avoir honte.” dit-il volontairement d’une voix forte, en regardant l’homme concerné et en passant son bras autour des épaules de Jia, sans pour autant la toucher.  Mine de rien, il était habitué aux hommes indécents du genre. Lui qui traînait avec pas mal de filles, petites-amies ou non, il avait eu affaire à ça plusieurs fois et il savait très bien que, dès le moment où ils étaient dénoncés, ils se retrouvaient incapables de faire ce qu’ils voulaient faire - ou regarder ce qu’ils voulaient regarder - en paix et étaient obligés de jouer les innocents comme des imbéciles. D’autres personnes dans le bus suivirent le regard de Hoon, comme s’ils avaient parfaitement compris de quoi il s’agissait - et l’homme, fou de rage mais incapable de faire quoi que ce soit avec autant de témoins, détourna le regard vers la fenêtre. Le bus s’arrêta à leur arrêt et aussitôt qu’ils descendirent, Hoon retira son bras pour que Jia ne se sente pas inconfortable, puis il se racla un peu la gorge, comme pour dissiper un malaise qu’il était peut-être le seul à ressentir. “J’ai juste préféré m’assurer qu’ils pensent qu’on était intime pour ne pas qu’il descende au même arrêt que nous, au cas où.” se justifia t-il.  Il préférait cacher qu’il était content d’entendre la jeune femme dire qu’elle se sentait plus en sécurité près de lui, et s’empêcha aussi de relever que c’était précisément pour ce genre de raisons qu’il était hors de question qu’elle fasse ce genre de choses seule. Il observa d’un oeil absent l’épaisse forêt face à eux et ne réalisait pas que c’était vers là qu’ils marchaient, et aussi là qu’ils allaient passer la nuit.

Jia Xin venait d’avouer elle-même qu’elle ne se sentait pas spécialement en sécurité toute seule. Et c’était la raison principale de Hoon de venir avec elle. Mais, jamais elle n’avouerait qu’il a, en partie, raison. Il ne lui était jamais rien arrivé lors de ses excursions, elle ne croisait jamais personne mais… Il y avait malheureusement un mais. Tout était possible, tout pouvait arriver et la preuve était là. Cet homme l’avait regardé d’un air pervers et Jia Xin était très embarrassée et gênée. Elle en fit part au garçon assis à ses côtés et redressa la tête avec de grands yeux ronds quand il parla d’une voix forte. Le rouge lui monta aux joues. « Mais, tais-toi ! » Murmura-t-elle, lui agrippant l’avant-bras avant de regarder l’homme puis les autres passagers. Elle se pinça une nouvelle fois les lèvres, lâcha le bras de Hoon et rentra sa tête dans ses épaules, ne remarquant même pas le bras autour de ses épaules. Elle détestait qu’on la regarde, être le centre de l’attention. Elle préférait toujours se faire discrète, se faire oublier. Elle regarda dehors, réellement gênée et les joues toujours rougies par l’embarras. Le bus s’arrêta enfin et Jia Xin se leva à la suite du sango. Elle jeta un regard aux sièges qu’ils venaient de quitter, regardant s’ils n’oubliaient rien avant de sortir puis remarqua le bras de Hoon autour de ses épaules. Elle ne l’avait même pas senti. Sortant enfin, elle inspira profondément. L’air était beaucoup plus pur dès qu’on s’éloignait du centre-ville. Elle se tourna vers le jeune homme. « Pourquoi tu te justifies ? » Demanda-t-elle, le fixant de ses grands yeux de biche. Elle n’avait fait aucune remarque, n’avait rien demandé. Il n’avait pas besoin de lui expliquer la raison. Jia Xin la connaissait très bien, même s’il ne mettait pas de mots dessus. Même si elle le trouvait intrusif, collant et chiant, elle découvrait une autre facette de lui aujourd’hui. Il était protecteur. Jia Xin se dirigea vers la forêt, sourire aux lèvres. Elle était contente d’être enfin là. Même si, c’était pour passer la nuit avec Hoon. « Au fait… Merci. » Dit-elle, ne lui lançant aucun regard, regardant où elle mettait les pieds avant de s’engager sur le sentier.

Hoon ne perdait pas son sourire taquin, bien au contraire. Même s’il avait voulu l’effacer, ça lui était impossible : voir Jia Xin aussi embarrassée était un spectacle si rare qu’il lui était trop difficile de l’ignorer. Après tout, n’était-ce pas précisément pour ça qu’il avait voulu s’approcher d’elle ? Pour découvrir ce qu’elle ne montrait pas, ce qui se cachait derrière ce masque d’indifférence. Il ne dit cependant rien, se contentant de ne pas la quitter du regard en souriant, plus qu’amusé par le spectacle. Bien entendu, il aurait préféré qu’elle n’ait pas à croiser un homme aussi perverti pour qu’elle montre cet aspect d’elle. Lorsqu’ils descendirent du bus, cependant, les rôles s’inversèrent et il fut celui en position de gêne. Fixant le regard perplexe de la jeune femme, il ne sut quoi répondre pendant de longues secondes, se demandant à lui-même pourquoi il se justifiait, puis se reprit. « Pour ne pas que tu mettes ça sous le compte de mes tendances de séducteur. Je ne veux pas que tu penses que je touche les filles comme ça, sans raison. » répondit-il d’une voix un peu tremblante. Ce n’était pas un mensonge : il faisait de réels efforts pour qu’elle perde ses doutes à ses propos, et ce même si elle ne lui avait jamais dit clairement qu’elle était méfiante à ses côtés à cause des rumeurs qui couraient. Même s’il venait de clarifier les choses, il reste quelques secondes supplémentaires silencieux face au merci qu’elle lui glissa. Bien sûr, il n’avait pas ça pour qu’elle le remercie – mais il ne pouvait qu’imaginer le visage qu’elle faisait et qu’elle refusait de lui montrer et rien que cette idée le satisfaisait. En plus, il lui semblait que c’était la première fois qu’elle le remerciait vraiment. « Alors, on va où ? » demanda t-il sur un ton plus léger, comme s’il s’attendait à ce qu’ils aillent à une auberge au milieu de la forêt dans laquelle ils s’étaient engagés.

Jia Xin fut déroutée par la réponse de Hoon. Elle ne s’y était absolument pas attendue parce qu’elle n’y avait absolument pas pensée, en fin de compte. C’est vrai qu’au départ, elle l’avait pensé très séducteur. Après tout, elle le voyait régulièrement entouré de femmes. Mais, pour autant, son regard sur lui avait changé, à force de le côtoyer. « Oh et bien… Je n’y avais même pas pensé. » Avoua-t-elle doucement, le regardant, avant de prendre la direction de la forêt qu’elle affectionnait tant. Elle pressa le pas, regardant droit devant elle, avant de remercier le garçon. Elle s’engagea sur le sentier. Pour le moment, il serpentait entre les arbres, doucement. Il grimpait bien après, ils avaient le temps de se mettre dans le bain. Enfin… Peut-être pas Hoon. « On va à un spot pour bivouac que j’ai découvert récemment. C’est un coin très dégagé, on aura une belle vue sur Séoul. » Dit-elle en souriant et elle pourrait regarder les étoiles qu’elle affectionnait tant. Et dans le silence, elle l’espérait. Mais, elle en doutait fortement. Il lui avait promis de ne pas parler et finalement… Mais, d’un côté, ça ne dérangeait pas trop Jia Xin. Etrangement, un petit peu de compagnie, pourquoi pas, elle aimait partager ses passions. Tant qu’il ne râlait pas tous les mètres… « Je te préviens de suite, mais on ne capte pas du tout en haut. » Prévint-elle le jeune homme, au cas où il décide d’appeler son ami pour venir le récupérer parce qu’il n’était pas capable de survivre à cette nuit.

Un poids s’envola du coeur de Hoon tandis qu’il marchait vers la forêt avec Jia Xin. Ignorant totalement ce qui l’attendait, la seule chose qui lui importait, pour l’instant, c’était que la jeune femme ne se méprenne par sur ses intentions et ses habitudes. Savoir qu’il avait fini par suffisamment gagner sa confiance pour qu’elle ne songe même pas qu’il l’avait touchée pour un sombre motif venait de le rendre léger. Une légèreté aisément lisible sur son visage mais qui ne tarda pas à disparaître avec les prochains mots de Jia. Avec tout ça, il en avait oublié le motif de leur « voyage » et, sans surprise, il aurait préféré faire demi-tour. Avec l’épaisse forêt qui s’étendait devant eux, il commençait à comprendre le sens de camper dans la nature une nuit entière et il n’était pas vraiment certain qu’il était prêt pour ça. « Ah, c’est cool s’il y a une belle vue » dit-il en riant pour dissimuler la réalisation qui venait de le frapper. Hoon avait-il déjà dormi en dehors de son lit ? Maintenant qu’il y pensait, sans doute pas ; enfin, si, ça lui était déjà arrivé de s’endormir ailleurs, mais il était souvent bourré quand c’était arrivé. Sobre, il lui était compliqué de s’endormir sans son confort habituel, c’est-à-dire, sa couette, son matelas et son coussin. Il déglutit lorsqu’elle lui annonça, le plus calmement du monde, qu’il n’y avait pas un brin de réseau en hauteur. « Pas du tout, du tout ? » demanda t-il, comme pour confirmer ses cauchemars. Si ça lui était déjà arrivé de s’endormir en dehors de son lit à cause de l’alcool, ça ne lui était jamais, absolument jamais, arrivé d’être dans un endroit sans réseau. En dehors de l’avion, mais dans l’avion, il était sous surveillance importante… là, ils étaient livrés à eux-mêmes et il ne disposait pas beaucoup de ressource pour ce genre de situations. « Et donc, tu fais ça depuis combien de temps, camper dans la nature toute seule ? » Il voulait changer de sujet un minimum, écarter ses inquiétudes et se dire que bon, si elle pouvait le faire, si nana aussi pouvait le faire, pourquoi n’y parviendrait-il pas ?

Jia Xin était pressée d’arriver au spot mais, ils en avaient pour une bonne heure de marche. Peut-être plus, vu les chaussures que Hoon portait… Et, il ne semblait pas spécialement sportif non plus. Mais, bon, ça ne dérangeait pas spécialement l’étudiante de mettre plus de temps que prévu. Seulement s’ils arrivaient avant la tombée de la nuit. Elle n’avait pas spécialement envie de monter la tente en pleine nuit, obligée d’utiliser son téléphone en lampe torche… « C’est pour ça que je viens toujours dans ce coin-là. Je sais qu’on a toujours de belles vues. » Confia-t-elle. Elle lui lança un rapide regard avant de continuer sur le chemin serpentant entre les arbres. Pour l’instant, tout allait bien : ça ne grimpait pas. Ça risquait de se corser, pour Hoon, un peu plus tard… Surtout que Jia Xin lui révéla qu’il n’y avait pas du tout de réseau, tout en haut. Et qu’il n’aurait accès… à rien. Et, d’un côté, ça faisait un peu peur à la sango. Ça voulait dire qu’il allait forcément lui parler, comme il ne pouvait pas envoyer de messages. Soit. Elle allait devoir le supporter ou lui rappeler sa promesse de se taire, laquelle il ne respectait pas, d’ailleurs. « Pas du tout, du tout. » Répéta-t-elle à sa suite, petit sourire moqueur aux lèvres. « Tu ne peux pas te passer de ton téléphone ? » Demanda-t-elle en tournant la tête vers lui, haussant les sourcils, curieuse de sa réponse. Était-il si attaché que ça à la technologie et sa vie sociale ? « Hm… ça doit bien faire 3 ans, maintenant. » Confia-t-elle. Elle n’en dévoila pas plus. Elle n’aimait pas spécialement parler d’elle. Et puis, elle parlait déjà assez. Continuant encore une bonne dizaine de minutes, Jia Xin s’arrêta quand le chemin se montra plus raide. « Ça va commencer à grimper maintenant… » Annonça-t-elle au garçon, le regardant. « Tu es sûr de vouloir continuer ? » Demanda-t-elle. C’était réellement sa toute dernière chance pour faire demi-tour et retrouver la civilisation avant demain matin.

Plus ils marchaient, plus le jeune homme pouvait entrevoir ce qui l’attendait. La foret s’épaississait et le sol devenait de plus en plus difficile. Il comprenait pourquoi elle avait immédiatement refusé qu’il vienne sans aucune préparation et il était silencieusement reconnaissant. « Donc si tu disparais un jour de la circulation, il y a de grandes chances pour que tu sois ici ? » demanda t-il, les sourcils levés. Il trouvait curieux que la jeune femme lui confie quelque chose du genre alors qu’elle l’avait longtemps pris, et le prenait toujours, pour un coureur de jupons collant. Présenter ses coins favoris, où on passait beaucoup de temps, n’était-ce pas s’ouvrir un peu à la personne et lui donner des clés ? Ou bien le faisait-elle sans s’en apercevoir, pour regretter plus tard ? Il était assez curieux sur le changement de comportement qu’il pouvait observer chez elle mais ça ne lui déplaisait pas, bien au contraire. C’était pour voir ce genre de changements qu’il avait essayé de se rapprocher d’elle. « Je ne pense pas qu’on puisse dire que je suis addicte. » dit-il pour répondre à la question de l’étudiante. « J’aime bien regarder les dernières nouvelles, les publications et contacter mes amis régulièrement, mais jamais quand je suis en compagnie de quelqu’un que j’apprécie. » La jeune femme ne l’avait sans doute jamais vu sur son téléphone parce qu’elle faisait des personnes qu’il appréciait. « C’est plutôt… une sorte de sécurité ? Savoir qu’on est jamais à plus d’un coup de fil de la police ou de l’ambulance... alors que là… il peut arriver n’importe quoi... » Et ils seraient seuls. Comment la jeune femme pouvait-elle se balader seule sans craindre quoi que ce soit ? Ça relevait de l’inconscience. « Oui, je suis sûr. » répondit-il sans hésitation. Il commençait se rendre compte de ce qui l’attendait mais plus il s’apercevait des dangers de l’activité, moins il avait envie de laisser Jia faire ça seule. Au moins, ils étaient seuls à deux, ça ne pouvait pas être pire. Il déglutit en observant le sol qui commençait à monter et il perdit un peu de contenance.

Jia Xin ne réalisait pas réellement qu’elle se confiait et s’ouvrait un peu plus à Hoon que d’habitude. Elle discutait avec lui plutôt normalement, sûrement parce qu’elle grimpait en direction de son spot préféré, qu’elle avait hâte d’y arriver et de pouvoir observer les étoiles. Elle était dans un bon jour et Hoon pouvait clairement en profiter. Elle n’avait jamais été aussi bavarde. « Euh… Oui et non. » Dit-elle en replaçant les bretelles de son sac à dos. Elle pouvait être ici, comme être chez elle ou dans un parc à dessiner, les écouteurs dans les oreilles et son téléphone au fin fond de son sac. Elle ne l’utilisait que très rarement et il était vraiment difficile de la contacter. Elle le gardait non loin d’elle uniquement pour son petit-frère et au cas où quelqu’un l’appelle pour du petsitting. Mais sinon, elle s’en détachait totalement. Elle jetait un coup d’œil et si ça ne l’intéressait pas, elle se détournait complètement de son téléphone. Contrairement à Hoon qui le gardait précieusement pour communiquer avec ses amis. « Hm, je vois. » Dit-elle, ne jugeant pas. Il faisait bien ce qu’il voulait. Et ça l’intéressait si peu qu’elle n’avait pas capté qu’elle faisait partie des personnes qu’il appréciait. Elle ne l’avait jamais vu avec son téléphone en sa présence mais Jia Xin ne fit pas le rapprochement. Elle soufflait tellement en sa compagnie ou levait les yeux au ciel, qu’elle ne pouvait pas faire partie des gens qu’il appréciait. « Il ne nous arrivera rien. » Dit-elle, assurée de ses dires. Il ne lui était jamais rien arrivé dans ces bois. C’était vite arrivé, comme on disait, mais Jia Xin était débrouillarde. Elle ne craignait pas grand-chose et c’était clairement de l’insouciance et de l’inconscience. « Ok, on continue alors. » Dit-elle en haussant les épaules. Au moins, elle aurait essayé. Et elle l’aurait assez prévenu comme ça. Il ne pouvait pas dire le contraire et venir se plaindre ensuite. Jia Xin leva la tête pour regarder la montée qui se présentait à eux. Elle avait l’habitude de la prendre mais, quand même. Au bout d’une bonne vingtaine de minutes, elle était un peu essoufflée et prit une légère pause, attendant Hoon. Ça serait quand même bête de la perdre… Quoi que, elle aurait son silence souhaité. « Pas trop dur ? » Demanda-t-elle au garçon.

Il eut un petit rire face à la réponse ambiguë de la jeune femme. « D’accord » dit-il simplement, d’un ton un peu moqueur. Elle n’avait visiblement pas envie de lui dire d’autres choses sur les endroits où elle aimait bien aller quand elle voulait être seule et ça amusait pas mal le jeune homme. C’était comme si elle venait de s’apercevoir qu’elle en avait peut-être un peu trop dit à une personne en qui elle n’avait pas une énorme confiance. Le contraste était amusant. Il était plus habitué à une Jia distante avec lui qu’à une Jia amicale, même s’il appréciait autant les deux. Il haussa les épaules. « J’aimerai bien en être aussi certain que toi » dit-il avec peu de conviction. Il pouvait arriver tellement de choses que ça paraissait absolument inconcevable qu’absolument rien ne leur arrive. « Oui, continuons » répéta t-il bêtement pour meubler un peu la conversation, en marchant bien derrière la jeune femme. Il faillit glisser au bout de quelques mètres mais il parvint au dernier moment à se retenir à un arbre et il fut intérieurement rassuré de voir qu’elle ne s’en était pas aperçu, sinon elle l’aurait renvoyé chez lui sous prétexte que « si tu as déjà du mal, ça va être encore pire plus tard ». Il se rendit cependant compte de combien il n’était pas fait pour ça lorsque la jeune femme prit plusieurs mètres d’avance dans la première grande montée. Il avait beau faire de son mieux, elle parvenait à monter avec agilité des sols glissants qu’il ne franchissait qu’après une grande hésitation. Son souffle commença à se faire court et il se dit qu’il aurait quand même était bien plus à l’aise sous sa couette. Il se dépêcha cependant d’étouffer cette pensée. Après ce qui lui parût une éternité, il vint finalement à bout de la pente et il répondit par un rictus à la question de la jeune femme, le temps de reprendre sa respiration et d’être capable de formuler une phrase correcte. « Franchement, ça va ! » dit-il en mentant sans sourciller. Ça n’allait pas du tout et il allait probablement tomber avec la fin de la nuit à ce rythme mais ça ne servait à rien d’être honnête, maintenant qu’il s’était engagé à rester jusqu’à la fin.

Jia Xin était sûre et certaine que rien n’allait leur arriver. Il ne lui était jamais rien arrivé auparavant alors pourquoi maintenant ? à moins que Hoon porte la poisse, elle ne voyait pas trop ce qui pouvait se passer. Enfin, si, elle voyait bien… Vu les chaussures du garçon, il pouvait bien tomber et se blesser. Mais, la sango était confiante. Il ne se passerait rien. Il allait rester sur ses deux pieds jusqu’au bout et monter cette pente sans difficulté. Ou peut-être pas finalement… Jia Xin s’arrêta et se tourna, observant la distance entre Hoon et elle. Elle n’avait pas pensé autant le semer… La jeune femme soupira. Ça allait prendre plus de temps que prévu et elle craignait, à force, d’arriver de nuit et de ne pas pouvoir profiter pleinement des étoiles. Pourtant, même si l’envie de lui dire de s’activer était grande, Jia Xin ne fit aucun commentaire. Elle le regardait simplement avancer et quand il fut, enfin, arrivé à sa hauteur, l’étudiante lui demanda si ça allait. Bien évidemment, il n’allait pas lui dire qu’il était à bout et voulait rentrer chez lui. Jia Xin commençait à le connaître, quand même, et s’avouer vaincu, ce n’était pas vraiment son style. Elle esquissa un sourire amusé. Elle voyait bien qu’il était au bout mais il continuait à faire le fier. Tant pis pour lui. « Un peu d’eau ? » Proposa-t-elle tout de même, retirant son sac à dos pour chercher sa bouteille d’eau. Elle but quelques gorgées avant de tendre la bouteille à Hoon. Qu’il la prenne ou non, elle s’en moquait. Mais elle n’avait tout de même pas envie qu’il meurt complètement desséché. Une fois la bouteille remise, Jia Xin remit son sac à dos et repartit d’un bon pas. « Il ne reste pas grand-chose. Une petite montée et après, c’est du plat. » Dit-elle au garçon. Une montée, quelques centaines de mètres sur du plat et ils arrivaient au spot de bivouac. Jia Xin avait hâte d’y arriver, planter sa tente et observer les étoiles.