Je ne sais pas ce que je fais, je continue à avancer sans savoir où je vais. Le problème… c’est mon orgueil mal placé. Je n’aurais qu’à admettre que je me suis perdu et les choses seraient plus faciles. Mais je reste persuadé que je vais retomber sur le chemin que je cherche. Ye Won commence à s’inquiéter même si elle garde ce sourire pour faire passer cette question. Doute-t-elle de mes capacités ? Je lui jette un bref regard, ne sachant pas trop quoi répondre. Je tente une fois de plus mon téléphone, mais rien. Finalement agacé, je le range dans ma poche avant de râler « Bon ! Viens c’était derrière en fait. » Une fausse excuse pour faire demi-tour et essayer de retomber sur nos pas. Je ne la regarde pas, j’ai bien trop peur qu’elle lise sur mon visage que je ne sais pas ce que je fais. Elle me connait trop et malgré les années passées loin d’elle je suis certain qu’elle serait capable de lire en moi. Alors je me presse, accélère un peu plus pour retrouver la route que je cherche. Mais tout se ressemble. Des arbres, encore et encore… je me dis que j’aimerais bien retomber sur cette étendue d’eau au moins pour reprendre le petit sentier. Mais j’ai beau rouler, la route est encore plus longue qu’à notre arrivée. Ma raison me rappelle brusquement que je force un peu trop, que je vais trop vite et Ye Won est encore blessée. Alors je finis par m’arrêter. Lâchant un soupir, je finis par dire « C’est pas par-là. » je pense peut-être que me stopper me fera comprendre où aller ? Je n’en sais rien. Détournant la tête vers elle, je garde une moue embêtée « Est-ce… que ça va ? Tes cotes ? » je suis désolée mais je suis un crétin qui nous a perdu. Sauf que je n’ose pas lui dire encore. Alors, je reprends mon téléphone et insiste une nouvelle fois. Je râle un peu, cherche désespérément ce réseau qui ne veut pas venir. « On capte rien ici bordel ! » bon, voilà je perds patience. Je ne suis pas organisé, c’est un de mes gros soucis. Je pars toujours à l’aventure en suivant mon instinct alors que celui-ci ne me mène jamais à rien de bon. Je le sais, ce défaut nous a conduits à dormir plusieurs fois dehors avec Kitae. On en garde un bon souvenir, heureusement, à l’époque on était des vrais baroudeurs. Mais aujourd’hui… ce n’est pas pareil. Et je doute cruellement que Ye Won se sente à l’aise avec ça. Je m’agace, tapote plusieurs fois mon téléphone et finis par lâcher « Putain ! C’est de la merde ce truc. » Comme si c’était la faute de cet appareil. En réalité, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. « Bon, tu te souviens pas du chemin ? Parce-que mon tél ne veut pas marcher alors… » J’y mets de la mauvaise foi. Renfermé sur moi, je suis de mauvaise humeur. Bientôt je finirais par dire que tout est sa faute parce qu’elle n’a pas retenu l’endroit où on devait aller. « C’est pas compliqué, on avait qu’à revenir sur nos pas. Pourquoi elle est pas là cette fichue étendue d’eau hein ? » je m’agace, ne sachant plus vraiment si je lui parle ou si je fais cette remarque pour moi-même. Je descends de mon vélo, le lâche contrarié me fichant qu’il tombe au sol. Je regarde autour de nous, à part des traces de roues dans tous les sens sous nos pieds il n’y a rien de reconnaissable. Tout est pareil ici ! Je tourne en rond, sans trouver de solution « Bon bah t’as gagné on est perdu ! » ce n’est pas sa faute je le sais. Mais… je suis certains que c’était ce qu’elle attendait que je dise. C’est ridicule je sais, mais c’est ma fierté qui prends le dessus. Je suis vexé de devoir admettre qu’on s’est perdu et que tout est ma faute. 

Tu continues de le suivre, sans un mot. Tu te demandes un instant si vous n’êtes pas perdus, mais n’ose pas vraiment l’exprimer, poser clairement la question. Alors tu continues ta route, restant près de lui, pour être sûre de ne pas le perdre lui. Il décide de faire demi-tour, tu fronces légèrement tes sourcils, mais reste silencieuse. Tu peux déjà sentir qu’il est nerveux, et tu ne voudrais pas envenimer la situation. Tu prends sur toi, quelque part, de tes lèvres pincées, et avance lentement. T’essaies de te calquer sur son rythme, mais il accélère, et t’as d’un coup du mal à tenir la distance. Tu t’essouffles un peu plus vite, sens tes côtes commencer à te faire mal. Tu t’apprêtes à l’interpeller, lui demander de faire une pause, mais il s’arrête déjà, laissant un soupire s’échapper d’entre tes lèvres. Tu te stoppes à sa hauteur, lentement, une moue sur ton visage. «  Ca va… » souffles-tu, presque timidement. Tu le regardes faire, tenter de capter du réseau avec son téléphone. Tu te doutes que c’est peine perdue, et tu regretterais presque de ne pas avoir fait plus attention aux chemins que vous avez emprunté. Tu finis par descendre de ton vélo, le déposant lentement au sol. Tes yeux qui s’écarquillent à le voir agir ainsi, sans réellement savoir quoi faire. Tu baisses la tête, réfléchissant un instant. Tu le sais, il ne faut pas que tu t’emportes non plus, il ne faut pas que tu envenimes la situation. Alors tu te rapproches de lui, petit à petit, venant poser ta main sur son bras. « Hé, c’est pas grave… » Tu tentes d’être rassurante, même si au fond, tu sens déjà une pointe de stress se former en toi. Tu caresses son bras, comme si cela allait changer quelque chose, alors que ton regard vagabonde autour de vous. T’as beau réfléchir, tenter de mettre en ordre tes idées, pourtant, t’as l’impression que tout se ressemble, et ça ne t’aide pas à voir plus clair, trouver le chemin qu’il vous faudrait prendre pour retrouver le sentier initial. « On n’est pas arrivés par là ? » que tu essaies de te convaincre, montrant la route devant vous. « On a quand même pas mal avancé tout à l’heure… » Tu tentes de le rassurer autant que toi, et ce n’est pas des plus évident. Tu finis par reporter ton attention sur lui, ton regard qui plonge dans le sien. « On n’est pas si loin, on va finir par retrouver la route, t’en fais pas. » Tu tentes un sourire, certainement maladroit. Mais tu ne vois pas ce que tu pourrais faire d’autre, en fin de compte. Tu te mordilles l’intérieur de la joue, à vrai dire, tu n’aimes pas le voir comme ça, tu sais aussi que ce n’est pas dans ses habitudes. Tu te rends compte qu’il a changé sur beaucoup de points, et même si ça te surprend encore, t’arrives malgré tout à déceler ce qu’il peut ressentir, à travers ses yeux. Ca te soulage, quelque part. Tu te dis que tu peux savoir comment agir, éviter de créer une nouvelle dispute. Et à le voir comme ça, tu ne peux pas t’empêcher de vouloir faire preuve d’une certaine douceur. Pour qu’il s’apaise lui aussi, que vous ne gâchiez pas ce moment pour une telle broutille. Ta main qui caresse légèrement sa joue avant que tu ne te détaches de lui. « Allez viens, on va essayer de retrouver ce chemin ! »

Je n’avais jamais ressenti le stresse avant. Bien entendu il m’arrivait d’être nerveux mais je ne prenais rien à cœur. Se perdre, ne pas manger un soir, dormir dans la rue, de plus avoir d’argent sur soi… toutes ces choses me paraissaient dérisoire. Léger, sans contrainte, je n’avais pas besoin d’être stressé par une situation. Mais aujourd’hui je me rends compte que je ne suis plus ainsi. Je ne suis pas non plus angoissé au point de tout prendre pour moi, mais… ces responsabilités ont fini par avoir raison de moi. Je regarde bien trop souvent mon compte en banque désormais, je fais attention à mes dépenses, je réfléchis à deux fois avant d’accepter certains plans foireux prévu par mon meilleur ami. A croire que je suis devenu trop adulte… ce mec chiant que je ne voulais pas devenir. Est-ce que c’est ça être mature ? Rentrer dans les rangs comme me répétaient mes parents ? Je déteste ça, et je m’en rends compte aujourd’hui. Cette situation ne m’aurait posé aucun problème à l’époque, j’en aurais ris et j’aurais juste essayé de trouver le chemin quitte à crier à l’aide en rigolant. Maintenant, je suis agacé, contrarié pour moi, mais surtout pour elle aussi. Je me mets trop la pression, voilà ce que je fais à toujours vouloir être parfait. J’aimerais qu’elle voie tous les efforts. Qu’elle sente que j’essaie de rendre les choses plus faciles. Mais au final… je suis un con ! Je me déteste, vraiment pour toutes ces émotions qui balayent mon naturel. Je m’en veux, mais aussi à toutes ces contraintes fumantes qui ont fini par modifier mon comportement. « T’es moins fun »… combien de fois Kitae m’a-t-il reproché ça ? Je lui répétais sans cesse « Bah c’est ça devenir adulte, truc que tu deviendras jamais. » alors que je stressais de ne pas avoir assez d’argent pour ma famille. Pfff… je me sens stupide, encore plus lorsque je vois Ye Won aussi douce avec moi. Pourquoi prend-t-elle le temps de me calmer ? Au fond, je sais qu’elle a raison, ce n’est rien. On est juste perdu au milieu d’une forêt… une part de moi s’excuserait encore de faire n’importe quoi et l’autre… tente de se focaliser sur elle et ses mots. Mon regard plongé dans le sien, je m’en veux de m’emporter pour si peu. Tout comme je m’en veux de me mettre autant de pression sur les épaules. Mais je suis trop effrayé à l’idée de lui dire… alors je baisse la tête, regarde mes mains sans trop savoir quoi lui répondre. Pour dire quoi ? Encore des excuses, elle doit en avoir marre que je lui en fasse. Je préfère rester muet, inspirant longuement pour me calmer. Je serais prêt à tout gâcher juste parce-que je ne retrouve pas mon chemin. Je suis fatigué d’être tout le temps en train de tout remettre en question. Comme si le fait de se perdre pourrait la faire changer d’avis, l’éloigner de moi… Est-ce que c’est ça ? Le fait de ressentir toutes ces choses me donne la chair de poule. J’ai peur de basculer, d’aller trop loin. J’ai l’impression de marcher sur des œufs, d’être à l’affut de chacun de ses gestes ou de ses mots. Je déteste ça ! Je pensais que les choses seraient plus faciles, mais en réalité je suis perdu… encore plus lorsque je sens sa main sur ma joue. Est-ce qu’elle s’en rend compte ? Que plus rien ne va dans mon esprit. Que j’ai beau me convaincre que je m’en fous de ce que nous sommes, au fond de moi je suis incapable de faire la part des choses. « Tu as raison. » je lance ça, sans rien ajouter de plus avant de monter de nouveau sur mon vélo. Inversant les rôles, je préfère la laisser passer devant cette fois. J’inspire doucement, expire lentement en chassant ces idées de ma tête. Je ne sais pas si le fait d’être en couple avec elle changerait quelque chose. Est-ce que j’arriverais à tout laisser tomber ? A ne plus être aussi angoissé à l’idée qu’elle… passe à autre chose ? Je n’en sais rien… c’est si déroutant. Je suis prêt à l’attendre oui, mais combien de temps et de quelle façon ? Suis-je obligé de rester en retrait, interdit alors que je meurs d’envie de la toucher ? Pfff… perdu dans mes pensées, je n’avais pas remarqué que l’on avait rejoint l’étendu d’eau. Il ne fallait pas grand-chose, juste un peu de concentration. Je reste derrière, refusant de prendre de nouvelle responsabilité. Et il nous faut que quelques minutes de plus pour retomber sur le sentier principal. Je soupire, soulagé avant de rouler jusqu’à elle. J’aimerais lui dire que je suis désolé de m’être emporté aussi facilement, mais je reste silencieux encore poursuivant la route jusqu’au sommet. Comme l’avait dit le guide, c’est plus facile par-là et c’est après quelques efforts qu’on parvient enfin à cette immense étendue de neige. La vue est magnifique, le soleil frappe de plein fouet ici tandis qu’un lac se dessine sous nos yeux. Ce spectacle me redonne du baume au cœur et je souris à nouveau. 

T’essaies de garder cette douceur dont t’as toujours su faire preuve avec lui. Parce que dans le fond, s’énerver ne servirait à rien, tu l’as bien compris pendant ces derniers jours. Tu refuses l’idée que vous puissiez vous disputer à nouveau, pour quelque chose qui n’en vaut pas la peine. Pas après cette soirée avec lui. Tu veux forger de nouveaux souvenirs avec lui, plus joyeux qu’à ce début de séjour. Et même si tu restes étonnée de sa façon d’agir, tu fais de ton mieux pour apaiser les craintes qui peuvent se former en lui. Comme il arrive à le faire avec toi, sans qu’il ne puisse réellement s’en rendre compte. Il a changé, tu sens qu’il a murit. T’apprécies bien plus que tu ne le montres cette idée, pourtant il semble si différent de cet adolescent dont tu étais tombée amoureuse. Mais c’est pareil pour toi, tu le sais, il faudra faire avec. Tu doutes qu’il puisse réellement aimer celle que tu es devenue depuis son départ, mais t’as envie d’y croire au fond de toi. Que ces épreuves ne changeront rien à ce que vous étiez, à ce que vous pourriez être. Si seulement tu trouvais la force, une bonne fois pour toute, de laisser le passé là ou il est, ne plus le laisser immiscer ces doutes en toi. T’y arriveras, un jour ou l’autre, tu t’en persuades. Mais surtout, tu veux qu’il puisse voir à quel point tu en as envie aussi, au fond de toi. Alors tu récupères ton vélo, lui adresse un dernier sourire avant de te remettre en route. Cette fois, c’est toi qui prend les devants, qui tente de rassembler tes idées pour retrouver ce fameux sentier. Et en quelques minutes à peine, tu le vois se dessiner devant toi, soulagée d’un poids. Tu ne peux t’empêcher de tourner la tête vers lui, cet air rassuré sur le visage. Pourtant, il semble encore perdu dans ses pensées. Alors tu continues simplement d’avancer sur cette route, pouvant déjà voir votre guide vous attendre. Tu retiens un rire à cette image, il a l’air agacé par ces longues minutes à se demander ou vous avez bien pu passer. Mais encore une fois, tu ne dis rien, dépose simplement ton vélo à côté de votre moniteur une fois arrivée. Ton regard s’illumine à voir les étendues de neige devant vous. T’aurais envie de sautiller sur place, partager ça à ta manière, mais encore une fois, tu te retiens. Tout ce que tu arrives à faire, c’est enrouler ton bras autour de celui d’Il Kyang pour le faire avancer un peu plus vers cette vue splendide. « On a réussi ! C’est magnifique ! » t’exclames-tu enfin, ce doux sourire sur tes lèvres. « Faut qu’on prenne d’autres photos. » ajoutes-tu dans un léger rire, timide. Et il ne t’en faut pas plus pour sortir ton téléphone, capturer cette étendue devant vous. Tu attends qu’il fasse de même, pour le prendre discrètement en photo, espérant qu’il ne te voit pas, alors que t’as ce regard rempli de malice. Son sourire fait écho au tiens, ça te fait du bien de le voir comme ça, moins irrité par ce qui n’est finalement rien de plus qu’un contre-temps. Tu retournes à ses côtés, agripant à nouveau son bras. « T’as eu une bonne idée d’faire ça. C’est vraiment magique ici. » Ta voix est un peu plus faible, comme un secret que tu oses lui avouer. T’aimerais lui dire, à quel point t’es heureuse de pouvoir passer ce moment avec lui. Mais ça, tu n’en as pas encore le courage.

Il me faudra que temps aussi je crois. Pour admettre que les choses sont différentes. Depuis longtemps je vis trop dans le passé, à rechercher quelques souvenirs qui me rassurent. Mais nous avons changé, elle comme moi. Nous ne pourrons pas toujours être ces ados prêt à bouffer le monde, à se fiche de tout, tant qu’on était tous les deux. Il y a tout le reste désormais, ces petits riens qui font un quotidien. Je me laisse surprendre, par ces choses-là. J’ai du mal à rassembler mes idées. Heureusement, l’arrivée valait le coup. La vue est splendide et j’en oublie tout. Je descends de mon vélo, un sourire aux lèvres tandis que j’observe Ye Won. Est-elle heureuse ? J’aimerais qu’elle le soit… j’aimerais pouvoir panser son cœur pour l’apaiser. J’aimerais être celui qui change sa vie, qui la rend plus belle. C’est égoïste je sais, après tout ce que j’ai pu lui faire endurer. Mais elle vient me couper dans mes pensées, attrapant mon bras pour m’entrainer davantage sur la plaine. Je me laisse porter et guider tout en sortant à nouveau mon téléphone. Elle a raison, il faut profiter. Je veux garder tout ça en mémoire. Me dire que ça valait le coup qu’on endure tout ça. Je prends plusieurs photos, le soleil me réchauffe la peau, tout comme mon cœur qui je torture trop ces derniers jours. Souriant, je me sens plus enthousiaste alors qu’elle s’approche à nouveau. Sa confidence me fait du bien. Je me satisferais presque de ça, comme une assurance à tout ce que j’essaie de faire pour elle. Je lui souris lâchant simplement « Si ça rattrape un peu le début de ce séjour… » j’hausse les épaules, ni triste, ni heureux non plus. Je dis juste une vérité et je pense qu’elle doit se dire la même chose. La regardant, je viens soudainement attraper sa main pour la tirer. Je me presse un peu pour nous approcher de l’eau. Avec ça j’en oublierais notre guide qui est là. D’ailleurs, je crois qu’il nous parle mais je ne l’écoute plus. Je lâche sa main, m’accroupi et décide de venir toucher l’eau du bout des doigts. « Elle est pas si fraiche que ça. » l’eau est plutôt claire, presque mystique avec ces reflets lumineux. Je tire sur sa main pour l’inciter à se baisser et me rejoindre. Puis lorsqu’elle se trouve à ma hauteur, je viens subitement toucher sa joue avec ma main mouillée. En réalité, j’ai menti, elle est très froide et je me mets à rire d’un air enfantin. J’ai d’ailleurs les doigts rougis. Je m’empresse de remettre mon gant avant de me pencher et écrire dans la neige. Je sais que c’est puéril, mais j’ai envie de lâcher prise. Alors de mon doigt assuré, je viens inscrire Ye Won et Il Kyang. Amusé, je garde le sourire avant de relever les yeux vers elle. Si j’avais osé, j’aurais surement dessiné un cœur mais… ma raison m’a rappelé que je ne devais pas faire l’idiot. Alors je me contente de ça, et vient prendre en photo nos deux prénoms inscrit sur la neige. « Vous appréciez ce moment ? » jusqu’à ce qu’il arrive oui. Je me relève, l’observant en grimaçant. « Vous nous prenez en photo ? Tous les deux devant le lac. Merci. » je ne lui laisse pas le choix, lui fourrant déjà mon téléphone dans les mains pour le forcer. Je lui demande de reculer, tandis que je passe à nouveau mon bras autour de Ye Won pour l’approcher. « Cette fois-ci, t’es prévenue. Alors fais ton plus beau sourire. » je me moque gentiment, avant de me prendre la pose. Puis je laisse place à un peu de folie, pour qu’on puisse s’amuser et avoir des clichés plus sympas de nous.

La surprise est clairement au rendez-vous, alors que ce sourire ne te quitte plus. Pendant un instant, tu restes accrochée à son bras, dans un geste qui paraît si naturel. Ton regard se pose sur lui à sa remarque, alors que tu penches légèrement la tête sur le côté. « C’est le cas. » oses-tu avouer. Peut-être que tu n’as pas totalement la force de dire tout ce que tu as sur le coeur, mais t’espères qu’il arrive à comprendre, par ces quelques mots que tu lui offres parfois, que tout pourrait s’arranger. Rien n’est évident, pour chacun de vous. Vous devez vous retrouver, d’une certaine manière. Réapprendre à vous connaître, comme c’était le cas avant. Même si ces bases solides que vous aviez construites vous aideront certainement à parvenir à cette fin. Tu le laisses prendre quelques photos, en profite pour admirer un peu plus ce paysage qui s’offre à vous. Tu ne pensais pas pouvoir observer de tels endroits ce week-end, alors tu savoures l’instant, tente de capter au fond de toi cette image pour ne pas qu’elle s’en aille. Tu doutes sur le fait que tu auras de nouvelles occasions de revenir ici, alors autant faire en sorte que vos sourires enchantent un peu plus l’endroit. Tu suis Il Kyang vers le bord du lac, un peu hésitante avant de te baisser, mais t’exécute rapidement. Sa main glacée sur ta joue te fait pousser un cri de surprise, te faisant tomber à la renverse avant de te mettre à rire. C’est ça aussi que tu aimes chez lui, le fait qu’il soit capable de te surprendre, te faire rire, sans que tu ne puisses le voir venir. « Mais elle est glacée ! » que tu réponds, cet air enjoué qui dessine tes traits. Ca te fait un bien fou, de te savoir capable de t’amuser, malgré tout ce qui peut bien se passer dans ta vie, malgré tout ce que vous traversez. Ca donne un peu d’espoir quant à l’avenir, à l’idée de retrouver cette lumière qui saura mieux te guider. Tu restes assise un instant, le temps de l’observer écrire vos prénoms dans la neige. T’aimes les voir l’un à côté de l’autre. Ca te rappelle une fois ou vous aviez gravé vos initiales sur un tronc d’arbre, en pleine nuit, alors que vous vagabondiez dans un parc. Ca pouvait paraître naïf, trop enfantin, mais ça avait laissé une trace de votre passage, de cet amour que tu pensais encore invincible. Peut-être l’est-il encore. T’aimerais pouvoir te le dire, en tout cas. Ce sourire qui ne te quitte pas, tu te relèves pour prendre cette photo qu’il demande au moniteur. Ton bras glissé dans son dos, tu lui donnes un léger coup sur la hanche en guise de réponse à sa remarque, le tout ponctué d’un sourire. Il ne t’en faut pas plus pour poser ta tête sur son épaule, observer l’objectif pour marquer un nouvel instant de ce séjour. Bien plus heureux qu’il y a quelques jours encore. Le guide en profite pour prendre plusieurs clichés, avant de rendre le téléphone. « Il y a un autre point de vue à quelques minutes d’ici. » vous explique-t-il, vous invitant à reprendre vos vélos pour repartir. D’un geste rapide, tu regardes l’heure sur ton téléphone, et te rend compte que le temps passe bien plus vite que tu ne l’aurais cru. Un soupire à cette idée, que tu tentes de dissimuler, avant de te remettre en selle, prête à aller observer ce nouvel endroit.

Je ne sais pas comment je fais pour passer d’une humeur à une autre. C’est un peu perturbant, je l’avoue. Je n’ai pas l’habitude de ça, alors je fais avec en espérant pouvoir me contrôler plus dans l’avenir. Cette fois, je suis vraiment heureux. Tout est si beau ici. Je me laisse prendre au jeu, trouvant tout plus léger, plus accessible aussi. Je m’amuse avec elle, retrouvant une complicité que nous avons perdue au fil des jours. Et cette séance photo me donne une occasion d’avoir encore des souvenirs pleins la tête. Le guide nous indique que nous avons un autre point de vu à voir. De nouveau sur son vélo, il prend les devants pour s’élancer sur le chemin. Ye Won en fait autant, mais avant qu’elle ne puisse pédaler, j’attrape subitement son bras pour venir déposer un baiser sur sa joue. C’est soudain, je le sais mais j’en avais envie. Et puis je reste sage non ? Lui accordant un sourire malicieux, j’enclenche mes pédales et la devance déjà. « Traine pas Kim Ye Won ! » une petite provocation avant que je ne me mette à rire l’air de rien. Je ne joue à rien de spécial, j’essaie juste de ne pas trop m’interdire des choses. Suivant le guide, je ne tarde pas à le rattraper. J’ai finis par prendre le rythme de ces trucs-là. C’est agréable, moins difficile qu’au départ. Sur le chemin, il continue quelques anecdotes, j’espère brusquement qu’on aura aucun test car je n’ai rien écouté à ses explications. Je jette un coup d’œil en arrière pour apercevoir Ye Won. La pauvre, j’espère qu’elle n’est pas trop crevée. Cette activité reste tout de même assez physique pour elle. Je ralenti un peu, histoire de ne pas la laisser seule complètement. C’est à peine quelques minutes de là que se trouve le nouveau point de vue. Cette fois, c’est au bord d’une montagne. La vue est bien différente, nous avons le droit à voir une étendue de montagne enneigée et même la station de ski. Amusé, je pointe soudain du doigt quelqu’un au hasard « Hey je vois Kitae de là ! » impossible évidement. Mais je ris un peu plus en l’imaginant tout petit de là où je me trouve. Je sors mon téléphone, prend en photo l’endroit et en profite pour me tourner vers Ye Won. Cette fois c’est elle que je capture, sans m’en cacher. Nous restons quelques instants, puis le guide fini par nous annoncer que la séance est terminée. Nous pouvons regagner la station. Je jette un regard à l’heure, puis rejoins Ye Won sur le chemin du retour. La descente est beaucoup plus simple et rapide. Lorsque nous arrivons de nouveau à la boutique, je remercie le guide malgré tout en rendant tous les équipements. En sortant, je la rejoins pour lui proposer « On rentre au chalet ? Vu l’heure qu’il est ils ne tarderont pas. ». Puis je m’avance sur le chemin, envoyant un message à Kitae pour le prévenir. Je réponds enfin à l’un de ses premiers textos envoyés. Finalement au cours de la journée, il a dut lâcher l’affaire. Sur la route qui mène à notre chalet, je reste à côté d’elle « ça t’a plu alors ? Je suis content qu’on est fait ça ensembles. » Puis me rapprochant, je viens coller mon épaule à la sienne pour tendre mon téléphone entre nous. Je fais défiler les photos de la journée, pour lui montrer nos nouveaux souvenirs. Puis en relevant la tête « T’es pas trop fatiguée ? » je m’arrête soudainement. Le chalet n’est qu’à dix minutes de là alors je fourre mon téléphone dans ma poche et vient brusquement me mettre devant elle accroupi. « Monte !! Je te porte jusqu’au chalet. » Je suis sérieux, j’espère ainsi lui éviter de nouveaux efforts. Et une nouvelle pente.

T’es prête à repartir, le coeur un peu plus léger. Prête à aller découvrir un nouveau point de vue, toujours avec ce sourire. Il ne suffit que d’un geste pour qu’il prenne un peu plus de place, un simple baiser sur ta joue, auquel tu ne t’attendais pas vraiment. Mais il te donne un peu plus de force, pour continuer à avancer sur cette pente un peu trop ardue pour toi. Il te donnerait presque des ailes. Il laisse même ton rire se faire entendre une nouvelle fois, avant de te mettre à pédaler, sans avoir la prétention de pouvoir le rattraper. Comme deux enfants en train de s’amuser, sans aucun problème apparent, sans contraintes. Une légèreté que tu apprécies tant, qui te ferait t’envoler loin dans ces espoirs. Vous ne tardez pas à arriver à ce dernier endroit, différent encore de ceux que vous avez vus jusqu’à maintenant. Le même rituel, quelques photos, quelques minutes à contempler le paysage, avant de rentrer cette fois. Vous prenez le temps d’observer les pistes, et Il Kyang arrive encore à te faire rire. Comme si tout ça redevenait naturel entre vous. Quelque chose qui t’avais véritablement manqué, et que t’aimes retrouver. Mais le temps continue de passer à une allure folle, alors que vous redescendez finalement vers les pistes. Tu te sens plus apaisée, malgré la fatigue que cette activité a engendré. Arrivés à la boutique, tu rends rapidement le matériel, avant de sortir, dégourdir un peu tes jambes. Il Kyang te retrouve bien plus vite que tu ne l’aurais cru, alors que ton regard reste inlassablement posé sur lui. « Ca m’va. Ca me laissera le temps de prendre une douche avant qu’ils arrivent. » réponds-tu simplement, te mettant déjà en route. T’as du mal à croire que vous venez de passer une journée entière ensemble, sans dispute, mais avec de beaux souvenirs à partager. La dernière fois remonte à ton anniversaire, c’était différent, peut-être plus maladroit, plus facile aussi. « J’suis contente aussi. C’était vraiment cool, mais j’suis pas sûre de le refaire de sitôt. » Tu termines ta phrase d’un léger rire, tu le sais d’avance, demain tu risques d’être complètement courbaturée. Mais ça valait le coup, amplement, alors tu peux bien subir ça pendant quelques jours. Tu regardes les photos qu’il te montre, contente de voir le résultat. T’appréhendais un peu sa question, quelque part. Parce que tu n’aimes pas vraiment montrer que ton corps peut encore se fatiguer rapidement après cet accident. Tu sais aussi qu’il reste conscient de ton état, pourtant, ce week end n’a été rempli que d’activités qui te sont encore fortement déconseillées. Et t’y es allée malgré tout, pour le simple plaisir des sports d’hiver que t’affectionnes tant. Certains que t’as pu découvrir même. « Ca va. » réponds-tu simplement, évitant de dire que tes côtes sont encore douloureuses. T’essaies de passer outre depuis plusieurs jours déjà. Pourtant, il ne lui en faut pas plus pour s’accroupir devant toi, pour qu’il puisse te porter. T’es étonnée par ce geste, faisant papillonner tes cils sans qu’il ne le voit. « T’es sérieux ? » demandes-tu dans un rire, avant de finalement grimper sur son dos. Un moyen quelque part d’être un peu plus proche de lui. Tes bras qui s’enroulent autour de lui, alors que tu t’accroches comme tu peux, pour être sûre de ne pas tomber. Mais tu lui fais confiance, tu sais qu’il saura faire attention. Après tout, il te l’a déjà prouvé à de nombreuses reprises. Arrivant enfin au chalet, tu t’empresses de retrouver le sol, et de rejoindre ta chambre pour récupérer tes affaires, aller te détendre sous une longue douche chaude. Sur le chemin tu lances un « j’réquisitionne la salle de bains ! » amusé, toujours sous l’effet de cette journée. La porte de la pièce que tu ouvres, et avant de la refermer derrière toi, tu laisses simplement ta tête dépasser de l’entrebâillement. « Hé Il Kyang, merci pour aujourd’hui. » Un dernier sourire, et tu t’enfermes déjà dans la salle de bains pour profiter d’un moment de calme.

L’accident me parait loin quelque fois. Comme si tout ça n’avait été qu’un mauvais rêve. Ces sentiments étranges qui m’avaient envahi alors que je ne savais plus qui nous étions elle et moi. Pourtant, je n’en ai pas oublié les séquelles… le temps que cela pourrait prendre, pour elle physiquement mais mentalement aussi. Après cette nuit où nous avons été plongés dans le noir, j’ai compris qu’il y avait laissé des traces. Parfois, j’ai peur de lui demander, peur de vouloir en savoir trop. Alors je reste en retrait, en me disant que tout ira bien… moralement, je ne sais pas comment elle se sent après tout ça. Mais je sais qu’elle doit se sentir fatiguée après toutes ces activités. Avait-elle vraiment le droit à tout ça ? Je ne sais pas, alors même si ce n’est que quelques minutes, j’avais envie de la soulager pour qu’elle se repose vraiment. Une occasion pour être de nouveau proche, complice comme avant. J’aime nous entendre rire, la sentir contre moi et retourner au chalet comme si il nous appartenait. Je suis un peu content d’être encore seul avec elle. Je veux retrouver la tranquillité dans mon cœur, mais aussi dans mon esprit. Je grimpe les marches, faisant semblant qu’elle est trop lourde pour moi avant de finalement la posé délicatement au sol. Arrivé au chalet, je l’observe se pressé pour aller récupérer ses affaires. Je pose à peine mon manteau qu’elle se dépêché d’aller à la salle de bain. Je ris doucement, amusé par son comportement alors que mon regard curieux ne cesse de la suivre. Puis juste quelques mots, ceux qui transpercent mon cœur alors qu’elle referme la porte derrière elle. Un simple merci, qui signifie tellement pour moi. Si elle savait… je me mords l’intérieur de la joue, satisfait avant qu’un grand sourire ne se dessine sur mes lèvres. A mon tour, je vais dans ma chambre, dépose le reste de mes affaires et me détends un peu. Je lis le message de Kitae me disant qu’ils sont déjà en route et laisse mon téléphone sur mon lit. De retour à la cuisine, je décide de faire des chocolats chauds pour tout le monde. Je pense qu’il est temps que je les remercie à ma façon. C’est qu’un petit geste, mais je sais au moins que ça marquera. Je ne suis pas doué avec les mots, alors autant le faire avec ça. Car au fond je sais que ce séjour était pour moi… sans être trop égoïste, Kitae avait été touché par tout ce que je lui avais dit. Complètement paumé, il avait accéléré le fait qu’on revoit nos amis et partagent cet instant. Alors oui, je me dois d’être redevable. Je prépare tout tranquillement, quand j’entends subitement la porte de l’entrée. « On est là !! » s’écrie Jae toujours avec le même enthousiaste. « Oh ça sent bon ! C’est quoi ? » il n’a même pas encore retiré son manteau qu’il fonce déjà dans la cuisine. « Chocolat chaud pour tout le monde. Je sais je suis parfait ! » Une plaisanterie à laquelle on rit alors que Kitae et Min font leur apparition. « Et Ye Won ? » Min Young a l’air soucieux. « Dans la salle de bain. Elle prend sa douche. » Je préfère préciser, au cas où il penserait qu’elle est partie se réfugier. Mais pour une fois nous ne nous sommes pas disputés. « Vous avez fait quoi ? » Kitae n’hésite pas à poser la question, mais aucun ne semble vouloir plaisanter sur le sujet. « Du vélo dans la neige. C’était fou ! J’ai fait pleins de photos, je vous montrerais. » Ils s’installent tous autour du plan de travail, attendant comme des gosses que je leur serve le chocolat. Le versant dans leurs tasses, je profite que Ye Won ne soit pas là pour dire « Merci… pour tout. » pour m’avoir changé les idées, pour m’avoir mis devant le fait accomplis aussi. Même si il y a eu des disputes, j’ai compris beaucoup de choses. Tous me regardent « Et… désolé Min. Je tenais à te le dire quand même. » Ils sourient tous, prenant un air subitement étrange. Jae s’approche de moi, me faisant une accolade amicale « Il va nous faire chialer le petit Il Kyang !! » et voilà qu’il se met à m’ébouriffer les cheveux avant que je ne le pousse d’un geste. Au moins la bonne humeur reste là, et même si ils se moquent, je sais qu’au fond nous sommes tous touchés à notre façon. Mais comme tous mecs qui se respectent, on évite les effusions d’affection. Alors on reprend très vite les déconnades l’air de rien. 

Tu te retrouves finalement seule, dans cette salle de bains. Tu te doutes que les autres ne vont pas tarder à arriver, alors même si tu sais qu'il faudrait te dépêcher, tu souhaites prendre un peu de temps pour toi, tu veux t’accorder quelques minutes sous l’eau brûlante. Tu peux déjà sentir tes muscles se décontracter, ton esprit se vider. Le temps d’un instant, tu restes figée, les yeux fermés, sans penser à rien. Que ce soit ces disputes, ces journées. Il n’y a plus rien pour venir te perturber. Sauf les garçons qui rentrent déjà, laissant un sourire se former sur tes lèvres. Tu décides de t'activer un peu plus, alors que tu peux observer toute la buée que t’as provoqué. Tu ne prends pas le temps de te maquiller, ni même de sortir une grande tenue. Un simple legging, et un pull large, comme une éternelle habitude. Tes cheveux que tu attaches en queue de cheval, et tu sors enfin. Tu passes par ta chambre pour poser ton linge sale, et rejoins déjà les autres dans la cuisine. Ils sont tous en train de rire, alors qu’une douce odeur de chocolat chaud vient chatouiller tes narines. Il ne t’en faut pas plus pour arriver par surprise, te glissant sur la pointe des pieds entre Jae et Min. « Ca sent bon, y’en a pour moi ? » Un léger sourire sur les lèvres, tu t’installes entre eux. Min Young te regarde avec un grand sourire, pinçant ta cuisse comme il s’amuse si souvent à le faire. « Alors comme ça, ça va faire du vélo sans prévenir ? » Tu vois tout l’amusement dans son regard, qui se transmet au tiens. « Ouais, c’était grave cool ! » Tu ne dis rien de plus, observant les autres rapidement. « Alors, c’est qui qui s’est le plus gamélé aujourd’hui ? » Tu n’as pas spécialement envie de t’attarder sur ce que tu as fait aujourd’hui, quelque part, t’as envie de le garder pour toi, aussi. Comme un autre secret à partager avec Il Kyang. Tes yeux ne cessent de le chercher, même si tu te forces à rester attentive aux autres. « Jae a remporté la palme aujourd’hui ! » lance finalement Kitae dans un rire qui se veut communicatif. C’est comme si tout était revenu à la normale, en vous voyant comme ça, et ça laisse sur ton visage ces traits étirés en un rictus qui ne semble pas vouloir s’effacer. Il aura fallu attendre le dernier soir pour ça. Dans un sens, tu trouves ça dommage, mais t’es bien heureuse de pouvoir en profiter, même si ce n’est que quelques heures. « Bon, les gars, c’est notre dernière soirée. Faut qu’on fasse un truc cool ! » Jae est bien souvent le premier à vouloir sortir et faire la fête, ça ne t’étonne pas de le voir si enthousiaste malgré la fin du séjour qui approche à grands pas. « Ca va, tourne pas autour du pot. Tu veux qu’on aille en boîte, c’est ça ? » « Bingo ! » vous riez de bon coeur, il n’y a rien de surprenant dans cette révélation, tout le monde le sait. Et ça se confirme alors qu’il s’amuse à mimer quelques pas de danse au milieu de la cuisine. Sans réfléchir, t’attrapes un bout de gâteau posé là, et lui lance dessus, amusée. « Ca va, on a compris, tu veux enflammer le dancefloor ce soir ! » Tu récupères un autre morceau que tu manges cette fois, sourire aux lèvres. Les autres approuvent déjà cette idée, même s’il est encore tôt. Mais il leur faudra dans tous les cas du temps pour se préparer, alors autant convenir d’avance ce qui rythmera cette dernière soirée.