Je n’aurais pas dût évoquer le prénom de Sawan Je savais que ça créerait un froid entre nous. Mais ne pas parler d’elle, c’était mettre de côté une part de ma vie. Je ne pouvais pas. J’avais traversé trop d’épreuves à ses côtés. Malgré ce qu’elle m’avait fait Sawan restait importante pour moi. Et je pensais même qu’après tout ça nous étions encore plus proches. Et je ne savais pas comment le faire comprendre à Ye Won sans que ça soit mal interprété. Je ne l’aime pas de ce même amour… de cette façon si particulière. Elle ne fait pas battre mon cœur comme Ye Won le fait... mais j’ai bien peur qu’aucun mot ne la rassure. Elle se braque déjà, devient distante… mes maintes sont moites, alors que je la regarde. Je regrette quelques paroles, mais je ne pouvais pas faire semblant. Je garde pour moi mes réflexions, ces petites remarques qui pourraient venir instinctivement. J’étais convaincu à une époque que Sawan y était pour beaucoup pour notre « séparation ». Mais je m’étais trompé. J’étais le seul à avoir commis des erreurs au départ. Et qu’importe la drogue, Ye Won avait beau en reparler j’étais passé au-dessus. Désormais je devais avancer. Me soigner pour aller mieux. Pour tout oublier… je me mordille la lèvre, la regarde en déglutissant. Je ne veux pas envenimer la situation. Je ne veux pas qu’elle pense que je prends  la défense de Sawan plus que la sienne. Je ne pense pas pareil qu’elle… Sawan ne m’a jamais forcé à rien. Que ça soit pour la crimson ou même pour partager son lit… ce cachet d’ecstasy ce n’était qu’une erreur… elle m’a couté cher, mais au fond… j’avais appris à regarder de l’avant. J’inspire doucement, baisse les yeux sans oser venir la trouver « Ye Won… je sais ce que tu ressens mais… je lui ai pardonné. » et il faudra qu’elle fasse avec. J’ai su faire ça pour Sawan et moi. Et je crois que ça m’a aidé. J’ai accepté le fait d’avoir replonger, même avant elle. Je n’avais jamais arrêté finalement… « Tu ne lui fais pas confiance… et je suis prêt à l’accepter. Mais ait confiance en moi… » Et je suis torturé entre le fait d’en dire plus et pas assez. Mais je sais déjà qu’elle repense à toutes ces images de nous. Cette nuit où elle nous avait surpris et cette simple idée me tord l’estomac. Je me redresse, tente de chercher sa main « S’il te plait Ye Won… ne pense pas ça… » Je n’ai jamais dit ça pour qu’elle souffre. Je voulais juste qu’on soit honnête l’un envers l’autre. « Je ne veux pas te mentir… » Mais c’est peut-être trop tôt pour en parler finalement. Et je me sens un peu perdu tout à coup. Assez pour laisser échapper un soupir. J’ai peur d’avoir tout gâché, peur qu’elle ne s’éloigne à nouveau en pensant à ça. « Je n’aurais pas dût… je suis désolé… » Et je me sens impuissant face à ce qu’elle ressent. Face à ces choses qu’elle garde pour elle. Venant la trouver, je passe mes bras autour d’elle « Me laisse pas… on aura tout le temps pour en parler… je ferais ce que tu veux. Mais j’ai pas envie que tu te braques. Je voudrais qu’on profite toi et moi. » Et tant pis si j’ai l’air de me soumettre à ses humeurs. Je préfère mile fois qu’on en reparle plus tard, quand elle se sentira prête. Je veux être avec elle. Je veux qu’on s’amuse, qu’on passe du temps ensembles. « J’aimerais qu’on commence une relation sur de bonne base. Et j’ai envie de te revoir sourire comme tout à l’heure… » Et je fais la moue, pour tenter de lui décrocher ce sourire si précieux. Je ne veux pas taire cette histoire. Je veux juste qu’on se concentre sur nous. « Ce qui compte c’est toi et moi. Je veux que ça soit… le début de quelque chose de sérieux. » Je ne veux plus qu’on se dispute pour rien. Je ne veux plus qu’on hésite. Si je m’engage avec elle aujourd’hui, c’est… pour toute la vie. Parce-que je l’aime. Et c’est aussi simple que ça finalement. « Je veux une vraie relation Ye Won. Je veux qu’on sorte ensembles dehors, je veux te tenir la main, t’embrasser devant tout le monde si j’en ai envie… je ne veux plus qu’on se cache. » Et je suis sûr de moi. « Si on est d’accord sur ça, alors le reste suivra. » je suis peut-être trop optimiste ? Mais je vois la vie différemment. Encore plus après ce qu’elle m’a confié… j’y crois vraiment à ces sentiments. Je me sens plus fort, parce qu’elle m’aime… et c’est cette force qui me permettra d’avancer de me battre un peu plus. 

Elle déglutit, ne sait pas vraiment quoi faire. Ca lui fait mal de l’admettre, mais elle apprécie guère l’idée que Sawan fasse encore partie de sa vie. Et elle sait, que si elle veut le retrouver, il faudra qu’elle l’accepte, qu’elle vive avec. Mais c’est encore difficile, tout est encore trop frais dans sa tête. Même si aujourd’hui, elle sait ce qu’elle veut, elle n’est pas sûre d’arriver à vivre avec cette idée là, sans imaginer de quelle façon elle s’immiscera encore entre eux, pourrait briser ce qu’ils pourraient enfin vivre, tous les deux. Ses pensées se bousculent, et même si elle est sincère dans ses mots, ses gestes à son égard, elle se braque, un instant. Elle reste figée, jusqu’à sentir à nouveau sa main dans la sienne. Mais c’est son coeur entier qui gonfle quand elle sent à nouveau son contact. « Je supporterais pas de te revoir dans ses bras… » A cette simple une idée, une larme perle sur sa joue, perle d’eau qu’elle efface bien rapidement d’un geste de la main. Elle se souvient encore, la douleur qu’elle a ressenti lorsqu’elle les a vu, pire encore par la suite. Cet enchaînement d’épreuves qu’elle a du traverser. Elle n’est pas certaine d’accepter totalement cette situation, bien au contraire. Pourtant, elle devra y faire face. Un soupire qu’elle laisser échapper, alors qu’il la prend dans ses bras, qu’elle enfouit déjà sa tête dans son cou. Elle est bien trop faible pour résister à ce contact, l’a tant attendu. Même lorsqu’elle repense à ces images douloureuses, elle se perd contre lui. N’arrive plus à résister. De sa main, elle tient le col de son sweat, une vieille habitude qu’elle ne saurait perdre lorsqu’elle se retrouve contre lui. « Je veux plus être séparée de toi Il Kyang… » et ce sont finalement les seuls mots qu’elle arrive à prononcer sans craquer, sans se mettre à pleurer. Quelques secondes à reprendre ses esprits, elle tente déjà de ne plus y penser. Parce qu’elle sait que ça gâcherait tout, encore une fois. Que ce qu’ils vivent aujourd’hui ne reviendra pas. Elle a besoin d’un moment, pour canaliser ses émotions, reprendre ses esprits. Un instant ou elle se perd dans cette étreinte pour se rassurer, se dire que c’est avec elle qu’il est, et personne d’autre. Ses mots la réconforte un tant soit peu, ce regard brillant qu’elle pose sur lui alors qu’elle ose se redresser, l’observer. Elle imprime ces paroles dans son esprit, ses yeux fixés aux siens pour se rendre compte de la sincérité dont il peut faire preuve. Elle en a besoin, pour oublier ce prénom qui résonne encore souvent dans son esprit, lui rappelle à quel point ils ont pu se déchirer. Mais aujourd’hui, il est là, il lui assure que c’est avec elle qu’il veut être. Et elle veut garder cette seule idée en tête. Se concentrer uniquement là-dessus, après avoir tant souffert. Dans un geste tendre, elle finit par poser sa main sur sa joue, ce regard toujours posé sur lui. « Embrasse-moi Il Kyang… » une supplique, dernier rempart à franchir avant d’être sienne, quoi qu’il arrive. Sa façon à elle d’accepter cette requête. De lui dire que c’est finalement tout ce qu’elle veut aussi. Sa gorge nouée, elle n’attend plus que ça pour briser toutes ces chaînes. Pour être enfin prête à vivre leur amour au grand jour. Pour mettre de côté tout le reste, et se concentrer uniquement sur lui, celui qui fait battre son coeur toujours plus vite dans sa poitrine. Voilà finalement la seule chose dont elle a besoin, pour être certaine que c’est avec elle qu’il écrira cette nouvelle page, et pas une autre.

Tous les deux c’était écrit… c’était une évidence. Et je regrettais encore ce temps perdu à ses côtés. Une part de moi aurait voulu accéléré les choses, allé trop vite… mais je savais que ce n’était pas ce qu’il lui fallait. « Confiance ». C’est le mot qui me revenait en tête de trop nombreuse fis. Je savais qu’elle avait besoin de ça. Que je lui prouve, que je lui montre qu’elle pouvait à nouveau me faire confiance. Je voulais qu’elle croit en moi, qu’elle se rende compte que j’étais prêt à tout et à faire ces efforts pour elle. J’enviais ce que nous étions, cette facilité qu’on avait à se croire, à être loin l’un de l’autre sans jamais douter. Mais je sais qu’aujourd’hui notre relation a changé. Et je l’accepte, je ne suis pas aussi sûr que j’en ai l’air. Alors quand elle pose cette main sur ma joue, et qu’elle me fait cette supplique. J’ai l’impression que mon cœur s’emballe. Que ma vie entière va prendre un nouveau tournant. Et c’est effrayant tout comme c’est exaltant. Je suis partagé entre les deux, sourire déjà accroché sur mes lèvres, alors que je comble cette distance pour l’embrasser. Baiser amoureux, tendre qui marque le début de notre relation. La vraie cette fois ! Celle que nous sommes prêts à assumer. Et si je pouvais mourir de bonheur je crois que je tomberais dans ses bras. Intense échange, avant que je ne vienne me détacher pour lui glisser « Je t’aime. » et je lui redirais jusqu’à ce que j’en perde le souffle. Et même si je devenais muet, je saurais lui faire comprendre autrement. Je lui écrirais, je lui montrerais. Et sur cette euphorie nouvelle, je la bascule sur le matelas avant de tapoter son nez dans un geste mignon « Alors du coup... ça fait de toi ma… comment on dit déjà ? Petite amie je crois. » Et je ris contre sa bouche, lui vole un nouveau baiser. Je me sens plus léger, je ne me cache pas derrière ce sourire. Je veux juste qu’on profite tous les deux. De cette première journée… en couple. Ce mot fait rater un battement à mon cœur. Comme un ado qui découvre ses premiers émois, je me sens presque gêné, à tel point que j’enfouis mon visage dans son cou pour masque mon trouble. C’est idiot, mais je me sens tellement heureux. Une nouvelle fois on balaye tout le reste. Pour se concentrer sur ce « nous ». Me redressant un peu, je la regarde « Tu es à moi Yeki. » et j’aime retrouver cette habitude. Ce petit nom qui la caractérise depuis des années dans mon esprit. Et c’est bête, mais parfois je devais lutter pour ne plus l’appeler comme ça. J’y avais eu le droit, puis plus rien… cette fois-ci, j’étais persuadé que ça ne finirait pas… je savais qu’on allait devoir apprendre à se connaitre de nouveau. Elle et moi avions changé, et nous n’étions peut-être plus les même en tant que couple. Par exemple… je m’étais découvert jaloux… et pour être franc je ne savais pas encore comment j’allais gérer ça. Mais loin de me faire peur, je préfère me concentrer sur elle « On finit ce petit déj ? » je ris, l’aide à se redresser avant de glisser encore jusqu’au grand plateau. Je l’attire l’invite à s’assoir sur mes genoux et récupère une viennoiserie. « Bon, on va quand à Paris ? » je ris, même si ce souvenir pourrait être douloureux. Au final je préférais le voir différemment. « On n’est pas pressé, mais tu me dois toujours ce voyage. » parce-que c’est mon rêve d’y aller avec elle. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce-qu’on en a parlé tellement de fois. Dès notre premier rendez-vous d’ailleurs. Et je me suis toujours imaginé avec elle dans cette ville si belle. « Pour commencer, on peut faire plus prêt… t’aimerais aller où ? » je suis trop rapide ? Je n’espère pas. Je fais juste des plans pour nous deux. Parce-que je suis convaincu qu’une nouvelle page s’écrit. Et que nous devons inscrire de nouveaux souvenirs. Plus beaux, moins douloureux cette fois. « On pourrait aller à Jeju ? Ça fait longtemps que j’y suis pas allé. » J’avais trouvé ça beau à l’époque. Nous y avions été seulement pour nous balader Kitae et moi et finalement nous avions finis par donner un concert sur l’une des plages. 

Ye Won se sent perdue entre deux mondes. Celui dans lequel elle pourrait continuer de sombrer, et celui qui pourrait la sauver. Elle se sent défaillir, prête à retomber, trop bas pour réussir à s’en sortir. Mais ce sourire qu’il lui offre semble lui faire tout oublier. Ce baiser comme le signe qu’aujourd’hui, elle démarre quelque chose de nouveau. Elle a beau être terrifiée, savoir que ce ne sera pas tous les jours évident, elle s’y perd. Son corps répond à sa place, se presse un peu plus contre lui, alors qu’une larme finit par perler sur sa joue. Mais elle n’a rien de douloureux cette fois, au contraire. Le signe d’une joie qu’elle ne sait plus contenir, en sachant que cette fois, elle sera à lui, uniquement à lui. Et même si certains doutes subsistent, elle n’y penses plus, savoure ce baiser autant qu’elle le peut, le grave dans sa mémoire. Parce qu’il marque le début d’un renouveau, d’une autre page à écrire, elle qui pensait que ce serait impossible. Dans cette étreinte, elle oublie un peu plus ses appréhensions et ses peurs, et profite de ce simple contact qui arrive encore à faire chavirer son coeur. Et finalement, elle se remet à sourire, à ces quelques mots qu’il lui offre. « Je t’aime. » qu’elle répond dans un souffle, avant de se laisser tomber sur le lit. Ses mains se perdent déjà dans ses cheveux, son parfum dont elle se délecte un peu plus encore. Cette fois, tout devient réel, et elle en prend conscience. Ne pense plus aux autres, parce que c’est avec elle qu’il choisit d’être. Et ça lui suffit. « Il faut croire… » murmure-t-elle, le serrant un peu plus contre elle. Ses yeux qu’elle ferme un instant, elle vide son esprit de toutes ces mauvaises choses. Toutes ces épreuves qu’ils ont dû traverser pour en arriver là. A pouvoir se retrouver, enfin. D’un geste de la tête, elle acquiesce à ses dires. Elle est à lui. Maintenant, depuis le premier jour, jusqu’à la fin. Elle le sait, elle n’aimera jamais quelqu’un d’autre comme lui. Serait incapable de donner le tiers de ce qu’elle lui a donné. Quoi qu’il arrive, il y aura toujours une part d’elle qui lui appartiendra, quoi qu’on en dise. Elle finit par se redresser, prendre place sur ses genoux, un léger sourire qu’elle lui offre. « On y va quand tu veux. » souffle-t-elle à son oreille. Ce voyage qu’elle a tant de fois imaginé avec lui, dont elle rêve encore. Elle serait de toute façon prête à le suivre au bout du monde s’il lui demandait. « Jeju ça me paraît bien. La dernière fois que j’y suis allée je devais avoir cinq ans… » Elle ponctue sa phrase d’un léger rire. Gardant un bras enroulé autour de lui, elle récupère son café pour en boire un peu, avant de manger sa tartine. Elle a du mal à le lâcher, maintenant qu’elle sait qu’ils seront ensemble, aujourd’hui mais aussi à leur retour. « J’aimerais bien retourner au Japon aussi… » N’importe ou, tant qu’ils seront ensemble. « Tu voulais pas aller aux Etats-Unis ? » De la malice dans ce regard qu’elle lui porte, à se souvenir de toutes ces nuits à refaire le monde, discuter de tout et de rien. Elle se souvient de tout ce qu’il a pu lui dire, tout ce qu’ils ont pu partager. Le sentiment que cette fois, ça pourrait recommencer. Qu’ils seront encore capables de rire de tout, des heures entières. Passer des nuits blanches simplement à discuter, juste tous les deux. Et elle n’attend plus que ça finalement. Même si elle sait qu’ils ne sont plus les mêmes, que leur relation sera forcément différente. Elle veut retrouver ces petits bouts de bonheur qui manquaient tant à son coeur.

C’était à ça qu’allait ressembler ma vie désormais ? Je ne savais pas vraiment, mais j’aimais bien l’idée. La savoir avec moi, me dire que nous pourrions à nouveau être tous les deux. Peu importe si il y avait des bas je voulais les partager avec elle. Et je me sentais déjà mieux, plus apaisé après cette conversation. J’avais déjà envie de me projeter dans l’avenir. Chose que je m’étais refusé si souvent ces derniers temps. Même avec ce bébé… je n’arrivais pas à voir plus loin que demain. Mais aujourd’hui c’était différent. J’étais à l’aise en parlant de ces prochains week-ends qu’on pourrait se faire. Et aller à Jeju me paraissait être une bonne idée. Encore plus lorsqu’elle me confirmait ne pas y être allé depuis des années. « Vraiment ? Alors obligé on y va. En premier. » Ça me réjouit au point de me dire que j’allais créer ces souvenirs avec elle. Des nouveaux, et avec moi. Ça nous appartiendrait… tout sourire, je prends ma tasse de café, bois une grande gorgée. « Oui, on ira à Tokyo cette fois. J’y suis jamais allé. » En réalité j’avais beaucoup de choses à découvrir. Je n’avais pas autant voyagé qu’elle. « Si ! On doit aller à San Francisco et Los Angeles. » J’aurais bien aimé y aller ou voir Min en fait… mais l’occasion ne s’y été pas prêté. Et je crois qu’aujourd’hui ça serait compliqué. Haussant les épaules sur cette pensée « Peut-être qu’un jour on pourra aller chez Min tous ensembles. » je fais la moue, pas certains qu’un jour Min me pardonne vraiment tous ces affronts. C’est compliqué d’avoir une bande d’amis. Nos caractères finissent par nous éloigner parfois. « Bah qu’importe. Il finira bien par me pardonner ou au moins faire des efforts… pour toi. » parce-que si je pensais à nous désormais. Nous étions... ensembles. Et je crois que Min allait devoir faire avec. Sur cette idée je souris un peu plus contre ma tasse, amusé. Lâchant un petit rire, je relève le visage vers elle. « C’est le meilleur petit déj que j’ai jamais pris. » j’embrasse sa joue, avant de déposer à nouveau la tasse sur le plateau. Je prends de quoi manger un peu plus, dévore même cette nouvelle viennoiserie et profite de ne pas pouvoir manger comme ça si souvent. Ça n’avait rien à voir avec notre ancienne excursion dans un hôtel de luxe. Je prends le temps de grignoter quelques trucs, avant de me sentir trop plein. Je grimace, me laisse retomber sur le lit pour m’allonger à nouveau avec elle. Dégageant une mèche de ses cheveux « J’aimerais bien retourner dans ta maison de campagne… rien que tous les deux. » j’avais un mauvais souvenir mais surtout je n’avais pu profiter de rien. Agitant ma main devant elle « Je vais pouvoir enfin servir à quelque chose. » et je souris en me retournant sur le ventre. « Tu sais… que je ne pensais pas ce que j’ai dit là-bas ? C’était sur le coup de la colère… tu m’as beaucoup aidé et soutenu. » Et j’espère qu’elle le savait désormais. Je ne veux pas tout gâcher, alors je m’approche d’elle et dépose un bref baisé sur son front. Venant jouer avec ses doigts, je laisse les miens caresser sa peau, avant de lui dire « J’ai remarqué… que tu le portais plus. » je parle de cet anneau que je lui avais offert. Je l’avais remarqué depuis longtemps, mais je n’avais aucune légitimité à lui demander pourquoi. Je lui avais donné pour qu’elle sache que j’étais là pour elle... Risible quand on pensait à tout ce que je lui avais fait subir.

Elle ne veut pas se disputer, pas aujourd’hui. Pas alors qu’ils se retrouvent enfin. Elle veut simplement profiter, savourer ces retrouvailles qu’elle a longtemps pensé impossibles. Elle veut se perdre dans cet élan d’amour qui plane au dessus d’eux, pour ne jamais l’oublier. Alors elle se laisse simplement faire, mange un peu, boit son café. Elle sourit déjà à imaginer toutes ces choses qu’ils pourraient faire ensemble. « Va pour Jeju en premier ! » qu’elle lance, comme si finalement, tout était normal. Comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, qu’ils reprenaient place dans la vie de l’autre le plus naturellement possible. « Si on va à Tokyo, il faudra qu’on aille dans un restau, je suis sûre que tu vas l’adorer. » Elle sourit un peu plus, se détend au fur et à mesure des secondes. « Mais y’a trop de choses à faire là bas, faudra passer plus d’un week end. Ou y aller plusieurs fois ! » Et finalement, elle se remet à rire, simplement. Elle sait au fond d’elle, que ça ne fait que commencer. Qu’ils s’apprêtent réellement à écrire une nouvelle page à leur histoire. Elle se demande déjà ce qui pourrait bien arriver, mais ne veut voir que le positif. Elle se maintient déjà à l’idée que s’ils sont à nouveau ensemble, alors de belles choses pourront arriver. Elle pense malgré tout à Min, n’ose pas imaginer la réaction qu’il pourrait avoir en apprenant la nouvelle. Il faudra qu’elle le rassure, qu’elle prenne le temps de lui expliquer, mais elle est prête à le faire, le plus rapidement possible même. Elle est prête à tout faire pour qu’il puisse lui pardonner, et qu’ils retrouvent leur amitié. Même avec tout ce qu’il s’est passé. « Il comprendra… » qu’elle souffle, sa main jouant dans ses cheveux, son regard qui n’ose pas le quitter. Elle fera tout pour de toute façon, refuse l’idée qu’ils puissent encore se détester. Finissant de manger, elle se laisse retomber sur le lit, à ses côtés. Une sensation étrange, qu’elle redécouvre, mais qu’elle aime autant, voire plus qu’avant. Le sentir jouer avec ses cheveux, ses mains parcourir son corps. Ce serait mentir que de dire que tout ça ne lui avait pas manqué. Au contraire, elle peine encore à y croire. A se dire que désormais, tout ça est bel et bien vrai. Pour aujourd’hui, mais aussi pour demain.  « Avoue que tu veux y retourner juste pour faire du jet-ski. » Un autre sourire accroché à ses lèvres, elle repense à cet après-midi avec eux. Il n’était pas en état de les suivre, et regrettait presque de lui avoir fait subir ça aussi. Et ses mots lui font du bien, même si elle ne lui en veut plus. Même si sa rancoeur s’est échappée au moment même ou il a osé l’embrasser, quelques heures en arrière seulement. « Je sais… » souffle-t-elle simplement, se retournant vers lui, le laissant jouer avec ses doigts. Elle fait de même, observe leurs gestes, admire finalement la proximité qui les lie à cet instant. « Oui… » avoue-t-elle à voix basse. « C’était une idée de mon psy. » qu’elle continue, sans s’en cacher. Elle en vient à se demander pourquoi elle l’a écouté, en voyant ou tout ça la mène enfin. A le retrouver lui, celui que son coeur a toujours réclamé, depuis le jour ou elle l’a rencontré. « Il voulait que je me sépare au fur et à mesure des objets qui pouvaient encore me faire penser à toi. De ceux que je voyais tout le temps, à ceux que je garde encore chez moi. Il dit que c’est une première étape à franchir quand on doit se séparer de quelqu’un. » Mais il avait tord. Elle l’a toujours su. On aura beau lui retirer tout ce qui se rapproche de près ou de loin à lui, elle gardera toujours en tête leurs souvenirs. Parce qu’ils ne s’effaceront jamais de son esprit. Ils sont gravés comme une part d’elle qu’on ne pourra jamais mettre de côté, qui font certainement ce qu’elle est aujourd’hui. Elle en sourit, avec du recul, finit par plonger son regard dans le sien. Et elle en est persuadée, maintenant plus qu’avant, il fera toujours parti d’elle, quoi qu’il arrive.

« Alors on partira une semaine voir plus. » si il le faut, je m’en fiche. Je suis prêt à partir au bout du monde avec elle. Aujourd’hui plus que demain, j’ai l’impression que tout est possible. Ma vie prend enfin un nouveau tournant. Peut-être que je vais pourvoir devenir quelqu’un. Je tentais désespérément, mais je savais qu’au fond il me manquait quelque chose… Ye Won. Je savais que c’était elle qui m’allait pour combler ce vide, cette pièce manquante à toutes ces décisions raisonnées pour une fois. Peut-être que ce choix ne l’est pas, mais qu’importe. Je sais qu’elle contribue à mon bonheur et c’est tout ce qui compte pour moi… allongé à ses côtés, j’osais lui parler de cet anneau qu’elle avait retiré. Je comprenais son geste, après tout nous n’étions plus censés être ensembles… mais le jour où je l’avais remarqué ça m’avait blessé. Comme une nouvelle façon de voir que nous n’avions plus besoin l’un de l’autre. L’écoutant, je souris tristement avant de lui demander « Tu t’en es débarrassé ça veut dire ? » je sais que je ne peux pas lui reprocher. Mais ça me rendait triste finalement. Cet anneau j’y tenais un peu et ça représentait beaucoup pur mou le fait de lui avoir donné. « Est-ce que ça veut dire aussi que tu as jeté cette boite ? » si son psy l’avait forcé à faire le tri dans a vie peut-être qu’elle l’avait fait. Le mien était un peu moins radical, mais nous ne les consultions pas pour les mêmes raisons. Inspirant doucement, je laisse retomber ma tête sur le matelas avant de la regarder un sourire aux lèvres « De toute façon, on s’en fera des nouveaux… des souvenirs. Cette fois on peut se faire notre boîte à nous. » Oui à tous les deux. Et j’y mettrais du mien aussi pour la remplir. Pour lui montrer que désormais toutes ces petites choses peuvent compter pour moi. J’avais cru ça possible après le Japon, mais je m’étais trompé. Je m’étais trop précipité et il y avait tellement de choses dont je ne lui avais pas parlé à l’époque. Aujourd’hui j’ai l’impression qu’on se connait un peu mieux… qu’on a appris à apprivoiser nos nouveaux « nous ». Et je sais qu’il faudra du temps pour tout apprendre l’un de l’autre. Mais ça me va. Me redressant, je souris un peu plus en venant tirer sur mon pull. Relevant ma manche pour dévoiler mon poignet « Je commence à me dire que je vais apprécier ce tatouage. » je lâche un petit rire. Ça n’avait rien de méchant, mais je pense qu’elle comme moi avions du mal avec lui. Plaçant mon bras à côté du sien, j’admire un peu plus la symbolique. « Heureusement qu’on s’est pas fait tatouer autre chose. » je plaisante encore, imaginant qu’on aurait pu faire une plus grosse bêtise que ça. Mais dans notre ivresse nous avions été censé… « Je t’avoue que j’ai voulu le faire recouvrir… » Un air presque désolé sur le visage, je détourne les yeux sur notre tatouage « Et tu sais quoi ? Je suis tombé sur ton frère ce jour-là. C’était lui le tatoueur du salon. C’était peut-être le destin. » Je souris, amusé et pourtant j’y crois un peu. J’ai appris à me dire que ça pouvait exister. Parce-que entre Ye Won et moi c’est une évidence. Quoiqu’on fasse, quoiqu’on dise, tout nous ramène toujours l’un vers l’autre. « Il m’a convaincu que j’allais faire une connerie… et je crois qu’il avait raison. » parce-que il faut toujours y croire dans la vie. La preuve en était notre présence à tous les deux ici. Je me mordille la lèvre avant de sourire davantage « Et du coup, je me suis fait faire cet autre tatouage à la place. Et c’est ton frère qui l’a dessiné. Qui aurait cru que j’aurais une œuvre de Kim Ye Jun sur mon bras. » C’était plutôt drôle non ? Je n’aurais jamais pensé que cela puisse être possible. Je veux dire Ye Jun et moi avions beaucoup en commun, mais en même temps il avait toute les raisons du monde de me détester. Remontant mon autre manche, je lui montrais l’autre tatouage que son frère m’avait fait. Je l’aimais beaucoup pour être franc. J’étais content de l’avoir écouté, plutôt que céder à ma colère ou ma tristesse. « Tu aimes ? Il est plutôt doué. » Et je ne savais pas que son frère faisait ce métier. 

Elle pince ses lèvres, observe sa main. C’est encore étrange pour elle de ne plus porter cet anneau qu’il lui a donné. C’était certainement la première fois qu’il lui donnait quelque chose qui lui appartenait, et ce geste l’avait touchée en plein coeur. « Non, il est dans ma boîte… » qu’elle souffle. Boîte dont elle ne s’est jamais séparée, malgré les recommandations de son psy. Elle n’a jamais été réellement prête à tirer un trait définitif sur leur histoire, ne s’y est jamais résolue. Même après cette dernière dispute dans sa maison de campagne. Elle l’a seulement rangée à l’abri des regards, évite de replonger dans tous ces souvenirs qu’elle a conservé, mais n’a pas su franchir cette étape. « Elle est rangée au fond de mon placard. » une moue sur son visage, alors qu’elle relève son regard vers lui. Mais un sourire revient rapidement éclairer son visage, alors qu’elle s’allonge un peu plus près de lui. « Toi aussi tu mettras nos souvenirs dedans ? » ose-t-elle demander, presque innocemment. Elle aime cette idée, qu’ils puissent construire ces nouveaux souvenirs, et les conserver ensemble. Désormais, tout ça est possible, mais peut-être a-t-elle simplement besoin de le voir pour s’en rendre réellement compte. Ses doigts glissent sur son poignet, cette lune qu’ils ont tous les deux, lorsqu’il lui montre. Ce rictus ne la quitte pas. Elle l’a tant de fois regardé, pensant à lui à chaque fois. Et si avant, cette simple image était douloureuse, elle sait qu’elle ne le sera plus après aujourd’hui. Même s’ils ne l’ont sûrement pas fait au bon moment. Ce qui compte reste finalement la symbolique derrière ce motif qu’ils partagent depuis de longues semaines maintenant. Désormais, elle sait qu’elle pourra y voir l’amour qu’ils se portent l’un l’autre. Elle pourra y voir plus de positif, aussi. Elle rit à sa remarque, malgré cette grimace qu’elle lui offre à cet aveu. « Tu t’es retrouvé dans le salon de Ye Jun ? » surprise de cet hasard, elle écarquille des yeux. « Il t’a vraiment convaincu de ça … ? » qu’elle murmure, l’étonnement qui se lit encore sur son visage. Elle se connait assez bien pour savoir qu’elle n’a pas toujours été tendre avec lui, surtout lorsqu’il est revenu dans sa vie. Ca reste encore compliqué pour elle, même maintenant, même si elle commence à s’adoucir, se rassurer vis-à-vis de lui. Mais elle ne s’attendait pas réellement à ça. « Je … Je pensais pas qu’il ferait ça. » avoue-t-elle finalement. Son regard se pose sur cet autre tatouage, fait par son frère. Elle n’ose pas vraiment le toucher, l’observe simplement de là ou elle est. « Il est beau. » répond-t-elle dans un léger sourire. C’est encore un peu étrange pour elle d’imaginer que son frère ai choisi cette voie, elle n’aurait pas imaginé ça. Ils n’ont pas spécialement parlé de ce genre de choses, depuis qu’ils se sont retrouvés. « J’avais envie de me faire un nouveau tatouage aussi, mais j’avoue que je me vois mal lui demander. » Elle en rit un peu, se demande même comment Ye Jun pourrait réagir à ça. Pourtant, elle en a plusieurs, petits, discrets, bien souvent cachés. Cette lune reste finalement le plus visible des tatouages qu’elle peut avoir. Mais ça la dérange moins, maintenant. Parce que cette fois, elle pourra l’observer en se disant qu’ils ont réussi à se retrouver. « Qui sait, je vais peut-être lui demander finalement s’il fait un aussi bon boulot. » Elle s’en amuse, même si elle n’est pas vraiment certaine de le faire, pas encore. Leurs regards finissent par se croiser, sa tête qui retombe sur le matelas. Sa main attrape de nouveau la sienne, pour mieux voir leurs lunes l’une à côté de l’autre. « Qui aurait cru que ça puisse prendre autant de sens… ? » Elle était prête à s’avouer vaincue, alors que tout prend un nouveau tournant. Pour son plus grand bonheur.

Cette boîte je voulais pouvoir y mettre des choses dedans. C’est bête, je n’y avais jamais prêté attention avant. Mais quand nous étions rentré du Japon je m’étais rendu compte de l’importance matérielle de certains souvenirs. Tout ne pouvait pas être gravé dans l’esprit. C’était aussi amusant et réconfortant de pouvoir tenir des objets qui nous rappelaient un moment volé. J’avais littéralement apprécié de voir qu’elle était une de ces filles qui aimaient faire ça. Et il n’y avait finalement aucune honte à ce que je sois un garçon qui aime le faire aussi, n’est-ce pas ? Je suis prêt à assumer totalement désormais. Qu’importe la façon dont on me verra. Je suis amoureux et personne ne pourra rien n’y changer. Alors j’acquiesce « Bien sûr ! » je serais peut-être même le premier à y ajouter quelque chose dedans qui sait ? Et dans ma tête d’ado, je nous imagine déjà dans un appartement avec cette petite boîte qui nous appartient. Et peut-être même qu’un jour on pourra la montrer à nos enfants… et on revivra avec eux ces beaux moments. Je sais… je m’enflamme un peu, mais au final pourquoi pas ? J’avais envie de ça, même si évidement j’étais un peu vacciné des histoires de bébé pour le moment… Puis vint ce moment où j’osais parler de nos tatouages respectifs. Cette fois je le voyais différemment. Il était plus doux, plus symbolique aussi… et qu’importe comment nous l’avions fait. Plus tard je savais qu’on saurait en rire. Haussant un peu les épaules « Il croyait beaucoup plus à notre histoire... que nous. » et même si c’est étrange à avouer Ye Jun avait su trouve les bons mots. Il ne connaissait pas toute ma vie, ni même ce que j’avais fait subir à Ye Won. Mais au fond, il n’avait pas cherché plus que ça. Sa sachant aussi coupable de l’avoir abandonné… si je m’étais écouté ce soir-là j’aurais a effacé toute trace de cette nuit douloureuse et folle. Mais finalement… « Il était persuadé qu’on se remettrait ensembles… » Et il avait raison. Il savait qu’elle et moi étions liés… et même si c’était par la douleur, nous avions ce lien indéfectible. J’arque un sourcil à sa remarque, pourquoi ne voudrait-elle pas lui demander ? J’espérais qu’un jour ils pourraient retrouver ce lien important entre eux. Je n’y connaissais pas grand-chose, mais vu comment je courrais après mon frère, je pensais que c’était important pour eux. Puis me mettant à sourire, je prenais un air faussement sérieux « Je sais déjà ce que tu peux te tatouer en plus. Mon nom écrit en gros, comme ça on sait que t’es à moi. » Et je me mets à rire, bien qu’en réalité il y est presque une part de vérité dans mes paroles. Pour être franc je ne sais pas du tout comment je vais gérer cette chose au creux de mon ventre… devoir la partager avec les autres. C’est complètement fou. Et je sais qu’aujourd’hui, je n’aurais jamais pu avoir la même relation qu’avec elle auparavant. Ce n’est pas une question de confiance en elle… mais envers les autres. Et ça me brûle de l’intérieur de l’imaginer passer ses journées avec des types différents de moi. Je sais que c’est trop… et il va falloir que j’apprenne à gérer ça. Puis la laissant attraper ma main, j’observe à nouveau ces lunes avec un sourire aux lèvres. Je suis d’accord avec elle, aujourd’hui c’est différent… plus beau je crois. « C’est nous. » et j’effleure à nouveau ce tatouage sur sa peau, avant de relever les yeux vers elle. Je me sens si apaisé maintenant. C’est presque dingue de voir par quoi nous sommes passés. Toutes ces émotions trop fortes, trop intenses qui nous consumaient. Approchant mon visage du sien, je capture ses lèvres pour un nouveau baiser amoureux. Tendre et délicat, alors que mon cœur chavire un peu plus. Je lui redis avec assurance et douceur ces mots qu’elle aime entendre, avant de jouer avec ses mains. « En tout cas ton frère m’a beaucoup aidé. Il m’aimait bien à l’époque je crois… aujourd’hui c’est un peu plus compliqué hein. » Et je relève la tête vers elle, sourit presque embêter. « Attends, si j’y pense... à part Jae et Kitae de ton entourage, personne ne m’aime. » Je fais la moue « Hum, alors ton frère me déteste, Hye Mi… n’en parlons pas. Min…. bon c’est déjà tout vu. Ah y’a ton pote aussi là… Jed…alors lui il a jamais su me blairer. Hum est-ce que j’en oublie ? » Je rigole un peu plus même si au fond je trouve ça presque désolant. En réalité je ne suis pas fier de ce qui est arrivé. Mais je me rends compte que des personnes qui voudront la dissuadé il y en a une tonne. Alors que de mon côté… tous sont plus compréhensifs. Je ne lui dirais pas, mais Sawan est la première à croire au fait que Ye Won et moi sommes faits pour être ensembles. Elle me connait tellement, elle sait qu’avoir avoué mes sentiments ce n’était pas rien. Et que je ne l’aurais jamais fait pour qui que ce soit d’autre… J’hausse les épaules un peu embêté. « J’essayerais de les convaincre qu’ils ont tords. » et sur ces mots je croise à nouveau son regard. Une lueur sincère dans les yeux. Je veux que tout le monde croie en notre histoire. Qu’ils se soient tous trompés. Je veux leur montrer que Ye Won était faites pour moi. 

Elle ne saurait cacher son étonnement, face à ces vérités sur son frère. Elle n’a jamais cru que Ye Jun soit autant sûr de leur histoire, même sans savoir ce qui a pu se passer entre eux. Elle n’aurait pas cru qu’il soit une sorte de soutient pour Il Kyang non plus. Pourtant, cette idée réchauffe son coeur, laisse un sourire traîner sur ses lèvres. Elle préfère voir le positif une fois de plus, même si elle sait que désormais, Ye Jun ne doit plus réellement avoir le même avis. Elle évite souvent d’en parler, de tout ce qui se passe dans sa vie, contrairement à avant. Il faudra bien désormais, pourtant, elle met ça de côté, préfère se concentrer sur lui, pour le moment. « Comme quoi, il peut encore avoir raison sur certaines choses… » une taquinerie, alors qu’elle se met à rire. Son frère a toujours su trouver les bons mots avec elle, mais il faut croire qu’il a un don avec les autres aussi. Et finalement, malgré sa rancoeur, elle sait qu’elle a du mal à s’en passer. C’est certainement ça qui la pousse, petit à petit, à revenir vers lui aussi. « Ils auront pas besoin de ça pour savoir que je suis à toi. » Malice dans ses yeux, alors qu’elle rit de plus belle. Cette pensée reste ancrée en elle. Elle est à lui désormais. Même si elle l’a toujours été, cette fois tout redevient plus… officiel, quelque part. Et elle se perd dans ce baiser qu’il lui offre, alors que son coeur s’emballe une fois de plus. Comme si, à chaque fois, elle retrouvait l’oxygène dont elle a besoin pour avancer correctement. Sourire contre ses lèvres, elle caresse sa joue tendrement avant de se laisser une fois de plus retomber à côté de lui. Un besoin constant de le sentir près d’elle, de le toucher, ne pas briser ce contact. Encore dans cette illusion, cette peur de croire que si elle le lâche, il s’échappera. Mais ça n’arrivera plus, pas aujourd’hui en tout cas. « Ils devront s’y faire. Et s’ils sont pas contents, c’est pareil… » Phrase qu’elle termine dans un murmure, avant de l’embrasser une nouvelle fois. Toujours avec autant de douceur, autant d’amour. Ses lèvres contre les siennes, elle ne pense pas à tous ceux qui voudront les séparer. Ceux qui lui diront qu’elle a tord. Elle s’en contre-fout. Qu’importe si elle doit se disputer avec eux, leur faire comprendre elle-même qu’il est le seul à pouvoir la rendre heureuse, elle le fera. Elle ne veut plus se battre contre leur amour, mais pour lui cette fois. Elle retrouve enfin cette part d’elle-même qui lui a tant manqué et ne compte pas l’abandonner. « Ils le verront bien de toute façon, qu’ils ont tord. » Et elle sourit, encore une fois. S’amuse de cette insolence dont elle peut faire preuve à cet instant. « Et puis même, ils peuvent plus rien dire maintenant. » Ils ne pourront pas la faire changer d’avis, plus après ces heures passées avec lui. « Je risque de pas être très appréciée de ton entourage non plus, tu me diras. » Ses épaules qu’elle hausse, croisant son regard. Ils auront certainement beaucoup d’obstacles à franchir, mais elle se sent plus forte avec lui. Elle est finalement prête à tout affronter, tant qu’il sera là. Et elle se doute, que ça ne tardera pas à arriver. Parce qu’elle n’a plus l’intention de se cacher, de faire comme si de rien n’était. « Mais, j’ai pas envie d’y penser aujourd’hui. J’ai juste envie… Qu’on profite. » qu’elle lance finalement, se retournant vers lui, et lui offrant un autre de ces sourires. Ceux qu’elle avait oublié, ceux qui avaient disparus de son quotidien, pour enfin revenir. Et lui redonner un peu de ce bonheur auquel elle ne croyait plus.